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Philippe HÉLIAS
Instructeur Régional Stagiaire
FFESSM - CTR Comité Régional de Guadeloupe
Année 2021
Version consolidée
Sommaire
Remerciements 3
Lexique 4
Introduction 5
1ère partie :
Description de l’œdème pulmonaire d’immersion : 6
I) Mécanismes 6
II) Causes, facteurs favorisants et circonstances de survenue 14
III) Manifestations et symptômes 17
IV) Conduite à tenir 18
V) Prévention 19
2ème partie :
Enseignement autour de l’œdème pulmonaire d’immersion dans les formations
fédérales de plongeur 25
Tableau de synthèse des attentes sur l’OPI selon les niveaux de formation 38
Conclusion 39
Annexes 40
Bibliographie 42
2
Remerciements
À Elodie Curlier, Anne Henckes et Pierre Médalin pour les relectures et conseils sur ce
document.
À mon père, qui m’a ouvert aux bonheurs du monde sous marin.
À Sylvain Jolesse, mon premier moniteur, celui qui m’a transmis les bases avec passion.
À Pierre Médalin et Dominique Ricou, mes Maîtres, Instructeurs Nationaux, qui m’ont
initié avec brio au monde fabuleux de la pédagogie.
À mes clubs, Golden club, CPSM, Aqua Sport, CNBT, CSAG Racoon, terrains fertiles de la
passion, sources d’expériences variées et inépuisables.
À toutes mes rencontres plongistiques, pratiquants, moniteurs, élèves avec qui j’ai pu
échanger, partager et apprendre.
3
Lexique
4
Introduction
A l’heure actuelle, l’OPI est installé dans le paysage français des accidents en plongée.
Sa fréquence réelle est difficile à estimer dans la pratique de loisir. Il constitue toutefois
15% des motifs d’évacuation vers le plus gros centre hyperbare de France à Toulon (HIA
Sainte Anne), ce qui en fait la cause la plus fréquente après les accidents de désaturation
(ADD). Il est ainsi beaucoup plus fréquent que les barotraumatismes thoraciques dans les
centres hyperbares2.
Ces chiffres ne sont toutefois pas exhaustifs. Il apparaît très probable que des
pratiquants victimes d’OPI ne parviennent pas jusqu’aux centres hyperbares, pour au
moins 2 raisons :
- des sujets peuvent être décédés avant d’être pris en charge,
- d’autres peuvent constituer des formes mineures, atténuées voir résolues à la sortie
de l’eau et, donc, ne pas être reconnus comme tels, ou être pris en charge par
d’autres filières de soins, voire non pris en charge du tout.
Parmi les décès survenant en plongée 43% sont rapportés à des problèmes cardiaques,
parmi lesquels beaucoup pourraient être liés à la survenue d’OPI3.
De part cette fréquence relative et sa gravité potentielle, il devient essentiel que les
pratiquants et les cadres de plongée subaquatique soient informés de manière adaptée sur
cet accident « émergeant ».
Ce travail vise apporter une aide aux moniteurs et cadres de plongée en scaphandre,
pour assimiler ce qu’est un OPI et l’intégrer dans les formations de manière appropriée.
5
Première partie
Présentation de l’œdème pulmonaire d’immersion (OPI)
en plongée avec scaphandre
I) MÉCANISME DE L’OPI :
L’œdème pulmonaire se définit comme la présence de liquide dans les alvéoles
pulmonaires, liquide provenant d’un flux hydrique à travers la barrière alvéolo-capillaire.
Ce que le profane peut traduire par : « Les poumons se remplissent d’eau depuis l’intérieur ».
La formule a une allure grossière mais est finalement assez juste.
Alvéole
pulmonaire
Barrière
alvéolo-capillaire
6
Quand le déséquilibre de pression de part et d’autre de la membrane alvéolo-
capillaire devient trop important, sa perméabilité augmente et de l’eau peut franchir la
paroi alvéolo-capillaire du sang vers les alvéoles et les remplir : c’est l’œdème pulmonaire.
A un degré supérieur, la barrière peut littéralement se rompre et laisser passer plasma et
cellules.
Flux d’eau
Barrière À travers
altérée la paroi
Œdème
constitué
Arrêt des
échanges
gazeux
7
Lorsque l’alvéole pulmonaire est comblée de liquide, les échanges gazeux, ou
hématose, s’arrêtent. L’O2 ne peut plus être absorbé par le sang et le CO2 n’est plus éliminé
vers l’alvéole. C’est ce qui va se traduire rapidement par des difficultés respiratoires chez
le plongeur. Celles-ci pourront aller de la simple gêne à la détresse suivant l’importance
des lésions et les capacités du plongeur, en s’aggravant avec la poursuite du séjour dans
l’eau.
8
î pression alvéolaire
• Effort inspiratoire
• Gradient de pression hydrostatique
(Squeeze pulmonaire) (apnée)
ì pression ì pression
pré-pulmonaire post-pulmonaire
(pré-charge) (post-charge)
• Contention hydrostatique • Vasoconstriction
• Vasoconstriction (froid) (HTA, stress, froid)
• Excès d’hydratation • Faiblesse cardiaque
Augmentation du gradient
transmural de pression
ì pression capillaire
• Exercice intense
• Froid
• Stress
• Génétique ?
9
1) Effets de l’immersion :
L’immersion du corps humain dans un liquide modifie instantanément la
répartition du volume sanguin. La pression hydrostatique est transmise par les tissus et
réalise une véritable « contention hydrostatique ». La capacité (contenant) des vaisseaux
sanguins périphériques est réduite, créant un reflux de sang vers le thorax, augmentant la
charge de travail pour le cœur et réduisant la capacité d’expansion des poumons (voir
figure 5 ci-dessous)7.
A noter qu’en périphérie de la circulation, les flux hydriques sont aussi modifiés,
avec un transfert d’eau du tissu interstitiel vers le sang, majorant encore le volume
sanguin et la charge de travail pour le cœur.
Les effets du froid, des efforts et du stress vont s’ajouter à l’effet de l’immersion,
tous trois en créant une vasoconstriction périphérique, surtout artérielle (effet sur la post-
charge), qui accentue aussi le reflux sanguin vers le thorax (effet sur la pré-charge).
11
2) Effets de l’appareil respiratoire :
L’utilisation d’un détendeur ou d’un recycleur nécessite un effort inspiratoire plus
important qu’à l’air libre.
Rappelons que l’inspiration résulte d’un effort musculaire qui contracte et abaisse le
diaphragme et éventuellement soulève et écarte les côtes. Ce mouvement étire les
poumons et augmente le volume intrathoracique. Il s’ensuit une dépression relative à
l’intérieur des voies aériennes inférieures qui induit un flux de gaz de l’extérieur vers
l’intérieur. Ainsi, toute inspiration implique une dépression intra-alvéolaire transitoire,
avec un gradient de pression assez faible en situation de repos à l’air libre (de l’ordre du
millimètre de Mercure).
Pression
alvéolaire faible
Barrière
altérée
Pression
capillaire élevée
Figure 9 : Synthèse des facteurs contribuant à l’apparition d’un OPI. (production personnelle)
Pression capillaire élevée = effet de l’immersion, mais aussi du froid, des effort, du stress, de
l’HTA, d’une faiblesse cardiaque …
Pression alvéolaire diminuée = effet de la ventilation sur détendeur ou recycleur (ou de l’apnée).
Barrière altérée = effet du différentiel de pression trop fort, de la densité, la sécheresse ou la
température du gaz ventilé, de l’hyperoxie, d’une infection ou une irritation préalable …
13
II) CAUSES, FACTEURS FAVORISANTS ET
CIRCONSTANCES DE SURVENUE :
Outre l’immersion, qui par définition est une condition nécessaire à la survenue
d’un OPI, cet accident n’a pas de cause unique clairement établie. En revanche, de
multiples facteurs favorisants ont été identifiés10. Pour la plongée loisir, on retiendra :
1) Le froid :
La plongée en eau froide a été reconnue comme une circonstance de survenue
fréquente dès les premières années d’étude de cet accident11. Le froid agit en créant une
vasoconstriction périphérique qui augmente d’autant plus la surcharge de travail pour le
cœur. Ce mécanisme induit par déduction un questionnement sur le rôle de la
combinaison isothermique. Les vêtements élastiques en néoprène ont un effet démontré
sur la redistribution sanguine, par compression des membres inférieurs 12 . On peut
supposer qu’une combinaison humide (incluant les semi-étanches) contribue à majorer le
risque d’OPI, d’autant plus qu’elle est serrée.
4) Le stress :
Bien que non identifié formellement comme un facteur de risque d’OPI dans la
seule étude cas-témoin disponible sur le sujet, la présomption de son implication reste
forte. Le stress a déjà été signalé comme un facteur de risque d’œdème pulmonaire (hors
immersion) et les plongées de formation ou d’entrainement apparaissent comme
multipliant le risque d’OPI par 5 dans l’étude précédemment citée, possiblement à cause
du stress.
5) L’âge :
Il apparaît comme un facteur favorisant en soi, avec un risque relatif multiplié par 3
au delà de 50 ans. Ce chiffre n’est pas une valeur seuil. Le risque augmente
progressivement au fur et à mesure que l’âge avance. Il résulte vraisemblablement des
modifications cardio-respiratoires induites par le vieillissement, notamment la limitation
des capacités ventilatoires à l’effort, la baisse de la contractilité du muscle cardiaque et la
pression dans la circulation pulmonaire plus élevée.
14
6) Le sexe féminin :
Le risque de survenue d’un OPI est 2 fois plus fréquent chez les femmes. Plusieurs
mécanismes pourraient être impliqués, tels que le volume pulmonaire et le calibre des
voies aériennes réduits, pouvant nécessiter un travail ventilatoire plus important pour un
même niveau d’effort, et conduisant à des variations de pressions intra-alvéolaires plus
grandes, ou une plus grande susceptibilité aux troubles du rythme cardiaque déclenchés
par le stress, notamment chez les femmes ménopausées.
16
III) MANIFESTATIONS ET SYMPTÔMES :
Ce sont les symptômes habituels d’un œdème pulmonaire, dominés par une gène
ou une sensation de difficulté ventilatoire, ce que le corps médical appelle la « dyspnée ».
En effet, l’œdème aigu pulmonaire (OAP) est une maladie assez fréquente en
dehors du cadre de la plongée, qui survient typiquement lors d’une faiblesse cardiaque.
Les patients qui souffrent d’un OAP décrivent le plus souvent une difficulté respiratoire
qui peut s’installer d’abord à l’effort et ressembler à l’essoufflement physiologique, mais
peut aussi apparaître au repos. Les malades décrivent rapidement une sensation
d’étouffement angoissante et intolérable. Peu après, la toux apparaît et s’accompagne
d’une sensation de grésillement dans la gorge que l’on peut entendre de l’extérieur.
Ensuite surviennent les crachats. Ils sont mousseux et souvent rosés14.
On lira avec attention les deux récits d’OPI par les victimes elles mêmes,
sélectionnés en référence et reportés en Annexe 1. Ils sont très bien décrits et donnent une
bonne idée de ce que peut ressentir la victime15,16.
Dans l’eau, la situation peut s’aggraver très rapidement (en quelques minutes) et
parfois conduire à :
- la panique et son cortège de complications possibles comme la noyade ou la
remontée incontrôlée, avec risque d’ADD ou de surpression pulmonaire surajoutée.
- la perte de connaissance, l’arrêt cardiaque et le décès, par hypoxie.
En revanche, l’amélioration peut être très rapide une fois sorti de l’eau et sous O2.
En effet, dès la sortie complète de l’eau, la contention hydrostatique cesse et le système
vasculaire périphérique (notamment des membres inférieurs) retrouve une capacité
d’expansion importante, faisant chuter la pression dans le circuit.
17
IV) CONDUITE À TENIR :
1) Dans l’eau :
Devant tout signe suspect d’OPI, notamment un plongeur apparaissant essoufflé,
hagard ou agité :
- Regagner la surface sans tarder : un OPI ne peut s’améliorer que hors de l’eau !
Ä en assistance la plupart du temps
Ä en respectant (si possible) au moins la vitesse de remontée, mais sans faire des
paliers un impératif absolu, la situation pouvant être intenable pour la victime et du fait
du risque très important de complications.
- Donner l'alerte et prévenir le soutien de surface (signe de détresse).
- Sortir la victime de l’eau rapidement.
Hormis l’urgence à extraire la victime de l’eau, la conduite à tenir sur site est
identique à tous les autres accidents de plongée.
18
V) PRÉVENTION DE L’OPI :
Compte tenu de ce qui est connu des mécanismes et des causes multifactorielles de
l’OPI, il n’existe pas de solution simple et unique qui puisse garantir l’absence de
survenue d’un OPI en plongée.
En l’état actuel des connaissances, la prévention de cet accident peut reposer sur :
19
Il n’est pas question de systématiser ces examens à tous les pratiquants. Toutefois, il
est recommandé des les pratiquer en cas d’anomalie à l’examen du médecin, en cas d’HTA
avérée ou si d’autres facteurs de risque cardiovasculaire sont présents.
20
3) L’entraînement aquatique le plus régulier possible :
Chaque immersion (nage ou plongée) réalise une mise sous contrainte du système
cardiovasculaire et implique une adaptation immédiate. Bien qu’aucune démonstration
scientifique formelle ne soutienne cette mesure, la répétition rapprochée et régulière des
immersions constitue probablement une forme d’entraînement pour l’appareil
cardiovasculaire.
On peut noter d’ailleurs qu’il existe chaque année une recrudescence de décès en
plongée, le plus souvent chez des pratiquants relativement âgés, lors des grands week-
ends de printemps et au début de l’été. Ces périodes correspondent à des reprises
d’activité après arrêt « hivernal » et l’imputabilité de la perte d’accoutumance
« aquatique » ne peut être exclue. Conseiller une pratique aquatique régulière est donc
sensé et se conjugue parfaitement avec le développement précédent sur l’activité
physique.
4) La qualité du matériel :
Le matériel a son importance. Deux éléments essentiels sont à prendre en compte :
21
5) Une organisation de l’activité repensée :
Il incombe à tous les acteurs intervenants dans l’organisation d’une activité
subaquatique (exploitants, Directeurs de Plongée, Guides de Palanquée et plongeurs
autonomes) de repenser leurs schémas habituels de fonctionnement en y intégrant le
risque d’OPI. Tous les aspects de la pratique doivent être réévalués au regard de ce
« nouveau » danger.
5.2° L’équipement :
Un soin attentif sera porté à l’équipement des pratiquants et plus particulièrement
au matériel mis à disposition du public. Comme nous l’avons vu précédemment, la
souplesse inspiratoire des détendeurs devra être un objectif en soi et sera contrôlée
régulièrement. De même, lorsque des combinaisons sont fournies, l’encadrement devra
veiller à un ajustement correct sans compression exagérée, excluant les combinaisons trop
rigides.
22
5.4° La formation des acteurs de l’organisation :
Exploitants, Directeurs de Plongée, Guides de Palanquée et plongeurs autonomes,
mais aussi agents d’accueil, magasiniers impliqués dans l’équipement des pratiquants et
surveillants de surface éventuels (autres que cadres) seront initiés à ce qu’est l’OPI et à sa
prévention. Seuls des acteurs sensibilisés au risque peuvent agir utilement.
23
HUMAIN : MATÉRIEL :
Aptitude médicale Détendeur souple inspi
Entraînement physique Recycleur bien positionné
Entraînement aquatique Combinaison ajustée
ORGA-
NISATION :
Information/formation
Bienveillance
Gestion des efforts
MILIEU :
Prise en compte du froid
Gestion profondeur/désat
Extraction prévue
24
Deuxième partie
L’enseignement autour de l’OPI
dans les formations fédérales de plongeurs
Objectif :
Faire découvrir la ventilation subaquatique et secondairement le milieu naturel
aquatique, s’il y a lieu.
Lors de cette immersion à faible profondeur, le risque d’OPI est non maximal, mais
présent. Possibilité d’extraction rapide du milieu aquatique.
Contenu du MFT :
Aucune fiche dédiée spécifiquement au baptême dans le MFT.
La partie concernant le Pack découverte laisse le contenu des trois séances à la
totale appréciation des organisateurs.
25
II) FORMATION DES DÉBUTANTS (PE-12 ET NIVEAU 1) :
Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en palanquée encadrée à faible profondeur.
Risque non maximal, mais présent. Possibilité d’extraction rapide du milieu
aquatique.
Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué.
Contenu de la formation :
L’essoufflement en plongée sera le support pour aborder indirectement la
problématique de l’OPI : l’information sur la prise au sérieux d’un essoufflement sous
l’eau doit être passée !
En pratique, le signe « je suis essoufflé » doit être enseigné, en précisant qu’il doit être
utilisé pour toute difficulté respiratoire et qu’il débouchera sur une remontée en surface.
Ce moment peut être l’occasion de rappeler et/ou de renforcer l’information sur la gravité
potentielle d’être essoufflé sous l’eau.
Il faut souligner de nouveau qu’avec des plongeurs encadrés (éventuellement sans
licence ni CACI), la prévention de l’OPI relève essentiellement de la responsabilité des
cadres, que ce soit sur le plan de la sélection médicale, du matériel ou des conditions de
plongée.
Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est nécessaire.
La connaissance du signe « je suis essoufflé » doit être vérifiée. Idéalement dans le
sens qui sera utile au plongeur, à savoir en le questionnant sur le signe qu’il doit faire s’il
se sent essoufflé.
26
III) FORMATIONS OUVRANT L’ACCÈS À L’AUTONOMIE
AVEC DP (PA-12, PA-20 ET NIVEAU 2) :
Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en autonomie à faible profondeur.
Risque d’OPI toujours présent. Possibilité d’extraction rapide du milieu aquatique.
L’organisation de la plongée est toujours sous le contrôle d’un Directeur de Plongée (DP).
En cas de survenue d’un OPI, les plongeurs devront assister eux-mêmes la victime, au
moins pour la partie subaquatique.
Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué.
Contenu de la formation :
Bien que l’OPI ne soit pas spécifiquement mentionné dans le MFT, au regard des
prérogatives d’autonomie, il apparaît légitime de l’évoquer, sans toutefois en faire un
chapitre à part entière. Là encore, l’essoufflement en plongée sera le support pour aborder
indirectement le sujet de l’OPI.
On pourra par exemple profiter de l’essoufflement pour :
- amener la notion de devoir enclencher la remontée de toute personne signalant un
essoufflement sous l’eau, car ce dernier peut parfois s’avérer être autre chose, notamment
un OPI.
- informer qu’une gêne ventilatoire ou un essoufflement qui ne s’améliore pas en surface
doit être sorti de l’eau sans délai, mis sous O2 et évacué, comme tout autre accident de
plongée.
- conseiller la pratique régulière d’une activité physique.
- préciser l’intérêt d’une surveillance médicale régulière et avisée au delà de 40-50 ans.
Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est nécessaire.
Le volet théorique de la formation devra faire l’objet d’au moins une question -orale
ou écrite- sur l’essoufflement, pour s’assurer que sa gravité potentielle en plongée a bien
été intégrée. A ces niveaux de perfectionnement, un questionnement formulé avec des
propositions de réponses justes ou fausses de type QCM constitue un outil optimal pour
évaluer des notions théoriques en rapport avec la pratique, et mesurer le degré de
pertinence que leur porte le candidat (exemples disponible en Annexe 2). Cette méthode
est idéale pour sortir de l’évaluation finale formelle et scolaire de type « examen », non
nécessaire à ce niveau de formation, souvent génératrice de stress et de handicap pour les
candidats. Elle peut opportunément aussi servir de socle pour amorcer une discussion et
compléter la formation du plongeur à l’occasion de la correction.
En pratique, en phase d’évaluation finale, le moniteur vérifiera que la réaction au
signe « je suis essoufflé » débouche effectivement sur la remontée du plongeur en difficulté,
lors d’une mise en situation où l’élève ne connait pas à l’avance la situation sur laquelle il
devra intervenir.
Le comportement du plongeur assistant à l’arrivée en surface pourra également être
évalué utilement et travaillé en amont, à l’occasion d’un découpage pédagogique
(gonflage du système de flottaison de l’assisté, communication avec la surveillance de
surface …).
27
IV) FORMATIONS DONNANT ACCÈS À LA PROFONDEUR
(PE-40, NIVEAU 2, PA-40 ET PE-60) :
Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en profondeur, en palanquée encadrée ou en
autonomie.
Le risque d’OPI est présent. Il n’y a pas de possibilité d’extraction rapide du milieu
aquatique (remontée, paliers, éloignement du support …). L’organisation de la plongée est
toujours sous le contrôle d’un DP.
Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué spécifiquement.
Contenu de la formation :
Pour ces niveaux de plongeurs, la considération principale liée au risque d’OPI ne
réside pas sur le caractère autonome ou non, mais sur la profondeur d’évolution et ses
conséquences. Même les plongeurs encadrés, qui n’auraient pas à intervenir sur une
victime, doivent avoir connaissance du risque d’OPI et des difficultés que sa survenue
impliquerait lors d’une plongée profonde. Bien que l’OPI ne soit pas spécifiquement
mentionné dans le MFT, au regard de la tranche de profondeur visée, il apparaît légitime
de l’évoquer. S’il n’est pas nécessaire d’en faire un chapitre à part entière, il semble
raisonnable de mentionner au moins son existence et de nommer cet accident. Là encore,
l’essoufflement en plongée pourra être le chapitre « support » pour aborder indirectement
le sujet de l’OPI.
Trois notions essentielles seront abordées :
- la réalité de l’antagonisme entre nécessité de sortie rapide de l’eau en cas de survenue
d’un OPI et plongée profonde impliquant une sortie de l’eau plus difficile. Les pratiquants
doivent avoir conscience de leur vulnérabilité dès lors qu’il existe un plafond virtuel
imposé par les impératifs de désaturation. Concrètement, ce message pourra être associé à
la recommandation de limiter le temps au fond et/ou la Durée Totale de Remontée (DTR)
lors des plongées à plus de 30 mètres, dans le but de réduire le risque de sur-accident en
cas de sortie rapide non protocolaire.
- l’intérêt d’une surveillance médicale régulière et avisée au delà de 40-50 ans. Ce point est
d’autant plus important que ces formations visent une population en voie de fidélisation à
l’activité, susceptible de pratiquer longtemps et donc de vieillir en pratiquant.
- pas d’automédication « sauvage » avant la plongée.
Sur le plan didactique, c’est probablement à ce niveau que la difficulté est la plus
grande pour le moniteur quand on parle d’OPI. Elle réside pour l’essentiel dans le fait
d’évoquer un accident sans en proposer une explication complète. Pour ne pas noyer ou
perdre la majorité du public, il faut impérativement se tenir au principe de ne pas entrer
dans les détails des mécanismes de l’OPI. Une phrase de type « l’immersion augmente la
charge de travail pour le cœur » est une base suffisante pour développer le sujet ou répondre
à une question. Elle permet de lier l’accident au fait d’être dans l’eau d’une part, et
d’impliquer le système cardiovasculaire d’autre part.
28
Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est nécessaire.
Le volet théorique de la formation devra faire l’objet d’au moins une question orale
ou écrite sur l’essoufflement, pour s’assurer que sa gravité potentielle lors des incursions
profondes a bien été intégrée.
A ces niveaux de formation également, un questionnement de type QCM constitue
un outil intéressant pour évaluer des notions théoriques en rapport avec la pratique, et
mesurer le degré de pertinence que leurs portent le candidat (exemple disponible en
Annexe 2).
Si la formation implique une autonomie (PA-40), l’évaluation finale intégrera aussi
la réaction au signe « je suis essoufflé » pour s’assurer qu’elle débouche effectivement et
rapidement sur la remontée du plongeur en difficulté.
29
V) FORMATION OUVRANT À L’AUTONOMIE SANS DP
(NIVEAU 3 OU PA-60) :
Objectif :
Former un plongeur capable d’évoluer en autonomie totale, y compris sans
Directeur de Plongée.
Le risque d’OPI est présent. Il n’y a pas de possibilité d’extraction rapide du milieu
aquatique (remontée, paliers, éloignement du support …). L’organisation de la plongée est
potentiellement à la charge du pratiquant.
Contenu du MFT :
Pas de mention de l’OPI. L’essoufflement est évoqué spécifiquement.
Contenu de la formation :
Tout ce qui a été évoqué dans les deux chapitres précédents reste valable au Niveau
3 – PA-60.
Vient s’ajouter le fait que le candidat sera en mesure d’organiser lui même ses
plongées. A ce titre, il devra intégrer le risque d’OPI dans son organisation. Dans ces
conditions, bien que l’OPI ne soit pas spécifiquement mentionné dans le MFT, il apparaît
nécessaire de l’évoquer. La question d’en faire un chapitre indépendant ou non est
ouverte. Quoi qu’il en soit, une (re)sensibilisation à l’importance d’une surveillance
médicale avisée au delà de 40-50 ans sera toujours opportune. Les moyens de sélectionner
des équipements appropriés (détendeurs entretenus et souples, combinaisons pas trop
serrées) seront donnés au pratiquant. Le conseil de pondérer la DTR sur les plongées
profondes, pour limiter le risque de sur-accident sera apporté ou rappelé.
Enfin, le plongeur devra être capable d’assurer toute la prise en charge d’un
éventuel OPI, que se soit sous l’eau ou en surface. La partie subaquatique de l’intervention
relève de la classique remontée assistée d’un équipier en difficulté. A ce niveau, on
s’attachera à introduire du discernement et de la nuance dans l’action du sauveteur,
notamment sur sa capacité à adapter la remontée à la situation, comme par exemple être
en mesure de ne pas faire des paliers obligatoire si la situation de détresse respiratoire
l’impose. La poursuite de l’intervention en surface puis hors de l’eau relève de la
formation secourisme spécifique de l’activité (RIFAP, voir chapitre dédié ci-après), celle-ci
étant obligatoire avant la délivrance du Niveau 3.
Evaluation :
Aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est imposée par le MFT.
Comme pour les niveaux précédents permettant l’accès à la profondeur, le
formateur devra s’assurer que la gravité potentielle d’un essoufflement au fond a bien été
intégrée, tant sur le plan théorique que pratique.
Une question visant à rechercher si le candidat a connaissance de cet accident
potentiel (type : « Quelles sont les causes potentielles d’un essoufflement survenant en cours de
plongée ? ») serait très pertinente à ce niveau. L’OPI faisant partie des réponses attendues,
ce type d’interrogation permet de tester le savoir du candidat, sans entrer dans les détails.
Elle permet aussi d’apporter une réponse immédiate pour le (re)sensibiliser au
problème au besoin.
30
VI) FORMATION AU SECOURISME EN PLONGÉE (RIFAP) :
Objectif :
Former un plongeur capable de secourir un autre plongeur victime d’accident ou
incident, ramené en surface par son (ou ses) coéquipier(s). L’acquisition de cette
compétence est obligatoire à partir du Niveau 3, dès lors que la plongée est possible en
l’absence de Directeur de Plongée. L’OPI est la 2ème cause de mise en œuvre d’une
évacuation chez les plongeurs.
Contenu du MFT :
Le RIFAP est décliné en 7 compétences, parmi lesquelles on trouve :
6) « reconnaissances des signes liés aux accidents de plongée et surveillance »
7) « mise en œuvre des techniques adaptées à l’état de la victime »
Contenu de la formation :
La formation RIFAP se veut essentiellement pratique et pragmatique. Elle aborde
notamment la prise en charge des accidents de plongée qui repose sur un socle commun,
que l’on pourrait résumer par : bilan + alerte, oxygénothérapie, évacuation adaptée.
Ce trépied peut être complété par des mesures spécifiques à l’état de la victime
(PLS, insufflations, massage cardiaque, DAE …).
L’OPI possède une particularité qui le distingue des autres accidents : son potentiel
à s’améliorer dès lors que la victime est sortie de l’eau.
La formation devra donc insister sur ce point. Toute victime essoufflée en surface
doit pouvoir être ramenée à bord du navire support ou à terre dans les plus brefs délais.
Ce qui permettra aussi une mise en œuvre rapide de l’oxygénothérapie. Les techniques de
mise en sécurité de la victime (tractage puis hissage) doivent donc occuper une place
importante dans cette formation.
Le formateur doit préciser que lors de appel des secours, le mot clef est « accident de
plongée ». Ce terme a son importance pour orienter le centre de secours. Celui-ci prendra
toujours contact avec un médecin hyperbare pour adresser la victime vers un
établissement approprié. L’évacuation vers un centre hyperbare dépendra surtout de la
notion de faute de procédure associée et des facilités locales. Même si l’OPI n’est pas
connu de tous les médecins, l’implication du médecin hyperbare dans la chaîne des
secours permettra d’adapter la prise en charge.
Evaluation :
L’évaluation des secouristes-plongeurs se fait au travers de mises en situation
concrètes à partir de la surface. Ces situations sont peu spécifiques et ont pour but de
vérifier la maîtrise des pratiques et leur adéquation à la situation proposée.
Ainsi, l’OPI n’apparaîtra pas en tant que tel dans les cas proposés ; en effet, on
jouera un plongeur essoufflé ou inconscient en surface, mais le diagnostic spécifique d’OPI
ne sera pas nécessaire à la mise en œuvre des techniques adaptées.
Par contre, considérant la fréquence relative de l’OPI et l’impératif de sortie de l’eau
urgente, il y a un intérêt majeur à évaluer la mise en œuvre et la pratique du signe
« détresse surface ». Ce signe est souvent négligé dans les différentes formations de
plongeur. Il est pourtant essentiel au déclenchement précoce de la suite des secours. La
formation RIFAP est l’occasion préférentielle pour le pratiquer. Sa mise en œuvre sera
donc particulièrement vérifiée lors des mises en situation et doit constituer un élément
majeur de l’évaluation.
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VII) FORMATION DES CADRES (NIVEAUX 4 & 5, INITIATEUR
ET MF1) :
Objectif :
Ces brevets partagent l’objectif commun de former des plongeurs capables
d’encadrer ou d’enseigner, c’est à dire de plonger avec des niveaux inférieurs, en ayant la
responsabilité de leur sécurité.
Le risque d’OPI dans ces situations peut être très variable selon les caractéristiques
des plongeurs, des plongées, voire des activités concernées. Ces cadres peuvent être
amenés à rencontrer des plongeurs à risque élevé (âge, HTA, médicaments…), mais
surtout à côtoyer des plongeurs dans des situations où le risque est majoré : profondeur,
stress des formations ou des examens, efforts lors d’exercices physiques, eau froide,
matériel collectif inadapté ou détérioré…
De par sa position de responsable, le GP doit aussi minimiser son propre risque
d’OPI pour garantir la sécurité de sa palanquée.
De plus, les enseignants, tout particulièrement les MF1, doivent pouvoir enseigner
sur la thématique de l’OPI, notamment au Niveau 4.
Contenu du MFT :
Au Niveau 4 : rubrique « connaissances théoriques », chapitre « accidents et incidents en
plongée », on trouve : « Œdème pulmonaire d’immersion : causes, symptômes et conduite à
tenir (la connaissance du mécanisme n’est pas demandée). »
Au Niveau 5 : rubrique « sécuriser l’activité », à la ligne « connaître les risques liés aux
différentes pratiques et les mesures de prévention associées », on trouve : « particularités liées
aux différents publics : jeunes, séniors, restrictions d’ordre médicales etc. ». Ces précisions
s’entendent pour compléter le socle de connaissance acquis avec le Niveau 4.
A l’Initiateur : dans la partie stage initial, rubrique « organiser et sécuriser l’activité »,
à la ligne « sécuriser et surveiller », on trouve : « connaître les risques liés aux différentes
pratiques », « prendre en compte les particularités liées aux différents publics : jeunes,
séniors, restrictions d’ordre médicales etc. » et « prévenir les situations à risque ».
Au MF1 : dans la partie stage initial et dans le module complémentaire 20-40 m
(filière par capitalisation), rubrique « organiser et sécuriser l’activité », à la ligne « sécuriser et
surveiller », on trouve : « connaître les risques liés aux différentes pratiques », « prendre en
compte les particularités liées aux différents publics : jeunes, séniors, restrictions d’ordre
médicales etc. » et « prévenir les situations à risque ». En outre, dans le système actuel, le
MF1, capable d’enseigner du débutant au Niveau 5, est sensé acquérir son corpus de
connaissances théoriques au Niveau 4.
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Contenu de la formation :
! Au Niveau 5 :
La direction de plongée en exploration est une fonction accessible aux Guides de
Palanquée expérimentés. La formation s’appuie pour l’essentiel sur les connaissances
acquises lors des formations antérieures (particulièrement au Niveau 4) et s’organise
principalement comme du compagnonnage aux cotés d’un Directeur de Plongée en
exercice. A ce titre, aucun enseignement spécifique sur l’OPI n’est à prévoir, en théorie.
Toutefois, dans le contexte actuel d’introduction récente de l’OPI dans les contenus
de formation fédéraux (au N4-GP notamment), nombre de prétendants au N5 n’ont jamais
entendu parler d’OPI. Il peut donc apparaître intéressant pour ceux-là d’apporter un
bagage théorique sur l’OPI, similaire à celui proposé au N4-GP.
Evaluation :
Au Niveau 4, l’évaluation se fait dans le cadre d’un examen standardisé. L’OPI
pourra faire l’objet de questions lors de l’épreuve d’anatomie, physiologie et
physiopathologie du plongeur (épreuve n°11). Telle que spécifiée dans la MFT, l’épreuve
porte sur les causes, les symptômes et/ou la conduite à tenir, en évitant le mécanisme de
l’accident. Cette dernière précision permet d’éviter la sur-évaluation du candidat en
écartant des questions complexes qui évalueraient plus sa capacité à expliquer ou
vulgariser que celle à mettre en œuvre les mesures de prévention adéquates.
On ne peut que recommander d’intégrer des questions sur l’OPI dans les sujets de
Niveau 4. C’est un moyen efficace pour stimuler l’enseignement sur le sujet.
Au Niveau 5 et à l’Initiateur, aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est
nécessaire. En revanche, on devra vérifier que le candidat intègre les mesures préventives
appropriées dans son organisation de plongée.
Au MF1, aucune évaluation n’est prévue sur les connaissances. Par contre,
l’épreuve de pédagogie théorique (épreuve n°3) s’étend du débutant jusqu’au plongeur
préparant le GP-N4 et peut potentiellement porter sur un sujet traitant de l’OPI (de
Niveau 4 en particulier). Là encore, bien que le thème soit relativement nouveau, les
organisateurs doivent insérer des sujets théoriques sur l’OPI dans les sujets de travail des
stages finaux et des examens afin de motiver les candidats et leurs tuteurs à se pencher
plus avant sur le sujet (exemple en Annexe 2).
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VIII) FORMATION DE FORMATEUR DE CADRES (TSI et MF2) :
Objectif :
Former des enseignants capables de former d’autres moniteurs et, pour ce qui
concerne le MF2, capables aussi d’encadrer la plongée entre 40 et 60 m.
Contenu du MFT :
Pour le MF2, rubrique « examen », « épreuves théoriques », chapitre « anatomie,
physiologie et physiopathologie du plongeur », partie « Ventilation et plongée », on trouve :
« Œdème pulmonaire d’immersion (OPI) : symptômes, mécanisme, facteurs favorisants et
conduite à tenir. »
Pour le Tuteur de Stage Initiateur (TSI), aucune mention de l’OPI dans le MFT.
Contenu de la formation :
Le MF1 qualifié TSI est un formateur au 2ème degré, dont le périmètre d’action est
limité aux stagiaires Initiateur. Compte tenu des attentes limitées sur l’OPI au niveau de
l’Initiateur (voir chapitre VII), le TSI n’a pas de besoin important en formation sur le sujet.
Dans le cursus fédéral actuel, la qualification TSI intervient après le Niveau 4 et le MF1,
deux étapes au cours desquelles le prétendant a pu être formé sur le sujet. Une fois encore,
dans le contexte actuel d’arrivée récente de la thématique dans les contenus de formation
fédéraux, nombre de cadres n’ont jamais entendu parler d’OPI. Il peut donc apparaître
intéressant pour ceux-là d’apporter un bagage théorique adapté.
Le Moniteur fédéral 2ème degré étant celui qui doit apprendre au stagiaire MF1
comment enseigner l’OPI, son niveau de compétence sur le sujet doit être satisfaisant. On
attend donc des connaissances étendues, y compris sur le mécanisme de l’accident. Le
candidat devra notamment rapprocher ses connaissances sur la ventilation, la circulation
et les échanges gazeux avec les effets de la pression et du matériel pour intégrer le tout
dans la mécanique de l’OPI.
Le reste des savoirs (causes, symptômes, conduite à tenir) à maîtriser est du même
ordre qu’au Niveau 4 et ne devrait constituer qu’une révision. Excepté pour les candidats
qui n’auraient pas acquis ce sujet au N4-GP.
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Par ailleurs, le rôle du moniteur 2ème degré implique une vision large, synthétique et
intégrée du panel de risques liés à l’activité. Dans ce cadre, une présentation de
l’essoufflement comme un simple symptôme peut être pertinente. L’essoufflement
pouvant être bénin (par intoxication au CO2, réversible à l’arrêt de l’effort, sans anomalie
cardio-pulmonaire) ou grave (persistant, avec anomalie cardio-pulmonaire, comme au
cours de l’OPI).
Le chapitre MF2 du MFT désigne ce qui est attendu à l’examen, sur l’OPI comme
sur les autres sujets théoriques, sans qu’aucune étape dans le parcours officiel de
formation ne soit consacrée à l’enrichissement des connaissances. Ceci sous-entend que les
candidats au MF2 soient en mesure de s’auto-former sur ce volet. C’est une pratique
ancienne et toujours largement usitée, voir amplifiée par les moyens modernes de
communication. Le stagiaire MF2 renforce son bagage théorique par lui même. Le web
permet aujourd’hui un accès facile à de multiples sources telles que documents de cours,
livres, extraits d’ouvrages, conférences, e-learning, forums…
Ce mémoire pourrait également être une source adaptée et complète pour qui
souhaite enrichir ses connaissances sur l’OPI.
Evaluation :
Pour la qualification TSI, aucune évaluation spécifique sur l’OPI n’est prévue ou à
prévoir.
L’examen MF2 comporte des épreuves théoriques, dont une d’anatomie,
physiologie et physiopathologie du plongeur (épreuve n°12) qui peut inclure une
évaluation sur l’OPI. A ce niveau, il apparaît pertinent de tester le candidat au-delà de la
simple acquisition de connaissance. Vérifier sa capacité à croiser les savoirs, à les intégrer
et les utiliser dans un schéma plus large est bienvenu.
On pourra par exemple demander de développer les accidents/incidents autour
des modifications de la circulation liées à l’immersion, distinguer les différents accidents
pouvant être révélés par des difficultés ventilatoires, ou encore poser une question sur
l’impact du matériel dans la survenue d’un OPI.
Par ailleurs, l’épreuve de pédagogie théorique (épreuve n°3) peut avoir pour thème
support un sujet de Niveau 4 et peut donc potentiellement porter sur l’OPI.
Une réticence avérée existe chez nombre de cadres fédéraux quant à l’idée de placer
l’OPI dans des sujets de pédagogie. L’argument de la complexité du sujet est souvent
avancé. La thématique de la désaturation est au moins aussi complexe, si ce n’est plus, et
pourtant largement développée à tous les étages de formation. Rappelons la fréquence de
l’OPI dans les accidents conduisant à une évacuation : de l’ordre de 15%, soit le 2ème plus
fréquent, 8 fois plus fréquent que la surpression pulmonaire. Faire apparaître l’OPI dans
des sujets de pédagogie à l’examen est donc un impératif. C’est la meilleure garantie que
cet accident et son enseignement soient étudiés en amont par les prétendants et qu’ils le
traite ultérieurement avec leurs stagiaires pédagogiques.
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Tableau de synthèse des attentes sur l’OPI
en fonction du niveau de formation
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Conclusion
L’œdème pulmonaire d’immersion n’est pas un accident rare chez les plongeurs
subaquatiques. Il est potentiellement très grave, peut conduire à un décès rapide sous
l’eau et entraîner un danger pour le reste de la palanquée.
De nombreux facteurs favorisants un OPI ont été mis en évidence. Ils doivent être
connus des plongeurs expérimentés, cadres et enseignants pour mettre en œuvre des
mesures de prévention adaptées. Parmi celles-ci, la surveillance médicale des pratiquants
est un élément essentiel, a fortiori chez les plus de 40-50 ans. La pratique régulière d’une
activité physique, le choix du détendeur et de la combinaison et la prise en compte du
froid et des efforts sont les autres axes importants.
Dans le système fédéral actuel, les étages où l’on doit concentrer les efforts de
formation sont les brevets de cadres, notamment N4-GP, MF1 et MF2, dans le but de voir
diffuser ensuite les connaissances dans les clubs et dans les formations conduites par ces
enseignants. Les candidats à ces brevets et leurs formateurs pourront trouver dans ce
mémoire du contenu qui pourrait leur faire défaut par ailleurs.
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Annexe 1
Extraits de description d’OPI en plongée par des victimes
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Annexe 2
Exemples de questions d’évaluation portant sur l’OPI
PA-20, Niveau 2
La sensation d’essoufflement en plongée :
A) Est un événement impossible du moment qu’on est bien entraîné.
B) Se récupère facilement sous l’eau.
C) Peut cacher un accident grave.
D) Doit être signalé rapidement à son équipier.
E) Nécessite une sortie de l’eau rapide si elle persiste en surface.
L’essoufflement en plongée :
A) Est un événement impossible du moment qu’on est bien entraîné.
B) Favorise l'accident de décompression.
C) Est aggravé par la profondeur.
D) Peut cacher un accident grave.
E) Doit être signalé au Directeur de plongée après la plongée.
Niveau 4 :
L’un des membres de votre palanquée est victime d’un essoufflement à 25 m de profondeur.
Rapidement pris en charge, à l’arrivée en surface, il se sent toujours essoufflé et crache un peu de
mousse rose.
Quel accident suspectez-vous ? Quelle est votre attitude ?
Quelles mesures peut-on prendre pour limiter ce risque ?
MF1 :
Prévention des risques au N4-GP. Présentez au jury votre démarche pédagogique sur le thème :
l’œdème pulmonaire d’immersion en plongée. Conduisez une séance d’enseignement théorique
sur ce thème.
MF2 :
Expliquez les modifications induites par l’immersion sur la circulation sanguine. Quels sont les
différents incidents ou accidents secondaires à ces modifications ?
Un plongeur présente des difficultés respiratoires à son arrivée en surface. Quelles sont les
différentes causes possibles ?
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Bibliographie
1 Wilmshurst PT et coll. Forearm vascular responses in subjects who developp recurrent
pulmonary edema of scuba diving : a new syndrome. British Heart Journal, 1981, page 349.
2 Louge
P et coll. Accidents de plongée, cadre nosologique et bases physiopathogéniques.
Médecine et armées, 2015, page 45.
3 Coulange M. Accidents graves en plongée. Analyse des causes et mesures préventives. Journée
1328.
7 Castagna
O et coll. La physiologie de l’immersion : aspects hydrominéral et thermique.
Médecine et armées, 2015, pages 101 à 110.
8 Brun F et Bernabé P. Le guide de la plongée Tek, 2ème édition, 2011, page 153. GAP.
9 Castagna O. et coll. The key roles of negative pressure breathing and exercise in the
development of interstitial pulmonary edema in professional male SCUBA divers. Sports
medicine – open, 2018, pages 1 à 12.
10 Henckes A et coll. Risk factors for immersion pulmonary edema in recreationnal scuba divers :
a case-control study. Undersea and hyperbaric medicine, 2019, pages 611 à 618.
11 Wilmshurst PT et coll. Cold-induced pulmonary oedema in scuba divers and swimmers and
sport-sante
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