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Devoir de Contrôle Interne dans les Banques et

Institutions Financières

I. Points de différence entre le métier de contrôleur permanent et d’auditeur


interne

Les métiers d'auditeur interne et de contrôleur permanent font partie du dispositif


de maîtrise des risques de l’entreprise. Ils permettent le suivi du fonctionnement au
quotidien et également la revue périodique des organisations et des systèmes sous
l'angle de leurs risques, de leur conformité réglementaire et également de leur efficacité
et de leur efficience.
Dans l’acception populaire, Il subsiste une grande confusion entre audit
interne et contrôle interne, desquels découlent les métiers d’auditeur interne et de
contrôleur permanent. L'origine de cette confusion vient éventuellement:
 de la qualification " Interne " commune aux deux appellations ;
 de la notion de contrôle qui leur est attachée.
Pourtant, ces deux métiers peuvent être différenciés de plusieurs façons à savoir en
termes de :

1- Différence dans la finalité :

Le contrôleur permanent a pour objectif d'assurer la conformité aux lois et règlements et


l'atteinte des objectifs. Alors que l'auditeur interne a pour finalité de fournir au
management
 une assurance sur l'efficacité des processus de gestion des risques et de contrôle ;
 des propositions pour leur amélioration.
En conséquence, le travail du contrôleur permanent doit impérativement être apprécié
par l'auditeur interne.
2- Différence dans les modalités de mise en oeuvre :

Le contrôleur permanent dispose d’un ensemble d'instruments mis en oeuvre de


manière continue au sein de toutes les activités de l’entreprise. De ce fait, son activité
n’est ni une activité différente, ni un service au sein de l'entreprise. En revanche, l'audit
interne constitue une activité à part entière de l'entreprise, dont les interventions se font à
posteriori et de manière ponctuelle.
3- Différence dans les acteurs :

Le contrôleur permanent n’est très souvent pas seul lorsqu’il accomplit ses tâches. En
effet, l’exécution de celles-ci relève de la responsabilité de l'ensemble des parties
prenantes de l'entreprise. Ces parties prenantes incluent :
 la direction générale ;
 les employés à tous les niveaux;
 les tiers;
Tandis que l'audit interne est l'affaire de quelques salariés (les auditeurs internes) qui
sont les seuls responsables de sa mise en oeuvre.
L’audit interne est donc une émanation du Conseil d’Administration de la banque ou
l’institution financière en question et est pilotée par le Comité d’audit.
4- Différence dans les référentiels :

La mise en oeuvre de l'audit interne est encadrée par les normes internationales pour la
pratique professionnelle de l'audit interne, dictées par l'IIA. Le contrôle interne quant à
lui peut être pratiqué selon différents référentiels (COSO, COCO, etc.)

II. Le conflit d’intérêts et le délit d’initié

a. Le conflit d’intérêts :
Un conflit d'intérêts est une situation dans laquelle une personne se trouve lorsqu'elle est
chargée d'une fonction d’intérêt général qui entre en concurrence avec des intérêts
professionnels ou personnels. De tels intérêts pourraient influer ou paraître influer sur la
manière dont elle s'acquitte des taches qui lui ont été confiées dans le cadre de ses
fonctions.
Constitue donc un conflit d’intérêts, toute situation d'interférence entre un intérêt public
et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou à paraître influencer
l'exercice indépendant, impartial et objectif d'une fonction.
À titre d’exemple, il est formellement interdit à un auditeur interne d’auditeur un membre
de a famille car on présume qu’il ne saurait être objectif dans la réalisation de sa mission
d’audit.
b. Le délit d’initié :
Le délit d’initié quant à lui dénommé également « délit d'utilisation illicite d'une
information privilégiée », est une infraction spécifique quant au fonctionnement des
marchés financiers (droit pénal boursier).
En effet, la législation qui régit le marché boursier repose sur l'égalité de l'information
des investisseurs. Certaines personnes « initiées » disposent d'informations privilégiées et
peuvent les utiliser ou les faire utiliser pour réaliser des opérations boursières, et ce, avant
que le public n'en ait connaissance. Il s'agit du délit d'initié qui constitue une infraction
pénale dans le cadre des sociétés inscrites à un marché réglementé.

Éléments constitutifs du délit d'initié

1. Element légal
L’élément légal est mentionné dans l'article L. 465-1 du Code monétaire et financier :
l'infraction vise l'utilisation illicite d’informations privilégiées par des personnes en ayant
connaissance à titre professionnel.
Les personnes dites « initiées » sont celles susceptibles de détenir des informations
confidentielles à titre professionnel. Il s'agit de personnes physiques (dirigeants de
société), mais aussi de personnes morales.
Les personnes visées par cet article sont :
- le dirigeant d'une société ou toute personne dans l'exercice de ses fonctions qui
utilise ou communique à un tiers sans l'utiliser, une information privilégiée ;
- toute personne/tiers qui l'utilise et la communique, autre que les précédentes.

2. Élément matériel

L'information privilégiée est une information réelle, précise et certaine qui n'a pas été
rendue publique, et qui, si elle avait été rendue publique aurait était susceptible d'avoir
une influence sur le cours du marché boursier.
Il s'agit de toute opération boursière ayant eu pour but de réaliser un gain ou d'éviter une
perte, peu importe sa nature : achat, échange, levée d'option.
3. Élément moral

Il réside dans la connaissance de réaliser des opérations interdites. La mauvaise foi est
alors caractérisée.
Les personnes visées par cette infraction sont présumées initiées en raison de la place
occupée dans le société. Une présomption de connaissance de l'information privilégiée
pèse sur les personnes.

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