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GEL- 4151 EXPLOITATION DE L’ENERGIE ELECTRIQUE

présenté par F.ELMARIAMI

Année Universitaire : 2022/2023


Exploitation de l’énergie électrique

Plan du cours :

I. Méthodologie de conception d'un réseau


1. Introduction
2. Etapes à suivre
1. Recueil des données
1.1 Conditions d'environnement
1.2 Récepteurs
1.3 Extensions futures
1.4 Classement des récepteurs par importance
1.5 Contrainte du réseau public
2. Elaboration du premier schéma unifilaire
2.1 Bilan de puissance
2.2 Choix des niveaux de tension
2.3 Source de secours
2.4 Choix des régimes de neutre
2.5 Choix de la structure du réseau
2-6 Études techniques et validation du schéma unifilaire

II. Perturbation dans les réseaux et compatibilité électromagnétique


1. Compatibilité électromagnétique
2. Qualité de l’onde électrique
3. Différents types de perturbation dans les réseaux
4. Mode de transmission des perturbations

III. Les harmoniques dans les réseaux


1. Définition
2. Les méthodes de mesure
3. Les charges polluantes
4. La circulation des harmoniques
5. Les effets des harmoniques sur les charges
6. Les méthodes pour réduire l’effet des harmoniques

IV. Phénomènes de résonance dans les réseaux industriels


1. Introduction
2. Résonance parallèle
3. Résonnance série
4. La syntonisation des batteries de condensateurs

V. Procédés de démarrage des moteurs de grande puissance


1. Moteurs synchrones et Moteurs asynchrones
2. Moteurs à courant continu

1
Exploitation de l’énergie électrique

I. Méthodologie de conception d'un réseau

1. Introduction

La rentabilité d'une installation industrielle est directement liée à la disponibilité de l'outil de


production.
Les réseaux électriques livrent l'énergie nécessaire au fonctionnement de l'outil de production.
Ainsi, la continuité d'alimentation des récepteurs est recherchée dès la conception du réseau et en
particulier lors des choix préliminaires du schéma unifilaire.
La conception d'un réseau électrique a pour objectif de déterminer l'installation électrique
satisfaisant les exigences du processus industriel au moindre coût d'investissement,
d'exploitation, de défaillance et en tenant compte de toutes les perturbations possibles
(surtensions, harmoniques, déséquilibres…etc.)

2. Etapes à suivre

1. Recueil des données

1.1 Conditions d'environnement

En général, les caractéristiques des équipements sont données pour les conditions
d'environnement standards. La connaissance des conditions réelles de l'environnement permet au
concepteur d'introduire les coefficients de correction ou de déclassement pour le matériel. (Par
exemple déclassement en température et déclassement en altitude)

1.2 Récepteurs

Pour lesquels on doit connaître : la puissance nominale, la puissance réellement absorbée, le


facteur de puissance, le rendement, les transitoires de fonctionnement (démarrage des
moteurs…), les conditions de fonctionnement (fonction permanente, fonction intermittente ou de
secours) et les perturbations générées par les récepteurs (permettre au concepteur de prévoir les
moyens de les réduire à un niveau acceptable).

1.3 Extensions futures

La connaissance exacte des extensions futures permet de :


- Dimensionner des liaisons, des transformateurs, des disjoncteurs….
- Estimer des superficies des locaux.

1.4 Classement des récepteurs par importance

Les récepteurs sont à classer par :


- les récepteurs n'acceptant aucune coupure. Dans ce cas il est nécessaire de disposer d'une
source autonome très fiable. C'est le cas des récepteurs tels que : automatisme de conduite de
process et systèmes informatiques.

- les récepteurs nécessitant des temps de reprises incompatibles avec une intervention manuelle.
Le temps maximal de coupure peut varier de quelques dixièmes de secondes à quelques dizaines
de secondes.

2
- les récepteurs à temps de reprise compatible avec une intervention manuelle. Le temps de
coupure est généralement supérieur à la minute ce qui reste compatible avec une intervention
manuelle pour la reconfiguration du réseau ou le démarrage d'une source de secours.

1.5 Contrainte du réseau public

Il faut connaître :
- La puissance de court-circuit
- Les caractéristiques de la tension fournie (qualité de l'énergie électrique)

2. Elaboration du premier schéma unifilaire

A partir du recueil de donnée, un premier schéma unifilaire peut être établi.

2.1 Bilan de puissance

C'est la première étape essentielle de l'étude de conception d'un réseau. Généralement le réseau
est divisé en plusieurs zones géographiques (3 à 8 zones en fonction de l'étendu du réseau). Le
bilan de puissance sera appliqué pour chaque zone en appliquant les coefficients d'utilisation
pour chaque récepteur et les coefficients de simultanéité pour le groupement des plusieurs
récepteurs ou circuits.

2.2 Choix des niveaux de tension

Tension du distributeur
Le choix de la tension du distributeur est en général fonction de la puissance de l'installation
(Tableau 1)

Tableau 1 : niveaux de tension d'alimentation en fonction de la puissance souscrite

Tension à l'intérieur du site


Le choix de la tension dépend de :
- L’étendu du site
- L’existence ou non des récepteurs MT

3
Dans certains cas, le choix de deux tensions peut s'avérer plus économique. (Figure 1)

Fig.1 : réseau à deux niveaux de tension

2.3 Source de secours

Cet équipement permet de secourir les parties vitales de l'installation en cas de panne du
distributeur (Figure 2). Il est aussi utilisé pour réduire la facture d'énergie par son utilisation
pendant les périodes où le coût du kWh est élevé.

Fig.2: Alimentation d'un réseau par une source de secours

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2.4 Choix des régimes de neutre

Choix des schémas de liaison à la terre des réseaux MT

Le choix du régime de neutre en moyenne tension est un compromis entre les paramètres
suivants :
- la continuité de service
- le niveau des surtensions générées
- le niveau d'isolement phase - terre du matériel
- les contraintes thermiques liées à la valeur du courant de défaut à la terre
- la complexité des protections
- les contraintes d'exploitation et de maintenance
- l'étendue du réseau.

Le tableau suivant résume une étude comparative entre les différents régimes.

Situation du Accordé Direct à la


Isolé Impédant
Neutre (Petersen) terre
Lié aux
Courant de Selon l’impédance : Important :
capacités Presque nul
défaut à la terre 100 à 2000A 2 à 25 kA
parasites
Dégâts Faibles Presque nuls Selon l’impédance Importants
Perturbations
Aucune Aucune Faibles Significatives
de tension

Choix des schémas de liaison à la terre des réseaux BT

Le choix du schéma de liaison à la terre en basse tension est un compromis entre les paramètres
suivants :
- La continuité de service
- Le niveau des surtensions générées
- Le risque d'incendie d'origine électrique
- Le niveau des perturbations électromagnétiques
- Les contraintes de conception et d'exploitation.
Le nombre de réseaux basse tension peut être important (plusieurs dizaines) ; il faut pour chacun
d'eux déterminer le schéma de liaison à la terre le plus approprié.

Exemple :

5
Significations des lettres :D : déconseillé, P : possible, C : conseillé, I : interdit.

2.5 Choix de la structure du réseau

Le choix d'une structure de réseau est une étape déterminante pour la disponibilité de l'énergie.
Parmi les différentes structures possibles, il est important de baser ce choix notamment sur les
exigences de continuité de service et sur les contraintes d'exploitation et de maintenance.

Structures MT:

Parmi les structures MT on cite :

- l'alimentation en simple antenne.


Elle est utilisée lorsque la continuité de
service exigée est faible (Figure 3). Elle
est souvent retenue pour les réseaux de
cimenterie.

Fig.3 : Alimentation simple antenne


- l'alimentation en double antenne (avec ou sans couplage – figures 4a et 4b). Elle est
souvent utilisée (avec couplage) en sidérurgie et en pétrochimie pour sa bonne continuité de
service.

6
Fig.4a : sans couplage Fig.4b : avec couplage

- l'alimentation en boucle (ouverte ou fermée – figure 5a et 5b). Elle est bien adaptée
aux réseaux étendus avec des extensions futures importantes. La boucle fermée est plus
performante que la boucle ouverte car elle évite les coupures d'alimentation ; mais elle est plus
onéreuse car elle nécessite des disjoncteurs dans chaque tableau et un système de protection plus
élaboré.
L’alimentation en boucle est utilisée en zone urbaine ou en site industriel étendu et a
l’avantage de limiter le temps de non-alimentation des utilisateurs situés sur la boucle.
En cas de défaut sur un tronçon de câble ou dans un poste, on isole le tronçon en défaut par
l’ouverture des deux appareils qui l’encadrent et on réalimente la boucle en refermant le
disjoncteur.
- les têtes de boucle en A et B sont équipées de disjoncteurs.
- les appareils de coupure des tableaux 1, 2 et 3 sont des interrupteurs pour la boucle
ouverte et sont des disjoncteurs dans le cas de la boucle fermée.
- en fonctionnement normal, la boucle est ouverte (sur la figure 4a, elle est ouverte au
niveau du tableau 2).
- un défaut sur un câble ou la perte d'une source est pallié par une reconfiguration de la
boucle.
- cette reconfiguration engendre une coupure d'alimentation de quelques secondes si un
automatisme de reconfiguration de boucle est installé.

- l'alimentation en double dérivation (figure 6). Cette structure est bien adaptée aux réseaux
étendus avec des extensions futures limitées et nécessitant une très bonne disponibilité.
(Continuité de service).

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Fig.5a : boucle ouverte Fig.5b : boucle fermée

Fig.6 : double dérivation

Structures BT:
Suivant le niveau de sûreté de fonctionnement exigé, les tableaux BT peuvent être alimentés par
plusieurs sources, un groupe de secours ou une alimentation sans interruption (figure 7).

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Fig.7 : alimentation par des groupes de secours

Les parties de l'installation devant être alimentées avec un schéma de liaison à la terre particulier
doivent être alimentées à travers un transformateur spécifique.

2-6 Études techniques et validation du schéma unifilaire

Dans cette étape de l'étude de conception, il s'agit de valider par des calculs la structure définie
précédemment.
C'est une étape itérative dans la mesure où certains paramètres déjà définis peuvent être modifiés
pour satisfaire certaines conditions ou dispositions normatives.
Dans ce cas, les calculs qui en dépendent seront à chaque fois revus en conséquence.
Il s’agit donc de faire :

- Calcul des courants nominaux


Sur la base du bilan de puissance effectué au paragraphe précédent, seront déterminés les
courants nominaux qui transitent dans chaque canalisation, transformateurs et autres éléments du
réseau.

- Choix des transformateurs


Le choix du transformateur est fait sur la base de la puissance maximale qui correspond à la
journée la plus chargée de l'année. Cette puissance est le résultat d'un bilan de puissance, en
tenant compte des coefficients d'utilisation et de simultanéité.

- Détermination des sections des conducteurs

La méthode consiste à :
- Calculer le courant maximal d'emploi
- Déterminer le facteur de correction global relatif au mode de pose et aux conditions
d'installation
- Déterminer la section nécessaire à l'échauffement en régime normal
- Vérifier la contrainte thermique en cas de court-circuit en fonction du dispositif de
protection
- Vérifier les chutes de tension en régime normal et pendant le démarrage de gros moteurs

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- Vérifier, pour la basse tension, les longueurs maximales des canalisations pour la
protection des personnes contre les contacts indirects, en fonction du dispositif de protection
- Vérifier la tenue thermique des écrans de câble lors d'un défaut phase - terre en MT
- Déterminer les conditions de mise à la terre des écrans de câbles en MT
- Déterminer les sections des conducteurs de neutre, de protection et d'équipotentialité.

La section à retenir est la section minimale vérifiant toutes ces conditions. Une tolérance de 5%
est admise sur les courants admissibles lors du choix de la section des conducteurs.

L’organigramme suivant résume ces étapes de dimensionnement :

Il peut être utile de déterminer la section économique sur la base d'un bilan économique
(investissement, pertes joules). Les coefficients 𝐾 = ∏ 𝐾𝑖 sont déterminés dans les tableaux
donnés en annexe.

Exemple de calcul de sections :

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Câble MT :
On se propose de déterminer la section des
conducteurs de la canalisation C présentée sur la
figure en face.
Cette canalisation est constituée de trois câbles
unipolaires en nappe 6/10 (12 kV) en aluminium
isolé au PR, fixée au plafond jointivement avec
deux autres circuits (mode de pose 11A). La
température ambiante est de 35 °C. La réactance
linéique de ce câble est de 0,15 /km et la
temporisation de la protection de ce câble contre
les courts circuits entre phases est de t = 0,2 s. On
suppose que l'écran doive supporter le courant de
défaut pendant 2 secondes. On négligera
l’impédance du réseau amont ainsi que celle de la
liaison transformateur - jeu de barres.
Réponse :

11
Câble BT :
On se propose de dimensionner les circuits C2 et C4
sachant que :
IB L Mode de pose
(A) (m)
Circuit 60 60 Câble multipolaire PR sur
C2 chemin de câble non perforé
avec 2 autres circuits.
Circuit 40 225 Câble unipolaire PR (en trèfle)
C4 enterré dans un sol sec dans un
conduit avec 1 autre circuit.

Caractéristiques de l’installation :
Température ambiante : 40°C pour les câbles non
enterrés et 30°C pour les câbles enterrés.
Moteur M1 : 33 kW, In = 60A, Id = 6 In.
Cos  = 0,85. Tous les câbles sont en cuivre.

Vérifier vos résultats en utilisant les logiciels : Ecodial 3 et/ou Caneco BT.

Réponse:

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- Calcul des courants de court-circuit

L'installation électrique doit être protégée contre les courts-circuits et ceci sauf exception, chaque
fois qu'il y a une discontinuité électrique, ce qui correspond le plus généralement à un
changement de section des conducteurs. L'intensité du courant de court-circuit doit être calculée
à chaque étage de l'installation pour les différentes configurations possibles du réseau, ceci pour
pouvoir déterminer les caractéristiques du matériel qui doit supporter ou qui doit couper ce
courant de défaut.
Pour choisir convenablement les appareils de coupure (disjoncteurs ou fusibles) et régler les
fonctions de protection, trois valeurs du courant de court-circuit doivent être connues :

◼ La valeur efficace du courant de court-circuit maximal (court-circuit triphasé symétrique)


Elle détermine :
- le pouvoir de coupure des disjoncteurs et fusibles
- la contrainte thermique que doivent supporter les matériels.
Il correspond à un court-circuit à proximité immédiate des bornes aval de l'appareil de coupure.
Il doit être calculé avec une bonne marge de sécurité (valeur maximale).

◼ La valeur crête ip du courant de court-circuit maximal Icc (valeur de la première crête de la


période transitoire)
Elle détermine :
- le pouvoir de fermeture des disjoncteurs et des interrupteurs
- la tenue électrodynamique des canalisations et de l'appareillage.
La valeur crête ip peut être calculée, quel que soit la nature du défaut, à partir de la formule
suivante : ip = 2 K Icc . Avec K = facteur fonction des rapports R / X, calculé par la formule
R
−3
approchée suivante : K = 1.02 + 0.98 e X .

◼ Le courant de court-circuit minimal


Il est indispensable au choix de la courbe de déclenchement des disjoncteurs et des fusibles ou au
réglage des seuils des protections à maximum de courant, en particulier quand :
- la longueur des câbles est importante ou lorsque la source a une impédance interne
relativement élevée (générateurs ou onduleurs)
- la protection des personnes repose sur le fonctionnement des dispositifs de protection à
maximum de courant phase, c'est essentiellement le cas en basse tension pour les schémas de
liaison à la terre du neutre TN ou IT.

L'utilisation de logiciels de calcul conformes à la norme CEI 909 est d'une utilité précieuse pour
la rapidité et la fiabilité des résultats.

Exercice d’application :
Un poste G est alimenté par un réseau 30 kV à partir des
transformateurs du poste E.
• Ucc = 6%
• On néglige les résistances des transformateurs devant leurs
réactances.
• Ra = 0.2 Za.
• Impédance homopolaire du :
• Générateur Zh(G) = 0
• Transformateurs Zh(T) = Zd
• Câbles Zh(C) = 3 Zd

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On demande de :
- Déterminer les impédances totales directes, inverses et
homopolaires au point G.
- Calculer les courants de court-circuit monophasé et triphasé au point G
- Déterminer ainsi le pouvoir de fermeture du disjoncteur en G.

Réponse :

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II. Perturbation dans les réseaux et compatibilité électromagnétique

1. La compatibilité électromagnétique (CEM)

Elle est le fait, pour des équipements ou systèmes, de supporter mutuellement leurs effets
électromagnétiques. La CEM est la capacité d’un dispositif, équipement ou système, à
fonctionner de manière satisfaisante dans son environnement électromagnétique sans introduire
de perturbations intolérables. Elle permet d’améliorer la cohabitation entre des éléments
susceptibles d’émettre des perturbations électromagnétiques et/ou d’y être sensibles. (Entre les
courants forts et les courants faibles). Pour éviter ces interactions, il est recommandé de respecter
les règles de câblage (voir page 25).

De fait depuis toujours, tout appareil est soumis à diverses perturbations électromagnétiques, et
tout appareil électrique en génère plus ou moins. Ces perturbations sont générées de multiples
manières. A la base, leurs faits générateurs sont principalement des variations brusques de
grandeurs électriques, tension ou courant.

2. Qualité de l’EE :

La qualité de l’électricité recouvre trois notions différentes : la continuité d’alimentation


(coupures d’électricité), la qualité de l’onde de tension (phénomènes qui perturbent le
fonctionnement des appareils électriques), et la qualité de service (relations avec les
gestionnaires de réseaux notamment).

1. La continuité d’alimentation recouvre les coupures, ou interruptions, subies par les


utilisateurs. Il existe un certain nombre de critères pour classer ces coupures, et il est
notamment fait distinction entre coupures programmées et coupures non programmées, et
entre coupures longues (supérieures à 3 minutes) et coupures brèves (entre 1 seconde et 3
minutes). Pour les coupures inférieures à une seconde, bien que les notions de coupure très
brève ou de microcoupure soient parfois utilisées, on parle généralement de creux de tension
(et cela relève alors plus de la qualité de l’onde de tension que de la continuité
d’alimentation).

2. La qualité de l'onde de tension recouvre les perturbations liées à la forme de l’onde de


tension délivrée par le réseau, susceptibles d’altérer le fonctionnement des appareils
électriques raccordés au réseau, voire de les endommager. Différents termes peuvent être
utilisés en fonction des caractéristiques de la perturbation : creux de tension, surtensions
impulsionnelles, tensions hautes ou basses, variations de fréquence, papillotement, taux
d’harmoniques et d’inter-harmoniques, déséquilibre entre phases, etc.

3. La qualité de service caractérise la relation entre un utilisateur et son gestionnaire de réseau,


ainsi qu’éventuellement son fournisseur (délai de remise en service, délai d’intervention
d’urgence, …etc.)

3. Différents types de perturbation dans les réseaux

Les problèmes liés aux perturbations sont dus à l’utilisation des dispositifs sensibles qui
dégradent la qualité de la tension. Ces dispositifs existent dans toutes les catégories
d’utilisateurs:
• Dans le domaine industriel par l’emploi de constituants d’électronique de puissance ;

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• Dans le domaine tertiaire avec le développement de l’informatique ;
• Dans le domaine domestique par l’utilisation en grand nombre des téléviseurs,
magnétoscopes, lampes à économie d’énergie, …

Les tolérances admises pour le bon fonctionnement d'un réseau comprenant des charges sensibles
aux perturbations sont indiquées dans le tableau ci-dessous :

On distingue plusieurs types de perturbation électrique.

a. Creux de tension et coupure :


Un creux de tension est une baisse brutale de la tension en un point d’un réseau d’énergie
électrique, à une valeur comprise (par convention) entre 90 % et 10% (CEI 61000-2-1,
CENELEC EN 50160, IEEE 1159) d’une tension de référence (Uref) suivie d’un rétablissement
de la tension après un court laps de temps compris entre la demi-période fondamentale du réseau
(10 ms à 50 Hz) et une minute.
Le creux de tension est causé par un court-circuit ou la commutation de charges importantes
comme le démarrage d’un moteur. Les coupures peuvent être causées par des courts-circuits ou
des surcharges, un déclenchement accidentel ou rendues nécessaires par la maintenance.

Les conséquences sont nombreuses et dépendent du temps de coupure : pertes ou altération de


données informatiques, décrochage de moteurs de machines, ouverture de contacteurs (creux >
30%), Déclenchement de protections, Perturbation de l'éclairage avec des lampes à décharges
(Extinction pour des creux de 50 % pendant 50 ms. Le ré allumage ne se fait qu'après quelques
minutes).

Creux de tension coupure de tension

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Remèdes aux creux de tension :

• Utilisation d'une alimentation statique sans


interruption (ASI)
• Modifier la structure du réseau
• Alimentation des bobines de contacteur et des
circuits d'éclairages par des tensions entre phases
• Augmentation de l’inertie des moteurs
• Utilisation de lampes a ré allumage immédiat

b. Fluctuation de la tension (Flicker)


Les fluctuations de tension sont des variations
de la valeur efficace ou de la valeur crête
d’amplitude inférieure à 10 % de la tension
nominale. La variation ou la fluctuation de
tension a pour origine la variation importante de
charges électriques, par exemple par l’usage
d’appareils à forte charge comme une soudeuse
électrique, une lampe à arc, ...etc. Une
fluctuation de tension se signale par un
papillotement de la luminosité de l’éclairage.

Remèdes :

- Augmentation de la puissance de court-circuit en amont des charges polluantes.


- Eloigner, isoler les charges perturbatrices.

c. Surtensions
Les surtensions transitoires peuvent être causées par la mauvaise manœuvre de certains
équipements (ouverture d’un disjoncteur ou d’un fusible lors d’un défaut) et par la foudre. Elles
causent des déclenchements intempestifs et peuvent générer des incendies, la destruction des
équipements, etc.
Les surtensions peuvent apparaître :
- En mode différentiel (entre conducteurs actifs : ph/ph – ph/neutre),

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- En mode commun (entre conducteurs actifs et la masse ou la terre).

Fusion d’un fusible Transformateur MT/BT

Surtensions dues à la foudre Conséquences de la foudre


Les surtensions induites sur les
installations et les matériels, peuvent
être perceptibles dans un rayon de 10
km.

• Coups de foudre directs :


Les surtensions sont dues à l'écoulement du courant de foudre dans la structure concernée et ses
prises de terre

• Coups de foudre proches :

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Les surtensions sont induites dans les boucles (et en partie liées à l'élévation du potentiel de terre
due à l'écoulement du courant de foudre dans le cas d'un schéma TT)

• Coups de foudre lointains :


Les surtensions se réduisent aux tensions induites dans les boucles.

Surtensions impulsionnelles (Foudre ou manœuvre)


Caractéristiques
- Temps de montée tm
- Valeur crête (Vsm)
- Temps de descente td (à 50% Vsm)

L’atténuation est proportionnelle à la distance


entre la source de surtension et la charge sensible

Foudre :

• Deux types d’onde de courant sont retenus par les normes CEI :
- Onde 10/350 μs : pour caractériser les ondes de courants de coup de foudre direct
- Onde 8/20 μs : pour caractériser les ondes de courants de coup de foudre indirect

Onde de courant 10/350 μs Onde de courant 8/20 μs

Ces deux types d’onde de courant de foudre sont utilisés pour définir les essais des parafoudres
(norme CEI 61643-11) et l’immunité des équipements aux courants de foudre. La valeur crête de
l’onde de courant caractérise l’intensité du coup de foudre.

• Les surtensions crées par les coups de foudre sont caractérisées par une onde de tension
1,2/50 μs. Ce type d’onde de tension est utilisé pour vérifier la tenue des équipements aux
surtensions d’origine atmosphérique (tension de choc suivant CEI 61000-4-5).

Onde de tension 1.2/50 μs

19
Manœuvres sur le réseau : (tm 300 – td 3000 µs)

Surtensions à haute fréquence ou oscillatoire


amortie causée par une modification du régime
établi dans un réseau électrique (lors d’une
manœuvre d’appareillage).

Quels dommages produisent les surtensions ?


• Vieillissement accéléré ou destruction différée
• Réduction importante de la durée de vie des composants
• Déclenchements protections charges sensibles (convertisseurs, drives CA PWM)
• Mauvaise synchronisation commande convertisseurs SCR (drives à thyristors CC)
• Perturbations de fonctionnement : blocages de programmes, erreurs de transmission, arrêts
d'exploitation
• Destruction (partielle ou totale) : des métallisations des composants, des triacs /thyristors et
des circuits intégrés sensibles (MOSFET)

Moyens de protection contre les surtensions :


Deux grands types de protection permettent de supprimer ou limiter les surtensions ; on les
appelle IEPF (Installation Extérieure de Protection Foudre) ou protections primaires et IIPF
(Installation Intérieure de Protection Foudre) ou protections secondaires.

Les protections primaires : Leur but est de protéger les installations contre les coups de foudre
directs. Ces protections permettent de capter et d’écouler le courant de foudre vers le sol. Le
principe est basé sur une zone de protection déterminée par une structure plus haute que les
autres. Il en est de même pour tout effet de pointe provoqué par un poteau, un bâtiment ou une
structure métallique très haute. Il existe trois grands types de protection primaire : - le
paratonnerre qui est la protection la plus ancienne et la plus connue, - les fils tendus, - la cage
maillée ou cage de Faraday.

Câbles de garde Paratonnerre à tige Cage de Faraday

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Les protections secondaires : La protection des récepteurs électriques contre les surtensions
d’origine atmosphérique la plus communément employée est la protection par parafoudre. Le
parafoudre est généralement placé entre un conducteur et la terre, et parfois, entre conducteurs
actifs. Sous une tension normale, le parafoudre se comporte pratiquement comme une résistance
infinie et le courant qui le traverse est nul ou négligeable (courant de fuite). Par contre, à
l’apparition d’une surtension, dès que la tension aux bornes du parafoudre dépasse une certaine
limite, le parafoudre devient conducteur, laissant s’écouler un courant, ce qui limite la tension à
ses bornes et protège ainsi l’installation et les récepteurs. Pour chaque cas d’utilisation, le
parafoudre est choisi principalement en fonction des paramètres suivants :
- la surtension admissible par les appareils à protéger,
- l’intensité du courant que le parafoudre devra supporter pendant la durée de la
surtension.

Utilisation des parafoudres.

d. Déséquilibres

Les déséquilibres de tension sont causés par des charges elles-


mêmes déséquilibrées, asymétrie géométrie des lignes aériennes
(mutuelles inégales), défaut phase ouverte sur charge triphasée
(ex: fusible brulé Transfo en Delta, ouvert).
Le déséquilibre de tension augmente lorsqu'on s’éloigne du poste
source. Elles peuvent causer de graves dysfonctionnements de
moteurs et de machines.
Déséquilibres de tension sur réseau industriel
- Haute Tension > 120kV déséquilibre de 1 à 1.5%
- Moyenne Tension : inférieur à 1.75% (2.5% valeur maximale)
e. Harmoniques et inter-harmoniques
Les courants harmoniques et les inter-harmoniques ont pour origine des charges non-linéaires ou
fluctuantes, comme celles causées par des variateurs de vitesse, des machines à souder, des
lampes à décharge ou des tubes fluorescents. Elles ont pour conséquence des surcharges, des
déclenchements intempestifs, une dégradation de la performance énergétique…

21
En Résumé :

4. Modes de transmissions des perturbations

La transmission des perturbations peut se faire :

• Par conduction
• Couplage inductif
• Couplage capacitif

Transmission par conduction :

Mode commun (90% des cas) : des


courants sont générés par des tensions
parasites et circulent dans la même
direction, dans les fils de ligne. Ils
retournent à la terre par la connexion de
mise a la terre ou par le fil PE (conduction
directe ou effet capacitif)

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Mode différentiel (10% des cas) :
le courant se propage sur l'un des
conducteurs, traverse l'appareil
victime et revient sur l'autre
conducteur en sens inverse.

Transmission par rayonnement : Couplage inductif (champ lointain)


Une variation de courant dans un fil ou câble génère un champ, qui, à faible distance, peut être
considéré comme purement magnétique H et qui va créer une force contre-électromotrice qui
développera une tension perturbatrice (e) dans un câblage victime présentant une boucle de
surface (S). Ce mode de couplage est appelé diaphonie inductive.

Sources de champ magnétique haute fréquence :


- Foudre
- Four à induction
- Système de commutation de puissance
- Décharge électrostatique.

Remèdes
- Réduction des surfaces de boucle de câblage
- Torsadage des câbles de nature identique

Exemple de couplage inductif en mode commun :

Prenons le cas de deux ordinateurs en réseau et


examinons ce qui se passe lors d’un coup de foudre.
Supposons que la foudre tombe à 200 m du bâtiment
avec un di/dt de 25.109 A/s (Icrête = 25 kA ; tm = 1
µs). Si la boucle, formée par le réseau 50 Hz et les
liaisons numériques présente une surface de 50 m2 au
champ impulsionnel, la f.e.m. développée est :
d dH  0 S di
e= = 0 S = soit : e = 1250 V.
dt dt 2d dt
Cette tension est dangereuse pour les circuits émetteurs récepteurs numériques et si la boucle est
fermée, c’est le courant résultant qui va entraîner des détériorations.

Remède : Minimiser la surface des boucles,


câbles de puissance, câbles courants faibles.
Réaliser un maillage des masses le plus intense
possible pour diviser les courants.

23
Transmission par rayonnement : Couplage capacitif (champ proche )
Une variation brutale de tension V1 entre un fil et un plan de masse ou entre deux conducteurs va
générer un champ qui, à faible distance, peut être considéré comme principalement électrique, et
induire un courant (i) sur le conducteur voisin par effet capacitif. On récupère donc une tension
VN sur le câble victime. Ce mode de couplage est appelé diaphonie capacitive.

R est la résistance de charge placée aux bornes du câble 2. La tension V N est donnée par la
relation suivante :
jRC12  jC12 
V N = V1 . = V1 .
1 + jR (C12 + C 20 ) 1
+ j (C12 + C 20 )
R
1
Quand R peut être négligée par rapport à , la relation devient : V N = V1 . jRC12 
j (C12 + C 20 )
La capacité C12 est proportionnelle à la longueur de la liaison l . C12 =  .l avec
 h 
 = Log 1 + ( ) 2  , l en m et C12 en pF.
 e 

Ainsi, pour diminuer le couplage capacitif entre les deux circuits, on aura intérêt à réduire la
fréquence de fonctionnement si cela est possible, à diminuer la résistance de charge du deuxième
circuit et à diminuer la capacité C12 par éloignement des deux circuits.

Exemple :
Considérons deux paires cheminant parallèlement sur 10 m, e=0.2cm, h=1cm, R=1kΩ.
Le calcul donne pour un signal à 1 MHz, un coefficient de couplage de -21 dB soit :
Vn/V1=0,089.

24
Règles de câblage :

Plaquer les câbles victimes près des


structures métalliques (chemin de câble
conduit métallique.

• Liaisons courtes
• Boucles à surface minimale
• Maillage des masses

• Eloigner les câbles incompatibles


(Source/victime)
• Blinder les câbles victimes
• Croisement des fils à angle droit :
si les champs magnétiques sont
perpendiculaires alors il n’y aura
pas d'interaction.

Répartition des câbles dans une tablette

Chemin de câbles métallique Signaux incompatibles : câbles


et torons différents

La “ségrégation” s’applique aussi aux raccordements

25
III. Les harmoniques dans les réseaux

1. Définitions :

Harmonique : C’est une des composantes sinusoïdales de la variation de la grandeur physique


possédant une fréquence multiple de celle de la composante fondamentale. L’amplitude de
l’harmonique est généralement de quelques pour cent de celle du fondamental.
Les récepteurs non linéaires tels que fours à arc, éclairages, convertisseurs, redresseurs, ...
absorbent des courants non sinusoïdaux qui traversent les impédances du réseau et provoquent
ainsi une déformation de la sinusoïde de la tension d'alimentation. La déformation de la forme
d'onde est caractérisée par l'apparition de fréquences harmoniques de tension.

Charge linéaire Charge non linéaire

Les perturbations généralement constatées sont :


- Echauffement ou claquage de condensateurs
- Echauffement de moteurs ou de transformateurs
- Dysfonctionnement de régulateurs, convertisseurs, contrôleurs permanents d'isolement,
relais de protection, ...

L'étude des harmoniques consiste à :


- Déterminer les harmoniques de tension préexistants sur la source d'alimentation
- Définir les puissances et les valeurs d'harmoniques de courants pour chaque récepteur non
linéaire
- Calculer les taux de distorsion en tension, en différents points de l'installation.
- Simuler les solutions envisagées dans le cas du dépassement des limites acceptables par les
équipements ou par le réseau de distribution publique.
- Définir les moyens permettant de réduire les perturbations à des niveaux acceptables :

26
Taux d’harmoniques Effets prévisibles

THDu < 5% et THDi < 10% Néant


5% < THDu < 8% et 10% < THDi < 50% Pollution significative, effets nuisibles possibles
THDu > 8% ou THDi > 50% Pollution forte, dysfonctionnement probables
Taux d’harmoniques en courant > 15% Courant non négligeable dans le conducteur neutre

Rang de l’harmonique
C’est le rapport de sa fréquence fn à celle du fondamental (généralement la fréquence industrielle
f1). n=fn/f1.

Spectre harmonique :
C’est l’histogramme donnant l’amplitude de chaque harmonique en fonction du rang.

Onde déformée Spectre harmonique


2. Mesure dans les réseaux perturbés :

Expression de la grandeur déformée


Le développement en série de FOURIER de tout phénomène périodique est de la forme :
𝒚(𝒕) = 𝒂𝟎 + ∑∞𝒉=𝟏 𝑨𝒉 . √𝟐. 𝐬𝐢𝐧⁡(𝒉𝝎𝒕 − 𝒉 ) ou 𝒚(𝒕) = 𝒂𝟎 + ∑𝒉=𝟏(𝒂𝒉 . 𝐜𝐨𝐬(𝒉𝝎𝒕) + 𝒃𝒉 ⁡𝐬𝐢𝐧⁡(𝒉𝝎𝒕)).

Où :
a0 = amplitude de la composante continue, généralement nulle en distribution électrique en
régime permanent,
Ah = valeur efficace de la composante de rang h,
h = déphasage de la composante harmonique au temps initial,
1 +𝜋 1 +𝜋
𝑎ℎ = 𝜋 ∫−𝜋 𝑦(𝛼). cos(ℎ𝛼) 𝑑𝛼 ⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡𝑏ℎ = 𝜋 ∫−𝜋 𝑦(𝛼). sin(ℎ𝛼) 𝑑𝛼

Si y(t) est impaire  ah = 0 et si y(t) est paire  bh = 0

L'amplitude des harmoniques décroît généralement avec la fréquence. Selon les normes, on
prend en considération les harmoniques jusqu'au rang 40.

Taux de distorsion :

Valeur efficace d’une grandeur déformée :

27
La mesure de la valeur efficace de la grandeur déformée s’effectue soit directement par des
appareils dits à vraie valeur efficace (TRMS) ou à l’aide d’analyseurs de spectre.

Exemple : courants et tensions dans une inductance 100V/1A : I1=1A, I3= 0.2A, I5=0.05A,
V1=100V, V3= 60V, V5=25V
On a donc Ieff = 1 + 0.2 + 0.05 = 1.021A d’où THDI = 0.206
2 2 2

De même Veff = 100 + 60 + 25 = 119.27V d’où THDV = 0.65


2 2 2

En monophasé :

Puissance active : Puissance réactive :

(W) (VAR)

Puissance apparente :
Puissance déformante :
(VA)
(VAD)

Triangle des puissances

Le triangle des puissances qui est


représenté dans le plan lorsque les
calculs s’effectuent sur le
fondamental, passe dans l’espace
lorsqu’il prend en compte les
harmoniques. Le côté D qui
modélise la puissance déformante,
présente un angle de 90° avec Qf. La
puissance déformante D fait son
apparition dans le théorème de
Pythagore adapté au triangle dans
l’espace. S = P 2 + Q 2 + D 2 .

Facteur de crête :

28
Le facteur de crête Fc est le rapport de la
valeur de crête à la valeur efficace d’une
grandeur périodique.
I crête
FC =
I eff
Facteur de puissance et cos
P Veff I 1 cos 1
Le facteur de puissance est défini par : FP = = . On suppose que la tension est
S Veff I eff
sinusoïdale donc V1=Veff.

Avec :

Fdis est appelé facteur de distorsion

Fdep est appelé facteur de déplacement


(Displacement Power Factor)

Exemple de calcul des puissances :


L’analyse harmonique du courant consommé par une lampe à décharge est donnée par le tableau
suivant :
Rang k 1 3 5 7 9 11 13
Ik (mA) 130 115 70 49 38 33 15

La tension d’alimentation est sinusoïdale de valeur efficace V = 230 V. La puissance active


consommée est P = 28,4 W.
Calculer le courant efficace, ainsi que le THDi en %.
Calculer le facteur de déplacement Fdep. Calculer le facteur de puissance Pf. Calculer les
puissances mises en jeu : réactive, déformante et apparente.

Réponse :

29
Courant dans le neutre :

Considérons le schéma triphasé suivant :


𝐼𝑝ℎ1 (𝑡) = ∑ 𝐼𝑛 . √2. sin⁡(𝑛𝜔𝑡 − 𝜑𝑛 )


𝑛=1

2𝜋
𝐼𝑝ℎ2 (𝑡) = ∑ 𝐼𝑛 . √2. sin⁡(𝑛𝜔𝑡 − 𝜑𝑛 − 𝑛. )
3
𝑛=1

2𝜋
𝐼𝑝ℎ3 (𝑡) = ∑ 𝐼𝑛 . √2. sin⁡(𝑛𝜔𝑡 − 𝜑𝑛 + 𝑛. )
3
𝑛=1

Le courant dans le neutre étant égal à la somme des courants des phases. Soit :


Soit en valeur efficace : 2
⁡⁡⁡𝐼𝑁⁡𝑒𝑓𝑓 = 3. √∑ 𝐼3ℎ = 3. √𝐼32 + 𝐼92 + ⋯
ℎ=1

Dans les installations où l'on trouve un grand nombre de charges non linéaires, comme des
alimentations à découpage de matériel informatique, le courant dans le neutre peut dépasser le
courant dans chaque phase. Cette situation nécessite un conducteur de neutre renforcé selon le
tableau suivant :

Détail du tableau :

• TH3 < 15% : possibilité en triphasé d’utiliser un neutre “moitié” (SN = Sph/2) protégé.
• 15% < TH3 < 33% : utiliser un neutre “plein” (SN = Sph), en prenant en compte en triphasé un facteur de
correction (pour neutre chargé) de 0,84 pour la déterminer la section commune des phases et du neutre.
• TH3 > 33% : en triphasé la section du neutre est déterminante. Le circuit est dimensionné en prenant en compte le
courant de charge du neutre soit (IB neutre) arbitrairement égal à 1,45 IB phase. Deux cas sont possibles :
- Circuit constitué d'un câble multiconducteur (imposant Sph = SN) : le câble est dimensionné
pour le courant de charge du conducteur neutre : IB neutre = 1,45 IB phase, avec facteur
supplémentaire de correction de 0,84 (neutre chargé) à appliquer.

30
- Circuit constitué de câbles monoconducteurs : les phases sont dimensionnées pour leur
courant de charge (IB phase) et le neutre pour un courant de charge IB neutre = 1,45 IB phase
avec facteur supplémentaire de correction de 0,84 (neutre chargé) à appliquer.

Exemple de calcul :
• Courant fondamental : Ih1 = 207A
• Courant harmonique 3 : Ih3 = 173 A
• Courant harmonique 5 : Ih5 = 148 A
• Courant harmonique 7 : Ih7 = 112 A
Le courant efficace dans chaque conducteur de phase :
𝑰𝒆𝒇𝒇 = √𝟐𝟎𝟕² + 𝟏𝟕𝟑² + 𝟏𝟒𝟖² + 𝟏𝟏𝟐² = 𝟑𝟐𝟕, 𝟒𝟓⁡𝑨⁡= 1,58 Ih1
Le courant efficace dans le neutre : 𝑰𝑵 = 𝟑𝒙𝟏𝟕𝟑 = 𝟓𝟏𝟗𝑨=1,58 Ieff = 2,5 Ih1.

On a un THDi = 122,5 % ; THDiN = 83,6 %.

Exemple de dimensionnement des sections des câbles en présence d’harmonique :


Mode de pose N°13, Câble PR posé seul, IB = 200 A, TH3 > 33%, Ta = 30°C.
Déterminer la section des câbles des phase et du neutre dans les deux cas ; câble unipolaire et
câble multipolaire.
Vérifier qu’on trouve : Sph = SN = 120 mm² pour le câble multipolaire.
Sph = 70 mm2 et SN = 120 mm² dans le cas d’un câble unipolaire.

3. Exemples de charges polluantes :

Redresseurs monophasés sur charge capacitive :


Ils sont utilisés comme étage d’entré dans la plupart des alimentations électroniques.

31
Redresseurs- cas général :
Si P est l’indice de pulsation du redresseur,
alors les rangs harmoniques h s’écrivent sous
la forme : h=k.P±1. Avec k=1, 2, 3, …….

Exemple : Redresseur triphasé à diodes avec


filtrage capacitif (P=6), Les rangs harmoniques
de courant d’entrée sont donc : 5, 7, 11, 13, 17,
19, 23, 25….

Le courant absorbé et le spectre harmonique de ce redresseur sont montrés respectivement sur les
figures suivantes :

Cas de la commande 120° d’un PD3

Le développement en série de Fourier de ce signal rectangulaire nous donne des courants


harmoniques de rang h=6k ±1 et d'amplitude Ih=I1/h. (I1 étant l’amplitude du fondamentale).

2
La valeur efficace du courant de ligne est : I eff = I dc et celle du fondamentale est :
3
6
I1 = I dc .

Courant de phase en amont d’un transformateur Dy :

32
Les courants ont les mêmes composantes harmoniques au primaire et au secondaire du
transformateur. De même au primaire nous aurions : h=6k±1 avec k=1, 2, 3, 4,… et Ih=I1/h.
Dans le cas d’un redresseur à diodes, le courant est en phase avec la tension simple. P=√𝟑UI1eff
et S=√3UIeff.

4. Circulation des courants harmoniques :

Une charge non linéaire est équivalente à une source de courant harmonique.

La circulation des harmoniques entraine une augmentation des pertes joules, une distorsion
harmonique de tension avec les impédances du réseau et peut provoquer une résonnance en
présence des circuits LC. Les courants harmoniques circulent à travers les impédances du réseau
et créent des tensions harmoniques qui peuvent perturber le fonctionnement des autres
utilisateurs raccordés à la même source. Pour pallier ce problème il faut avoir une impédance du
réseau plus faible (Pcc plus importante). On peut aussi rajouter une inductance en série avec la
charge polluante comme l’illustre la figure suivante :

33
5. Les effets des harmoniques sur les charges :

Les tensions et les courants harmoniques perturbent les autres charges, même linéaires,
connectées aux bornes de la même source de tension. Ces charges ne sont plus alimentées par
des tensions sinusoïdales. Les harmoniques provoquent sur les récepteurs des effets immédiats et
des effets à moyen et long terme :
• Sur les câbles : on constate une augmentation des pertes par effet Joule au même titre
que le courant fondamental et particulièrement dans le conducteur du neutre en cas de la
présence des harmoniques d’ordre 3. On constate un accroissement relatif égale à :
∆Pj
= THDi2 . Avec Pj1 les pertes joules provoquées par le courant fondamental
Pj1
uniquement.

• Sur les moteurs : on constate des surcharges, une réduction de la puissance mécanique,
une augmentation des pertes par effet Joule et des pertes fer (pertes au stator) et une
diminution de la durée de vie. Le THDU doit être inférieur à 10 % pour limiter ces
phénomènes.

• Sur les condensateurs : On constate des échauffements dus à la diminution de leurs


impédances avec le rang des harmoniques et le phénomène de résonnance avec la
présence des éléments inductifs sur le réseau (ligne, transformateurs) qui peut générer des
amplitudes élevées sur certains harmoniques ce qui peut conduire à leur détérioration.
Pour limiter ces phénomènes, certaines limites doivent être observées : U max = 1,1 à 1,3
Un ; THDU doit être inférieur à 8 % et la sélection du type de condensateur doit être en
fonction de la situation (par exemple standard, classe h (isolation renforcée), avec
bobines d'inductance harmoniques).

• Sur les transformateurs : même que les moteurs, on constate des surcharges, une
augmentation des pertes fer et des pertes par courant de Foucault (PF est proportionnelles
au carré du courant et au carré de la fréquence), un vieillissement accéléré des
diélectriques et une diminution de la durée de vie. Les transformateurs doivent être
déclassés par application d'un coefficient Fdécl à leur puissance nominale définie par :
𝟏
𝐹𝑑é𝑐𝑙 =
√𝟏+𝟎.𝟎𝟒𝟒⁡𝐊
Où le coefficient K appelé « K factor » est définie par la norme ANSI C57.110 par la formule
suivante :
∞ 2 ∞
2
𝐼ℎ
𝐾 = ∑ℎ ( ) = ∑ ℎ2 . 𝐼²ℎ⁡𝑝𝑢
𝐼𝑒𝑓𝑓
ℎ=1 ℎ=1

34
Exemple 1 :
Un signal de courant ayant un contenu harmonique de 10% pour le 3ème harmonique, 5% pour le
5ème harmonique et 3% pour le 7ème harmonique, auraient un facteur K de 1,18. Soit un facteur
de déclassement Fdécl = 0.975.

Exemple 2 :

Soit un facteur de déclassement Fdécl = 0.818.


A noter que le surcout d’un transformateur dimensionné avec un tel « K factor » varie de 30 à
60% suivant les calibres, dans une plage comprise entre 15 et 500KVA. Il faut noter aussi des
couplages particuliers des transformateurs sont utilisés pour supprimer certains rangs
d’harmoniques. On cite comme exemple le couplage Dy arrête les harmoniques de rang 3 (les
harmoniques circulent dans chaque phase et se rebouclent par le neutre du transformateur) et un
couplage Dz arrête les harmoniques de rang 3 (par rebouclage dans le circuit magnétique).
L’utilisation d’un transformateur à double secondaire Dyd arrête la propagation des harmoniques
de rangs 5 et 7 vers l’amont du réseau comme il sera expliqué plus loin.

6. Méthodes pour réduire l’effet des harmoniques

Les moyens généralement mis en œuvre sont :

- Confiner les charges polluantes en installant des batteries de condensateurs avec inductances
anti harmoniques qui réduisent les phénomènes de résonance entre les condensateurs et
l'inductance de l'alimentation
- L’installation de filtres passifs qui réduisent les harmoniques en "piégeant" les courants
harmoniques
- L’installation de filtres actifs ou hybrides (actifs et passifs)
- L’éloignement électrique entre les charges perturbatrices et les équipements sensibles
- Déclasser des équipements (transformateurs, moteurs)
- Annulation d’harmoniques avec le couplage des transformateurs
- Utiliser des appareils non polluant par exemple redresseur MLI

1. Annulation d’harmoniques avec des transformateurs :

a. Annulation d’harmoniques multiples de 3 :

❑ Transformateur triangle étoile :

35
Chacune des charges génère un courant
harmonique de rang 3 qui sont égaux. Les
courants harmoniques de rang 3 dans les
enroulements primaires du transformateur sont
donc également identiques entre eux, et notés
I'3. En chaque nœud du triangle du primaire,
les courants harmoniques de rang 3 se
compensent, et le courant dans la ligne ne
contient donc pas d'harmonique de rang 3.

Les harmoniques de rang multiple de 3 sont donc piégés au primaire et provoque ainsi des pertes
joules, une distorsion de tension et un risque de saturation du circuit magnétique.

❑ Transformateur étoile zigzag


Chacune de ces charges génère un courant
harmonique I3 de rang 3. Rappelons que ces
courants harmoniques de rang 3 sont égaux.
On voit aisément sur cette figure que les
ampères-tours sur une même colonne au
secondaire s'annulent. Il en résulte qu'aucun
courant harmonique de rang 3 ne circule au
primaire.
Ce couplage permet d’avoir le minimum de distorsion de tension au secondaire.

b. Annulation des harmoniques 12k+5 et 12k +7 :

Les courants harmoniques de plusieurs


convertisseurs se combinent vectoriellement, au
niveau du jeu de barres commun d’alimentation.
Avec deux ponts hexa-phasés à diodes ayant des
charges égales, on peut atténuer les courants
harmoniques de rang 12k+5 et 12k +7 avec k
entier naturel, si les deux transformateurs
d’alimentation ont des couplages judicieusement
choisis (triangle/étoile et étoile/étoile) comme la
montre la figure en face.

Le couplage triangle/étoile rajoute un déphasage


de 30° entre les courants primaires et secondaires.
Certains harmoniques, renvoyés au primaire sont
en opposition de phase et vont donc s’annuler. On
peut aussi utiliser un seul transformateur à deux
secondaires couplés différemment. Les formes
d’ondes des courants observées sont représentées
dans la figure suivante. Les redresseurs doivent
fournir des courants continus identiques afin que
les courants alternatifs qu’ils prélèvent sur les
secondaires des transformateurs aient les mêmes
valeurs. Dans ces conditions, il y a une
recombinaison des courants harmoniques, générés
par chacun des redresseurs au primaire du
transformateur et le calcul montre que les

36
harmoniques de rang 12 k ± 1 avec k entier non
nul sont conservés et les harmoniques de rang
12k+5 et 12k+7 sont éliminés.

2. Utilisation des filtres passifs :

37
38
IV. Phénomènes de résonance dans les réseaux industriels

1. Introduction
La résonnance dans les réseaux industriels est possible entre :

• L’impédance inductive du réseau et des équipements (transformateurs)


• La capacité des batteries de condensateurs de correction du facteur de puissance.

L’excitation de la résonnance avec la


circulation des courants harmoniques par des
charges non linéaires.

Ceci a pour conséquence :


• Circulation des courants élevés
• Amplification des courants
harmoniques
• Déclenchement des protections
• Fatigue et destruction des équipements
comme le condensateur par exemple.

2. Résonance parallèle :

Réactance inductive et réactance capacitive en parallèle.

A certaines fréquences il y a résonance entre la batterie de condensateurs et la réactance du


réseau vue des bornes de la batterie. Il en résulte une amplification plus ou moins amortie des
grandeurs harmoniques (courants et tensions), si le rang de la résonance est le même que celui
d’un des courants injectés par le pollueur. Cette pollution peut être dangereuse pour les
équipements. Cette résonance est dite parallèle.

39
On constate que l’impédance, à la fréquence de résonance, devient infinie si on néglige les
résistances. Ce qui introduit des chutes de tension harmoniques plus importantes et une
distorsion de tension aux bornes de la source polluante.

𝒁𝒄 𝟏
𝑰𝑳𝒏 = ‖ ‖.⁡⁡𝑰𝒏 = = 𝑲𝑳 . 𝑰 𝒏
𝒁𝑳 + 𝒁𝒄 𝒏 𝟐
|𝟏 − (𝒏 ) |
𝒑
𝒁𝑳 𝟏
𝑰𝑪𝒏 = ‖ ‖.⁡⁡𝑰𝒏 = 𝒏𝒑 = 𝑲𝑪 . 𝑰 𝒏
𝒁𝑳 + 𝒁𝒄 |𝟏 − ( 𝒏 )²|

De même on constate une amplification des courants harmoniques dans la branche inductive
(facteur KL) et dans la branche capacitive (facteur KC), ce qui peut provoquer des surcharges
dans les condensateurs.

Résonance série :

Réactance inductive et réactance capacitive en série.

L’impédance est nulle à la fréquence de résonance si on néglige les résistances.


On obtient un circuit équivalent de faible impédance pour les harmoniques de courant. Ce
procédé est utilisé pour le filtrage des harmoniques vu qu’il présente une faible distorsion de
tension et pas d’amplification de courant, malgré qu’il y ait risque de surcharge de courant dans
le circuit LC série avec les harmoniques venant du réseau.

3. La syntonisation des batteries de condensateurs :


On ajoute une inductance en série Lf avec un banc de condensateurs pour ajuster la fréquence de
résonance série (pour le réseau) sur un rang harmonique qui n’est pas présent dans le réseau.

40
−𝑿𝒄 𝒏𝒔 ² 𝑿𝑪
On a : 𝑼𝒄 = 𝑼𝒏 > 𝑼𝒏 ou 𝑼𝒄 = 𝑼𝒏 avec 𝒏𝒔 = √ si on néglige
−𝑿𝑪 +𝑿𝑳𝒇 𝒏𝒔 ²−𝒏² 𝑿𝑳𝒇
la réactance du réseau.

La tension aux bornes des condensateurs est plus élevée que la tension nominale, et d'autant plus
que le rang de la résonance est faible. Il faut donc choisir des condensateurs avec une tenue en
tension qui en tienne compte.
La puissance réactive fournie par le banc de condensateur est :
𝟐
𝒏𝒔 ²
𝑸𝒄 = 𝑪. 𝝎𝟏 . 𝑼𝒄² = [ 𝟐 ] 𝑪. 𝝎𝟏 . 𝑼𝒏 𝟐
𝒏𝒔 − 𝟏
Soit :
𝟐
𝒏𝒔 ²
𝑸𝒄 = 𝑪. 𝝎𝟏 . 𝑼𝒄² = [ ] 𝑸𝒏
𝒏𝒔 ² − 𝟏

La puissance réactive fondamentale est plus élevée que lorsque les condensateurs sont seuls, il
faut donc dimensionner les condensateurs en conséquence.

𝑼𝒄 𝑸𝒄
Le tableau ci-dessous donne les valeurs de et pour les rangs de résonnances usuels.
𝑼𝒏 𝑸𝒏

ns 2.7 3.8 4.3 4.8

𝑼𝒄
1.16 1.07 1.06 1.05
𝑼𝒏

𝑸𝒄
1.34 1.15 1.12 1.09
𝑸𝒏

41
V- Procédés de démarrage des moteurs de grande puissance et sensibilité aux
perturbations
A. Moteurs asynchrones :

• Démarrage sur le réseau à fréquence fixe :

Au démarrage un moteur asynchrone est équivalent à une inductance.

On a : Id = U / Z

Le courant de démarrage Id apparaît donc important et peut provoquer des chutes de tension
conduisant à un mauvais fonctionnement des récepteurs. Alors il faut faire appel à des procédés
de démarrage permettant de diminuer la pointe de courant de démarrage.

1- Démarrage direct : C’est un démarrage en un seul temps et le stator est couplé


directement au réseau. La pointe de courant de démarrage atteint 4 à 8 fois le courant nominal et
le couple au démarrage atteint 1.5 à 2 fois le couple nominal selon la puissance des moteurs. Le
démarrage direct permet donc de démarrer le moteur en pleine charge à condition que le réseau
puisse fournir la pointe de courant de démarrage.

◼ Circuit de puissance :

Sectionnement

Protection contre
les courts-circuits

Commande

Protection contre
les surcharges

◼ Caractéristique :

42
43
Si ces contraintes ne peuvent pas être satisfaites, il faut faire un démarrage à tension réduite.
L’inconvénient de cette technique est le couple réduit au démarrage. Cette solution n’est donc
pas applicable pour les charges à couples constant.

2-Démarrage étoile – triangle : Ce démarrage ne peut être conçu qu’aux moteurs dont les
deux extrémités des enroulements statoriques sont sorties sur la plaque à bornes et dont la tension
du couplage triangle correspond à la tension du réseau.

𝑈 𝑈′ 𝑈
On a: 𝑈′ = et 𝐼′𝑑 = = .
√3 𝑍 √3𝑍
𝑈 √3𝑈
D’autre part on a :𝐼𝑑 = √3𝐼2 et 𝐼2 = 𝑍  𝐼𝑑 = 𝑍 .
D’où I’d/Id = 1/3  le courant de démarrage est réduit de 1/3
par rapport au démarrage direct.
Le couple est réduit proportionnellement au carré de la tension
 ’d /d = (U’/U)² = 1/3  le couple est aussi réduit de 1/3 par
rapport au démarrage direct.
Vu la valeur du couple, ce démarreur n’est donc conçu que
pour les machines démarrant à vide ou à faible couple résistant.

◼ Circuit de puissance : ◼ Caractéristique :

Remarque : Pour les moteurs de grande puissance, il faut marquer un temps d’arrêt avant de
commuter au couplage triangle. Ce temps est de l’ordre de 25 à 50 ms (temps nécessaire pour
l’extinction de l’arc électrique entre les pôles du contacteur étoile.

3- Démarrage Statorique :

Insertion des résistances ou des inductances en série avec les enroulements statoriques du moteur.

◼ Circuit de puissance :

NB : Attention à l’inversion des phases pendant le câblage.

44
 Démarrage doux sans surintensité.
Démarrage en 3 temps :
- 1er temps : insertion des blocs de résistances R1 et
R2,

- 2ème temps : élimination d’un bloc de résistance


(R2),

- 3ème temps : élimination des 2 blocs de résistances


et couplage du stator sous la pleine tension du réseau.

Le courant est réduit proportionnellement à la tension : I’d / Id = U’ / U.


Le couple est réduit proportionnellement au carré de la tension ’d / d = (U’/ U)²

◼ Caractéristique :

4- Démarrage par Autotransformateur :

Le moteur est alimenté sous tension réduite par l’intermédiaire de l’autotransformateur, lequel est
mis hors circuit une fois le démarrage est terminé.

◼ Circuit de puissance :
NB : Attention à l’inversion des phases pendant le câblage.

C’est un démarrage en 2 temps :


1er temps : enclenchement de K3 et K2, démarrage
sous tension réduite.

2ème45
temps : déclenchement de K3 et enclenchement
de K1, couplage du stator sous la pleine tension puis
déclenchement de K2.
En effet :

On a: I’d = I+ m .I2


Avec m=U’/U le rapport de l’autotransformateur.
I est le courant magnétisant de l’autotransformateur, il
dépend de la qualité de l’autotransformateur.
𝑈′
On a : I2 = U’ / Z et Id = U / Z  𝐼2 = 𝑈 𝐼𝑑 = 𝑚𝐼𝑑 .
Si on prend I = 15% du courant primaire, soit:
I = 0.15 (m I2) = 0.15 (U’/U)² Id, on a alors :

I’d / Id = 1.15 (U’/ U)²

◼ Caractéristique :

46
5- Démarrage rotorique :

Insertion des blocs de résistances en série avec les enroulements rotoriques du moteur.

◼ Circuit de puissance :
C’est un démarrage en 3 temps :

1er temps : enclenchement de K1: le stator est couplé


sous la pleine tension, le rotor est en série avec les deux
blocs de résistances R1 et R2.

2ème temps : enclenchement de K2: élimination du bloc


R1. Le rotor est en série uniquement avec R2.

3ème temps : enclenchement de K3: élimination de R2,


le rotor est court-circuité et le moteur rejoint ses
caractéristiques nominales.

Le couple fourni est proportionnel au courant absorbé.

’d / n = I’d / In.

◼ Caractéristique :

RR1= R2
RR2 = R1+R2

Vérification des démarrages :

Etant donné :
- les caractéristiques du moteur : In, n, Id et d données par le constructeur,
- les caractéristiques du réseau : tension U et courant de pointe (ou courant admissible) Ip,
- les caractéristiques de la charge à entraîner (couple résistant de la charge) : r.

On dit qu’un tel démarrage est possible si et seulement si les deux conditions suivantes sont
 I d  Ip
simultanément vérifiées : 
 d  1,5 r

47
➔ Démarrage direct : est possible si Id < Ip. Autrement dit si le réseau peut fournir la pointe de
démarrage sans qu’il y ait des chutes de tension importantes.

➔ Démarrage étoile – triangle : est possible si I’d < Ip et ’d > 1,5 r  ce qui revient à
 Id  3 Ip
vérifier : 
d  4,5 r
Généralement ceci n’est possible que pour des r faibles.
➔ Démarrage statorique : est possible si I’d < Ip et ’d > 1,5 r  ce qui revient à vérifier :
U 
 U Id  Ip


 U   d  1,5 r
2

 U 
On pose k = U’/U et on cherche un réel k tel que k < Ip / Id et k² > 1,5 r/ d.
Ce type de démarrage permet l’adaptation de ’d et I’d selon les besoins de l’utilisateur.

➔ Démarrage par autotransformateur : est possible si I’d < Ip et ’d > 1,5 r  ce qui
 U 
2

1,15 Id    Ip
revient à vérifier :  U 

 U 
2

  d    1,5 r
 U 

De même on pose k = U’/U et on cherche un réel k tel que k² < Ip /1,15 Id et k² > 1,5 r/ d.
Ce type de démarrage permet aussi l’adaptation de ’d et I’d selon les besoins de l’utilisateur.

➔ Démarrage rotorique : est possible si on dispose d’un moteur à bague (à rotor bobiné) et si
la condition suivante est vérifiée : 1,5 r/n < Ip/In.
Ce type de démarrage permet aussi l’adaptation de ’d et I’d selon les besoins de l’utilisateur.

Tableau comparatif des différents démarrages


Mode de démarrage Couple au Courant au Nombre Nombre de td Adaptation
démarrage démarrage d’étape contacteurs max de ’d et
’d I’d Ne i I’d

Direct d Id 1 1 8s Non

Etoile-triangle d/3 Id/3 2 3 8s Non

Résistances
statoriques k2 d k.Id ne ne 15s Oui

Autotransformateur k2 d 1,15.k2 Id 3 3 15s Oui

Résistances ’d ≤max ' d ne ne 25s Oui


In
rotoriques n

N.B : le dernier mode de démarrage (résistances rotoriques) nécessite un moteur à bagues.

48
Exercice d’application :
On veut entraîner une charge présentant un couple résistant r = 60 Nm. La charge est
accouplée à un moteur asynchrone à cage ayant les caractéristiques suivantes :
50HZ ; 380/660V ; 11 kW ; cos = 0.83 ; = 89,9% ; 1450 tr/min, d=2n (n est le couple
nominal du moteur), Idd = 6,7In (In est le courant nominal du moteur). On veut réaliser un
démarrage doux et le réseau admet une pointe maximale admissible Ia = 160A, et une tension
composée de 380V.
On dit qu'un tel démarrage est doux si la condition suivante est vérifiée : r < d <r +10%r.
Etudier les différents démarrages (direct ; étoile-triangle ; statorique et par autotransformateur),
et déduire ce qui vous convient pour entraîner cette charge.

Corrigé :

49
B. Moteurs à courant continu :

50
Les valeurs des résistances en série sont définies par, pour N bloc en série :
R1= (K-1) ra ; R2=K.R1 ; R3=K.R2 ; …… ; Rn=K.Rn-1. Avec K = Idémréduit en PU.

Exemple : Moteur DC avec Idém = 25 In.

Nb Idem réduit (PU) Cdem réduit (PU) Résistance externes


1,00 5,00 5,00 4,000ra
2,00 2,92 2,92 1,924ra 5,626ra
3,00 2,24 2,24 1,236ra 2,764ra 6,180ra
4,00 1,90 1,90 0,904ra 1,720ra 3,275ra 6,234ra

51
TRAVAUX DIRIGES EXPLOITATION DE L’ENERGIE ELECTRIQUE _ GEL- 4151

Exercice 1 :
Un analyseur de réseau monophasé permet de mesurer la consommation d'une charge non-
linéaire alimentée par le réseau, dont la tension u(t) est supposée sinusoïdale. On obtient ainsi les
mesures suivantes : U=230V, I=140.2A, P=25.6 kW, DPF = cos1=0.98.
1. Calculer la valeur efficace Il du fondamental du courant i(t). En déduire la valeur du taux
de distorsion harmonique THD du courant.
2. Calculer la puissance réactive Q consommée par la charge.
3. Calculer la puissance apparente S.
4. Calculer la puissance déformante D.
5. Calculer le facteur de puissance k du montage. Dans un premier temps, quelle solution
permettrait d'améliorer ce dernier de manière significative

Exercice 2 :
Une tension u(t) non-sinusoïdale alimente un circuit RL parallèle. On représente ci-dessous le
spectre de la tension u(t) (en valeur efficace).

Grandeurs fondamentales
1. Calculer les valeurs efficaces IR1et IL1 des fondamentaux des courants iR et iL.
2. Calculer I1 la valeur efficace de i1 ainsi que 1 le déphasage entre U1 et I1.

Harmoniques
3. Calculer les valeurs efficaces IR3 et IL3 de l'harmonique de rang 3 des courants iR et iL.
4. Calculer I3 la valeur efficace de i3 ainsi que 3 le déphasage entre U3 et I3.
5. Calculer les valeurs efficaces IR5 et IL5 de l'harmonique de rang 5 des courants iR et iL.
6. Calculer I5 la valeur efficace de i5 ainsi que 5 le déphasage entre U5 et I5.

Etude énergétique
7. A 1' aide de la relation de Parseval rappelée ci-après, calculer la valeur efficace IR du
courant iR :
𝐼𝑅 = √∑+∞𝑛=0 𝐼𝑅𝑛 ² Avec n le rang de l'harmonique.
8. Calculer la puissance active PR consommée par la résistance.
9. Calculer la puissance active P fournie par la source de tension. Commenter.
10. A l'aide de la relation de Parseval, calculer la valeur efficace I du courant i et ainsi que la
valeur efficace U de la tension u.
11. Calculer la puissance apparente S au niveau de la source de tension. En déduire le facteur
de puissance de 1' installation.

52
Exercice 3 :

Une charge polluante est alimentée par le réseau 230 V- 50 Hz. Afin de réduire l'influence de ces
harmoniques sur le réseau, on place en série avec la charge un filtre LC, tel que représenté ci-
dessous, où L = 32 mH et C = 36 µF. La charge est modélisée par une résistance R = 26 Ω en
parallèle avec une source de courant ih(t) représentant la consommation harmonique du montage.

1. Etude du filtre : On note  la pulsation des grandeurs électriques et f la fréquence


correspondante.

1.1 Déterminer l'impédance complexe Z() du filtre. Montrer que cette impédance peut s'écrire
sous la forme Z() = jX(), où X() est la réactance. En déduire l’expression du module Z()
de Z() en fonction de X().
1.2 Déterminer l'expression de La fréquence de résonnance fr pour laquelle le dénominateur
de Z() s'annule. Faire l’application numérique. Pour cette fréquence, quelle est la valeur Z()?

2. Etude des grandeurs fondamentales : On note 1 la pulsation des grandeurs


fondamentales et f1 la fréquence correspondante.
2.1 Faire un schéma équivalent du montage pour les grandeurs fondamentales.
2.2 Calculer l'impédance complexe Z(1) du filtre.
2.3 Calculer la valeur efficace I1 du fondamental i1(t) du courant de ligne i(t).

3. Etude des harmoniques


On note n la pulsation des grandeurs électriques et fn la fréquence correspondante. On note in(t)
l'harmonique de rang n du courant i(t) et ihn(t) celui du courant ih(t).
3.1 Faire un schéma équivalent pour l'harmonique de rang n.
3.2 Montrer que la valeur efficace In de l'harmonique in(t) s'exprime sous la forme suivante :
𝑅
𝐼𝑛 = 𝐼ℎ𝑛 Avec Ihn la valeur efficace de ihn(t).
√𝑅 2 +𝑍(𝜔 𝑛 )²

3.3 Calculer Z(n) pour les harmoniques 3, 5 et 7.


Rang n Valeur efficace Ihn en A
3.4 On fournit ci-dessous la valeur efficace ihn des
harmoniques. Calculer ainsi la valeur efficace des 3 5
harmoniques du courant i(t) jusqu' au rang 7. Tracer le 5 2,8
spectre du courant i(t). Commenter les résultats. 7 1,5

53
Exercice 4 :

On veut alimenter une charge linéaire (R+L) sous 550 V. Le point de raccordement au réseau d'usine
correspond à une tension de 13.8 kV et comporte les harmoniques de tension suivants:
rang 5 : 50%, rang 7 : 30 % et rang 11 : 10 %.
Calculer le taux de distorsion harmonique du réseau.
Déterminer les caractéristiques minimales du transformateur (dimensionnement minimal) pour
alimenter cette charge conformément au schéma ci-dessous. On suppose qu'il n'est pas saturé et
que son impédance est de 7 %.

Exercice 5 :

On a effectué un certain nombre de mesures sur une installation comportant un ensemble de postes
informatiques alimentés en monophasé, repartis uniformément sur les 3 phases du réseau de
distribution électrique triphasé à 4 fils (qui comporte un conducteur de neutre). Les
alimentations des ordinateurs font circuler un certain nombre d'harmoniques de courant de rangs
impairs dans les conducteurs de phase.
L'analyse harmonique d'un courant de phase a fourni les résultats suivants :

Rang d'harmonique Valeur efficace de l'harmonique de courant (A)


1 (fondamental) 2
3 1.8
5 1.2
7 0.6
9 0.17
11 0.2

On néglige les harmoniques de rangs supérieurs à 11.


1) Calculer la valeur efficace du courant qui circule dans les conducteurs de phase. Calculer
le taux de distorsion DHT de ce courant.
2) Calculer la valeur efficace du courant qui circule dans le conducteur de neutre. Est -
il judicieux dans ce cas particulier de sous-dimensionner le conducteur de neutre vis à vis des
conducteurs de phase, comme la norme l'autorise habituellement?

Exercice 6 :

On considère le circuit suivant :


Construire un schéma équivalent de ce circuit et
déterminer sa fréquence de résonance ou le rang de la
résonance. Syntoniser la batterie de condensateurs
pour éliminer l'harmonique 5. Déterminer alors la
nouvelle valeur du rang de la résonnance avec le
réseau. On néglige l’impédance interne du réseau et on
suppose que la charge est purement résistive.

54
Exercice 7 :
On veut démarrer un moteur à courant continu à partir d'un réseau de tension fixe de 575 V.
Les caractéristiques de ce moteur sont les suivantes:
• Résistance d'induit : 1.5 Ω
• vitesse nominale : 1800 rpm
• Fem à vide à la vitesse nominale : 545 V
• Excitation séparée.
On veut limiter le courant pour qu'il ne dépasse jamais sa valeur nominale. Pour cela, on
utilise deux résistances en série avec l'induit. Déterminer les valeurs des résistances qui
permettront de maximiser l'accélération du moteur. Calculer la vitesse à laquelle il faudrait les
éliminer avec des contacteurs.

Exercice 8 :

Un moteur asynchrone de puissance nominale 2000HP, de facteur de puissance nominal cos=


0.82 et de tension nominale ligne-ligne 4.16kV est raccordé à la barre d'un réseau interne à
4.16kV (tension ligne-ligne) où la puissance de court-circuit triphasée est Scc3ph = 100MVA. La
même barre alimente une charge qui consomme une puissance active P= 4MW et une puissance
réactive Q= 3MVAR. On suppose que le moteur tire au démarrage en asynchrone sous sa
pleine tension nominale un courant égal à environ 3.5 fois son courant nominal.
1) Tracer le schéma équivalent ligne-neutre du circuit pendant le démarrage du
moteur. Calculer la tension aux bornes du moteur au démarrage en % de la tension
nominale au point de raccordement (barre 4.16kV), si on démarre ce moteur directement
à pleine tension.
2) Quel est le rapport entre le couple de démarrage que l'on obtient par rapport au couple de
démarrage en asynchrone sous une tension nominale de 4.16kV?

(1 HP=746W)

Exercice 9 :

On veut raccorder un moteur synchrone de puissance nominale 20000HP (1HP=746W), de


facteur de puissance nominal cos = 0.8 et de tension nominale ligne-ligne 13.8kV à la barre
d'un réseau interne à 13.8kV (tension ligne-ligne) où la puissance de court-circuit
triphasée est Scc3ph = 500MVA.
1) Calculer la puissance apparente nominale S de ce moteur. On suppose que le moteur tire au
démarrage en asynchrone sous sa pleine tension nominale un courant égal à environ 5
fois son courant nominal et qu'il est équivalent à une impédance réactive Xm. Calculer
Xm.
2) Tracer le schéma équivalent ligne-neutre du circuit pendant le démarrage du moteur en
faisant intervenir Xm et l’impédance du réseau au point de raccordement. Calculer la
chute de tension en % au point de raccordement (barre 13.8kV), si on démarre directement
à pleine tension ce moteur en asynchrone. Quel est le rapport entre le couple de démarrage
que l'on obtient par rapport au couple de démarrage en asynchrone sous une tension
nominale de 13.8kV?

3) On décide de limiter la chute de tension en % au point de raccordement à 10% de la tension


nominale lors du démarrage du moteur en intercalant entre le moteur et le point de
raccordement une inductance triphasée non saturable dont la réactance par phase est XL.
Tracer le schéma équivalent ligne-neutre du circuit pendant le démarrage du moteur.
Calculer XL et L. Quel est le rapport entre le couple de démarrage que l'on obtient par
rapport au couple de démarrage en asynchrone sous une tension nominale de 13.8kV ?

55
Exercice 10 :

On souhaite analyser l'effet d'un redresseur triphasé, à diodes, dans le réseau alternatif de la
figure 1. On suppose que la tension d’alimentation, phase/phase, au primaire du transformateur
est parfaitement sinusoïdale et égale à 13.5kV. La fréquence est égale à 50 Hz. On suppose que
la forme du courant est de forme rectangulaire et son allure est présentée sur la figure 2. La
valeur maximale du courant est égale à I0 = 200A.

Fig.1 : schéma simplifié de la portion du réseau Fig.2 : formes des signaux à l’entrée du redresseur

1/ Calculer la valeur efficace théorique du courant à l’entrée du redresseur.

2/ L’expression du courant se déduit de la décomposition en série de Fourier suivante:


𝜋
𝑐𝑜𝑠[(2𝑛+1) ]
𝑖(𝑡) = ∑∞
𝑛=0 4𝐼0
6
𝑠𝑖𝑛[(2𝑛 + 1)𝜔𝑡] n est un entier  0.
(2𝑛+1)𝜋
Utiliser cette expression pour calculer les valeurs efficaces des courants harmoniques de rang k;
recopier le tableau suivant dans votre cahier d’examen et le compléter en indiquant les valeurs
efficaces des courants harmoniques Ik jusqu'au rang 19. Préciser la relation entre le rang
harmonique k et l’entier n.

Rang k 1 3 5 7 11 13 15 17 19
Ik (A)

3/ Calculer le taux de distorsion harmonique de courant THDI. En supposant que la valeur


efficace de la tension phase/phase au secondaire du transformateur est égale à 6600V, calculer la
puissance active P à l’entrée du redresseur et la puissance apparente S. Calculer la puissance
réactive Q véhiculée par le premier harmonique.

4/ Calculer le facteur de puissance, le facteur de distorsion harmonique et le facteur de


déplacement.

5/ En utilisant les données de la figure 1, calculer l’impédance du transformateur au secondaire


(on néglige l’impédance du réseau en amont).

6/ Recopier le tableau suivant dans votre cahier d’examen et le compléter en indiquant les
valeurs de l’impédance du transformateur Zk pour chaque rang harmonique. Calculer les valeurs
efficaces des tensions harmoniques, phase/neutre, Vk, au secondaire du transformateur.

Rang k 3 5 7 11 13 15 17 19
Zk (Ω)
Vk (V)

56
Exercice 11 :

On considère un moteur asynchrone de 400 V/50 Hz triphasé de 22 kW (puissance sur l’arbre).


Son rendement nominal est de 91% et son facteur de puissance est égal à 0.85. Le courant de
démarrage est 6 fois plus important que le courant nominal et le facteur de puissance pendant le
démarrage se réduit à 0.45.
Pour alimenter ce moteur, on utilise un câble triphasé de 16 mm² dont la longueur est 65 m. On
rappelle que la résistivité du cuivre est égale à 23 Ωmm²/km et que la réactance du câble, par
phase, est de 0.09 Ω/km. La puissance d’un court-circuit triphasé, au point de branchement avec
le réseau, est de 2.5 MVA et son rapport X/R est égal à 3. La tension à vide, composée du réseau
est de 400V.

1/ Calculer l’impédance équivalente du réseau, sa réactance et sa résistance.


2/ Calculer l’impédance équivalente du câble, sa réactance et sa résistance
3/ Calculer une impédance équivalente pour le moteur lors du démarrage en tenant compte du
facteur de puissance. En déduire la réactance et la résistance équivalente.
4/ Faire un schéma équivalent de l’ensemble du réseau pour le démarrage et calculer la tension
aux bornes du moteur pendant le démarrage et la tension au point de raccordement.
5/ On insère en série avec les enroulements du moteur une résistance R par phase pour avoir une
chute de tension < 10% au bout du câble pendant le démarrage du moteur. Choisir la plus petite
valeur possible et Calculer alors la valeur de cette tension ainsi que la puissance totale
consommée par ces résistances. On vous donne les R proposées : 0.2 ; 0.3 ; 0.4 ; 0.5 et 0.6.

Exercice 12 :
On souhaite analyser l'effet d'un redresseur triphasé, à diodes, dans le réseau alternatif de la
figure 1. On suppose que la tension d’alimentation, phase/phase, au primaire du transformateur
est parfaitement sinusoïdale et égale à 5500 V et la tension au secondaire est égale à 400 V. Le
transformateur est de couplage Yy. La fréquence est égale à 50 Hz. On suppose que la forme du
courant au secondaire est de forme rectangulaire et son allure est présentée sur la figure 2.

Fig.1

Fig.2

1- Préciser l’allure du spectre harmonique du courant à l’entrée du redresseur (jusqu’au rang


20). Donner l’expression de chaque harmonique en fonction du fondamental I1.

2- Calculer la valeur efficace Ieff du courant (jusqu’au rang 20) en fonction du fondamental I1.
𝐼 2
Calculer un facteur K du transformateur avec la relation suivante : 𝐾 = ∑20 2 ℎ
ℎ=1 ℎ . ( 𝐼 ) .
1

57
3- Connaissant les caractéristiques nominales du transformateur d’alimentation (Tab.1),
indiquer la valeur des pertes totales qu’il peut supporter en régime sinusoïdale. (PT = PJ + Pf)
Puissance S 2 500 KVA

Tension primaire 5 500 V Tension secondaire 400 V

Courant primaire 262 A Courant secondaire 3 608A

Tension Ucc 6.5 %

Pertes fer : Pf 1 360 W Pertes joules : PJ 16 000 W

Tab.1 caractéristique du transformateur en régime sinusoïdale


4- Montrer que les pertes joules en présence d’harmoniques s’écrivent sous la forme :
𝐼𝑒𝑓𝑓
𝑃𝑗−ℎ𝑎𝑟𝑚 = 𝑃𝑗−𝑠𝑖𝑛 ⁡. (𝐼 )² où IS-sin est le courant au secondaire en régime sinusoïdale (sans
𝑆−𝑠𝑖𝑛
présence d’harmonique).
5- Sachant que les pertes fer en présence d’harmonique est K fois les pertes fer en régime
sinusoïdal, écrire l’expression des pertes totales du transformateur en présence d’harmonique
qu’on notera PT-harm en fonction de I1. A quelle puissance peut-on charger le transformateur
sans dépasser les pertes totales indiquées à la question 3.
6- On remplace le transformateur précédent par un autre de même caractéristique mais avec
deux secondaires de couplage différents. (un couplage en étoile et un couplage en triangle)
a. Quels sont les avantages d’un tel transformateur à double secondaire ?
b. Tracer le nouveau spectre harmonique obtenu et expliquer les rangs harmoniques
qui sont éliminés.
c. Calculer la nouvelle valeur du courant efficace du courant au primaire par
rapport à sa valeur fondamentale I1 (jusqu’au rang 20). Calculer la nouvelle valeur
du facteur K du transformateur.

Exercice 13
Une charge non linéaire triphasée avec neutre est alimentée par un transformateur TR1 dont la tension
secondaire, supposée sinusoïdale, est de 400 V entre phases comme il est montré à la figure 1. La valeur
efficace du fondamental à la sortie du transformateur est de 1150 A et le facteur de puissance est de 0,7
AR. Les harmoniques présents sont les harmoniques d’ordre 3, 5, 7, 9, 11, 13 et 15. On négligera les
harmoniques d’ordres supérieurs à 15. L’analyseur de mesure indique une valeur efficace du courant
d’une phase de 1200 A et on relève les taux d’harmoniques 3 et multiples de 3 en fonction du
fondamental indiqués au tableau 1.

h Ih (%)
3 3.89
9 2.65
15 1.04
Fig.1 Tab.1
1) Calculer le taux de distorsion harmonique du courant dans une phase.
2) Calculer la valeur efficace du courant dans le neutre à la sortie du transformateur TR1.
3) Calculer les puissances active P, réactive Q, déformante D et apparente S consommées par la
charge non linéaire.
4) Utilisez les données du tableau 2 pour déterminer la puissance normalisée du transformateur TR1 à
installer, sachant que le facteur de déclassement du transformateur vaut Fdécl = 0,75. Calculer sa
réactance en négligeant la résistance de son bobinage.

58
5) On installe une batterie de condensateur au secondaire du transformateur afin de relever le facteur
de puissance à 0,9. Calculer la puissance de la batterie du condensateur ainsi que sa capacitance
en ohm. Déduire la valeur du rang de résonnance avec le transformateur.
6) Syntoniser la batterie du condensateur pour éliminer l’harmonique 7. Déterminer alors la nouvelle
valeur du rang de résonnance avec le transformateur. Le résultat est-il satisfaisant ? Pourquoi ?

Puissance en KVA
50 100 160 200 250 315 400 500 630 800 1000 1250 1600
400 V
In (A) 72,2 144,3 230,9 288,7 360,8 454,67 577,4 721,7 909,3 1154,7 1443,4 1804,2 2309,4
Ucc (%) 4 4 4 4 4 4 4 4 4 6 6 6 6
PCU (kW) 1,35 2,15 2,35 3,05 3,25 4,2 4,6 6,2 6,5 10,5 13 18 20
Tab.2 : caractéristiques des transformateurs

Exercice 14

Le tableau 3 montre les caractéristiques d’une gamme de moteurs asynchrones 400V-


50Hz.
1) On considère un moteur du tableau 3 de puissance sur l’arbre 90 kW. Calculer la
valeur du couple nominal du moteur et préciser les valeurs du courant et du couple
au démarrage sous sa pleine tension.
2) a- En utilisant les données du tableau 2, déterminer la puissance minimale du
transformateur TR2 nécessaire à alimenter ce moteur.
b- Déterminer sa réactance en négligeant la résistance de son bobinage.
3) a- Déterminer la réactance du moteur au démarrage.
b- Faites un schéma équivalent par phase au démarrage
c- Calculer la tension entre deux bornes du moteur pendant son démarrage

d- En déduire la chute de tension en pourcent pendant le démarrage du moteur par ce transformateur.

Tab.3 : caractéristiques des moteurs FLS – IP 55 – 50Hz – classe F – 230/400V

Exercice 15 :
On veut démarrer un moteur à courant continu à partir d'un réseau de tension fixe de 240 V. Les
caractéristiques de ce moteur sont les suivantes :
• Résistance d'induit : 1,2 Ω • vitesse nominale : 1500 tr/min
• Fem à vide à la vitesse nominale : 220 V • Excitation indépendante.
On veut limiter le courant de démarrage chaque fois à 3,464In. In étant le courant nominal du moteur
MCC. Pour cela, on utilise des résistances en série avec l'induit.
1) Déterminer le nombre Nb de bloc de résistance à insérer avec le moteur MCC.
2) Déterminer les valeurs de ces résistances.
3) Calculer la vitesse à laquelle on élimine ces résistances avec des contacteurs.

59
VII- Annexes

Détermination de la section du câble en BT :

Tab.3-1 : Méthode de référence en fonction des modes de pose


N° Exemple Description Méthode de référence
Conducteurs isolés dans des conduits
encastrés dans les parois thermiquement B x 0,77
1 isolantes

Câble multiconducteur dans des conduits


encastrés dans les parois thermiquement B x 0,7
2 isolantes

Conducteurs isolés dans des conduits en


montage apparent B
3

Câbles mono ou multiconducteurs dans


3A des conduits en montage apparent B x 0,9

Conducteurs isolés dans des conduits


4 profilés en montage apparent B

Câbles mono ou multiconducteurs dans B x 0,9


4A des conduits profilés en montage apparent

Conducteurs isolés dans des conduits


5 encastrés dans une paroi B

Câbles mono ou multiconducteurs dans


5A des conduits encastrés dans une paroi B x 0,9

Câbles mono ou multiconducteurs avec ou


sans armure :

11 - fixés au mur C

11A - fixés au plafond C x 0,95

12 - sur des chemins de câbles ou tablettes C


non perforés

60
(suite du Tab.3-1)
N° Exemple Description Méthode de référence
Câbles
multi mono
conducteurs conducteurs
- sur des chemins de câbles ou tablettes
13 perforés en parcours horizontal ou vertical E F

14 - sur des corbeaux ou des treillis soudés E F

15 - fixés par des colliers, et espacés de la paroi E F

16 - sur des échelles à câbles E F

Câbles mono ou multiconducteurs suspendus


17 à un câble porteur ou autoporteur E F

18 Conducteurs nus ou isolés sur isolateurs C x 1,21

21 Câbles mono ou multiconducteurs dans des B x 0,95


vides de construction

22 Conducteurs isolés dans des conduits dans B x 0,95


des vides de construction

22A Câbles mono ou multiconducteurs dans des B x 0,865


conduits dans des vides de construction

23 Conducteurs isolés dans des conduits profilés B x 0,95


dans des vides de construction

23A Câbles mono ou multiconducteurs dans des B x 0,865


conduits profilés dans des vides de
construction

61
(suite du Tab.3-1)
N° Exemple Description Méthode de référence

24 Conducteurs isolés dans des conduits B x 0,95


profilés noyés dans la construction

24A Câbles mono ou multiconducteurs dans B x 0,90


des conduits profilés noyés dans la
construction
Câbles mono ou multiconducteurs (**) :

25 - dans des faux-plafonds


- dans des plafonds suspendus B (*) x 0,95

Conducteurs isolés ou câbles mono ou


multiconducteurs dans des goulottes fixées
aux parois

31 B

- en parcours horizontal

31A B x 0,9

32 B
- en parcours vertical

32A B x 0,9

Conducteurs isolés dans des goulottes


33 encastrées dans des planchers B

Câbles mono ou multiconducteurs dans


33A des goulottes encastrées dans des B x 0,9
planchers

Conducteurs isolés dans des goulottes B


34 suspendues

Câbles mono ou multiconducteurs dans B x 0,9


34A des goulottes suspendues

(*) La méthode de référence B est à appliquer quel que soit le mode de fixation des câbles, par colliers ou sur
tablettes perforées ou non.
(**) La pose est interdite sur les parties des faux plafonds ou plafonds suspendus démontables

62
(suite du Tab.3-1)
N° Exemple Description Méthode de référence
Conducteurs isolés dans des conduits ou câbles
41 multiconducteurs dans des caniveaux fermés B x 0,95
en parcours horizontal ou vertical

Conducteurs isolés dans des conduits dans des


42 caniveaux ventilés B

Câbles mono ou multiconducteurs dans des


43 caniveaux ouverts ou ventilés B

Câbles mono ou multiconducteurs encastrés


52 directement dans des parois, sans protection C
mécanique complémentaire

Câbles mono ou multiconducteurs encastrés


directement dans des parois, avec protection C
53 mécanique complémentaire

Câbles mono ou multiconducteurs dans des


61 conduits ou dans des conduits profilés enterrés D x 0,80
ou dans des fourreaux enterrés

Câbles mono ou multiconducteurs enterrés


62 sans protection mécanique complémentaire D

Câbles mono ou multiconducteurs enterrés


63 avec protection mécanique complémentaire D

71 Conducteurs isolés dans des moulures B

73 Conducteurs isolés dans des conduits dans des B


chambranles

73A Câbles multiconducteurs dans des B x 0,9


chambranles.

74 Conducteurs isolés dans des conduits dans des B


huisseries

74A Câbles multiconducteurs dans des huisseries. B x 0,9

63
Tab.3-2 : Facteur de correction k2 en fonction des nombres des circuits jointifs
REF Disposition Facteurs de correction k2 Méthode Mode de
Nombre de circuits ou de câbles multiconducteurs de pose
1 2 3 4 5 6 7 8 9 12 16 20 référence
1,2,3,3A,4
1 Enfermés 1,00 0,80 0,70 0,65 0,60 0,55 0,55 0,50 0,50 0,45 0,40 0,40 B, C , 4A,5,5A,
21,22,22A
,23,23A,2
4,24A,25,
31,31A,32
, 32A,33,
33A,34,
34A,41,42
,43,71.
2 Simple couche
sur les murs 1,00 0,85 0,79 0,75 0,73 0,72 0,72 0,71 0,70 C 11,12
ou les planchers
ou tablettes non Pas de facteur
perforées
3 simple couche au 1,00 0,85 0,76 0,72 0,69 0,67 0,66 0,65 0,64 C 11A
plafond
de réduction
4 simple couche
sur des tablettes 1,00 0,88 0,82 0,77 0,75 0,73 0,73 0,72 0,72 supplémentaire E, F 13
horizontales
perforées ou pour plus de
sur tablettes
verticales 9 câbles
5 simple couche 1,00 0,88 0,82 0,80 0,80 0,79 0,79 0,78 0,78 E,F 14,15,16,
sur des échelles à 17
câbles,
corbeaux, treillis
soudés etc.
Lorsque les câbles sont disposés en plusieurs couches, appliquer en plus les facteurs de correction suivants :
Nombre de couche 2 3 4 ou 5 6à8 9 et plus
coefficient 0,80 0,73 0,70 0,68 0,66

Tab.3-3 : Facteur de correction k3 (influence de la température ambiante)


Température Isolation
ambiante Elastomère Polychlorure de Polyéthylène réticulé (PR)
(°C) (caoutchouc) vinyle (PVC) Butyle, éthylène, propylène (E PR)
 = 60°C  = 70°C  = 90°C
10 1,29 1,22 1,15
15 1,22 1,17 1,12
20 1,15 1,12 1,08
25 1,07 1,07 1,04
30 1,00 1,00 1,00
35 0,93 0,93 0,96
40 0,82 0,87 0,91
45 0,71 0,79 0,87
50 0,58 0,71 0,82
55 0,41 0,61 0,76
60 - 0,50 0,71
65 - - 0,65

64
Tab.3-4 : Détermination de la section minimale pour les canalisations non enterrées

Isolant et nombre de conducteurs chargés (3 ou 2)


Caoutchouc ou PVC Butyle ou PR ou éthylène PR
Lettre de B PVC3 PVC2 PR3 PR2
sélection C PVC3 PVC2 PR3 PR2
E PVC3 PVC2 PR3 PR2
F PVC3 PVC2 PR3 PR2
Section 1,5 15.5 17.5 18.5 19.5 22 23 24 26
cuivre mm² 2,5 21 24 25 27 30 31 33 36
4 28 32 34 36 40 42 45 49
6 36 41 43 48 51 54 58 63
10 50 57 60 63 70 75 80 86
16 68 76 80 85 94 100 107 115
25 89 96 101 112 119 127 138 149 161
35 110 119 126 138 147 158 169 185 200
50 134 144 153 168 179 192 207 225 242
70 171 184 196 213 229 246 268 289 310
95 207 223 238 258 278 298 328 352 377
120 239 259 276 299 322 346 382 410 437
150 299 319 344 371 395 441 473 504
185 341 364 392 424 450 506 542 575
240 403 430 461 500 538 599 641 679
300 464 497 530 576 621 693 741 783
400 656 754 825 940
500 749 868 946 1083
630 855 1005 1088 1254
Section 2,5 16.5 18.5 19.5 21 23 24 26 28
aluminium 4 22 25 26 28 31 32 35 38
mm² 6 28 32 33 36 39 42 45 49
10 39 44 46 49 54 58 62 67
16 53 59 61 66 73 77 84 91
25 70 73 78 83 90 97 101 108 121
35 86 90 96 103 112 120 126 135 150
50 104 110 117 125 136 146 154 164 184
70 133 140 150 160 174 187 198 211 237
95 161 170 183 195 211 227 241 257 289
120 186 197 212 226 245 263 280 300 337
150 227 245 261 283 304 324 346 389
185 259 280 298 323 347 371 397 447
240 305 330 352 382 409 439 470 530
300 351 381 406 440 471 508 543 613
400 526 600 663 740
500 610 694 770 856
630 711 808 899 996

65
3-2 Cas des câbles enterrés:

 Déterminer le coefficient de correction K=k4.k5.k6.k7 avec :


- k4: coefficient appliqué à la méthode de référence (coefficient lu dans la colonne
« méthode de référence » Tab.3-1)
- k5: coefficient "influence mutuelle des circuits jointifs" (Tab.3-5)
- k6: coefficient "nature du sol" (Tab.3-6)
- k7: coefficient "influence de la température du sol" (Tab.3-7)
 − a
Ce coefficient k7 est aussi donné par la formule suivante : k 7 =
 − 20
Avec :  : température de l’isolant
a: température du sol
 Choisir la plus petite section normalisée pouvant transporter le courant fictif I'z. (Tab.3-8)
Tab.3-5 : Facteur de correction k5 (influence mutuelle des circuits jointifs)
Disposition des Facteur de correction k5 Méthode Mode
câbles jointifs Nombre de circuits ou de câbles multiconducteurs placé dans un de de pose
même conduit référence
2 3 4 5 6 7 8 9 12 16 20
Posés dans un 0,71 0,58 0,50 0,45 0,41 0,38 0,35 0,33 0,29 0,25 0,22 D 61
conduit enterré
Posés directement 0,76 0,64 0,57 0,52 0,49 D 62, 63
dans le sol (jointifs)

Tab.3-6. Facteur de correction k6 (influence de la nature du sol)


Nature du sol Résistivité thermique du sol Facteur de correction k6
en (K.m/W)
Terrain très humide 0.5 1.21
Humide 0.7 1.13
Normal 0.85 1.05
Sec 1 1.00
Très sec 1.5 0.86

Tab.3-7. facteur de correction k7 (influence de la température du sol)


Température du sol Isolation
°C
Polychlorure de vinyle (PVC) Polyéthylène réticulé (PR)
 = 70°C Ethylène propylène (EPR)
 = 90°C
10 1.10 1.07
15 1.05 1.04
20 1.00 1.00
25 0.95 0.96
30 0.89 0.93
35 0.84 0.89
40 0.77 0.85
45 0.71 0.80
50 0.63 0.76
55 0.55 0.71
60 0.45 0.65

66
Tab.3-8 : choix de la section minimale pour les canalisations enterrées
Isolant et nombre de conducteurs chargés
Caoutchouc ou PVC Butyle ou PR ou éthylène PR
3 conducteurs 2 conducteurs 3 conducteurs 2 conducteurs
sections 1.5 26 32 31 37
cuivre 2.5 34 42 41 48
mm² 4 44 54 53 63
6 56 67 66 80
10 74 90 87 104
16 96 116 113 136
25 123 148 144 173
35 147 178 174 208
50 174 211 206 247
70 216 261 254 304
95 256 308 301 360
120 290 351 313 410
150 328 397 387 463
185 367 445 434 518
240 424 514 501 598
300 480 581 565 677
sections 10 57 68 67 80
aluminium 16 74 88 87 104
mm² 25 94 114 111 133
35 114 137 134 160
50 134 161 160 188
70 167 200 197 233
95 197 237 234 275
120 224 270 266 314
150 254 304 300 359
185 285 343 337 398
240 328 396 388 458
300 371 447 440 520

Détermination de la section du câble isolé en MT :

Tension nominale entre phases Tension assignée U0/U (Um)


du réseau (kV) U0/U (kV) Um (kV)
3 1.8/3 et 3/3 3.6
6 3.6/6 et 6/6 7.2
10 6/10 12
15 8.7/15 17.5
20 – 22 12/20 ou 12.7/22 24
30 – 33 18/30 ou 19/33 36
45 26/45 52
63 – 66 – 69 36/63 ou 38/66 ou 40/69 72.5
70 40.5/70 82.5
90 52/90 100
110 – 115 63.5/110 ou 66/115 123
132 – 138 76/132 ou 80/138 145
150 87/150 170
220 - 225 – 230 127/220 ou 130/225 ou 133/230 245
400 230/400 420

Dans les câbles à champ non radial dits « à ceinture », les valeurs de U0 et de U sont identiques.

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70
Tableau 6-23 : modes de pose

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Section imposée par le courant de court-circuit : Scc  Icc t / K

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82
1. Chute de tension au démarrage d'un moteur

Lorsque l’installation alimente des moteurs, il est nécessaire de vérifier que la chute de
tension due aux courants de démarrage de ces moteurs est compatible avec les conditions de
démarrage.
En absence d’indications précises le courant de démarrage Id peut être pris égal à 6 In et la
chute de tension, en tenant compte de tous les moteurs pouvant démarrer simultanément, ne doit
pas dépasser 15%.

Méthode de calcul simplifiée

A Au démarrage du moteur prendre : Cos d = 0,35 si In >100A


Cos d = 0,45 si In 100A
UABd = K 2. UABp
UACd ( R ) = UABd + UBCp ( R )
B
UACd ( M) = UABd + UBCd ( M)
U BCd (M ) = 3.I d .L.( R cos d + X sin d ) ou bien
UBCd ( M) = K1. Id . L
M R C

Avec: K2 un coefficient de majoration de la chute de tension donné par le tableau 3-10


L: longueur du câble en Km
Id: le courant de démarrage du moteur
K1 chute de tension en % dans 1 Km de câble parcouru par 1 A. (tableau 3-11)
Tab.3-10 : Coefficient K2 de majoration de la chute de tension
démarrage
étoile triangle direct
Id/In 2 3 4 5 6 7 8
Isource / Id 2 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50
4 1,25 1,50 1,75 2,00 2,25 2,50 2,75
6 1,17 1,34 1,50 1,67 1,84 2,00 2,17
8 1,13 1,25 1,38 1,50 1,63 1,75 1,88
10 1,10 1,23 1,34 1,45 1,56 1,67 1,78
15 1,07 1,14 1,20 1,27 1,34 1,40 1,47

Tab.3-11: Chute de tension en % au démarrage et en régime établi


dans 1 Km de câble parcouru par 1A. (coefficient K1) (câble multipolaire U=400 V)
câble cuivre câble aluminium
S(mm²) 1.5 2.5 4 6 10 16 25 35 50 70 95 120 150 10 16 25 35 50 70 95 120 150
cos 
du moteur
Au
démarrage
0.35 2.43 1.45 0.93 0.63 0.39 0.26 0.18 0.14 0.11 0.085 0.072 0.064 0.058 0.61 0.39 0.26 0.20 0.15 0.12 0.09 0.082 0.072
0.45 3.11 1.88 1.19 0.80 0.49 0.32 0.22 0.16 0.12 0.098 0.081 0.071 0.063 0.77 0.49 0.33 0.24 0.18 0.14 0.11 0.094 0.082
en régime
établi
0.85 5.83 3.81 2.20 1.47 0.89 0.56 0.37 0.27 0.19 0.144 0.111 0.092 0.077 1.41 0.89 0.58 0.42 0.30 0.22 0.17 0.135 0.112

83
2. Méthode des impédances

Définition des impédances :

Les éléments R et X dépendent des éléments constituant l’installation. Les différentes


expressions de R et X sont illustrées dans le tableau suivant :

Partie de l’installation Valeurs à considérer


Résistances (m) Réactances (m)
Réseau amont R1 = 0,1 ZQ X1 = 0,995 ZQ
(mUn )²
(R1 et X1 sont ramenés ZQ = Un : tension composée nominale
SKQ
du côté secondaire du Un = 3U0
transformateur)
SKQ : puissance de court-circuit du réseau à haute tension en kVA.
(1)
Transformateur R2 = 0,31 Z2 X2 = 0,95 Z2
(mU n )² Ucc
Z2 =
S 100
S = puissance apparente du
Transformateur (kVA)
Ucc = tension de court-circuit du
transformateur (en %)

Liaison
L X3 = 0,09L (câbles uni-jointifs)
En câbles (2) R3 =  0 X3 = 0,13 L (câbles uni-espacés)
s X3 = 0,08 L (câbles uni-trêfle ou
 = 18,51 (Cu) multiconducteurs)
ou 29,41 (Al)

L X3 = 0,15 L
En barres
(2)
R3 =  0
s avec : L en m
 = 18,51 (Cu)
ou 29,41 (Al)

avec : L en m
s en mm2

(1) S’il y a plusieurs transformateurs en parallèle de même puissance, diviser la résistance et la réactance
par le nombre de transformateurs.
(2) S’il y a plusieurs conducteurs en parallèle par phase diviser la résistance et la réactance d’un
conducteur par le nombre de conducteurs. R est négligeable pour les sections supérieures à 240 mm2.
Par cette méthode le courant de court-circuit Icc3 est égal à :
c.m.V c.m.V
I = 0 = 0 (en kA)
cc3 Z ( R)² + ( X )²
Avec :
c : facteur de tension pris égal à :
- c = 1,05 pour les courants maximaux
- c = 0,95 pour les courants minimaux
m : facteur de charge pris égal à 1,05, quelle que soit la source (transformateur ou générateur)
V0 : tension nominale de l’installation entre phase et neutre (en V)

84
Les lignes souterraines

La structure des réseaux souterrains est un seul type de ligne : les dorsales. Ces réseaux de faible
longueur et forte section des conducteurs sont le siège de chute de tension réduite. De ce fait, et
tenant compte de l’importance des incidents, il sera prévu une réalimentation soit par les réseaux
voisins soit par un câble de secours.
Les câbles isolés des lignes à basse ou à haute tension, destinés à être enterrés, immergés,
déposés en caniveaux ou parfois suspendus à des poteaux, se composent des éléments suivants,
représentés à la Figure ci-dessous.
1. Un ou plusieurs conducteurs constitués par une âme en cuivre électrolytique ou en
aluminium, de section circulaire ou sectorale, parfois creuse. Dès que l'intensité du courant à
transporter est quelque peu élevée, cette âme est subdivisée en conducteurs toronnés afin de
conserver au câble une flexibilité suffisante.

Coupe (Diamètre = 11 cm) d'un câble THT 225 kV

Afin de donner aux conducteurs une souplesse suffisante, les câbles sont constitués
habituellement de brins d'égales sections circulaires disposés en couches spirales dont le sens est
alterné d'une couche à la suivante autour d'un brin central rectiligne. Si nous désignons par n le
nombre de couches, le nombre total de brins N est donné par la formule : N = 3n(n+1) +1.

2. Un diélectrique destiné à isoler électriquement les conducteurs les uns des autres et du milieu
extérieur. L’isolation aux rubans de papier imprégné d’huile a longtemps dominé l’industrie de
câbles. Les inconvénients signalés au §11.4.3 feront comprendre pourquoi les matériaux
synthétiques extrudés ont été de plus en plus utilisés au point de remplacer le papier. Il s’agit
notamment du polychlorure de vinyle (PVC) chargé d’additifs pour lui conférer des propriétés
mécaniques, thermiques et électriques suffisantes. Il est utilisé jusqu’à des tensions de l’ordre de

85
15 kV. Il s’agit surtout du polyéthylène utilisé dans toute la gamme des tensions inférieures à
400 kV, tel quel ou réticulé (où les chaîne de molécules ont été pontées par des liaisons radiales).
Le polyéthylène réticulé chimiquement (XLPE) autorise une température limite de 90°C en
régime normal et 250 °C en court-circuit et présente d’excellentes caractéristiques thermiques et
d’endurance (si on évite les infiltrations d’eau).

3. Un écran métallique extérieur joue à la fois le rôle d’électrode de référence, de conducteur


de retour pour le courant capacitif dans les câbles monophasés et pour le courant homopolaire, de
barrière d’étanchéité et, éventuellement, de protection mécanique. Cet écran est en plomb, en
cuivre ou en aluminium. Une armure en fils de fer ou en feuillards extérieure à l’écran métallique
est destinée à protéger le câble contre les efforts mécaniques qui peuvent se produire lors de la
pose ou par suite de mouvements de terrain.

4. Des écrans en matériaux conducteurs (papiers graphités ou métallisés dans les câbles isolés
au papier imprégné, et matière plastique conductrice dans le cas des câbles à isolation
synthétique) sont disposés, d’une part sur le conducteur et d’autre part, sur la partie externe de
l’enveloppe isolante. Ces écrans permettent de lisser le plus possible les irrégularités
géométriques des conducteurs et d’éviter les accroissements locaux de champ électrique.

5. Une gaine de protection extérieure en PVC ou en polyéthylène.


Les câbles souterrains en usage dans les lignes de transmission d'énergie rentrent dans l'une ou
l'autre des catégories suivantes (voir figures suivantes) :
1°) Câbles à un conducteur (câbles mono polaires);
2°) Câbles à 3 conducteurs (ou tripolaires) à ceinture isolante;
a) à conducteurs de forme circulaire;
b) à conducteurs de forme sectorale;
3°) Câbles à 3 conducteurs (ou tripolaires) à champ radial;
a) à conducteurs de forme circulaire
b) à conducteurs de forme sectorale.

Câble mono polaire conducteurs de forme sectorale

Câble tripolaire à ceinture isolante Câble tripolaire à champ radial

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