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Année 2019 N° 28
THÈSE
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN PHARMACIE
(DIPLOME D’ÉTAT)
PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT
Le 09 Mars 2019
Par
Léa Soukeyna BADJI
Née le 17 Juin 1987 à Dakar (Sénégal)
MEMBRES DU JURY
e
Directeur de thèse : Mm Aïda Sadikh BADIANE Maître de conférences agrégé
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Je dédie ce travail…
A Mes chers frères Insa Badji, Prince Massar Badji, Kadialy Badji et Pacha
Amidou Badji
Je vous dédie ce travail et Qu’Allah nous unisse dans tous les moments
importants de la vie et que chacun de nous puisse bénéficier de la « BARAKA ».
A Mes chères et adorables belles-sœurs Coumba Fall Diagne et Penda
Diédhiou, merci d’être pour moi plus que des sœurs.
A mes plus que sœurs, mes amies de toujours Elisabeth Suzanne Djiba,
Maimouna Coly, Marthe Sarr, Fatou Bintou Sagna
Je remercie le Tout Puissant d'avoir mis sur mon chemin des personnes telles
que vous. Je vous dis merci pour le soutien indéfectible que vous me portez. Ce
travail vous est dédié.
A toi Pascal, toujours présent dans les moments les plus durs comme dans les
meilleurs de ma vie, merci malgré tout…
A mes amis : Olivier et Marthe Leclercq, Patrick et Joelle Bogard ainsi que tous
ceux qui ont été là pour moi à la cité des Cadres de la CSS à Richard-Toll.
A Mme Khady Diatta Badji. Vous êtes au début de tout ce travail, merci
d’avoir pris le temps de m’orienter et de me conseiller.
A LA PHARMACIE MALABO :
Au Dr Alpha Coly, je vous remercie de m’avoir permis de travailler à vos côtés
avec tant de gentillesse et de bienveillance, merci pour la qualité de votre
formation.
A ceux perdus de vue, ou que la mort a éloignés de moi, sachez que vous
resterez à jamais gravés dans mon coeur.
improbation »
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE PALUDISME
I. HISTORIQUE....................................................................................................3
II. EPIDEMIOLOGIE DU PALUDISME.............................................................4
II.1. Agents pathogènes.........................................................................................4
II.1.1. Taxonomie..................................................................................................4
II.1.2. Morphologie...............................................................................................4
II.1.3. Cycle de développement.............................................................................9
II.1.3.1. Phase sexuée............................................................................................9
II.1.3.2. Phase asexuée..........................................................................................9
II.2. Vecteurs.......................................................................................................12
II.3. Modalités de la transmission.......................................................................12
II.4. Répartition géographique.............................................................................12
III. MANIFESTATIONS CLINIQUES..............................................................13
III.1. Formes simples..........................................................................................13
III.1.1. Accès primo invasion..............................................................................13
III.1.2. Accès simples intermittents.....................................................................13
III.2. Formes graves.............................................................................................14
III.2.1. Accès pernicieux ou neuropaludisme......................................................14
III.2.2. Paludisme viscéral évolutif.....................................................................16
IV. IMMUNITE ANTIPALUSTRE ET VACCINS...........................................16
V. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE......................................................................17
V.1. Prélèvement................................................................................................17
V.2. Microscopie optique...................................................................................17
V.2.1. Frottis Mince (FM)...................................................................................17
V.2.2. Goutte épaisse (GE)..................................................................................18
V.3. Autres méthodes directes de diagnostic du paludisme..............................18
V.3.1. Quantitative Buffy Coat (Q.B.C Malaria®).............................................18
V.3.2. Loop mediated isothermal amplification (LAMP)...................................18
V.4. Tests de Diagnostic Rapide (TDR)............................................................19
V.4.1. Test de détection de l’Histidin Rich Protein 2 (HRP-2)...........................19
V.4.2. Test de détection de la lactico déshydrogénase plasmodiale....................20
VI. TRAITEMENT.............................................................................................20
VI.1. Traitement du paludisme simple................................................................20
VI.2. Traitement du paludisme grave et compliqué............................................21
VII. PROPHYLAXIE..........................................................................................21
VII.1. Chimioprophylaxie...................................................................................21
VII.2. Lutte anti-vectorielle.................................................................................21
VIII. Principaux antigènes de Plasmodium.........................................................22
VIII.1. Antigènes des stades pré-érythrocytaires................................................22
VIII.1.1. Circum Sporozoite Protein (CSP)........................................................22
VIII.1.2. Liver Stage Antigen 1 (LSA-1)............................................................23
VIII.2. Antigènes des stades érythrocytaires.......................................................23
VIII.2.1. Merozoite Surface Protein 1 (MSP-1)..................................................24
VIII.2.2. Apical Membrane Antigen 1 (AMA-1)................................................25
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. METHODOLOGIE..........................................................................................28
I.1. Cadre d’étude...............................................................................................28
I.2. Population d’étude.......................................................................................29
I.2.1. Critères d’inclusion....................................................................................29
I.2.2. Critères de non inclusion............................................................................29
I.2.3. Prélèvement des échantillons.....................................................................30
I.3. Sérologie multiplex avec le système Magpix®...........................................32
I.3.1. Description du système..............................................................................32
I.3.2. Principe de la sérologie multiplex basée sur les billes...............................33
I.3.3. Mode opératoire.........................................................................................35
II. RESULTATS..................................................................................................38
II.1. Caractéristiques de la population d’étude....................................................38
II.2. Fréquence des infections palustres :............................................................39
II.3. Prévalence des anticorps..............................................................................41
II.4 Prévalence des anticorps selon l’âge............................................................42
II.5. Prévalence des anticorps selon l’infection palustre.....................................43
III. DISCUSSION...............................................................................................44
CONCLUSION
REFERENCES
INTRODUCTION
Le paludisme est une endémie parasitaire majeure touchant 2,2 milliards de
personnes dans 86 pays à travers le monde (109). La région africaine de l’OMS
supporte une part disproportionnée de la charge mondiale. En 2016, 90% des cas
de paludisme et 91% des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette
région (109). La maladie est principalement retrouvée en Afrique subsaharienne
avec 80% des cas et concerne majoritairement les enfants de moins de 5 ans et
les femmes enceintes (109).
C’est une maladie potentiellement mortelle due à des parasites du genre
Plasmodium transmis à l’homme par la piqûre de moustique femelle infecté du
genre Anopheles.
Grâce aux programmes nationaux de lutte contre le paludisme, la prévalence
mondiale a décliné dans plusieurs pays. Au Sénégal, plusieurs interventions sont
menées à travers le pays, telles que la confirmation biologique du diagnostic par
un test biologique (TDR ou microscopie optique), le traitement des cas de
paludisme par des associations thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA),
l’utilisation de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, la
chimioprévention saisonnière (CPS) chez les enfants de moins dix ans dans le
sud du pays où la prévalence est plus élevée, le traitement préventif intermittent
(TPI) chez la femme enceinte . En raison de ces interventions, le paludisme est
en baisse au Sénégal (86,102) et le nord, qui a la prévalence la plus faible, est en
pré-élimination du paludisme.
Ces résultats encourageants nécessitent une surveillance de l’endémicité du
paludisme ; surveillance qui peut être effectuée en étudiant la réponse
immunitaire contre Plasmodium. En effet l’immunité contre le paludisme
s’acquiert au cours de contacts réguliers avec le parasite et, avec une baisse de la
prévalence, il est logique de s’attendre à une diminution de celle des anticorps
dirigés contre les antigènes de Plasmodium. La détermination de ces anticorps se
fait par plusieurs techniques dont la plus utilisée est la technique immuno-
enzymatique appelée en terme anglo-saxon enzyme-linked immunosorbent
1
assay (ELISA). Cette dernière présente l’inconvénient d’être une technique
fastidieuse ne permettant de tester qu’un antigène à la fois. Ces dernières années
la technique de sérologie Multiplex, qui est beaucoup plus sensible et beaucoup
plus adéquate pour tester un grand nombre d’antigènes et d’échantillons a été
adaptée à la recherche et au dosage des anticorps et de ce fait constitue une
technique performante qui peut être utilisée dans la surveillance
épidémiologique du paludisme en zone d’endémie donc très utile aux
programmes de lutte (48).
C’est dans ce contexte que cette étude se fixe comme objectif principal de
mesurer la prévalence des anticorps chez des patients suspects de paludisme
dans la banlieue de Dakar.
Les objectifs spécifiques sont :
- déterminer la prévalence des anticorps dirigés contre AMA1, MSP1, CSP et
LSA
- comparer les taux d’anticorps chez les sujets infectés et les sujets non infectés
par Plasmodium falciparum
- comparer les taux d’anticorps en fonction de l’âge des sujets
2
3
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
SUR LE PALUDISME
I. HISTORIQUE
Le paludisme est une maladie très ancienne, en 3000 ans avant Jésus-Christ, les
égyptiens en souffraient et en mourraient déjà. Cette certitude est issue de la
découverte de formes plasmodiales dans des momies (63). A peu près à la même
époque, soit à partir de 2700 ans av. J.-C, des cas d’accès palustres ont été
décrits en Chine.
En 1630, le premier traitement à base d’écorce de Quinquina (Cinchona
officinalis) a été découvert par Don Francisco LOPEZ.
En 1880, l’agent pathogène fut découvert à Constantine (Algérie) par Alphonse
LAVERAN(71).
En 1922, quatre espèces de Plasmodium infectants l’Homme ont été décrites :
Plasmodium falciparum, P. vivax, P. malariae et P. ovale. Il faudra alors près de
60 ans pour comprendre entièrement le cycle parasitaire et ses caractéristiques.
En 1944, la chloroquine et l’amodiaquine, deux antipaludiques de synthèse très
utilisés, font leur apparition. Malheureusement, dès 1960, des souches de P.
falciparum résistantes à la chloroquine sont découvertes en Asie et en Amérique
latine.
En 1976, TRAGER et JENSEN mettent au point la culture in vitro de P.
falciparum (104). Cette importante avancée ouvre la voie aux approches
moléculaires et immunologiques. Elle facilite aussi l’étude de nouvelles
molécules antipaludiques. L’apparition sur le marché d’antipaludiques dérivés
de l’artémisinine (substance active isolée de la plante Artemisia annua) issue de
la pharmacopée chinoise a apporté un regain d’espoir dans le cadre de la
chimiothérapie antipaludique. Il existe cependant une pression de sélection qui
tend à l’apparition de chimiorésistance (45). C’est pour limiter l’apparition de ce
phénomène que depuis 2005, l’OMS recommande l’utilisation des dérivés
d’artémisinine en bithérapie. Actuellement, un volet très important dans la lutte
antipaludique est l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides. Elles
3
permettent de réduire le taux d’inoculation, donc l’incidence des fièvres, et
diminuent ainsi la mortalité et la morbidité (61).
II.1.2. Morphologie
Les parasites prennent des formes différentes selon le stade du cycle évolutif et
l’hôte (vertébré ou invertébré). Sur frottis sanguin ou goutte épaisse, ils
apparaissent avec un noyau rouge et un cytoplasme bleu après coloration au
Giemsa (99). Chez l’homme plusieurs stades sont retrouvés :
- Les sporozoïtes : cellules minces, fusiformes et allongées d’environ 15µm de
long, mononucléées, capables de pénétrer dans les hépatocytes
4
Figure 1 : Sporozoïte de Plasmodium
Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1471492204001825
- Les trophozoïtes jeunes : ce sont des anneaux souvent très petits (1-2 µm de
diamètre) comportant, autour de la vacuole habituelle, une couronne de
cytoplasme extrêmement fine et un noyau proéminent parfois scindé en deux
petits fragments. L'infection multiple du globule rouge est fréquente (2 ou 3
parasites dans le même globule) et certains trophozoïtes sont parfois aplatis,
accolés à la paroi du globule rouge, la vacuole étant alors difficilement visible et
le noyau (rouge) situé entre deux petits traits bleus cytoplasmiques.
5
Figure 2 : Trophozoïte de Plasmodium
Source : http://anatomyhumancharts.com/red-blood-cell-diagram/red-blood-
cell-diagram-red-blood-cells-stock-vector-illustration-of-blood-healthy/
- Les trophozoïtes âgés : ils sont un peu amiboïdes et n'ont pas de vacuole.
- Le schizonte : contient plusieurs noyaux dont le nombre dépend de l’espèce de
Plasmodium; il est de forme ovale ou irrégulière, ne remplit pas complètement
le globule rouge et le pigment est rassemblé au centre.
Mérozoïte
- Le mérozoïte : Il s'agit d'une petite cellule ovale de 1,5µm de long par 1µm de
large polarisée : elle présente une proéminence apicale dont l'organisation est
caractéristique des Apicomplexa. La cellule est recouverte d'une matrice
6
extracellulaire filamenteuse de 15 à 20 nm d'épaisseur Le mérozoïte ne présente
ni cils ni flagelles ; on peut donc s'attendre à ce que ses mouvements se fassent
par glissements impliquant le cytosquelette parasitaire.
7
Figure 5: Différents stades de Plasmodium sp. (77)
Source : httpwww.ledamed.orgIMGhtmldoc-10811.html
8
II.1.3. Cycle de développement
II.1.3.1. Phase sexuée
Lors d’un repas sanguin sur un individu infecté, l’anophèle femelle ingère les
différents stades du parasite. Les gamétocytes mâles et femelles parvenus dans
l’estomac du moustique se transforment en gamètes. Le gamète mâle subit un
processus d’exflagellation à la suite duquel la fécondation du gamète femelle par
ce dernier devient possible. Il en résulte un zygote mobile appelé ookinète.
L’ookinète mature traverse d’abord la matrice péritrophique, puis l’épithélium
intestinal avant de se différencier en oocystes végétatives à la membrane basale
de l’épithélium. Une division méiotique suivie de plusieurs mitoses aboutit au
développement de sporoblastes, puis de sporozoïtes après 10 à 14 jours.
L’éclatement de l’oocyste libère des sporozoïtes qui gagnent les glandes
salivaires du moustique où ils pourront être à nouveau injectés chez l’homme
avec la salive lors d’une nouvelle piqûre (5).
9
responsable de fièvres rythmiques caractéristiques dues à la libération
d’antigènes et à une hémolyse.
Après quelques cycles érythrocytaires, certains mérozoïtes subissent pendant
une dizaine de jours une maturation avec différenciation sexuée en gamétocytes
mâles et femelles.
10
Figure 6 : Cycle évolutif de Plasmodium falciparum
Source : https://www.researchgate.net/figure/Life-cycle-of-Plasmodium-falciparum-The-human-host-harbouring-sexually-
immature-parasite_fig5_259959318
11
II.2. Vecteurs
Les vecteurs du paludisme humain appartiennent au phylum des Arthropoda, au
sous phylum des Tracheates à la classe des Insectes, à l’ordre des Diptera, à la
famille des Culicidae et au genre Anopheles.
En Afrique tropicale, 14 espèces d’anophèles sont vecteurs, dont les 5
principaux sont: A. gambiae s.s, A. arabiensis, A. funestus, A. nili, A. moucheti
(66).
La durée de vie d’un anophèle adulte se situe autour d’une semaine à 10 jours
pour un mâle et de 2 à 4 semaines pour une femelle en région tropicale. Outre
l’absorption de jus sucré, la femelle fécondée a besoin d’un repas sanguin tous
les 2 à 3 jours pour le cycle gonotrophique (maturation des œufs). Elle trouve
dans ce repas les éléments protéiques nécessaires au développement des
ovocytes.
12
Figure 7 : Répartition géographique
Source : Global Malaria Mapper : http://www.worldmalariareport.org/node/68.
13
Ces accès s’accompagnent d’une splénomégalie qui est le témoin de la
prémunition ; sa présence et son degré chez les enfants de moins de 10 ans
constitue un des marqueurs du niveau d’endémie palustre (indice splénique)
(76).
14
Tableau I: Critères de gravite du paludisme (OMS, 2000)
15
III.2.2. Paludisme viscéral évolutif
Il s’agit d’une manifestation chronique atteignant préférentiellement l’enfant
vivant en zone d’endémie ou l’adulte non prémuni, soumis à des inoculations
répétées. Le tableau clinique associe : une anémie importante (avec pâleur,
dyspnée, asthénie, souffle anorganique et œdèmes), une splénomégalie
importante, une fièvre tournant autour de 38°C avec parfois des poussées
thermiques plus importantes et, chez l’enfant, un retard staturo-pondéral. Le
parasite est retrouvé dans le sang périphérique du malade mais la parasitémie
peut être faible et le diagnostic difficile (77).
16
Dans le contexte du développement de vaccins, les antigènes présentant une
diversité restreinte présentent un intérêt particulier. Certains d’entre eux ont
permis la création de candidats vaccins sérieux dont le RTS, S qui cible la
protéine circumsporozoïte (CSP). Ce candidat vaccin a démontré une efficacité
de 45,7% sur 18 mois contre toute maladie clinique dans une étude de phase III
chez des enfants africains (65).
Ces chiffres encourageants ont permis à l’OMS d’annoncer la mise en place de
projets pilotes dans trois pays d’Afrique sub-saharienne concernant le premier
vaccin antipaludique. Il sera évalué en tant qu’outil complémentaire à l’arsenal
de mesures recommandées par l’OMS en matière de prévention, de diagnostic et
de traitement du paludisme(83).
V. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
V.1. Prélèvement
Le prélèvement s’effectue au niveau de l’annulaire (ou pour le tout petit enfant,
au niveau du gros orteil ou du talon) préalablement désinfecté à l’alcool. On
pique la zone sélectionnée à l’aide d’une lancette stérile. On presse la pulpe du
doigt jusqu’à obtenir une grosse goutte de sang que l’on dépose au milieu d’une
lame. Cette goutte de sang sera utilisée pour réaliser l’une des techniques de
diagnostic par microscopie optique (41).
17
L’observation se fait au microscope à l’objectif x100. La lecture du frottis mince
permet le diagnostic d’espèces en se fondant sur les caractéristiques spécifiques
de l’espèce plasmodiale (3).
18
- Une réaction positive se traduit par la formation d’un précipité de
pyrophosphate de magnésium pouvant être détecté visuellement par
turbidimétrie (64) ou par l’utilisation d’un indicateur à base d’ions métalliques
tels que la calcéine (103), le bleu d’hydroxynaphtol (32) ou le pico-green (108).
Depuis sa première description en 2001(64), de nombreuses recherches ont été
effectuées dans le but d’adapter la technique LAMP au diagnostic du paludisme
en utilisant de l’ADN de P. falciparum extrait de façon grossière à partir de sang
total (90), ou en utilisant une méthode rapide par ébullition et centrifugation
(65).
19
V.4.2. Test de détection de la lactico déshydrogénase plasmodiale
Le test OptiMal® est constitué d’un panneau d’anticorps monoclonaux développé
à partir des érythrocytes infectés par P. falciparum qui peuvent se lier à la pLDH
active. La pLDH ( Lactate Déshydrogénase Plasmodiale) est une enzyme
glycolytique soluble exprimée à des niveaux élevés aux stades asexués des
parasites du paludisme. Elle est trouvée chez chacune des cinq espèces humaines
de Plasmodium. L’activité de la pLDH est corrélée avec le niveau de
parasitémie trouvé dans les cultures in vitro de parasites et dans le plasma des
patients infectés, diagnostiqués par la microscopie (Hernandez et al. 2001).
VI. TRAITEMENT
Tout cas de paludisme doit être confirmé par un test biologique et avant de
choisir la stratégie thérapeutique à mettre en œuvre, il convient de déterminer si
le patient est atteint d’une forme compliquée ou simple.
20
VI.2. Traitement du paludisme grave et compliqué
En cas de paludisme grave, il est essentiel qu’un traitement antipaludique
efficace par voie parentérale soit administré. Les médicaments recommandés par
le PNLP pour la prise en charge du paludisme grave sont la quinine, l’artésunate
et l’artéméther injectable.
VII. PROPHYLAXIE
C’est un ensemble de mesures et d’actions destinées à éviter l’infestation et/ou
la survenue de la maladie. Les initiatives portent essentiellement sur la lutte anti-
vectorielle et la protection de l’homme sain.
VII.1. Chimioprophylaxie
Elle a pour but de prévenir le paludisme chez un sujet sain. Elle est compliquée
par l’existence de résistances aux différents antipaludiques avec une fréquence
et une intensité variable selon les zones de transmission. Le choix des molécules
sera donc fonction de la chimiosensibilité des souches plasmodiales locales. Elle
s’adresse aux femmes enceintes, aux enfants et aux sujets non immuns
effectuant un voyage en zone d’endémie. Chez la femme enceinte, le traitement
préventif intermittent se fait avec la sulfadoxine-pyriméthamine en raison d’une
dose aux 2e et 3e trimestres. Chez les enfants il s’agit de prévention saisonnière
avec la sulfadoxine-pyriméthamine et l’amodiaquine. D’autres molécules sont
utilisées pour les sujets non immuns en zone d’endémie.
21
organochlorés (DDT, Dieldrine)…etc. Ces produits sont utilisés en pulvérisation
ou en application sur les moustiquaires.
22
VIII.1.2. Liver Stage Antigen 1 (LSA-1)
L’antigène du stade hépatique de Plasmodium falciparum -1 (LSA-1) est
spécifiquement exprimé par les stades hépatiques (34), contrairement aux autres
antigènes pré-érythrocytaires identifiés. C’est une protéine de 230 kDa de poids
moléculaire et elle possède un grand domaine central de répétition d’acides
aminés (jusqu’à 86 répétitions d’une séquence 17 bis) flanqué de domaines non-
répétitifs (25,43,67).
23
VIII.2.1. Merozoite Surface Protein 1 (MSP-1)
MSP1 constitue l’une des protéines parasitaires les plus abondantes exprimée à
la surface du mérozoïte (39). Cette protéine varie de 180 à 225 kDa selon les
espèces de Plasmodium. Elle est ancrée à la surface du mérozoïte via le
glycophosphatidylinositol (GPI). Elle est synthétisée au stade précoce du
développement du schizonte et subit une première maturation protéolytique dont
est issu un complexe formé de 4 polypeptides ayant approximativement pour
tailles 83 kDa, 38 kDa, 30 kDa et 42 kDa (62,69). Une seconde protéolyse se
déroule au moment de l’invasion dans le globule rouge. Le fragment de 42 kDa
est clivé en un fragment de 33 kDa qui n’est plus accessible et en un autre
fragment de 19 kDa (MSP119) qui reste fixé à la membrane du parasite (Figure
11). L’inhibition de cette étape essentielle pour le parasite par des inhibiteurs ou
des anticorps diminue les phénomènes d’invasion érythrocytaire et de
multiplication du parasite (11)
24
VIII.2.2. Apical Membrane Antigen 1 (AMA-1)
AMA1 est retrouvé à la fois à la surface du sporozoïte hépatocytaire et du
mérozoïte érythrocytaire, jouant un rôle essentiel dans l’invasion des cellules
hôtes. Seule la phase érythrocytaire sera développée dans ce paragraphe. Le
précurseur d’AMA1 (83 kDa) est transporté au niveau du pôle apical du
mérozoïte où il subit une maturation protéolytique (Figure 12) qui le convertit en
une protéine de 66 kDa. Au moment de l’invasion dans le globule rouge,
AMA166 est délocalisée à la surface du mérozoïte. La majeure partie de
l’ectodomaine d’AMA166 est alors clivée libérant 2 fragments: soit un fragment
de 48 kDa soit un autre de 44 kDa. L’ectodomaine d’AMA1, solidement
stabilisé par 8 ponts disulfures, est composé de 3 domaines : I, II et III. La
structure de la protéine a été confirmée par cristallographie (81).
AMA1 joue un rôle majeur dans la liaison du mérozoïte avec le globule rouge
(37,54,56,96,112). En interagissant avec des protéines de la famille RON
(rhoptry neck protein), AMA1 formerait un complexe permettant la liaison au
25
mérozoïte (Figure 13). La compréhension de ce mécanisme permet d’envisager
l’inhibition de cette étape cruciale et fait d’AMA1 un candidat vaccin séduisant.
26
Figure 12 : Modèle des étapes précoces de l’invasion érythrocytaire par le mérozoïte
Source : http://www.jbc.org/content/285/19/14815.full.pdf
27
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL
EXPERIMENTAL
I. METHODOLOGIE
I.1. Cadre d’étude
Le recrutement des patients a été effectué sur deux sites de Dakar : le poste de
santé «Deggo» de Pikine et l’hôpital Youssou Mbargane de Rufisque.
Pikine est un département situé dans la banlieue de Dakar. Cette ville abrite plus
de la moitié de la population dakaroise. Cette population, majoritairement jeune,
fait face à de nombreux défis en matière d’infrastructures sanitaires,
d’aménagement et de gestion de l’environnement.
Le département de Rufisque est situé à 25 km du centre-ville de Dakar. Sa
particularité est qu’il est le seul département de la région de Dakar à comprendre
une zone urbaine et rurale. Rufisque enregistre un accroissement rapide de la
population, alimenté notamment par l’exode rural et les migrations de Dakar
vers Rufisque.
Dans les deux zones, le paludisme constitue le premier motif de consultation.
Sur le plan épidémiologique, les deux sites sont une zone hypoendémique avec
une recrudescence au cours de la saison des pluies. La maladie y sévit selon le
mode de paludisme urbain qui est une entité épidémiologique classée comme
strate VII de l’OMS. Plasmodium falciparum est la principale espèce
responsable de paludisme. Anopheles arabiensis est le principal vecteur du
paludisme (26).
28
Figure 13: Sites d’étude (Pikine et Rufisque)
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Département_de_Pikine
29
I.2.3. Prélèvement des échantillons
Pour chaque patient, un TDR, une goutte épaisse et un frottis mince ont été
réalisés pour le diagnostic du paludisme.
Du sang veineux a été recueilli sur tube contenant de l’EDTA, les échantillons
ont ensuite été acheminés au laboratoire de parasitologie-mycologie de l’hôpital
Aristide Le Dantec de Dakar. Au laboratoire, 50 µl de sang ont été séchés sur
du papier filtre de type Whatmann (50 µl par spot) pour la recherche et le
dosage des anticorps.
Test de diagnostic rapide
Pour chaque patient un TDR (Care Start®), (Access Bio Inc., 65 Chyde Road
Suite A, Somerset NJ 08873 USA, numéro de lot M014L04-M014M10) a été
réalisé en suivant les instructions du fabricant pour faire le diagnostic sur site.
Microscopie optique
Afin de déterminer la charge de l’infection et de distinguer les espèces
infectantes, des gouttes épaisses (GE) et frottis sanguins (FM) ont été préparés.
Les GE et FM ont été préparés selon la technique décrite par l'OMS (WHO,
2010a). Une goutte et un frottis mince ont été confectionnés sur la même lame.
GE et FM ont été séchés à l'air ensuite le FM a été fixé avec de l'éthanol à 70%
avant coloration au Giemsa (10%), tandis que la GE a été colorée directement
sans fixation après une phase de déshémoglobinisation pendant 10 minutes. La
30
lecture été faite (Tangpukdee et al., 2009) au microscope optique avec un
grossissement 100 sous une goutte d’huile à immersion.
La présence de l'un des stades de développement (trophozoïtes, schizontes ou
gamétocytes) de l'une des espèces de Plasmodium indiquait un résultat positif.
Un frottis sanguin peut être considéré comme négatif si aucun parasite n'est
observé après 30 minutes de lecture.
31
Figure 16 : étapes de la réalisation d’une goutte épaisse
Source : https://fr.slideshare.net/atelier-paludisme/fac-09-rasonmarieange
32
Figure 17 : système MAGPIX®
Source : LPM CHU Le Dantec
33
Source : https://www.rndsystems.com/resources/technical/luminex-assay-
principle
Etape 2 :
Des anticorps de détection biotinylés spécifiques aux analytes d'intérêt sont
ajoutés et forment un sandwich anticorps-antigène. La streptavidine conjuguée à
la phycoérythrine (PE) est ajoutée. Il se lie aux anticorps de détection biotinylés.
Source : https://www.rndsystems.com/resources/technical/luminex-assay-
principle
34
Etape 3 :
Un aimant dans l'analyseur MAGPIX® capture et maintient les billes
magnétiques dans une monocouche, tandis que deux diodes
électroluminescentes (DEL) spectralement distinctes éclairent les billes. Une
LED identifie l'analyte qui est détecté et la deuxième LED détermine l'amplitude
du signal dérivé de PE. Chaque puits est imagé avec une caméra CCD.
Source : https://www.rndsystems.com/resources/technical/luminex-assay-
principle
35
2. Réaction antigène-anticorps et fluorochrome
Le protocole utilisé est un protocole pour lequel les antigènes, les anticorps ainsi
que le fluorochrome ont été mélangés en une fois et incuber pendant 12 heures
de temps (toute la nuit).
Pour chaque échantillon, le puits de réaction contenait les billes sur lesquelles
sont fixés l’antigène, le sang élué, les anti-immunoglobulines humaines, le
fluorochrome (Phycoérythrine attaché à la biotine).
Le mélange de billes a été d’abord réalisé selon le mode opératoire ci-dessous:
dans un réservoir contenant 5 ml du tampon d’élution, mélanger pour une plaque
de 96 puits, 6 μl de chaque type de bille (sur chaque bille est fixé un antigène).
- Puis préparer une mixture des réactifs suivants dans un autre réservoir : 10 μl
de Anti-hIgG-BIOT
- 8 μl de Anti-IgG4-BIOT et de
- 25µl de streptavidine-PE
Pour réaliser les mixtures, utiliser une pipette sérologique de 10 ml et aspirer le
liquide plusieurs fois pour que le mélange soit homogène.
Puis dans chaque puits d’une plaque de 96 puits :
- Ajouter 50 µL du mélange de billes en utilsant une multipipette.
- Poser la plaque de 96 puits une plaque magnétique, pour maintenir les billes
au fond de la plaque et les empêcher de bouger lors des lavages
- Laver 2 fois avec 100 µL d’une solution tampon (PBS-T). Eponger
doucement sur une serviette en papier après le lavage final.
- Ajouter 50 µL du mélange de réactifs à chaque puit avec une pipette à canaux
multiples. Les mêmes embouts de pipette peuvent être utilisés pour toute la
plaque.
- Les échantillons ont été élués avec une dilution de 1 :20x et doivent être
ramenés à une dilution de 1 :50x pour ce faire, ajouter 30 µL de solution tampon
B de la colonne 2 à la colonne 12 mais pas à la colonne 1 où se trouvent les
contrôles.
36
- Avec la pipette à multicanaux, mélanger une fois les contrôles et ajouter 50
µL de contrôle à la première colonne.
37
II. RESULTATS
II.1. Caractéristiques de la population d’étude
Notre étude a inclus 487 patients dont 63,45% d’hommes et 36,55% de femmes
soit un sex ratio de 1,73. Pour étudier les éventuelles variations des réponses
anticorps suivant l'âge des individus, nous avons défini cinq classes d'âge avec le
Groupe 1 (1 à 14 ans), le Groupe 2 (15 à 19 ans), le Groupe 3 (20 à 29 ans), le
groupe 4 (30 à 44 ans) et enfin le Groupe 5 (45 à 77 ans). Ces groupes
représentent respectivement 16,63%, 22,38%, 28,34%, 17,66% et 14,99% de la
population d’étude.
38
Figure 19 : Distribution de la population en fonction de l’âge
39
Figure 20: Fréquence des répondeurs non infectés
40
II.3. Prévalence des anticorps
Les réponses sérologiques issues de notre étude sont présentées en résultats
binaires (séropositifs ou séronégatifs) au moyen d'un modèle à seuil, pour
chaque anticorps le seuil a été déterminé en utilisant le modèle avec trois
standards de déviation.
Sur les 487 patients, la prévalence la plus élevée a été obtenue avec les anticorps
MSP1 avec une prévalence de 85,42%, suivie de celle de AMA1; 79,05%, puis
de CSP ; 59,14% et enfin de LSA1 37,17%.
41
II.4 Prévalence des anticorps selon l’âge
Les pourcentages de positivité des anticorps par groupe d’âge sont représentés
dans le tableau II. Sauf pour le groupe I, la prévalence des anticorps MSP 1 est
plus élevée, suivie de AMA1, puis de CSP et enfin de LSA1.
42
II.5. Prévalence des anticorps selon l’infection palustre
Les résultats des TDR ont été utilisés pour déterminer les sujets infectés par
Plasmodium.
Chez les sujets infectés les réponses anticorps sont plus élevées pour MSP1 avec
92,12%, suivi de CSP ; 71,52%, puis d’AMA1 ; 68,18% et LSA1 ; 40,1%.
Chez les sujets non infectés les réponses anticorps sont plus élevées pour
AMA1 ; 100% suivi de MSP1 ; 71,34%, CSP, 31,85% et LSA1; 13,38%.
43
III. DISCUSSION
Au Sénégal le programme national de lutte contre le paludisme met en œuvre
des stratégies grâce auxquelles une diminution drastique de la prévalence du
paludisme a été obtenue à travers le pays. Cependant avec cette diminution, les
moyens classiques de surveillance de l’endémicité utilisés à savoir la détection
passive et active des cas de paludisme par les méthodes de diagnostic classique
que sont le TDR et la microscopie optique ne sont plus suffisants pour évaluer
l’endémicité du paludisme surtout dans les zones hypo endémiques.
En effet, il faut des stratégies d'évaluation précise de l'exposition au paludisme
afin de contrôler l'efficacité des mesures de contrôle antipaludique. À cette fin,
la mesure de la réponse anticorps peut être utilisée pour évaluer l'exposition et /
ou l'immunité des populations en zone d’endémie et poser le diagnostic chez les
populations naïves (23,24). Le contrôle immunitaire de l'infection à P.
falciparum est complexe et nécessite l'action combinée d'anticorps et de
réponses immunitaires à médiation cellulaire contre les stades pré-érythrocytaire
et sanguin. Les réponses anticorps se produisent contre un large éventail
d’antigènes corrélés avec la susceptibilité au paludisme clinique et grave (86 ).
Les anticorps testés dans cette étude sont érythrocytaires et sporozoitiques.
Globalement il a été noté une prévalence élevée des anticorps étudiés qui peut
s’expliquer par le type de patients recrutés, en effet le recrutement ayant été
réalisé dans des structures sanitaires lors de la saison des pluies, il y’a eu plus de
patients présentant un paludisme (67,76%) confirmé par le TDR. Il a été noté
une prévalence plus élevée pour les antigènes érythrocytaires ce qui témoigne de
la grande immunogénicité des anticorps du stade érythrocytaire. En effet les
anticorps MSP1 et AMA1 représentaient respectivement 85,42% et 79,05%,
alors que pour les antigènes du stade sporozoïte les prévalences étaient de
59,14% pour CSP et 37,17% pour LSA1.
Il ressort de cette étude que la prévalence et les niveaux d'anticorps dirigés
contre les différents peptides de P. falciparum étaient plus élevés chez les sujets
44
infectés, avec seulement des différences mineures; Seul l’antigène AMA1
présente un taux d’anticorps plus élevé chez les sujets non infectés. En effet ces
résultats peuvent s’expliquer par le fait que l'antigène AMA-1, un antigène de
stade sanguin reconnu pour être hautement immunogène, provoque une réponse
immunitaire de longue durée qui peut entraîner une saturation des réponses
anticorps de la population à des niveaux de transmission modérée (27). Il en est
de même pour les anticorps dirigés contre MSP1 qui peuvent rester des années
dans l’organisme. Ces deux antigènes ne constituent pas de bons marqueurs pour
évaluer l’exposition au Plasmodium dans les zones de contrôle ou dans les zones
de pré-élimination dans la population générale. Cependant lorsqu’ils sont
recherchés et dosés chez les nourrissons de moins d’un an, ils peuvent être un
bon marqueur d’exposition dans les zones de pré-élimination et d’élimination du
paludisme comme la zone nord du Sénégal. Les anticorps dirigés contre les
stades sporozoïte témoignent d’une infection récente car ils ont une demie plus
courte de quelques mois (environ 6 mois) après l’infection et serait plus indiqués
en zone de pré-élimination et d’élimination dans la population générale.
Il a été aussi noté une augmentation de la prévalence des anticorps selon l’âge
dans la classe d’âge de 1 à 14 ans, ce qui a été montré depuis longtemps et par
plusieurs études sur un nombre varié d’antigènes (18,48). En zone endémique
plus on est en contact avec le parasite plus on produit d’anticorps dirigés contre
différents antigènes de Plasmodium.
En effet, mis à part l’antigène AMA1, les réponses anticorps chez les sujets de 1
à 14 ans sont un peu plus faibles que pour le reste des groupes d’âge. Cela peut
indiquer une exposition moindre au paludisme dans ce groupe d'âge, ce qui peut
être attribué à une réduction de la transmission du paludisme au fil du temps en
raison de l'intensification des interventions de contrôle du paludisme au cours
des dernières années, ou à des comportements à risque différents liés aux
groupes d'âge (22). De plus, une autre explication serait que les enfants
pourraient perdre plus rapidement leurs anticorps spécifiques au paludisme (22).
45
En effet, des études antérieures sur la sérologie du paludisme ont montré que les
réponses anticorps chez l'adulte fluctuent moins que chez l'enfant (92, 98).
Il est important de noter que dans les zones où la transmission du paludisme a
diminué, les infections paludéennes asymptomatiques avec des densités
parasitaires faibles et sous-microscopiques demeurent prévalentes et une grande
partie du réservoir parasitaire devient indétectable par la recherche standard et
active des cas (24,91). Par conséquent, les campagnes de dépistage et de
traitement de masse efficaces nécessiteront très probablement des analyses plus
sensibles, telles que des analyses moléculaires et / ou des biomarqueurs
d'anticorps multiplex, afin d'évaluer le niveau d'immunité potentiellement
protecteur et de suivre les parasites circulants qui ne peuvent être détectés par
les méthodes classiques. L’utilisation de la sérologie pour détecter les infections
récentes ou actives peut être intéressant pour identifier les réservoirs de parasites
en zone d’endémie. En effet chez les individus ayant fait un paludisme récent, le
taux d’anticorps CSP et LSA est élevé.
La sérologie multiplex pourrait être également une bonne méthode de screening
dans les études moléculaires qui coutent chers. En effet c’est une méthode qui
permet de tester plusieurs antigènes à la fois (jusqu'à 50 avec le système Magpix
et 200 avec le Luminex) en une réaction, ce qui réduit le coût par test et en fait
une méthode moins chère comparée aux tests utilisant la biologie moléculaire et
donc intéressant pour les programmes de lutte dans les pays en voie de
développement, où les ressources sont limitées.
46
CONCLUSION
Cette étude a été réalisée pour évaluer l’exposition au Plasmodium en zone
d’endémie par la sérologie. Des anticorps dirigés contre des antigènes
érythrocytaires (MSP1et AMA1) et sporozoitiques (CSP et LSA1) de
Plasmodium falciparum ont été recherchés et dosés par la sérologie multiplex.
Mesurer l'intensité de la transmission du paludisme au niveau local est essentiel
pour estimer l'ampleur de la charge de morbidité du paludisme, planifier des
stratégies de contrôle fondées sur des données factuelles et évaluer l'impact des
interventions mises en œuvre par les programmes de lutte contre le paludisme.
Cette étude montre une prévalence élevée des anticorps dans la population
d’étude qui était en majorité constituée de patients atteints de paludisme simple
à Plasmodium falciparum. Les anticorps dirigés contre les antigènes
érythrocytaires ne ressortent pas comme étant de bons marqueurs pour évaluer
l’exposition en zone d’endémie alors que les antigènes du stade sporozoïte
seraient de bons marqueurs pour suivre la transmission en zone hypoendémique
et détecter les réservoirs de parasite.
De plus, les méthodes conventionnelles ainsi que celles moléculaires ne
permettent que de détecter les parasites encore vivants et sont mis en difficulté
lorsque la densité parasitaire est faible. La sérologie étant capable de mettre en
évidence un contact ancien ou récent avec Plasmodium selon les anticorps
étudiés est une méthode qui permet de mesurer l’évaluation de l’exposition au
Plasmodium. Aussi son coût qui peut être de 1$ par réaction en fait une
technique très accessible pour les pays en voie de développement et un bon outil
pour les programmes de lutte. C’est également une technique qui peut réunir
autour d’une même plateforme plusieurs équipes de recherche et donc favoriser
une approche multidisciplinaire dans la lutte contre les maladies infectieuses en
général.
Les anticorps antipaludiques sont des marqueurs d'infection passée qui peuvent
aider à élucider les tendances temporelles de la transmission. Étant donné que
les anticorps durent plus longtemps que la parasitémie et la durée de vie des
47
moustiques infectants, les outils sérologiques sont potentiellement plus sensibles
et plus robustes que la prévalence parasitaire.
Au terme de cette étude nous recommandons l’utilisation de la sérologie
multiplex pour mesurer l’impact des interventions mises en œuvre par le
programme de lutte contre le paludisme en particulier dans les zones hypo
endémiques y compris les zones de pré-élimination et d’élimination.
48
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SERMENT DE GALIEN
D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de
leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur
enseignement.
Vu : Vu :
Le président du jury Le Doyen……
Vu et Permis d’imprimer
Pour le recteur, le Président de l’assemblée d’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et par
délégation
Le Doyen