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L’œdème pulmonaire d’immersion

en plongée avec scaphandre : un « nouvel » élément


à intégrer dans la formation des plongeurs

Philippe HÉLIAS
Instructeur Régional Stagiaire
FFESSM - CTR Comité Régional de Guadeloupe

Année 2021
Version consolidée
Sommaire

Remerciements 3

Lexique 4

Introduction 5

1ère partie :
Description de l’œdème pulmonaire d’immersion : 6

I) Mécanismes 6
II) Causes, facteurs favorisants et circonstances de survenue 14
III) Manifestations et symptômes 17
IV) Conduite à tenir 18
V) Prévention 19

2ème partie :
Enseignement autour de l’œdème pulmonaire d’immersion dans les formations
fédérales de plongeur 25

I) Activité de découverte (Baptême, Pack découverte) 25


II) Formation des débutants (Niveau 1 et PE-12) 26
III) Formations ouvrant à l’autonomie (PA-12, PA-20 et Niveau 2) 27
IV) Formations donnant accès à la profondeur (PE-40, Niveau 2, PA-40, PE-60) 28
V) Formations ouvrant à l’autonomie sans DP (Niveau 3 ou PA-60) 30
VI) Formation au secourisme en plongée (RIFAP) 31
VII) Formation des cadres (Niveau 4 et 5, Initiateurs et MF1) 32
VIII) Formation de formateurs de cadres (TSI et MF2) 36

Tableau de synthèse des attentes sur l’OPI selon les niveaux de formation 38

Conclusion 39

Annexes 40

Bibliographie 42



2
Remerciements

À Elodie Curlier, Anne Henckes et Pierre Médalin pour les relectures et conseils sur ce
document.

À mon père, qui m’a ouvert aux bonheurs du monde sous marin.

À Sylvain Jolesse, mon premier moniteur, celui qui m’a transmis les bases avec passion.

À Pierre Médalin et Dominique Ricou, mes Maîtres, Instructeurs Nationaux, qui m’ont
initié avec brio au monde fabuleux de la pédagogie.

À mes clubs, Golden club, CPSM, Aqua Sport, CNBT, CSAG Racoon, terrains fertiles de la
passion, sources d’expériences variées et inépuisables.

À toutes mes rencontres plongistiques, pratiquants, moniteurs, élèves avec qui j’ai pu
échanger, partager et apprendre.



3
Lexique

ADD : Accident de désaturation


AINS : Anti-Inflammatoire Non-Stéroïdien
CACI : Certificat médical d’Absence de Contre-Indication
CMPN : Commission Médicale et de Prévention Nationale (de la FFESSM)
CO2 : Dioxyde de carbone
cmHg : centimètre de Mercure (unité de mesure)
CTD : Commission Technique Départementale
CTR : Commission Technique Régionale
DAE : Défibrillateur Automatique Externe
DP : Directeur de Plongée
DTR : Durée Totale de la Remontée
ECG : Electrocardiogramme
E1 : Enseignant de niveau 1 (Niveau 2 ou 3 + Initiateur)
E2 : Enseignant de niveau 2 (Niveau 4 + Initiateur ou stagiaire pédagogique)
E3 : Enseignant de niveau 3 (Moniteur Fédéral 1er degré)
E4 : Enseignant de niveau 4 (Moniteur Fédéral 2ème degré)
FFESSM : Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins
GP : Guide de Palanquée
HIA : Hôpital d’Instruction des Armées
HTA : Hypertension artérielle
mmHg : Millimètre de Mercure (unité de mesure)
MFT : Manuel de Formation Technique (sous entendu, de la FFESSM)
MF1 : Moniteur Fédéral 1er degré
MF2 : Moniteur Fédéral 2ème degré
N4-GP : Niveau 4 – Guide de Palanquée
O2 : Dioxygène
OAP : Œdème Aiguë Pulmonaire
OPI : Œdème Pulmonaire d’Immersion
PA : qualification de Plongeur Autonome
PE : qualification de Plongeur Encadré
PLS : Position Latérale de Sécurité
PMT : Palmes-Masque-Tuba (désigne une activité de nage avec ces équipements)
PSP : Plongée Sportive en Piscine (activité fédérale sujette à compétitions)
QCM : Questionnaire à Choix Multiple
RIFAP : Réaction-Intervention Face à un Accident de Plongée (qualification)
TSI : Tuteur de Stage Initiateur (qualification)



4
Introduction

L’Œdème Pulmonaire d’Immersion (OPI) est un accident rapporté pour la première


fois dans la littérature médico-scientifique en 1981 1 , ce qui en fait un phénomène
relativement nouveau, bien qu’il soit probablement aussi vieux que les premières
intrusions aquatiques de l’être humain. Il a probablement été pendant longtemps d’une
part relativement rare et d’autre part confondu avec d’autres accidents liés aux activités
subaquatiques comme la surpression pulmonaire ou l’essoufflement d’effort, voire
l’accident de désaturation cardio-pulmonaire (« chokes »).

A l’heure actuelle, l’OPI est installé dans le paysage français des accidents en plongée.
Sa fréquence réelle est difficile à estimer dans la pratique de loisir. Il constitue toutefois
15% des motifs d’évacuation vers le plus gros centre hyperbare de France à Toulon (HIA
Sainte Anne), ce qui en fait la cause la plus fréquente après les accidents de désaturation
(ADD). Il est ainsi beaucoup plus fréquent que les barotraumatismes thoraciques dans les
centres hyperbares2.

Ces chiffres ne sont toutefois pas exhaustifs. Il apparaît très probable que des
pratiquants victimes d’OPI ne parviennent pas jusqu’aux centres hyperbares, pour au
moins 2 raisons :
- des sujets peuvent être décédés avant d’être pris en charge,
- d’autres peuvent constituer des formes mineures, atténuées voir résolues à la sortie
de l’eau et, donc, ne pas être reconnus comme tels, ou être pris en charge par
d’autres filières de soins, voire non pris en charge du tout.

Parmi les décès survenant en plongée 43% sont rapportés à des problèmes cardiaques,
parmi lesquels beaucoup pourraient être liés à la survenue d’OPI3.

Dans un contexte de population plongeante vieillissante et peu active, l’OPI étant


dorénavant une pathologie identifiée et répertoriée, il y a de nombreuses raisons de penser
que sa fréquence va continuer à augmenter dans les prochaines années.

De part cette fréquence relative et sa gravité potentielle, il devient essentiel que les
pratiquants et les cadres de plongée subaquatique soient informés de manière adaptée sur
cet accident « émergeant ».

Le manuel de formation technique (MFT) de la FFESSM a introduit l’OPI dans la liste


des accidents à évoquer au Niveau 4 – GP et au Monitorat 2ème degré en 20184. Cet
ajustement du référentiel d’objectifs à atteindre est bienvenu. Cependant, sur le terrain
pédagogique, les enseignants restent relativement démunis pour aborder le sujet. Sur le
fond, l’OPI est souvent mal compris, et sur la forme, les messages à faire passer aux
pratiquants restent à élaborer.

Ce travail vise apporter une aide aux moniteurs et cadres de plongée en scaphandre,
pour assimiler ce qu’est un OPI et l’intégrer dans les formations de manière appropriée.



5
Première partie
Présentation de l’œdème pulmonaire d’immersion (OPI)
en plongée avec scaphandre

I) MÉCANISME DE L’OPI :
L’œdème pulmonaire se définit comme la présence de liquide dans les alvéoles
pulmonaires, liquide provenant d’un flux hydrique à travers la barrière alvéolo-capillaire.
Ce que le profane peut traduire par : « Les poumons se remplissent d’eau depuis l’intérieur ».
La formule a une allure grossière mais est finalement assez juste.

La membrane alvéolo-capillaire, qui sépare l’alvéole pulmonaire du capillaire


pulmonaire, est dite semi-perméable. Elle est imperméable au liquide mais perméable aux
gaz. Autrement dit, elle est de nature suffisamment fine pour laisser diffuser les gaz, mais
assez résistante pour ne pas céder à la pression et retenir les liquides et les cellules
sanguines5. Sa qualité et son altération éventuelle constituent des facteurs déterminant de
sa perméabilité.

Alvéole
pulmonaire

Barrière
alvéolo-capillaire

Sang Capillaire Sang


vicié pulmonaire régénéré

Figure 1 : Les acteurs en présence de l’OPI. L’alvéole, le capillaire, la barrière alvéolo-capillaire


et le gradient de pression (production personnelle).

Le passage de liquide à travers cette barrière, depuis le capillaire vers l’alvéole,


résulte d’une défaillance de la membrane. En immersion, cette atteinte est en grande partie
la conséquence de contraintes pressionnelles. L’augmentation du différentiel de pression
de part et d’autre de la paroi alvéolo-capillaire (gradient de pression dit « transmural »),
c’est à dire entre les pressions dans le capillaire et dans l’alvéole pulmonaire, est un
élément déterminant.



6
Quand le déséquilibre de pression de part et d’autre de la membrane alvéolo-
capillaire devient trop important, sa perméabilité augmente et de l’eau peut franchir la
paroi alvéolo-capillaire du sang vers les alvéoles et les remplir : c’est l’œdème pulmonaire.
A un degré supérieur, la barrière peut littéralement se rompre et laisser passer plasma et
cellules.

Flux d’eau
Barrière À travers
altérée la paroi

Figure 2a : Constitution de l’œdème pulmonaire. Augmentation de la perméabilité de la


barrière alvéolo-capillaire autorisant le passage de liquide. Flux d’eau à travers la paroi alvéolo-
capillaire, depuis le plasma vers l’alvéole (production personnelle).

Œdème
constitué

Arrêt des
échanges
gazeux

Figure 2b : Oedème pulmonaire constitué. Remplissage de l’alvéole pulmonaire par de l’eau, ou


éventuellement du sang. Arrêt des échanges gazeux et de l’hématose normale (production
personnelle).



7
Lorsque l’alvéole pulmonaire est comblée de liquide, les échanges gazeux, ou
hématose, s’arrêtent. L’O2 ne peut plus être absorbé par le sang et le CO2 n’est plus éliminé
vers l’alvéole. C’est ce qui va se traduire rapidement par des difficultés respiratoires chez
le plongeur. Celles-ci pourront aller de la simple gêne à la détresse suivant l’importance
des lésions et les capacités du plongeur, en s’aggravant avec la poursuite du séjour dans
l’eau.

Figure 3 : Schéma de la circulation sanguine. Extrait de : Physiologie et Médecine de la plongée.


Ecole de plongée. Marine Nationale. Imprimerie de la IIIème région – Toulon. 1977, page 35.

Le déséquilibre de pression à l’origine de l’OPI dépend de multiples facteurs


agissant notamment sur la pression dans les vaisseaux sanguins (intravasculaire) et la
pression intra-alvéolaire. Ces facteurs sont présentés dans la figure ci-dessous (figure 4).
Les variations de la pression intravasculaire peuvent notamment résulter d’évènements en
amont de la circulation pulmonaire (« pré-charge »), en aval (« post-charge ») ou
directement au niveau du capillaire pulmonaire6.



8
î pression alvéolaire
•  Effort inspiratoire
•  Gradient de pression hydrostatique
(Squeeze pulmonaire) (apnée)

ì  pression ì  pression
pré-pulmonaire post-pulmonaire
(pré-charge) (post-charge)
•  Contention hydrostatique •  Vasoconstriction
•  Vasoconstriction (froid) (HTA, stress, froid)
•  Excès d’hydratation •  Faiblesse cardiaque

Augmentation du gradient
transmural de pression

ì pression capillaire
•  Exercice intense
•  Froid
•  Stress
•  Génétique ?

Figure 4 : Facteurs influençant le gradient transmural de pression. Modifié et adapté de


Desgraz B et coll. L’œdème pulmonaire d’immersion. La Revue Médicale Suisse, 2017, page 1325.

Lors de la pratique de la plongée en scaphandre, deux facteurs essentiels


contribuent au déséquilibre de pression de part et d’autre de la paroi alvéolo-capillaire :
- l’immersion
- l’utilisation d’un appareil respiratoire (détendeur ou recycleur).



9
1) Effets de l’immersion :
L’immersion du corps humain dans un liquide modifie instantanément la
répartition du volume sanguin. La pression hydrostatique est transmise par les tissus et
réalise une véritable « contention hydrostatique ». La capacité (contenant) des vaisseaux
sanguins périphériques est réduite, créant un reflux de sang vers le thorax, augmentant la
charge de travail pour le cœur et réduisant la capacité d’expansion des poumons (voir
figure 5 ci-dessous)7.

Figure 5 : Représentation schématique de la répartition du sang dans le système vasculaire


et conséquence de l’immersion. Extrait de Castagna O. et coll. La physiologie de l’immersion :
aspects hydrominéral et thermique. Médecine et armée, 2015, page 103.

Pour bien comprendre ce phénomène, il faut considérer la structure du système


circulatoire. Pour faire simple, c’est un contenu (le sang) et un contenant (les vaisseaux
sanguins, artères et veines), auxquels il faut ajouter une pompe (le cœur). En raison de la
nature fibro-élastique des parois artérielles et veineuses qui les rend capables de se dilater
ou de se contracter selon les besoins, le contenant s’apparente à une poche souple et
relativement élastique.

En position verticale « terrestre », l’appareil circulatoire est soumis à la pesanteur et


la colonne de liquide du contenu (le sang) exerce une pression sur les parois vasculaires,
proportionnelle à la hauteur de la colonne. Cette pression tend à dilater plus ou moins les
vaisseaux en fonction de leur élasticité et de la pression exercée. On peut ainsi schématiser
l’appareil circulatoire comme sur la figure 6, ci-après.

Lors de l’immersion, la pression hydrostatique externe va s’appliquer et s’opposer


proportionnellement à celle du contenu vasculaire (voir schématisation par des croix en
figure 6). La répartition du sang va donc changer instantanément et une partie va être
« chassée » vers la région thoracique.


10
Ce volume créé une augmentation importante du retour veineux vers le cœur et une
augmentation du débit cardiaque. En termes simples, l’immersion a pour effet
d’augmenter immédiatement la charge de travail pour le cœur ou pré-charge.

Figure 6 : Représentation schématique de l’effet de la pression hydrostatique sur la


capacité vasculaire. En rouge le système vasculaire, en rose l’emplacement du coeur, en bleu le
thorax (rigide), en blanc l’abdomen (souple). Croix jaunes pour la pression dans le système
vasculaire, croix verte pour la pression atmosphérique, croix bleues pour la pression hydrostatique.
Modifié de Regnard J et Castagna O. Immersion et déshydratation, Journée des médecins fédéraux,
CMPN, janvier 2019.

A noter qu’en périphérie de la circulation, les flux hydriques sont aussi modifiés,
avec un transfert d’eau du tissu interstitiel vers le sang, majorant encore le volume
sanguin et la charge de travail pour le cœur.

Les effets du froid, des efforts et du stress vont s’ajouter à l’effet de l’immersion,
tous trois en créant une vasoconstriction périphérique, surtout artérielle (effet sur la post-
charge), qui accentue aussi le reflux sanguin vers le thorax (effet sur la pré-charge).

Le phénomène peut devenir critique, notamment quand la pression s’élève


fortement dans la petite circulation, entre les poumons et le cœur (artères et veines
pulmonaires), c’est à dire à proximité de l’appareil ventilatoire.



11
2) Effets de l’appareil respiratoire :
L’utilisation d’un détendeur ou d’un recycleur nécessite un effort inspiratoire plus
important qu’à l’air libre.

Figure 7 : illustration des obstacles mécaniques augmentant l’effort (et la dépression)


inspiratoire. Rdét = résistance liée au détendeur. Source inconnue.

Rappelons que l’inspiration résulte d’un effort musculaire qui contracte et abaisse le
diaphragme et éventuellement soulève et écarte les côtes. Ce mouvement étire les
poumons et augmente le volume intrathoracique. Il s’ensuit une dépression relative à
l’intérieur des voies aériennes inférieures qui induit un flux de gaz de l’extérieur vers
l’intérieur. Ainsi, toute inspiration implique une dépression intra-alvéolaire transitoire,
avec un gradient de pression assez faible en situation de repos à l’air libre (de l’ordre du
millimètre de Mercure).

En plongée avec scaphandre, le mécanisme du détendeur nécessite une dépression


inspiratoire relative un peu plus importante pour déclencher l’ouverture du clapet, de
l’ordre de 5 à 15 millibars (4 à 11 mmHg). Cette dépression, répétée à chaque cycle, sera
d’autant plus importante que le détendeur est réglé « dur » à l’inspiration.

En plongée avec recycleur, la dépression nécessaire à l’inspiration dépend


directement de la position du sac inspiratoire (ou faux-poumon) par rapport au thorax et
de la position du plongeur dans l’eau.

Sac ventral : Sac dorsal : Sac d’épaule : Sac latéral :


Inspiration souple Inspiration dure Inspiration et Inspiration et
Expiration dure Expiration souple expiration équilibrées expiration assez
équilibrées

Figure 8 : Influence de la position des sacs respiratoires sur le confort ventilatoire en


recycleur. Adapté et modifié de : Brun F et Bernabé P. Guide de la plongée tek, 2ème édition. GAP.
2011, page 153.


12
Si l’on considère un plongeur en position horizontale classique, dos vers le haut, un
faux-poumon situé en position dorsale (ou plus généralement en position haute) va
imposer une dépression inspiratoire plus importante (donc un effort plus important) pour
amener le mélange gazeux vers les poumons, alors qu’un faux-poumon en position
ventrale (ou plus généralement en position basse) aura une pression relative plus élevée
que les poumons eux-mêmes et nécessitera une dépression inspiratoire bien plus faible,
voire nulle8.

L’importance de la dépression inspiratoire produite pour déclencher l’apport de


gaz a un effet direct sur le gradient transmural de pression au niveau alvéolo-capillaire et
contribue à augmenter la perméabilité de la barrière9.
En outre, l’usage d’un appareil respiratoire subaquatique induit également :
- une élévation de la densité du gaz ventilé proportionnelle à la pression ambiante,
induisant des efforts ventilatoires,
- une hyperoxie relative, induisant une réaction inflammatoire et une
vasoconstriction périphérique,
- la ventilation d’un air sec et frais (en circuit ouvert), à l’origine d’une réaction
inflammatoire et d’une augmentation de la perméabilité capillaire.
Autant de facteurs soumettant la membrane alvéolo-capillaire à des contraintes
exceptionnelles5 qui la fragilise.

Il faut noter enfin que d’autres facteurs indépendants de l’immersion et du matériel


peuvent fragiliser la barrière alvéolo-capillaire : infections des poumons par un virus
(grippe, Covid…) ou une bactérie (pneumocoque par exemple), irritation par un toxique
(vapeurs chimiques, poussières, fumées…) ou un allergène (pollen ou autre).

Pression
alvéolaire faible

Barrière
altérée

Pression
capillaire élevée

Figure 9 : Synthèse des facteurs contribuant à l’apparition d’un OPI. (production personnelle)
Pression capillaire élevée = effet de l’immersion, mais aussi du froid, des effort, du stress, de
l’HTA, d’une faiblesse cardiaque …
Pression alvéolaire diminuée = effet de la ventilation sur détendeur ou recycleur (ou de l’apnée).
Barrière altérée = effet du différentiel de pression trop fort, de la densité, la sécheresse ou la
température du gaz ventilé, de l’hyperoxie, d’une infection ou une irritation préalable …


13
II) CAUSES, FACTEURS FAVORISANTS ET
CIRCONSTANCES DE SURVENUE :
Outre l’immersion, qui par définition est une condition nécessaire à la survenue
d’un OPI, cet accident n’a pas de cause unique clairement établie. En revanche, de
multiples facteurs favorisants ont été identifiés10. Pour la plongée loisir, on retiendra :

1) Le froid :
La plongée en eau froide a été reconnue comme une circonstance de survenue
fréquente dès les premières années d’étude de cet accident11. Le froid agit en créant une
vasoconstriction périphérique qui augmente d’autant plus la surcharge de travail pour le
cœur. Ce mécanisme induit par déduction un questionnement sur le rôle de la
combinaison isothermique. Les vêtements élastiques en néoprène ont un effet démontré
sur la redistribution sanguine, par compression des membres inférieurs 12 . On peut
supposer qu’une combinaison humide (incluant les semi-étanches) contribue à majorer le
risque d’OPI, d’autant plus qu’elle est serrée.

2) La profondeur supérieure à 20 mètres :


Cette situation multiplie le risque d’OPI par deux. Cela pourrait résulter de
l’augmentation de densité du gaz ventilé ou éventuellement de l’hyperoxie, sans certitude
sur le mécanisme impliqué.

3) Les efforts immédiatement avant et pendant la plongée :


Ils constituent un facteur de risque indépendant. Des OPI ont déjà été décrits lors de
nages en surface intenses chez des triathlètes et des militaires. Les mécanismes par
lesquels le risque est majoré d’un facteur 5 ne sont pas bien établis. Les hypothèses
principales s’intéressent notamment aux effets de l’effort sur la pression artérielle
pulmonaire (petite circulation droite, voir figure 3).

4) Le stress :
Bien que non identifié formellement comme un facteur de risque d’OPI dans la
seule étude cas-témoin disponible sur le sujet, la présomption de son implication reste
forte. Le stress a déjà été signalé comme un facteur de risque d’œdème pulmonaire (hors
immersion) et les plongées de formation ou d’entrainement apparaissent comme
multipliant le risque d’OPI par 5 dans l’étude précédemment citée, possiblement à cause
du stress.

5) L’âge :
Il apparaît comme un facteur favorisant en soi, avec un risque relatif multiplié par 3
au delà de 50 ans. Ce chiffre n’est pas une valeur seuil. Le risque augmente
progressivement au fur et à mesure que l’âge avance. Il résulte vraisemblablement des
modifications cardio-respiratoires induites par le vieillissement, notamment la limitation
des capacités ventilatoires à l’effort, la baisse de la contractilité du muscle cardiaque et la
pression dans la circulation pulmonaire plus élevée.



14
6) Le sexe féminin :
Le risque de survenue d’un OPI est 2 fois plus fréquent chez les femmes. Plusieurs
mécanismes pourraient être impliqués, tels que le volume pulmonaire et le calibre des
voies aériennes réduits, pouvant nécessiter un travail ventilatoire plus important pour un
même niveau d’effort, et conduisant à des variations de pressions intra-alvéolaires plus
grandes, ou une plus grande susceptibilité aux troubles du rythme cardiaque déclenchés
par le stress, notamment chez les femmes ménopausées.

7) L’hypertension artérielle (HTA), surtout non ou mal équilibrée :


Cette maladie chronique très fréquente (environ 20% de la population), apparaît en
général après 50 ans et se définit par une pression artérielle élevée > 140 mmHg en
systolique ou > 90 mmHg en diastolique (ou > 14/9 en cmHg)13. Elle augmente la charge
de travail pour le cœur et potentialise les effets de l’immersion. Dix millions d’habitants
sont traités pour une HTA en France et cinq millions seraient hypertendus sans le savoir.

8) Les fragilités cardiaques :


Toute altération de l’efficacité de la pompe cardiaque peut théoriquement
contribuer à l’apparition d’un œdème pulmonaire, comme cela est déjà très bien connu en
médecine humaine, et ce, même en dehors du cas particulier de l’immersion. De
nombreuses altérations peuvent aboutir à un œdème pulmonaire (défaut de circulation
sanguine dans le muscle cardiaque, défaillance des valves cardiaques, trouble de la
conduction électrique ou du rythme cardiaque, maladie du muscle cardiaque…). La plus
fréquente reste de très loin l’obstruction de la circulation vers le muscle cardiaque (artères
coronaires) par des dépôts d’athérome (accumulation de corps gras, liée au vieillissement
et à l’hygiène de vie notamment), communément désignés sous les termes de « angine de
poitrine » et « infarctus » ou « attaque cardiaque ». Ce type de fragilité suggère une grande
vigilance lors de l’évaluation médicale d’aptitude à la pratique, en particulier si le
plongeur a un passé de problème cardiaque.

9) La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) :


Cette famille de médicaments comprend l’aspirine à dose > 500 mg, le diclofénac,
l’ibuprofène, le kétoprofène … Elle est très utilisée pour calmer des douleurs rebelles, faire
baisser la fièvre et contrôler certaines maladies articulaires inflammatoires. De nombreux
médicaments qui en contiennent sont en vente libre et ne nécessitent pas d’ordonnance. Ils
ont des effets cardiovasculaires, en particulier sur la tension artérielle. La prise d’AINS
avant la plongée apparaît comme un facteur majeur, en multipliant le risque d’OPI par 24 !

10) La ventilation en charge en inspiration :


Les appareils respiratoires qui nécessitent une dépression inspiratoire importante
sont les plus susceptibles de favoriser un OPI. C’est le cas notamment pour un détendeur à
pression d’ouverture élevée (qualifié de « dur à l’inspiration ») ou un recycleur mal
positionné, notamment avec un sac inspiratoire en position dorsale et trop éloigné du
centre inspiratoire.

11) Le fait d’avoir déjà présenté un OPI :


L’OPI a un caractère récidivant. La reprise des activités ne peut s’envisager avant
plusieurs semaines, pour que les lésions cicatrisent. Un avis médical spécialisé est
nécessaire. Lorsqu’elle est autorisée, c’est après discussion au cas par cas et avec des
restrictions de pratique visant à limiter les expositions et les risques d’accident grave.


15
Il faut préciser que cette liste ne décrit que des facteurs favorisants ou facteurs de
risque. On désigne par ces termes des facteurs qui sont associés à une plus grande
probabilité de développer un OPI, sans aller jusqu’à une certitude. Ainsi, des OPI
surviennent parfois en l’absence de tout facteur de risque alors qu’inversement de
multiples facteurs favorisants peuvent être présents sans qu’un OPI n’apparaisse.



16
III) MANIFESTATIONS ET SYMPTÔMES :

Ce sont les symptômes habituels d’un œdème pulmonaire, dominés par une gène
ou une sensation de difficulté ventilatoire, ce que le corps médical appelle la « dyspnée ».

En effet, l’œdème aigu pulmonaire (OAP) est une maladie assez fréquente en
dehors du cadre de la plongée, qui survient typiquement lors d’une faiblesse cardiaque.
Les patients qui souffrent d’un OAP décrivent le plus souvent une difficulté respiratoire
qui peut s’installer d’abord à l’effort et ressembler à l’essoufflement physiologique, mais
peut aussi apparaître au repos. Les malades décrivent rapidement une sensation
d’étouffement angoissante et intolérable. Peu après, la toux apparaît et s’accompagne
d’une sensation de grésillement dans la gorge que l’on peut entendre de l’extérieur.
Ensuite surviennent les crachats. Ils sont mousseux et souvent rosés14.

En plongée, la survenue d’un OPI va engendrer des manifestations de même ordre,


mais dont l’expression va être modifiée par l’environnement différent, notamment le fait
que la victime porte un masque couvrant le nez, respire par la bouche à l’aide d’un
appareil mécanique, évolue en apesanteur et ne puisse pas s’exprimer verbalement
immédiatement.
Par ailleurs, l’accident ayant une gravité certaine, nombreuses sont les victimes à ne
pas pouvoir témoigner (perte de connaissance et/ou décès).

Les victimes ayant survécu décrivent15,16 :


1) Une gêne ventilatoire qui apparaît en cours de plongée et qui s’accentue
progressivement. Cette gêne évolue rapidement vers une sensation d’étouffement qui
va devenir insupportable pour la victime.
2) Une sensation d’oppression dans la poitrine, comme une marée montante dans les
poumons, l’impression de combinaison trop serrée.
3) Une toux.
4) Des sécrétions mousseuses qui « remontent ».
5) Des crachats rosés ou sanglants (mais ça ne se voit qu’en surface).

On lira avec attention les deux récits d’OPI par les victimes elles mêmes,
sélectionnés en référence et reportés en Annexe 1. Ils sont très bien décrits et donnent une
bonne idée de ce que peut ressentir la victime15,16.

Dans l’eau, la situation peut s’aggraver très rapidement (en quelques minutes) et
parfois conduire à :
- la panique et son cortège de complications possibles comme la noyade ou la
remontée incontrôlée, avec risque d’ADD ou de surpression pulmonaire surajoutée.
- la perte de connaissance, l’arrêt cardiaque et le décès, par hypoxie.

L’immersion étant une composante essentielle du mécanisme de l’OPI, cet accident


ne s’améliore pas à la remontée, ni en surface, le plongeur étant physiologiquement
toujours en immersion, même si sa tête émerge.

En revanche, l’amélioration peut être très rapide une fois sorti de l’eau et sous O2.
En effet, dès la sortie complète de l’eau, la contention hydrostatique cesse et le système
vasculaire périphérique (notamment des membres inférieurs) retrouve une capacité
d’expansion importante, faisant chuter la pression dans le circuit.


17
IV) CONDUITE À TENIR :

1) Dans l’eau :
Devant tout signe suspect d’OPI, notamment un plongeur apparaissant essoufflé,
hagard ou agité :
- Regagner la surface sans tarder : un OPI ne peut s’améliorer que hors de l’eau !
Ä en assistance la plupart du temps
Ä en respectant (si possible) au moins la vitesse de remontée, mais sans faire des
paliers un impératif absolu, la situation pouvant être intenable pour la victime et du fait
du risque très important de complications.
- Donner l'alerte et prévenir le soutien de surface (signe de détresse).
- Sortir la victime de l’eau rapidement.

2) Au retour à bord ou à terre :


à Retirer la combinaison, mettre la victime en position demi-assise si elle la supporte.
à Placer l'accidenté sous oxygène à 15 L/min en attendant les secours.
à Appeler les secours pour évacuer d'urgence l'accidenté, au besoin vers un centre
hyperbare en fonction de l’avis du médecin :
- en mer, par VHF, canal 16, le CROSS (ou par téléphone le 196)
- à terre par téléphone le 15 (SAMU), le 112, le 196 (CROSS)
- en précisant qu'il s'agit d'un accident de plongée
- et s’il y a une faute de procédure de remontée ou pas.
à Entreprendre les gestes de réanimation cardiaque et respiratoire si nécessaire.
à Couvrir la victime, la rassurer et la surveiller.
à Remplir une fiche d’évacuation destinée aux médecins hyperbares.

Hormis l’urgence à extraire la victime de l’eau, la conduite à tenir sur site est
identique à tous les autres accidents de plongée.



18
V) PRÉVENTION DE L’OPI :
Compte tenu de ce qui est connu des mécanismes et des causes multifactorielles de
l’OPI, il n’existe pas de solution simple et unique qui puisse garantir l’absence de
survenue d’un OPI en plongée.

Il reste toutefois possible d’en limiter le risque de survenue en appliquant des


mesures de précautions à différents niveaux d’organisation de la pratique.

En l’état actuel des connaissances, la prévention de cet accident peut reposer sur :

1) L’évaluation rigoureuse de l’aptitude médicale :


L’évaluation de l’aptitude médicale doit être très attentive, notamment sur le plan
cardiovasculaire et après 40 ans. Cette évaluation devra être répétée régulièrement dans le
temps. La réglementation française impose un Certificat médical d’Absence de Contre-
Indication (CACI) annuel pour la pratique de la plongée en scaphandre dans un cadre
associatif. Ce rythme paraît assez adapté à une population sensible de plus de 40-50 ans.
La pression artérielle des pratiquants notamment, doit être considérée sérieusement
et toute hypertension artérielle (HTA) avérée doit être équilibrée et contrôlée avant
d’envisager une non-contre-indication à la pratique.
Le rôle du médecin qui valide cette non-contre indication est bien sûr important.
Face à un hypertendu candidat à la pratique de la plongée en scaphandre, le médecin ne
peut appréhender le risque d’un OPI qu’à condition de connaître lui même cet accident, ce
qui n’est pas commun dans la population médicale tout venante. L’impact de l’immersion
dans la pathogénèse d’un œdème pulmonaire est une information médicale de niche,
cantonnée à quelques médecins connaisseurs de la pratique sportive ou des activités
aquatiques. Cette situation illustre parfaitement l’intérêt majeur de recourir à un médecin
connaissant l’activité concernée pour évaluer l’aptitude médicale.
Etant donné la très grande fréquence de l’HTA dans la population de plus de 50
ans13, les cadres, mais aussi les pratiquants « séniors », doivent être informés du risque
potentiel induit par une HTA non- ou mal équilibrée. L’HTA devrait figurer sur les
affichages ou les questionnaires « santé » destinés au public et être évoquée dans les
formations de cadre.
L’existence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire (obésité,
hypercholestérolémie, diabète, hérédité, sédentarité, tabagisme) doit être recherchée et
prise en compte au besoin.
Dans tous les cas, la consultation médicale doit inclure également une auscultation
cardiaque et pulmonaire et s’enquérir de la tolérance aux efforts physiques.
Vient ensuite la question de la place d’éventuels examens complémentaires à visée
cardiovasculaire. L’électrocardiogramme (ECG) est déjà recommandé pour les primo-
accédant à l’activité plongée en scaphandre (quel que soit l’âge, même et surtout chez les
enfants) et annuellement pour les plus de 50 ans dès lors qu’un autre facteur de risque
cardiovasculaire au moins est présent17.
Le dépistage d’une faiblesse cardiaque est possible par la pratique d’une épreuve
d’effort et d’une échographie cardiaque, cette dernière étant un examen pratiqué
facilement et très couramment par les cardiologues.



19
Il n’est pas question de systématiser ces examens à tous les pratiquants. Toutefois, il
est recommandé des les pratiquer en cas d’anomalie à l’examen du médecin, en cas d’HTA
avérée ou si d’autres facteurs de risque cardiovasculaire sont présents.

Les médicaments appartenant à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens


(AINS, aspirine et assimilés) sont déconseillés lorsqu’une plongée en scaphandre est
prévue. De manière générale, l’auto médication avant la plongée est à déconseiller, en
dehors de la prise de paracétamol. L’avis d’un médecin de plongée est souhaitable en cas
d’introduction d’un nouveau traitement chronique.

2) L’entraînement physique régulier :


La lutte contre la sédentarité et l’inactivité physique, pour garder un bon niveau
d’endurance physique, est probablement un facteur protecteur vis à vis de l’OPI. Cela
permet notamment de stabiliser la tension artérielle, et d’aider au contrôle des facteurs de
risques cardiovasculaires. D’une manière générale, les autorités de la santé recommandent
de réaliser trente minutes d’activité physique, cinq fois par semaine, ou trois fois trente
minutes d’activité intense18.
Dans le cadre de la plongée loisir, la population de pratiquant est marquée par la
fréquence de multiples facteurs de risque cardiovasculaires et la pratique limitée des
activités physiques et sportives.
Les cadres et les enseignants en plongée subaquatique ont les moyens de répondre
à ce besoin d’augmentation de l’activité physique. Il leur incombe d’abord de
recommander et promouvoir cette activité physique régulière (de toute nature) à leurs
camarades ou clients plongeurs.
Ils ont ensuite la possibilité de proposer des activités physiques ou sportives. La
FFESSM développe de nombreuses activités subaquatiques à travers ses commissions,
dont 7 au moins ont une vocation sportive : nage avec palme, nage en eaux vives, tir sur
cible, hockey subaquatique, apnée, orientation subaquatique et plongée sportive en
piscine.
Pour les moins sportifs, la fédération a aussi l’agrément pour l’activité physique
adaptée (APA) dans le cadre du concept « Sport-Santé ». Celui-ci est décliné au niveau
fédéral sous les bannières « Palmer vers son bien être » et « Palmer vers sa santé » (ce dernier
correspondant au « Sport sur ordonnance »). Tous les cadres sont invités à s’intéresser au
module optionnel « Sport Santé » qui leur est accessible dans le cadre fédéral19.
Enfin, dans les clubs associatifs, dont la majorité dispose d’une piscine, les cadres
devraient exploiter cette opportunité pour développer des séances d’activités physiques
régulières, destinées à tous les membres (nages, PMT…), en prenant soin de les distinguer
clairement des formations techniques et de les adapter au public de leurs clubs. Les
formations techniques de plongeur ne devraient pas recourir à la piscine plus de quelques
semaines. Le temps restant dégagé sur l’année scolaire pourrait alors utilement être mis à
profit pour l’ensemble des membres, idéalement sous forme ludique et bienveillante, dans
le but de fidéliser et donner goût à une pratique régulière.
Dans les structures professionnelles, si les possibilités d’offrir des activités
physiques sont plus limitées, il n’en reste pas moins que les cadres sont des éducateurs
sportifs professionnels, les plus à même de promouvoir l’activité physique en général.



20
3) L’entraînement aquatique le plus régulier possible :
Chaque immersion (nage ou plongée) réalise une mise sous contrainte du système
cardiovasculaire et implique une adaptation immédiate. Bien qu’aucune démonstration
scientifique formelle ne soutienne cette mesure, la répétition rapprochée et régulière des
immersions constitue probablement une forme d’entraînement pour l’appareil
cardiovasculaire.
On peut noter d’ailleurs qu’il existe chaque année une recrudescence de décès en
plongée, le plus souvent chez des pratiquants relativement âgés, lors des grands week-
ends de printemps et au début de l’été. Ces périodes correspondent à des reprises
d’activité après arrêt « hivernal » et l’imputabilité de la perte d’accoutumance
« aquatique » ne peut être exclue. Conseiller une pratique aquatique régulière est donc
sensé et se conjugue parfaitement avec le développement précédent sur l’activité
physique.

4) La qualité du matériel :
Le matériel a son importance. Deux éléments essentiels sont à prendre en compte :

- la souplesse inspiratoire du détendeur ou du recycleur : la dépression inspiratoire


nécessaire à l’arrivée de gaz doit être la plus faible possible pour limiter les contraintes sur
la barrière alvéolo-capillaire.
Pour être le plus physiologique possible, un détendeur devra être réglé au plus
souple, proche de la limite de débit continu. L’argument du réglage un peu « dur » pour
l’empêcher de fuser facilement lorsqu’il n’est pas en bouche doit être banni. Les
détendeurs à usage collectif devraient être essayés régulièrement par les responsables de
la structure pour déceler les éléments trop résistants, qu’un usager novice ou occasionnel
aura du mal à identifier. L’entretien régulier et minutieux des appareils respiratoires doit
être un souci constant pour tous les pratiquants.
Concernant les recycleurs, la position du sac inspiratoire est déterminante pour le
confort ventilatoire. A partir d’une position allongée sur le ventre, présumée la plus
fréquente et classique en plongée, les recycleurs à sac inspiratoire dorsal entraînent une
certaine dureté à l’inspiration (et inversement une facilité à l’expiration) qui pourrait être
favorisante pour un OPI. Dans la mesure du possible, le choix d’un sac inspiratoire
ventral, latéral ou sur les épaules serait plutôt à privilégier quand on focalise sur le risque
d’OPI. Les usagers d’un recycleur dit « dorsal » devraient avoir connaissance de l’intérêt à
se positionner sur le dos (pour faciliter l’inspiration) en cas de difficultés respiratoire sous
l’eau, suspecte d’OPI.

- le rôle de la combinaison : dans le cas des combinaisons humides, incluant les


combinaisons semi-étanches, une vigilance doit être portée sur le choix d’un vêtement qui
soit ajusté mais pas trop serré.
Lors des plongées en eau froide ou tempérée, le choix de la combinaison étanche doit
être encouragé et facilité. Tout en offrant une protection thermique optimale, elle
affranchit le plongeur de la contention réalisée par le vêtement.



21
5) Une organisation de l’activité repensée :
Il incombe à tous les acteurs intervenants dans l’organisation d’une activité
subaquatique (exploitants, Directeurs de Plongée, Guides de Palanquée et plongeurs
autonomes) de repenser leurs schémas habituels de fonctionnement en y intégrant le
risque d’OPI. Tous les aspects de la pratique doivent être réévalués au regard de ce
« nouveau » danger.

5.1° L’accueil et l’information des pratiquants :


Face aux pratiquants « libres » d’obligations de CACI (activités sans licence et sans
CACI [baptême, pack découverte, PE-12 …], structures commerciales), il convient de
trouver une manière de les informer des conditions médicales susceptibles de poser
problème vis à vis de l’OPI : HTA, problèmes cardiaques et âge avancé notamment. Trois
options principales sont possibles :
- un entretien systématique d’un responsable avec le pratiquant potentiel,
- un affichage accessible au public, clair et explicite, mentionnant les principales situations
incompatibles avec la plongée ou nécessitant une évaluation médicale,
- un questionnaire écrit à compléter par le candidat.
Toutes ont leurs avantages et leurs limites. La structure devra mesurer la balance
avantage/inconvénient de chacune au regard de son mode de fonctionnement habituel
pour sélectionner la plus adaptée, ou une combinaison de ces options.

5.2° L’équipement :
Un soin attentif sera porté à l’équipement des pratiquants et plus particulièrement
au matériel mis à disposition du public. Comme nous l’avons vu précédemment, la
souplesse inspiratoire des détendeurs devra être un objectif en soi et sera contrôlée
régulièrement. De même, lorsque des combinaisons sont fournies, l’encadrement devra
veiller à un ajustement correct sans compression exagérée, excluant les combinaisons trop
rigides.

5.3° Les possibilités d’extraction rapide du milieu aquatique :


Pour chaque situation de pratique, la possibilité d’extraire une victime éventuelle
du milieu aquatique doit être évaluée afin de minimiser le délai.
Les moyens de revenir « au sec » seront examinés (plages, échelles, tractages,
hissages…) et des procédures adaptées seront définies et consignées dans le plan de
secours.
Le choix d’avoir un surveillant en surface est un moyen d’accélérer la mise au sec
d’une victime en cas de nécessité. Ce surveillant n’a d’intérêt que s’il est capable de mettre
en œuvre les procédures adéquates pour sortir la victime de l’eau. Il sera donc a minima
qualifié en secourisme « plongée » (RIFAP dans le cadre fédéral) et en capacité de
manœuvrer l’embarcation si la plongée ne se fait pas depuis le rivage.
Enfin, une réflexion devra être portée sur les plongées profondes avec plafond
virtuel au cours desquelles un OPI engendrerait la survenue d’un sur-accident. En
fonction des ses pratiques et de ses pratiquants, chaque structure définira une politique de
plongée profonde adaptée, pouvant aller du risque assumé lié à l’OPI à une éviction
complète, en passant par des restrictions sur la DTR ou la durée de plongée, par exemple.



22
5.4° La formation des acteurs de l’organisation :
Exploitants, Directeurs de Plongée, Guides de Palanquée et plongeurs autonomes,
mais aussi agents d’accueil, magasiniers impliqués dans l’équipement des pratiquants et
surveillants de surface éventuels (autres que cadres) seront initiés à ce qu’est l’OPI et à sa
prévention. Seuls des acteurs sensibilisés au risque peuvent agir utilement.

5.5° Une vigilance renforcée lors des plongées en eau froide :


Charge aux organisateurs et aux pratiquants de porter attention sur les points
suivants :
- choisir une protection isothermique optimale (idéalement étanche), à vérifier pour tous
les plongeurs,
- limiter l’exposition subaquatique en durée, a fortiori si la protection isothermique n’est
pas optimale,
- savoir renoncer à la plongée au besoin si les conditions sont trop dégradées.

5.6° Un agenda réfléchi lors des activités, stages et examens combinant


plongée, efforts et stress :
Les stages et examens Niveau 4 et MF2 sont des exemples de situations cumulant et
rapprochant les facteurs de risque d’OPI. Ils ne sont cependant pas les seuls. La plongée
sportive en piscine (PSP) et ses compétitions semblent aussi propices à l’OPI, même si
leurs pratiques en milieu « protégé » (chaud et peu profond, sans contention
isothermique) pourraient s’avérer relativement protectrices. De manière générale, toute
situation rapprochant stress, efforts et immersion dans un temps limité doit attirer
l’attention.

L’organisation doit notamment s’attacher à ne pas faire succéder rapidement efforts


importants et plongées en scaphandre. Le paradoxe est atteint quand les ateliers physiques
(nages, capelé etc.) ne peuvent pas être réalisés ni après les plongées pour raison de
désaturation, ni avant pour raison de risque d’OPI. En pratique, ils seront réalisés avant
les plongées, mais avec un délai de récupération suffisant. Une heure semble être un
minimum. Le choix de consacrer une demi-journée dédiée aux ateliers physiques, sans
prévoir d’immersion en scaphandre est donc à privilégier. Si plusieurs exercices ou
épreuves physiques doivent s’enchaîner, un temps de retour au sec (terre ou bateau) est à
prévoir entre chaque atelier.

Lorsque des nages en surface sont réalisées, une surveillance attentive et


rapprochée des pratiquants doit être prévue (support bateau ou nageur) pour une mise au
repos et une sortie rapide en cas de problème. Le signe de détresse en surface sera
opportunément rappelé aux pratiquants avant le passage à l’eau.

Enfin, charge à l’encadrement de mesurer et pondérer la pression psychologique


mise sur les candidats. La rigueur de l’évaluation n’exclut pas la bonne humeur et la
bienveillance.



23
HUMAIN : MATÉRIEL :
Aptitude médicale Détendeur souple inspi
Entraînement physique Recycleur bien positionné
Entraînement aquatique Combinaison ajustée
ORGA-
NISATION :
Information/formation
Bienveillance
Gestion des efforts

MILIEU :
Prise en compte du froid
Gestion profondeur/désat
Extraction prévue

Figure 10 : Synthèse des principaux éléments de prévention de l’OPI. (production personnelle)


Représentation construite selon le tryptique des piliers constitutifs du risque en plongée
subaquatique : facteur humain, facteur matériel, facteur environnemental.
Au centre, les éléments d’organisation ne sont propres à aucun des 3 piliers et souvent
multifactoriels. Par exemple, la gestion des efforts peut sembler s’apparenter au facteur humain. Ici,
il s’agit de la gestion collective, pendant et autour de l’immersion, tenant compte des participants,
de l’agenda, des abords etc.
Le développement de chaque item est disponible dans le corps du texte (Ière partie, chapitre V).



24
Deuxième partie
L’enseignement autour de l’OPI
dans les formations fédérales de plongeurs

I) ACTIVITÉ DE DÉCOUVERTE (BAPTÊME, PACK DÉCOUVERTE) :

Objectif :
Faire découvrir la ventilation subaquatique et secondairement le milieu naturel
aquatique, s’il y a lieu.
Lors de cette immersion à faible profondeur, le risque d’OPI est non maximal, mais
présent. Possibilité d’extraction rapide du milieu aquatique.

Contenu du MFT :
Aucune fiche dédiée spécifiquement au baptême dans le MFT.
La partie concernant le Pack découverte laisse le contenu des trois séances à la
totale appréciation des organisateurs.

Contenu de séance lié à l’OPI :


Il n’est évidemment pas question d’aborder spécifiquement la problématique de
l’OPI directement avec le nouveau pratiquant.
La prévention de l’OPI relève donc intégralement à ce stade de la responsabilité des
cadres. Ceux-ci auront notamment à charge l’appréciation de l’état de santé, le choix du
matériel et des conditions de plongée et la surveillance du baptisé.
Ce dernier point ne doit pas être négligé : d’une part, le néophyte ne connaît pas les
signes qui devraient l’alerter, d’autre part, sous le déluge émotionnel qu’il va ressentir lors
de sa 1ère immersion en scaphandre, il sera bien en peine pour séparer le « normal » du
« suspect ».
Le moniteur devra donc répondre seul aux différents signaux émis par le nouveau
pratiquant. Les manifestations telles que blocage, refus à l’immersion, oppression,
sensation de manque d’air, demande inopinée de remontée, sont fréquentes et facilement
mises sur le compte de l’angoisse. Leur répétition ou leur intensité doivent constituer des
signes d’alerte et conduire l’encadrant à ne pas hésiter à abréger l’immersion. Reporter la
prestation dans de meilleures conditions (environnementales, matérielles ou personnelles)
est toujours préférable à sa poursuite acharnée en condition sub-optimale.
Notons enfin que les conditions environnementales de réalisation doivent être
interprétées sous l’angle du candidat et non pas sous celui du plongeur aguerri qu’est le
moniteur. Ainsi, le baptême à l’occasion d’une excursion en bateau sur un récif de la mer
des caraïbes peut être perçu et vanté comme paradisiaque par l’organisateur. Pour autant,
ces conditions n’en sont pas moins des sources potentielles de stress pour le néophyte :
inconfort de la navigation, mise à l’eau et immersion sans fond, peur de la faune sauvage
… qui devront être considérées au besoin et faire l’objet d’ajustement si nécessaire.



25
II) FORMATION DES DÉBUTANTS (PE-12 ET NIVEAU 1) :

Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en palanquée encadrée à faible profondeur.
Risque non maximal, mais présent. Possibilité d’extraction rapide du milieu
aquatique.

Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué.

Contenu de la formation :
L’essoufflement en plongée sera le support pour aborder indirectement la
problématique de l’OPI : l’information sur la prise au sérieux d’un essoufflement sous
l’eau doit être passée !
En pratique, le signe « je suis essoufflé » doit être enseigné, en précisant qu’il doit être
utilisé pour toute difficulté respiratoire et qu’il débouchera sur une remontée en surface.
Ce moment peut être l’occasion de rappeler et/ou de renforcer l’information sur la gravité
potentielle d’être essoufflé sous l’eau.
Il faut souligner de nouveau qu’avec des plongeurs encadrés (éventuellement sans
licence ni CACI), la prévention de l’OPI relève essentiellement de la responsabilité des
cadres, que ce soit sur le plan de la sélection médicale, du matériel ou des conditions de
plongée.

Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est nécessaire.
La connaissance du signe « je suis essoufflé » doit être vérifiée. Idéalement dans le
sens qui sera utile au plongeur, à savoir en le questionnant sur le signe qu’il doit faire s’il
se sent essoufflé.



26
III) FORMATIONS OUVRANT L’ACCÈS À L’AUTONOMIE
AVEC DP (PA-12, PA-20 ET NIVEAU 2) :

Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en autonomie à faible profondeur.
Risque d’OPI toujours présent. Possibilité d’extraction rapide du milieu aquatique.
L’organisation de la plongée est toujours sous le contrôle d’un Directeur de Plongée (DP).
En cas de survenue d’un OPI, les plongeurs devront assister eux-mêmes la victime, au
moins pour la partie subaquatique.

Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué.

Contenu de la formation :
Bien que l’OPI ne soit pas spécifiquement mentionné dans le MFT, au regard des
prérogatives d’autonomie, il apparaît légitime de l’évoquer, sans toutefois en faire un
chapitre à part entière. Là encore, l’essoufflement en plongée sera le support pour aborder
indirectement le sujet de l’OPI.
On pourra par exemple profiter de l’essoufflement pour :
- amener la notion de devoir enclencher la remontée de toute personne signalant un
essoufflement sous l’eau, car ce dernier peut parfois s’avérer être autre chose, notamment
un OPI.
- informer qu’une gêne ventilatoire ou un essoufflement qui ne s’améliore pas en surface
doit être sorti de l’eau sans délai, mis sous O2 et évacué, comme tout autre accident de
plongée.
- conseiller la pratique régulière d’une activité physique.
- préciser l’intérêt d’une surveillance médicale régulière et avisée au delà de 40-50 ans.

Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est nécessaire.
Le volet théorique de la formation devra faire l’objet d’au moins une question -orale
ou écrite- sur l’essoufflement, pour s’assurer que sa gravité potentielle en plongée a bien
été intégrée. A ces niveaux de perfectionnement, un questionnement formulé avec des
propositions de réponses justes ou fausses de type QCM constitue un outil optimal pour
évaluer des notions théoriques en rapport avec la pratique, et mesurer le degré de
pertinence que leur porte le candidat (exemples disponible en Annexe 2). Cette méthode
est idéale pour sortir de l’évaluation finale formelle et scolaire de type « examen », non
nécessaire à ce niveau de formation, souvent génératrice de stress et de handicap pour les
candidats. Elle peut opportunément aussi servir de socle pour amorcer une discussion et
compléter la formation du plongeur à l’occasion de la correction.
En pratique, en phase d’évaluation finale, le moniteur vérifiera que la réaction au
signe « je suis essoufflé » débouche effectivement sur la remontée du plongeur en difficulté,
lors d’une mise en situation où l’élève ne connait pas à l’avance la situation sur laquelle il
devra intervenir.
Le comportement du plongeur assistant à l’arrivée en surface pourra également être
évalué utilement et travaillé en amont, à l’occasion d’un découpage pédagogique
(gonflage du système de flottaison de l’assisté, communication avec la surveillance de
surface …).


27
IV) FORMATIONS DONNANT ACCÈS À LA PROFONDEUR
(PE-40, NIVEAU 2, PA-40 ET PE-60) :

Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en profondeur, en palanquée encadrée ou en
autonomie.
Le risque d’OPI est présent. Il n’y a pas de possibilité d’extraction rapide du milieu
aquatique (remontée, paliers, éloignement du support …). L’organisation de la plongée est
toujours sous le contrôle d’un DP.

Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué spécifiquement.

Contenu de la formation :
Pour ces niveaux de plongeurs, la considération principale liée au risque d’OPI ne
réside pas sur le caractère autonome ou non, mais sur la profondeur d’évolution et ses
conséquences. Même les plongeurs encadrés, qui n’auraient pas à intervenir sur une
victime, doivent avoir connaissance du risque d’OPI et des difficultés que sa survenue
impliquerait lors d’une plongée profonde. Bien que l’OPI ne soit pas spécifiquement
mentionné dans le MFT, au regard de la tranche de profondeur visée, il apparaît légitime
de l’évoquer. S’il n’est pas nécessaire d’en faire un chapitre à part entière, il semble
raisonnable de mentionner au moins son existence et de nommer cet accident. Là encore,
l’essoufflement en plongée pourra être le chapitre « support » pour aborder indirectement
le sujet de l’OPI.
Trois notions essentielles seront abordées :
- la réalité de l’antagonisme entre nécessité de sortie rapide de l’eau en cas de survenue
d’un OPI et plongée profonde impliquant une sortie de l’eau plus difficile. Les pratiquants
doivent avoir conscience de leur vulnérabilité dès lors qu’il existe un plafond virtuel
imposé par les impératifs de désaturation. Concrètement, ce message pourra être associé à
la recommandation de limiter le temps au fond et/ou la Durée Totale de Remontée (DTR)
lors des plongées à plus de 30 mètres, dans le but de réduire le risque de sur-accident en
cas de sortie rapide non protocolaire.
- l’intérêt d’une surveillance médicale régulière et avisée au delà de 40-50 ans. Ce point est
d’autant plus important que ces formations visent une population en voie de fidélisation à
l’activité, susceptible de pratiquer longtemps et donc de vieillir en pratiquant.
- pas d’automédication « sauvage » avant la plongée.

Sur le plan didactique, c’est probablement à ce niveau que la difficulté est la plus
grande pour le moniteur quand on parle d’OPI. Elle réside pour l’essentiel dans le fait
d’évoquer un accident sans en proposer une explication complète. Pour ne pas noyer ou
perdre la majorité du public, il faut impérativement se tenir au principe de ne pas entrer
dans les détails des mécanismes de l’OPI. Une phrase de type « l’immersion augmente la
charge de travail pour le cœur » est une base suffisante pour développer le sujet ou répondre
à une question. Elle permet de lier l’accident au fait d’être dans l’eau d’une part, et
d’impliquer le système cardiovasculaire d’autre part.



28
Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est nécessaire.
Le volet théorique de la formation devra faire l’objet d’au moins une question orale
ou écrite sur l’essoufflement, pour s’assurer que sa gravité potentielle lors des incursions
profondes a bien été intégrée.
A ces niveaux de formation également, un questionnement de type QCM constitue
un outil intéressant pour évaluer des notions théoriques en rapport avec la pratique, et
mesurer le degré de pertinence que leurs portent le candidat (exemple disponible en
Annexe 2).
Si la formation implique une autonomie (PA-40), l’évaluation finale intégrera aussi
la réaction au signe « je suis essoufflé » pour s’assurer qu’elle débouche effectivement et
rapidement sur la remontée du plongeur en difficulté.



29
V) FORMATION OUVRANT À L’AUTONOMIE SANS DP
(NIVEAU 3 OU PA-60) :

Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en autonomie totale, y compris sans
Directeur de Plongée.
Le risque d’OPI est présent. Il n’y a pas de possibilité d’extraction rapide du milieu
aquatique (remontée, paliers, éloignement du support …). L’organisation de la plongée est
potentiellement à la charge du pratiquant.

Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué spécifiquement.

Contenu de la formation :
Tout ce qui a été évoqué dans les deux chapitres précédents reste valable au Niveau
3 – PA-60.
Vient s’ajouter le fait que le candidat sera en mesure d’organiser lui même ses
plongées. A ce titre, il devra intégrer le risque d’OPI dans son organisation. Dans ces
conditions, bien que l’OPI ne soit pas spécifiquement mentionné dans le MFT, il apparaît
nécessaire de l’évoquer. La question d’en faire un chapitre indépendant ou non est
ouverte. Quoi qu’il en soit, une (re)sensibilisation à l’importance d’une surveillance
médicale avisée au delà de 40-50 ans sera toujours opportune. Les moyens de sélectionner
des équipements appropriés (détendeurs entretenus et souples, combinaisons pas trop
serrées) seront donnés au pratiquant. Le conseil de pondérer la DTR sur les plongées
profondes, pour limiter le risque de sur-accident sera apporté ou rappelé.
Enfin, le plongeur devra être capable d’assurer toute la prise en charge d’un
éventuel OPI, que se soit sous l’eau ou en surface. La partie subaquatique de l’intervention
relève de la classique remontée assistée d’un équipier en difficulté. A ce niveau, on
s’attachera à introduire du discernement et de la nuance dans l’action du sauveteur,
notamment sur sa capacité à adapter la remontée à la situation, comme par exemple être
en mesure de ne pas faire des paliers obligatoire si la situation de détresse respiratoire
l’impose. La poursuite de l’intervention en surface puis hors de l’eau relève de la
formation secourisme spécifique de l’activité (RIFAP, voir chapitre dédié ci-après), celle-ci
étant obligatoire avant la délivrance du Niveau 3.

Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est imposée par le MFT.
Comme pour les niveaux précédents permettant l’accès à la profondeur, le
formateur devra s’assurer que la gravité potentielle d’un essoufflement au fond a bien été
intégrée, tant sur le plan théorique que pratique.
Une question visant à rechercher si le candidat a connaissance de cet accident
potentiel (type : « Quelles sont les causes potentielles d’un essoufflement survenant en cours de
plongée ? ») serait très pertinente à ce niveau. L’OPI faisant partie des réponses attendues,
ce type d’interrogation permet de tester le savoir du candidat, sans entrer dans les détails.
Elle permet aussi d’apporter une réponse immédiate pour le (re)sensibiliser au
problème au besoin.



30
VI) FORMATION AU SECOURISME EN PLONGÉE (RIFAP) :

Objectif :
Former un plongeur capable de secourir un autre plongeur victime d’accident ou
incident, ramené en surface par son (ou ses) coéquipier(s). L’acquisition de cette
compétence est obligatoire à partir du Niveau 3, dès lors que la plongée est possible en
l’absence de Directeur de Plongée. L’OPI est la 2ème cause de mise en œuvre d’une
évacuation chez les plongeurs.

Contenu du MFT :
Le RIFAP est décliné en 7 compétences, parmi lesquelles on trouve :
6) « reconnaissances des signes liés aux accidents de plongée et surveillance »
7) « mise en œuvre des techniques adaptées à l’état de la victime »

Contenu de la formation :
La formation RIFAP se veut essentiellement pratique et pragmatique. Elle aborde
notamment la prise en charge des accidents de plongée qui repose sur un socle commun,
que l’on pourrait résumer par : bilan + alerte, oxygénothérapie, évacuation adaptée.
Ce trépied peut être complété par des mesures spécifiques à l’état de la victime
(PLS, insufflations, massage cardiaque, DAE …).
L’OPI possède une particularité qui le distingue des autres accidents : son potentiel
à s’améliorer dès lors que la victime est sortie de l’eau.
La formation devra donc insister sur ce point. Toute victime essoufflée en surface
doit pouvoir être ramenée à bord du navire support ou à terre dans les plus brefs délais.
Ce qui permettra aussi une mise en œuvre rapide de l’oxygénothérapie. Les techniques de
mise en sécurité de la victime (tractage puis hissage) doivent donc occuper une place
importante dans cette formation.
Le formateur doit préciser que lors de appel des secours, le mot clef est « accident de
plongée ». Ce terme a son importance pour orienter le centre de secours. Celui-ci prendra
toujours contact avec un médecin hyperbare pour adresser la victime vers un
établissement approprié. L’évacuation vers un centre hyperbare dépendra surtout de la
notion de faute de procédure associée et des facilités locales. Même si l’OPI n’est pas
connu de tous les médecins, l’implication du médecin hyperbare dans la chaîne des
secours permettra d’adapter la prise en charge.

Evaluation :
L’évaluation des secouristes-plongeurs se fait au travers de mises en situation
concrètes à partir de la surface. Ces situations sont peu spécifiques et ont pour but de
vérifier la maîtrise des pratiques et leur adéquation à la situation proposée.
Ainsi, l’OPI n’apparaîtra pas en tant que tel dans les cas proposés ; en effet, on
jouera un plongeur essoufflé ou inconscient en surface, mais le diagnostic spécifique d’OPI
ne sera pas nécessaire à la mise en œuvre des techniques adaptées.
Par contre, considérant la fréquence relative de l’OPI et l’impératif de sortie de l’eau
urgente, il y a un intérêt majeur à évaluer la mise en œuvre et la pratique du signe
« détresse surface ». Ce signe est souvent négligé dans les différentes formations de
plongeur. Il est pourtant essentiel au déclenchement précoce de la suite des secours. La
formation RIFAP est l’occasion préférentielle pour le pratiquer. Sa mise en œuvre sera
donc particulièrement vérifiée lors des mises en situation et doit constituer un élément
majeur de l’évaluation.
31

VII) FORMATION DES CADRES (NIVEAUX 4 & 5, INITIATEUR
ET MF1) :

Objectif :
Ces brevets partagent l’objectif commun de former des plongeurs capables
d’encadrer ou d’enseigner, c’est à dire de plonger avec des niveaux inférieurs, en ayant la
responsabilité de leur sécurité.
Le risque d’OPI dans ces situations peut être très variable selon les caractéristiques
des plongeurs, des plongées, voire des activités concernées. Ces cadres peuvent être
amenés à rencontrer des plongeurs à risque élevé (âge, HTA, médicaments…), mais
surtout à côtoyer des plongeurs dans des situations où le risque est majoré : profondeur,
stress des formations ou des examens, efforts lors d’exercices physiques, eau froide,
matériel collectif inadapté ou détérioré…
De par sa position de responsable, le GP doit aussi minimiser son propre risque
d’OPI pour garantir la sécurité de sa palanquée.
De plus, les enseignants, tout particulièrement les MF1, doivent pouvoir enseigner
sur la thématique de l’OPI, notamment au Niveau 4.

Contenu du MFT :
Au Niveau 4 : rubrique « connaissances théoriques », chapitre « accidents et incidents en
plongée », on trouve : « Œdème pulmonaire d’immersion : causes, symptômes et conduite à
tenir (la connaissance du mécanisme n’est pas demandée). »

Au Niveau 5 : rubrique « sécuriser l’activité », à la ligne « connaître les risques liés aux
différentes pratiques et les mesures de prévention associées », on trouve : « particularités liées
aux différents publics : jeunes, séniors, restrictions d’ordre médicales etc. ». Ces précisions
s’entendent pour compléter le socle de connaissance acquis avec le Niveau 4.
A l’Initiateur : dans la partie stage initial, rubrique « organiser et sécuriser l’activité »,
à la ligne « sécuriser et surveiller », on trouve : « connaître les risques liés aux différentes
pratiques », « prendre en compte les particularités liées aux différents publics : jeunes,
séniors, restrictions d’ordre médicales etc. » et « prévenir les situations à risque ».
Au MF1 : dans la partie stage initial et dans le module complémentaire 20-40 m
(filière par capitalisation), rubrique « organiser et sécuriser l’activité », à la ligne « sécuriser et
surveiller », on trouve : « connaître les risques liés aux différentes pratiques », « prendre en
compte les particularités liées aux différents publics : jeunes, séniors, restrictions d’ordre
médicales etc. » et « prévenir les situations à risque ». En outre, dans le système actuel, le
MF1, capable d’enseigner du débutant au Niveau 5, est sensé acquérir son corpus de
connaissances théoriques au Niveau 4.



32
Contenu de la formation :

! Au Niveau 4, le contenu est guidé par le MFT.


La description des symptômes est un passage obligé pour garantir que le futur Guide
de Palanquée a bien connaissance de ce risque, de sa gravité, de sa fréquence relative et
des difficultés engendrées par sa survenue en plongée. L’évocation des causes de l’OPI
quant à elle permet de sensibiliser le GP en devenir :
- aux publics particuliers et à risque d’OPI (pratiquants > 50 ans, hypertendus…)
- à l’importance du matériel (détendeurs et combinaisons notamment)
- aux conditions de plongée à risque (froid, stress, efforts…).

Le chapitre consacré à la conduite à tenir vise essentiellement à mettre en évidence la


primauté d’une sortie de l’eau la plus rapide possible. Il s’attachera aussi à montrer que la
prise en charge au sec est commune à tous les accidents de plongée et soulignera
l’importance de l’administration d’O2 et de l’évacuation rapide.
Les mécanismes de l’OPI ne sont pas demandés par le MFT. Rappelons que ce
document ne décrit que les connaissances attendues pour l’examen. Il paraît toutefois peu
concevable de développer un cours sur l’OPI sans donner quelques explications sur son
mécanisme. Un minimum est nécessaire, notamment pour appréhender les causes de
l’accident et donc, sa prévention. On ne peut d’ailleurs que regretter l’absence de mention
d’un chapitre prévention, cette dernière constituant la finalité d’un cours en rapport avec
un accident. On pourrait toujours y inclure au moins un rappel sur la pertinence d’une
surveillance médicale régulière et avisée au delà de 40-50 ans. Les Guides de palanquée
sont à même de pouvoir conseiller cette surveillance auprès des pratiquants. Ils sont aussi
souvent concernés directement par cette tranche d’âge et doivent être incités à être eux-
mêmes suivis médicalement.
Comme nous l’avons vu dans la première partie de ce travail, les mécanismes de
l’OPI font pour l’essentiel appel à des notions de pression appliquée à la circulation et à la
ventilation. Autant d’éléments a priori accessibles à un élève en formation au Niveau 4.
Une explication du mécanisme aidée de schémas de la répartition des volumes sanguins et
de l’alvéole et du capillaire pulmonaire, centrée sur l’augmentation du gradient de
pression de part et d’autre de la membrane alvéolo-capillaire, introduira parfaitement un
cours sur l’OPI au Niveau 4, sans difficulté majeure.

! Au Niveau 5 :
La direction de plongée en exploration est une fonction accessible aux Guides de
Palanquée expérimentés. La formation s’appuie pour l’essentiel sur les connaissances
acquises lors des formations antérieures (particulièrement au Niveau 4) et s’organise
principalement comme du compagnonnage aux cotés d’un Directeur de Plongée en
exercice. A ce titre, aucun enseignement spécifique sur l’OPI n’est à prévoir, en théorie.
Toutefois, dans le contexte actuel d’introduction récente de l’OPI dans les contenus
de formation fédéraux (au N4-GP notamment), nombre de prétendants au N5 n’ont jamais
entendu parler d’OPI. Il peut donc apparaître intéressant pour ceux-là d’apporter un
bagage théorique sur l’OPI, similaire à celui proposé au N4-GP.

! Dans une formation Initiateur :


Une information sur l’OPI est tout aussi légitime au regard des prérogatives visées.
Particulièrement celle de Directeur de plongée en bassin. Il est toutefois difficile, pour ne
pas dire impossible, d’envisager un cours dédié à l’OPI dans un stage initial de 14 heures,
déjà très dense en sujets à traiter.


33
Cette situation peut être relativisée par le fait que l’Initiateur Enseignant de niveau
1 (E1) a des prérogatives limitées à 6 mètres de profondeur. En piscine, terrain d’action
privilégié de ce niveau, l’extraction du milieu aquatique est aisée et la plupart des
incidents de pratique conduit rapidement à une sortie de l’eau.
Lorsque l’Initiateur est Enseignant de niveau 2 (E2), par définition, il est au moins
Niveau 4 de plongeur est aura donc reçu un cours sur l’OPI dans ce cadre là.
On peut toutefois proposer une évocation succincte de l’OPI dans un stage initial
Initiateur, à l’occasion d’un sujet sur l’organisation des séances en bassin ou sur
l’entraînement physique par exemple. L’intérêt d’une activité physique régulière, par
exemple, pourra être placé à cette occasion, d’autant plus que l’Initiateur a une position
privilégiée dans les clubs pour la recommander, voir l’organiser auprès des pratiquants.
Un document annexe, rappelant l’ensemble des risques liés à la plongée en bassin
pourra aussi être mis à disposition des stagiaires initiateurs, sans pour autant développer
son contenu pendant le stage initial. De simples renvois vers ce document pourront être
proposés.

! Dans le cursus du Monitorat Fédéral 1er degré (MF1) :


Toute la formation est centrée sur la transmission des savoirs et l’organisation de
l’activité. Il n’est pas prévu de contenu théorique spécifique pour le futur MF1. Ce qui
sous-entend que le bagage théorique du moniteur est sensé être acquis au Niveau 4.
Les prérogatives du MF1 sont larges, incluant l’organisation de plongée « tout
terrain » et la formation à tous les niveaux de plongeur. Un MF1 en titre est donc présumé
capable d’enseigner sur la thématique de l’OPI, N4-GP compris. Ceci implique
évidemment une bonne connaissance du sujet. Celui-ci n’ayant été abordé, au mieux,
qu’une seule fois dans son cursus de plongeur (voir souvent aucune), l’objectif apparaît
difficile à atteindre sans un complément d’information ou un rafraîchissement des
connaissances au 1er degré.
Dans cette optique, plusieurs stratégies sont possibles :
1) Utiliser le stage initial (ou le module complémentaire 20-40 m) pour apporter du
contenu théorique complémentaire. Mais comme pour l’Initiateur, trouver un espace
dans ce stage contraint par le temps n’est pas aisé. D’autant plus qu’il paraît licite en
début de cursus MF1 de prioriser les apprentissages autour de la pédagogie.
2) Confier la mission de l’enrichissement du contenu aux candidats eux même (travail
personnel) et aux tuteurs de stage, lors de la phase de mise en situation. C’est l’option
la plus répandue à l’heure actuelle. Elle pose le problème d’un accès très hétérogène au
contenu d’un stagiaire pédagogique à l’autre, avec un risque important de carence à
l’arrivée en stage final ou à l’examen. Les stagiaires pédagogiques en stage final
n’ayant jamais entendu parler de l’OPI ne sont pas rares.
3) Mettre à profit le stage final pour parler d’OPI. L’avantage est que les stagiaires sont
très réceptifs, car fortement stimulés par la proximité de l’examen. L’inconvénient,
majeur réside dans l’absence de répétition et de travail personnel après avoir évoqué le
sujet, conduisant à une perte importante d’information une fois l’examen passé.
4) Explorer la voie innovante d’un stage complémentaire ou intermédiaire, proposé par
une CTR, une CTD ou un club, pendant la phase de mise en situation du cursus. Ce
stage ne s’adresserait qu’à des stagiaires ayant déjà pratiqué des mises en situation
pédagogiques. Il pourrait fournir du contenu au 1er degré sur des sujets réputés plus
ardus (comme l’OPI) et/ou proposer des évaluations pédagogiques qui serviraient de
base à des réajustements avant poursuite de la mise en situation. Cette stratégie évite
les écueils des 3 précédentes mais suppose a minima un alourdissement du cursus de
MF1.


34
Au delà de la connaissance de l’OPI, le stagiaire MF1 devra aussi s’attacher à trouver
les ressorts pour enseigner l’OPI. Notamment pour expliquer ce qu’est un OPI et ses
mécanismes principaux. Les points-clefs sont :
Ø Le trio formé par l’alvéole pulmonaire, le capillaire pulmonaire et la paroi alvéolo-
capillaire, que le stagiaire pédagogique devra apprendre à représenter simplement
(comme en figure 1), à légender, et sur lequel il ajoutera les notions d’équilibre (et
déséquilibre) de pression de part et d’autre de la paroi, et de fragilité de la paroi
(comme en figure 9).
Ø Le système vasculaire à concevoir dans son ensemble comme un contenant dont la
paroi est relativement souple (comme un ballon de baudruche plein d’eau), sensible à
la pression extérieure. Sa conformation globale va changer radicalement selon que
l’individu est émergé ou immergé.
Ø Le cœur, organe critique qui est en mesure, ou pas, d’encaisser la surcharge de travail
liée à l’immersion et de limiter, ou pas, l’augmentation de pression dans la circulation
pulmonaire.

Evaluation :
Au Niveau 4, l’évaluation se fait dans le cadre d’un examen standardisé. L’OPI
pourra faire l’objet de questions lors de l’épreuve d’anatomie, physiologie et
physiopathologie du plongeur (épreuve n°11). Telle que spécifiée dans la MFT, l’épreuve
porte sur les causes, les symptômes et/ou la conduite à tenir, en évitant le mécanisme de
l’accident. Cette dernière précision permet d’éviter la sur-évaluation du candidat en
écartant des questions complexes qui évalueraient plus sa capacité à expliquer ou
vulgariser que celle à mettre en œuvre les mesures de prévention adéquates.
On ne peut que recommander d’intégrer des questions sur l’OPI dans les sujets de
Niveau 4. C’est un moyen efficace pour stimuler l’enseignement sur le sujet.
Au Niveau 5 et à l’Initiateur, aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est
nécessaire. En revanche, on devra vérifier que le candidat intègre les mesures préventives
appropriées dans son organisation de plongée.
Au MF1, aucune évaluation n’est prévue sur les connaissances. Par contre,
l’épreuve de pédagogie théorique (épreuve n°3) s’étend du débutant jusqu’au plongeur
préparant le GP-N4 et peut potentiellement porter sur un sujet traitant de l’OPI (de
Niveau 4 en particulier). Là encore, bien que le thème soit relativement nouveau, les
organisateurs doivent insérer des sujets théoriques sur l’OPI dans les sujets de travail des
stages finaux et des examens afin de motiver les candidats et leurs tuteurs à se pencher
plus avant sur le sujet (exemple en Annexe 2).



35
VIII) FORMATION DE FORMATEUR DE CADRES (TSI et MF2) :

Objectif :
Former des enseignants capables de former d’autres moniteurs et, pour ce qui
concerne le MF2, capables aussi d’encadrer la plongée entre 40 et 60 m.

Contenu du MFT :
Pour le MF2, rubrique « examen », « épreuves théoriques », chapitre « anatomie,
physiologie et physiopathologie du plongeur », partie « Ventilation et plongée », on trouve :
« Œdème pulmonaire d’immersion (OPI) : symptômes, mécanisme, facteurs favorisants et
conduite à tenir. »
Pour le Tuteur de Stage Initiateur (TSI), aucune mention de l’OPI dans le MFT.

Contenu de la formation :
Le MF1 qualifié TSI est un formateur au 2ème degré, dont le périmètre d’action est
limité aux stagiaires Initiateur. Compte tenu des attentes limitées sur l’OPI au niveau de
l’Initiateur (voir chapitre VII), le TSI n’a pas de besoin important en formation sur le sujet.
Dans le cursus fédéral actuel, la qualification TSI intervient après le Niveau 4 et le MF1,
deux étapes au cours desquelles le prétendant a pu être formé sur le sujet. Une fois encore,
dans le contexte actuel d’arrivée récente de la thématique dans les contenus de formation
fédéraux, nombre de cadres n’ont jamais entendu parler d’OPI. Il peut donc apparaître
intéressant pour ceux-là d’apporter un bagage théorique adapté.

Le Moniteur fédéral 2ème degré étant celui qui doit apprendre au stagiaire MF1
comment enseigner l’OPI, son niveau de compétence sur le sujet doit être satisfaisant. On
attend donc des connaissances étendues, y compris sur le mécanisme de l’accident. Le
candidat devra notamment rapprocher ses connaissances sur la ventilation, la circulation
et les échanges gazeux avec les effets de la pression et du matériel pour intégrer le tout
dans la mécanique de l’OPI.
Le reste des savoirs (causes, symptômes, conduite à tenir) à maîtriser est du même
ordre qu’au Niveau 4 et ne devrait constituer qu’une révision. Excepté pour les candidats
qui n’auraient pas acquis ce sujet au N4-GP.

Comme au Niveau 4, l’absence de mention d’un chapitre « prévention » pour l’OPI


dans le MFT est dommageable. Elle constitue toujours le but ultime d’un cours en rapport
avec un accident. Et contrairement à l’idée reçue courante sur l’OPI, il y a de quoi dire en
terme de prévention, comme nous avons pu le voir en première partie de ce mémoire.
L’intérêt du suivi médical des séniors, l’entraînement physique et aquatique, la qualité et
l’adaptation du matériel, la gestion du stress, le milieu et les conditions de pratique, sont
autant de thématiques bien concrètes sur lesquelles le MF2 sera capable d’attirer
l’attention des stagiaires pédagogiques afin que l’information utile à la prévention de
l’OPI « redescende » dans le cursus fédéral jusqu’au pratiquant de base.



36
Par ailleurs, le rôle du moniteur 2ème degré implique une vision large, synthétique et
intégrée du panel de risques liés à l’activité. Dans ce cadre, une présentation de
l’essoufflement comme un simple symptôme peut être pertinente. L’essoufflement
pouvant être bénin (par intoxication au CO2, réversible à l’arrêt de l’effort, sans anomalie
cardio-pulmonaire) ou grave (persistant, avec anomalie cardio-pulmonaire, comme au
cours de l’OPI).

Le chapitre MF2 du MFT désigne ce qui est attendu à l’examen, sur l’OPI comme
sur les autres sujets théoriques, sans qu’aucune étape dans le parcours officiel de
formation ne soit consacrée à l’enrichissement des connaissances. Ceci sous-entend que les
candidats au MF2 soient en mesure de s’auto-former sur ce volet. C’est une pratique
ancienne et toujours largement usitée, voir amplifiée par les moyens modernes de
communication. Le stagiaire MF2 renforce son bagage théorique par lui même. Le web
permet aujourd’hui un accès facile à de multiples sources telles que documents de cours,
livres, extraits d’ouvrages, conférences, e-learning, forums…

Ce mémoire pourrait également être une source adaptée et complète pour qui
souhaite enrichir ses connaissances sur l’OPI.

Evaluation :
Pour la qualification TSI, aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est prévue ou à
prévoir.
L’examen MF2 comporte des épreuves théoriques, dont une d’anatomie,
physiologie et physiopathologie du plongeur (épreuve n°12) qui peut inclure une
évaluation sur l’OPI. A ce niveau, il apparaît pertinent de tester le candidat au-delà de la
simple acquisition de connaissance. Vérifier sa capacité à croiser les savoirs, à les intégrer
et les utiliser dans un schéma plus large est bienvenu.
On pourra par exemple demander de développer les accidents/incidents autour
des modifications de la circulation liées à l’immersion, distinguer les différents accidents
pouvant être révélés par des difficultés ventilatoires, ou encore poser une question sur
l’impact du matériel dans la survenue d’un OPI.
Par ailleurs, l’épreuve de pédagogie théorique (épreuve n°3) peut avoir pour thème
support un sujet de Niveau 4 et peut donc potentiellement porter sur l’OPI.
Une réticence avérée existe chez nombre de cadres fédéraux quant à l’idée de placer
l’OPI dans des sujets de pédagogie. L’argument de la complexité du sujet est souvent
avancé. La thématique de la désaturation est au moins aussi complexe, si ce n’est plus, et
pourtant largement développée à tous les étages de formation. Rappelons la fréquence de
l’OPI dans les accidents conduisant à une évacuation : de l’ordre de 15%, soit le 2ème plus
fréquent, 8 fois plus fréquent que la surpression pulmonaire. Faire apparaître l’OPI dans
des sujets de pédagogie à l’examen est donc un impératif. C’est la meilleure garantie que
cet accident et son enseignement soient étudiés en amont par les prétendants et qu’ils le
traite ultérieurement avec leurs stagiaires pédagogiques.



37
Tableau de synthèse des attentes sur l’OPI
en fonction du niveau de formation

Contexte de Contenu Contenu


Méthode
l’enseigne- principal à spécifique à la Evaluation
d’approche
ment apporter Prévention
Bapt, Découverte Aucun Gestion Aucun Aucune
Pack intégrale par
l’encadrant
PE-12, Essoufflement Signe essoufflé Savoir faire Notion de surveillance Connaissance
N1 médicale du signe
« essoufflé »
PA-12, Essoufflement Connaissance du Savoir Gravité potentielle, QCM
PA-20, risque Intérêt de l’activité
Remontée assistée Savoir faire physique, de la Intervention
N2 surveillance médicale sur essoufflé
PE-40, Essoufflement Compréhension Echange Gravité potentielle, QCM,
N2, des risques de la interactif, Importance de discussion
profondeur évocation surveillance médicale,
PA-40, simple de l’OPI, limitation de
PE-60 l’exposition (DTR)
N3, Essoufflement Causes et Exposé simple, Rôle homme, milieu, Question
PA-60 ou OPI prévention (de échange matériel simple,
l’OPI) interactif discussion.
Assistance Savoir faire Finesse et
adaptabilité
de l’IPD.
RIFAP Détresse Symptômes, CAT, Cas pratiques / Détresse
respiratoire sortie de l’eau surface et
rapide réaction
N4 OPI Mécanisme Exposé, cours, Publics particuliers, Question
minimum, lecture conditions de plongée, simple, hors
Causes, matériel mécanisme.
symptômes, CAT
N5 et OPI Idem N4 Compagnonnage, Idem N4 si non déjà Aucune
intégration dans fait
Initiat.
l’organisation
de plongée
MF1 OPI Savoir l’enseigner Mise en Idem N4 si non déjà Epreuve péda
situation péda fait théorique 1°
TSI OPI Idem N4 Idem N4 si non Idem N4 si non déjà Aucune
déjà fait fait
MF2 OPI Connaissance Documentation, Extensive Question
complète travail croisée de
personnel, théorie.
conférence, Epreuve péda
exposé … théorique 2°



38
Conclusion

L’œdème pulmonaire d’immersion n’est pas un accident rare chez les plongeurs
subaquatiques. Il est potentiellement très grave, peut conduire à un décès rapide sous
l’eau et entraîner un danger pour le reste de la palanquée.

Sa survenue fait appel à une altération de la membrane alvéolo-capillaire


secondaire au différentiel de pression de part et d’autre de cette barrière. La modification
de répartition du volume sanguin en immersion est un facteur primordial qui augmente
les contraintes sur cette paroi.

De nombreux facteurs favorisants un OPI ont été mis en évidence. Ils doivent être
connus des plongeurs expérimentés, cadres et enseignants pour mettre en œuvre des
mesures de prévention adaptées. Parmi celles-ci, la surveillance médicale des pratiquants
est un élément essentiel, a fortiori chez les plus de 40-50 ans. La pratique régulière d’une
activité physique, le choix du détendeur et de la combinaison et la prise en compte du
froid et des efforts sont les autres axes importants.

La connaissance directe ou indirecte de cet accident doit être développée chez la


majorité des plongeurs. Les moniteurs et les cadres ont un rôle central à jouer dans ce but.
Ils doivent développer leur capacité à vulgariser le sujet et l’incorporer dans leurs
formations à délivrer aux plongeurs.

Dans le système fédéral actuel, les étages où l’on doit concentrer les efforts de
formation sont les brevets de cadres, notamment N4-GP, MF1 et MF2, dans le but de voir
diffuser ensuite les connaissances dans les clubs et dans les formations conduites par ces
enseignants. Les candidats à ces brevets et leurs formateurs pourront trouver dans ce
mémoire du contenu qui pourrait leur faire défaut par ailleurs.

Toutefois, la formation de nouveaux cadres ne doit pas occulter les besoins de


formation continue des nombreux moniteurs déjà titulaires. Une grande partie d’entre eux
n’a jamais été formé sur l’OPI et devrait pouvoir bénéficier d’une actualisation de leurs
connaissances. Ce point pose de nouveau la question du maintien des compétences des
moniteurs dans le système associatif et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.



39
Annexe 1
Extraits de description d’OPI en plongée par des victimes

Référence n°15 : https://www.plongeur.com/forums/topic/51505-zone-mortelle


« Je franchis le point bas, ça remonte assez vite dans la zone des quarante mètres. J'avance vite et je
ressens la pression du froid et de l'eau sur la poitrine. Difficile de dire quand exactement j'ai commencé à
moins bien respirer. Mais j'ai l'impression qu'à partir des 35 mètres dans la partie remontante, je me suis mis
à tousser, à avoir des sécrétions, une respiration épaisse. Je suis remonté au propulseur jusque dans la
zone des 25 mètres. J'ai respecté les paliers qui se sont d'ailleurs effacés lors de la remontée. A partir de 25
mètres, je suis remonté à la palme. J'ai donc fourni un effort un peu plus important. La respiration est
devenue de plus en plus anarchique avec une forte sensation d'oppression thoracique. Vers les 12 mètres,
je suis passé sur ma bouteille de sécurité de Trimix 19/34. J'ai avancé en scooter jusqu'à 6 mètres environ.
Là, pour le coup, ça n'allait pas du tout. Le sentiment d'oppression thoracique était très fort. Je perdais le
contrôle de ma respiration. Là, j'ai commencé à ressentir une perte d'intensité lumineuse, comme si mes
lampes s'éteignaient progressivement toutes en même temps, avec une sorte de rétrécissement du champs
de vision, une sorte d'effet tunnel. Tout devenait gris, presque noir. Je me sentais partir et je savais que là,
ça y était j'étais au bord de l'accident. Je sentais qu'il ne me restait que quelques secondes à vivre. […]
J'étais littéralement en train de suffoquer, de m'étouffer, de m'asphyxier. […] je me suis immobilisé
totalement et par miracle, la crise s'est calmée... ! Ne plus bouger, tenir, revenir, ne pas partir. Je n'allais pas
bien, mais je contrôlais à nouveau ma respiration. Disons suffisamment pour ne pas me noyer. j'ai décidé de
sortir le siphon. Il restait trente mètres à faire environ. Après 31 minutes de plongée, je me retrouve seul
derrière le S1. […]
Je suis resté 1H18 en post siphon. Je me suis totalement déséquipé, j'ai marché un peu, mais j'étais
incapable d'avancer. […] J'étais mal, mais vivant. Je toussais, je crachais une sorte de mousse, je
ressentais toujours cette oppression thoracique. […] Je ne vous cache pas que je me suis quand même mis
un très gros coup de pied aux fesses pour me remettre à l'eau. […] Je descends « tranquillement », […] Je
respire pas très bien, j'ai toujours une gène importante mais ça va. J'arrive dans la partie basse à 40 mètres,
je franchis le point bas, à nouveau dans la zone des 40. […] Et là ça recommence. […] Mais là dans mon
cas, c'est terrible. Je recommence à suffoquer, à respirer très mal. Je remonte, je vois la lueur verte du jour
en haut de la pente. Ça y est j'y suis, je sors... ! J'ai deux minutes de paliers à faire. Des clous, c'est pas
deux minutes qui changeront quoi que ce soit. Là encore, gestion des priorités, froid, détresse ventilatoire.
Je sors... ! C'est pas pour le peu de temps passé au fond que ça changera grand chose de toute façon.
Enfin, j'émerge dans la Loue, j'ai franchi le S1 en 21 minutes. Je retrouve le grand ciel bleu d'été et le soleil,
je suis sauvé, en vie.. ! […] Je suffoque, toujours cette impression d'oppression de la cage thoracique. Je
suis à l'air libre, mais je ne parviens pas à respirer correctement. Je crache toujours ma mousse, un peu
rosée. Pas terrible.. ! […] Je suis incapable de rien. Le moindre geste me demande des efforts démesurés.
J'ai l'impression d'être en haute altitude. Je parviens à enlever ma combinaison et à m'habiller. Je respire de
l'oxygène. Et on appelle les secours. […] J'ai retrouvé mes forces assez rapidement. Je ressentais toujours
une gène respiratoire, mais de plus en plus faible au fil des heures... ! »

Référence n°16 : https://www.plongeur.com/forums/topic/68518-messanges-40-accident-de-plongée


« Au fond à 52m, début de plongée tranquille. Bonne visi , mais du courant. On reste près des points
d’accroche de principe on regarde les congres. Et d’un coup, je ne me sens pas confortable puis
rapidement moins bien. Je sens une difficulté respiratoire qui va en s’accentuant. Je m’essouffle. Je suis en
manque d’air. Je passe sur l’autre détendeur. Pareil. Mes mano sont bons. Je regarde l’ordi : 10mn. Mon
masque se remplit. Je vide. Je m’agite. Mon binome est à côté. Il m’attrape. Je dis ça ne va pas. Début de
remontée assistée. J’ouvre la Valve de l’étanche. Il me calme mais je suis en dyspnee, puis douleur
thoracique. ça ne va pas. Je regarde l’ordi vitesse correcte mais je me sens de plus en plus mal j’étouffe. On
arrive à 15 m. Stop visu ordi : 4 mn de paliers à 6m. Il me restabilise à la verticale car je bouge, je
bascule. J’étouffe je n’arrive pas à respirer, l’impression que l’air n’arrive pas. que je n’arrive pas à inspirer.
Je pousse sur le bouton du détendeur. L’air est là mais je n’arrive pas à le prendre. je suis bloquée. J’inspire
rien ne vient. comme un spasme. J’entre en panique. Horrible. J’arrache tout, je me dégage, je file comme
une fusée à la surface chercher de quoi respirer. Douleur et oppression thoracique violentes. Je pense que
je vais mourir. Je fais surface. Dyspnee et mousse dans la bouche. J’ai toujours mal dans la poitrine, c’est
atroce. J’ai peur de mourir je me noie de l’intérieur. Je gonfle mon étanche et la stab. J’arrive à appeler au
secours, le bateau arrive tout de suite. Je suis de suite déséquipée puis montée sur le bateau, retrait du haut
de l’étanche. Mise sous O2. Appel des secours. je suis assise. je respire mieux. Mon binôme est là à côté.
Il me parle, me rassure. Apparition des paresthesies des pieds puis des jambes. Douleur thoracique. Mais
je respire normalement. »



40
Annexe 2
Exemples de questions d’évaluation portant sur l’OPI
PA-20, Niveau 2
La sensation d’essoufflement en plongée :
A) Est un événement impossible du moment qu’on est bien entraîné.
B) Se récupère facilement sous l’eau.
C) Peut cacher un accident grave.
D) Doit être signalé rapidement à son équipier.
E) Nécessite une sortie de l’eau rapide si elle persiste en surface.

L’essoufflement en plongée :
A) Est un événement impossible du moment qu’on est bien entraîné.
B) Favorise l'accident de décompression.
C) Est aggravé par la profondeur.
D) Peut cacher un accident grave.
E) Doit être signalé au Directeur de plongée après la plongée.

PE-40, PA-40, Niveau 2, PE-60 :


Si vous êtes essoufflé au cours d’une plongée, que faut-il faire ?
A) Continuer de palmer jusqu’à ce que ça passe.
B) S’arrêter de palmer et remonter.
C) S’arrêter de palmer et rester sur place jusqu’à ce que ce soit passé.
D) Descendre plus profond.
E) Le signaler à votre coéquipier.

La sensation d’essoufflement en plongée :


A) Est une perception induite par le détendeur, sans gravité.
B) Peut conduire à la panique ou la noyade.
C) Peut entraîner une remontée non-contrôlée.
D) Peut persister en surface.
E) Doit toujours être prise au sérieux.

Niveau 3 :
Quelles sont les causes potentielles d’un essoufflement survenant en cours de plongée ? (sur un
mode interactif, échange direct)

Niveau 4 :
L’un des membres de votre palanquée est victime d’un essoufflement à 25 m de profondeur.
Rapidement pris en charge, à l’arrivée en surface, il se sent toujours essoufflé et crache un peu de
mousse rose.
Quel accident suspectez-vous ? Quelle est votre attitude ?
Quelles mesures peut-on prendre pour limiter ce risque ?

MF1 :
Prévention des risques au N4-GP. Présentez au jury votre démarche pédagogique sur le thème :
l’œdème pulmonaire d’immersion en plongée. Conduisez une séance d’enseignement théorique
sur ce thème.

MF2 :
Expliquez les modifications induites par l’immersion sur la circulation sanguine. Quels sont les
différents incidents ou accidents secondaires à ces modifications ?
Un plongeur présente des difficultés respiratoires à son arrivée en surface. Quelles sont les
différentes causes possibles ?



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Bibliographie


1 Wilmshurst PT et coll. Forearm vascular responses in subjects who developp recurrent

pulmonary edema of scuba diving : a new syndrome. British Heart Journal, 1981, page 349.

2 Louge
P et coll. Accidents de plongée, cadre nosologique et bases physiopathogéniques.
Médecine et armées, 2015, page 45.

3 Coulange M. Accidents graves en plongée. Analyse des causes et mesures préventives. Journée

nationale de sécurité et prévention des accidents graves en plongée, Toulon, 30/03/2018


(http://www.var.gouv.fr/IMG/pdf/ddcs_var_sport_plongee_journee_nationale_securite_et_pr
evention_des_accidents_graves_en_plongee_analyse_des_causes_et_mesures_preventives_mat
hieu_coulange_-_.pdf )

4 Manuel de Formation Technique de la FFESSM (https://plongee.ffessm.fr/mft )

5 Henckes A et Lafay V. L’œdème pulmonaire d’immersion. Dans : Lafay V (coord.). Cœur et

plongée, 2017, pages 217 à 235. ELLIPSES.



6 Desgraz B et coll. Œdème pulmonaire d’immersion. Revue Médicale Suisse, 2017, pages 1324

1328.

7 Castagna
O et coll. La physiologie de l’immersion : aspects hydrominéral et thermique.
Médecine et armées, 2015, pages 101 à 110.

8 Brun F et Bernabé P. Le guide de la plongée Tek, 2ème édition, 2011, page 153. GAP.

9 Castagna O. et coll. The key roles of negative pressure breathing and exercise in the
development of interstitial pulmonary edema in professional male SCUBA divers. Sports
medicine – open, 2018, pages 1 à 12.

10 Henckes A et coll. Risk factors for immersion pulmonary edema in recreationnal scuba divers :

a case-control study. Undersea and hyperbaric medicine, 2019, pages 611 à 618.

11 Wilmshurst PT et coll. Cold-induced pulmonary oedema in scuba divers and swimmers and

subsequent development of hypertension. Lancet, 1989, pages 62 à 65.



12 Castagna
O et coll. The underestimated compression effect of neopren wetsuit on divers
hydromineral homeostasis. International Journal of Sports Medicine, 2013, pages 1043 à 1050.

13 Site internet de la Fédération Française de Cardiologie, consulté le 11/10/2021 ;
https://fedecardio.org/je-m-informe/l-hypertension-arterielle/

14 Castaigne A et coll. Sémiologie médicale, initiation à la physiopathologie, 3ème édition, 1992,

pages 59-60. SANDOZ.



15 Site
internet Plongeur.com, consulté le 12/10/2021 ; Discussion « Zone mortelle … ! » ;
https://www.plongeur.com/forums/topic/51505-zone-mortelle

16 Site
internet Plongeur.com, consulté le 12/10/2021 ; Discussion « Messanges (40) –
Accident de plongée » ; https://www.plongeur.com/forums/topic/68518-messanges-40-
accident-de-plongée





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17 Recommandations de bonnes pratiques pour le suivi médical des pratiquants d’activités

subaquatiques sportives et de loisir. 1ère édition. Juillet 2020. Société de physiologie et de


médecine subaquatique et hyperbare de langue française, 2020©.
https://www.medsubhyp.fr/images/consensus_bonnes_pratiques_reglementation/RBP_loisir
/RBP-Plonge-de-loisir-2020-Texte-complet.pdf

18 Site
internet du Ministère de la santé, consulté le 10/10/2021 ; https://solidarites-
sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/article/activite-physique-et-sante

19 Site internet de la FFESSM, consulté le 10/10/2021 ; https://ffessm.fr/se-former/module-

sport-sante



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