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Commentaire

Les deux œuvres que nous allons comparer sont le 3ème mouvement de la Symphonie n°3 de Johann
Brahms composée en 1883, durant l’époque romantique et jouée par un orchestre symphonique,
l’œuvre au programme, ainsi que « Alone in Babylone » composée par Serge Gainsbourg et chantée
par sa compagne Jane Birkin accompagnée d’un piano en 1983, qui est l’œuvre inconnue. Le 3 ème
mouvement de la Symphonie n°3 de Johann Brahms est une musique instrumentale, s’inscrivant dans
le répertoire savant tandis que « Alone in Babylone » de Serge Gainsbourg est une musique vocale et
instrumentale s’inscrivant, elle, dans le répertoire populaire. Cependant, on peut remarquer que le
timbre présent dans les deux œuvres est le même. En effet, la mélodie d’Alone in Babylone sur
laquelle Serge Gainsbourg a inséré des paroles, est le thème du 3 ème mouvement de la Symphonie n°3
de Johann Brahms. Avec l’écoute de ces deux extraits, on peut dès lors se demander dans quelle
mesure « Alone in Babylone » de Serge Gainsbourg est une œuvre authentique présentant une
recréation ? Nous verrons dans un premier temps que les couleurs et timbres des œuvres contribuent
à l’aspect récréatif de l’œuvre, dans un second temps nous confronterons l’organisation ainsi que la
structuration des deux œuvres, pour enfin démontrer le métissage des cultures présents dans les
deux extraits.

Tout d’abord, la recréation de l’œuvre de Brahms réside majoritairement dans le timbre de « Alone in
Babylone » écrit par Serge Gainsbourg. En effet, dans le troisième mouvement de la symphonie n°3
de Johann Brahms, le thème est joué par l’orchestre symphonique tandis que dans Alone in Babylone,
il est chanté de manière douce et suave par Jane Birkin. Ce timbre donne également une couleur
différente à la reprise de Serge Gainsbourg, puisque dans la Symphonie de Johann Brahms, le thème
étant joué par l’orchestre symphonique de façon successive, varie les sonorités tandis que dans Alone
in Babylone, les sonorités sont les mêmes par la voix chantée de Jane Birkin donnant un caractère
nettement plus doux que celui de la Symphonie. La reprise de Serge Gainsbourg reste donc,
néanmoins très proche de la Symphonie de Brahms par son timbre mais se détache par la différence
de caractère et de sonorités.

Ensuite, l’organisation des deux morceaux est pratiquement la même, insistant sur l’aspect de reprise
de Alone in Babylone. En effet, les deux morceaux sont joués en binaire (3/4), Gainsbourg a donc
gardé la même rythmique. Néanmoins, sa chanson est écrite de manière strophique puisqu’elle ne
comporte qu’un seul véritable couplet reprenant le thème de Brahms, puis ce thème est chanté dans
5 strophes différentes par Jane Birkin. De cette façon, Alone in Babylone contraste tout de même
avec la Symphonie de Brahms, tout en la mettant en avant dans le thème.

Enfin, la reprise de Gainsbourg permet de mélanger plusieurs cultures. Brahms étant un compositeur
autrichien, le texte de sa chanson est en langue française racontant une histoire se déroulant en
Californie, à Los Angeles, permet un mélange de pays et donc de cultures. De plus, la mise en
commun des cultures savantes pour la symphonie de Brahms qui est jouée à l’époque par un
orchestre romantique et populaire pour la chanson de Gainsbourg par l’accompagnement au piano
renforce l’actualité devenant plus impressionnante du morceau. On remarque donc un mélange de
cultures mondiales et temporelles de l’Europe dans cette reprise.
Ainsi, l’œuvre de Gainsbourg est authentique par son détachement de l’œuvre de Brahms en
changeant le caractère de l’œuvre, la recherche d’une nouvelle sonorité, le changement de structure
ainsi que l’ajout d’un timbre à son morceau. Néanmoins il reste tout de même très attaché à l’œuvre
en gardant le thème de la symphonie dans sa chanson ainsi qu’en gardant un accompagnement au
piano, instrument typique du romantisme rappelant l époque de Brahms.

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