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Universitaire de SAIDA – Dr.

Moulay Tahar
Faculté de technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Chapitre 01 (Partie 01) :

Circuits magnétiques :
GENERALITES SUR LES CIRCUITS MAGNETIQUES

Licence (L2) Chapitre 01 (Partie-01) : Circuits magnétiques-Généralités Page 1


1. Introduction
------------------------------------------------ -------- -------- --------
------------------------------------------------ -------- -------- --------
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - Exemples de circuits magnétiques industriels - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
------------------------------------------------ -------- -------- --------
------------------------------------------------ -------- -------- --------
------------------------------------------------ -------- -------- --------
2. Définition d’un circuit magnétique:

Un circuit magnétique est un circuit généralement réalisé en matériau ferromagnétique au travers duquel
circule un flux de champ magnétique. Le champ magnétique est généralement créé soit par des enroulements
enserrant le circuit magnétique et traversés par des courants, soit par des aimants permanents contenus dans
le circuit magnétique.
Flux magnétique

Longueur moyenne du
 circuit magnétique L
i

v n
Section du circuit
magnétique S
Enroulement
de n spires Matériau ferromagnétique
de perméabilité   r 0

Figure (1.1) : Circuit magnétique.

Un circuit magnétique peut comprendre un entrefer (petit espace d'air dans le circuit). Cet entrefer peut
être : Flux magnétique

Longueur moyenne du
 circuit magnétique L
i
Entrefer : espace d'air d‘épaisseur
v n (ou longueur) Le
le

Bobine : Enroulement Noyau : Matériau ferromagnétique


de n spires. de perméabilité    r  0 .

Figure (1.2 : Circuit magnétique avec entrefer.

L : Longueur moyenne circuit magnétique (des lignes de champ) [m],


Le : Longueur de l’entrefer [m],
n : Nombre de spires de la bobine,

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2.2. Matériaux ferromagnétiques

Tous les matériaux ont une perméabilité très proche ou égale à celle du vide, à l’exception des matériaux
ferromagnétiques. Ceux-ci sont constitués de fer, de nickel, de cobalt et de leurs alliages. Ils sont caractérisés
par une perméabilité  f nettement plus élevée que celle du vide :

 f   0 (1.**)

La perméabilité relative rf   f /  0 varie de 10 à 10 000, selon les matériaux et le niveau de saturation.

Un matériau ferromagnétique est caractérisé par des propriétés de saturation (diminution de la perméabilité
avec le niveau d’induction) et d’hystérésis. Celles-ci sont représentées par le diagramme de la figure (1.1).

Cycle Hystérésis : c’est le dédoublement de la caractéristique B(H) lors de l'aimantation d’un matériau
ferromagnétique enroulé par une bobine. Donc, il représente l’induction magnétique B du noyau
ferromagnétique en fonction du champ magnétique H appliqué par la bobine. Il est caractérisé par :
 Br est dit aimantation rémanente : elle reste après la coupure du champ magnétisant.
 H c est dit champ coercitif : excitation H nécessaire pour annuler l’aimantation rémanente Br.

 Figure (1.1) : Cycle d’hystérésis d’un matériau ferromagnétique.

Courbe de la première aimantation : On définit plusieurs zones dans la courbe B=f(H) :


 Zone linéaire : dans cette zone, B = μ.H avec μ constante. C’est cette zone qui est généralement
exploitée pour les transformateurs et les machines tournantes.
 Coude de saturation : …………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………….
 Zone saturée : lorsque H devient trop grand, B ne varie presque plus. Le matériau magnétique est
dit saturé. On a toujours B = μ.H, mais μ n’est plus constant (« il s’écroule »). B tend vers le champ
de saturation Bs.

Les propriétés des matériaux ferromagnétiques sont utilisées dans la conception et la construction des
transformateurs et des moteurs. Elles sont caractérisées dans les paragraphes suivants.

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2.3. Grandeurs d’un circuit magnétique

2.3.1. Schéma d’un circuit magnétique


Pour introduire la notion des grandeurs magnétique, nous allons tout d'abord considérer le schéma
synoptique d’un circuit magnétique constitué d’une bobine comportant n spires enroulées autour d'un noyau
toroïdal ou rectangulaire.

Flux magnétique

 Longueur moyenne du
circuit magnétique L
i

v n spires

Matériau ferromagnétique
de perméabilité   r  0

Figure (1.*) : Formes de circuits magnétiques a) forme torique, b) forme rectangulaire.

2.3.2. Champ magnétique et Induction magnétique


La relation entre le champ magnétique H et l’induction magnétique B est propriété du matériau dont lequel
le champ existe. Il est souvent supposé que la relation est linéaire :
B  H (1.**)
Ou :
  r   0 (1.**)

Avec :
 : Perméabilité magnétique du matériau constitutif du noyau (matériau ferromagnétique).
0 : Perméabilité magnétique du vide (μo = 4π.10-7 S.I).

r : Perméabilité relative du matériau constitutif du noyau (2 000 ≤ μr ≤10 000).

L’induction s’exprime en Tesla ;

2.3.3. Flux magnétique


Le flux magnétique  à travers une surface S est l’intégrale à travers la surface de la composante normale
de l’induction magnétique B . L’unité du flux magnétique est le Weber [Wb].
   B  ds (1.**)
S

Si l’induction magnétique est uniforme à travers la surface S l’équation (1.**) se simplifie comme suit :
  B S (1.**)

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2.3.4. Force Magnétomotrice (FMM)
D’après le théorème d’Ampère, la circulation du vecteur champ magnétique le long d'une
courbe fermée enserrant des conducteurs parcourus par une intensité totale I es donné par

F   H  dl   j i j (1.**)
C j

Si les dimensions du circuit magnétique sont de sorte que toutes les lignes de flux magnétique restent dans le
circuit de longueur moyenne total Lc . Comme résultat, l’intégration linéaire de l’équation (1.**) devient:
F   H k  Lk    j  n j  i j (1.**)
k j

Ou H k est la valeur moyenne du champ magnétique dans la portion du circuit magnétique d’ordre k.

Exemple :
Soit le circuit suivant
 

i1 i2 i1 i2
1 2 1 2

v1 v2 v1 v2

n1 n2 n1 n2

Circuit magnétique à double excitation à flux Circuit magnétique à double excitation à flux
additifs soustractifs
F  n1  i1  n2  i2  H  L F  n1  i1  n2  i2  H  L

Figure (1.*) : ………………………………………..

Remarque : Lorsque plusieurs circuits électriques sont bobinés autour d'un même circuit magnétique, ils
constituent des circuits magnétiquement couplés.

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2.4. Calcul des circuits magnétiques

2.4.1. Circuit magnétique sans entrefer


a. Circuit homogène

Flux magnétique

 Longueur moyenne du
circuit magnétique L
i

v n spires

Matériau ferromagnétique
de perméabilité    r  0

Figure (1.*) : ………………………………………..

Théorème : Pour un circuit magnétique homogène, c’est-à-dire constitué d'un seul matériau et de section
homogène, il existe une relation permettant de calculer sa réluctance en fonction du matériau qui le
constitue et de ses dimensions :
1 L
 [ A.t/Wb] (1.**)
S
  : étant la perméabilité magnétique en kg·m.A-2·s-2,
 L : la longueur en mètres,
 S : la section en m2.

D’après le théorème d’Ampère :


F  n i  H  L

 1 L
F  n i  L  F  n i     F  n i   
S   0 r  0 r S

Conclusion :
F  n  i étant donné, le théorème d’Ampère F  H  L permet, connaissant L , de déterminer H puis
B   0r  H par la courbe B(H ) et enfin   B  S , connaissant la section S du matériau.

Réciproquement, pour un seul circuit homogène, on pourrait se donner  et obtenir F .

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b. Circuit hétérogène par la nature du matériau ou de la section
Matériau ferromagnétique
de Longueur moyenne L1
Flux magnétique  Matériau ferromagnétique
i de perméabilité  1

v n spires
Matériau ferromagnétique
de Longueur moyenne L2

Matériau ferromagnétique
de perméabilité  2

Les lois d'association des réluctances permettent de calculer celle d'un circuit magnétique de forme
complexe ou composé de matériaux aux caractéristiques magnétiques différentes. On décompose ce circuit
en tronçon hétérogène/ homogène, c'est-à-dire de même section et constitué du même matériau.
 Association en série : Lorsque deux tronçons homogènes ayant respectivement pour réluctance 1

et  2 se succèdent, la réluctance de l'ensemble est :

eq,serie  1  2 (1.**)

 Association en parallèle : Lorsque deux tronçons homogènes ayant respectivement pour réluctance
1 et  2 sont placés cote à cote, la réluctance de l'ensemble est eq , // telle que :

1 1 1
  , (1.**)
eq , // 1 2

soit encore
1  2
eq , //  . (1.**)
1  2

À l'aide de ces lois, on peut calculer la réluctance du circuit magnétique complexe dans son intégralité.

Démonstration :
a) Tronçons en série :
D’après le théorème d’Ampère,
F  n  i   H  dl  H 1  L1  H 2  L2

Ou :
B1 B2
F  n i   L1   L2
 0 r1  0 r 2

Le flux étant conservatif (   1  2 ). Il est de même dans les deux parties du circuit inhomogène.
 L  L
F  n i   1  2
 0 r1 S1  0 r 2 S 2

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 1 L 1 L 
F  n  i    1  2 
 
 0 r1 1
S  
0 r2 S 2

Donc :
F  n  i  1  2   eq  

Avec :
eq  1  2 

b) Tronçons en parallèle:

c. Circuit hétérogène par la section (Circuit série et parallèle)

2.4.2. Circuit magnétique avec entrefer


a. Entrefer étroit

Flux magnétique

 Longueur moyenne du
circuit magnétique L f
i
Entrefer étroit de longueur
v n spires Le Le (épaisseur)

Matériau ferromagnétique
de perméabilité   r 0

Figure (1.*) : Circuit magnétique avec entrefer étroit.

Le flux étant conservatif dans le circuit et dans l’entrefer d’épaisseur le , alors :


F  n  i      e    (  e )  
Ou :
1 Lf 1 Le
F (    )
 0 r S  0 S
r ,air  1, r , fer  1000

Lf 1 Le Le
F (  1)  
Le  r 0 S 0 S

F  e  

Pour les machines électriques l’épaisseur e est de l’ordre e  (0.5  1.5)mm (pour une machine de puissance
moyenne).

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La réluctance d'un entrefer de faible épaisseur est donnée par
1 Le
 , (1.**)
0 S
avec :
 Le : épaisseur de l'entrefer,
  0 : perméabilité du vide

 S : section de l'entrefer

b. Entrefer large
Si l'épaisseur de l'entrefer est grande, il n'est plus possible de considérer que les lignes de champ magnétique
restent perpendiculaires à l'entrefer. On doit alors tenir compte de l'épanouissement du champ magnétique
c'est-à-dire considérer que la section S est plus grande que celle des pièces métalliques de part et d'autre de
l'entrefer.

Flux magnétique

 Longueur moyenne du
circuit magnétique L f
i
Entrefer large de longueur
v n spires Le (épaisseur)
Le

Matériau ferromagnétique
de perméabilité   r 0

Figure (1.*) : Circuit magnétique avec entrefer étroit.

Figure (1.*) : Circuit magnétique avec entrefer étroit.

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Dans le cas d’uns entrefer large, les lignes d’induction ne sont pas uniformes. Il se produit des fuites
magnétiques. Le flux est conservatif, t  u  f . On introduit le coefficient de fuite (coefficient

d’Hopkinson) :   t / u .

 Entrefer étroit :   1 .
 Petit entrefer :   1.05 .
 Machine ordinaire :   1.07à1.15
 Grand entrefer :   1.20 .

Pour avoir l’induction désirée dans l’entrefer alors qu’il y a des fuites, on sera obligé d’augmenter t donc

F . En consommant davantage d’ampères-tours, F  n  i , on se rapproche de la saturation.

2.5. Analogie d'Hopkinson

2.5.1. Principes
Cette analogie consiste à faire un parallèle entre le circuit électrique et le circuit magnétique.

Figure (1.* : Analogie entre le circuit électrique et le circuit magnétique.


(a) circuit électrique, (b) circuit magnétique.

Circuits électriques Circuits magnétiques


Intensité du courant électrique I Flux du champ magnétique dans le circuit 

Résistance R Réluctance 
Conductivité  Perméabilité 

Force électromotrice E Force magnétomotrice F ou  n  I


Loi d'Ohm E  R  I Loi d'Hopkinson F    

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Exemple :
Circuit magnétique à multi-excitation
d 
e  n le
dt
 n
i1 i2
F   nk  i k
F  n1  i1  n 2  i 2 v1 n1 n2 v2

n1  i1  n 2  i 2
 Matériau ferromagnétique
Bf B de perméabilité    r  0 ,
 l f  e  le
f e de longueur L ,
et de Section S
Circuit magnétique à double
v  e  n d
 excitation
 dt

Figure (1.*) : ………………………………………..

 
Bf  , Be 
Sf Se

F  n  i  H f  l f  H e  le

Bf Be
F l f   le
f e

 lf l  lf
F    e  f 
  f S f e Se  f Sf
 
le
e 
 e Se

F F
 
 f  e eq

V F
I 
R1  R2  f  e

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Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Série d’exercices N° 01 : Circuits magnétiques

Exercice 1 :
Soit le circuit magnétique suivant. Le courant I est 1.2A, la perméabilité relative du matériau est µr = 3000, le
nombre de tours N est 100 et une profondeur de 4cm.
Calculer :
 La longueur moyenne du circuit (L),
 La section du circuit (S),
 La réluctance du circuit (R),
 Le flux magnétique (),
 La densité de flux (B),

Exercice 2 :
Soit le circuit magnétique suivant. Le courant I est 2A, la perméabilité relative du matériau est µr = 2500, le
nombre de tours N est 250 et une profondeur de 4cm. L’entrefer a une épaisseur de 0.5cm (l’entrefer est la
section où il manque une petite partie du circuit).
 Donner le schéma équivalent de ce circuit magnétique.
Calculer :
 La longueur moyenne du circuit L:
 La section du circuit S,
 La réluctance totale du circuit Req,
 La force magnétomotrice F,
 Le flux magnétique ,
 L’induction magnétique B,
 Les champs magnétiques H,

Exercice 3 :
On suppose que le circuit magnétique est en acier au silicium. Noter que la section "bc" moyenne est plus
grande que "ab" pour tenir compte de la diffusion du flux dans l'air.
 Remplir le tableau ci-dessous. ( 0=4pi*10-7 , r=5000 )

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Exercice N° : 3
On étudie le circuit magnétique ci-dessous :

1) Le matériau est linéaire de perméabilité relative µr = 2500


 Calculer la longueur L de la ligne moyenne de champ H et la section droite S du tore
 Calculer la réluctance du circuit magnétique
 Calculer l'intensité I pour avoir B = 0,8 T, N = 100 spires.
 On enlève une longueur Le = 1 cm de matériau pour former un entrefer de perméabilité relative 1.
Calculer les nouvelles valeurs de la réluctance et de l'intensité pour B = 0,8 T
2) La matériau est ferromagnétique avec la caractéristique CM
 Le circuit étant sans entrefer, calculer I pour avoir B = 0,8 T
 Calculer le champ B pour un courant I = 500 mA et un circuit sans entrefer.
 Calculer le champ B pour un courant I = 500 mA et un circuit avec entrefer Le = 1 mm.
B (T) H (A/m) 200

Donnée Lue sur la CM


0,5 65 150

0,8 110
100
0,87 115
0,9 132
50
1 165 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1

Exercice 5:
Soit un circuit magnétique fait en acier ayant une perméabilité magnétique absolue , le noyau central est de
section S = 10 cm2. il comporte aussi un enroulement de n = 300 spires, parcouru par un courant constant I.
Les deux branches latérales sont identiques de section droite s = 6 cm2. On veut établir un flux  = 10-3 weber
dans le noyau central.
 Calculer I sachant que le nombre d’ampère tours par mètre dans le noyau central est 1250 A/m alors
que dans une branche latérale est de 500 A/m ?
 Donner le schéma électrique équivalent à ce circuit magnétique ?
 Déterminer la perméabilité absolue  ?
On donne :  = 1 mm ; l = 10 cm ; l1 = 25 cm.

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Chapitre 01(Partie 02) :

Circuits magnétiques :
BOBINE A NOYAU DE FER

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1. Introduction
------------------------------------------------ -------- ---------------------
- - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Voir l’annexe de ce chapitre - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
--------------------------------------------------------- -------- -------- ---
- - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
2. Bobine à noyau de fer
Un bobinage associé à un matériau ferromagnétique constitue un circuit magnétique ou une bobine à noyau de
fer (BNF). Cet élément est essentiellement alimenté en régime sinusoïdal et la réponse des grandeurs électriques
et magnétiques est fortement liée au comportement saturé ou non du matériau.

2.1. Symbole

Symbole de la bobine à noyau de fer : (la barre représente le noyau du circuit magnétique).

Flux magnétique

 Longueur moyenne du
circuit magnétique L
i

v n spires

Matériau ferromagnétique
de perméabilité   r  0

Figure 1.*. : Circuit magnétique ou bobine à noyau de fer (BNF).

2.2. Coefficient d’auto-induction (inductance)


Dans la partie linéaire du matériau, la perméabilité relative r est constante, donc
B   0 r H (1.**)
Dans ces conditions, on peut définir la réluctance du circuit magnétique
1 L
 (1.**)
 0 r S
La relation d’Hopkinson relie le flux dans le circuit magnétique  au courant i :
n i    (1.**)
Le flux total à travers toutes les spires est alors :
t  n   (1.**)

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En combinant les relations [3] et [4], on obtient :
n2
t  i (1.**)

Ce coefficient de proportionnalité entre le flux total et le courant est appelé inductance propre de la bobine, (ou
coefficient d’auto-induction):
n2
L (1.**)

2.3. Inductances propre, principale et de fuites
Considérons une bobine alimentée par une tension u (figure 1.*) comportant n spires parcourues par un courant
instantané d’intensité i , qui crée, dans chaque spire, un flux magnétique  :

 une partie des lignes d’induction, correspondant à un flux  , est entièrement canalisée par le circuit
magnétique ;
 l’autre partie, correspondant au flux de fuites  f , présente un trajet partiellement en dehors du circuit

magnétique.
Remarque importante :
Il est impossible, à priori, de localiser avec précision les lignes de champ du flux de fuite, même si on peut
prévoir que la majeure partie du flux de fuite circule autour des brins ou des bibines parcourus par des courants.
On pourra simplifier l’étude de ce phénomène en admettant que la totalité du flux de fuite f se situe au niveau

de la bobine. On dit que l’on a ramené toutes les fuites à l’enroulement (la bobine).

m,t m,t

i i
t
t
f  f ,t v lf
v  f ,t
n

a) forme rectangulaire, b) forme torique.


Figure (1.1) : Circuit magnétique à noyau de fer.

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La bobine voit un flux
t  m,t   f ,t (1.**)

t Flux total embrassé par la bobine.


m,t Flux total propre (ou magnétisant) crée par la bobine.
 f ,t Flux total de fuite de la bobine.

ou :
t  n  m  n   f (1.**)

t Flux total embrassé par la bobine.


m Flux propre (ou magnétisant) crée par une spire de la bobine.
f Flux de fuite d’une spire de la bobine.

D’où son inductance principale (ou totale):


t  f
L n n (1.**)
i i i
t n n i n n i
L   (1.**)
i i  i f
t n2 n2
L   (1.**)
i  f
Ou
n   n2
Lm   (1.**)
i 
n  f n2
lf   (1.**)
i f
 Lm est l’inductance magnétisante de la bobine.
 l f est l’inductance de fuite de la bobine.

Les inductances exprimées en henry (H) sont définies par les formules suivantes :
 l’inductance propre L de la bobine par
n  t
L (1.**)
i
 l’inductance principale Lp par :
n   n2
Lp   (1.**)
i 
Ou  représente la réluctance du circuit magnétique.

 l’inductance de fuite L f par :


n  f n2
Lf   (1.**)
i f
La loi des nœud appliquée au point M s’écrit (figure **) :
t  m   f (1.**)
L’inductance propre est donc la somme des inductances principales et de fuite :
L  Lm  L f (1.**)
Dans le cas du circuit magnétique non saturable (linéaire),  et  f étant constants, les coefficients L , Lm et
Lf le sont également.

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2.4 Modèle simplifié d’une bobine à noyau de fer
La bobine laisse apparaître la résistance de l’enroulement, son inductance propre et l’inductance qui traduit les
fuites magnétiques. La mise en équation complète s’effectue en écrivant la tension aux bornes de l’enroulement :

 Contribution de la résistance r 1 :
r  i(t )
 Contribution de l'inductance de fuite l f :
di(t )
lf 
dt
 Contribution de l'inductance magnétisante Lm :
di(t )
Lm 
dt

Donc ;
di(t ) di(t )
v(t )  r  i(t )  l f   Lm  (1.**)
dt dt


i (t ) r

L
v(t ) e(t ) n

Figure (1.*): ………………………………………..

d di
e(t )    L
dt dt

De cette relation, on déduit le modèle électrique équivalent de la bobine à noyau de fer en régime linéaire
présenté à la Figure 2

i(t ) r lf

v(t ) e(t ) Lm

Figure (1.2) : Modèle électrique linéaire de la bobine à noyau de fer.

1
Résistance de l’enroulement : La résistance propre du conducteur de l’enroulement de longueur l, de section s et constitué d’un l
matériau de résistivité ρ est : r   l
s

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2.5 Comportement simplifié : modèle de Kapp
di(t )
Si l’effet des fuites magnétiques l f  et de la résistance de l’enroulement r  i(t ) influencent peu la tension
dt
d
v(t ) vis à vis du terme prépondérant n  , on réalise l’hypothèse de Kapp :
dt

 di(t ) d
l   n 
 f dt dt
 (1.**)
r  i(t )  n  d
 dt

Alors
d
v(t )  n  (1.**)
dt

2.5.1 Relation entre le flux (ou l’induction) et la tension


L’enroulement est alimenté par la tension sinusoïdale :
v(t )  V 2 sin(t ) (1.**)
Après l’hypothèse de Kapp,
d
v(t )  n  Vmax sin(  t ) (1.**)
dt
D’où le flux magnétique en régime établi :
Vmax
(t )  cos(  t ) (1.**)
n
Donc, la valeur maximale du flux magnétique dans le fer est :
Vmax
max  (1.**)
n
Ou :
V
 max  (1.**)
2  n  f
En considérant l’équation (4.* fi=b s) :
2V
B(t )  cos(  t ) (1.**)
n S 

L’identification des amplitudes fournit la relation de Boucherot :


V
Bmax  (1.**)
2  n  f S

Dans l’hypothèse de Kapp, la tension et le flux sont des grandeurs sinusoïdales.

Cette hypothèse est d’autant plus intéressante que la tension v est imposée à la bobine, si bien que le flux
découle directement de la tension : on travaille à flux forcé.

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Exercice 3.01 :
Une bobine possédant 4000 spires entoure un flux sinusoïdal dont la valeur crête est de 2 mWb et la
fréquence est 50 Hz. Calculer la valeur de la tension induite.
Solution :
On a :
E  2    n  f  max

E  2    4000  50  0.002  1776V

La tension efficace induite est de 1776V , et sa valeur crête est 1776  2  2512V .

Exercice 3.02 :
Une bobine de 90 spires est raccordée à une source de 220 V, 50 Hz. Calculer la valeur crête du flux.
Solution :
a) La valeur crête du flux est:
V 220
max    0.011Wb.
2  n  f 2    90  50

2.5.2 Relation entre le flux et le courant


Avec la relation d’Hopkinson et  f (t )  (t ) :

n  i(t )    (t ) (1.**)

Le circuit est initialement démagnétisé ( (0)  0 ) donc

2V
(t )  cos(  t ) (1.**)
n
Par conséquent :
 2V
i(t )  cos(  t ) (1.**)
N2 

Soit en introduisant l’inductance :
N2
2V
i(t )  cos(  t ) (1.**)
L
On retrouve la définition de l’impédance de l’inductance en régime sinusoïdal : X L  L

Exercice 3.03 :
Une bobine de 200 spires est raccordée à une source de 230 V, 50 Hz . Sachant que le courant magnétisant
est de 4 A, calculer :
a) la valeur crête de la FMM développée par la bobine.
b) la réactance inductive de la bobine.
c) l'inductance de la bobine.

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Solution 3.03 :
a) la valeur crête de la FMM est :
FMM  n  I max
FMM  200  2  4  1131.38 A  tr

Notons que le flux atteint sa valeur crête max à l'instant où la FMM est de 1131 A.tr
b) la réactance inductive de la bobine est :
2V
i(t )  cos(  t )
L
V 230
X L  L    57.5
I 4
c) l'inductance de la bobine est :
XL X 57.5
L  L   0.18 H
 2f 314.16

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2.6 Les pertes dans les bobines a noyau de fer
Avant d’entamer une analyse énergétique plus fine, il est important de préciser l’origine des différentes pertes
qui apparaissent dans le circuit magnétique d’une bobine.

i(t )
PCF

v(t )
PH

Figure *.** : bobine à noyau de fer équivalente.

1.6.1. Pertes par courants de Foucault2


Les matériaux ferromagnétiques ont souvent des propriétés conductrices pour le courant électrique : en présence
d’un flux variable, la f.é.m induite crée les courants de Foucault qui circulent dans le matériau.
L’effet Joule dissipe l’énergie sous forme de chaleur, ce sont les pertes par courants de Foucault PCF .

a) Evaluation des pertes par courants de Foucault


Les pertes par courants de Foucault sont de la forme (résultat non démontré) :
f 2  Bmax
2
PCF  k

ou
PCF  kCF  f 2  Bmax
2

b) Moyens de réduction des pertes


 Utiliser un matériau plus résistif : fer avec addition de silicium, ferrite.
 Augmenter la résistance au passage des courants (Figure * et Figure *) : circuit magnétique composé de
tôles (feuilletage) isolées entre elles par oxydation surfacique.

Remarque : le chauffage par induction favorise ce phénomène en augmentant la fréquence.

Figure * : circuit magnétique massif. Figure * : circuit magnétique feuilleté.

1.6.2. Pertes par hystérésis


Sous l’effet des champs d’induction et d’excitation, les forces de Laplace créent des contraintes internes au
matériau qui mettent en mouvement les domaines de Weiss. Leur frottement les uns contre les autres favorise
l’échauffement du matériau : ce sont les pertes par hystérésis PH .

2
Foucault (Léon), physicien français (1819-1868).
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a) Evaluation des pertes par hystérésis
Les pertes proviennent de la différence entre l’énergie emmagasinée durant la croissance de H et celle restituée
lors de la décroissance. Pour un parcours complet du cycle, l’énergie est proportionnelle à son aire ( S H ) et au
volume du matériau (V ). Ces pertes sont d’autant plus importantes que le nombre de cycles par seconde est
élevé. Une tension évoluant à la fréquence f , crée des grandeurs magnétiques évoluant à cette fréquence. Les
pertes s’expriment par :

PH  S H  V  f W ,W / m 3, m 3, Hz 
b) Estimation expérimentale des pertes par hystérésis
Dans la pratique, seule une évaluation approchée est possible. On dispose de deux modèles :
a) Modèle exponentiel de Steinmetz3 :

SH  Bmax
Avec :   cte et 1.6    2

b) Modèle quadratique de Richter4 :


2
S H  a  Bmax  b  Bmax
Avec : a et b constants.
2
Pour Bmax  1T , S H  b  Bmax

En règle générale, ces pertes sont globalisées :


2
PH  kH  f  Bmax
où kH est la constante d’hystérésis.

c) Moyens de réduction des pertes


Puisque les pertes sont directement conditionnées par l’aire du cycle d’hystérésis, il faut les réduire en utilisant,
par Exercice, des matériaux ferromagnétiques doux.

1.6.3 Globalisation des pertes fer


Les pertes fer constituent l’ensemble des pertes dans le matériau :

Pfer  PCF  PH  kCF  f 2  Bmax


2  kH  f  Bmax
2

On remarquera que les deux types de pertes sont proportionnels au carré de l’induction maximale.
Pour la fréquence, les pertes par hystérésis sont proportionnelles et celles par courants de Foucault dépendent du
carré. Cette distinction permet d’effectuer des méthodes de séparation des pertes.

Pfer  PF  PH  kCF  f 2  kH  f   Bmax


2

Si la fréquence des courants est constante, alors :

Pfer  K fer  Bmax


2

Avec :
K fer  kCF  f 2  kH  f

3
Steinmetz (Charles Proteus), ingénieur allemand (1865-1923), travaux sur les pertes dans les matériaux magnétiques, ………………….…………
……… ……….………… ………………………… ……………………………….…………………………………………..
4
Richter (),…………………………………………………………………………………………………..……………………..
……………………………………………………………………………………………………………..
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2.7 Etablissement du schéma équivalent [Modèle de Kapp]
La mesure de la puissance active fournie les pertes fer : P  Pfer . La puissance active Pfer est consommée par
une résistance RF soumise à la tension v(t ) et parcourue par le courant actif I a :

V2 Pfer V
RF   2 
Pfer IF IF
i(t )

iF (t ) im (t )

RF Lm

Figure 11 : schéma équivalent (appr. de Kapp).

La puissance réactive consommée traduit le déphasage entre le courant i et la tension : elle est matérialisée par
une inductance Lm soumise à la tension v(t ) parcourue par le courant réactif ir :

V2 Q fer V
X m  Lm    2 
Q fer Im Im

On remarquera cependant que ce modèle est limité par différents facteurs ( RF et Lm ne sont pas constantes):
 RF et Lm dépendent de la fréquence (effet de peau).
 Lm dépend de la saturation du matériau.
c) Le modèle ne traduit pas toute la réalité physique : c’est une approximation.
2.8) Schéma équivalent complet
La touche finale consiste à adjoindre au modèle issu de l’approximation de Kapp et l’assimilation du courant à
un équivalent sinusoïdal, la résistance r de l’enroulement et l’inductance l f de fuite (Figure 13).

i(t ) r lf

Eléments
absents


dans lapproximation iF (t ) im (t )
de Kapp

v(t ) RF Lm

Figure *.* : Schéma équivalent complet d’une bobine à noyau de fer.

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Universitaire de SAIDA – Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC / Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Série d’exercices N° 01: La Bobine à noyau de fer

Exercice 01 :
Une bobine possédant 4000 spires entoure un flux sinusoïdal dont la valeur crête est de 2 mWb et la fréquence
est 50 Hz. Calculer la valeur de la tension induite.

Exercice 02 :
Une bobine de 90 spires est raccordée à une source de 220 V, 50 Hz. Calculer la valeur crête du flux.

Exercice 03 :
Une bobine de 200 spires est raccordée à une source de 230 V, 50 Hz. Sachant que le courant magnétisant est de
4 A, calculer :
a) la valeur crête de la FMM développée par la bobine.
b) la réactance inductive de la bobine.
c) l'inductance de la bobine.

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Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC / Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Solution de la série d’exercices N° 01: La Bobine à noyau de fer

Solution 01:
On a :
E  2    n  f  max

E  2    4000  50  0.002  1776V

La tension efficace induite est de 1776V , et sa valeur crête est 1776  2  2512V .

Solution 02:
a) La valeur crête du flux est:
V 220
max    0.011Wb.
2  n  f 2    90  50

Solution 03 :
a) la valeur crête de la FMM est :
FMM  n  I max
FMM  200  2  4  1131.38 A  tr

Notons que le flux atteint sa valeur crête max à l'instant où la FMM est de 1131 A.tr
b) la réactance inductive de la bobine est :
2V
i(t )  cos(  t )
L
V 230
X L  L    57.5
I 4
c) l'inductance de la bobine est :
XL X 57.5
L  L   0.18 H
 2f 314.16

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Universitaire de SAIDA – Dr. Moulay Tahar
Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Chapitre 01 (Partie 01) :

Transformateurs monophasés (1) :


Généralités sur les transformateurs monophasés

Sommaire
1. Définitions
2. Constitution
3. Principes
4. Transformateur parfait
5. Transformateur réel

Licence (L2) Chapitre 02 (P-01) : Transformateurs monophasés Page 1


1. INTRODUCTION
--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------------

2. DEFINITIONS
Le transformateur est un convertisseur d’énergie électrique. Il modifié les amplitudes des grandeurs
électrique alternatives (tension et courant) sans changer la fréquence, d’où son intérêt dans l’alimentation
des dispositifs électriques.

V1, I 1, f V2 , I 2 , f

Figure 2.1 : - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Remarque : si V1 et V2 sont les valeurs efficaces de v1(t ) et v 2 (t ) :

 Si V2  V1 , le transformateur est élévateur de tension.

 Si V2  V1 , le transformateur est abaisseur de tension.

 Si V2  V1 , le transformateur assure l’isolement électrique (isolation galvanique) entre la source et


le charge.

A noter : Le transformateur est un convertisseur statique (pas de pièce en mouvement).

3. PRESENTATION
2.1. Constitution
Un transformateur est constitué d’un circuit ferromagnétique fermé sur lequel on a bobiné deux
enroulements électriquement indépendants (le primaire et le secondaire).
 Le premier enroulement, nommé primaire, est alimenté par une source de tension alternative
sinusoïdale.
 Un flux magnétique, forcé par cette alimentation, s’établit donc dans la carcasse magnétique (le
matériau ferromagnétique),
 L’autre enroulement, nommé secondaire, voit apparaître entre ses bornes une f.e.m. induite (loi de
lenz). Si on le fait débiter dans un récepteur, il est traversé par un courant électrique.

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Flux magnétique


i1 i2

v1 n1 n2 v2
e1 e2

Bobine primaire ( n1 spires) Bobine primaire ( n 2 spires)


Convention récepteur Convention générateur
Circuit magnétique

Figure 2.2. : Schéma d’un transformateur.

2.2. Le circuit magnétique (magnetic core)


Le circuit magnétique sert à canaliser le flux magnétique. Il est constitué par un empilage de tôles minces et
isolées entre elles par un isolant (le vernis), il est donc feuilleté, pour diminuer les pertes dues aux courants
de foucault. Il est formé d’un alliage limitant les pertes par hystérésis [voir chapitre ***].

2.3. Les enroulements (Coils)


Chaque enroulement est constitué de spires isolées entre elles par un vernis. Les deux enroulements sont
placés autour d’un noyau magnétique afin de diminuer les fuites magnétiques et d’augmenter le champ.

2.4. Symboles
On utilise l’un des deux symboles suivants :

ou

2.5. Convention de signe


On adopte :
 la convention « récepteur » pour le circuit primaire (qui reçoit la puissance de la source).
 la convention « générateur » pour le circuit secondaire.
2.6. Les bornes homologues
Les bornes marquées par un point ‘’ sont dites homologues. Ce sont des bornes telles qu’un courant entrant
correspond à un flux positif, les tensions qui pointent vers ces points sont en phase. (Bornes homologues ‘’
sont des bornes par lesquelles les courants i1 et i2 entrent de manière à créer des flux qui s’additionnent).

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3. PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT :
3.1. Loi de Faraday :
Une variation de flux à travers une spire crée une f.é.m e . Inversement une f.é.m e dans une spire crée une
variation de flux à travers celle-ci.
d
e
dt
C’est ce phénomène qui est exploité dans le transformateur.

3.2. Principe de fonctionnement


Les transformateurs utilisent le phénomène d’induction électromagnétique :
 Au primaire : La bobine du primaire est soumise à une tension variable. Elle engendre un courant
de même type, introduisant un champ magnétique, donc un flux variable, d’où la création d’une
f.é.m variable.
 Au secondaire : Grâce au circuit magnétique, le flux magnétique crée par le primaire traverse le
secondaire et donc une nouvelle f.e.m induite.

D’après la loi de Faraday :


d(t)
e1(t )  n1
dt
d(t)
e 2 (t )  n 2
dt
e1(t ) La f.e.m induite au primaire, en volts [V]

e 2 (t ) La f.e.m induite au primaire, en volts [V]

(t) Le flux magnétique total circulant dans le circuit magnétique, en webers [Wb]
d(t)
La dérivée du flux (t) par rapport au temps t
dt

3.3. Transformation d’énergie


Puissance
magnétique
Puissance électrique Puissance électrique
(absorbée)   (fournie)

P1  V1  I 1  cos(1 ) P2  V2  I 2  cos( 2 )
Enroulement Circuit Enroulement
Primaire magnétique Secondaire

Figure *.3 : Transformation d’énergie

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4. TRANSFORMATEUR PARFAIT
4.1. Définition :
Un transformateur est parfait lorsqu’il ne provoque aucune perte d’énergie ce qui implique les trois
conditions suivantes :
 Il n’y a pas de pertes par effet Joule (la résistance R1 et R2 des enroulements est nulle).
 Il n’y a pas de pertes dans le circuit magnétique, donc ni hystérésis ni courants de Foucault.
 Il n’y a pas de fuites magnétiques (toutes les lignes de champ sont canalisées dans le circuit
magnétique).

A noter : pour un transformateur parfait, il n’y a aucune perte ; le rendement est de 100%.

4.2. Propriété d’un transformateur parfait


L’intensité du courant à vide i10(t ) est nulle, le transformateur parfait fonctionnant à vide ne consomme

aucun courant, il n’est donc le siège d’aucune perte.

i1 i2

v1 e1 n1 n2 e2 v2

Figure 3. **. : Transformateur parfait

N.B. : Les f.e.m e1(t ) et e 2 (t ) sont de sens opposé aux flux (t ) circulant dans le circuit magnétique.

4.2.1. Existence des f.é.m induites :


Dans tout circuit électrique soumis à une variation de flux magnétique, il se crée une f.é.m. induite qui a
pour expression :
d
e
dt
Alors,
d(t)
 La f.é.m. induite aux bornes de la bobine du primaire vaut : e1(t )  n1
dt
d(t)
 La f.é.m. induite aux bornes de la bobine du secondaire vaut : e 2 (t )  n 2
dt

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On peut donc en déduire une relation qui lie e1(t ) , e2 (t ) , n1 et n 2 :

v 2(t) e 2(t) n2
   
v1(t) e1(t) n1

4.2.2. Les relations entre les tensions


Comme les grandeurs v1(t ) et v 2 (t ) sont des grandeurs sinusoïdales, on note V1,V2, E1, E 2 les grandeurs
complexes soit :
 Au primaire : V1  E1 ( v1(t )  e1(t ) ),

 Au secondaire : V2  E 2 ( v 2 (t )  e 2 (t ) ),

Donc :
V2 E n
 2  2
V1 E1 n1

Remarque : Cette relation indique que les tensions v1(t ) et v 2 (t ) sont en opposition de phase.

La relation entre les valeurs efficaces V1 et V 2 ne tient pas compte du déphasage :

V 2 n2
 m
V1 n1

m Rapport de transformation [sans unités]


V1 ,V 2 La valeur efficace de la tension v1(t ) , la valeur efficace de la tension v 2 (t ) , en volts [V]
n1 , n 2 Le nombre de spires de au secondaire, Le nombre de spires de au primaire, [sans unité]

Définition :
On définit le rapport de transformation m par :
n2
m
n1

 si m  1 , le transformateur est élévateur de tension ;


 si m  1 , le transformateur est abaisseur de tension.

Remarque : L’enroulement qui comporte le nombre de spires le plus élevé est l’enroulement haute-tension,
il est constitué d’un fil plus fin que l’autre enroulement basse-tension.

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4.2.3. Les relations entre les intensités
Comme le circuit magnétique est supposé parfait, sa réluctance  est nulle. Donc, si on applique le
théorème d’Ampère qui est :

n  i   
D’où :
n1i1  n2i 2  0
Soit en complexe :

n1 I 1  n 2 I 2  0

I1 n
  2
I2 n1
Donc ; la relation entre les valeurs efficaces I 1 et I 2 s’exprime ainsi :
I1
m
I2

m Rapport de transformation [sans unités]


I1 La valeur efficace de l’intensité i1(t ) , en ampères [A]
I2 La valeur efficace de l’intensité i 2 (t ) , en ampères [A]

A noter : en observant les valeurs instantanées v1(t ) et v 2 (t ) , on constate quelles sont en opposition de

phase. C’est-à-dire que lorsque v1(t ) et maximum, v 2 (t ) est minimum. m  v 2 (t ) / v1(t ) .

4.3. Etat magnétique


4.3.1. Le flux magnétique
La tension sinusoïdale v1(t ) , de pulsation  , crée à travers chaque spire, un flux (t ) , sinusoïdal de même


pulsation et déphasé de - par rapport à la tension v1(t ) :
2
v1(t)  V1 2  sin(t )

d(t) 
v1(t)  n1
dt
1
d(t)   V1 2  sin( t )  dt v1 n1
n1
1
 (t)  2V1  cos(t)
n1  ω

2V1
max 
n1  ω

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4.3.2. Formule de Boucherot
L’amplitude maximale du champ magnétique, Bmax , ne dépend que de la valeur efficace de la tension
appliquée au primaire v1(t ) , de la section droite et constante du circuit magnétique S , et enfin de la
fréquence f , fixée par le réseau.

  BS
Donc :

2V1
Bmax 
n1  ω  S
ou
V1
Bmax 
4.44  n1  f  S

B̂ La valeur maximale du flux magnétique, en teslas [T]


V1 La valeur efficace de la tension v1(t ) , en volts [V]
f La fréquence f du réseau utilisé est exprimée en hertz [Hz]
S La section droite est exprimée en mètres2 [m2]

Attention : la relation précédente n’est vraie qu’en utilisant les données du primaire V1 et n1 , en effet

la valeur maximale du champ magnétique B̂ ne se retrouve pas dans tous les cas au
secondaire, notamment lorsque l’on tient compte des pertes magnétiques.

4.4. Diagramme de FRESNEL :


Lorsque l’on branche une charge au secondaire d’un transformateur, c’est celle - ci qui va imposer le

courant I 2 et donc le courant I 1 et aussi le déphasage 1 .

I1 I2

V1 V2 Z

La charge va imposer un déphasage  2 entre les grandeurs I 2 et V 2 et en utilisant les relations suivantes :

I 1  mI 2 et V2  mV1 on obtient le diagramme de FRESNEL :

I1
1
V1 V2
2

I2

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4.5. Relation entre les puissances :
Comme le transformateur est parfait :
1  2 .
Donc :
V2
 Puissance apparente : S1  V1  I 1   mI 2  V2  I 2  S 2
m
 Puissance active: P1  V1  I1  cos(1)  S1 cos(1)  S 2 cos(2 )  P2

 Puissance réactive : Q1  V1  I1  sin(1)  S1 sin(1)  S 2 sin(2 )  Q2

En conclusion,
P1  P2 , Q1  Q2 , S1  S 2 et 1  2

Il y a transfert de toutes les puissances du primaire vers le secondaire.

4.6. Impédance équivalente vue de la source :


Il s’agit de déterminer ce que ‘ voit ’ le primaire d’un transformateur lorsque l’on branche une charge Z aux
bornes du secondaire et de déterminer un modèle ne comportant plus que la source de tension V1 et
l’impédance ramenée au primaire.
I1 I2

V1 V2 Z

Pour cela, on va utiliser les relations déterminées précédemment :


V2  mV1
V2  Z I 2
I 1  m I 2

De l’équation (2), on en déduit que Z :


V2  mV1 V
Z    m2 1
I2 I I1
 1
m
D’où le modèle équivalent vu du primaire :

I1 I2 I1

Z
V1 V2 Z V1
m2
m

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4.7. Intérêt du transformateur parfait :
C’est un modèle très important et, dans la plupart des applications, le comportement du transformateur réel
sera très proche de celui du transformateur parfait.

5. TRANSFORMATEUR REEL
Les enroulements d’un transformateur présentent une résistance non nulle et des pertes de flux, le circuit
magnétique sur lequel ils sont bobinés est de réluctance non nulle, saturable et dissipe des pertes fer. On a
vu lors de l’étude des bobines à noyau de fer qu’il est toujours possible de les remplacer par des dispositifs
fictifs de même comportement magnétique et énergétique et fonctionnant avec des grandeurs purement
sinusoïdales. Dans toute l’étude qui suit, un transformateur réel est représenté par le schéma de la figure ci-
dessous. 

i1 i2

u1 f1 f1 f2 f2 u2

Figure 5.* : Transformateur réel.

6.2. Les différentes pertes du transformateur


 Pertes par effet Joule ou pertes dans le cuivre dues à la résistance R1 et R2 des enroulements du
primaire et du secondaire.
 Pertes magnétiques ou pertes dans le fer qui sont dues aux pertes par hystérésis et aux pertes dues
aux courants de Foucault. Ces pertes dépendent de la fréquence f d’utilisation et de la valeur
maximale du champ magnétique.

Si la tension efficace au primaire est constante, les pertes dans le fer sont constantes. Elles ne dépendent pas
du fonctionnement du transformateur.
Pfer  K fer  Bmax
2

ou
Pfer  k  V 2

Licence (L2) Chapitre 02 (P-01) : Transformateurs monophasés Page 10


6.3. Schéma d’un transformateur réel
D’après le deuxième chapitre (introduction aux circuits magnétiques), - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - -
--------------------------------------------------------------------------
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
----------------------------------------------------------------

i1 r1 l1, f  l 2, f r2 i2

v1 e1 e2 v2
n1 n2

Figure 5.* : Schéma équivalent d’un transformateur réel.

6.4. Rapport de transformation


Le rapport de transformation se mesure à vide (pas de charge, I 2  0 ) :
V20 n 2
m 
V1 n1

Démonstration :
Par définition :

E 2 V 2  (R2  jl 2)  I 2
m  
E1 V 1  (R1  jl1)  I 1
L’essai à vide avec tension primaire nominale permet d’écrire :

V 20
m 
V 1n  (R1  jl 1)  I 10

Si on néglige la chute de tension (R1  jl1)  I 10 , donc le rapport de transformation peut se donner avec
une bonne approximation :

V 20
m 
V 1n
Expérimentalement, on constate une chute de tension : V2  m  V1 . Plus I 2 augmente (la charge
augmente) plus V2 diminue. Cette dernière observation vient du fait d’une chute de tension provoquée par la
résistance du bobinage V  r2  I 2 (si I 2 augmente V augmente aussi).

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6.6. Bilan énergétique
Le bilan des puissances décline toutes les puissances, depuis la puissance absorbée jusqu’à la puissance
utile, il prend évidemment en compte toutes les pertes. Le bilan, peut être résumé à l’aide du schéma
suivant :
Enroulement Circuit Enroulement
Primaire magnétique Secondaire
Puissance Puissance
absorbée fournie

P1  V1  I 1  cos(1 ) P2  V2  I 2  cos( 2 )

Pertes Joule Pertes Pertes Joule au


au primaire Ferromagnétiques secondaire
PJ ,1 Pfer PJ ,2

P2 La puissance active délivrée au secondaire en watts [W]

P1 La puissance active consommée au primaire en watts [W]

V1 La valeur efficace de la tension u1 (t ) , en volts [V]


I1 La valeur efficace de l’intensité i1 (t ) , en ampères [A]
1 L’angle de déphasage entre u1 (t ) et i1 (t ) en degrés [°]

V2 La valeur efficace de la tension u2 (t ) , en volts [V]


I2 La valeur efficace de l’intensité i2 (t ) , en ampères [A]
2 L’angle de déphasage entre u2 (t ) et i2 (t ) en degrés [°]

PJ ,1 Les pertes par effet Joules au primaire en watts [W]

PJ ,2 Les pertes par effet Joules au secondaire en watts [W]

Pfer Les pertes dans le fer en watts [W]

Les pertes fer sont dues à l’hystérésis du matériau ferromagnétique et aux courants de Foucault. Les pertes
2
fer sont proportionnelles à Bmax donc à V12 et à la fréquence f (voir chapitre **).

Bilan des puissances :


Le bilan met en évidence le fait que la puissance absorbée est obligatoirement la puissance la plus
importante, elle ne cesse de diminuer en progressant vers la puissance utile qui est évidemment la plus
faible, ainsi
P1  PJ ,1  PJ ,2  Pfer  P2

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La puissance absorbée au primaire :
P1  V1  I 1  cos(1 )
P1 La puissance active consommée au primaire en watts [W]
La puissance restituée au secondaire :
P2  V2  I 2  cos(2 )
P2 La puissance active délivrée au secondaire en watts [W]

La puissance réactive au primaire :


Q1  V1  I 1  sin(1 )
Q1 La puissance réactive consommée au primaire en V.A.R [vars]
V.A.R : Volts ampères réactifs

La puissance réactive au secondaire :


Q2  V2  I 2  sin(2 )
Q2 La puissance réactive délivrée au secondaire en V.A.R [vars]
V.A.R : Volts ampères réactifs

6.4. Limitation des pertes fer


 Pour réduire les pertes par hystérésis, il faut choisir un matériau ferromagnétique avec un cycle
d’hystérésis le plus étroit possible.

 Pour réduire les pertes par courants de Foucault, le noyau est feuilleté. C’est-à-dire qu’il est
constitué de tôles vernies, donc isolées les unes des autres. La taille des boucles de courant de
Foucault est alors limitée par l’épaisseur de la tôle. Plus les boucles sont petites, plus les pertes sont
réduites.

Figure 5.* : circuit magnétique massif. Figure 5.* : circuit magnétique feuilleté.

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6.5. Rendement d’un transformateur
Le rendement est le rapport entre la puissance utile Pu  P2 délivrée par le secondaire, et la puissance
absorbée par le primaire Pa  P1 :

P1 P2

P1

P2
 Le rendement du transformateur [sans unité]

Une autre expression du rendement est donnée par :


Putile P P2
  2 
Pabsorbée P1 P2  PJ  Pfer

Ou
Putile P P1  PJ  Pfer
  2 
Pabsorbée P1 P1

Avec ;
PJ  PJ 1  PJ 2

Remarque :
 Les pertes Joule sont parfois dites « pertes dans le cuivre : Pcui ».

 Le rendement varie en fonction des conditions d’utilisation du transformateur. Le meilleur


rendement s’obtiendra pour les grandeurs d’utilisation nominales indiquées sur la plaque
signalétique du transformateur.
 Les bons transformateurs de fortes puissances peuvent atteindre un rendement de 98%.

Exemple ** : - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------

Les pertes sont déterminées par la méthode des pertes séparées. Nous évaluons séparément les deux types de
pertes, par effet Joule et magnétiques, en réalisant deux essais successifs, un essai à vide et un essai en
court-circuit.

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6.7. La plaque signalétique
Selon la norme NFC 15.100, les grandeurs indiquées sur la plaque signalétique sont :
 La puissance apparente nominale S n ( Sn  S1  S 2 ).

 La valeur nominale V1n de la tension v1(t ) au primaire.

 La valeur efficace de la tension à vide V20 de la tension v 2 (t ) au secondaire.

 La fréquence nominale f d’utilisation du transformateur.

La plaque signalétique permet de calculer rapidement les grandeurs n’y figurant pas à l’aide des relations
vues précédemment.

Exemple : la plaque signalétique d’un transformateur industriel porte les données suivantes : 8 kVA ,
5000 V/ 240 V ; 50 Hz .

Donc :
 Sn  8 kVA : puissance apparente nominale,
 U 1n  5000 V : tension nominale du primaire,

 U 20  240 V : tension à vide du secondaire,

 f  50 Hz : fréquence nominale de fonctionnement.


Ce qui donne :

 Le rapport de transformation :
V20 240
m   0.048
V1n 5000

 Les grandeurs nominales des courants :

Sn 8000
I 1n    1.6 A
V1n 5000

Sn 8000
I 2n    33.33A
V20 240

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5. ESSAIS CLASSIQUES D’UN TRANSFORMATEUR
1. Essai en charge,
2. Essai à vide,
3. Essai en court-circuit.

5.1. Essai en charge


Pour cet essai, il faut choisir une charge appropriée pour travailler dans les conditions nominales de tension
et de courant. Cette méthode consiste à mesurer avec deux wattmètres les puissances primaire et secondaire
( P1 et P2 ).
a) Montage :
I 1  I 1n P1 P2 I 2  I 2n
A W W A

V1n V V1n V20 V


Charge

Figure *.* : Essai en charge.


b) Mode opératoire :
 Une charge
 Une charge variable appropriée est placée au secondaire (avec sa position moyenne pour éviter le
problème de court-circuit) .
 La tension v1 (t ) est amenée à sa valeur nominale V1 = V1n,
 Avec variation de la charge, l’intensité du courant au secondaire i 2 (t ) est ajustée à sa valeur
nominale, c’est à dire I 2  I 2n .
 Les deux voltmètres relèvent les valeurs efficaces V1 et V2 des tensions v1 (t ) et v2 (t ) ,
 Les deux ampèremètres relèvent les valeurs efficaces I 1 et I 2 des courants i1 (t ) et i2 (t ) ,
 Les deux wattmètres relèvent les puissances P1 et P2 au primaire et au secondaire,

c) Bilan énergétique :
 Le bilan énergétique pour cet essai est le suivant :
P1  PJ ,1  PJ ,2  Pfer  P2
Donc,
PJ ,1  PJ ,2  Pfer  P1  P2

d) Calcul du rendement :
P2

P1

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5.2. Essai à vide
a) Montage I 10 P10 I 20  0
A1 W

V1n V V10 V20 V

Figure 5.*: essai à vide d’un transformateur.


b) Mode opératoire
 Aucune charge n’est reliée au secondaire ( I 2  I 20  0 ),
 La tension v1(t ) est amenée à sa valeur nominale V1 = V1n,
 Un wattmètre est branché pour évaluer la puissance P10 absorbée par le primaire,
 Deux voltmètres relèvent les valeurs efficaces V1n et V20 des tensions v1(t ) et v 2 (t ) ,
 Un ampèremètre mesure la valeur efficace I 10 de l’intensité du courant i1(t ) qui n’est autre que le
courant magnétisant I0.

Remarque : l’indice 0 (zéro) indique qu’il s’agit de valeurs à vide.

c) Rapport de transformation :
A partir de la définition du rapport de la transformation :
V
m  20
V1n
A retenir : L’essai à vide permet donc de donner facilement le rapport de transformation à vide mv .
V20
m 
V1n

d) Bilan énergétique :
A vide, le circuit secondaire est ouvert. L’intensité du courant au secondaire est nulle ( I 2  I 20  0 ), donc :
PJ 2  PJ 20  0 . la puissance P2 délivrée par le secondaire est donc également nulle P2  P20  0 . Alors,
toute l’énergie absorbée au primaire est utilisée pour compenser les pertes fer et les pertes joules au
primaire, les puissances PJ ,20 et P20 étant nulles ;
2
P10  PJ 10  Pfer ,0  R1I 10  Pfer ,0
soit :
2
Pfer ,0  P10  PJ 10  P10  R1I 10

2
Le courant primaire à vide est très faible, Par conséquent R1I 10 est très faible. Donc, les pertes joule à vide
sont négligeables ce qui signifie que les pertes qu’on mesure sont les pertes dans le fer d’où Pfer :
Pfer  P10
A retenir : L’essai à vide, à tension nominale au primaire, permet donc de donner facilement la valeur
des pertes dans le fer Pfer pour la valeur de la tension nominale au primaire. Si cette
tension primaire varie, il faut recalculer les pertes dans le fer.

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5.3. Essai en court-circuit
Cet essai se fait sous tension au primaire réduite c’est - à - dire que l’on règle la tension v1(t ) jusqu'à ce
la valeur efficace du courant i 2 (t ) soit celui du courant I 2n .
a) Montage :

I 1cc P1cc I 2cc  I 2n


A1 W

Tension V1 V1cc V2cc  0 A


Réduite

Figure 5.* : Essai en court-circuit d’un transformateur.

b) Mode opératoire :
 L’enroulement du secondaire est court-circuité (un fil relie les bornes de sortie).
 La tension v1(t ) est réglée afin que l’intensité du courant au secondaire i 2 (t ) soit égale à sa valeur
nominale I 2cc  I 2n .
 Un wattmètre est branché pour évaluer la puissance P1cc absorbée par le primaire.
 Un voltmètre relève la valeur efficace V1cc de la tension v1(t ) .
 Deux ampèremètres mesurent les valeurs efficaces I 1cc et I 2cc des intensités des courants i1(t ) et
i 2 (t ) .
Attention : En court-circuit, pour obtenir I 2n , il faut travailler à très faible tension V1cc au primaire.
Il faut pas dépasser 10 % de la valeur nominale V1n .

Remarque :
 L’indice cc indique qu’il s’agit de valeurs mesurées en court-circuit.

A retenir : La valeur efficace V1cc de tension au primaire v1(t ) est réduite à une valeur comprise
entre 5 et 10 % de sa valeur nominale V1n .

c) Bilan énergétique :
En court-circuit, La tension v 2 (t ) est nulle (V2  0 ), la puissance P2 délivrée par le secondaire est donc
également nulle ( P2  0 ). Le wattmètre, W, indique une puissance P1cc . Elle représente la somme de toutes
les puissances consommées par le transformateur dans cet essai.
Le bilan énergétique pour cet essai est le suivant :
P1cc  PJ ,1cc  PJ ,2cc  Pfer ,cc

La tension V1cc au primaire est très faible, Par conséquent Pfer ,cc est très faible. Donc, les pertes dans le fer
sont négligeables ce qui signifie que les pertes qu’on mesure sont les pertes par effet Joule ou pertes dans
le cuivre d’où :
P1cc  PJ ,1cc  PJ ,2cc .

Etant donné que les courants de l’essai en court-circuit sont égaux aux courants de l’essai nominal, on
déduit :

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PJ  P1,cc

P1cc La puissance consommée en court-circuit au primaire en watts [W]


PJ Les pertes dans le cuivre i1(t )  I 1n et i 2 (t )  I 2n en watts [W]

A retenir : L’essai en court-circuit, à courant nominal au secondaire, permet donc de donner


facilement les pertes par effet Joule pour les valeurs nominales des deux courants.
PJ  PJ ,1cc  PJ ,2cc  P1cc
Si ces courants varient, il faut recalculer les pertes dans le cuivre.

6. DETERMINATION DU RENDEMENT PAR LA METHODE DES PERTES SEPAREES

Putile P P1  PJ  Pfer
  2 
Pabsorbée P1 P1
ou
Putile P2 P2
  
Pabsorbée P1 P1  PJ  Pfer

Les pertes par effet joule ( PJ ) et les pertes ferromagnétiques ( Pfer ) sont déterminées par la méthode des
pertes séparées. Nous évaluons séparément les deux types de pertes, par effet Joule et magnétiques, en
réalisant deux essais successifs, un essai à vide et un essai en court-circuit.

a. Essai à vide
L’essai à vide sous tension nominale V1n permet de déterminer les pertes dans le fer ; soit :
Pfer ,0  P10  PJ 10  P10  R1I 12

Remarque : à fréquence constante, si la valeur efficace V1 varie, on démontre que les pertes dans le fer
sont proportionnelles au carré de V1 et de la fréquence f soit :
Pfer  K F  V12  f 2  K H  V12  f

Comme ces deux grandeurs restent les mêmes à vide ou en charge, les pertes fer mesurées à vide sont les
mêmes que celles en charge:
Pfer  Pfer ,0

Remarque importante : Il faut donc naturellement faire cet essai à la tension nominale, sinon il faut
chercher les pertes fer correspondantes à la tension nominale.

A vide I 10 est très faible. Par conséquent PJ 10  P10 , soit :

Pfer  P10  PJ 10  P10

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A retenir : L’essai à vide permet de donner facilement les pertes magnétiques pour une valeur de la
tension au primaire,
Pfer  P10  PJ 10  P10

b. Essai en court-circuit
pour cet essai, le wattmètre indique une puissance P1cc . Elle représente la somme de toutes les puissances
consommées par le transformateur. La tension v 2 (t ) est nulle du fait du court-circuit (V2  0 ), la puissance
P2 délivrée par le secondaire est donc également nulle ( P2  0 ). Alors :

P1cc  PJ ,cc  Pfer ,cc

P1cc  R1I 12,cc  R2I 22,cc  Pfer ,cc

P1cc  R1I 12,n  R2I 22,n  Pfer ,cc


P1cc  PJ ,n  Pfer ,cc
PJ ,n  P1cc  Pfer ,cc  P1cc
PJ ,n  P1cc

A retenir : L’essai en court-circuit permet de donner facilement les pertes joules pour une valeur de la
tension au primaire,
PJ ,n  P1cc  Pfer ,cc  P1cc

Calcul du rendement :
Pour l’essai en charge nominal,
Putile P2,n P2,n P2nn
   
Pabsorbée P1,n P1,n  PJ ,n  Pfer ,n P1,n  PJ ,n  Pfer ,0
P2nn

P1,n  (P1cc  Pfer ,cc )  Pfer ,0
P2nn

P1,n  P1cc  Pfer ,cc  Pfer ,0
P2nn

P1,n  P1cc  P10

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Universitaire de SAIDA – Faculté de technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Série d’exercices N° 03: Les transformateurs Monophasés

Exercice 01 :
La puissance apparente d’un transformateur monophasé 5,0 kV / 230 V ; 50 Hz est Sn = 21 kVA. La section du circuit
magnétique est S = 60 cm2 et la valeur maximale du champ magnétique B = 1,1 T.
1) Calculer le nombre de spires n1 au primaire.
2) Calculer le rapport de transformation m et le nombre n2 de spires au secondaire.
3) Quelle est l’intensité efficace du courant secondaire I2n ?

Exercice 02 :
L’étude d’un transformateur monophasé 2300 V/240 V, 50 Hz a donné les résultats suivants :
 Essai en courant continu au primaire : U 1 = 2.0 V ; I 1 = 10 A.
 Essai en courant continu au secondaire : U 2 = 70 mV ; I 2 = 10 A.
 Essai à vide : U 10 = 2300V ; I 10 = 2A ; U 20 = 240V ; P 10 = 275W.
 Essai en court -circuit : U 1cc = 40 V, P 1cc = 175W, I 2cc = 200A.
1) Calculer les résistances des enroulements primaire et secondaire.
2) Déterminer le rapport de transformation « m ».
3) Vérifier que l’on peut négliger les pertes par effet Joule lors de l’essai à vide.
4) En déduire la valeur des pertes dans le fer pour l’essai à vide.
5) Montrer que les pertes dans le fer sont négligeables dans l’essai en court-circuit en admettant qu’elles sont
proportionnelles au carré de la tension primaire.

Exercice 03 :
La plaque d’un transformateur porte les indications suivantes : 220 V / 78 V ; 50 Hz ; 250 VA. La section S du circuit
magnétique vaut 16 cm2, le nombre de spires n2 du secondaire est de 182. La résistance R1 du primaire a une valeur de
8,0 .
1) Calculer les intensités I1n et I2n des courants nominaux.
2) Un essai à vide sous tension primaire nominale a donné : U20 = 78,0 V ; I10 = 0,12 A ; P10 = 8,0 W.
a) Donner le schéma du montage permettant de réaliser cet essai à vide.
b) Calculer le rapport de transformation « m », les pertes par effet Joule à vide Pj10, les pertes ferromagnétiques à
vide Pfer0, le facteur de puissance cos10.
c) Calculer la valeur approximative du champ magnétique maximal dans le fer. (la chute de tension du primaire est
négligée).
3) Un essai en court-circuit sous tension primaire réduite a donné : U1cc = 18,0V ; I1cc = 1,0 A ; P1cc = 15,0 W.
a) Donner le schéma du montage permettant de réaliser cet essai en court-circuit.
Montrer que les pertes fer en court-circuit Pfercc sont négligeables,
b) Calculer les pertes par effet Joule correspondant à cet essai.

Exercice 04 :
Les essais sur un transformateur monophasé à 50 Hz ont donné les résultats suivants :
1) Essai à vide : U1 = 230 V, I1v =19mA; P1v = 1,5 W; U2v =17V.
a) Calculer le rapport de transformation « m » du transformateur.
b) Que représente la puissance mesurée dans cet essai ?
2) Essai en charge nominale: U1n=230 V; U2n =15V; I2n =3A; P2n =40,5W; Sn =45VA
c) Calculer l’intensité nominale I1n au primaire.
d) En déduire les pertes par effet Joule en régime nominal pour ce transformateur (On a mesuré les résistances des
enroulements : r1 = 53 Ω au primaire et r2 = 0,2 Ω au secondaire).
e) A l’aide des résultats précédents, calculer le rendement η du transformateur en régime nominal.

Exercice 05 :
 Lors d’un essai à vide sous tension nominale du transformateur monophasé on a relevé : U1 = 660 V ; f = 50 Hz ;
I10 = 0,60 A ; U20 = 382 V ; P10 = 50 W.
 Un courant continu d’intensité égale à 3,0 A correspond à une tension V1 = 6,3 V lorsqu’il circule au primaire et V2
= 2,1 V lorsqu’il circule au secondaire.

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1) Calculer la résistance de chaque enroulement. Déterminer la résistance totale ramenée au secondaire
RS. On rappelle que RS = m2 R1 + R2 (m : rapport de transformation).
2) Pour l’essai à vide, calculer les pertes par effet Joule. En déduire les pertes dans le fer. Déterminer
l’erreur relative commise en assimilant la puissance absorbée à vide avec les pertes dans le fer.
3) Calculer le facteur de puissance du transformateur lors de l’essai à vide.
4) On note : I10r la valeur efficace de la composante réactive de l’intensité i10 et I10a la valeur
efficace de la composante active (i10 (t)= i10a(t) + i10r(t) : relation instantanée). Calculer I10r et
I10a.
5) En déduire la valeur de la résistance RF et de la réactance Xm qui placés en parallèle modélisent le
transformateur fonctionnant à vide ( on négligera la chute de tension dans R1).
6) Calculer la puissance dissipée dans RF. La comparer à P10. Que peut-on en conclure ?
Exercice 01+ :
Le primaire d'un transformateur monophasé est branché entre la phase 1 et le neutre d’un réseau triphasé 230 V/400 V.
1) Sur un oscilloscope branché au secondaire du transformateur, on relève l'oscillogramme ci-contre; dessiner sur
votre copie le schéma du transformateur et le branchement de l'oscilloscope.
2) Déterminer la valeur maximale, la valeur efficace, la valeur moyenne, la période et la fréquence de la tension
secondaire u2.
3) Quel type de voltmètre doit-on utiliser pour mesurer la valeur efficace U2 de la tension secondaire u2 ?
4) Calculer le rapport de transformation du transformateur.

Calibre : 20 V / Division (carreau)


Base de Temps : 4 ms / Division (carreau)

Exercice 02+ :
Le primaire d’un transformateur parfait est alimenté par une tension sinusoïdale u1 de valeur efficace U1 = 1500 V et
de fréquence f = 50 Hz.
1) La valeur efficace de la tension secondaire étant U2 = 720 V, calculer le rapport de transformation du
transformateur.
2) Le secondaire débite un courant i2 de valeur efficace I2 = 110 A ; calculer la valeur efficace I1 du courant appelé
par le primaire.
3) Quelle est la puissance apparente du transformateur ?
4) Calculer la valeur maximale û2 de la tension u2, sa période T et sa pulsation ω.

Exercice 03+ :
Un transformateur est monophasé 230V / 30V. Sa puissance apparente nominale est Sn = 8,0 kVA.
1) Rappeler la définition de la puissance apparente en fonction de la valeur efficace de la tension et de l’intensité du
courant ; en déduire les intensités nominales I1n au primaire et I2n au secondaire.
2) Calculer le rapport de transformation m.
3) On veut mesurer la puissance active Pl absorbée et déterminer le facteur de puissance cosϕ1 au primaire. Placer les
appareils de mesure nécessaires sur un schéma de montage.
4) Le wattmètre indique P1n = 7,0 kW quand le transformateur absorbe son courant nominal. Calculer le facteur de
puissance cos ϕ1 et la puissance réactive nominale Q1n au primaire.
5) On a mesuré les pertes du transformateur en régime nominal : Pertes " cuivre " par effet Joule : Pcu = 160 W
Pertes " fer " ou magnétiques : Pfe = 140 W Calculer la puissance active P2n au secondaire, puis le rendement ηn
du transformateur en régime nominal.

Exercice 04+ :
Un transformateur est du type monophasé 220 V / 55 V de puissance apparente nominale 5000 VA. On appelle cosϕ 1 et
cosϕ2 les facteurs de puissance respectifs au primaire et au secondaire.
1) Calculer son rapport de transformation m, et le nombre de spires N1 qu'il doit comporter au primaire si son

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secondaire comporte N2 = 36 spires. (On prendra 55 V au secondaire, à vide comme en charge.)
2) Calculer les intensités nominales I1 au primaire, et I2 au secondaire.
3) Ce transformateur fournit une puissance utile P2 = 4,1 kW lorsqu'il débite une intensité I2=91A. Que vaut cosϕ2 au
secondaire du transformateur ?
4) On veut mesurer la puissance P1 absorbée au primaire et déterminer cosϕ1. Placer les appareils de mesure
nécessaires sur la figure 1.
5) Le wattmètre donne une déviation de 90 divisions, sur son cadran qui comporte 150 divisions, quand il est réglé
sur les calibres 300 V et 25 A. Calculer la puissance P1 lue ainsi, et déduire le rendement du transformateur.
i1 i2

Appareils disponibles : (à redessiner sur le schéma ci-dessus)

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Universitaire de SAIDA – Dr. Moulay Tahar
Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Chapitre 01 (Partie 02) :

Transformateurs monophasés (2) :


Transformateurs monophasés dans l’approximation de KAPP

Sommaire

Licence (L2) Chapitre 02 (P-02) : Transformateurs monophasés Page 1


4.1. Introduction :
--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------------

4.2. Schéma du transformateur réel


--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------------

i1 R1 l1, f  l 2, f R2 i2

v1 e1 n1 n2 e2 v2

Figure 4.* : Schéma du transformateur réel.

4.3. Modèle électrique du transformateur réel


Le schéma équivalent d’un transformateur réel est identique à la différence de l’insertion d’un
transformateur parfait en parallèle avec les éléments de magnétisation et des pertes fer.

I1 R1 l1 I 1 I2 l2 R2

I m  I 10

Zm E1 E2
V1 V2 Z
m
 
Bobine à noyau Transforma teur
de fer parfait

Figure 4.** : Circuit équivalent du transformateur monophasé réel en charge.

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I 10
IF Im
RF Lm


Bobine à noyau
de fer

Figure 4.** : Schéma équivalent d’une bobine à noyau de fer..

4.4. Modèle équivalent dans l’approximation de KAPP


4.4.1 Comportement simplifié dans l’hypothèse de Kapp
Les tensions primaire et secondaire à vide sont proportionnelles : elles sont dans le rapport de
transformation. En ce qui concerne les courants I 10 intervient : n1 I 1  n 2 I 1  n1 I 10 . Or, les
transformateurs sont réalisés de manière à ce que le courant à vide (donc n1i10 ) soit le plus faible possible.
L’hypothèse de Kapp permet de négliger ce courant vis à vis de i1 si bien que i1 et i 2 sont dans le rapport
de transformation.

4.4.2. Hypothèse de KAPP :


L’hypothèse de KAPP consiste à négliger le courant à vide I 10 devant I 1 lorsque le transformateur
fonctionne en charge, donc de négliger la chute de tension du au courant magnétisant, c’est-à-dire

V (R1, l1 ) par rapport à la tensionV 1 .


En d’autres termes :
E 1 V 1  V (R1, l1 )
I 10  
Zm Zm
Si on néglige la chute de tension pour le calcul de I 10 , on peut ramener Z m en amont du primaire ; donc
V1
une bonne approximation consiste à considérer I 10  .
Zm

I1 R1 l1 I 1 I2 l2 R2

I 10

V1 Zm E1 E2 V2 Z

m
 
Bobine à noyau Transforma teur
de fer parfait

Figure 4.** : Circuit équivalent du transformateur monophasé réel en charge.

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Exemple 30-15 (abaisseur)
Un essai à vide sur le transformateur de 500 kVA, 69 kV/4160 V, donne les résultats suivants lorsque
l'enroulement secondaire est excité : V2=4160V, I10=4.4A, P10=2100W
Calculer :
a) les valeurs de RF vues du côté BT et HT
b) les valeurs de Xm vues du côté BT et HT
a) Tracer le circuit équivalent du transformateur.

Solution :

a) Valeur de RF vue du côté BT:


RF = 8241 
Valeur de Rm vue du côté HT:
RF = 2,27 M 
b) Valeur de IF vue du côté BT:
I10 = 0,50 A
Valeur de I10 vue du côté BT :
I10 = 2,35 A
Valeur de Xm vue du côté BT :
Xm = 1770 
Valeur de Xm rapportée au côté HT :
Xm = 487 k
Le circuit équivalent du transformateur est
montré à la Fig. 30-50. Les bornes accessibles
sont H1, H2, Xl et X4. Selon que le
transformateur fonctionne à vide ou en charge.

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4.6) Schéma équivalent du transformateur dans l’approximation de KAPP
A partir du modèle de la figure (*.*) et en appliquant la loi des mailles au primaire et au secondaire, on
trouve :
 Tension primaire :

V 1  E 1  (R1  j  l1)  I 1 (4.*.*)

 Tension secondaire :
E 2  (r2  j  l 2)  I 2  V 2 (4.*.x)
Avec :
E 2  m  E 1

 1
I 2  I
 m 1

On multiplie les deux membres de l’égalité (4.*) par le rapport de transformation ( m ):

m  V1  (R1  j  l1)  m  I 1  m  E1

On remplace I 1 par I 1  m  I 2 , soit :

m  V1  (R1  j  l1)  m 2  I 2  m  E1

Maintenant remplaçant l’équation (4.*x) dans (4.*y)


m  V1  (R1  j  l1)  m 2  I 2  (R2  j  l 2 )  I 2  V2
Ou :
m  V1  R2  m 2  R1   I 2  j    l 2  m 2  l1   I 2  V2
En posant :
Rs  R2  m 2  R1
Xs  l 2  m 2  l1
L’équation (4.*) devient :
m V1  Rs  j    Xs   I 2  V2 (4.y)

Ou :
Rs : est la résistance totale ramenée au secondaire.
X s : est l’inductance totale ramenée au secondaire.

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L’équation (4.y) permet de tracer le schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire suivant :

I1 I 1 I2 Rs Xs

I 10

V1 Zm V1 V 2v  mV 1 V2 Z

 
Bobine à noyau Transforma teur
de fer parfait

Figure 4.* : Schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire.

On peut aussi tout ramener au primaire, Figure (4.*), en posant :

I1 Rp Xp I 1 I2

I 10

V1 Zm E1 V2  mE1 Z

 
Bobine à noyau Transforma teur
de fer parfait

Figure 4.* : Schéma équivalent du transformateur ramené au primaire.


Avec :

Rp  R1  R2 / m 2

X p  l1  l 2  / m 2
Ou :
Rp : est la résistance totale ramenée au primaire.

X p : est l’inductance totale ramenée au primaire.

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4.7. Détermination expérimentale des éléments du modèle équivalent de Kapp

4.7.1. Essai à vide sous tension nominale


Dans un essai à vide, les courants, et par conséquent les pertes Joule, sont faibles. On mesure les tensions
primaire et secondaire à l’aide de voltmètres supposés parfaits (impédance infinie), le courant primaire
(ampèremètre d’impédance nulle) et la puissance absorbée au primaire

I 1v I 1v I2  0 Rs Xs

I 10

V1 Zm V1 V 20  mV 1 V2  V 20

Figure 4.*: Schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire lors d’un essai à vide.

Pour cet essai, nous avons mesuré :


 Au primaire : V1  V1,n , I 1  I 1,0 , P1  P1,0 ,

 Au secondaire : V2  V20 , I 2  0 ,

a) Détermination de m :
Puisque le transformateur est à vide, la chute de tension dans R1 et l1, f est très faible par rapport à E1

(l’essentiel de la tension primaire). La tension E 2 est mesurée. On a alors :


E 2 V20
m 
E1 V1n

b) Détermination de l’impédance magnétisante Z m :


 La résistance RF représente les pertes dans le fer et la chaleur qu'elles dégagent. Un faible courant
I F est tiré de la ligne pour fournir ces pertes.

 La réactance magnétisante Xm est un indice de la perméabilité du noyau. Ainsi, à une faible


perméabilité, correspond une valeur de Xm relativement basse. Le courant I m est le courant
magnétisant requis pour créer le flux dans le noyau.

A noter : Les valeurs de RF et X m sont données par les équations suivantes :

RF  V1,2n / P1,0

Xm  V1,2n /Q1,0

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Démonstration :
P10  RF  I F2  V1n2 / RF donc RF  V1,2n / P1,0
I 10
Q10  Xm  I m2  V1n2 / Xm donc Xm  V1,2n /Q1,0 IF Im
V1
RF Lm
Avec :
2  P102  Q10 10  S10  P10 ,
S10 2 donc Q 2 2

S10  V1n  I 10 Bobine à noyau
de fer

RF : Résistance représentant les pertes dans le fer [].

Xm : Réactance magnétisante du primaire [].


V1n : Tension nominale au primaire [V].
P1,0 : Puissance active consommée par le transformateur à vide [W]. Elle représente les pertes dans le fer.

Q1,0 : Puissance réactive requise pour créer le flux magnétisant [VAR].

Remarque importante :
Dans quelques ouvrages, on utilise une impédance de forme série. Dans ce cas, les formule de RF et
Xm changent1.

Exemple 03 :
On effectue un essai à vide d’un transformateur à une fréquence de 50 Hz. On a relevé les valeurs suivantes :
 Au primaire : Tension primaire à sa valeur nominale U10 = U1N = 240 V, P10 = 110 W et I10 = 1,6 A.
 Au secondaire : Tension secondaire U20 = 24 V.
1) Calculer le rapport de transformation m du transformateur.
2) Calculer les pertes par effet Joule à vide si R1=0.25 .
2) En déduire la valeur des pertes dans le fer du circuit magnétique,

1
Si on suppose que RF et Xm sont en série, c'est-à-dire Z m  RF  jX m
V1,n  Z m  I 1,0 donc Z m  Z m  V1,n /I 1,0

P1,0  RF  I 12,0 donc RF  P1,0 /I 12,0

Z m  X m2  RF2 donc X m  Z m2  RF2

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4.7.4. Essai en court-circuit à courant secondaire nominal sous tension réduite
Dans un essai avec secondaire en court-circuit, il faut limiter la tension primaire pour se placer au régime
nominal de courant au secondaire. Dans ces conditions, les tensions sont faibles. Pour amener le courant
secondaire à la valeur nominale, la tension primaire est réglée avec un autotransformateur. On mesure la
tension primaire à l’aide d’un voltmètre supposé parfait (impédance infinie), les courants primaire et
secondaire (ampèremètres d’impédance nulle) et la puissance absorbée au primaire (Figure 4.*).

I 1cc I 1cc I 2  I 2n Rs Xs

I 10

V1cc Zm V1cc V 20  mV 1cc V2  0

Figure 4.* : Schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire lors d’un essai en court-circuit.

Pour cet essai, nous avons mesuré :


 Au primaire : V1  V1,cc  V1,n , P1  P1,cc ,

 Au secondaire : V2  0 , I 2  I 2,n ,

A noter : Les valeurs de Rs et X s sont données par les équations suivantes :

Rs  P1cc / I 22,n

X s  Z s2  Rs2

Avec :

V1,cc
Zs  m
I 2,n

Démonstration :
Le bilan énergétique d’un transformateur en court-circuit s’exprime par :
P1,cc  PJ ,cc  Pfer ,cc

L’essai en court-circuit étant réalisé sous tension primaire réduite (V 1cc représente 5 à 10% de V1n), les
pertes fer sont très faibles et peuvent être négligées :
P1,cc  PJ ,cc  Pfer ,cc  PJ ,cc
D’un autre coté :
PJ ,cc  Rs  I 22,cc  Rs  I 22,n
Donc :
P1,cc
Rs  
I 22,n

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D’après la loi des mailles, le secondaire permet d’écrire :
V 20  Zs  I 2,n

Avec :
V 20  mV 1cc
Z s  (Rs  jX s )
Donc :
V1,cc
Z s  Z s  Rs2  X s2  m
I 2,n

Alors :

X s  Z s2  Rs2

Exemple 04 :
On effectue un essai en court-circuit d’un transformateur V1n = 240 V, 50Hz. On a relevé les valeurs
suivantes : V1cc = 30 V, P1cc = 200 W et I1cc = 25 A (courant nominal primaire). On admet que les pertes
dans le fer sont négligeables au cours de cet essai.
1) Montrer que la puissance P1cc correspond aux pertes nominales par effet Joule.
2) Donner le schéma équivalent vu du secondaire du transformateur en court-circuit (V20 , RS , XS)
3) Calculer le courant I2cc et la résistance RS du modèle équivalent.
4) Déterminer les éléments V20 (f.e.m.) et ZS (impédance) de ce modèle du transformateur en court-
circuit, vu du secondaire, puis la valeur XS (réactance de l'impédance) du modèle équivalent.

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4.8) Caractéristiques :
4.8.1. Prédétermination de la chute de tension en charge : (Chute de tension pour I 2  I 2n )
Dans le dimensionnement d’un transformateur, la tension à vide est l’élément déterminant pour
dimensionner le circuit magnétique. Mais la réalité industrielle nécessite de connaître la tension en charge,
donc de connaître la chute de tension V2 .

Le schéma équivalent de la Figure (*.*) conduit au diagramme de Fresnel de la figure (*.*). Le triangle de
Kapp est celui obtenu en court-circuit. L’exploitation de ce diagramme permet la détermination de
V2 d’après le paragraphe suivant :§IV.3.2 (page10). Rs Xs I2
La loi des mailles permet d’écrire :
V
V 2,v  R2  I 2  j  X 2  I 2  V 2 V 2 ,v V2

V2  V2,v  V2

Le diagramme vectoriel correspondant est le suivant : 


Y
Si  est le déphasage de V 2,0 en avant de V 2 , il vient : V 2,0
jX s I 2
V2 ,v cos  V2  Rs  I 2  cos 2  X s  I 2  sin  2 

V2 ,v sin    Rs  I 2  sin  2  X s  I 2  cos 2 2 Rs I 2 
X
Avec V2  V2,v  V2 I2

D’ordinaire  est très faible et on peut écrire cos   1 , donc


V2  R2  I 2  cos 2  X 2  I 2  sin 2

A noter : la chute de tension en charge est donnée par l’équation suivante :

V2  R2  I 2  cos 2  X 2  I 2  sin 2

4.8.4. Rendement :
Putile P P2
  2 
Pabsorbée P1 P2  PJ  Pfer

Ou
Putile P P1  PJ  Pfer
  2 
Pabsorbée P1 P1

Avec ;
PJ  PJ 1  PJ 2

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Exemple 05 :
On étudie un transformateur en charge. La charge est inductive et impose un facteur de puissance tel que :
cos 2 = 0,74. On donne RS = 3,2 m et XS = 12 m. La tension primaire et le courant secondaire ont leurs
valeurs nominales V1 = 240 V et I2n = 250 A.
1) En utilisant l'expression de la chute de tension en charge nominale, Calculer la tension V2 aux bornes
du secondaire.
2) En déduire la puissance P2, consommée par la charge du transformateur.
3) Calculer la puissance P1 absorbée par le transformateur,
4) En déduire le rendement du transformateur en charge et le facteur de puissance primaire.

Solution :

3. Diagramme de KAPP :
Lorsque l’on branche une charge au secondaire d’un transformateur, celle - ci va imposer alors un déphasage
(I2,V2). En utilisant la relation établit précédemment :
-------------------------------

4.8.3. La plaque signalétique


Selon la norme NFC 14.100, les grandeurs indiquées sur la plaque signalétique sont :
 La puissance apparente nominale S n ( Sn  S1  S 2 ).

 La valeur nominale V1n de la tension v1(t ) au primaire.

 La valeur efficace de la tension à vide V2 v de la tension v 2 (t ) au secondaire.

 La fréquence nominale f d’utilisation du transformateur.

La plaque signalétique permet de calculer rapidement les grandeurs n’y figurant pas à l’aide des relations
vues précédemment.

Exemple 02 :
La plaque signalétique d’un transformateur industriel porte les données suivantes : 8 kVA , 5000V / 240V ;
50 Hz .

Donc :
 Sn  8 kVA : puissance apparente nominale
 U 1n  5000 V : tension nominale du primaire.

 U 20  240 V : tension à vide du secondaire.

 f  50 Hz : fréquence nominale de fonctionnement.

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Ce qui donne :
 Le rapport de transformation :
V2 v 240
m   0.048
V1n 5000

 Les grandeurs nominales des courants :


Sn 8000
I 1n    1.6 A
V1n 5000

Sn 8000
I 2n    33.33 A
V2n 240

Exercice résolu
L’étude d’un transformateur monophasé 1500V ,225V ,50 Hz de puissance apparente 44 kVA , a donné les

résultats suivants :
 Essai en continu au primaire : V1  2.5V , I1  10 A.

 Essai à vide : V1  1500V , I1v  2 A , U2v  225V , P1v  300W.

 Essai en court - circuit : V1CC  22,5V ,I 1CC  22,5 A ,P1CC  225W.

1- Déterminer le rapport de transformation m :


V2 v 225
m   0.15
V1n 1500

4.1- On suppose que l’impédance magnétisante est de type parallèle, calculer la composante active lors de
l’essai à vide I 1v :
Lors de l’essai à vide, le courant I 1v est déphasé par rapport à V1
I 1va V1
I 1vr
I 1v

On remarque que V1 et I 1va sont en phase donc P1v  V1  I 1va

d’où :
P1v 300
I1va    0.2 A
V1 1500

4.2- Vérifier que l’on peut négliger les pertes par effet Joule lors de l’essai à vide :

Lorsqu’on mesure la puissance à vide, on mesure :


P1v  Pf  R1  I 12v

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On calcule R1 en utilisant l’essai en continu au primaire :
U1  R1  I 1
soit :
2.5
R1   0.25
10
d’où les pertes par effet Joule à vide :
PJv  R1  I 12v  0.25  2 2  1W

d’où maintenant :
Pf  P1v  R1  I 12v  300  1  299W

Ce qui montre bien que les pertes par effet Joule lors de l’essai à vide sont négligeables.

4.3- Montrer que les pertes dans le fer sont négligeables dans l’essai en court - circuit, en admettant
qu’elles sont proportionnelles au carré de la tension primaire.

En admettant que les pertes fer sont proportionnelles au carré de la tension primaire, on peut écrire :
Pf  k  V12

On détermine la constante k en utilisant l’essai à vide :


Pf 300
k    1.33  10 4
V12 15002

On peut ainsi calculer les pertes dans le fer lorsque la tension du primaire vaut 22,5 V ( essai en court -
circuit ) :
Pf ,cc  k  V1,2cc  1.33  104  22.5  3  103W

La puissance mesurée lors de l’essai en court - circuit correspond à :


P1,cc  PJ ,cc  Pf ,cc

soit :
PJ ,cc  P1,cc  Pf ,cc  225  3  103  224.997W

Ce qui montre bien que les pertes dans de fer lors de l’essai en court - circuit sont négligeables.

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3- Calculer les éléments Rs et Xs des enroulements ramenés au secondaire.
P1,cc 225
Rs    6m
2
I 1,n 1952

V1,cc V1,cc 22.5


Zs  m m  0.15   17.3m
I 2,cc I 2,n 195

d’où

Xs  Z s2  Rs2  17.3  10 3 2  6  10 3 2  16.23m

4- Le transformateur alimenté au primaire sous une tension V1  1500V débite un courant constant

d’intensité I 2  200A , quelle que soit la charge.

4.1- Déterminer la valeur de cos 2 , déphasage entre courant et tension secondaire, pour que la chute de
tension soit nulle.

V2  Rs  I 2  cos 2  Xs  I 2  sin 2  0


soit :
Rs  I 2  cos 2  Xs  I 2  sin 2
ce qui fait :

sin  2 Rs 6  103
 tan  2     0.35
cos  2 Xs 17.3  10 3
d’où
 2  arctan(0.35)  63.6o

Ce qui correspond à une charge globalement capacitive.

4.2- Calculer la chute de tension relative pour cos 2  0.8 (inductif)

V2  Rs  I 2  cos 2  Xs  I 2  sin 2


soit :
V2  6  103  200  0.8  17.3  103  200  0.6  ......V

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5- Déterminer le rendement du transformateur quand il débite 200 A avec un facteur de puissance

cos 2  0.8 (charge inductive ), le primaire étant alimenté sous 1500V .

P2 V2  I 2  cos  2
 
P2  Pf  PJ V2  I 2  cos  2  Pf  Rs  I 22

Pour déterminer la tension V2 , on utilise la relation


V2  V2v  V2
Donc :
V2  V2v  V2  225  4  221V

d’où :
221  200  0.8
  0.98
221  200  0.8  300  6  10 3  2002

Le rendement de ce transformateur est de 98% .

4.8. Exercice résolu


La plaque d’un transformateur porte les indications suivantes : 220V/ 78V,50Hz,250VA . La section S du

circuit magnétique vaut 16 cm2, le nombre de spires n 2 du secondaire est de 184. La résistance R1 du
primaire a une valeur de 8.0 .
1°) Calculer les intensités I 1n et I 2n des courants nominaux.
2°) Un essai à vide sous tension primaire nominale a donné : V20  78,0V, I 10  0,12A, P10  8,0W .

 Donner le schéma du montage permettant de réaliser cet essai à vide.


 Calculer le rapport de transformation m , les pertes par effet Joule à vide PJ 10 , les pertes
ferromagnétiques à vide PFer,0 , le facteur de puissance cos 1v et le champ magnétique maximal

dans le fer Bmax (Pour ce dernier calcul la chute de tension du primaire est négligée).
3°) Un essai en court-circuit sous tension primaire réduite a donné : V1cc  18,0V, I 1cc  1,0A,

P1cc  15,0W .

 Donner le schéma du montage permettant de réaliser cet essai en court-circuit.


 Montrer que les pertes ferromagnétiques en court-circuit PFer,cc sont négligeables, calculer les
pertes par effet Joule correspondant à cet essai.
4°) Le transformateur fonctionne sous tension primaire nominale et débite au secondaire un courant
d'intensité 2,0 A dans une charge inductive de facteur de puissance égal à 0,84.

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L’étude d’un transformateur monophasé 1500V ,225V ,50 Hz de puissance apparente 44 kVA , a donné les

résultats suivants :
 Essai en continu au primaire : V1  2.5V , I 1  10 A.

 Essai à vide : V1  1500V , I 1v  2A , U 2v  225V , P1v  300W.

 Essai en court - circuit : V1CC  22,5V ,I 1CC  22,5 A ,P1CC  225W.

1- Déterminer le rapport de transformation m :


V2v 225
m   0.15
V1 1500

4.
4.1- Calculer la composante active lors de l’essai à vide I 1v :
Lors de l’essai à vide, le courant I 1v est déphasé par rapport à V1

I 1va V1
I 1vr
I 1v

On remarque que V1 et I 1va sont en phase donc P1v  U 1  I 1va


d’où :
P1v 300
I 1va   0.2 A
V1 1500

4.2- Vérifier que l’on peut négliger les pertes par effet Joule lors de l’essai à vide :
Lorsqu’on mesure la puissance à vide, on mesure :
P1v  Pf  R1  I 12v

On calcule R1 en utilisant l’essai en continu au primaire :


U1  R1  I 1
soit :
2.5
R1   0.25
10
d’où les pertes par effet Joule à vide :
PJv  R1  I 12v  0.25  22  1W
d’où maintenant :
Pf  P1v  R1  I 12v  300  1  299W

Ce qui montre bien que les pertes par effet Joule lors de l’essai à vide sont négligeables.

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4.3- Montrer que les pertes dans le fer sont négligeables dans l’essai en court - circuit, en admettant
qu’elles sont proportionnelles au carré de la tension primaire.

En admettant que les pertes fer sont proportionnelles au carré de la tension primaire, on peut écrire :
Pf  k  V12

On détermine la constante k en utilisant l’essai à vide :


Pf 300
k    1.33  10 4
V12 15002

On peut ainsi calculer les pertes dans le fer lorsque la tension du primaire vaut 22,5 V ( essai en court -
circuit ) :
Pf ,cc  k  V1,2cc  1.33  104  22.5  3  103W

La puissance mesurée lors de l’essai en court - circuit correspond à :


P1,cc  PJ ,cc  Pf ,cc

soit :
PJ ,cc  P1,cc  Pf ,cc  225  3  103  224.997W

Ce qui montre bien que les pertes dans de fer lors de l’essai en court - circuit sont négligeables.

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Universitaire de SAIDA – Faculté de technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Série d’exercices N° 04: Les transformateurs Monophasés

Exercice 01 :
La puissance apparente d’un transformateur monophasé 5000 kV / 230 V ; 50 Hz est S = 21 kVA. La section du circuit
magnétique est S = 60 cm2 et la valeur maximale du champ magnétique B = 1,1 T.
 L’essai à vide a donné les résultats suivants : V1 = 5 000 V ; V20 = 230 V ; I10 = 0,50 A et P10 =250 W.
 L’essai en court-circuit avec I2CC = I2n a donné les résultats suivants: P1CC = 300 W et V1CC = 200 V.
1) Calculer le nombre de spires n1 au primaire.
2) Calculer le rapport de transformation m et le nombre n2 de spires au secondaire.
3) Quel est le facteur de puissance à vide de ce transformateur ? Interpréter ce résultat.
4) Quelle est l’intensité efficace du courant secondaire I2n ?
5) Déterminer les éléments RS; ZS et XS de ce transformateur.
6) Calculer le rendement de ce transformateur lorsqu’il débite un courant d’intensité nominale dans une charge inductive
de facteur de puissance 0,83.
Exercice 02 :
La plaque d’un transformateur monophasé porte les indications suivantes : 220V/44V, 400VA, 50Hz. Les essais
suivants ont été effectués :
 Essai à vide : V10  V1n  220V , I10  0,18 A, V20  44V , P10  16 W .
 Essai en court-circuit : V1cc  24V , I 1cc  1,82A, P1cc  25 W .
1) Essai à vide :
a) Faire un schéma de ce montage en précisant la place des appareils.
b) Calculer les intensités des courants nominaux I 1n et I 2n .
c) Déterminer le rapport de transformation. En déduire le nombre de spires au secondaire, le primaire comportant
165 spires.
d) Déterminer le facteur de puissance à vide. Interpréter ce résultat.
e) Monter que l'on peut négliger les pertes par effet Joule lors de l'essai à vide. En déduire les pertes fer.
f) En admettant que les pertes dans le fer sont proportionnelles au carré de la tension primaire, montrer qu'elles sont
négligeables dans l'essai en court-circuit. Faire l’application numérique.
2) Représenter le schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire pour un fonctionnement en charge.
3) Déterminer les éléments du transformateur ramené au secondaire.
4) Le transformateur, alimenté sous sa tension primaire nominale, débite un courant de 9.1A dans une charge
inductive avec un facteur de puissance de 0.85 .
a) Déterminer la tension obtenue au secondaire, en utilisant l’expression approchée de la chute de tension au
secondaire.
b) Calculer la puissance P1 absorbée par le primaire
c) Déterminer le rendement du transformateur au cours de ce fonctionnement.

Exercice 03 :
L’étude d’un transformateur monophasé a donné les résultats suivants :
 Mesure en continu des résistances des enroulements à la température de fonctionnement: R1=0,2Ω et R2=0,007 Ω
 Essai à vide : V1 = V1n= 2 300 V ; V20 = 240 V ; I10 = 1,0 A et P10 = 275 W.
 Essai en court-circuit : V1CC = 40 V ; I2CC = 200 A.
1) Calculer le rapport de transformation m.
2) Montrer que dans l’essai à vide les pertes Joule sont négligeables devant P 10 .
3) Déterminer la valeur de la résistance ramenée au secondaire RS .
4) Calculer la valeur de P1CC .
5) Déterminer XS .
6) Déterminer par la méthode de votre choix, la tension aux bornes du secondaire lorsqu’il débite un courant
d’intensité I2 = 180 A dans une charge capacitive de facteur de puissance 0,9.
7) Quel est alors le rendement.

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Exercice 04 :
Sur un transformateur monophasé, on a effectué les essais suivants :
 Essai à vide U10 = U1n = 220V ; U20 = 44V ; P10 = 80W ; I10 = 1A
 Essai en court-circuit U1cc = 40V ;P1cc = 250W ;I2cc = 100A
1) Calculer le rapport de transformation m, déduire le nombre de spires N2 si N1 = 520spires.
2) Déterminer le facteur de puissance à vide, la résistance Rf et la réactance Xm.
3) Déterminer la résistance ramenée au secondaire Rs et la réactance Xs.
4) pour quel courant du secondaire, le rendement du transformateur est maximal.
5) le transformateur alimente une charge constituée par une résistance R en série avec une inductance L ayant un facteur
de puissance 0.8
a)Calculer la tension aux bornes de la charge (on suppose que le rendement est maximal)
b) Déduire ce rendement maximal
c)Déterminer les valeurs de R et L

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Universitaire de SAIDA – Dr. Moulay Tahar
Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Chapitre 03 (partie 01):

Machines à courant continu :


Généralités et principe de fonctionnement des MCC

Sommaire

Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines à courant continu 1/26


1. Introduction
--------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - Voir l’annexe sur l’expérience des rails de Laplace, - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - à la fin de ce chapitre - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
--------------------------------------------------------------------------
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

2. Définition :
La machine à courant continu est une machine électrique tournante. Il s'agit d'un convertisseur
électromécanique permettant la conversion bidirectionnelle d'énergie entre une installation électrique
parcourue par un courant continu et un dispositif mécanique.

3. Types/Modes de fonctionnement
 En fonctionnement moteur, l'énergie électrique est transformée en énergie mécanique.
 En fonctionnement générateur, l'énergie mécanique est transformée en énergie électrique.

Energie Electrique MCC : Energie Mécanique


(Absorbée) Moteur (Fournie)

Excitation Be (e )

Energie Mécanique MCC : Energie Electrique


(Absorbée) Génératrice (Fournie)

Excitation Be (e )

4. Description d’une machine industrielle


La machine à courant continue comporte les parties principales suivantes :
 Une partie fixe appelée stator qui aura le rôle d'inducteur.
 Une partie mobile appelée rotor qui aura le rôle d'induit.
 Une liaison rotor - éléments extérieurs à la machine appelée collecteur.

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4.1. Constitution d’une machine à courant continu

Ligne neutre Epanouissement polaire


Induit (Rotor) Enroulement de l’inducteur
Culasse ou carcasse stator
du stator (Stator)
Noyau polaire
du stator
Enroulement de l’induit
Entrefer
Balai
Arbre de rotor
Collecteur

4.2. L’inducteur ou stator


C’est un élément de circuit magnétique immobile sur lequel est bobiné un enroulement. Cet ensemble constitue
un électro-aimant. Lorsque les bobines de l’inducteur sont parcourues par un courant continu, elles créent un
champ magnétique qui traverse le stator et le rotor.
Pour les faibles qui puissances, l’enroulement introducteur est remplacé par un aimant permanent, ce qui permet
de réduire l’encombrement.

Il est constitué de deux éléments : la culasse ou la carcasse et les pôles.


 La culasse ou la carcasse : C’est un anneau en acier portant intérieurement les pôles et aux extrémités
les flasques paliers, au centre desquelles sont fixés les roulements supportant l’arbre du rotor. La
culasse ferme le circuit magnétique.
 Les pôles (noyau polaire et épanouissement polaire) : Ils sont feuilletés pour réduire les pertes par
courant de Foucault (le stator voit un champ magnétique de réaction d’induit variable : rotor en
mouvement).

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4.3. L’induit ou rotor
Le rotor constitue la partie tournante de la machine. Il est traversé par le champ magnétique inducteur.
Il est composé de tôles magnétiques isolées entre elles. C’est un circuit électrique obtenue en associant en série
conducteur logés dans les encoches du rotor.

4.4. Le collecteur et les balais


Le système balais –collecteur permet d’alimenter les conducteurs du rotor à partir d’une alimentation fixe au
stator. Les balais sont fixes et solidaires du stator tandis que le collecteur est fixé au rotor.
 Les balais sont fixés sur la carcasse par le biais de portes balais. Ils sont en carbone ou en graphite et
frottent sur le collecteur grâce à des ressorts. Ils offrent donc un contact glissant. Ils sont reliés à
l’alimentation électrique de l’induit et sont en contact permanent avec le collecteur par frottement. Le
courant peut ainsi passer dans les conducteurs du rotor.
 Le collecteur est un ensemble de lames de cuivre isolées, disposées sur l’extrémité du rotor, qui
permettent d’inverser le sens de circulation du courant dans le conducteur du rotor au passage de ligne
neutre.

5. Etude du redressement mécanique :

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5.1. Bobinage de l’induit d’une machine à courant continu

5.2. Machine à courant continu multipolaire :

6. Symboles

ou

Ou

7. Modes d’excitation des machines à courant continu


 Machine à courant continu à excitation séparée
 Machine à courant continu à excitation parallèle (ou shunt)
 Machine à courant continu à excitation série
 Machine à courant continu à excitation composée (ou compound)

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8. Schémas électriques équivalents
8.1. Equation de la f.é.m et du couple électromagnétique :

Pour faire fonctionner une machine à courant continu, Il faut disposer de deux alimentations : une pour
l’inducteur et l’autre pour l’induit. Les quatre grandeurs qui déterminent le fonctionnement du moteur sont :
Va, Ia,  et Ω.
G
A1
Ia
Ie
M


Ve Va
E1 E2

N
A2

d e
Equation de l’inducteur : Ve  Re I e 
dt
d a
Equation de l’induit : Va  Ra I a 
dt

L’inducteur étant fixe, donc :


 e  Le  I e

L’induit étant en rotation et traversé par le flux inducteur  e , donc, chaque spire est traversée par un flux
variable :
 a   e cos(  t )

Chaque spires est le siège d’une f .é.m induite :


ea (t )  Ea sin(  t )
Avec :
Ea   e
Pour une machine à courant continu industrielle,

Ea  K    

Ou :

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np
K
2a
On désigne par :
 2p : le nombre de pôles inducteurs,
 2a : le nombre de voies d’enroulement (cf. Annexe),
  : le flux moyen sous un pôle (en Weber),
 n : le nombre de conducteurs de l’induit,
 N : la fréquence de rotation de l’induit en tr/s,
  : la vitesse angulaire de l’induit en rad/s,

Alors, l’induit peut être schématisé par comme suit :

G
A1
Ia
Ie
M

R e , Le Ra

Ve La Va
E1 E2
Ea

N
A2

8.2. Equation du couple électromagnétique :

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9. Modèle équivalent de l’induit :
Des caractéristiques précédentes, on déduit un schéma équivalent de l’induit, pour les deux types de
fonctionnements ; moteur et générateur.
 E : f.é.m.
 Ra : résistance du bobinage
 Ia : courant d’induit
 Ua : tension aux bornes de connexion de l’induit.

9.1. Modèle équivalent de l’induit d’un moteur :


Ia
A1
Ie
Re, Le
 Ra
Va Ve
Ea N
E1 E2

A2

D’après la loi d’Ohms :


 Va  Ea  Ra I a

Caractéristiques :
 Ea  K     ,
 Tem  K    I a ,

9.2. Modèle équivalent de l’induit d’un générateur :


Ia
A1
Ie
Re, Le
 Ra
Va
Ve Ea
E1 E2

A2
N

D’après la loi d’Ohms :


 Ea  Va  Ra I a

Caractéristiques :
 Ea  K     ,
 Tem  K    I a ,

10. Machine à courant continu multipolaire :

Caractéristiques :
 Ea  K     ,

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 Tem  K    I a ,
11. Bilan énergétique dans un moteur à courant continu

11.1. Inventaire des différentes pertes :


Pertes Pertes par effet joule Pertes fer Pfer Pertes mécaniques
PJ Pméca
Causes Pertes dans l’induit et Elles sont dues à l’hystérésis (champ Elles sont dues aux
l’inducteur, dues aux rémanent) et aux courants de Foucault frottements des diverses
résistances des (courant induit dans le fer) et pièces en mouvement.
bobinages. dépendent de B et de Ω.
Parades Il faut surtout éviter Utilisation de matériaux à cycles Utilisation de roulements
l’échauffement par étroits, comme le fer au silicium et le et de lubrifiants.
ventilation. feuilletage de l’induit.

 Puissance totale absorbée


Il s’agit de la puissance électrique totale :
Pa = Pa induit + Pa inducteur
Pa  Va .I a  Ve .I e

Pour simplifier, on appellera Pa inducteur, Pae et Pa induit, Pai.

 Pertes totale par effet joule


pj = pj induit + pj inducteur
PJ  Ra .I a2  re .I e2  PJ ,a  PJ ,e

 Pertes collectives pc :
Ces pertes sont dites « constantes » ou « collectives ». C’est-à-dire que si le moteur travaille à vitesse et flux
constants, les pertes fer et mécaniques sont approximativement constantes. Elles ne varient pas avec la
charge.
PC  Pfer  Pméca

 Puissance à l’inducteur
L’inducteur étant du point de vue électrique une simple résistance, toute l’énergie qu’il absorbe et dissipée
par effet joule. Il s’agit de puissance électrique.
Pae  PJ ,e
Ve . I e  re  I e2

Au §16, j’ai appelé , Pae, Pa inducteur. L’indice « e » de Pae, Ie, ... signifie « excitation ». C’est ainsi que l’on
nomme parfois l’inducteur.

 Puissance utile
Il s’agit d’une puissance mécanique de rotation.
Pu  Tu  

Tu : Couple utile (N.m)

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 Bilan des puissances

 Bilan complet
Pa  Pu  PJ  PC

 Bilan intermédiaire
Pu  Pem  PC
 Couple de perte Tp
PC
TP 

PC cste  
A flux constant, PC est proportionnel à Ω, donc PC  cste   et T p    cste .
 
Le moment du couple de pertes est une caractéristique constante du moteur quelle que soit la vitesse.

Fonctionnement à vide – bilan des puissances


Le moteur n’entraîne pas de charge, le couple et la puissance utiles sont donc nuls.

Les pertes collectives PC dépendent de la vitesse de rotation  et du flux magnétique  . Ces deux
grandeurs restent identiques à vide ou en charge.

Bilan complet à vide


Pa 0  PJ ,0  PC
Soit
PC  Pa 0  p J 0
Les pertes collectives peuvent se déduire d’un essai à vide.
Rendement

1.1.1 Mesure directe


Cette méthode consiste à mesurer Pa et Pu.
Pu Tu .
 
Pa U . I  Pje

1.1.2 Méthode des pertes séparées


Cette méthode consiste à évaluer les différentes pertes (voir TP).
P P   pertes
 u  a
Pa Pa

Remarque :

Du fait de ces différentes pertes, le rendement d’une machine à courant continu varie entre 80 et 95 %.
12. Plaque signalétique

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La plaque signalétique spécifie les valeurs du point de fonctionnement nominal ( point pour lequel le
moteur fonctionne normalement). On trouve sur la plaque signalétique du moteur différentes informations :
 Puissance nominale
 Vitesse nominale
 Tension et courant d’induit
 Tension et courant d’excitation

Plaque signalétique : (Exemple )


LSK 1604 indique la série LSK ;
160 de hauteur d’axe ; 4 pôles.
Puissance utile Pu = 36,3 kW à 1150 trs.min-1
Couple nominal : Tu = 301 N.m
Tension nominale : U = 440 V
Courant d’induit : I = 95,5 A
Tension d’inducteur : Ue = 360 V
Courant d’inducteur : Ie = 3 A

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13. Modes d’excitation des machines à courant continu / Etude de chaque configuration Technique
de l’ingénieur
 machine à courant continu à excitation séparée
 machine à courant continu à excitation parallèle (ou shunt)
 machine à courant continu à excitation série
 machine à courant continu à excitation composée (ou compound)
Ia
A1
Ie
Re, Le
 Ra
Ua Ue
Ea N
E1 E2

A2
Dans un moteur à excitation séparée, l’inducteur et l’induit sont alimentés par deux sources distinctes. Les
cas fréquents où la tension d’excitation est constante sont équivalents à ceux des moteurs à aimants
permanents, dont le flux est constant.

Ce moteur est caractérisé par une vitesse réglable par tension et indépendante de la charge. En association
avec un convertisseur statique (hacheur) fournissant une tension réglable, la vitesse peut varier sur un large
domaine. Il fournit un couple important à faible vitesse (machines-outils, levage). En petite puissance, il est
souvent utilisé en asservissement avec une régulation de vitesse.

I
A1
Va
Re, Le
 Ra
V
Ea N
E1 Ve E2

A2

L’excitation parallèle n’est utilisée que pour les génératrices, car le moteur, démagnétisé à l’arrêt, ne peut
pas démarrer. Le schéma de branchement se déduit du précédent (figure ci-dessus), en retirant l’inducteur
série.
I
A1
Va
Re, Le
 Ra
V
Ea N
E1 E2

A2

Ce moteur possède un fort couple de démarrage. Il convient très bien dans le domaine des fortes puissances
(1 à 10 MW) pour obtenir un fonctionnement satisfaisant en faible vitesse (traction, laminoirs). En petite
puissance il est employé comme démarreur des moteurs à explosion.
On constate donc que le courant dans un moteur à excitation série peut-être inversé sans que le sens de
rotation le soit. Le moteur peut donc fonctionner en courant alternatif. Pour optimiser son fonctionnement
en courant alternatif il subit quelques modifications. On l’appelle le moteur universel.

Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines à courant continu 13/26


I
A1
Va
Re, Le Re, Le
  Ra
V
Ea N
E1 Vep E2 E 1 Ves E2

A2

Dans le mode composé illustré sur la figure ci-dessus, l’inducteur est divisé en deux parties, l’une
connectée en série et l’autre en parallèle.

14. Caractéristiques des génératrices à courant continu

14.1. Schéma du montage (Schéma électrique de connexions):

E
L+ A1
L q A
+ Ie
A Ua
V U0 V
G
E1
E2


N
Alimentation Interrupteur
A2
CC Stabilisée Interrupteur K2
K1

Figure 6. 3 : Schéma de raccordement d'une génératrice à CC avec rhéostat de champ.

14.2. Caractéristique à vide Ev=f() à Ω constante

• De O à A, la caractéristique est linéaire, E=K’ (avec


K’=KΩ).
• De A à B le matériau ferromagnétique dont est constitué le
moteur commence à saturer. (µ R n’est plus constant).
• Après B, le matériau est saturé, le f.é.m. n’augmente plus.
• La zone utile de fonctionnement de la machine se situe au
voisinage du point A.
Sous le point A, la machine est sous utilisée, et après le point B
les possibilités de la machine n’augmentent plus (mais les pertes
augmentent puisque Ie augmente)
• Dans la réalité, du fait du matériau ferromagnétique, on relève
une caractéristique avec une faible hystérésis.
Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines à courant continu 14/26
14.3. Caractéristique Ev=f(Ω) à  constant

E v (V)
E=K’Ω
Remarque : la caractéristique est linéaire tant que la
saturation n’est pas atteinte. Ie = Cte

ž (rad.s-1 )

14.4. Caractéristique en charge U=f(I)


• La résistance du bobinage provoque une légère
chute de tension ohmique dans l’induit : R.I

• Le courant qui circule dans l’induit créé un flux


indésirable de sorte que le flux total en charge
Charge(Ie, I) < Vide(Ie). Cela se traduit par une chute
de tension supplémentaire : c’est la réaction
magnétique d’induit.

Pour l‘annuler, la machine possède sur le stator des


enroulements de compensation parcourus par le
courant d’induit : on dit que la machine est
compensée. C’est souvent le cas.

• La distribution du courant d’induit par les balais et


le collecteur provoque également une légère chute de
tension (souvent négligée).
Pour une génératrice U  E  RI  U
Pour un moteur E  U  RI  U

Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines à courant continu 15/26


15. Caractéristiques des moteurs à courant continu
15.1. Schéma du montage (Schéma électrique de connexions):
I
L L+ A1
A A
+ A
Ia

U V U V M
E E2


N
A2
Alimentation Interrupteur
CC Stabilisée K1

Figure *.* : Schéma de raccordement d'un Moteur à courant continu avec rhéostat de démarrage.

15.2. Vitesse de rotation


Le sens de rotation dépend :
 du sens du flux, donc du sens du courant d’excitation Ie ;
 du sens du courant d’induit Ia.

Expression de la vitesse : Va  Ra  I a  K   e 

Va  Ra  I a

K e

15.3. Fonctionnement à vide


A vide la seule puissance absorbée sert à compenser les pertes. La puissance utile est nulle.
U  RI 0 U
I0 << In  RI0 << U et finalement  0   .
K K
La vitesse à vide se règle en fonction de la tension d’alimentation ou du flux inducteur .

Attention : à vide, il ne faut jamais supprimer le courant d’excitation Ie lorsque l’induit est sous tension,
car le moteur peut s’emballer. En effet si Ie  0 alors   0 et Ω0  .

Si  tend vers 0, le couple électromagnétique aussi et il arrivera un moment où le couple sera inférieur au
couple résistant et la machine s’arrêtera.

15.4. Fonctionnement en charge


Exprimons la vitesse de rotation en fonction de la tension d’alimentation :
E U  RI
  
K K

à flux constant
  K 2 (U  RI )
1
Avec K 2   cte
K
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La vitesse dépend de :
 la tension d’alimentation U ;
 l’intensité du courant I imposée par le moment du couple résistant.

U reste tout de même grand devant R.I. En conséquence la vitesse de rotation est essentiellement fixée par
la tension d’alimentation U et varie très peut en fonction du courant, c’est-à-dire de la charge.

La caractéristique passe approximativement par zéro.


ž 0 (rad.s -1)

 ou I e = Cte
R.I0 << Un
U (V)

Tem Tu  Tp
Exprimons le courant en fonction du couple utile : I  
K K

Le couple de perte Tp reste constant et faible devant le couple de charge T r.

Tu (N.m)
caractéristique
mécaniquedu moteur:
lavitessevarietrès peu
avec la charge
U = cste
ž (rad.s-1 )

Mode de fonctionnement usuel


L’alimentation de l’induit sous tension réglable présente deux avantages :
 mise en vitesse progressive avec suppression de la surintensité ;
 vitesse largement variable.
C’est le mode de fonctionnement utilisé lorsque la vitesse doit varier.

Conclusion :
U
• La tension d’alimentation impose la vitesse de rotation   .
K
Tr
• La charge impose la valeur du courant I  .
K

Point de fonctionnement
Une charge oppose au moteur un couple résistant T r. Pour que le moteur puisse entraîner cette charge, le
moteur doit fournir un couple utile Tu de telle sorte que :
Tu  Tr

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Cette équation détermine le point de fonctionnement du moteur.

T (N.m)
Tu caractéristique mécanique
du moteur

Tr caractéristique mécanique
de la charge

Point d’intersection =
point de fonctionnement

ž (rad.s-1)

1.1. Démarrage du moteur

1.2. Surintensité de démarrage (exemple)

Soient :
Tdc le couple de démarrage imposé par la charge (N.m);
Td le couple de démarrage du moteur (N.m);
Id le courant de démarrage (A);
Un =240 V la tension d’alimentation nominale de l’induit ;
In = 20 A le courant nominal dans l’induit ;
R=1 Ω la résistance de l’induit.

Un  E Un
Au démarrage :   0  E  0 et donc I d    240A >> In
R R
Dès que le moteur commence à tourner, E augmente et Id diminue jusqu’à In.

Au démarrage en charge :
Td T
il faut que Td > Tdc il faut donc un courant de décollage I d   dc
K K
On constate qu’étant donné la pointe de courant de démarrage, le moteur à excitation indépendante peut
démarrer en charge.

1.3. Conséquences
La pointe de courant de 240 A va provoquer la détérioration de l’induit par échauffement excessif par effet
joule. Il faut limiter le courant de démarrage : en générale on accepte I d  1,5 I n

1.4. Solutions pour limiter le courant


Solution 1 : on utilise des rhéostats de démarrage. Cette solution est peu économique.
Dans notre exemple U n  (R  Rh )I d  (R  Rh )1,5I n
U
Soit : Rh  n  R  7 
1,5I n
Solution 2 : on démarre sous une tension d’alimentation réduite.
Dans notre exemple Ud  RI d  R.1,5.I n  30V

Caractéristiques
Conditions expérimentales :

Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines à courant continu 18/26


Annexe :
Expérience des rails de Laplace
L’expérience des rails de Laplace permet de mettre en évidence les phénomènes électromagnétiques impliqués dans le
fonctionnement d’une machine à courant continu, à savoir les lois de Faraday et de Laplace.

1. Création d’une force électromotrice (f.é.m)


Nous avons reporté sur la Figure (A.1) le protocole expérimental permettant de mettre en évidence la création d’une
force électromotrice dans un circuit sous l’effet d’un champ magnétique. Dans cette expérience, on considère deux rails
conducteurs fixes, sur lesquels est disposée une barre conductrice mobile. Cet ensemble est plongé dans un champ
magnétique constant et uniforme, perpendiculaire au plan des rails, de sorte que le circuit conducteur MNOP est soumis
à un flux magnétique. Ce flux magnétique φ est, dans ces conditions, égal au produit du champ magnétique par la
surface qui lui est offerte (voir le cours Électromagnétisme). Lorsque l’on déplace la barre de dx, on modifie alors la
surface traversée par le champ magnétique (on lui ajoute la surface hachurée) et par conséquent on fait varier le flux
magnétique d’une valeur dφ.

Fig. (A.1) : L’expérience des rails de Laplace : création d’une force électromotrice.

D’après la loi de Faraday, le circuit étant soumis à un flux variable, il se crée en son sein une force électromotrice e la
vérifiant la relation :
d
e
dt
Cette force électromotrice est une tension qui peut être mesurée en plaçant un voltmètre entre les points M et P.

2. Création d’une force mécanique (F)


Maintenant, on remplace le voltmètre entre les points M et P par un générateur de tension continue, par exemple une
pile, comme reporté sur la Fig. (A.2).

Fig. 2 : L’expérience des rails de Laplace : création d’une force mécanique.

Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines à courant continu 19/26


La barre métallique est laissée immobile sur les rails au moment où l’un applique la tension E. Le circuit, fermé, est

alors parcouru par un courant continu I. D’après la loi de Laplace, d F  id l  B tout le circuit est alors soumis à
une force mécanique : la loi de Laplace. Or, seule la barre NO est mobile, et c’est donc la seule partie du circuit qui
peut entrer en mouvement : elle se déplace alors vers la droite de notre schéma.

Pour aller plus loin, nous pouvons à présent calculer la valeur de cette force. Dans les conditions de notre expérience,

étant donné que le courant se déplace perpendiculairement au champ magnétique, la force F appliquée à la barre NO a
pour intensité :
F  I LB

Comme précédemment, ce qui est important dans ce résultat, ce sont les conclusions que l’on peut en tirer et qui
resteront vraies dans le cas d’une machine à courant continu fonctionnant en moteur.

2.1. Production d’une f.é.m alternative


d(t )
e
dt
(t )  e cos()

d d cos()
e(t )  e
dt d
d
e(t )  e sin 
dt

.
Si le cadre tourne à une vitesse angulaire constante  , la f.é.m e(t )

induite devient :   e

e(t )    e  sin 

Pour un cadre comportant ns spires :


(t )  ns  e cos()

e(t )  ns    e  sin 

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e(t )

ns    e

utilisant de demi-bagues, …………………………………………………………………………………………..

e(t )
ns    e

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x v xx 
a a

x

vbb

0   / 4   / 2   3 / 4    5 / 4   3 / 2

x x x x x x x

a a a b a a a a a a a a a a
x x x x x x x

vaa  v xx   0 vaa  v xx  vaa  v xx  vaa  v xx  vaa  v xx   0 vaa  vxx  vaa  vxx 

vvxx 
aa 

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Universitaire de SAIDA – Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique
Niveau : 2 Année TC Electrotechnique
Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Série d’exercices N° 05: Les Machines à Courant Continu

Exercice 1 :
Un moteur de puissance utile 3 kW tourne à 1500 tr/min.
 Calculer le couple utile en Nm.
Exercice 2 :
La force électromotrice d’une machine à excitation indépendante est de 210 V à 1500 tr/min.
 Calculer la f.é.m. pour une fréquence de rotation de 1000 tr/min, le flux étant constant.
Exercice 3 :
Un moteur à excitation indépendante alimenté sous 220 V possède une résistance d’induit de 0,8 . A la
charge nominale, l’induit consomme un courant de 15 A.
 Calculer la f.é.m. E du moteur.
La machine est maintenant utilisée en génératrice (dynamo). Elle débite un courant de 10 A sous 220 V.
 En déduire la f.e.m.
Exercice 4 :
Une génératrice à excitation indépendante fournit une f.é.m. de 220 V pour un courant d’excitation de 3,5
A. La résistance de l’induit est de 90 m.
 Calculer la tension d’induit U lorsqu’elle débite 56 A dans le circuit de charge.
Exercice 5 :
La plaque signalétique d’un moteur à courant continu à excitation indépendante indique : 1,12 kW 1200
tr/min, induit (220 V 5,7 A), excitation (220 V 0,30 A), Masse 57 kg.
a. Calculer le couple utile nominal (en Nm).
b. Calculer le rendement nominal.

Exercice 6 :
La plaque signalétique d’une génératrice à courant continu à excitation indépendante indique : 11,2 Nm,
1500 tr/min, induit (220 V 6,8 A), excitation (220 V 0,26 A), Masse 38 kg.
a. Calculer la puissance mécanique consommée au fonctionnement nominal.
b. Calculer la puissance consommée par l’excitation.
c. Calculer la puissance utile.
d. En déduire le rendement nominal.
Exercice 7 :
Un moteur à courant continu à excitation indépendante et constante est alimenté sous 240 V. La résistance
d’induit est égale à 0,5 , le circuit inducteur absorbe 250 W et les pertes collectives s’élèvent à 625 W.
Au fonctionnement nominal, le moteur consomme 42 A et la vitesse de rotation est de 1200 tr/min.
1. Calculer :
 la f.é.m.
 la puissance absorbée, la puissance électromagnétique et la puissance utile
 le couple utile et le rendement

2. Quelle est la vitesse de rotation du moteur quand le courant d’induit est de 30 A ?


3. Que devient le couple utile à cette nouvelle vitesse (on suppose que les pertes collectives sont
toujours égales à 625 W) ?
4. Calculer le rendement.

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Exercice 8 :
La plaque signalétique d’un moteur à excitation indépendante porte les indications suivantes : U = 240 V, I
= 35 A, P = 7 kW, n = 800 tr/min.
Calculer (à la charge nominale) :
a. Le rendement du moteur sachant que les pertes Joule inducteur sont de 150 watts.
b. Les pertes Joule induit sachant que l’induit a une résistance de 0,5 .
c. La puissance électromagnétique et les pertes « constantes ».
d. Le couple électromagnétique, le couple utile et le couple des pertes « constantes ».

Exercice 9 :
Un moteur à courant continu à excitation indépendante et constante a les caractéristiques suivantes : induit
(U = 160 V, R = 0,2 ). La f.é.m. E du moteur vaut 150 V quand sa vitesse de rotation est n = 1500 tr/min.
a. En déduire la relation entre E et n.
b. Déterminer l’expression de I (courant d’induit en A) en fonction de E.
c. Déterminer l’expression de Tem (couple électromagnétique en Nm) en fonction de I. En déduire
que : Tem = 764 – 0,477n
On néglige les pertes collectives du moteur. Justifier qu’alors :
d. Tu (couple utile) = Tem
e. Calculer la vitesse de rotation du moteur à vide.
Le moteur entraîne maintenant une charge dont le couple résistant varie proportionnellement avec la vitesse
de rotation (20 Nm à 1000 tr/min).
f. Calculer la vitesse de rotation du moteur en charge :
- par une méthode graphique
- par un calcul algébrique
g. En déduire le courant d’induit et la puissance utile du moteur.
Exercice 10 :
Un moteur bipolaire absorbe un courant de 40 A, sous une tension de 240 V, l'induit comporte 720
conducteurs, sa résistance est R = 0,6 Ω et il tourne à 1200 tr / min. Calculer :
a. La f.é.m.
b. Le flux utile sous un pôle.
c. La puissance électromagnétique.
d. Le couple électromagnétique.
Exercice 11 :
Un moteur bipolaire, alimenté sous une tension de 230 V est traversé par un courant d'une intensité de 50
A. L'induit comporte 620 conducteurs, il présente une résistance de 0,4 Ω. La fréquence de rotation est
égale à 1320 tr / min. Calculer :
a. La f.é.m.
b. Le flux utile sous un pôle.
c. Le couple électromagnétique.
A présent la machine fonctionne en génératrice. Le courant dans l'induit et le flux utile sous un pôle
conservent tout deux les mêmes valeurs.
d. Quelle est la nouvelle fréquence de rotation ?
e. Le moment du couple électromagnétique a-t-il changé ?
Exercice 12 :
L'induit d'une machine bipolaire comportant 1280 conducteurs actifs présente une résistance de 2 Ω entre
les balais la fréquence de rotation est de 1500 tr / min tandis que le flux utile sous un pôle vaut 4 mWb.
a. Calculer la f.é.m. induite.
La tension aux bornes de l'induit est de 110 V :
b. Montrer que la machine fonctionne en génératrice.
c. Calculer le courant traversant l'induit.
d. Calculer le couple électromagnétique.
La machine fonctionne désormais en moteur, mais, le courant, la tension et la fréquence de rotation gardent
les mêmes valeurs :

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e. Calculer la f.é.m.
f. Calculer le couple électromagnétique.
g. Calculer le flux utile sous un pôle.
Exercice 13 :
Un moteur à courant continu à excitation indépendante a pour caractéristiques: induit (U = 230 V, R = 0,5
Ω), inducteur (i = 2 A, r = 115 Ω). En charge I = 38 A, n = 1500 tr / min, Pu = 7,5 kW. Calculer :
a. La f.é.m. du moteur.
b. La puissance électrique totale absorbée.
c. Les pertes par effet Joule et la valeur globale des autres pertes.

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Universitaire de SAIDA – Dr. Moulay Tahar
Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique

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Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Chapitre 04 (partie 01):

Machines Synchrones :
Généralités sur l’alternateur triphasé.

Sommaire

Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines Synchrones 1/ 48


1. Introduction
------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------------------
- - - - - - - - - - -- Revoir les séquences vidéos associées aux phénomènes d’électromagnétisme - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -(Loi de Lenz-Faraday et loi de Laplace) - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------

2. Définition :
Les machines synchrones sont des convertisseurs électromécaniques. Elles peuvent fonctionner aussi
bien en moteur synchrone qu’en générateur synchrone (alternateur). Sur le plan industriel, ces machines
se présentent le plus souvent en systèmes triphasés (machines synchrones triphasées).
 Les alternateurs triphasés transforment l'énergie mécanique en énergie électrique avec des
puissances allant jusqu'à 1500 MW. Ils sont la source primaire de toute l'énergie électrique que
nous consommons.
 Les moteurs synchrones permettent de convertir l’énergie électrique en énergie mécanique sous
forme couple mécanique.

A noter : Dans ce cours, nous allons porter une attention particulière au fonctionnement le plus utilisé

qui est le « générateur synchrone ».

3. Principe de fonctionnement d’un alternateur :

3. 1. Production d’une force électromotrice sinusoïdale dans une bobine



Considérons une bobine plate de ns spires placée dans un champ d’induction magnétique B tournant à
la vitesse angulaire  , comme le montre la Fig. 1. Ce champ tournant pourra, par exemple, être obtenu
par la rotation d’un aimant ou d’un électro­aimant.

S N

Figure (4-1) : Bobine placée dans un champ magnétique tournant.



Soit B la valeur efficace du champ d’induction magnétique. À l’instant initial, le vecteur B a la
direction et le sens Ox, on pourra écrire à l’instant t :
d
e  ns 
dt
Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines Synchrones 2/ 48
Ou le flux d’induction (t ) à travers une spire a pour expression :

  B  nS

(t )  Bm  S  cos((t ))

où S est la section de la bobine et (t )    t .


La bobine est donc le siège d’une force électromotrice induite :
d
e  ns 
dt
Donc :
d(t )
e(t )  ns  Bm  S   sin(  t )
dt
e(t )  ns  Bm  S    sin(  t )
On a donc obtenu une force électromotrice qui est une fonction sinusoïdale du temps et que l’on peut
recueillir entre les bornes E et S. Notons qu’une période correspond à une rotation du champ magnétique
de un tour.
e(t )  Em  sin(  t )
Avec :
Em  ns  Bm  S  

e (t )

t (s )

Figure (4-2) : Exemple de tension sinusoidale monophasée.

3. 2. Principe de la production de forces électromotrices triphasées équilibrées


Considérons maintenant trois bobines identiques décalées entre elles de 120 degrés (ou de 2π/3 rad) et
soumises au même champ tournant, comme reporté sur la Fig. 2. Nous choisissons l’instant 0 au moment
où le vecteur induction forme un angle nul avec la demi-droite [Ox).

Figure (4-3): Positionnement des trois bobines soumises à un champ magnétique tournant.
Licence (L2) Chapitre 03 (P-01) : Machines Synchrones 3/ 48
La force électromotrice induite dans la bobine 1 est donc choisie comme origine des phases. Il est clair
que la force électromotrice induite dans la bobine 2 sera décalée par rapport à celle induite dans la bobine
1 de d’1/3 de tour. Celle induite dans la bobine 3 sera décalée de 2/3 de tour par rapport à la bobine 1.
À ces décalages correspondent des retards de phase de 2π/3 et de 4π/3 d’où l’expression des trois forces
électromotrices induites :
e1(t )  Em sin(t )
e 2 (t )  Em sin(t  2 / 3)
e3(t )  Em sin(t  4 / 3)

Avec :
Em  ns  Bm  S  

15
e1 (t ) e 2 (t ) e 3 (t )
10

0 t (s )
-5

-10

-15
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03

Figure (4-3) : Exemple de tensions sinusoidales triphasées.

3. 3. Les paires de pôles


Considérons, maintenant, une bobine plate de ns spires placée dans un champ d’induction magnétique

B tournant à la vitesse angulaire  , comme le montre la Fig. 3. Ce champ tournant possède 4 pôles (02
paires de pôles).

S N

S
N

Fig. 3 : Bobine placée dans un champ magnétique tournant.


À l’instant initial, le vecteur B a la direction et le sens Ox, on pourra écrire à l’instant t :
(t )  Bm  S  cos((t ))
Notons qu’une période mécanique correspond à deux périodes électromagnétiques. Donc :
(t )  2  t .

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La bobine est donc le siège d’une force électromotrice induite :
d
e  ns 
dt
Donc :
e(t )  ns  Bm  S  2  sin(2  t )
Ou
e(t )  Em  sin(2  t )
Avec :
Em  ns  Bm  S  2
Si on pose   2 , on peut écrire :
e(t )  Em  sin(  t )
Avec :
Em  ns  Bm  S  

Les trois forces électromotrices induites :


e1(t )  Em sin( t )
e 2 (t )  Em sin( t  2 / 3)
e3(t )  Em sin( t  4 / 3)

Avec :
Em  ns  Bm  S   ,
  2

D’une manière générale, les trois forces électromotrices induites :


e1(t )  Em sin( t )
e 2 (t )  Em sin( t  2 / 3)
e3(t )  Em sin( t  4 / 3)

Avec :
Em  ns  Bm  S   ,
  p

Bm : Induction maximale par pôle,


S : Section de la bobine (d’une spire),
 : vitesse de rotation des aimants permanents en tr/s.
 : vitesse de rotation électrique en tr/s (   p ).
p : Le nombre de paires de pôles des aimants permanents.

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4. Constitution d’un alternateur triphasé

4.1 Le stator (induit):


L'induit est la partie fixe de l'alternateur c'est-à-dire le stator. L'induit est composé de ( 3  p ) bobines
2
décalées entre-elles de .
3 p
4.2 Le rotor (inducteur):
a) Définition : l'inducteur est la partie tournante de l'alternateur c'est-à-dire le rotor. Pour que
l'alternateur puisse fonctionner, il faut que le rotor se comporte comme un aimant. Ainsi, l'inducteur est :
 soit un aimant permanent, on parle alors d’un rotor brushless.
 soit un électro-aimant alimenté en courant continu, on parle dans ce second cas de rotor bobiné.

Remarque : Nous étudierons dans ce cours le cas d’un alternateur à rotor bobiné. Le cas de

l’alternateur brushless correspondra à une simplification de ce cas général.

Le courant inducteur est aussi appelé courant d’excitation, et la création du champ d’induction
magnétique est aussi appelée excitation de la machine. Enfin, de par son principe de fonctionnement, le
rotor (inducteur) est aussi appelé roue polaire.

Remarquons qu’un rotor bobiné doit être alimenté en courant alors qu’il est en mouvement : on sera ici
aussi confronté au problème du collecteur et des balais, avec toutes les conséquences qu’ils impliquent.

b) type de rotor :
Les rotors sont à pôles saillants ou à pôles lisses selon qu'ils sont entraînés à basse vitesse par des
turbines hydrauliques ou à haute vitesse par des turbines à vapeur.

Figure (4.*) : Rotor à pôles lisses. Figure (4.*) : Rotor à pôles saillants

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a.1) Rotor à pôles lisses : Les turbines à vapeur tournent toujours à haute vitesse : 3600 tr/min ou 1800
tr/min sur les réseaux à 60 Hz, et 3000 ou 1500 tr/min sur ceux à 50 Hz. Par conséquent, les alternateurs
qu'elles entraînent comportent 2 ou 4 pôles seulement ; on les désigne sous le nom de turbo-alternateurs.
Leur rotor a une forme cylindrique, car les pôles sont formés en plaçant des bobines dans des encoches
taillées dans la masse même du rotor (Fig . 4-*) . Les forces centrifuges intenses dues à la haute vitesse
de rotation imposent une limite au diamètre du rotor ; comme, d'autre part, les grandes puissances (500
MW à 1500 MW) nécessitent un gros rotor, on est obligé de lui donner une forme très allongée (Fig . 4-
*) .

a.2) Rotor à pôles saillants : Afin d'extraire la puissance maximale de la chute d'eau, les turbines
hydrauliques des centrales à basse et à moyenne chutes d'eau tournent toujours à basse vitesse : entre 50
et 300 tr/min. Comme les alternateurs sont raccordés directement aux turbines et puisqu'une fréquence de
60 Hz (ou 50 Hz). Lorsque la charge triphasée n'est pas équilibrée, l'enroulement amortisseur tend
également à combattre le déséquilibre des tensions induites dans le stator et à maintenir une forme d'onde
sinusoïdale à ses bornes

5. Le nombre de paires de pôles :


La machine synchrone est une machine à champ magnétique tournant qui présente (2  p) pôles
magnétiques au rotor ainsi qu'au stator. ( p ) représente le nombre de paires de pôles ( p pôles nord et p
pôles sud). La vitesse de rotation n du rotor dépend directement de la fréquence f de la tension
d'alimentation, on parle de vitesse de synchronisme1.
 p
Dans un alternateur synchrone, la vitesse de rotation n , le nombre de paires de pôles p et la fréquence f
des tensions et des courants induits sont liés par la relation :
La relation entre f [ Hz ] et n [tr / s ] est :

f  p n
Avec
n : Vitesse de rotation en [ tr / s ].
f : Fréquence en [ Hz ].

p : Nombre de paires de pôles.

 
[ rd / s ]  p

   f
n[tr / s ]   
1

 2 p  2 p
  f
 N [tr / mn]  60  60
 2 p
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Si la fréquence f  50Hz , les vitesses synchrones possibles sont :
p n [tr / s ] N [tr / mn ]

1 50 3000
2 25 1500
3 16,67 1000
4 12,5 750

6. Symboles électriques
Les symboles électriques, normalisés, utilisés pour représenter un alternateur synchrone triphasé à rotor
bobiné sont reportés sur la Fig. 6. Remarquons que l’inscription GS dans l’induit signifie génératrice
synchrone, et que le symbole − dans l’inducteur signifie courant continu.

MS
3~

Inducteur (Rotor) Induit (Stator)

Fig. 6 : Symboles électriques d’un alternateur synchrone triphasé à rotor bobiné.

7. La plaque signalétique (Fonctionnement nominal)


Selon les normes internationales, les grandeurs indiquées sur la plaque signalétique d’un alternateur
sont :
 La puissance apparente nominale S n .
 La valeur nominale U n de la tension fournie à la charge.

 La fréquence nominale f d’utilisation de l’alternateur.

 La vitesse nominale N d’entraînement de la roue polaire.

La plaque signalétique permet de calculer rapidement les grandeurs n’y figurant pas à l’aide de la
relation :
Sn  3  U n  I n

Exemple :
Une machine synchrone triphasée, dont les enroulements statoriques sont couplés en étoile, a les
caractéristiques nominales suivantes : 23 kVA, 127/220 V, 1500 tr/mn, 50 Hz. Interpréter ces grandeurs.

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Solution :
Donc :
 Sn  23 kVA : puissance apparente nominale.

 Vn /U n  127/ 220 V : tensions nominales simple et composée.

 N  1500 tr / mn : vitesse nominale d’entraînement de la roue polaire.

 f  50 Hz : fréquence nominale de fonctionnement.

Ce qui donne un courant nominal statorique :


Sn Sn 23000
In     60,36 A
3U n 3Vn 3  220

8. Expressions des f.é.m à vide


On montre que :
Eˆ  Kb  p  ns     u
Ou en valeur efficace :

E  2.22  K b  ns  f   u
2


E0  K b  f  nc   u
2
ou

E0  K b  f  nc  B  S
2
Avec:
p nombre de paires de pôles,
n fréquence de rotation en [rd / s ] ,

ns nombre de spires correspondant à une phase,

nc nombre de conducteurs correspondant à une phase nc  2ns ,


u flux utile (maximal) embrassé par une spire.
Kb Facteur de bobinage, constant pour un alternateur donné, tel que Kb  Kd  Kr  Ki
Kd facteur de distribution, toujours inférieur à l’unité.
Kr facteur de raccourcissement, toujours inférieur à l’unité.
Ki facteur d’inclinaison, toujours inférieur à l’unité.

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9. Essais des alternateurs
 Essai à vide : on fait varier le courant d ‘excitation J, et on relève la caractéristique à vide E (J),
pour une vitesse de rotation sensiblement égale à la vitesse nominale.
 Essai en charge : on relève la caractéristique V(J) pour un courant induit constant, une vitesse de
rotation sensiblement égale à la vitesse nominale et un cos  constant.
 Essai en court-circuit : on fait varier le courant d’excitation J, et on relève la caractéristique
Icc (J) pour une vitesse de rotation sensiblement égale à la vitesse nominale.

a) Essai à vide
Description
L’alternateur fonctionnant à vide (sans charge), on fait varier le courant d’excitation et on relève la f.é.m.
à vide correspondante. Le circuit statorique étant couplé en étoile.
Montage expérimental :

J MS 3~
A
+
V U0

N=Nn
L+ A1
A A
+ A
Ie Ia

V U V MCC
I
E1 E2 a
-
A2

Figure (4-*) : Schéma électrique de connexions


du relevé de la caractéristique à vide d’un alternateur triphasé.

Réalisation de l'expérience :
1. La vitesse de la roue polaire doit être ajustée et maintenue à la vitesse nominale pendant toute la
durée de l’essai (essai à vitesse constante).

2. Les mesures de la tension à vide U0 (U0 = 3 E0) aux bornes de l'induit de l'Alternateur doivent être
effectuées pour des valeurs du courant d'excitation J allons de 0 à deux fois le courant nominal
d’excitation.

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Tableau de valeurs :
Alternateur triphasé. …… kW

J (A) 0 0.1 Jn 0.2 Jn 0.3 Jn 0.4 Jn 0.5 Jn 0.6 Jn 0.8 Jn 1.0 Jn 1.2 Jn

J (A) …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

E (V) …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

Représentation graphique :

La représentation de la tension E0 en fonction du courant d'excitation J est donnée par la figure ci-
dessous.

Figure (4-*) : Exemple de la caractéristique à vide d’un alternateur triphasé.

Analyse et interprétation des résultats :


 Lorsque le courant d'excitation est nul (0 mA), aucune tension n'apparaît à la sortie de l'alternateur,
puisque le champ magnétique est lui aussi nul.
 Lorsqu'on augmente graduellement le courant d'excitation, on remarque une augmentation
proportionnelle de la tension de sortie jusqu'à atteindre une valeur de 180 V.
 Ensuite, l'augmentation de la tension est plus lente malgré l'augmentation du courant d'excitation.
Ce phénomène est causé par la saturation magnétique de l'acier qui constitue le noyau de
l'inducteur.
 Lorsque le courant d'excitation atteint 100 milliampères (100 mA), la tension de sortie atteint la
valeur nominale de 240 V. Si l'on double le courant d'excitation à 200 mA, on obtient une tension
de sortie de 300 V, soit une augmentation beaucoup plus faible que précédemment.
Dans la pratique toutefois, l'alternateur est branché à une charge et ne tourne pas à vide. Pour comprendre
son comportement dans une telle situation, on doit analyser sa caractéristique en charge.

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b) Essai en court-circuit
Description :
Pour l'essai en court-circuit, il faut travailler avec des courants d’excitation très faibles et veuillez à ne
pas dépasser le courant induit nominale.

Montage expérimental :
On reprend le montage précédent, et on remplace le Voltmètre par un Ampèremètre.

J MS 3~
A
+
A Icc

N=Nn
L+ A1
A A
+ A
Ie Ia

V U V MCC
I
E1 E2 a
-
A2

Figure (4-*) : Schéma électrique de connexions


du relevé de la caractéristique en court-circuit d’un alternateur triphasé.

Réalisation de l'expérience :

Brancher le circuit après vérification et autorisation du professeur et effectuer les essais suivants.
1. Mettre le moteur à courant continu en marche avec l'interrupteur K1, puis ajuster sa vitesse de
rotation à 1500 tr/mn et maintenir cette vitesse constante pendant toute la durée des essais.
2. L'interrupteur K2 étant ouvert, mesurer le courant circulant dans une phase de l'induit de
l'Alternateur.
3. Fermer l'interrupteur K2 et Régler sur les valeurs demandées dans le tableau ci-dessous, le courant
d'excitation Ie.
4. Mesurer le courant de court-circuit circulant dans une phase de l’induit de l'Alternateur ainsi que la
tension d'excitation Ue.
5. Reporter les valeurs mesurées dans le tableau de valeurs suivant.

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Tableau de valeurs :

Alternateur triphasé. …… kW

J (A) 0 0.1 Jn 0.2 Jn 0.3 Jn 0.4 Jn 0.5 Jn 0.6 Jn 0.8 Jn 1.0 Jn 1.2 Jn

J (A) …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

Icc (A) …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

Ve (V) …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

Re () …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

Représentation graphique :

On représente la tension Icc en fonction du courant d'excitation Ie.


Icc

In

Figure (4-*) : Exemple d’une caractéristique de court-circuit d’un alternateur triphasé.

Analyse et interprétation des résultats :


 La caractéristique en court-circuit est sensiblement une droite passant par l’origine ;elle est
indépendante de la vitesse

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c) Essai en charge
Description :
L’alternateur est entraîné à sa vitesse de rotation N et excité par le courant d’excitation J . Le courant
d'excitation J produit le flux  , lequel engendre la tension E . Si l’induit est branché sur une charge
triphasée équilibrée, il délivre un courant induit I , qu’on appelle courant induit (dans la figure
I  Ia  Ib  Ic ). Enfin, la tension V aux bornes du stator (induit) de la génératrice dépend de la valeur

de E et du courant I tiré par la charge.

Montage expérimental :
U
V
J MS 3~ I cos 
A
A Ph

VDC

A1 N=Nn

MCC
I

A2

Réalisation de l'expérience :
Brancher le circuit après vérification et autorisation du professeur et effectuer les essais suivants.
1. Mettre le moteur à courant continu en marche avec l'interrupteur K1, puis ajuster la vitesse sa
rotation à 1500 tr/mn et maintenir cette vitesse constante pendant toute la durée des essais.
2. Fermer l'interrupteur K2 et ajuster le courant d'excitation sur sa valeur nominale et maintenir cette
valeur constante pendant toute la durée des essais.
3. Régler sur les valeurs demandées dans les tableaux ci-dessous, le courant et la tension fournis.
4. Reporter les valeurs mesurées dans le tableau de valeurs suivant.

Tableau de valeurs :
 Facteur de puissance unitaire.
I = I(nom) et cos  = 1

J (A) 0 0.1 Jn 1.2 Jn 0.4 Jn 0.6 Jn 0.8 Jn 1.0 Jn 1.2 Jn

J (A) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….


U (V) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….
V (V) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….

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 Facteur de puissance arrière 0,8.
Alternateur triphasé …….. kW
I = I(nom) et cos  = 0.8 AR

J (A) 0 0.1 Jn 1.2 Jn 0.4 Jn 0.6 Jn 0.8 Jn 1.0 Jn 1.2 Jn

J (A) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….


U (V) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….
V (V) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….

 Facteur de puissance avant 0,8.


Alternateur triphasé …….. kW
I = I(nom) et cos  = 0.8 AV

J (A) 0 0.1 Jn 1.2 Jn 0.4 Jn 0.6 Jn 0.8 Jn 1.0 Jn 1.2 Jn

J (A) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….

U (V) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….


V (V) ……. ……. ……. ……. ……. ……. ……. …….

Représentation graphique :

Figue (4-12) : exemple d’une caractéristique externe d’un alternateur triphasé.

Analyse et interprétation des résultats :


 La tension de sortie d'un alternateur n'est pas constante; elle varie en fonction de la charge qui lui
est imposée. C'est pourquoi on régule la tension de sortie en exerçant un contrôle sur le courant
d'excitation. Cette action est réalisée en agissant sur le rhéostat de champ.

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 En observant la figure ci-dessus, on peut conclure que le facteur de puissance (cos ) modifie les
caractéristiques électriques d'un alternateur.

Remarque :
Le comportement d'un alternateur dépend de la nature de la charge qu'il alimente. On distingue quatre
sortes de charges :
 charge résistive.
 charge inductive.
 charge capacitive.
 réseau infini.

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Universitaire de SAIDA – Dr. Moulay Tahar
Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Chapitre 04 (partie 02):

Machines Synchrones :
Circuit électrique équivalent d'un alternateur triphasé

Sommaire

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Universitaire de SAIDA – Dr. Moulay Tahar
Faculté de Technologie
Département d’Electrotechnique

Niveau : 2 Année TC Electrotechnique


Matière : Electrotechnique Fondamentale II

Chapitre 04 (partie 03):

Machines Synchrones :
Généralités sur les moteurs synchrones triphasés

Sommaire

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