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Union-Discipline-Travail

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE -------------------------
SCIENTIFIQUE

UFR : SHS

DEPARTEMENT : GEOGRAPHIE Année Universitaire : 2020-2021

-------------------------
NIVEAU : MASTER 1

EPISTEMOLOGIE DE LA GEOGRAPHIE

ETUDIANTS:

➢ KOUADIO KOFFI JEAN LUC


➢ YAO KONAN LAURENT
➢ AMON KOUAMETCHE JEAN-JACQUES ENSEIGNANT:
➢ KONAN N’GUESSAN ANGE PRIVAT
PROF BIPKO CELINE
SOMMAIRE

INTRODUCTION ............................................................................................................................ 4

1 APPROCHE HISTORIQUE DE LA GEOGRAPHIE ............................................................. 5

1.1 La géographie Antique ...................................................................................................... 5

1.2 La géographie moderne ou classique................................................................................. 5

1.2.1 L’école Française ....................................................................................................... 7

1.2.2 L’école Allemande ..................................................................................................... 7

1.2.3 L’école Américaine .................................................................................................... 7

1.3 La nouvelle géographie ..................................................................................................... 8

1.3.1 Le néopositivisme et l’analyse spatiale ...................................................................... 8

1.3.2 Le critico-radicalisme ................................................................................................. 9

1.3.3 Le comportementalisme ............................................................................................. 9

1.3.4 Structuralisme et systémisme ................................................................................... 10

2 Les outils spécifiques utilisés en géographie ......................................................................... 10

2.1 L’œil ................................................................................................................................ 10

2.2 La carte ............................................................................................................................ 11

2.3 Le tableau statistique ....................................................................................................... 11

2.4 Les traitements graphiques .............................................................................................. 11

2.5 La photo-interprétation .................................................................................................... 11

3 Les méthodes qui ont permis de construire l’histoire géographique ...................................... 12

3.1 Le déterminisme .............................................................................................................. 12

3.2 Le possibilisme ................................................................................................................ 12

3.3 Le probabilisme ............................................................................................................... 13

3.4 L’induction ...................................................................................................................... 13


3.5 Déduction......................................................................................................................... 13

3.6 Les théories et modèles en géographie ............................................................................ 14

CONCLUSION .............................................................................................................................. 16

BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 17
INTRODUCTION

La géographie est une science complexe. Science de la différentiation de l’espace, pour certains,
sciences des relations hommes-milieux pour d’autres, Quoi qu’il en soit, c’est une discipline qui
affirme son statut scientifique en intégrant l’héritage de ses pratiques antérieures (Bipko,2021).
On part donc de la prémisse que tout géographe qui veut connaitre son domaine doit se soumettre
à un examen de conscience épistémologique (Aloko N’Guessan,2008-2009). Comme le témoigne
Aloko, La géographie figure parmi les sciences qui ont une histoire très chargée et ce du fait des
courants de pensées, des méthodes et outils qu’elle a connu au fil du temps. En effet la
géographie, science depuis l’Antiquité devenant un métier au XXe siècle, est une science qui
décrit, analyse et fait la synthèse des données naturelles et humaines d’un espace géographique,
grâce à des méthodes rigoureuses. Elle met ce savoir au service de l’action car « toute bonne
étude géographique est susceptible d’apporter une information, donc d’être utilisable » (Beaujeu-
Garnier, 1975, in Robic et al., 2011, p. 315). La géographie a connu donc à cet effet un essor
remarquable, les méthodes de recherches se sont multipliées, elle est arrivée de nos jours étant
difficile de la reconnaitre en tant que sciences de ses fondateurs. Une épistémologie claire et
tenante est donc impérative compte tenu de tous ces changements qui s’imposent afin de se faire
une idée claire de cette science.

Le présent exercice fera d’abord le point sur l’évolution historique de la géographique par la suite
parlera des différents outils utilisés pour faire de la géographie et terminerons enfin par les
différentes méthodes qui ont marqué l’évolution de la science géographique.
1 APPROCHE HISTORIQUE DE LA GEOGRAPHIE
1.1 La géographie Antique

Le bilan de la géographie antique n’est pas négligeable, et son influence s’est étendue jusqu’au
XVIème siècle. Les Grecs sont la première civilisation connue pour avoir étudié la géographie, à
la fois comme science et comme philosophie (Wikipedia,2020). Thalès de
Milet, Hérodote (auteur de la première chorographie), Ératosthène (première carte
du monde connu – l'écoumène –, calcul de la circonférence
terrestre), Hipparque, Aristote, Ptolémée ont apporté des contributions majeures à la discipline.
Les Romains ont apporté de nouvelles techniques alors qu'ils cartographiaient de nouvelles
régions.

Pour les grecs, le mot géographie désignait avant tout la cartographie ; il englobait l’art de dresser
les cartes et les bases de cet art, l’astronomie, la géodésie, et, par extension les éléments naturels
de la surface du globe à peu près notre géographie générale, surtout les climats, l’océanographie,
la séismicité et le volcanisme (André Meynier, p128)

Ces précurseurs développent quatre branches de la géographie qui vont perdurer jusqu'à
la Renaissance :

• Découvrir et explorer les continents ;


• mesurer l'espace terrestre (géodésie);
• Situer la Terre dans les systèmes astronomiques (cosmographie) ;
• representer l'espace terrestre (cartographie).

Dans l’ensemble, la géographie antique s’oriente vers les voyages,récits,cartes,mesures


découvertes, l’essentiel de ce qui permet de connaitre le bassin méditerranéen.

1.2 La géographie moderne ou classique

La géographie classique prolonge celle des fondateurs Allemands : Carl RITTER et Von
HUMBOLT(Daniel Iosif, p5). Cette géographie Allemande de l’époque était une géographie issue
des sciences naturelles. C’est la raison principale pour laquelle la géographie de cette époque, bien
que s’intéressant à la relation homme-milieu, se pense comme une science naturelle. En effet, la
géographie classique se définit d’une part comme l’étude des relations homme-milieu avec comme
concepts centraux le milieu, la sédentarisation des sociétés à travers leur adaptation complète dans
le milieu, le mode de vie et d’autre part comme l’études des paysages.

Ratzel (1844-1904), influencé par les naturalistes et inspiré du darwinisme, s'interroge sur le poids
de l'environnement, introduit le conditionnement du milieu et l'effet de friction de la distance qui
gêne le mouvement des hommes, des idées et des techniques. Un parti pris pour
l'environnementalisme et le déterminisme. Vidal de la Blache, historien de formation et de goût,
développe le concret qui consiste à décrire, définir et expliquer. Il met l'accent sur les genres de
vie, s'inspire des travaux de Ratzel tout en mettant en place le possibilisme pour remplacer
l'environnementalisme. Il met en place l'école de la géographie régionale que ses élèves vont
développer et donne à la géographie humaine comme objet l'étude des rapports homme-milieu d'où
va naître la géographie régionale. La question de base pour de la Blache était "comment l'espèce
humaine est-elle répartie sur la surface terrestre". Cette problématique évolutionniste se trouve
enrichie par les apports de l'organisation spatiale, l'intérêt porté à l'homme-habitant. Le
possibilisme donne place aux adaptations de l'homme mais donne à la discipline une position
particulière en étudiant le particulier et les particularités. En revanche avec l'impérialisme, se
développa une géographie à travers les sociétés de géographes et les officiers coloniaux, les
diplomates et les chambres de commerce qui financent souvent les missions. La connaissance de
la terre est devenue payante et fut marquée par ces préoccupations. C'est l'ère de la géographie
économique coloniale avec des géographes comme DUBOIS, DEMANGEON. A ce niveau, la
géographie est-est considérée comme l'étude des interactions des hommes et du milieu ou celle de
la différenciation régionale ou enfin l'analyse du paysage.

Descriptive, attachée à l'analyse de l'influence du milieu physique sur l'homme, sa répartition et ses
adaptations, la géographie moderne faisait la part belle aux sociétés traditionnelles jusqu'aux
années 1950. Sa démarche était de Situer, Décrire et Expliquer le monde. Cela permet le
développement de plusieurs écoles de géographie dans le monde et surtout dans les grandes
puissances plongées dans la conquête de nouveaux territoires. Ainsi, trois écoles de géographie se
sont développées dans le monde.
1.2.1 L’école Française

L'école française aussi surnommée école Vidalienne s’est développée en France dans la première
moitié du XIXe siècle. Cette école se fait connaître à travers les études de Vidal de la Blache et ses
élèves, qui privilégies l'interprétation génétique et la différenciation régionale, le rapport homme
milieu (Blache, 1913, p. 290). Vidal de La Blache introduit le concept de genre de vie synthétise
la notion de région naturelle des géologues, celle de région historique des historiens et la centralité
des économistes. Les théories implicites de la géographie classique se résument à
l'environnementalisme et au possibilisme qui font de la géographie une science naturelle de
différenciation. (1895, Atlas général).

Au début du XXe siècle, la géographie devient une discipline intégrale de la terre. Mais, cette
géographie se veut surtout régionale puisqu’elle explique la répartition des hommes par la prise en
compte des éléments physiques et détaille les organisations sociales à travers de longues
descriptions littéraires. Pour clore, il serait important de préciser que l’école française se développa
dans d'autres pays comme l'Angleterre qui se rapproche de l'école régionale française les Pays Bas
en développent l'aspect social, l'Espagne, le Portugal, l'Amérique Latine, l'Afrique, le monde
méditerranéen. En Italie et en Roumanie on a une interférence des écoles allemande et française,
avec un souci plus grand pour les voyages et la cartographie, la dimension stratégique en Italie

1.2.2 L’école Allemande

L'école allemande est considérée comme la rivale de l'école française. Le paysage ou Landschaft
en Allemand est la notion centrale de cette école. On parle d'unités culturelles et paysagères et du
rôle des traditions rurales tout en poursuivant le même rôle civique. Pour l’école Allemande, le
géographe doit être un homme de terrain pour comprendre. Ainsi, l'enracinement au milieu et les
dérives nationalistes n'ont pas été étrangères à cette géographie à travers le Lebenschraum ou
espace vital. L'école allemande est dominante en Europe centrale et orientale, au Moyen Orient et
au Japon.

1.2.3 L’école Américaine

L'école américaine a été découverte après le second conflit mondial et on a deux écoles : celle du
Middle West qui privilégie la différenciation spatiale avec la rigueur méthodologique et
l'explication fonctionnelle l'ouvrant au raisonnement économique. La seconde est celle de Carl
Ortwin Sauer à Berkeley qui ajoute à la rigueur méthodologique, l'intérêt au paysage,
l'interprétation anthropologique et historique : c'est la dimension culturelle. Ces géographes,
soucieux de la collecte de l'information et des outils d'analyse, s'appuient sur les travaux des
naturalistes et sociologues dont ceux de l'école de Chicago qui fonde l'écologie urbaine dans les
années 1920. Ils découvrent, au-delà de la description des paysages, le rôle de l'anthropologie
culturelle, l'essentiel est de saisir comment les groupes utilisent le milieu pour produire, construire
et circuler. Aucun déterminisme dans cette analyse proche de Sorre et Gourou mais plus de rigueur
dans l'évaluation des rapports homme-milieu. G White, par ses travaux sur les risques naturels liés
à la surexploitation humaine traduit l'aboutissement de cette géographie, encore peu lue en Europe.
L'école américaine se diffuse dans le monde anglo-saxon, l'Europe du Nord et au Brésil.

1.3 La nouvelle géographie

Après la seconde guerre mondiale, on découvre qu’il y a plusieurs géographies nées et


développées à l’intérieur de cadres nationaux fermés. La prééminence des USA, à l’échelle
mondiale, va marquer la Géographie par l’apport anglo-saxon notamment par l’approche
néopositiviste, la finalité pragmatique et la dimension méthodologique. L’homme d’action se
veut le maître de son espace et non plus son produit corrélatif, il va devenir au centre de la
problématique géographique même si la nature de l’espace va changer au fil du temps. Ce
renouveau est venu de monde anglo-saxon dont le foyen principal se situe aux USA avec la
synergie de géographes scandinaves (notamment Hägerstrand, Bunge) et anglais (surtout Chorley
et Haggett) qui ont travaillé aussi aux USA dans les années 1960. Des géographes français ont été
aussi impliqués mais leur influence est restée limitée14 dans un contexte qui n’était pas encore
favorable

1.3.1 Le néopositivisme et l’analyse spatiale

Le néopositivisme, la démarche hypothético-déductive et l’analyse spatiale sont de mise. La


primauté de dimension économique justifie l’allocation spatiale selon l’utilité ou le profit, tout a
une fonction. Le néo-positivisme, la quantification libèrent la géographie du carcan déterministe
écologique et ouvre la porte à la géographie scientifique : quantitative, théorique, déductive et
modélisatrice, elle devient plutôt « la science de l’interaction spatiale » selon Ullmann (1941) ; le
lien vertical écologique (déterministe puis possibiliste) donne lieu au lien horizontal entre les
espaces (Gottmann J 1966)15. L’espace remplace le milieu, la déduction remplace l’induction dans
la plupart des travaux, l’espace se démultiplie et la géographie régionale, considérée jusqu’à alors
comme le terme de toute recherche académique devient de plus en plus une étude de cas pour
vérifier une hypothèse ou analyser une problématique bien définie, explicite cette-fois et vérifiable.
La science remplace l’étude ou l’analyse, termes trop génériques et peu rigoureux, à la recherche
de l’ordre16 ; la Géographie se définit à la fois par son objet et la question qu’elle pose à la
réalité17. Il se trouve qu’il y a souvent une confusion entre objet et méthode, cette dernière a servi
parfois à définir l’objet18 ? Cette Géographie spatialiste, où l’espace est une étendue matérielle
neutre sans feedback de retour et l’homme est maître triomphant de la nature, va montrer très
rapidement ses limites. Les échecs de nombreuses expériences, de par le monde, ont montré à la
fin des années 1970, les limites d’une telle problématique spatio-fonctionnaliste qui évacue la
dimension socio-politique qui va être au centre de la problématique critico-radicale où l’espace est
un produit de la société et un enjeu des acteurs. La tâche centrale était d’élucider plutôt le « qui »
pour comprendre ensuite le « pourquoi » des configurations spatiales beaucoup plus que le «
comment » qui reste incontournable mais contribue souvent à justifier le statu quo.

1.3.2 Le critico-radicalisme

Le renouveau va venir paradoxalement du monde libéral anglo-saxon, à travers la Géographie


critique-radicale. L’ordre spatial établi n’est qu’une possibilité réalisée parmi d’autres potentielles.
L’organisation spatiale de la Tunisie ou de Tunis n’est qu’une parmi tant d’autres possibles, elle
n’est pas l’unique. La société organise son espace à son image qui contribue à son tour à la modeler
à travers les contraintes, les potentialités et les choix opérés. La Géographie va privilégier la
dimension socio-politique et l’importance des acteurs pour comprendre les choix opérés et les
inégalités spatiales (Harvey D 1972), L’espace est un produit social dans le sens matériel et idéel,
son sens n’est intelligible qu’à travers la société qui l’a produite. L’individu est resté jusqu’ici le
parent pauvre, le comportementalise va s’en charger.

1.3.3 Le comportementalisme

Avec la montée de l’individualisme, la revanche de l’individu va être prise avec l’ouvrage de K


Lynch (L’image de la cité) en 1960 et celui de Moles et Rohmer en 1972 (La psychologie de
l’espace) qui montrent la centralité de la dimension subjective de l’espace qui plutôt relatif,
subjectif. Chacun a son espace, l’espace matériel absolu n’existe pas, il le construit, s’y projette et
s’y enferme parfois par souci de facilité, d’autodéfense ou de friction spatiale. Le
comportementalisme (behaviorisme) fait que le sujet est au centre à travers la perception, la
représentation et l’image mentale, la décision et le comportement, il constitue le nœud de toute la
structuration spatiale et sa dynamique. L’espace est constamment informé- Il est ce que l’homme
ou la société y voit, mais cet espace aussi bien physique qu’idéel n’est-il pas structuré en réalité
par une logique que le dépasse au même degré que l’homme ?

1.3.4 Structuralisme et systémisme

La complexité organisatrice L’apport du structuralisme au cours des années 1950-60 et du


systémisme, notamment au début des années 1970 (De Rosnay J 1975) vont bousculer encore les
idées reçues. Le structuralisme considère que tout est structuré, l’individu n’est important qu’en
tant qu’élément constitutif de structures fonctionnelles, hiérarchiques et spatiales qui expriment
l’ordre et assurent la permanence. La finalité de l’analyse géographique serait de dévoiler ces
structures cachées et/ou voilées, ce qui est constant et invariable : structure spatiale,
morphologique, agraire, urbaine, régionale… La Géographie doit s’intéresser ainsi au constant
qui fonde l’ordre spatial beaucoup plus qu’au variable. Mais la réalité est plus complexe et se
trouve organisée en systèmes : des entités individualisées régies par des interactions dynamiques
dont la finalité est la reproduction et le développement et qui transcendant les structures mêmes
(Belhedi 1978, De Rosnay J 1975, Germond Y 1986, Dauphiné). La problématique systémique
intègre toutes les précédentes et les différentes démarches (inductive, déductive, dialectique) mais
nécessite la prise en compte de toutes les relations dans le système ce qui rebute souvent les
chercheurs isolés mais les progrès des outils modernes d’analyse sont susceptibles de venir sur
ces difficultés (Analyse de données, SIG, Systèmes experts…).

2 Les outils spécifiques utilisés en géographie


2.1 L’œil

Puisque la géographie est un récit, la description s’attache au paysage. Elle résume, sélectionne
de ce que l’on a vu. Elle n’est qu’un versant de la méthode « officielle » de la géographie
classique : le binôme description-explication. Le géographe est donc classiquement celui qui a le
« coup d’œil ». Il est le seul capable de voir ce que les autres scientifiques ne remarquent pas.
C’est bien l’œil du géographe, neutre, objectif, (scientifique ?) qui justifie la discipline.
2.2 La carte

La géographie s'exprime fondamentalement à travers les cartes. C’est la représentation d'un


espace géographique. La carte permet de transmettre des informations en les localisant dans
l'espace. (BIPKO,2020 p 8).

Elle est d’abord un outil de repérage et de prévision (pour un déplacement par exemple). Elle a
une fonction de mémorisation/description de la surface terrestre. C’est aussi un outil de travail,
une aide à la décision et à la recherche. On peut la définir comme un moyen d’information et de
communication délivrant une organisation d’informations localisées. Aucune carte n’est la
réalité. C’est toujours une « abstraction du réel perçu ». Toute carte traduit une vision subjective
du monde, une interprétation du monde. Elle est déterminée par sa problématique et ses objectifs,
par son message.

2.3 Le tableau statistique

L’importance numérique des données statistiques que l’analyse spatiale manipule l’oblige à faire
appel à des outils variés empruntés, souvent aux mathématiques, pour les traiter. Par exemple, les
calculs des densités, calcul des moyennes, de la médiane, de l’écart-type, La régression linéaire
sont des outils simples qui permettent l’analyse de l’espace. Enfin, il y a aussi des outils plus
complexes que manipule l’analyse spatiale. C’est le cas de l’analyse factorielle qui permet de
traiter un grand nombre de variables.

2.4 Les traitements graphiques

Les traitements graphiques ; les diagrammes Les traitements graphiques permettent d'analyser
commodément les données géographiques. Les traitements graphiques ou diagrammes présentent
le double avantage de mettre en forme les données et de les visualiser, ce qui est de nature à
faciliter leur exploitation par l'utilisateur.

2.5 La photo-interprétation

La photographie aérienne est une image prise à la verticale à l’aide d’une caméra spécialisée,
installée à bord d’un avion équipé pour de tels travaux. Les prises de vues aériennes sont toujours
effectuées de façon à ce que deux photographies aient un même recouvrement longitudinal et
latéral. Ces recouvrements permettent d’observer le territoire en trois dimensions, à l’aide d’un
appareil spécialisé. Le phénomène optique qui permet de voir en trois dimensions s’appelle la
stéréoscopie.

3 Les méthodes qui ont permis de construire l’histoire géographique


3.1 Le déterminisme

Théorie qui fut développée par certains géographes allemands, notamment Carl Ritter (1779-
1859) et encore plus Friedrich Ratzel (1844-1904), le déterminisme dans un sens général est une
position philosophique qui considère que tout effet a une cause ou une série de causes
identifiables et que la démarche scientifique consiste à chercher ces causes. C'est une théorie de
cause à effet : « Les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Ce postulat affirme la
prééminence des éléments comme le relief et les rythmes thermiques et pluviométriques sur
l'homme. Suivant ce regard philosophique, le milieu physique serait responsable de la survenance
des risques naturels. Cette théorie a le mérite de mettre en évidence le rapport de causalité entre
les risques et les effets induits par ces derniers.

3.2 Le possibilisme

Le possibilisme désigne, en géographie, une certaine approche des relations entre l'homme et la
nature, selon laquelle l'exploitation de l'environnement par les hommes est fonction des
techniques et des choix que ceux-ci développent. Mise en place par l'historien Lucien Febvre et
développée par le géographe Vidal de la Blache (1845-1918), fondateur de ce qu'il est convenu
d'appeler l'École française de géographie. Il s'agit d'une approche riche, fertile et de portée
toujours actuelle. (Georges Ghislain fofack,2016)

Le possibilisme s'est en premier lieu opposé au déterminisme géographique, qui postule que
l'homme est avant tout conditionné par son environnement physique. C'est plus particulièrement
la notion de « genres de vie », développée par Vidal, qui marque le passage du déterminisme au
possibilisme. Suivant le possibilisme de Vidal de la Blache, un même milieu est susceptible de
mises en valeur diverses selon les techniques de production, lesquelles sont concrétisées par les
genres de vie. Le possibilisme revient à mettre en avant l'influence prédominante de
l'environnement naturel sur l'environnement économique, social, anthropologique, voire
politique.
3.3 Le probabilisme

Le probabilisme est une doctrine de théologie morale spécifiquement catholique qui s'est
particulièrement développée au cours du XVIe siècle et du premier XVIIe siècle. Cette théologie
morale estime que « si une opinion est probable, il est permis de la suivre, quand bien même est
plus probable l’opinion opposée » selon la formulation de Bartolomé de Medina en 1577. Cette
doctrine généralement défendue par les jésuites s'opposait dans les débats théologiques
au probabiliorisme qui maintenait que moralement il fallait opter pour l’ « opinion la plus
probable». Cette doctrine de théologie morale cherche alors à définir quelle action entreprendre
quand il existe un doute sur la meilleure action à entreprendre. Plusieurs courants apparaissent
allant du courant dit laxiste au 'rigorisme' Parmi les différents courants du probabilisme citons
l'équiprobabilisme professé au XVIIIe siècle par Saint Alphonse de Liguori, docteur de l'Église,
selon lequel l'opinion la moins prudente d'un point de vue moral ne peut être suivie que si elle est
au moins aussi probable que l'opinion la plus prudente.

3.4 L’induction

La démarche inductive consiste à généraliser une série d'observations empiriques à travers une loi
ou un modèle. On observe, on localise, on dénombre, on mesure, on classe. Puis on cherche des
régularités qui permettent de faire progresser la connaissance (Claude Grasland,2001-2002).
Cette méthode, aussi appelée approche empirico-inductive, est une méthode de travail qui part de
faits, de données brutes réelles et observables, pour aller vers l’explication de celles-ci. À partir
des phénomènes particuliers observés sur le terrain, le chercheur peut comprendre un phénomène
général. On va du particulier au général (Gaspard Claude,2020). « Le mode inductif « consiste à
aborder concrètement le sujet d’intérêt et à laisser les faits suggérer les variables importantes, les
lois, et, éventuellement, les théories unificatrices » (Beaugrand, 1988, p. 8)

3.5 Déduction

La démarche déductive, au contraire, part de la formulation d'une règle, formulée sous forme
d'hypothèse, que l'on suppose avoir une portée générale. On cherche ensuite à valider ou infirmer
cette hypothèse en la confrontant à des données expérimentales (Claude Grasland,2001-2002).
Cette démarche, aussi appelée approche hypothético-déductive, est une technique qui part d’une
ou plusieurs hypothèses de travail vers l’explication de ces hypothèses. À partir d’hypothèses
générales, cette méthode permet à l’étudiant de comprendre des éléments particuliers (du général
au spécifique). La démarche déductive, aussi appelée approche hypothético-déductive, est une
technique qui part d’une ou plusieurs hypothèses de travail vers l’explication de ces hypothèses.
À partir d’hypothèses générales, cette méthode permet à l’étudiant de comprendre des éléments
particuliers (du général au spécifique). Le mode déductif, le chercheur formule d’abord une
hypothèse plus ou moins spécifique et infère logiquement à partir de cette dernière des
implications matérielles pour ensuite colliger des données et ainsi éprouver la valeur des
hypothèses. » (Balslev et Saada-Robert, 2002).

3.6 Les théories et modèles en géographie

❖ La théorie

Globalement, la théorie est acceptée comme une généralisation de la manière dans laquelle un
phénomène se manifeste. Elle répond à des questions telles que „comment” et „pourquoi”,
adressées à un phénomène ou à l’autre.

Selon K. Popper, la théorie est « un ensemble argumenté d'énoncés capables d'expliquer


déductivement un donné de l'expérience ou de l'observation » (Popper, 1978) et elle « s'élabore à
partir d'un processus de conceptualisation » (Raffestin, 1978). En géographie, une théorie est un
système conceptuel qui peut fonctionner comme un « appareil » (Raffestin, 1988) qui permet de
construire des images ; en conséquence, une telle théorie dure exactement combien résiste une
image, où l’inverse.
En géographie, la théorie, correspondant à une problématique donnée, est un ensemble cohérent
d’énoncés, ayant pour objectif de rendre compte d’une réalité géographique aussi générale que
possible. Elle se compose de postulats et d’hypothèses ayant subi avec succès l’épreuve des faits,
d’hypothèses moins souvent testées et aussi d’hypothèses nouvelles qui attendent la confrontation
avec l’observation. Le projet de la théorie est d’expliquer. (Bipko,2020)

❖ Le modèle

C’est une représentation simplifiée d’un processus, d’un système. En géographie, les modèles
sont une représentation graphique simplifiée d’un processus ou d’un système spatial. Le modèle a
un caractère très général. Il vise par sa démarche simplifiée à faciliter la compréhension et
l’évolution des différentes étapes des processus spatiaux étudiés.
Les modèles spatiaux sont des modèles qui tiennent de façon explicite de l’espace et qui sont,
comme tout modèle, une représentation simplifiée de la réalité géographique...Ils ont été conçus
par des géographes ou des non-géographes.
CONCLUSION
Comme toute science, la géographie s’est constituée progressivement, s’est faite de « révolutions
scientifiques ». Elle s’est adaptée aux mutations de la société et aux accélérations de l’histoire.
Dans son histoire, la géographie a été successivement « énumérative », « descriptive »,
« explicative » et a connu au long des siècles nombreuses démarches en fonction des besoins. La
complexité épistémologique de la géographie d’aujourd’hui est due également à tous ces
paradigmes apparus au fil du temps.

L’apparition d’une nouvelle perspective n’a pas détruit les vieilles. Par contre, elles se sont
accumulées et aujourd’hui la géographie est une discipline solide.
BIBLIOGRAPHIE

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magistral Licence 2008-2009,13p

A MEYNIER, Atlas et géographie de la Bretagne, Flammarion, 1976

BAILLY, A. 2007. Une épistémologie de la géographie appliquée. Geophilia, 79-85.

BAILLY, A. & FERRAS, R. 1997. Eléments d’épistémologie de la géographie, Paris, Armand


Colin

BEUCHER S., REGHEZZA M., 2005, La géographie : pourquoi ? Comment ? Objets et


démarches de la Géographie d’aujourd’hui, Paris, ed. Hatier

BIPKO CELINE, Epistémologie et théories en géographie, cours magistral Master 1,2020-


2021,26p

BIKPO Céline, Le rôle des outils en géographie, support de cours magistral, Licence 2, (2019-
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CLAVAL, P. 1986. L'esprit de la géographie : approche historique et logique. Revue de


géographie de Lyon, 61, 159-164.

CLAVAL, P. 2007. Épistémologie de la géographie, Paris, Armand Colin

DANIEL IOSIF,12p, pour une épistémologie de la géographie

SERGE BOURGEAT De la géographie classique aux « nouvelles géographies »,14 Septembre


2006.

Wikipédia,2020 (Histoire%20de%20la%20géographie%20—%20Wikipédia.html)

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