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DOSSIER Evaluations

Evaluation psychomotrice
des dyspraxies de développement
Psychomotor assessment
of developmental coordination

Jean Michel ALBARET, Psychomotricien, Enseignement de Psychomotricité, Faculté de Médecine, 133, route de Narbonne,
31062 TOULOUSE cedex - Service Médico-Psychologique, CHU Rangueil, TOULOUSE.

L
es dyspraxies de dévelop- Définition
RESUME pement sont décrites depuis
fort longtemps sous des ter-
Les dyspraxies de développement ou trou- minologies diverses regroupant des Ayres (1979) définit la
ble d’acquisition des coordinations consti-
tuent un groupe hétérogène. Le tableau cli- réalités cliniques variables, laissant dyspraxie de développement comme
nique comprend des incoordinations motri- subsister un certain nombre d’ambi- un déficit dans la planification mo-
ces, de la lenteur, des troubles des praxies et guïtés. C’est ainsi que l’on rencon- trice consécutif à un dysfonctionne-
du tonus musculaire. Après avoir défini les tre les termes de “maladresse anor- ment de l’intégration des informa-
principaux éléments de ce trouble psycho-
moteur, les différents axes de l’évaluation male” (Orton, 1937), “maladresse tions sensorielles (vestibulaires, pro-
sont abordés. congénitale” (Ford, 1960), prioceptives et tactiles essentielle-
“dyspraxie de développement” ment) qui prend la forme de coordi-
MOTS CLEFS : Evaluation, (Brain, 1961), “apraxie de dévelop- nations pauvres. Schellekens et coll.
dyspraxie de développement,
incoordination motrice. pement” (Walton et coll, 1962), (1983) insistent sur le défaut de pla-
“maladresse de développement” nification et de contrôle des mouve-
(Reuben et Bakwin, 1968), les ta- ments de la main en précisant que la
SUMMARY bleaux “d’agnosie et apraxie du dé- partie initiale du mouvement est très
veloppement” (Gubbay, 1975), les courte (phase en boucle ouverte, donc
Developmental dyspraxia or developmental
coordination disorder form an hetero-
“dyspraxies-dysgnosies de dévelop- générée par un programme moteur ;
geneous group. The clinical syndrome pement” (Lesny, 1980) et, dernière- cf Corraze, 1987 et Schmidt, 1988),
includes a lack of motor coordination, ment, le trouble d’acquisition des ce qui laisse supposer que la phase
slowness, praxia and muscular tone coordinations (DSM IV, 1994) ou le de préprogrammation est moins ef-
disorders. After a definition of this
psychomotor disorder, various axis of
trouble spécifique du développement ficace et nécessite, en fin de mouve-
assessment are tackled. moteur (CIM 10, O.M.S. 1992). Cette ment, plus de corrections ce qui se
multiplicité des appellations souli- traduit par un allongement du temps
KEY WORDS : Assessment, gne bien l’hétérogénéité d’un des moteur total.
developmental dyspraxia,
lack of motor coordination.
principaux troubles psychomoteurs Les troubles dyspraxiques, chez
(Albaret et coll., 1995). l’enfant ou l’adolescent, peuvent être

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proches de ceux rencontrés dans les de la coordination motrice, non im- un groupe contrôle, trouvent les pre-
apraxies de l’adulte, être ou non putable entièrement à un retard in- miers plus lents et moins précis sur
associés à des difficultés perceptivo- tellectuel global ou à une affection des épreuves à temps de réaction
motrices (Bairstow et Laszlo, 1989), neurologique spécifique, congénitale (TR) ainsi que des durées de mouve-
recouvrir des formes d’incoordina- ou acquise” (p.222). ment allongées. Lorsqu’il s’agit de
tions motrices ou de “maladresses” Les signes d’appel sont des dif- tracer des lignes ou de dessiner des
fort diverses. ficultés dans les activités de la vie formes plus complexes, les TR sont
Henderson (1987), souligne, les quotidienne telles que s’habiller également augmentés (Hulstijn et
différents niveaux de disparité ob- (faire les lacets, boutonner une che- Mulder, 1986). Pour certains, cet
servables : 1) l’étendue des difficul- mise), faire sa toilette, utiliser les allongement du temps de réaction
tés de coordination, de l’incapacité couverts et un retard dans le déve- serait surtout sensible en réponse à
de réaliser une quelconque action loppement psychomoteur précoce des stimuli proprioceptifs et non lors-
motrice à un simple déficit dans cer- (marche, course, saut, lancer ou at- qu’ils sont visuels (Smyth et
taines activités quotidiennes ou sur traper une balle, etc.). Certaines ac- Glencross, 1986).
le seul plan manuel ; 2) le degré de tivités sportives sont également dif- Dans une situation de
gravité du problème, de la simple ficiles à mettre en place comme pointillage uni et bimanuel, Geuze
lenteur dans les activités à l’incapa- monter à bicyclette. et Kalverboer (1993) trouvent que
cité totale d’apprendre certains ges- Le tableau de dyspraxie de dé- les sujets maladroits sont moins ré-
tes ou de réaliser certains apprentis- veloppement associe incoordinations guliers que les contrôles dans la tâ-
sages ; 3) l’âge de début des trou- motrices, lenteur de réalisation, trou- che unimanuelle et que la coordina-
bles ; 4) la présence ou non de bles des praxies gestuelles, visuo- tion bimanuelle est moins stable.
comorbidité. constructives et de l’habillage, trou- Les travaux de Larkin et Hoare
Le DSM IV (1994) retient les bles du tonus. (1992, pour une revue) portent sur
critères suivant du trouble d’acqui- Au WISC ou au WISC-R, l’étude cinématographique de la lo-
sition de la coordination : l’écart entre les QIV et QIP, en fa- comotion chez des enfants
A. La réalisation des activités de la veur du premier est constitutif, pour dyspraxiques de 5 à 8 ans. Dans la
vie de tous les jours nécessitant une de nombreux auteurs, de la dyspraxie course, la foulée est plus lente, la
coordination motrice est signifi- de développement (Walton et coll., longueur de la foulée est réduite ainsi
cativement inférieure à ce que l’on 1962 ; Stambak et coll.,1964 ; que la phase de suspension avec une
pourrait attendre compte tenu de Gubbay et coll., 1965 ; Reuben et flexion-extension limitée des han-
l’âge chronologique du sujet et de Bawkin, 1968 ; Lord et Hulme, 1987 ; ches et des genoux et un mouvement
ses capacités intellectuelles. Cela Barnett et Henderson, 1992 ; Mæland peu ample. La phase d’appui est plus
peut se manifester par des retards et Søvik, 1993 ; Albaret et coll., longue avec une extension tardive
importants dans les étapes du déve- 1995). Mais cet écart n’est retrouvé de la cheville qui renvoie certaine-
loppement psychomoteur (marcher, que chez 40% des 51 sujets dans ment à un équilibre dynamique pré-
ramper, s’asseoir), par le fait de lais- l’étude de Gérard et Dugas (1991) et caire. Les difficultés d’équilibration
ser tomber des objets, par une “ma- n’apparaît pas dans celle de se retrouvent également au moment
ladresse”, par de mauvais résultats Roussounis et coll. (1987) qui cons- de la propulsion.
sportifs, ou une mauvaise écriture. tatent cependant une baisse sensible Dans le saut, la mesure de la
B. La perturbation décrite sous A dans les deux échelles par rapport longueur du saut différencie claire-
gêne de façon significative les résul- aux contrôles. Une différence de 10 ment les enfants dyspraxiques des
tats scolaires ou les tâches de la vie points en sens inverse est même re- enfants normaux à 5 et 7 ans. Les
quotidienne. trouvée par Losse et coll. (1991). résultats des premiers présentent une
C. Non dû à une affection somati- grande dispersion intra-individuelle
que connue, comme une infirmité entre la meilleur performance et la
motrice cérébrale, une hémiplégie Caractéristiques des pire. Les enfants incoordonnés se
ou une dystrophie musculaire. préparent moins bien, avec une
La CIM 10 (O.M.S., 1992),
anomalies au cours du flexion réduite dans la phase prépa-
sous le terme de trouble spécifique mouvement ratoire qui limite la force résultant
du développement moteur, regroupe de l’extension des segments dans la
dyspraxie et “débilité motrice”, dont Van Dellen et Geuze (1988) ou phase de propulsion. Ils ont un degré
“la caractéristique essentielle (...) encore Henderson et coll. (1992), en moindre d’extension des genoux et
est une altération du développement comparant des enfants maladroits et des hanches. Chez les plus âgés, s’y

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ajoute une extension des chevilles temps en phase d’appui et de propul- matisation des séquences motrices
diminuée qui résulte de la non prise sion qu’en phase d’envol. Cette di- (cf. Albaret, 1992 pour plus de dé-
en compte de la croissance staturo- minution du temps d’envol peut être tails).
pondérale liée à l’âge. Les mouve- attribuée à une vitesse verticale moin-
ments de bras sont asymétriques, un dre et une extension réduite de la
bras peut rester immobile pendant hanche lors de l’impulsion. Du côté Les classifications
que l’autre est en mouvement ou non-préféré, l’extension du genou et
encore les deux ne sont pas coordon- de la cheville est réduite également. Plusieurs classifications ont
nés dans la phase d’envol On retrouve à la fois un défaut de tenté de rendre compte de l’hétéro-
(Hellebrandt et coll., 1961). Au coordination et un manque de force. généité des dyspraxies et notamment
moment de la réception, la flexion En ce qui concerne l’équilibre celles de Stambak et coll. (1964).,
des hanches et des genoux est moin- statique, alors que l’activité EMG Gubbay et coll. (1965), Conrad et
dre, absorbant donc moins le choc. diminue avec l’âge chez des enfants coll. (1983), Ayres et coll. (1987) ou
De plus, la flexion ventrale de la tête de 4 à 8 ans, ceci ne s’observe pas encore Gérard et Dugas (1991), avec
qui facilite le transfert du centre de chez l’enfant maladroit (Williams et plus ou moins de bonheur. Ces clas-
gravité est diminuée. L’enfant coll., 1985). Il est incapable de main- sifications mettent l’accent sur la
dyspraxique a du mal à concilier et à tenir une stabilité posturale permet- variété de présentations cliniques
coordonner plusieurs degrés de li- tant de faire face aux modifications avec prédominance de l’un ou l’autre
berté au niveau articulaire. internes ou externes. Il existe certai- des symptômes, association de trou-
L’étude du saut à cloche-pied nement un déficit dans l’utilisation bles neurologiques, neuropsy-
est intéressante car l’aspect asymé- des ajustements posturaux anticipés chologiques ou de désordres de la
trique de sa mise en place au cours qui permettent de minimiser les per- personnalité, mais ces regroupe-
du développement diminue norma- turbations posturales qui apparais- ments, parfois arbitraires ou repo-
lement vers 7 ans, âge auquel 90% sent au cours du mouvement sant sur des concepts flous, ont peu
des enfants sautent de façon sensi- (Massion, 1992 et 1993). d’implications thérapeutiques. Cer-
blement identique sur un pied ou La prise en compte incorrecte taines descriptions comme le
l’autre. Le maintien de cette asymé- ou retardée des rétroactions est éga- deuxième groupe de Stambak appelé
trie est, pour Denckla (1984), un lement mentionnée par de nombreux “dyspraxies avec troubles graves de
élément prédictif d’une maladresse auteurs et fournirait un élément ex- la personnalité” de type psychotique
ultérieure. Pour les deux jambes, plicatif de la lenteur d’exécution et sont peut-être à mettre en relation
l’enfant dyspraxique passe plus de du défaut d’organisation et d’auto- avec les incapacités d’apprentissage

Variables G1 G2 G3 G4
Sexe 18 G - 3 F 8G-3F 14 G - 3 F 9G-8F
Age (moyenne) 10 ans 11 ans 13 ans 10 ans 9 mois
Q.I.G. 98 85 83 89
QIV>QIP 90% 73% 82% non
Retard psychomoteur LOMDS faible (-1,35 DS) faible (-1,45DS) massif (-4,5DS) moyen (-2,3DS)
Déficit F1 au LOMDS 81% 94% 94%
Déficit F2 au LOMDS 53%
Déficit F3 au LOMDS 52% 76% 53%
Déficit F4 au LOMDS 52% 71%
Déficit F5 au LOMDS 71% 41%
Déficit F8 au LOMDS 64% 53%
Apraxie constructive 57% 91% 82% 41%
Apraxie idéomotrice 82% 82% 41%
Apraxie habillage 47 %
Tonus 82% 82% 88%
Lenteur 73% 59% 53%
Dysgraphie 67% 59%

Tableau 1 : Présentation synoptique des groupes de dyspraxiques

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non-verbales décrites par Rourke • défaut de force et de tonus muscu- dité des mouvements, mouvements
(1989). laire qui peut entraîner mauvaise simultanés, absence de syncinésies.
Nous avons aussi réalisé une posture et fatigue ; Les regroupements étaient effectués
tentative de classification (Albaret • manque de coordination entre les de façon empirique et découlaient de
et coll., 1995) à partir de l’analyse deux hémicorps et difficulté à croi- l’observation mais ils sont,
factorielle de différentes variables ser l’axe du corps comme on peut le aujourd’hui, contestables, notam-
issues de l’examen psychomoteur et constater dans les épreuves main- ment à la suite des travaux sur l’ana-
de la passation du WISC-R ou de la oeil-oreille de Head (test de Piaget- lyse factorielle des activités psycho-
WAIS-R, chez des sujets consultant Head in Zazzo, 1972) ; motrices (par exemple Fleishman,
en service hospitalier ou en C.M.P.P. • difficulté à opérer une rotation du 1972). On trouve ainsi réunies sous
pour des troubles des apprentissages torse et à maintenir l’équilibre ; la rubrique “coordination dynami-
scolaires, des troubles grapho- • gêne dans des tâches motrices non- que des mains” des épreuves totale-
moteurs ou des troubles du compor- familières et hésitation dans leur ment disparates comme le lancer de
tement. Quatre groupes sont issus de exécution car le sujet a besoin de balles impliquant une coordination
cette étude (cf. tableau 1). La patho- penser à chaque mouvement (défaut oculomanuelle dans un mouvement
logie du groupe 1 (G1) est centrée d’anticipation) ; balistique et le tricotage yeux fer-
sur les incoordinations manuelles • déficit concernant la direction, la més qui implique la dextérité ma-
avec dysgraphie associée. La dys- localisation et les notions de temps, nuelle et repose sur des rétroactions
graphie serait alors la conséquence compréhension difficile des notions proprioceptives, ou encore règle en
d’une mauvaise planification de l’ac- telles que haut-bas, devant-derrière, équilibre qui renvoie à un équilibre
tion motrice nécessaire à l’écriture gauche-droite, avant-après, ce qui d’objet avec contrôle visuel. Les
(Denckla et Roeltgen, 1992). Les amène de l’insécurité lors de analyses factorielles réalisées par la
sujets du groupe 2 (G2) se distin- l’effection de mouvements ; suite confirment l’absence de liaison
guent par une atteinte des praxies • difficulté dans l’apprentissage entre les différentes épreuves regrou-
constructives et/ou idéomotrices, de d’activités complexes comme s’ha- pées par Oseretsky. Ce qui revient à
la lenteur, des troubles du tonus et biller ou monter à bicyclette ; se demander ce qu’évalue chaque
une incoordination motrice touchant • tendance à confondre ses mains ; regroupement puisqu’on ne peut
essentiellement la motricité digitale • défaut de coordination entre les identifier une aptitude commune, un
(facteur F8 du LOMDS). Le groupe yeux et le corps et notamment in- facteur commun et pose le problème
3 (G3) comprend des sujets les plus coordination oculomanuelle avec uti- de la validité du test.
âgés, très déficients sur le plan psy- lisation innefficace des informations Différentes analyses factoriel-
chomoteur et intellectuel, associant visuelles et difficulté consécutive à les ont été faite sur les différentes
troubles des praxies constructives et lancer, attraper une balle, enfiler versions de l’échelle de Lincoln-
idéomotrices et, à un degré moindre, des perles ; Oseretsky (Vandenberg, 1964).
de l’habillage, troubles du tonus, • mauvais contrôle de la motricité L’analyse factorielle de la version
lenteur et dysgraphie. La mauvaise fine avec difficulté graphomotrices française retrouve 8 facteurs dont 6
régulation tonique caractérise les (tenue du crayon, dessin, coloriage, seront conservés : F1 - contrôle-
sujets du groupe 4 (G4) et se re- tracé, copie). précision au niveau manuel, F2 -
trouve aussi bien dans la précision L’exploration des troubles des coordinations globales, F3 - activité
des gestes, que dans les troubles de coordinations motrices qui intéres- alternative des deux membres, F4 -
l’équilibre. sent notamment la motricité ma- vitesse doigt-poignet, F5 - équilibre
nuelle sera réalisée avec l’échelle de et F8 - coordinations manuelles.
développement psychomoteur de Ces différents facteurs sont at-
L’évaluation Lincoln-Oseretsky (Rogé, 1984) pour teints à des degrés divers chez l’en-
les enfants qui ont plus de 5 ans 6 fant dyspraxique, les épreuves chro-
psychomotrice mois. Cette révision faite par Sloan nométrées feront apparaître la len-
(1955) modifie considérablement teur dans l’éxécution des tâches. Les
Les coordinations motrices l’épreuve initiale d’Oseretsky dans difficultés de coordination motrice
et l’équilibre laquelle les items étaient regroupés, et le déficit au niveau de la dextérité
par niveau d’âge, dans six rubri- manuelle sont présents associé par-
Chu décrit 9 particularités des ques : coordination statique, coordi- fois à un certain degré d’agnosie
difficultés de coordination motrice nation dynamique des mains, coor- digitale. Les facteurs les plus défici-
de l’enfant dyspraxique : dination dynamique générale, rapi- taires sont F1, F3 et F4 (Albaret et

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coll., 1995). L’item 14 “enrouler le surent aussi la capacité à apprendre nation motrice. L’évaluation de la
fil sur la bobine” montre, par exem- des tâches motrices rapidement et dysgraphie (Albaret, 1995) est faite
ple, l’absence de coordination des avec précision. à partir de l’échelle dysgraphie de de
deux mains, les mouvements sont 2 - coordination de deux actions si- Ajuriaguerra et coll. (1964) et la
exagérés, amples et inadéquats. multanées avec “saut avec demi- réalisation de guirlandes, cycloïdes
Pour Stambak et coll. (1964), tour” et “tournoiement”. ou épicycloïdes en sens lévogyre ou
ce sont les épreuves de précision qui 3 - équilibre dynamique représenté dextrogyre (García-Núñez et coll.,
sont surtout déficitaires. Le score par des “sauts successifs sur un pied”. 1986 ; Blöte et van der Heidjen,
global obtenu aux épreuves de ni- 4 - équilibre statique, sur la pointe 1987 ; Badefort, 1991). L’enfant est
veau moteur de Stambak (1972) est des pieds. mis devant plusieurs situations (écri-
nettement inférieur à celui que l’on La durée de passation est d’en- ture spontanée, copie d’écriture cur-
peut attendre compte tenu de leur viron 15 minutes. Les critères objec- sive, copie d’un texte imprimé en
âge. La rapidité est rarement en cause tifs (score objectif) déterminent la écriture cursive, dictée de mots et de
(7 sur 28 pour Stambak et coll., réussite et le niveau de précision de phrases simples) pour situer le ou les
1964) contrairement à la précision la performance. Ils prennent en con- niveaux de dysfonctionnement.
(découpage, billes de Ricossay) qui sidération le nombre d’essais néces- Le dessin du bonhomme com-
est toujours affectée à des degrés saires et le temps. Les critères quali- porte également des anomalies, le
divers. Le découpage des cercles tatifs (score subjectif) permettent de dessin est pauvre, de dimension plus
d’Oseretsky est hésitant, le tracé du préciser le niveau de maturation et réduite. Barnett et Henderson (1992)
cercle central n’est pas suivi, les la façon dont est réalisée la perfor- ont comparé les performances de
ciseaux découpent souvent hors du mance, éléments qui peuvent varier deux groupes de 42 enfants (nor-
trajet initialement prévu. Les billes pour un score objectif identique. Le maux et “maladroits”) de 5 à 13 ans
de Ricossay, qui doivent être pla- score subjectif offre ainsi des rensei- au dessin du bonhomme à l’aide de
cées, par deux, entre des lamelles gnements permettant d’approcher de l’échelle de Goodenough-Harris et
métalliques à l’aide d’une main, sont façon moins évasive la régulation des 4 composantes de O’Connor et
lâchées avant même de toucher les tonique du geste, la planification Hermelin : contrôle moteur et coor-
lamelles ou ne sont pas correctement des séquences d’une action com- dination, représentation des propor-
positionnées et tombent. A l’épreuve plexe, éléments qui rendent compte tions, description des parties du
de pointillage, des carreaux sont de l’incoordination motrice. corps, détails des parties du corps.
oubliés ou encore plusieurs traits se Les items du subtest IV “Mou- Les enfants diffèrent de façon signi-
retrouvent dans le même carreau. vement général” du WACS - test ficative dans les 4 composantes avec
Gubbay (1978), retient quatre d’analyse des structures cognitives la différence la plus grande dans les
épreuves pour préciser le degré de de Wachs - (Wachs et Vaughan, items correspondant au contrôle
gravité de l’incoordination : lancer 1988) peuvent compléter cette ob- moteur. Il existe un rapport étroit
et rattraper une balle après avoir servation (3 à 6 ans) ainsi que le test entre la gravité des incoordinations
frappé quatre fois dans les mains, de développement de la perception et le score faible au dessin du bon-
déplacer en la faisant rouler sous le visuelle de Frostig (1973) qui per- homme. Le dessin est irrégulier avec
pied une balle de tennis entre six met de déceler les désordres de la parfois l’observation d’un tremble-
boites d’allumettes distantes de 30 fonction visuo-motrice avec des ment, les formes sont incomplètes,
cm, enfiler 10 perles et encastrer six items papier-crayon. les lignes ne s’arrêtent pas claire-
objets de formes différentes. Les trois La lenteur est appréciée dans ment aux points de jonction et la
dernières épreuves sont chronomé- la réalisation des diverses tâches pression est irrégulière.
trées. chronométrées, aussi bien au cours
Pour les plus jeunes, de 3 ans 6 de la passation des épreuves psycho-
mois à 6 ans, l’échelle de coordina- motrices que de l’évaluation des ca-
tions motrices de Charlop-Atwell pacités intellectuelles. Sont prises
Les praxies gestuelles
(Albaret et Noack, 1994) peut être en compte les informations données et visuoconstructives
utilisée. Les six items sont répartis par la famille ou l’enfant. Les épreu-
en quatre catégories : ves graphomotrices permettent éga- Les similitudes entre les ta-
1 - coordination entre membres su- lement cette mise en évidence. bleaux et les caractéristiques des
périeurs et membres inférieurs re- Les troubles de l’écriture peu- dyspraxies de développement et les
groupant “le pantin” et “l’animal vent pour certains d’entre eux être apraxies acquises suite à une lésion
préhistorique”. Ces deux items me- rattachés au problème d’incoordi- nous paraissent suffisamment pro-

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noncées pour conserver les termes dans la sélection des éléments cons- geste dès qu’il a accompli le premier
d’apraxie dans les descriptions qui titutifs d’un mouvement” ou “un élément (il ouvre la bouteille d’eau
vont suivre. En attendant des études déficit de l’organisation séquentielle et ne poursuit pas la séquence), omet-
plus détaillées sur les particularités de ces éléments”. Le trouble porte tre une ou plusieurs des étapes inter-
des troubles des praxies chez l’en- sur des gestes simples et apparaît, au médiaires (il présente l’allumette non
fant, nous préférons utiliser une ter- cours de l’examen, dans l’exécution enflammée à la bougie), substituer
minologie qui, bien qu’empruntée à de gestes sur commande verbale ou un acte apparenté en faisant un mau-
la pathologie neuropsychologique sur imitation de ceux de l’observa- vais usage de l’objet (agite le décap-
adulte, correspond relativement bien teur. Les apraxies idéomotrices peu- suleur dans le verre), ou en le réali-
à ce que nous avons pu observer dans vent être mises en évidence par le sant au mauvais endroit (gratte l’al-
la clinique. test d’imitation de gestes de Bergès lumette sur le mauvais côté de la
Dans les dyspraxies gestuelles, et Lézine (1972) qui est alors utilisé boîte, ou cherche à enflammer le
les gestes réalisés sont incomplets, comme épreuve clinique et non bougeoir avec l’allumette). Il peut
simplifiés, abrégés, maladroits. Les comme mesure d’un développement, aussi intervertir l’ordre des actes
mains ou les doigts ne sont pas orien- les épreuves de latéralité usuelle sans constitutifs de la séquence.
tés correctement et diffèrent de la instruments, l’épreuve de Head L’épreuve “mouvements de
consigne verbale ou du modèle à main-oeil-oreille ou encore les ges- mains” du K-ABC (Kaufman et
imiter. On peut rencontrer, lors de tes pour l’étude de l’apraxie des Kaufman, 1993) dans laquelle le
l’imitation de l’utilisation d’un ob- membres de Poeck (cf tableau 2). sujet doit reproduire une séquence
jet, des réponses où une partie du La mise en évidence de de mouvements de main (poing,
corps est substituée à l’objet (doigt l’apraxie idéatoire se fait par mani- paume, côté de la main), de com-
tendu pour représenter une brosse à pulation d’objets multiples ou isolés plexité croissante et effectuée par
dents), ce qui est une attitude com- (De Renzi, Lucchelli, 1988) : allu- l’examinateur sur la table, peut aussi
mune des enfants normaux de 4 ans mer une bougie, ouvrir et fermer un être source de difficultés.
mais ne représente que 4% des ré- cadenas, ouvrir une bouteille d’eau Le trouble des praxies gestuel-
ponses à 12 ans selon une étude de avec un décapsuleur et verser de les peut être compliqué par une agno-
Kaplan (1968) citée par Denckla et l’eau dans un verre, préparer une sie digitale caractérisée par une dif-
Roeltgen (1992). lettre pour la poster, préparer une ficulté ou une impossibilité à distin-
Dans l’apraxie idéomotrice, la tasse de café. La désorganisation guer, montrer, nommer et choisir les
désorganisation peut revêtir deux peut se présenter de plusieurs fa- doigts de sa main ou de celle de
formes (Poeck, 1993) : “un déficit çons. Le patient peut arrêter son l’observateur avec des confusions et
des difficultés de mouvements de
doigts (Ajuriaguerra et Hécaen,
Gestes pour l’étude de l’apraxie des membres, Poeck 1993 1952). Sa mise en évidence peut se
faire à l’aide du test des gnosies
• mimer le geste de fumer une cigarette
• mimer le geste de boire un verre digitales de Galifret-Granjon (in
• geste pour dire que quelqu’un est fou Zazzo, 1979).
• faire un pied de nez L’apraxie constructive est dé-
• mimer le geste de se peigner les cheveux finie par Kleist (in Benton, 1989)
• faire au revoir
• faire signe à quelqu’un de s’en aller
comme une perturbation dans des
• faire le geste de menace avec la main activités telles que assembler, cons-
• mimer le geste de se brosser les dents truire et dessiner. La forme spatiale
• faire un salut militaire de la réalisation ne peut être obte-
• faire un grand mouvement avec une main ouverte
et la poser sur l’épaule opposée à la main
nue, sans qu’il s’agisse d’une apraxie
• mettre le dos de la main sur le front des mouvements simples. L’apraxie
• mettre la paume de la main sur l’oreille gauche constructive paut être mise en évi-
• mettre le poing sur la poitrine dence à partir de la figure de Rey et/
• tracer une crois en l’air avec la main
ou du subtest des cubes de Kohs de
• décrire un cercle en l’air avec le poing
• mettre les mains jointes sur la tête l’échelle de Wechsler. Il semble, en
• faire le geste de saisir son cou avec la main ouverte effet, que plusieurs dimensions soient
• plier le bras et poser la main sur la hanche présentes dans l’apraxie construc-
• toucher le menton avec les extrémités des doigts tive et Benton (1989) recommande
Tableau 2 d’utiliser deux types d’activités (as-

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Stick-test de Butters et Barton (1970)

semblage et dessin) pour faire le l’apraxie constructive, c’est la copie âge auquel la performance est maxi-
diagnostic. On peut ainsi demander de dessins avec modèle qui sera rete- male pour plus de la moitié des su-
au sujet de : nue. La correction porte à la fois sur jets (Duliot, 1984).
• dessiner spontanément ou sur co- le nombre de dessins corrects et sur
pie des formes simples (bouteille, l’analyse des erreurs spécifiques que
maison, bonhomme, figures géomé- sont les omissions ou additions, les Les autres apraxies
triques) ou complexes (cube, figure déformations, les persévérations, les
de Rey) ; rotations, les déplacements, les er- L’apraxie de l’habillage est une
• construire avec des pièces de bois reurs de dimension. difficulté à agencer, à orienter ou à
des arrangements dans un plan hori- La figure de Rey ou le test de disposer correctement ses vêtements
zontal (cubes de Kohs), vertical, ou Bender-Santucci (in Zazzo, 1979) ou encore à trouver l’adéquation
en trois dimensions (Benton 3D). La sont fréquemment utilisés pour faire entre son corps et ses vêtements. Les
construction peut aussi être faite à le diagnostic. Pour les plus jeunes, parties de vêtement ne sont pas ajus-
l’aide de bâtonnets (stick-test de on trouvera aussi dans les subtests II tées entre elles, rendant difficile le
Goldstein-Sheerer ou épreuve de (création d’objets) et III (reproduc- boutonnage par exemple. Les vête-
Butters et Barton, 1970 - cf. fig. 1) tion de dessins) du WACS les items ments sont manipulés sans aucune
ou des pièces d’un puzzle ; nécessaires au diagnostic. cohérence, mis à l’envers, enfilés à
• modeler à l’aide de pâte à modeler Crichtley (1974) utilise un gri- moitié. L’habillage peut parfois être
ou de terre glaise. bouillage vertical dénué de sens, réalisé mais après de nombreux es-
Le test de rétention visuelle de constitué de séries de boucles orien- sais s’accompagnant d’hésitations,
Benton (1965) comporte trois for- tés vers la droite ou vers la gauche. de perplexité et d’erreurs. Si les vê-
mes avec dessin du test, composées Le test de praxies tridimen- tements sont présentés à l’envers, la
de 10 dessins comprenant une ou sionnelles de Benton (1968) propose difficulté est accrue. La dyspraxie de
plusieurs figures, et deux formes à trois assemblages de difficulté crois- l’habillage, chez l’enfant, est sur-
choix multiples. Plusieurs modes sante réalisés à partir de pièces de tout manifeste dans les activités de
d’administration sont possibles fai- bois de tailles et de formes différen- boutonnage et de laçage. Certains
sant intervenir un délai plus ou moins tes (paralléllépipèdes et cubes). Un parents remédient d’ailleurs sponta-
long entre la présentation du modèle étalonnage a été réalisé sur des en- nément à cette difficulté en habillant
et sa reproduction. Dans le cas de fants de 5 ans 4 mois à 10 ans 3 mois, leurs enfants avec survêtements et

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chaussures dépourvues de lacets. compte tenu de l’âge, élément fré- tiers, droitiers ambidextres, gauchers
Les dyspraxies faciales sont quemment décrit dans les dyspraxies ambidextres, gauchers), si elle est
également mises en relation avec (Stamback et coll., 1964 ; Rasmus- pratique d’utilisation, conserve une
des troubles des coordinations sen et coll., 1983 ; Denckla, 1984 ; certaine ambiguïté, car elle ne dif-
(Hasaerts-Van Geertruyden, 1966, Albaret et coll., 1995). L’épreuve du férencie pas ambidextrie et
Amorosa et coll., 1986). Aspect figé ballant pourra mettre en évidence ambilatéralité.
du faciès, difficultés d’imitation des des paratonies. La réalisation de praxies usuel-
mouvements de la face, troubles des les est utilisée dans l’épreuve
systèmes phonatoire, articulatoire et d’Auzias (1975). Elle comporte 20
respiratoire peuvent être retrouvés. La dominance latérale items, dont 10 fortement
Pour Dewey (1993), les déficits dans différenciateurs, que l’enfant doit
les praxies gestuelles et orofaciales Les troubles de la dominance exécuter à l’aide du matériel fourni
sont le résultat d’un même méca- latérale sont mentionnés par plu- (allumette, piquage, cirer les chaus-
nisme qui pourrait concerner la syn- sieurs auteurs. Il s’agit essentielle- sures, transvaser, planter une épin-
chronisation (timing control ment d’ambilatéralité (Walton, gle sur bouchon, tapping, gommer,
mechanism). L’épreuve de motricité 1963 ; Armitage et Larkin, 1993). se brosser, compte-gouttes, cuillère,
faciale (in Zazzo, 1979), les gestes L’évaluation de la dominance clochette).
proposés par Poeck (1993) peuvent latérale peut se faire de plusieurs Dans le test de latéralité de
être utilisés ainsi que ceux de Dewey manières. Harris (1961) qui comporte, en outre,
(cf. tableau 3). Un examen ortho- On peut utiliser des question- des épreuves de dextérité ainsi
phonique est recommandé. naires. Le plus récent est celui de qu’une appréciation de la dominance
Dellatolas et coll. (1988). Il com- oculaire et de celle du pied, dix ac-
porte, dans sa forme définitive, 10 tions doivent être mimées.Des épreu-
L’examen du tonus questions qui sont : lancer, dessiner, ves de dextérité sont également uti-
raquette, rasoir/maquillage, peigne, lisées : vitesse d’écriture, écriture
La recherche des troubles du brosse à dents, couteau sans four- simultanée de chiffres, tapping ou
tonus se fera avec l’épreuve des chette, marteau, tournevis et allu- pointillage pendant des périodes
diadococinésies (Stambak, 1972), mette. Les réponses sont codées 0 variées, lancer de fléchettes, décou-
qui confirmera la présence de pour la main droite, 1 pour les deux pages, utilisation de pinces pour
syncinésies toniques ou tonico-ciné- mains et 2 pour la main gauche. La manipuler des petites tiges de métal.
tiques, d’une intensité anormale répartition en quatre classes (droi- L’objectif est de comparer les per-
formances respectives des deux
Gestes pour l’étude de l’apraxie bucco-faciale, Poeck 1993 mains en fonction d’indices de vi-
tesse et de précision.
retrousser le nez
Enfin, le sens des syncinésies
montrer les dents
ou les différences d’extensibilité
tirer la langue
peuvent donner une idée de la latéra-
se lécher les babines
lité “neurologique”
gonfler les joues
Il importe, du fait du caractère
faire claquer ses lèvres
plurifactoriel de la dominance laté-
imiter le galop du cheval
rale, de ne pas se contenter d’une
faire un entonnoir avec ses lèvres
seule modalité d’évaluation.
siffler
se racler la gorge

Gestes orofaciaux, Dewey 1993 L’examen


montre moi comment tu siffles psychomoteur
montre moi comment tu tousses
montre moi comment tu mâches un chewing-gum
selon l’âge
montre moi comment tu sens une fleur
montre moi comment tu bois à l’aide d’une paille Avant 6 ans, il comportera idéa-
montre moi comment tu clignes de l’œil lement une évaluation des coordina-
tions motrices (échelle de Charlop-
Tableau 3 Atwell, WACS), une appréciation

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du graphisme et des praxies cons- praxies gestuelles avec le test d’imi- tions d’étudiants et de profession-
tructives (figure de Rey B, épreuve tation de gestes ou l’inventaire de nels sans aucun souci de validation.
graphique de Santucci in Zazzo, Poeck. Il conviendra aussi d’évaluer Il existe aujourd’hui suffisamment
1979, dessin du bonhomme, subtests l’écriture, la dominance latérale et d’outils pour permettre ce travail
de la WACS, test de Frostig), l’étude le tonus. d’évaluation. L’examen psychomo-
des praxies idéomotrices (imitation teur fait également partie d’un en-
de gestes de Bergès-Lézine), la re- semble et sera utilement complété
cherche de la lenteur, d’anomalie ou Conclusion d’un examen psychologique com-
de retard du développement psycho- prenant une évaluation des capaci-
moteur précoce signalés par le mi- L’hétérogénéité des dyspraxies tés intellectuelles à la recherche
lieu familial ou scolaire. de développement et leur impact d’éventuelles divergences entre QIV
Après 6 ans, l’évaluation des dévastateur sur le devenir des en- et QIP ainsi que d’un examen
coordinations motrices se fera avec fants qui en sont porteurs nécessi- orthophonique. Il convient enfin de
l’échelle de Lincoln-Oseretsky, tent de la part du psychomotricien se pencher sur les processus en jeu
l’étude des praxies visuocons- une technicité dans l’évaluation qui dans ces incoordinations motrices
tructives avec la figure de Rey et les ne peut s’accomoder de l’approxi- afin de dégager les axes d’interven-
tests de Benton (cf. également les mation offerte par la plupart des tion du psychomotricien qui permet-
subtests du WISC-R) ainsi que le “bilans psychomoteurs” reconstruits, tront un affinement des procédés
dessin du bonhomme, celle des année après année, par des généra- thérapeutiques. !

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