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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Gabriel SUMAILI NGAYE-LUSSA


Professeur Ordinaire

Traitement, Correction
et Présentation de texte

(Cours destiné aux Etudiants de L1 Sciences & Techniques documentaires)

© Tous Droits réservés


2023
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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

DU MEME AUTEUR

Œuvres littéraires
Aux Flancs de l’Equateur, poèmes, Editions Belles-Lettres, Kinshasa, 1966
Testament, poèmes, Editions du Mont-Noir, Kinshasa, 1970
Systole et diastole, poème, Editions Balise, Kinshasa, 1981

Ouvrages
Coll.) Méthodologie de l’enseignement du français, langue étrangère, Goma, Centre Pédagogique Ntu ;
Lubumbashi, CELTA, 1972
Lexique parlementaire et législatif en usage sous la deuxième législature (1965-1967), Presses
Universitaires du Zaïre, Kinshasa ; CELTA, Lubumbashi, 1974
Documents pour l’étude des particularités lexico-sémantiques du français I : Littérature coloniale belge,
CELTA, Lubumbashi, 1974
Problèmes d’identification diachronique des spécificités lexicales et sémantiques du français au Zaïre,
CELTA, Lubumbashi, 1975
Problèmes généraux de l’Enseignement universitaire, t.III : Bibliographie, Presses Universitaires du Zaïre,
Kinshasa, 1980
(Coll) Hommage à Grand Kallé, Editions Lokolé, Kinshasa, 1985
Paix, santé et développement pour les Jeunes, OIF, Paris ; Abis Editions, Dakar ; OSEAC, Kinshasa,
2013 (bilingue swahili-français)
Les Techniques de l’expression en français, 2015, Kinshasa, Edit. Balise
Grammaire française et rédaction, 2016, Kinshasa, Edit. Balise
Répertoire des Travaux rédigés au Département des Lettres et civilisation françaises, 2017 (2è éd. 2020)
Manuel de Rechherche scientifique, 2020, Kinshasa, Edit. Balise
Les Techniques pour communiquer en français, 2022, Kinshasa, Edit. Balise

© Editions Balise
11, Avenue Kivuvu, Righini, Lemba
B.P.814 Kinshasa XI R.D.Congo
gabalise@gmail.com
https://www.wordpress/balise-edit.com
TOUS DROITS RESERVES
Dépôt légal :
ISBN : 978-99951-99-00-9

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« Je dis : Mon œuvre est pour le Roi »


(Psaumes 45 : 2)

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INTRODUCTION

Les présentes Notes du cours de Traitement, Correction et Présentation de texte sont


destinées aux étudiants de la filière des Sciences et Techniques Documentaires (STD)
de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines à l’Université de Kinshasa. Elles sont
conçues tant dans le cadre du programme PADEM (aujourd’hui ancien système) que
dans le contexte nouvellement introduit de LMD.
Aux connaissances théoriques exposées dans ce cours, se trouve à tout moment allié
l’exercice à caractère pratique ; cela non seulement en vue de l’approfondissement
indispensable, mais aussi en parfaite harmonie avec l’importance primordiale accordée
à cette formation pratique tel que le laisse transparaître le volume horaire : 75 heures,
dont 45 h de théorie et 30 h de pratique.

① L’objet du Cours
L’intitulé même du présent cours esquisse, à la fois implicitement et explicitement, la
tripartition de son objet spécifique : il est question de doter les étudiants en Sciences et
Techniques Documentaires des connaissances théoriques et pratiques du domaine du
texte, lequel s’inscrit pleinement dans le secteur des activités des arts graphiques en
général et du Livre en particulier.
Qui ignore, en effet, que le traitement de texte ne saurait ignorer la continuité du
processus qui est la mise en page, en vue de déboucher sur l’impression après, bien sûr,
la correction de ce texte ?
C’est pourquoi cet enseignement vise essentiellement la transmission de tout ce qui
est utile dans la pratique de l’un des métiers du livre, en en mobilisant rigoureusement
le savoir et le savoir-faire, le tout au profit du jeune homme et de la jeune fille en
formation.

② Les objectifs du cours


Mener de plain-pied l’apprenant en Sciences et Techniques Documentaires, de ses
études jusqu’à l’exercice de la profession, ainsi pourraient se résumer les objectifs
poursuivis à travers la formation que dispense ce cours.
En effet, à l’issue de cet enseignement du traitement de texte, de sa correction et de sa
présentation, le jeune diplômé en Sciences et Techniques Documentaires sera :
▪ en possession de techniques en usage dans le secteur de la fabrication du livre
et autres documents ;
• muni des capacités susceptibles de lui ouvrir une perspective de débouché assuré dans
la profession des arts graphiques en général, et de l’édition en particulier ;
• apte à servir la nation, sans atermoiements funestes, en se rendant utile au travers des
prestations de qualité dans un domaine très peu maîtrisé, mais un domaine d’avenir.

③ Les supports du texte


Depuis les tablettes de bois ou d’argile cuit, en passant par les rouleaux de papyrus et
la peau des animaux diversement traitée (parchemin, vélin), jusqu’au papier utilisé en
xylographie (Chine) et en typographie suite à la mise au point de l’imprimerie (par
Johann Gensflesh dit Gutenberg et ses collaborateurs Johann Furst et Peter Schoffer)
grâce aux caractères métalliques mobiles (appelés types), les supports de l’écriture dont

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se sert l’homme ont évolué au gré de son mode d’activités, jusqu’aux supports
électroniques relevant du numérique : l’ordinateur, les liseuses (livre électronique), les
smartphones et autres tablettes digitales.
De sorte que, de nos jours, certains affirment que l’électronique finira par sonner le
glas du papier. Le support papier n’a-t-il plus d’avenir, en ce siècle où s’accélèrent les
techniques les plus sophistiquées du numérique ? A cette question, d’autres répondent
que le papier en tant que support de l’écrit demeure incontournable, dans la mesure où
il se situe tant avant la transmission par voie électronique qu’après la réception du
message.

④ Le plan d’ensemble du cours


Compte tenu de la formulation même de son intitulé, et eu égard à tout ce qui précède,
le présent cours se déroule en quatre chapitres, à savoir :

Chapitre Ier : LE TEXTE


1.1 L’écrit : indices et marques
1.2 L’orthographe du français
1.3 L’accord dans la langue française

Chapitre II : LE TRAITEMENT DE TEXTE


2.1 Traiter le texte dans les arts graphiques
2.2 La chaîne de production graphique : le lexique
2.3 Le traitement de texte

Chapitre III : LA PRESENTATION DE TEXTE


3.1 Présenter un texte
3.1.1 Les types de documents
3.1.2 La visibilité
3.1.3 La présentation ou la mise en page
3.2 Les formats de papier
3.3 Les procédés d’impression

Chapitre IV : LA CORRECTION DE TEXTE


4.1 Pourquoi corriger/réviser le texte ?
4.2 Quand corriger le texte ?
4.3 Les signes de correction

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Bibliographie
Abrégé du Code typographique à l’usage de la presse, Paris, Edit. du Centre de formation et de perfectionnement
de la presse, s.d.
AUZOU, P., 2012. Dictionnaire encyclopédique. Paris, Ed. Auzou.
BALLE, Fr., 1997, 8è éd. Médias et société. De Gutenberg à Internet. Paris, Monchrestien.
BLED, E. et BLED, O., 2000. Orthographe. Cours pour tous. Paris, Hachette (« Cours pour tous »).
CAJOLET-LAGANIERE, H., 2014, 7è éd., Le français au bureau. Québec, Office québécois de la langue française.
CALVET, L.-J., 1996. Histoire de l’écriture. Paris, Plon.
CATACH, N., 1996, 2è éd. La ponctuation. Histoire et système. Paris, PUF (« Que sais-je ? »).
CATACH, N., 1997, 7è éd. L’orthographe. Paris, PUF (« Que sais-je ? »).
DESIRAT, C. et HORDE, T., 1976. La langue française au XXè siècle. Paris, Bordas. (« Etudes-Linguistique »).
DUBOIS, J. et LAGANE, R., 2008. Grammaire. Paris, Larousse (« Livres de bord »).
DUBOIS, J., GIACOMO, M., GUESPIN, L., MARCELLESI, Chr., MARCELLESI, J.-B., MEVEL, J.-P., 2012.
Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage. Paris, Larousse.
DUPONT, M.-A., et PIERREL, V., 1983, Mise au net, conforme à la nouveellle norme NF , Abidjan, NEA.
ESCARPIT, R., s.d. L’écrit et la communication. Paris, PUF. (« Que sais-je ? »).
GANDOUIN, J., 2013, 7è éd., Correspondance et rédaction administrative, Paris, Armand Colin.
GRISELIN, M., CARPENTIER, Ch., MAILLARDET, J. et ORMAUX, S., 1999. Guide de la communication
écrite. Paris, Dunod.
JACOB, P., 2000. L’accord du participe passé : c’est facile. Kinshasa, CRP.
JOUETTE, A., 2007, 7è éd. Dictionnaire d’orthographe et d’expression écrite. Paris, Le Robert.
JOUVE, V., 1993. La lecture. Paris, Hachette.
KABELA MBENDO, LUPIA MAKINGA, KIYABU MANWANA et MAYALA NGAL, 1998. Petit Précis de
grammaire française. J’améliore mon français. s.l., Editions Loyola.
LE LAY, Y., 2001, Savoir rédiger. Les grandes règles : du mot juste au texte organisé, Paris, Larousse.
Le Robert et Nathan, 1995a. Grammaire. Paris, Nathan.
Le Robert et Nathan, 1995.b L’orthographe. Paris, Nathan.
MANISA, O. , NGIENGO, C. et DETIENNE, P., 1999. Manières de dire. Expressions et locutions françaises .
Kinshasa, CRP.
Parcours guidé du traitement de texte OpenOffice.org 2 sous Windows XP version novembre 2005
PIROT, M. et DUPONT, G., 1970, 2è éd. L’orthographe du participe passé. Namur, Wesmmael-Charlier.
REY, A. et CHANTREAU, S., 1999, 2è éd. Dictionnaire des expressions et locutions. Paris, Le Robert.
REY-DEBOVE, J. et REY, A., 2022. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Le Nouveau
Petit Robert. Paris, Dictionnaires Le Robert.
RICHAUDEAU, Fr., 1969. La lisibilité : langage-typographie-signes-lecture. Paris, Denoel-CEPL.
RIEGEL, M., PELLAT, J.-Chr. et RIOUL, R., 2006, 3è éd. Grammaire méthodique du français. Paris,
PUF/Quadrige.
SACY, G. (de) et SECHELLES, S. (de), 1980. Lecture, base de l’orthographe. Paris, Ed. ESF.
SUMAILI NGAYE-LUSSA, 2016, 2è éd., Les techniques de l’expression en français, Kinshasa, Editions Balise
THIMONNIER, R., 1976. Le système graphique du français. Paris, Plon
-

Webographie
(in fine)

Chapitre Ier : LE TRAITEMENT DE TEXTE


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1.1 L’écrit : indices et marques


Il a été maintes fois déploré que des personnes chargées de « jeter le regard » sur un
texte en vue de l’améliorer, présentent, à l’issue de l’exercice, une version bien plus
cahoteuse, c’est-à-dire parsemée de plus d’incorrections. Cette situation a milité en faveur
de la mise d’un accent particulier sur les aspects de l’écrit, de manière à en permettre non
seulement la connaissance, mais aussi la maîtrise, par ceux dont le rôle est la présentation
correcte, agréable, voire élégante, d’un texte.

1.1.1 Les indices de l’écrit


On ne le dira jamais assez : plus que le titre d’un écrit, ce sont les données qui
s’avèrent indispensables pour son identification.
Il s’agit de :
·l’identification nominale de l’auteur, laquelle consiste, au moins, en ses prénom-nom-
postnom (pour un Congolais) et en ses noms et prénom (s’agissant des autres cas).
·le lieu où l’écrit est tracé (et/ou) le lieu où il est édité, le lieu où il est imprimé) ;
·la date ;
·la signature (le cas échéant).
L’absence, sur un document, de ces indices authentificateurs, contraint de classer l’écrit
dans la catégorie d’anonyme ou, pire, de tract.

1.1.2 Les marques et éléments constitutifs de l’écriture


A.- L’unité graphique
L’écriture française est alphabétique. L’unité graphique minimale qui entre dans la
composition du système d’écriture française s’appelle graphème. Le graphème est donc
l’unité minimale distinctive de l’orthographe ; cependant, le graphème n’en est que l’unité
abstraite.
L’unité concrète de l’écriture est la lettre, par opposition au graphème qui peut être
constitué d’une seule lettre ou d’un groupe de lettres appelé digraphe (au, ph, ch),
trigraphe (eau), tétragraphe (eaux, haie) ou pentagraphe (œufs, houes).
C’est parce que l’écriture du français s’est progressivement détachée de l’oral, qu’il ne
faut pas s’attendre à ce jour à rencontrer beaucoup de correspondances son / graphie.

B.- Le blanc
Il existe 7 types de blancs en typographie :
1°l’interligne : blanc entre les lignes ;
2°l’approche : blanc entre les lettres ;
3°l’espacement : blanc entre les mots ;
4°le cadrat : carré blanc à la fin d’une ligne ;
5°la marge : tout autour d’une page ;
6°les cadratins : en début d’alinéa, renforcement et rentrée ;
7°la contre-poinçon : blanc à l’intérieur des lettres.

C.- La délinéarisation

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On entend par délinéarisation la différence de hauteur de lettres d’un mot. Il y a


délinéarisation quand certaines lettres d’un mot ne sont pas alignées par rapport aux
autres : Me, Mme, , Mlle.

D.- Le niveau
Par leur niveau, on distingue les capitales, les majuscules et les minuscules.
Les capitales constituent des séries continues de grandes lettres, qui peuvent être de
dimensions différentes ; elles servent généralement aux titres. Les minuscules sont d’usage
courant. Les majuscules ont le tracé des capitales ; d’un emploi strictement réglé, elles ne
se placent qu’en des endroits précis de l’énoncé.
L’emploi de la majuscule a un triple rôle :
a) syntaxique : elle marque le début de texte ou de phrase et se place après un point.
b) démarcatif : elle annonce le début d’un vers dans le poème régulier.
c) distinctif :
pour marquer un nom propre (de personne, pays, continent, région, province, peuple,
race, siècle, dynastie, famille, divinité, astre, planète, points cardinaux, bâtiment public,
institution, société, association, ONG, certains sigles ou abréviations, un titre d’œuvre
d’art ou d’esprit) ;
pour mettre en valeur des fonctions, réalités, notions ou concepts importants :
Monsieur le Président ; la Vérité, la Vie, le Chemin) ;
pour indiquer le premier mot d’une citation directe ou après un tiret dans un dialogue.
Sont donc à bannir totalement les habitudes de placer des majuscules à l’intérieur de
mots, au début de mots communs dans une phrase, au début d’adjectifs de
nationalité :*obJet, il m’a Bousculé, je suis un Etudiant, que Voulez-Vous *CherCher?
peuple Congolais, population Africaine.

1.1.3 La ponctuation : applications et fonctions


❶.- Les applications de la ponctuation
Ponctuation : il s’agit d’un système de signes non alphabétiques qui contribuent à
l’organisation d’un texte écrit, en apportant des indications prosodiques, en marquant les
rapports syntaxiques et en véhiculant des informations sémantiques qui suppriment les
ambiguïtés (Cajolet-Laganière, 2014 : 201). A lui tout seul, le changement de ponctuation
peut modifier aux antipodes le sens d’énoncés :
Ibis, redibis, non morieris ibi. / Ibis ; redibis ? Non ! Morieris ibi !
Les auteurs font généralement commencer la ponctuation au niveau de l’alinéa.
S’appliquant donc à la phrase (Cherdon 1986 :77), véritable respiration du texte, la
ponctuation correspond à des phénomènes oraux (pauses, intonation), contrairement à
une autre sorte de signes, les signes typographiques, dont le rôle est essentiellement
graphique.

❷.- Les fonctions de la ponctuation


Il existe plusieurs signes de ponctuation, qui peuvent se regrouper d’après les 3
fonctions de la ponctuation :

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a)fonction prosodique : marquer la pause de la voix, le rythme, l’intonation, la mélodie :


virgule, deux points, point virgule, point, point d’interrogation, point d’exclamation, point
de suspension, tiret, parenthèses.
b)fonction syntaxique :
•signes séparateurs de mots : apostrophe, blanc, trait d’union.
•signes de délimitation interphrastique : alinéa, point, point d’interrogation, point virgule,
point d’exclamation, point de suspension.
Ils sont appelés signe de ponctuation forte, car destinés à clore une phrase (Le Lay
2008 : 26-27).
•signes de délimitation intraphrastique (ou de ponctuation faible) : virgule, point virgule,
guillemets, parenthèses, crochets (droits, obliques), demi-crochets, chevrons (˄), tirets,
doubles tirets, deux points, accolade.
c)fonction sémantique : pour indiquer l’énonciation (déclarative, interrogative,
exclamative).

❸.- L’usage des signes de ponctuation


A/L’alinéa sert à indiquer les divisions d’un texte en regroupant un certain nombre de
lignes qui développent la même idée ; l’alinéa commence un peu en retrait vers la droite.
b/Les deux points annoncent une explication, une énumération, une citation directe :
Tout cela signifie : ….. L’enfant disait : « J’ai faim ! ».
C/Les guillemets, ouvrants et fermants, servent à encadrer une citation, un mot étrange
ou étranger : Les Congolais peuvent-ils « dialoguer » ?
D/ Le trait d’union lie des mots ou des parties de mots dans les douze cas ci-après
(Cherdon 1986 :75) :
1°à la fin d’une ligne, pour couper un mot ;
2°dans les noms propres composés : Jean-Jacques ou comportant ‘Saint’ : la Saint-
Sylvestre.
3°dans les mots composés : porte-clés, rez-de-chaussée, ou composés avec les particules
:ci, là, ex, non, arrière, avant, contre, demi, grand, mi, nu, sous, vice : ex-mari, non-sens,
cet homme-ci, celle-là, contre-pied, à mi-voix, grand-père, sous-sol.
4°dans les pronoms composés avec même : elle-même, nous-mêmes.
5°dans les adjectifs composés : relations belgo-congolaises, nouveau-né, Tout-Puissant,
coopération sino-nipponne, enfant sourd-muet guéri.
6°dans les numéraux composés inférieurs à cent, sauf s’ils sont unis par et : dix-sept, vingt-
deux, quatre-vingt-un ; mais : trente et un, soixante et onze, cent un, cent deux, mille un,
mille deux, trente huit mille six cent vingt-cinq.
7°dans des adverbes composés : peut-être, ci-après, ci-dessus, avant-hier, jusque-là, outre-
mer, outre-atlantique.
8°dans certaines locutions prépositives : au-delà, vis-à-vis de, par-delà, par-dessus.
9°dans certaines locutions conjonctives : C’est-à-dire.
10°entre le verbe à l’impératif et les pronoms qui suivent : Prends-en, apporte-le-moi, vas-
y.
11°entre le verbe et le pronom sujet inversé : Liront-ils, ne fût-ce que, dis-je, sait-on
jamais ?
12°avant et après le « t » euphonique intercalé entre verbe et pronom de la 3è personne :
Arrive-t-il ? Y a-t-il ?
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E/ La virgule est le signe de ponctuation le plus important et le plus fréquent. C’est


pourquoi ses deux usages principaux doivent être familiers à tout celui qui écrit :
1° détacher certains membres de la phrase :
•le mot mis en apostrophe, le terme d’appel ou d’adresse, situé en position initiale,
intercalé ou en position finale : Cher ami, écoute. Tu vois, frère,… Je le sais, maman !
•l’apposition : Jérémie, fils de Hilkija ; Paul, apôtre des Gentils.
•le sujet en inversion après le verbe : Il s’est cassé tout seul, le miroir ! Que dira-t-il de
tout cela, ton mari ? Est-il pour bientôt, le référendum constitutionnel ?
•le complément d’objet (direct, indirect) ou circonstanciel placé par inversion avant le
verbe : Ce cours, je l’étudie chaque semaine. A celui qui prie, Dieu répond. Par la fenêtre,
je vis le taxi-bus dévalant la pente sans frein avant d’aller s’écraser.
•le nom du lieu : Montréal, le… Fait à Kinshasa, le …
•la proposition subordonnée placée par inversion avant la principale : Lorsque le soir
tomba, Caïn arriva. A peine fut-il nommé ministre, que ses frères de tribu fêtèrent.
2° séparer certains membres de la phrase :
-les termes de même fonction (sujets, attributs, compléments) : Hommes, femmes,
enfants, tous dormaient. Il est grand, gros, bancal. Je veux dire la vérité à toi, à lui, à tous.
-les mots coordonnés, ou ceux coordonnés par des conjonctions répétées : Le lac, le
ruisseau, la rivière, le fleuve, toute l’eau a séché ; et le vent, et les eaux, et la boue du
tsunami…
-les propositions de même fonction : Je monte, tu descends ; elle arrive, tu t’en vas.
En outre, quelques emplois particuliers de la virgule :
-pour isoler une relative, une incise, tout élément à valeur explicative :
Nelly, qui est lauréate, se rend au Chili. Jeanne, dit Paul, est arrivée. Notre fils, Pierre,
te salue.
-pour marquer l’ellipse ou la répétition d’un mot : Ton père est gros, le mien mince.
Sortez, sortez, de Babylone, mon peuple. J’ai mille dollars, toi cinq. Oyez, oyez, bonnes
gens !
-pour séparer la proposition participe passé ou présent : La pêche terminée, on
s’embarque tous. Moi vivant, jamais il n’y aura de dévaluation du zaïre.

1.1.4 Les signes diacritiques


Nombreux sont les signes typographiques, appelés aussi, en imprimerie, signes
diacritiques ; ils sont placés dans l’environnement des lettres, pour des desseins précis.
Voici les signes diacritiques, à ne pas confondre avec les accents de la langue française :
a)tréma : double point sur i, u, e :
-pour indiquer que la voyelle se prononce indépendamment de la voyelle précédente :
égoïste, Saül, maïs, mosaïque, coïncidence, canoë, Noël ;
-pour indiquer la prononciation avec la semi-voyelle : aïeul, païen, maïeur, ambiguïté,
exiguïté ;
-pour indiquer que la voyelle e ne se prononce pas : aiguë, ambiguë, exiguë, ciguë.
b)cédille : placée sous la consonne c, elle permet de la prononcer {s} devant a, o, u :
façade, ça va ? hameçon, reçu, avançons vite, gerçure, poinçon, forçat, charançon.
c)apostrophe : marque l’élision d’une voyelle, souvent e, devant un mot commençant par
une voyelle ou un h dit muet afin d’éviter l’hiatus : l’hirondelle, je m’en suis allé.

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N.B. On n’élide pas la voyelle devant un h dit aspiré : la hache, le handicapé, me harceler.

d)tilde (~): dans des mots d’origine ibérique, pour palataliser la nasale [n] : español.
e)arrobas @: jambage sous forme de cercle autour de la voyelle a, en usage dans le
courrier électronique (courriel) sur Internet : rifraunikin@gmail.com
f)astérisque : en forme d’étoile, simple* ou double**, à la fin d’un mot, indiquant un
renvoi infrapaginal ; la triple étoile*** après une lettre, remplace un nom que l’on ne
désire pas citer ; l’étoile avant un mot signale une forme inexistante : je *mangè.
D’autres signes diacritiques sont : la barre oblique / ; la double barre verticale ||, l’appel
de note, le pied de mouche (¶), l’esperluète (&) appellée aussi « et » commercial en raison
de son utilisation dans la désignation de l’objet social en commerce, la croix (†), ainsi que
des signes en formes géométriques : losange (◊), carré (□).

1.2 L’orthographe du français et les accents graphiques


1.2.1 L’orthographe de la langue française
A- Principes et exigences de l’orthographe
R. Thimonnier, qui a profondément étudié le système graphique du français, démontre que
l’orthographe française répond bien à un système, dont toutefois le fonctionnement est voilé
par les séries homonymiques (fin/feint; dessin/dessein ; ouate/watt ; paume/ pomme…) et les
irrégularités au sein des familles de mots (pôle/ polaire, grâce/gracier, fantôme/ fantomatique,
arôme/aromatique, cône/conique, diplôme/diplomate, symptôme/ symptoma-tique,
délégation/déléguée, promulguer/promulgation, alléguer/allégation, je faisais/ferai).
Voilà le point crucial.
Car l’orthographe, art d’écrire correctement mots et phrases, résulte de la connaissance des
règles et usages en rapport avec la forme des lexèmes, les flexions morphologiques, les accords,
l’agencement des mots dans une phrase.
Comment acquérir l’orthographe ? A la suite de F. Ters, N. Catach (1997: 106) insiste sur
les 4 principes que voici :
-l’importance primordiale de la lecture tout au long de la scolarité, l’orthographe
s’acquérant par une pratique et un apprentissage constants ;
-l’utilité de la dictée comme exercice de vérification de l’orthographe ;
-la nécessité d’une littérature pour enfants aux fins d’initiation à l’orthographe ;
-la formation adéquate des maîtres pour former, à leur tour, les apprenants.
La maîtrise de l’orthographe s’avère d’autant nécessaire chez quelqu’un qui fait des études EN
français, langue écrite, tout en pratiquant sa langue maternelle, une langue orale, et n’accédant guère
dans le contexte familial à des textes à lire.
Tout ceci devrait conduire les responsables des établissements secondaires non seulement à doter les
écoles de structures de bibliothèques scolaires, mais aussi et surtout à privilégier, au profit des élèves,
l’exercice de lecture d’ouvrages en plus des manuels d’enseignement.
D’autre part, tout étudiant ayant négligé cette lecture par le biais de l’école secondaire devrait se sentir
interpellé à combler de lui-même, tant soit peu, dès la première année d’université, cette lacune profonde
dont souffrent la plupart des jeunes scolarisés.

B.- Lecture - écriture - conversation


a)Une inconscience désastreuse
L’attitude négative du jeune élève vis-à-vis de la lecture se prolonge toujours chez l’étudiant, qui
croit naïvement qu’il peut réussir ses études universitaires sans lire ! Il y a là un dilemme : ou opérer en

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soi une reconversion de mentalité et aimer la lecture, ou garder le statu quo suicidaire. Ceux et celles
qui auront souscrit au premier choix de cette alternative peuvent être assurés que le cours de Traitement,
Correction et présentation de texte pourra les amener, au travers d’exercices variés, à réaliser l’objectif
de réussite.
b) L’utilité de la lecture
Rien de tel, pour apprendre aisément l’orthographe, que la trilogie parler-lire-écrire le français. L’on
n’y insistera jamais assez ; du reste, dans l’avant-propos du Petit précis de grammaire française, les
auteurs (Kabela et alii, 1998: 3) recommandent : « Tu apprends une langue en écoutant, en regardant,
en parlant. »
Est-elle encore à démontrer, l’utilité de la lecture ? Non seulement elle permet de maîtriser
l’orthographe et la ponctuation, mais elle initie à l’art d’écrire et stimule la créativité (« Quiconque a
beaucoup lu peut avoir beaucoup retenu » La Fontaine). C’est encore la lecture qui fait sortir du stade
de l’oralité et exerce la mémoire visuelle des lecteurs. A défaut de lire, des étudiants n’écrivent
qu’approximativement leur propre prénom : *Innoncent, *Charlaine, *Urcill, *Riguene, *Ussaine !
Une analyse complète de la nature des déficiences orthographiques les plus courantes, menée par
Claude Désirat et Tristan Hordé (1976 : 215-216) livre, en 5 séries, ces résultats fort instructifs :
1/emplois des accents et signes diacritiques : *réclangle (rectangle), *cachè (cachet), qu’elle *fut
(qu’elle fût).
2/sélection parmi les graphies possibles: *gauffrier (gaufrier), quelques fois (quelquefois).
3/ confusion des phonèmes vocaliques : *délaiguait ou *daileguait (déléguait), pire (pur), *here
(heure), *Guelord (Gaylor).
4/ homonymie, paronymie et tournures : sel germe (sel gemme), gêne / gène, avec les moyens de bord
(du bord), nous étant que (nous en tant que), de gauche à droite (à gauche et à droite, nous voulons à
ce que, nous demandons à ce que, informer à qqn, regorger les richesses, tout ce qu’on a besoin).
5/ marques substantivales, adjectivales ou verbales : ces chose (choses),* j’était (j’étais), il *descent (il
descend), tout les petit (tous les petits).
Sous l’influence conjuguée de la pratique permanente d’une langue orale et du manque de lecture, l’on
en vient à produire des énoncés tels que ceux-ci :
*Sont sensé de quitté, et ce pour quoi, elle finiras d’etre conquie, ma lettre qui trainee, je suis dans un
aboi, bouter déhore, je praifaire dallé alaise a vacance, les sportif on casser, tout les boullets, j’e vous
empreint, il è entrain, je vaix s’acquité aux éxigeance, sa conserne,a etait dépuis, turre de lute, jai
envoyer a une fille qui et aller me lachétee, je l’ai donner les conseil, il y na’pas, an enttanden, enfin de
passé, je me racotre avec ; il y a de pousieur, je ne plu de chosur, sui bloquer, jai ne sai ses deplassés ;
ils ses donée, javait pri fuitte, fôret ; mosollet, mouzolé, mousoller, mauzaulee, moussaule, mouzauller,
mozolé…
Les solutions possibles à ces déficiences orthographiques passent par divers exercices, portant sur
les points concernés, respectivement : pour la 1ère série (accents et signes diacritiques) ; pour la 2è et la
4è série (collusion graphico-phonique) : identification lexicale et sémantique des formes pertinentes ;
pour la 3è série (confusion des phonèmes) : combler le déficit phonémique des voyelles par la maîtrise
des traits pertinents ; pour la 5è série (distorsions syntaxiques) : rappels grammaticaux.
Ces exercices, joints à la pratique de la lecture, à la consultation des dictionnaires de langue pour
saisir la vraie signification des mots, des expressions, des tournures, et à la détermination de l’étudiant
de s’exprimer en permanence dans la langue d’enseignement, voilà qui permettra à coup sûr aux
étudiants de posséder l’automatisme voulu pour écrire correctement.

C.-Discerner les aspects de l’orthographe


En somme, pour parvenir à triompher des écueils de l’orthographe, il est conseillé de
s’imprégner des sept aspects des problèmes ci-après : les accents (paraître, événement,
traîner), consonnes doubles (siffler/persifler, charrue/chariot, savonner/s’époumoner) , les
terminaisons (quincaillier/écailler, chaussée/chausser), les traits d’union (tout à fait/c’est-à-
dire, contrepoison/contre-plaqué, rez-de-chaussée), les pluriels des noms composés (des
gardes-pêche, des garde-robes, des gardes-manger), les subtiles distinctions (le fabricant/en

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fabriquant, un travail fatigant/un homme se fatiguant à, blocage/truquage) , et les difficultés


connues (cuisseauc/cuissots).

1.2.2 Les accents graphiques


Trois accents se placent sur des voyelles pour en modifier la valeur phonétique :
 l’accent aigu sur é : j’ai chanté, après t’être camouflée ;
 l’accent grave sur è, à, ù : mère, déjà, là où ;
 l’accent circonflexe sur â, ê, î, ô, û : bâtir, extrême, forêt, abîme, il croît, vôtre, août, sûres.
Les accents graphiques sont une spécificité fondamentale de l’écrit en langue française
(à l’instar de la tension articulatoire, de l’accord syntaxique, de l’accent tonique, etc.). C’est
pourquoi leur emploi par les usagers de la langue ne devrait pas demeurer approximatif.
En effet, combien de fois ne rencontre-t-on pas de tels énoncés révélateurs : après *avoir
manger, je veux *allè.
Voici, schématisé, un ensemble de REGLES très utiles pour dénouer cet épineux
problème surgissant dans l’emploi des accents graphiques (Le Robert et Nathan, 1995b :
12-20).

 I. –CONFUSION DES TERMINAISONS -er / -é


Les terminaisons verbales de l’INFINITIF et du PARTICIPE PASSE, pour le 1er type de
conjugaison, se prononcent de la même façon (homophones hétérographes). Comment procéder
pour éviter de confondre les 2 graphies ? Il a passé ses vacances à Bunia. Il lui reste une épreuve
à passer.

REGLE n° 1 : Pour choisir entre la forme graphique de l’infinitif et celle du participe passé, il faut bien
identifier le contexte d’emploi de cette forme :
1/Le PARTICIPE PASSE a 2 valeurs : adjectivale et verbale (cf. Paul Jacob, 2000: 3-22).
a) Valeur d’adjectif : le participe (épithète ou attribut) marque un état ou un résultat ; il peut accompagner
un nom, ou être attribut du sujet avec un verbe d’état : C’est un enfant gâté ; le vase est abîmé ; il se sentit
frappé et jeté à terre.
b) Valeur de verbe : il constitue le 2è élément d’un temps composé (avoir + participe) ou d’une forme
passive (être + participe) : As-tu passé une bonne journée ? J’ai été nommé mandataire public.
2/ L’INFINITIF est une forme quasi nominale. Il peut donc avoir, comme un nom, les fonctions de sujet,
attribut, complément du verbe (direct, indirect), du nom, de l’adjectif ou circonstanciel. Dans ces 4
derniers cas (complément), il peut être introduit par une préposition : C’est à traiter d’urgence. Toucher
c’est jouer. Copier un dessin n’est guère facile. Le médecin cherchait à me rassurer. Pourquoi m’as-tu
fait marcher ? J’ai osé regarder. Il m’a laissé parler seul. Mon oncle aime voyager, il vient d’arriver.
N.B. :
a) Les verbes aller, devoir, pouvoir, falloir…sont suivis d’un verbe toujours à l’infinitif : Il est allé
passer les vacances à Moanda. Il doit repasser à la seconde session. Elle peut arriver incessamment. Il
faut cesser de crier et de déranger. Il ne convient pas de parler pendant le cours. Il est interdit de
manger dans la salle. Il va falloir raconter tout à papa !
b)Les verbes pronominaux suivis d’un participe passé ou d’un infinitif exigent une attention
particulière : Elle se vit empoignée par une main (=elle vit qu’elle était empoignée). Elle se vit
empoigner la manche du voisin (=elle vit qu’elle empoignait la manche). Je me sentis soulevé en l’air.
Je m’imagine soulever un lourd marteau. Je t’ai vu pénalisé par le maître. Je t’ai vu pénaliser le joueur.
Je te croyais cachée à Malweka. Je te croyais cacher tes vices
c) Dans tous les cas de doute, on conseille, à titre de repère, de remplacer le verbe du 1 er type par un
autre se terminant par -ir ou par -re, finales sans homophonie avec les verbes du 1er type.

 II.- LES ACCENTS SUR e


L’accent aigu note le timbre du 2è degré d’aperture (mi-fermé {e}) : blé, téméraire, récréation, été.

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L’accent grave note le timbre mi-ouvert (3è degré [] : grève, pièce, fève, piètrement, dodécaèdre.
Cependant, ces signes graphiques ne sont pas toujours placés dans les mots : espacer, exemple, effort.
Comment donc distinguer le timbre requis ?
REGLE n° 2
En général, le e n’est accentué que s’il termine la syllabe graphique : cé-lé-ri-té, o-pé-ra-bi-li-té.
C-à-d. que l’accent aigu ou grave sur e n’apparaît qu’en syllabe ouverte (=terminée par une voyelle).
L’accent disparaît en syllabe graphique fermée (=terminée par la consonne) : é-ter-nel, ves-pa-sien-ne.

III.-L’ACCENT AIGU à la 1ère syllabe du mot


Comment savoir si le mot commence par une syllabe dont la voyelle est accentuée ? : reculer, besoin,
légal, mépriser, revendiquer, restaurant.
⇨1/ Le mot commence par la voyelle e à l’initiale : écart, ensemble, eau, élixir.
Règle n° 3
La voyelle e à l’initiale porte l’accent aigu. Etourdi, émoi, échéance, élections, émerveillement.
Ceci est d’autant remarquable dans les cas de cohésion consonantique (e+Cons+l, e+Cons.+r): église,
ébriété, écrevisse, épluchure, éprouvées, écran, éblouissantes, éclatantes, égratignure, écrasement.
Sauf :
a)si e est suivi d’une ou 2 voyelles avec lesquelles e forme un seul son : eau, euphorie, eugénique.
Mais e porte l’accent s’il y a diphtongue : é-o-lien, né-ant, né-on, pé-an, né-o-natal, bé-a-titude.
b) si e est suivi du groupe Nasale + Consonne, qui produit une nasalisation : embellir, emprunt, endurci,
entourage, enseigne.
Mais e est accentué si m, n, sont suivis de voyelle : émaner, émotion, émérite, émigré, énigme,
énergie, énorme, énième.
c) si e est suivi d’une consonne double : effectuer, effort, effacer, ecclésiastique, essaim, essentiel, essai,
essuyer, efficacité, essence, effronté, ellipse, ecchymose, essor, erroné.
N.B. Ceci ne concerne pas la consonne nasale m (cf. b):emmagasiner, emmené, emmêlés, emmitouflée
d) si e est suivi d’un groupe de consonnes qui se prononcent (autres que Cons. + l, Cons. + r) : c’est le
cas de la réalisation de e au 3è degré d’aperture : escale, escroquerie, extension, ergothéraphie.
⇨2/Le mot commence par la consonne r + e : recommencer, récolter.
Règle n° 4 :
E est accentué en général : récapitulation, récession, réchaud, régler, récidiver, récipient, récit,
récipiendaire, réclame, réciproque, réconfort, réduire, régie, régner, (mais :règne), rémission,
récollection, rénové, réputé, répandre, répit, réponse, réseau, réserve, rétine, révision, réfléchi..
Sauf :
Si le préfixe re- contient l’idée de répétition (itératif) : redorer, redire, reprendre, rebâtir, rebattre,
rechargés, rechute, reboiser, recommencer, reconnaissance, renouer, représentant légal (Le mot
répéter et ses dérivés prennent l’accent, pour éviter un jeu de mot malsain).
Mais si le préfixe re- est suivi de voyelle, e prend l’accent (diérèse) : réadapter, réactiver, réoccuper,
réouvrir, réopérer, réunion, réédition, réélire, réémettre, réinstaller, réimprimer, rééducation.
Re- n’est pas accentué dans une série de mots à connaître : rebelle (rébellion), rebut (rébus), se rebiffer,
recalé, receleur, recencer, recevoir, (réception), recette, reflet, regret, relief, repas, repentir, retard.
A noter que si Re est suivi de nasale+ Cons. de manière à produire une nasalisation, e ne saurait prendre
l’accent : remplacé, rembourser, renforcer, rendement, renversement.
⇨3/le mot commence par Consonne (autre que r) + e : celer, vexation.
Règle n° 5
En général, e prend l’accent : végéter, détruire, ménage, quémander, téléguidage, bétonnage, béat.
Sauf :
-si e est suivi de Nasale+Cons. (cas de nasalisation) : sempiternel, pentecôte, lendemain, dentifrice.
Malgré leur e, les mots benjamin et benzine se nasalisent au 3è degré, et non au 4è.
-si e est suivi d’un groupe de consonnes qui se prononcent, groupe autre que Cons.+ l, r (cas de
réalisation orale au 3è degré d’aperture) : sextuple, pepsodent, versification, bestialité, despotisme,
vecteur, belge. Mais : déclin, métropole, tétrachlorure.

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E n’est pas accentué dans une série de mots, qu’il faut connaître : bedaine, belette, cerise, cheval
(+dérivés), chemin (+ dérivés), chemise, de, degré, demeure, demain, demander (+dérivés), demi(+
composés), denier, devise, genou, guenille, guenon, jeter (+dérivés), le , leçon, me, menace, mener,
meneur, menu, menuisier, mesure, ne, peloter, peler, peser, pesage, pesée, pesanteur, semi
(+composés), semer, tenancier, tenue, venir, venue.

IV.-ACCENT GRAVE OU ACCENT AIGU SUR e


Quand faut-il, dans l’usage quotidien, placer l’accent grave, et quand placer l’accent aigu ?
Règle n° 6
En position finale dans la syllabe, e est surmonté d’un accent GRAVE lorsque la syllabe suivante
contient un e muet : sè-che, der-nière, se-crè-te-ment.
Cette règle explique l’apparition d’un accent ou le changement d’accent dans une même famille de
mots : discret, discrète, discrètement, discrétion ; complet, complète, complètement, compléter.
Pour la même raison, quand la dernière syllabe du radical d’un verbe à l’infinitif se termine par é,
celle-ci devient une syllabe en è aux formes se terminant par –e, -es, -ent de l’indicatif présent, du
subjonctif présent et de l’impératif :
céder : je cède, tu cèdes, il cède, elle cède, ils cèdent, elles cèdent ; repérer : je repère, tu repères, il
repère, elle repère, elles repèrent.
C’est le cas des verbes : altérer, aliéner, aérer, affréter, accélérer, alléguer, blasphémer, célébrer,
concéder, considérer, coopérer, déférer, déléguer, désaltérer, désespérer, différer, gérer, digérer,
disséquer, insérer, interpréter, léguer, léser, libérer, persévérer, préférer, proliférer, récupérer, refléter,
régner, réitérer, réintégrer, repérer, répéter, suggérer, obtempérer, transférer, ulcérer, vociférer.
Ces verbes gardent donc, au futur et au conditionnel, le e écrit avec accent aigu ; mais cet e se
prononce au 3è degré d’aperture : j’altérerai, tu libérerais, nous préférerons…
Cela explique aussi pourquoi, quand la dernière syllabe du radical d’un verbe à l’infinitif se termine par
e (acheter), cette syllabe devient une syllabe en è aux 3 formes en -e, -es, -ent ainsi qu’au futur et au
conditionnel : acheter : j’achète, j’achèterai, j’achèterais…
C’est le cas des verbes : acheter, racheter, celer, déceler, receler, ciseler, crocheter, démanteler,
écarteler, fureter, geler, congeler, dégeler, haleter, marteler, modeler, peler, semer, ramener.
N.B. :
a) Dans la plupart de verbes en -eler, -eter, le e ouvert est noté par redoublement de la consonne, et non
par l’accent grave : jeter : je jette, tu jettes, ils jettent, nous jetterons ; appeler : j’appelle, il appelle, tu
appelleras, nous appellerions.
Il s’agit des verbes : chanceler, épousseter, harceler, déchiqueter, ensorceler, feuilleter, rejeter,
renouveler, caqueter.
b) Remarquer que les verbes à 2 syllabes gardent l’accent aigu au futur et au conditionnel : céder, régner,
léguer, léser.
c) Les préfixes e-, dé-, pré-, gardent l’accent : prévenir, démobiliser, désarmer, prémunir, élever.
d) Noter les formes : pièce, rapiécé ; sèche, sécheresse ; crème, crémerie ; sénevé ; abrégement ;
allégement ; médecin.
e) Dans des formes interrogatives avec inversion du pronom je, l’accent aigu coïncide avec l’accent
phonique placé exceptionnellement sur le e du pronom sujet monosyllabique je : aimé-je ? Cette forme
s’emploie aussi dans : dussé-je, puissé-je.
f) L’accent aigu se place enfin sur des mots d’origine étrangère intégrés dans le français : désidérata,
fac-similé, média, mémento, mémorandum, placébo, référendum, satisfécit, sénior, vadémécum, véto,
allégro, braséro, chéchia, décrescendo, diésel, impresario, kakémono, pédigrée, pérestroïka, péséta,
péso, sombréro, trémolo.
g)L’accent grave se place en fin de mot, sur e, prononcé ouvert au 3è degré, devant -s final (qui ne se
fait pas entendre), dans les mots ci-après : abcès, accès, décès, procès, succès, grès, agrès, congrès,
près, après, auprès de, exprès, dès, très, cyprès

V.- L’ACCENT GRAVE SUR a


L’accent grave sur la voyelle a joue plusieurs rôles :
1) Il se place sur les mots invariables ci-après :

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- deçà (préposition), en deçà (locution prépositive) ;


- déjà (adverbe de temps) ;
- delà (préposit.+adverbe) : par-delà (prép.), au-delà (adv.de lieu), au-delà de (loc. prép.)
- holà ! (interjection), mettre le holà (nom) ;
- voilà (préposition+interjection), en voilà (locution adverbiale) ;
- revoilà (préposition).
2) Dans son rôle de distinction entre les différentes formes, il permet d’éviter la confusion entre :
- la préposition à ; la forme verbale conjuguée du verbe avoir (3è personne du singulier de l’indicatif
présent : il a ; la 1ère lettre de l’alphabet a ; les interjections ah !, ha !:
Il a dit que… N’a-t-il rien oublié ? Il a de l’argent. Se rendre à Paris. Perdre de son temps à rêver.
Prouver par a + b. De A à Z. Ah ! Vous le saviez ? Ha ! Laissez-moi rire.
-ça (pronom démonstratif) neutre, signifiant « ceci », « cela ») ; çà (adverbe de lieu signifiant « ici) ;
çà (interjection) ; sa (adjectif possessif fém. sing.) ; c’a (forme élidée du pronom sujet neutre + verbe
avoir employé absolument ou comme auxiliaire) :
Donne-moi ça. C’est çà. çà va ? A part ça… Regarder çà et là. çà alors ! çà par exemple ! ç’a l’air
d’un mensonge. Ç’a été ? Tout ça a donné quoi ?
-la (article défini féminin sing.) ; la pronom personnel féminin singulier) ; là (adverbe de lieu) ; l’a
(forme élidée du pronom personnel complément le ou la + verbe avoir) :
La radio ; la première session ; la proclamation des résultats. Cette page, je la lirai ce soir ; je la vois
souvent ici. Je repasserai par là ; errer ça et là ; on voit par là que… Il l’a vue à Gambela ; elle l’a
injurié. Et voici sa rivale : l’a-t-elle aperçue ?
N.B. : On trouve l’accent grave :
- dans les démonstratifs renforcés : celui-là, celle-là, ceux-là, celles-là :
- dans les adverbes de lieu renforcés : là-bas, là-haut, en-deçà, au-delà, par-delà.

VI.- L’ACCENT GRAVE SUR u


En français, l’accent grave sur u ne se rencontre que dans le mot où, dont la nature est plurielle :
-pronom relatif compl. circonst. de temps et de lieu : La ville où tu es née, le jour où tu es né.
-adverbe de lieu : J’irai où tu iras. Depuis lors, la pauvre enfant gît en paix où on l’a déposée.
-adverbe interrogatif de lieu : D’où viens-tu ? Je désire savoir où tu comptes te rendre en vacances.
L’accent permet de distinguer où de ou (conjonction de coordination, équivalent à « ou bien ») :
L’un ou l’autre. A prendre ou à laisser.

1.3 La modulation de l’expression dans la langue française


1.3.1L’accord en français
Modulation est employé ici au quatrième sens de moduler et de modulation, tel que
le donne Le Robert (2022), à savoir : l’action d’adapter quelque chose à différents cas
particuliers.

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Dans la langue française, la concordance entre les mots s’avère être l’une des
exigences fondamentales de la langue.
L’accord, en français, apparaît comme une contrainte exercée par un élément sur la forme
d’un ou de plusieurs autres éléments du syntagme, du groupe ou de la phrase.
Sont concernés par l’accord : le genre (masculin/féminin), le nombre (singulier/pluriel), la
personne (1ère, 2ème, 3ème), le temps :
Une solution a été envisagée, nous espérons qu’elle ne sera pas désastreuse : le déplace-
ment urgent de la population. Divers palliatifs urgents ont été envisagés : les habitants
seront dispersés et les maisons protégées…
L’accord intervient au niveau du Groupe nominal (déterminants, épithètes), du verbe, du
participe et de l’attribut.

1.3.2 L’Accord du participe passé


L’accord du participe passé (PP) est conditionné par les cadres syntaxiques où cette forme du
participe figure. Dès que l’on a retenu la configuration de ces cadres, aucun problème ne
pourrait plus se poser à l’avenir.
Mais avant de disséquer ces cadres syntaxiques, il n’est pas inutile de nous référer aux 3
règles fondamentales régissant l’accord des participes passés, règles que formule P. Jacob
(2000 : 3) et qui, affirme-t-il, sont enseignées « depuis l’école primaire » :
1ère Règle : Le participe passé employé sans auxiliaire est considéré comme un adjectif
qualificatif et s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte.
2ème Règle : Le participe passé employé avec l’auxiliaire être s’accorde avec le sujet du verbe.
3ème Règle : Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde jamais avec le sujet
du verbe. Il s’accorde avec son COD, ce uniquement quand ce dernier précède le verbe.

On le voit, il suffit de bien maîtriser ces règles pour ne pas éprouver de difficultés. Cependant,
comme la question est tout de même délicate, dans la mesure où la plupart de nos étudiants et
étudiantes n’ont ni acquis l’habitude d’écrire, ni intériorisé la lecture, il convient de disséquer
tous les cadres du PP et d’en présenter la configuration en détail :

1er cas : Le PP employé sans auxiliaire s’accorde, selon la fonction qu’il remplit, avec le
mot (nom ou pronom) auquel il se rapporte :
a)Epithète du sujet :
Une mère instruite encadre ses enfants.Une étudiante appliquée réussira. Ces garçons
dissipés échoueront sûrement. Une chemise déchirée. Un gamin mal élevé est le fléau de ses
parents. Des maisons abandonnées s’échelonnent le long de la rivière Kwaï. Des arbres
abattus. Ces mangues volées n’ont pas un bon goût.
b)Epithète détachée du sujet:
Découragés par leurs échecs, ces élèves capitulent. Etonnée de me voir, elle prit la fuite.
Imitées mais jamais égalées, les championnes sont là.

c)Epithète du COD :
Rédiger une composition bâclée. Consommer une boisson alcoolisée. Je corrige des textes
imprimés. Regardez ces brigands arrêtés par la police. Ils admirent nos belles fleurs écloses ce
matin
d)Epithète détachée du COD :
Tu négliges tes études, commencées pourtant avec courage.
e)Epithète du COI :
Dire au revoir à ses illusions perdues.

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Certains participes passés, employés seuls ou placés devant le nom, jouent le rôle de préposition
et sont invariables : approuvé, attendu, ci-inclus, excepté, non compris, ouï, passé, vu, supposé,
y compris :
Sitôt passé la porte, il fut agressé par des inconnus. Vu la nécessité et l’urgence. Excepté les
mariés, les célibataires iront en prison.
Cependant, lorsque ces participes sont placés après le nom, ils doivent être accordés :
Sitôt la porte passée, j’ai été assailli par des inconnus. Je punirai tout le monde, les bons
étudiants exceptés.

2è cas : Le PP précédé du verbe être : ce participe est attribut du sujet et il s’accorde avec le
sujet :
a)Attribut du sujet avec le verbe être : accord du PP avec le sujet :
Les feuilles sont tombées. Tout étudiant est censé réussir. Mes voisines du quartier sont
disciplinées.
b)Attribut du sujet avec des verbes analogues à être : accord du PP avec le sujet :
Ton image restera vive en mon esprit.
c)Attribut du COD : accord du PP avec le COD :
J’estime tes sœurs sensées. On la croyait guérie. Qui considère ses enfants comme des
attardés ? On te dit très estimée par tous.
d)Dans une proposition participiale : accord du PP cœur de la proposition participiale avec le
nom centre du groupe nominal :
Les souris parties, le chat meurt de faim. La chambre à air réparée, nous pûmes repartir. Ma
mère enterrée, je partis en sanglots.
e)Dans les formes passives :
Les voleurs sont attrapés. La coupable sera punie. Les routes de la capitale seront bientôt
réparées. Les faux syllabus sont photocopiés par quel Cpa ? Des émissions pirates sont
suspendues par la Haute autorité des médias.
f)Dans les temps composés de certains verbes intransitifs :
Elles sont parties. Les masques sont tous tombés. Les bonnes actions sont toujours restées
dans la mémoire.
g)Dans les verbes pronominaux réfléchis ou réciproques, lorsqu’il s’agit des COD : Sœur Méda
s’est bien habillée. Les catcheuses se sont affrontées. Toutes les députées élues se sont
embrassées amicalement devant le président de l’Assemblée nationale.
h)Dans les temps composés de certains verbes pronominaux : A Bulambemba, des prisonniers
se sont évadés. Ma tante s’est aperçue de son erreur. Les écolières se sont enfuies.
Cependant, chaque fois qu’il ne s’agit pas d’un véritable COD, il ne peut y avoir accord :
Mima s’est cassé le bras. Les touristes américaines se sont raconté une série de blagues.
Jean et Jeanne se sont envoyé des lettres d’amour. Et sans se connaître, les deux tiktokeuses
se sont téléphoné et se sont fixé un rendez-vous. Ce qui l’épuise, ce sont les 7 jours qu’il a
jeuné et les 10 heures qu’il a marché. Que dire de tous ces siècles que l’Occident a régné
sur l’Afrique ? En guise de réconciliation, les sorcières se sont souri hypocritement ; ce
faisant, elles se sont donné des cadeaux empoisonnés. Plaignante et accusée se sont
sincèrement adressé des excuses. Les locatrices se sont dit des vérités qui blessent. Les deux
rivales se sont lancé des injures. Pourquoi t’es-tu appliqué du vernis sur les ongles des mains
et des pieds ? Dans la salle, les candidates se sont succédé au micro. (Mais : Elles se sont
remplacées à la tribune d’honneur).
3è cas : Le PP employé avec avoir ne s’accorde pas avec le complément d’objet direct, sauf
quand ce dernier est antéposé.

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a) Le participe passé précède le COD : pas d’accord du PP avec le nom qui suit : Elles ont vidé
toutes les bouteilles. J’ai mangé des biscuits. La fiancée a exprimé ses vœux les meilleurs à
toutes les auditrices. Elle a animé l’émission spéciale toute la nuit.
b) Le participe passé est placé après le COD : accord du PP avec le COD : Les carottes, je ne
les aime que cuites. Ces pièces de monnaie, je les ai bien comptées. L’émission spéciale, je l’ai
animée toute seule. Cette lettre, je l’ai déposée chez son destinataire. La femme qu’il a épousée.
C’est toute une ville que le volcan a détruite. Les preuves, il les a perdues.
c) Avec le pronom personnel en : pas d’accord du PP : La papaye, je n’en ai jamais mangé.
Votre musique et votre danse actuelles, j’en ai assez entendu.
d) Les cas du participe passé suivi d’un infinitif sont très subtils, exigeant du locuteur une
grande attention : Les bébés que j’ai envoyé chercher (=qu’on me les cherche). La femme qu’il
a voulu épouser. Toutes les questions qu’il est venu me poser. La petite que j’ai envoyée
m’acheter du médicament (=pour qu’elle m’achète). Les travaux que j’ai eu à conduire. J’ai
effectué toutes les corrections que j’ai pu {effectuer}. La maison que tu as fait construire.

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Chapitre II : LE TRAITEMENT DE TEXTE

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

2.1 Traiter le texte dans les arts graphiques


2.1.1 Les arts graphiques
Tout d’abord, que sont les arts graphiques ? Pour s’en tenir à la présentation que donne
Wikipedia, les arts graphiques sont, au sens large, « l’ensemble des processus propres
à la conception visuelle et à la mise en scène d’une création artistique, utilisant diverses
techniques (écriture, typographie, dessin, peinture, gravure et estampe, photographie,
graphisme…), cette création pouvant être utilisée à des fins uniquement artistiques,
industrielles ou commerciales (messages publicitaires, édition, affiches, revues, etc.). »
(« Arts graphiques », Wikipedia, consulté le 23/05/2023 ;
Au sens restreint, arts graphiques, « c’est égalementl’ancienne dénomination de la
chaîne de production d’un produit contenant du texte et/ou de l’image, dont la finalité
est l’impression pour une diffusion en nombre. Il est plus approprié de nos jours de
qualifier cette chaîne d’industrie graphique » (Arts graphiques, Wikipedia, consulté le
23/05/2023).
Concernant l’industrie graphique, nous avons vu (Introduction, ③) qu’à la suite de
l’invention de l’imprimerie se sont développées diverses techniques de reproduction de
l’écriture.
F. Balle (1997 : 71-72), à travers les trois extraits ci-après, résume avec pertinence
cette évolution : « La révolution industrielle et l’invention de la photographie ont fait
évoluer le livre vers sa forme actuelle. (…) Les procédés de composition n’avaient
pratiquement pas évolué pendant quatre siècles ; on continuait, au milieu du XIXè
siècle, à composer manuellement les lignes et les pages à l’aide de caractères mobiles.
Ce n’est que vers la fin du siècle que les tentatives de mécanisation de la composition
aboutissent à l’invention, en 1885, de la Linotype, machine à composer réalisant la
justification et la fusion des lignes de caractères métalliques à partir de matrices
typographiques appelées par un clavier. (…) Depuis, les techniques d’impression ont
connu d’autres améliorations, mais la véritable innovation, dans l’imprimerie, apparaît
avec l’emploi de l’informatique et de la photocomposition : désormais, l’ordinateur et
ses données numérisées prennent un rôle central. Avec les machines de traitement de
texte capables derésoudre notamment les problèmes de justification, l’imprimerie
devient un nouveau métier. » (souligné dans le texte)
Désormais incontournables dans les tâches qui concernent notre cours, les ordinateurs
personnels (Personal Computers, P.C.) connaissent, écrit J. Gandouin (2013 : 175-177),
« une vogue justifiée due au fait qu’en raison des nombreux logiciels qu’ils sont
capables d’utiliser, on peut en attendre les fonctions les plus diverses allant du
traitement de texte, à la tenue de la comptabilité en passant par la gestion des fichiers,
la préparation des textes à imprimer, la vérification de l’orthographe (..).Le traitement
de texte permet toute une série d’opérations telles que déplacement de phrases ou de
paragraphes, modifications sans effacement définitif de la rédaction originale,
introduction de diagrammes ou de graphiques, calculs automatiques, établissement de
pourcentages, simulations diverses. »

2.1.2 La copie à traiter


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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Selon J. Gandouin (2013 : 206), la copie est constituée de « l’ensemble des textes
manuscrits dactylographiés ou déjà imprimés qui sont remis soit à l’imprimeur, soit à
l’entreprise de composition, (ou) directement à l’éditeur en vue de leur impression ou
de leur réimpression. »
Un soin tout particulier doit entourer cette copie, à laquelle soint jointes les éventuelles
illustrations. Outre le respect de la pensée de l’auteur, ce soin concerne aussi la qualité
du travail antérieur ainsi que la réussite conforme de toutes les étapes techniques
ultérieures.
C’est pourquoi cette copie devra répondre à au moins cinq impératifs :
①La copie devra être complète, avec la totalité des documents et de toutes les
indications qui l’accompagnent.
②La copie doit se trouver en son état définitif, car elle n’acceptera plus d’intégrer
des remaniements.
③La copie, à ce stade, doit être correcte et précise, du point de vue de
l’orthographe et de la ponctuation, de l’usage des majuscules, de l’expression des
nombres en toutes lettres, la graphie des noms propres vérifiée, les sigles,
abréviations et autres acronymes unifiés ou bannis.
④La copie sera ordonnée, avec pagination continue.
⑤La copie devra etre parfaitement claire et lisible, de préférence saisie/
dactylographiée à double interligne, en format 21 cm x 29,7 cm et au recto
seulement.
Comme cela donne environ 25 lignes par page, l’on est en mesure d’évaluer le
nombre total de pages, selon la taille et la chasse des caractères à utiliser, ainsi que
le coût global du travail.

2.2 La chaîne de production graphique : le lexique


En vue de familiariser l’étudiant avec le langage technique des diverses opérations
pratiquées sur la chaîne de la production graphique, nous esquissons ci-après, à son
intention, la terminologie afférente aux activités qui s’y déroulent :

∘copie : c’est la forme initiale du texte, forme d’origine de l’écrit tel qu’apporté à l’édition. A
partir de cette copie, va s’effectuer la compotion du texte. C’est le manuscrit. La copie peut être
écrite au stylo, ou dactylographiée, voire saisie sur ordinateur. Dans ces deux derniers cas, il
s’agit d’un tapuscrit, lequel sera malgré tout envoyé à la composition (pour des étapes
préalables).
∘chasse : en considération de la dimension d’un caractère typographique calculée sur l’axe
horizontal de la ligne de base, c’est la mesure de l’espace qu’occupe un type ou l’ensemble de
types alignés.
∘chasser : augmenter la place que prend une composition en espaçant davantage les types sur
la ligne de base. Contraire de gagner.
∘composition : au-delà de son sens général de création d’une œuvre de l’esprit (rédaction), et
de son sens globalisant d’assemblage de plusieurs éléments (parties) pour former un tout, la
composition d’un texte est l’arrangement des caractères pour former des mots, des lignes, des
pages à partir d’un texte original.

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

∘manuscrit : texte original envoyé à la composition (qu’il soit écrit à la main ou


dactylographié) ; le manuscrit s’oppose ainsi à la fois au texte déjà composé ou imprimé et aux
photocopies que l’on peut en faire. C’est donc la version originale d’un texte, laquelle est reçue
par l’éditeur en provenance de l’auteur ; c’est aussi la version originale d’un texte, telle que
déposée par l’éditeur à l’imprimeur.
∘tapuscrit : texte dactylograpphié et envoyé à la composition.
∘corps : par rapport au trait principal dont une lettre est formée, c’est la mesure de la dimension
(taille) de la hauteur de la lettre ; cette taille est exprimée en points typographiques.
∘blanchir : lorsque le texte composé est trop compact, il sagit de laérér en y ajoutant des blancs
ou des interlignes.
∘gagner : au cas où une composition a pris un grand espace (chasser), on est obligé d’en réduire
la place, soit en diminuant le nombre de lignes, soit en réduisant l’espacement entre les mots.
∘intercaler : il est question d’insérer, dans un texte composé, un mot ou groupe de mots ayant
des caractères différents par apport à l’ensemble du texte.
∘remanier : remanier un texte c’est en reprendre la composition, afin d’ajouter ou supprimer
quelque mot, quelque phrase, voire tout un paragraphe.
∘travaux de ville : il s’agit des documents autres que les livres ou la presse ; les travaux de ville
concernent, principalement : les cartes de visite, les faire-part, les cartes de vœux, les papiers à
en-tête, les factures, les prospectus ou affiches, les catalogues.
∘justification : terme à plusieurs significations : la longueur des lignes sur une page d’après le
format choisi (sens propre) ; l’ajustage d’une ligne, au début et à la fin, par rapport à la marge
gauche et à la marge droite de la page, etc.
∘lettrine : lettre majuscule, souvent ornée, d’un corps supérieur à celui des caractères utilisés
sur la ligne et qui se place au début d’un livre, d’un chapitre, tout en occupant plusieurs lignes.
∘enluminure ou miniature : lettre ornementale (peinte au minium) pour décorer le
commencement des chapitres dans les anciens manuscrits ou les anciens livres imprimés (les
incunables).
∘incunable : ouvrage qui date des premiers temps de l’imprimerie, soit antérieur à 1500.
∘belle page : page impaire, de de droite (recto).
∘fausse page : page de gauche (verso).
∘pente : dans le menu « police », c’est choix que doit effectuer le scripteur entre le caractère
romain (droit, perpendiculaire à la ligne de base) et l’italique (graphisme penché, créé en 1500
par Alde Manuce, imprimeur vénitien) qui joue le rôle distinctif dans le texte.
∘graisse : épaisseur plus ou moins forte du trait, qui convient à ce qui est souligné, aux titres et
sous-titres, etc.
∘encadré : c’est, sur un document, la disposition d’une forme rectangulaire dûment dlimitée par
un cadre et qui contient du texte.
∘trame : fines rayures entrecroisées, servant de fond (en gris) pour surimpression d’un texte ou
d’une image.
∘légende : notice explicative placée au bas d’une illustration pour l’expliciter.
∘crédits photographiques : indications reconnaissant la propriété ou l’auteur d’une œuvre, d’un
cliché, ou de tout ce qui est reproduit dans un livre avec l’autorisation de l’ayant droits
(moyennant paiement préalable ou gracieusement).
∘lignomètre : c’est la règle (en métal, en plastique, en bois) qui permet, d’une part, de compter
les lignes d’une page déjà imprimée, sur base du corps utilisé et, d’autre part, de déterminer le
nombre précis des lignes qui occuperont tel espace selon le corps à employer.
∘typomètre : règle de mesure, graduée, étalonnée en unités typographiques (fractions de mm).
∘mise en forme : la forme, ce sont les différentes propriétés de formatage qu’on fait prendre au
texte, parmi lesquelles : l’alignement, l’espacement avant et après, l’interligne, le niveau
hiérarchique, la tabulation, l’enchaînement (des lignes solidaires, veuves et orphelines).

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

∘mise en page : opération par laquelle le metteur en page dispose sur chaque page le texte et ce
qui doit accompagner le texte, le tout bien dimensionné (titres, texte, blancs, clichés…), pour
former la maquette.
∘épreuve : c’est la première feuille que l’on tire de l’imprimerie pour examiner et juger de la
conformité ; apporter toutes les améliorations ; c’est cette feuille d’imprimerie qui est destinée
à indiquer les corrections, les diverses améliorations et autres changements qui devront être
effectués avant l’impression (épreuves successives).
∘placard : épreuve tirée (=imprimée) sur le recto seulement, sans pagination, avec de grandes
marges, et destinée à être corrigée.
∘tirage : quantité d’exemplaires sortis des presses en une fois. Le coût unitaire du produit est
d’autant plus élevé que le tirage est faible.
∘mille : chaque millier d’exemplaire d’une édition ;
∘cahier : l’ensemble de pages, fournies par une feuille pliée, imprimées et coupées.
∘main : assemblagede vingt-cinq feuilles de papier (une rame est constituée de vingt mains).
∘signature : désigne un signe, une lettre ou un chiffre placé au bas des feuilles imprimées pour
indiquer l’ordre selon lequel on va les assembler pour former un volume avec les différents
cahiers réunis.
∘typographie : ce terme technique revet plusieurs significations :
C’est d’abord, au propre, l’art de disposer, d’agencer des textes avec des caractères (types), en
vue de l’impression. C’est aussi la technique d’impression d’un texte au moyen de ces
caractères et des gravures en relief. Ensuite, typographie peut désigner le résultat de cet art et
même un grand établissement d’imprimerie.
∘habillage : ligne d’un texte entourant une illustration.
∘point [Didot] : la photocomposition ayant fait entrer le système métrique dans les arts
graphiques, on définit le corps des caractères en points Didot, du nom du typographe qui, au
XVIIIè siècle, a initié ce calcul.
∘filet : encadrement d’un texte, servant à l’isoler ou à le mettre en valeur (voir encadré).
∘bas de casse : c’est l’autre apppellation des minuscules ; elle provient de l’époque des
compositions manuelles, où dans la boîte compartimentée appelée « casse », on rangeait les
caractères ; les minuscules y occupaient les compartiments inférieurs.

2.3 Le traitement de texte


A proprement parler, dans le langage informatique, « traitement de texte » renvoie à
un logiciel pour traiter le texte, le word processor (en anglais) et, en allemand, le
textverarbeitungsprogramm.
Pour les étudiants en possession de leur propre ordinateur, qui ont déjà acquis
l’habitude de manier cet instrument indispensable dans le cadre de « Word », ces
opérations, réellement faciles, ne présentent point de difficultés majeures. Nous allons
toutefois en récapituler les principaux aspects.
Tandis que pour les étudiants vraiement novices, qui jusqu’à ce jour ne possèdent pas
leur PC, nous procéderons plus loin à la présentation des leçons d’initiation grâce à un
certain nombre de logiciels.

2.3.1.-Pour l’étudiant habitué à manier l’ordinateur

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Certain est l’avantage dont dispose l’étudiant en possession de son propre ordinateur,
à cette étape du cours. Un simple rappel lui suffira, des 7 rubriques qui, dès lors que
l’utilisateur, sur ACCUEIL, s’apprête à exploiter le « Traitement de texte », s’affichent
horizontalement sur l’écran.
Voici les 7 rubriques du traitement de texte :
Insertion Création Mise en page Références Publipostage Révision Affichage

Nous allons disséquer, une à une, ces rubriques, pour en définir les tâches qu’elles
permetent à l’utilisateur de faire exécuter.

INSERTION
Cette première rubrique offre la possibilité d’opérer sur les données ci-après, ce qui permet à
l’étudiant de bien définir son choix pour le texte qu’il traite (saisit) :
*Tableau : pour insérer un tableau, selon les dimensions voulues, le nombre des lignes, ainsi
que le nombre des colonnes.
*Images : pour insérer dans le texte toute illustration, soit déjà enregistrée, soit nouvelle.
*Formes : toutes les formes que l’on veut introduire : lignes, formes géométriques, flèches,
organigrammes, étoiles, bannières, etc.
*Graphique : les graphiques de toutes les sortes et aux dimensions indiquées, selon le modèle :
barres, aires, courbes.
*Capture : permet d’insérer tout ce que l’étudiant capture et place à tel endroit précis du texte,
en ajoutant au document en cours de traitement une capture instantanée de toute fenêtre.
*Média : recherche et insère les vidéos en provenance de diverses sources.
*Liens : créer un lien pour accéder rapidement aux pages, endroits ou documents, bref, tout Commenté [UW1]:
emplacement spécifique du texte en traitement. Commenté [UW2R1]:
*Commentaire : pour ajouter une note quelconque à l’endroit du texte où l’on se trouve.
*En-tête : situer à l’en-tête du texte un contenu qui se répètera en haut de chacune des pages,
pour mettre en évidence des informations précieuses garantissant ou protégeant l’auteur, le titre
du document, contre toute tentative de s’en approprier frauduleusement.
* Pied de page : pour situer au bas de la page les données spécifiques, telles les pages du
document, ou toute autre idication.
*Numéro de page : en vue de numéroter les pages du texte, plusieurs modèles et différents
emplacements sont offerts à l’étudiant, selon sa préférence.
*Zone de texte : la zone de texte met un contenu important en évidence, par ex. un en-tête, une
citation.
*Symboles : c’est pour l’insertion soit des équations mathématiques usuelles, soit des caractères
des symboles spéciaux qui ne figurent pas sur le clavier.

CREATION
Cette deuxième rubrique donne à l’étudiant la possibilité de créer des thèmes différents, de
créer progressivement et hiérarchiquement des titres (et des sous-titres) dans la suite du
document, d’aménager l’espacement des paragraphes et de définir tout l’arrière-plan de la
page : les filigranes et la couleur de la page, où inscrire un texte.

MISE EN PAGE
Cette troisième rubrique est consacrée à la mise du texte sur la page, conformément aux
modalités appropriées. Elle se décline d’après plusieurs configurations :

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

*Marge : pour définir la dimension des marges ((en haut, en bas, à gauche, à droite) sur tout
ou une section du document ; le choix est proposé entre plusieurs forrmats l’étudiant peut aussi
personnaliser son format.
*Orientation : c’est la disposition de la page : en paysage (=horizontalement) ou en portrait
(=en longueur).
*Taille : choix du format du papier pour le texte. Ces différents formats de la page seront étudiés
en détails dans la Présentation (Chapitre III du cours).
*Colonne : S’il est opportun de fractionner la page en colonnes, et en combien de colonnes, et
de quelles dimensions chacunes.
*Coupure de mots : lorsqu’il n’y a pas assez de place pour afficher un mot en fin de ligne,
l’ordinateur le coupe à l’endroit idoine, tout en créant un espace uniforme justifié.
*Retrait : espace (exprimé en centimètres) à aménager à gauche et/ou à droite du texte
(notamment pour les citations), ou encore espace à réserver (exprimé en points) avant ou après
une ligne dans le texte.
*Position : emplacement d’une illustration, laquelle sera entourée étroitement par le texte.
*Habillage : il s’agit du texte qui va entourer étroitement une illustration placée sur la page.
*Organiser : c’est organiser l’espace de la page, en sélectionnant l’alignement idoine, le
groupement, la rotation.

REFERENCES
C’est la rubrique qui permet de gérer tout ce qui accompagne les références se rapportant à un
ou plusieurs mots dans le texte, et de préparer tout ce qui formera plus tard la bibliographie, la
table des matières. Il s’agit des aspects ci-après :
*Table des matières : au fur et à mesure de la saisie du texte, l’ordinateur élabore les éléments
qui formeront à la fin la table des matières, grâce à la mémorisation des subdivisions marquées.
*Insertion d’une note au bas de la page : toutes les notes de bas de page que vous désirez placer,
et aux endroits propice ; cela va d’une simple réflexion à toutes les références aux diverses
citations figurant sur la page ; bref, toute information relative à l’auteur et au livre (ou article)
d’où est extraite la citation.
*Insertion d’une citation : mise en forme du passage présenté à titre de citation, selon les
coordonnées, normes et conventions.
*Affichage des notes : en cas de nécessité, l’affichage, pour identification et localisation, des
différentes notes se trouvant déjà insérées dans le document en cours de traitement.
*Gestion des sources : en affichant ces sources, cela vous permet de les apprécier, d’en ajouter
d’autres, d’en supprimer certaines, et visionner la manière dont vos sources sont présentées
dans le document.
*Insertion d’une légende : accompagner toute illustration (gravure, tableau, statistiques,
photographie…) placée dans le texte d’une note explicative, d’un commentaire, etc.
*Insertion d’une table des illustrations : liste des éléments, avec numéro de page respective,
permettant de visionner et gérer rationnellement, en cas de besoin.
*Insertion de l’index : insertion et mise à jour progressive des mots clés qui figureront à l’index :
mots, noms, avec la page où ils son situés.

PUBLIPOSTAGE
En gros, c’est la possibilité qu’offre l’ordinateur d’un envoi massif de courriers à partird’une
base de données stuckées dans l’appareil. En cas de publicités, de propositions de vente, etc. Le
logiciel concerné traite aussi bien des enveloppes, des étiquettes, de l’adresse des destinataires,
des formules d’appel, etc.

REVISION

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Il est question, dans cette sixième rubrique, du recours que l’étudiant est en mesure de faire à
des données normées pour la vérification et la conformité de son texte, par rapport à
l’orthographe, à la grammaire, aux synonymes, ; de même la capacité de traduction en d’autres
langues, à la comparaison avec d’autres textes ou passages de documents…

AFFICHAGE
Enfin, cette septième et dernière rubrique concerne les possibilités ci-après :
*Mode de lecture : ce mode de visualisation du texte améliore la capacité de lecture : les pages
peuvent être affichées en regard l’une de l’autre, ce qui permet au lecteur d’embrasser d’un seul
coup d’œil la configuration de l’ensemble.
*Page : ici ausi, la visualisation est rendue excellente après l’impresion (automatique) du
document.
*Plan : en mode plan, le document affiché avec son contenu sous forme des puces.
*Quadrillage : le quadrillage en arrière-plan positionne les objets de la page, tout en les
relativisant.
*Zoom : le fait de zoomer crée un agrandissement de la page selon le pourcentage voulu par le
lecteur, et accroît la lisibilité (visibilité) de la page.
*Plusieurs pages : dans la fenêtre qui se présente, plusieurs pages s’affichent grâce au zoom
sur le document ; la page d’avant et celle d’après encadrent la page en cours.
*Réorganisation : empile les fenêtres en cours, et l’étudiant les aperçoit toutes en même temps.
*Défilement : permet de faire défiler côte à côte deux documents différents ; un élément de
l’une des pages peut être dès lors ajouté à l’autre page ; ou bien, les deux passages se révélant
identiques, l’étdiant peut en diversier la formulation.
*Fenêtres : dans une autre fenêtre ouverte, le lecteur peut rapidement basculer et continuer
d’opérer.

En complément des 7 rubriques ainsi disséquées, voici l’examen des 9 types de tâches qui,
en second lieu, s’affichent aussi à l’écran. Il s’agit des caractères, de la taille, de la graisse, du
copier-coller, de la police, du paragraphe, des marges, des styles et du presse-papiers. Nous les
passons également en revue :

#Caractères : L’ordinateur possède jusqu’à 300 sortes de caractères environ. Les techniques
actuelles de photocomposition et d’informatique rendent nécessaire la connaissance des
éléments relatifs aux caractères typographiques. Ceci afin de permettre à l’étudiant qui
traite son texte sur ordinateur d’opérer des choix judicieux en matière de « menu police ».
Caractère (du grec kharaktêr : empreinte) est pris ici au sens de signe servant en
typographie. De nos jours où l’électronique permet de créer une variété de types, l’on
dénombre 6 familles de caractères (Griselin, Carpentier, Maillardet et Ormaux 1999: 88-
93), classés sur la base de la présence ou l’absence de l’empattement (« serif ») ornant les
jambages et les obliques.
Le choix d’une police de caractères doit obéir au besoin de lisibilité du texte, du confort
de lecture ; et c’est l’empattement qui, subjectivement, semble faciliter la lecture. Lisibilité
optimale, c’est la raison pour laquelle le caractère « Times » a été conçu spécialement
pour le journal The Times.
Il est recommandé qu’un document soit composé avec la même police de caractères ;
si changement il y a, non pas dans le texte lui-même, uniquement pour les effets spéciaux,
notamment : Titres et sous-titres, tableaux, encadrés (texte mis en valeur par un filet qui
l’encadre au milieu d’un texte), trames, apparat critique (indications accompagnant un
texte réédité ou reconstitué), légendes (texte accompagnant une image, une photo, et qui

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

en explique le sens), crédits photographiques (liste des ayant droits des photos insérées
dans un ouvrage), notes infrapaginales (notes figurant au bas des pages).
L’ordinateur répertorie et décline les caractères du logiciel. Pour chaque police, l’on
dispose d’une gamme de possibilités en combinant 4 éléments : le corps (qui est, en son
sens premier, l’expression de la hauteur du paralléléppède supportant l’œil du caractère ;
mais qui désigne, couramment, la taille du caractère), voir plus bas), le niveau (déjà étudié,
voir plus haut), la graisse (gras=épaisseur plus ou moins forte du caractère, qui convient
à ce qui est mis en exergue, en évidence), et la pente : romain (droit, perpendiculaire à la
ligne de base), italique (graphisme penché, créé en 1500 par Alde Manuce, imprimeur
vénitien, qui joue le rôle distinctif dans le texte).
#Taille : C’est la le corps, la taille des lettres, hauteur et largeur des caractères (voir la
chasse). Les plus petits (5,6,7) sont utiles aux effets spéciaux. Pour le texte, le corps 8
forme la limite inférieure de lisibilité, mais chez les adultes, ce sont les corps 10 et 12 qui
paraissent bien adaptés au format A4.
#Graisse : le gras des caractères (voir plus haut).
#Copier-coller : consiste à prendre une copie d’un passage et à la placer ensuite (coller) à un
autre passage, de manière identique.
#Police : pour personnaliser le tetxte en y plaçant certains mots ou passage en caractères
différents (taille, capitales, petites capitales…).
#Paragraphe : il traire du niveau h iérarchique, de l’espacement après un paragraphe ou une
ligne…
#Justification : Il est question d’aligner le texte soit au centre de la page, soit à la marge de
gausche, ou encore à la marge de droite.
#Styles : C’est la prévisualisation, qui permet de gérer et de personnaliser les détails de la mise
en forme du texte, au moyen d’une fenêtre créée.
#Presse-papiers : Dans le presse-papiers, tous les éléments copiés sont affichés, à l’intention
de l’étudiant qui traite le texte.

2.3.2.-A l’intention de l’étudiant dépourvu d’ordinateur


①-Le « Cours des notions générales de traitement de texte-Apprendre en ligne »
(https://www.clicours.com/cours-les-notions-generales-de-traitement-de-texte-gratuit/,
consulté le 21 juin 2023) constitue véritablement l’abc de la saisie, l’initiation au
logiciel. Il présente, en guise de première leçon, à l’intention des débutants, les notions
initiales de traitement de texte, notamment :
-la frappe du texte (minuscule, majuscule, le principe général des touches…),
-la sélection et l’attribution des caractères…
Les leçons suivantes aborderont, entre autres, l’enregistrement, la gestion des
caractères, le correctif des lettres, les marges, les paragraphes, l’interface, la mise en
page, le contrôle de l’orthographe et de la grammaire, etc.

②-Toujours à l’intention des novices, mais un peu plus avancés, l’étudiant peut très
utilement recourir à :

28
Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

« Informatique : Le Guide du débutant en traitement de texte » qu’offre Superprof


(https://www.superprof.be/blog/debuter-sur-la-redaction-dactylographiee/ » (consulté
le 21 juin 2023), sous le titre « Comment faire du traitement de texte efficace sur son
ordinateur ? ».
Reprenant au Dictionnaire informatique la définition de traitement de texte
(« l’ensemble des techniques informatiques d’un logiciel permettant la saisie, la
correction, l’actualisation, la mise en forme et la diffusion d’un texte »), Superprof
signale que la première étape est de choisir votre logiciel de traitement de texte (gratuit
ou payant) après avor défini vos besoins selon l’usage que vous comptez en faire (simple
rédaction ou bien création de présentation plus élaborées), tout en faisant attention à
votre système d’exploitation.
Enfin, au plan pratique, il est utile de recourir au Parcours guidé du traitement de texte
(OpenOffice.org 2 sous Windows XP) qu’offre le Département des S.T.D.
Chaque étudiant est appelé à disponibiliser poiur lui ce document qui présente, en dix
points, l’essentiel de ce que tout étudiant doit connaître et surtout pratiquer au quotidien.
Voici les dix points du Parcours guidé du traitement de texte :
1) Avant-Propos
2) Travail préparatoire
3) Utiliser les fonctions de base du traitement de texte
4) Utiliser les fonctions avancées du traitement de texte
5) Utilisation du traitement de texte : tableaux
6) Utilisation d’images dans le traitement de texte
7) Utiliser les fonctions de dessin du traitement de texte
8) Utilisation des modèles de document
9) Principaux raccourcis claviers
10)Règles de typographie

Addendum

Travaux Pratiques
Sur le Chapitre IIème

Chapitre III : LA PRESENTATION DE TEXTE


3.1 Présenter un texte

29
Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Présenter, c’est essentiellement placer sous les yeux de quelqu’un, faire voir, mettre
à la portée de sa main, de son regard physique ou non physique (=appréciation critique
ou jugement). Il s’ensuit que présenter c’est aussi mettre en valeur quelque chose destiné
à l’acquisition (commerce) ou une œuvre d’esprit (baptême). Dans le domaine
technique, présenter c’est placer ou insérer un élément dans un ensemble afin d’ajuster
harmonieusement le tout ainsi perçu.
De tout temps, les auteurs et les lecteurs ont vivement désiré disposer sous leurs yeux
des textes bien imprimés. C’est pourquoi tout document, tout texte, avant son
impression, a intérêt à être bien préparé, tâche qui conditionne l’obtention d’un travail
fini impeccable. Ces résultats sont obtenus en partie par une mise en page soignée et en
partie par l’impression adéquate. Le lien entre les deux étapes est assuré par la
présentation, à la fois recherche esthétique et poursuite de fonctionnalité.

3.1.1 Les types des documents


Il va sans dire que c’est de la nature même d’un document (reçu ou à saisir) que
dépendent la mise en page ainsi que le choix du format. Wikipedia (« Mise en page,
opération de disposition graphique d’un contenu informationnel dans un espace donné »,
consulté le 23 mai 2023) nous apprend que des normes existent, qui définissent la mise
en page de certains types de documents formels obéissant à ces normes prédéfinies
permettant de les identifier avant même leur lecture.
Parmi les documents, mentionnons :
-la lettre (la correspondance) : dispositif uniformisé, quelle que soit la culture : expéditeur,
lieu et date d’élaboration destinataire, objet, contenu, salutation finale, signature (note verbale,
lettre ouverte, épître…),
-le curriculum vitae,
-l’ordonnance médicale,
-l’édit, l’arrêté, le decret, l’ordonnance,
-le facturier,
-le bloc-notes,
-le calepin (carnet de poche),
-l’agenda,
-le calendrier,
-le timbre-poste,
-le billet de banque,
-la carte de visite,
-la carte de vœux,
-la carte postale (carte vue),
-la quittance,
-le reçu bancaire,
-le bordereau de versement,
-l’effet bancaire (billet à ordre),
-le carnet de chèques,
-le passeport,
-la notice,
-la vignette,
-l’étiquette,
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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

-l’autocollant,
-le macaron,
-le permis de conduire,
-la carte rose,
-la carte d’étudiant,
-la carte d’électeur,
-la carte de service,
-la carte de presse,
-le laisser-passer,
-le sauf-conduit,
-le menu,
-le dépliant,
-l’affiche,
-la pancarte,
-la banderolle,
-le calicot,
-le catalogue (des disques, des ouvrages édités…),
-le livret (de logeur, d’épargne…),
-le carnet d’adresses,
-le cahier de brouillon (ligné, quadrillé, de dessin),
-le registre,
-l’offre d’emploi,
-le procès-verbal,
-le compte rendu,
-le rapport d’activités,
-le rapport de visite, de voyage, de mission,
-le rapport de stage,
-la note de service,
-le communiqué de presse,
-le communiqué nécrologique,
-l’invitation,
-l’annonce,
-le faire-part,
-la dépêche,
-le bulletin d’information,
-le quotidien,
-l’hebdomadaire (bi-, tri-),
-le mensuel (bi-),
-le bimestriel (tri-),
-le magazine (illustré),
-la revue scientifique,
-la brochure, la plaquette,
-le livre.
3.1.2 La présentation ou la mise en page
De tout ce qui précède, il découle que c’est au travers de la mise en page que se réalise
l’objectif principal de la présentation : visualiser pour valoriser.

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

A.-Mise en page : faire voir ou faire penser


Voilà pourquoi J.-L. Swinners (1965) a pris l’initiative de classifier en deux catégories
les mises en pages, en distinguant d’une part celles qui visent à faire voir, et d’autre part
les mises en pages qui cherchent à faire penser.
La première catégorie comprend quatre orientations :
-les mises en page à caractère commercial ; elles sont attractives, lustrées ;
-les mises en pages dites typographiques, qui présentent une facilité de réalisation
matérielle ;
-les mises en pages illustratives, qui sont à visée pédagogique, explicative ;
-les mises en pages académiques, qui s’avèrent être novatrices, hyperboliques.
Dans la seconde catégorie, qui pousse plutôt à penser, l’auteur a placé les mises en
page dites sémiologiques ; celles-ci se rapportent à la musique, au théâtre, au cinéma et
à tout le graphisme (avant-gardiste, voire psychédélique). Ici, la mise en page est
symbolique, sémantique.
B.-Direction ou sens de l’écriture
Au cours des âges, l’écriture de l’homme a connu différentes orientations. Dans
l’antiquité, il y a eu le boustrophédon (du grec, signifiant : comme un bœuf laboure un
champ), un tracé qui, ligne après ligne, change alternativement son sens de droite à
gauche et de gauche à droite, imposant une lecture sinistroverse puis dextroverse.
Il en a été ainsi de l’écriture appelée rongorongo du peuple de l’île de Tahiti, la plus
grande île de la Polynésie française (océan Pacifique). Cette écriture a été documentée
en 1873, par l’évêque de Papeete, Tepano Jaussen.
Il est certain que le sens de l’écriture influence la mise en page d’un texte, pour en
faciliter la lecture. Actuellement, l’écriture des langues sémitiques (l’hébreu, l’arabe, le
syriaque) se fait en lignes horizontales mais de droite vers la gauche. La mise en page
se doit d’en tenir compte, en hiérarchisant le texte par rapport aux différents éléments.
Pour des raisons d’ergonomie, la partie textuelle commence à droite de la page, pour
réserver aux illustrations l’espace de gauche.
En revance, s’agissant de l’alphabet des langues dites européennes (le grec, le latin, le
cyrillique), le texte (titres, sous-titres…) doit occuper la partie de gauche, quitte à placer
les images dans l’espace de la droite de la page.

C.-Les outils de l’édition automatique (logiciels)


Grâce à la technologie, il existe de nos jours plusieurs outils permettant la mise en page
automatique des contenus numérisés (textes, multimédia). Selon le type de documents,
des logiciels traitant de la bureautique sont LibreOffice ou Microsoft Office ; et pour la
publication sur web, on dispose du Dream weaver.
En bureautique, les logiciels dts WYSIWYG (What You See Is What You Get) aident
le metteur en page qui doit au préalable décrire le modèle qu’il veut suivre, appelé
« patron de mise en page » ; c’est la mise en page par l’approche des modèles.
Tandis que les logiciels WYSIWYM (What You See Is What You Mean) réalisent la
mise en page selon la nature du contenu, c’est la mise en page par approche déclarative.
Il existe trois familles de logiciels pour la mise en page :
-logiciels de traitement de texte : pour un texte étendu sur plusieurs pages, avec images
éventuelles. On obtient le formatage du texte et le positionnement des images. Ces
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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

logiciels sont plus performants quand on ramène les textes traités en format PDF ; ils
sont très utiles pour les correspondances, les brochures et les livres.
-logiciels PAO (publication assistée par ordinateur), avec différence dans les
fonctionnalités graphiques. Les professionnels y recourent, car très pratiques et aisés.
Dans leur variété, on peut signaler l’XPress ; l’InDesign standardisé, qui a la faveur de
ceux qui œuvrent en communcation, des éditeurs de presse et des maisons d’édition ; le
Scribus, enfin, un logiciel libre et gratuit.
-logiciels de graphisme, qui facilitent la création graphique ; très appropriés pour un
texte qui ne s’étend pas sur plusieurs pages (affiche, annonce, etc.). Ici, il existe
notamment l’Adobe Photoshop. Mais ce genre des logiciels est généralement
déconseillé aux non praticiens à cause de nombreux inconvénients qu’ils occasionnent.

3.2 Les formats de papier


Le format à choisir est fonction de la possibilité d’impression. C’est pourquoi les
formats des séries désignées en A sont les plus en usage.
« Tout savoir sur les formats d’impression » (https://www.bruneau.fr/mag consulté
le13 juin 2023) fournit l’historique des formats d’impression. « Pour comprendre la
dénomination des formats d’impression et savoir les reconnaître en un coup d’œil, il
suffit de les imbriquer entre eux. On remarque alors que la largeur d’un format devient
la longueur du format suivant. Pourquoi ? Tout simplement car les les formats
d’impression A sont basés sur le principe d’homothétie : leurs proportions sont
conservées lorsque l’on plie le plus grand côté de la feuille. Pour la petite histoire cette
logique est à l’origine de la norme DIN (Deutsche Industrie Normen), ellemême à
l’origine de la noeme internationale ISO 216 de 1975. Cette norme est aujourd’hui
valable dans la plupart des pays du monde. »
Et https://graphiste.com/blog/ nous présente « Impression : le guide des formats de
papier A » (consulté le 13 juin 2023). Selon ce blog, onze formats différents existent,
allant de A0 à A10. Si vous coupez une feuille de papier issue de cette série en deux
parties égales, vous obtenez deux feuilles similaires disposant du même rapport
longueur/larger que leur feuille d’origine. Exemple : une feuille A3 correspond au format
de deux feuilles A4 placées côte à côte ; une feuille A5 correspond au format de deux feuilles
A6 placées côte à côte, etc.
Les plus petits formats sont A10 (dimension : 26x37 mm), A9 (37x52 mm) et A8
(52x74 mm). Ils sont peu utilisés, sauf pour des tickets, des coupons…
Les formats A7 (74x105 mm) sert à imprimer les autocollants, les cartes de fidélité,
les badges…
Les formats A6 (105x148 mm).
Les formats A5 ont la dimension de 148x210 mm. Fort répandu, ce format est très
pratique en publicité. Il sert à la conception des livrets, des dépliants, des invitations,
des faire-part, des cartes de vœux, etc. Pour les débutants, il est d’usage de présenter 2
feuilles A5 sur une même feuille A4, puis de séparer les deux documents par un
massicot.
Les formats A4, les plus populaires de toute la série A, n’ont guère plus de secret pour
les étudiants. C’est le standard pour les usages personnels. Sa dimension est de 210x297
mm. Outre les travaux personnels des étudiants (T.P., Mémoires, etc.), ce format s’avère
être fort pratique pour les petites affiches, les menus, les magazines et catalogues, etc.

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Les formats A3 (297x420 mm) sont également utilisés, mais moins que les A4 ; sa
taille intermédiaire permet de nombreux usages : posters, plaquettes, plans, etc.
Les formats A2 (420x594 mm) est un grand support, bon pour les calendriers, les
grandes affiches, les panneaux publicitaires. Pour imprimer un document de cette
dimension il faut recourir à des imprimantes spécialisées. Voilà pourquoi ce format est
rarement utilisé.
Les formats A1 (594x841 mm) ont la superficie de 5000 cm2. D’usage exclusi-vement
professionnel, il sert notamment aux plans d’architecte, plans cadastraux ou encore aux
affiches événementielles (ex. Jeux de la Francophonie).
Enfin, les formats A0 sont les plus grands de cette série ; ils forment la base à partir
de laquelle tous les autres formats ont été déterminés ; ses mesures sont de 841x1189
mm et sa superficie de 1 mètre carré. C’est sous cette dimension que sont vendues les
feuilles d’imprimerie.
Terminons par signaler que le choix du format, tout comme celui des caractères et des
tailles, demeure fonction du document à traiter, du texte à présenter. En outre, tous les
formats n’ont pas la même utilisation.
C’est par les exercices assidus que l’étudiant sera à même de fixer son choix, dès lors
qu’il s’astreint à lire, à parcourir des documents divers déjà réalisés ou publiés. Il va
sans dire que plus un format est grand, plus grande aussi sera la taille des corps. Imaginez
une affiche des Jeux de la Francophonie avec texte en taille 8 !

3.3 Les procédés d’impression


Nous empruntons à J. Gandouin (2013 :199-205) les notions générales sur les
principaux procédés d’impression, lesquels peuvent se ramener à cinq procédés
principaux : la typographie, la taille douce, l’héliogravure, la lithographie et l’offset ;
mais il existe aussi beaucoup d’autres procédés. La connaissance, à la fois, des avantages
et des inconvénients de chaque procédé permet de lever l’option en faveur de celui qui
convient le mieux au document à produire.

3.3.1 La typographie
Utilisant les caractères en relief, ce procédé de typographie, le plus ancien, assemble
(=compose) dans une forme des caractères à base de plomb, d’abord par composition
manuelle, puis pas mécaniquement (machines monotypes), ensuite en lignes-blocs
(machines linotypes) ; les photogravures (qui utilisent la photographie pour créer des
gravures en relief) sont ajoutées lors de la mise en page.
Le caractère utilisé en typographie se présente sous la forme d’un parallélépipède
d’une certaine hauteur (le corps) avec, incrustée à la pointe et en relief, la lettre ou le
signe à imprimer (l’œil).
La typographie est avantageuse pour les travaux de ville ou le livre d’art. Son
inconvénient est double : les illustrations reproduites sont moins performantes que celles
de l’héliogravure, de la lithographie et de l’offset ; la conservationn des compositions
avec le plomb est encombrante.

3.3.2 Les impressions en creux

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Pr SUMAILI NGAYE-LUSSA Gabriel, 2023, Traitement, correction et présentation de texte, L1STD, UNIKIN

Contrairementà la typographie, l’héliogravure et la taille douce sont des impressions


en creux. Et tandis que l’héliogravure, procédé indistriel, utilise des cylindres gravés en
creux et est excellent pour des documents abondamment illustrés en couleurs, la taille
douce consiste à creuse une plaque de métal à l’aide d’acide, de cire (eau forte) ou d’une
couche de résine (aquatinte). Peu pratique pour les réimpressions, l’héliogravure a
cependant l’avantage que l’encre sèche très vite.

3.3.3 Procédés lithographiques


La lithographie recourt à des phénomènes physico-chimiques, utilisant des pierres
calcaires sur lesquelles des dessins à reproduire sont décalqués à l’envers ; l’imprimante
est manœuvrée par une presse à bras, appelée bête à cornes.
L’offset, plus moderne, dérive de la lithographie ; la plaque métallique se prête au
tirage paar des machines rotatives à tirage industriel. Faite par photo-composition, sa
mise en page est facile et variée et les couleurs attrayantes ; des rééditions successives
ne posent guère de problèmes.
Signalons la gravure sur bois ou sur plastique, très coûteuse, destinée à l’impression
spéciale des timbres-poste, des billets de banque, et la phototypie lente et encombrante
utilisée pour les cartes postales.
La sérigraphie, au moyen d’un écran de soie ou de nylon, imprime sur des objets en
volume ou des supports non flexibles (tissus, banderolles, casquettes, etc.) ou des
matières plastiques.
La flaxographie comporte des clichés de caoutchouc vulcanisé ou en plastique ; elle
est employée pour imprimer sur des emballages, des étiquettes, etc.

Travaux Pratiques
du Chapitre III

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