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UNE ÉPREUVE DE SCHÉMA CORPOREL (MELJAC, STAMBAK ET BERGÈS, 1966)

A.N.A.E., 2009; 104-105; 367-375 RÉÉTALONNAGE ET ACTUALISATION

Une épreuve de schéma corporel


(Meljac, Stambak et Bergès, 1966)

réétalonnage et actualisation
E. FAUCONNIER*, J. SCALABRINI**, C. MELJAC***
* Psychomotricienne DE, Master 2 professionnel « Enfance, adolescence et institutions », Université Paris X-Nanterre,
200 avenue de la République, 92001 Nanterre cedex, France.
** Psychologue clinicien, UPPEA, Centre hospitalier Sainte-Anne, Unité de psychopathologie de l’enfant
et de l’adolescent, Centre référent pour le diagnostic des troubles spécifiques du langage oral et écrit, 1, rue Cabanis,
75014 Paris, France. E-mail : recherche.uppea@ch-sainte-anne.fr.
*** Psychologue, docteur en psychologie, UPPEA, Centre hospitalier Sainte-Anne, Association DEEP, Association
pour le développement et l’étude de l’examen psychologique, Espace Clisson, 7, rue Clisson, 75013 Paris, France.

RÉSUMÉ : Une épreuve de schéma corporel (Meljac, Stambak et Bergès, 1966) réétalonnage et
actualisation
Notion centrale en psychologie, neuropsychologie et psychomotricité, le schéma corporel ne fait
l’objet d’aucune définition consensuelle, notamment en raison de la rareté des travaux sur ce thème,
depuis ceux de Ajuriaguerra. Peu d’épreuves standardisées permettent son examen spécifique en
situation clinique. Le test du schéma corporel (Meljac, Stambak et Bergès, 1966) constitue donc un
outil précieux et unique dans l’approche développementale de la représentation que l’enfant a des
parties de son corps. Nous décrivons ici l’épreuve en cours de réétalonnage (aux Éditions du Cen-
tre de Psychologie Appliquée, ECPA). Nous dessinons aussi les premières tendances observables
dans la population d’étalonnage vue en 2008-2009-2010, comparée à celle observée en 1966. Il
semblerait, en particulier, que les jeunes enfants examinés récemment développent des compétences
plus précoces que ceux examinés il y a 40 ans. Ces différences paraissent s’atténuer lorsqu’il s’agit
d’enfants plus âgés. Une des hypothèses explicatives de cette évolution pourrait se rapporter aux
modifications des modes de nursing dans la première enfance.
Mots clés : Schéma corporel – Examen psychomoteur – Développement de l’enfant.
SUMMARY: Body Schema: An assessment tool (Meljac, Stambak et Bergès, 1966) Revalidation
and Updating
There is no one definition that receives unanimous consensus for the key concept of body schema in
the area of psychology, neuropsychology and psychomotricity1. This can largely be explained by the
absence of work related to this theme since the early publications of Ajuriaguerra. Few standard-
ized tools exist specifically for the clinical assessment of body schema. The Technique for Studying
Body Schema (Meljac, Stambak et Bergès, 1966) remains therefore the unique and invaluable tool
that permits, from a developmental point of view, an understanding of the child’s representation of
the parts of his body. This paper describes the test that is presently the object of a revalidation
(ECPA). We shall also present a comparison of the first results gathered for a young French popu-
lation in 2008, 2009, and 2010 to the standardized results observed in 1966. It seems that the chil-
dren tested recently show certain competencies at an earlier age than the original cohort. These dif-
ferences, however, seem to diminish with the age of the sample. One possible hypothesis to explain
this precocity could be related to basic changes in early infant childcare.
Key words: Body schema – Psychomotor test – Child development.

1 Indeed, the profession of psychomotor therapy does not exist in the United States. There are body oriented tech-
niques practiced by various therapists (ex. Alexander method) and the recent term Body-oriented therapies (BOT)
introduced by Michel Probst in 1997.

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RESUMEN: Una prueba de esquema corporal (Meljac, Stambak & Bergès, 1966) revalidación
y actualización
A pesar de que el esquema corporal es un concepto clave en psicología, neuropsicología y psico-
motricidad, no hay ninguna definición consensuada para él. Este hecho podría deberse a la esca-
sez de trabajos sobre este tema aparecidos tras los de Ajuriaguerra. Existen pocas pruebas estan-
darizadas que permitan su examen específico en situación clínica. Por tanto, el test del Esquema
Corporal (Meljac, Stambak & Bergès, 1966) constituye una herramienta preciosa y única que per-
mite, desde un enfoque del desarrollo, conocer la representación que el niño posee de las partes de
su cuerpo. Describimos la prueba que se está revalidando (en Éditions du Centre de Psicologie
Appliqué, ECPA). Esbozamos las primeras tendencias que se observan en la población estudiada
en 2008-2009, comparada a la observada en 1966. Podría decirse que, en concreto, los niños
pequeños examinados recientemente han desarrollado unas competencias más precoces que los que
se estudiaron hace 40 años. Estas diferencias parece que se atenúan cuando se trata de niños mayo-
res. Una de las hipótesis que explicaría esta evolución está relacionada con las modificaciones en
los cuidados dispensados durante la primera infancia.
Palabras clave: Esquema corporal – Examen psicomotor – Desarrollo del niño.

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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES : psychocorporelle : « Ce qui fait tenir le corps, ce sont les


LA NOTION DE SCHÉMA CORPOREL mots qui [lui] sont accrochés » d’après Bergès [5].
Ainsi, l’image du corps serait « éprouvée » alors que le
schéma corporel existerait en permanence comme une réfé-
Définition rence « à l’arrière-plan de notre conscience » [14] en per-
pétuelle construction sous l’influence de l’environnement
Malgré l’ancienneté de la littérature sur le thème (schéma- bio-psycho-social.
tie de Bonnier [7] ; image spatiale de Pick [20] ; modèle
postural de Head [15]), la difficulté d’accéder à une défini- Approches du schéma corporel
tion intégrative et consensuelle du schéma corporel illustre
la complexité de cette notion à l’interface de plusieurs cor- La carence d’outils standardisés spécifiques destinés à l’exa-
pus disciplinaires. Néanmoins, tous les travaux suggèrent men du schéma corporel chez l’enfant apparaît en totale
l’intrication entre la construction du schéma corporel et le contradiction avec son rôle central, aisément reconnu. Parmi
développement neurologique et psychomoteur de l’indi- les techniques fréquemment utilisées dans l’examen psycho-
vidu s’inscrivant dans un environnement social. La des- métrique et psychomoteur, le test du dessin du bonhomme
cription de Ajuriaguerra [1] synthétise l’ensemble des apporte de nombreux et précieux indices puisque sa réalisa-
aspects évoqués : « Édifié sur les impressions tactiles, tion dépend de facteurs à la fois sociaux, culturels, éducatifs,
kinesthésiques, labyrinthiques et visuelles, le schéma cor- affectifs et d’éléments relevant du développement psycho-
porel réalise, dans une construction active constamment moteur global (posture, contrôle visuel, prise de l’outil scrip-
remaniée, des données actuelles et du passé, la synthèse teur, etc.). Douret [12] souligne que « l’enfant dessine non
dynamique, qui fournit à nos actes, comme à nos percep- seulement ce qu’il voit mais d’abord ce qu’il sait et ce qu’il
tions, le cadre spatial de référence où ils prennent leur ressent (…) il cherche à communiquer quelque chose de
signification ». Selon un principe proche du modèle des symbolique ». C’est ce qui fait toute la richesse du « dessin
stades piagétiens, Ajuriaguerra propose cinq niveaux de du bonhomme », mais aussi toute sa complexité. Celui qui
développement (cité par Meljac, Stambak et Bergès [9]) : tente d’analyser les données recueillies avec cette technique
le corps subi (0-3 mois), le corps vécu (3 mois-3 ans), le ne peut qu’approuver ce que déclare da Silva Loureiro [23] :
corps connu (à partir de 2 ans), le corps perçu (3-7 ans) et « Le dessin ne peut pas servir d’unique (c’est nous qui sou-
le corps représenté (8-12 ans). Vers 12 ans, le schéma cor- lignons) élément diagnostique mais être complémentaire des
porel serait constitué de manière stable. autres pratiques d’évaluation psychomotrice ».
L’exemple clinique ci-dessous illustre bien la situation de
Schéma corporel et notions voisines tout praticien :

Les travaux sur le schéma corporel sont indissociables de ceux Figure 1. Dessin du bonhomme réalisé par Thomas 4;0 ans (2009).
portant sur l’image du corps (anciennement cénesthésie).
Classiquement, les approches françaises situent le schéma
corporel dans le domaine de la neurologie et l’image corpo-
relle du côté de la psychanalyse. Schilder [22] est le premier à Thomas, 4;0 ans, évoque ses difficultés à dessiner « je sais
pas trop ». Il réalise rapidement ce bonhomme de maigre fac-
tenter d’articuler ces deux concepts. Cet essai est qualifié de ture. Nous faisons l’hypothèse que ce petit garçon connaît
« synthèse manquée » par Angelergues [2], notamment en rai- davantage d’éléments de son schéma corporel que ne le laisse
son de l’ambiguïté de la définition du schéma corporel propo- supposer le seul dessin. Cette hypothèse sera validée (voir
sée par Schilder ; la notion se confond avec l’image que nous plus bas).
nous formons de notre corps dans notre esprit et avec le
modèle postural (Head) qui en constituerait le substrat. Qua- L’utilisation des épreuves de somatognosie, main-œil-
rante ans après Schilder [22], Dolto [11] distingue : oreille2, d’imitations de gestes3 ou EMG4 apportent des
- le schéma corporel qui spécifie l’individu en tant que repré- éléments irremplaçables dans l’examen du schéma corpo-
sentant de l’espèce et se structure dès l’enfance par l’appren- rel mais se révèlent saturés en facteurs verbaux ou en
tissage et l’expérience. Il est l’interprète de l’image du corps. aspects de coordination. Certaines d’entre elles ne portent
- l’image du corps « synthèse vivante des expériences émo- que sur des zones spécifiques. Or, d’après la définition
tionnelles ». Elle est liée au sujet et à son histoire et serait la émise par Ajuriaguerra [8] : « Un bon test de développe-
synthèse de trois composantes : l’image de base (ou de sécu- ment du schéma corporel doit répondre à certaines exi-
rité), l’image fonctionnelle et l’image érogène. L’image dyna- gences : un minimum de composantes verbales, l’élimina-
mique aurait pour fonction de relier les trois composantes. tion maximale des éléments d’adresse et des consignes qui
Sanglade (1983, in Guiose [14]), définit l’image du corps limitent les éléments ludiques et imaginatifs ». On voit
comme un « espace qui médiatise la relation à l’autre et qu’il s’agit de contraintes fortes.
agit comme le passage entre le dedans et le dehors ». Les Quelles peuvent être les « autres pratiques » qui donne-
notions de « peau » avec Anzieu [3] et Bick [6] et « d’en- raient une idée à la fois précise et modulée de la manière
veloppes psychiques » selon Houzel [16] apparaissent en
filigrane. L’« expérience » ou « stade » dit « du miroir »
[28,17,30] intervient de manière primordiale dans le pro- 2 Head, 1926 in Zazzo [29].
cessus de construction identitaire ; l’adulte qui prend soin 3 Bergès [4].
de l’enfant apporte la preuve physique et verbale de l’unité 4 Épreuve de motricité gnoso-praxique distale, Vaivre-Douret [26].

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dont l’enfant se représente son corps dans sa totalité ? Le Représentations de face et de profil
« test du schéma corporel » de Meljac, Stambak et Bergès On présente un modèle figurant le dessin d’un enfant et une
(1966) apparaît comme une épreuve spécifique et originale planche de travail qui comporte des repères : pour la partie
dans l’approche de la connaissance du schéma corporel corps, la tête demeure fixe ; le contour du visage délimite
chez l’enfant d’âge scolaire. l’espace de construction pour cette partie (Annexe 1).
Pour l’épreuve de face, l’enfant doit assembler toutes les
Présentation du test du schéma corporel pièces mises à sa disposition.
Lors de l’épreuve de profil, il est invité à éliminer plusieurs
Le test du schéma corporel a été édité en 1966 (ECPA) en « fausses pièces » et à ne retenir que les « bonnes pièces ».
écho aux recherches entreprises sur la dyspraxie [25]. Il L’examinateur choisit entre ces deux séries d’épreuves
permet une approche du niveau de connaissance que l’en- (face ou profil), en fonction de l’âge, des difficultés ou de
fant a des rapports entre les différentes parties du corps et la maturité de l’enfant. Dans certains cas, il peut lui arriver
rend possible l’exploration des « aspects cognitifs du déve- de passer de l’une à l’autre.
loppement du schéma corporel dans son aspect de repré-
sentation » selon Daurat-Meljac, Stambak et Bergès [9]. Phases corps et visage
Le matériel actuel, globalement inchangé par rapport à Le modèle du corps (face ou profil) est présenté à l’enfant
celui de la première version5, est constitué de planches de selon une consigne précise puis retiré de sa vue. Pour la
travail, de modèles dessinés et de pièces prédécoupées phase visage – qui succède toujours à celle du corps – la
représentant des parties du corps faciles à assembler (limi- planche de travail est donnée sans présentation de modèle
tation de l’intervention de la motricité fine). L’enfant peut au préalable puisque durant toute la phase d’assemblage du
les manipuler sans consigne de vitesse. L’épreuve ne corps, l’enfant a eu sous les yeux la planche où « la tête »
constitue pas un puzzle. Aucun repère d’emboîtement n’est est figurée comme repère.
suggéré ; l’assemblage ne peut s’exécuter qu’à partir d’une
représentation mentale suffisamment stable des rapports Les modalités d’investigation
spatiaux entre les parties du corps. Les modèles sont volon- L’épreuve comprend trois types de modalités pour chaque
tairement asexués (une sexuation trop apparente aurait représentation (corps et visage). Le déroulement des moda-
conduit à un matériel différent pour les garçons et pour les lités emprunte une chronologie inverse à celle du dévelop-
filles). La consigne est neutre – « Je vais te montrer le des- pement, dans la mesure où on présente en premier à l’en-
sin d’un enfant » – ce qui favorise, parfois, des mécanismes fant ce qui est considéré comme le plus difficile (évoca-
identificatoires ou projectifs précieux pour le travail cli- tion) pour finir par le plus « facile » (reproduction). On
nique global. Deux dessins du bonhomme sont recueillis verra cependant que les faits développementaux sont plus
sur consigne, en début et en fin d’épreuve, ce qui s’inscrit complexes.
dans un mouvement de recherche de complémentarité entre
les approches. Les mécanismes attentionnels, exécutifs Modalité évocation. L’enfant doit reconnaître les pièces
(inhibition de procédures inappropriées, planification) et la une à une, les nommer puis les disposer sur la planche de
mémoire de travail sont, de façon évidente, sollicités tout travail. La réussite à cette modalité dépend donc en grande
au long de l’épreuve. On observe aussi les bénéfices que partie de la constitution d’un « modèle interne » organisé et
l’enfant peut tirer des aides (étayages) de l’adulte (zone de l’acquisition de plusieurs opérations mentales (au sens
proximale de développement [27]), lors d’une épreuve piagétien).
dont la présentation varie au cours du travail. Modalité construction. L’enfant doit reconstruire le corps ou
le visage en coordonnant, cette fois, toutes les pièces. Il garde
Déroulement de l’épreuve sous les yeux l’ensemble de sa production, ce qui lui permet
de se corriger en fonction de ses « impressions globales ».
Le test est structuré en deux dimensions principales qui Modalité reproduction. Si la construction n’a pas été par-
varient selon le point de vue de l’observateur. La première faitement réussie, on présente à l’enfant l’ensemble des
est une phase dite de Face et porte sur la représentation du pièces à assembler ainsi que le modèle. Il a donc la possi-
corps et du visage vus de face. La seconde phase porte sur bilité de contrôler ses productions à la fois point par point
la représentation de Profil du corps et du visage. Chaque et dans leur ensemble, par rapport à un modèle de réfé-
représentation est respectivement appréhendée selon trois rence. Ce procédé est proche de la « copie immédiate ».
modalités : Évocation, Construction et Reproduction (voir L’épreuve du schéma corporel qui propose de prendre en
explication plus bas). compte le point de vue de l’examinateur (face ou profil)
Pour la clarté de l’exposé, une analyse séparée de chaque favorise l’observation des stratégies mises en place par
partie est proposée de manière isolée. Il faut toutefois tenir l’enfant lorsqu’il doit choisir les « bonnes pièces » pour
compte du fait que chacun de ces moments s’emboîte lors l’épreuve de profil. Des activités de discrimination et
de la passation. d’analyse abstraite sont alors nécessaires. Il s’agit, en effet,
de tenir compte de la quantité de pièces disponibles et de
produire le choix adapté, d’une part en fonction de l’orien-
tation requise (face ou profil droit/gauche), d’autre part en
fonction de la localisation. La complexité réside dans la
5La robustesse du matériel (matière dans laquelle sont découpées les combinaison des traitements possibles que l’enfant est
pièces) est toutefois améliorée. convié à envisager simultanément, ce qui donne souvent

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lieu à des comportements intéressants (notamment en [19] et en permet l’examen, particulièrement pertinent
termes de vicariance6). lorsqu’il s’inscrit dans une optique développementale :
- assemblage d’éléments figurés demeurant présents
L’épreuve permet aussi d’appréhender la représentation du (reproduction) ;
corps et celle du visage. En effet, l’organisation générale et la - formation d’une représentation mentale globale
morphologie du visage et du corps obéissent à des principes (construction) ;
de représentation très différents. Alors que les parties du corps - formation d’images anticipatrices et reproductrices favo-
apparaissent comme des zones nettement définies, l’enfant risant la juste appréciation des positions réciproques des
perçoit plutôt une « gestalt privilégiée »[24] lorsqu’il observe différents éléments composant le corps (évocation).
le visage. En outre, les éléments du corps « peuvent apparaî- Nous proposons ci-dessous un schéma résumant les diffé-
tre en rapport avec le monde de l’action et du déplacement » rentes étapes du test du schéma corporel et les âges aux-
alors que la représentation du visage « fait appel à des quels chacune peut être administrée.
connaissances acquises surtout au moyen des rapports avec Pour les enfants de 3;0 à 6;0 ans, seule l’épreuve de face est
autrui » selon Meljac, Stambak et Bergès [9]. Cette dimension administrée. Concernant le groupe d’âge 6;0 - 8;11 ans, les
privilégiée du visage dans l’investissement objectal normal épreuves de face et de profil peuvent toutes deux être pro-
pourrait constituer une piste de recherche avec des populations posées, selon le développement global, le gradient de sévé-
pathologiques présentant des symptômes relationnels invali- rité des difficultés éventuelles de l’enfant ou, à l’inverse, sa
dants (fuite du regard des enfants autistes par exemple). précocité. Le test du schéma corporel permet une approche
de la représentation de profil dès l’âge de 6 ans, alors que
Enfin, par l’intermédiaire des trois modalités (évocation, ce type de réalisation n’apparaîtrait spontanément, dit-on,
construction et reproduction), il est possible d’approcher que vers 8 ans [19].
les dimensions opératoires (connaissance intériorisée coor- Retrouvons comme exemple les productions de Thomas,
donnée) et figuratives (copie) de représentations corpo- âgé de 4 ans, à qui l’épreuve de face a été proposée dans sa
relles. Ce choix de trois modalités se réfère à l’évolution globalité (voir plus haut). Nous proposons les illustrations
des types d’élaborations internes dont le corps est l’objet qui nous paraissent les plus pertinentes.

Figure 2. Arborescence des phases du test du schéma corporel.

6 Notion développée par Piaget puis par Reuchlin [21] ; il s’agit de la capacité à exploiter des chemins différents pour atteindre un même but.

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Figure 3. Productions issues du protocole de Thomas 4 ; 0 ans (2009) Population examinée


L’étalonnage initial était composé de 210 enfants âgés
entre 4 ans et 11;0 ans, répartis par groupes d’âge d’un an,
ce qui peut sembler aujourd’hui insuffisant (catégories
d’âge trop espacées) pour permettre une discrimination
fine des étapes d’acquisition à une période du développe-
ment particulièrement marquée par la rapidité des appren-
tissages. Ces propriétés métriques sont améliorées pour
l’actuel réétalonnage (ECPA, avec le soutien de l’INS-
HEA7) puisqu’il comprend 450 enfants (répartis en
10 classes d’âge de 6 mois8), de 3;0 à 11;11 ans, équipon-
dérés selon le sexe et l’âge.

Comme nous l’avions supposé, le protocole de Thomas (4;0 ans) met UNE COMPARAISON QUALITATIVE :
en évidence un écart de maturité notable entre dessin et réalisations :
alors que le dessin est plutôt de maigre facture et apporte peu de ENFANTS DE 1966
matériel d’analyse, l’épreuve corps de face du test de schéma corporel ET ENFANTS DE 2009
montre que Thomas place et oriente correctement le cou, le tronc et les
deux jambes dès la construction. Il faut attendre la reproduction pour Dans le cadre de cette publication, nous insisterons plus
que les éléments du visage soient organisés. Alors que sur son dessin, spécifiquement sur les tendances globales qui se dégagent
Thomas ne figure que deux petits yeux et une bouche, on note un début de l’analyse qualitative. Pour les aspects spécifiquement
de verticalité dans l’organisation des éléments du visage (cheveux, nez, quantitatifs qui permettent une cotation individualisée, le
bouche, menton) où se répartissent plus ou moins symétriquement les
praticien se reportera au manuel à paraître aux ECPA.
yeux et les oreilles. Ce petit garçon semble donc connaître davantage
d’éléments de son schéma corporel que ne le laisserait supposer le seul Nous avons choisi d’exposer ici quelques tranches d’âge
dessin. dont les résultats nous semblent particulièrement intéres-
sants : il s’agit, en effet, de jeunes enfants organisant pro-
gressivement les lignes centrales de l’organisation du
Réétalonnage de l’épreuve de schéma corporel corps.
Le schéma corporel, une construction dynamique De 3 à 5 ans
Les travaux de Flynn [13] ont mis en évidence les évolu-
tions de résultats aux tests d’intelligence générale au cours Corps de face
du temps, ce qui implique le réétalonnage régulier des Les auteurs de 1966 dégagent quatre procédures d’assem-
normes sur lesquelles s’appuie toute évaluation clinique. blage (des phases construction et reproduction) caractéris-
Plusieurs facteurs semblent impliqués dans ces variations, tiques de la catégorie d’âge 4-5 ans : entassements ou piles,
comme l’amélioration progressive des conditions de scola- blanc central, recherche de paires et arrangements « en
risation, d’hygiène, de nutrition, d’éducation, etc. Si les étoile » [19]. Nos récentes investigations montrent que ces
étalonnages des tests cognitifs varient au long des années, réalisations tendent à apparaître dès 3 ans9 (excepté toute-
qu’en est-il des normes pour les épreuves relatives au fois les constructions laissant un blanc central). Nous
corps ? sommes aussi surpris qu’en 2009, dès 3;5 ans, le tronc
Le corps, sa découverte et les représentations que l’enfant commence à faire office d’axe organisateur, alors qu’en
construit, apparaissent de même, modulés par les normes 1966, les auteurs notaient qu’à 4-5 ans : « le tronc ne joue,
en usage : les « techniques du corps […] varient avec les le plus souvent aucun rôle d’organisation centrale » selon
sociétés, les éducations, les convenances et les modes, les Meljac, Bergès et Stambak [19].
prestiges » [18]. Delaisi De Parseval et Lallemand [10] En 2009, les enfants de 4 ans construisent le corps de face
répertorient les « modes d’éducation » depuis plus d’un en disposant les bras à la verticale comme « des ailes ». Ce
siècle et montrent combien l’éducation, à la propreté par type de construction était repérable vers 5 ans en 1966.
exemple, s’est transformée depuis 60 ans (propreté diurne
acquise entre 3 et 6 mois dans les années 50 et entre 30 à Visage de face
36 mois aujourd’hui). L’importance du corps et sa place Dès 3 ans, on remarque un début de verticalité (marquée
dans les sociétés occidentales évoluent en fonction de nom- par le nez) autour de laquelle se répartissent les yeux et les
breux facteurs socio-culturels. L’époque, la société dans oreilles. L’organisation globale du visage apparaît. Toute-
laquelle l’enfant grandit, les représentations collectives,
l’ensemble des sciences et techniques (notamment dans le
domaine du soin, de la prévention et de l’hygiène) inflé-
7 Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'édu-
chissent notablement la construction du schéma corporel,
référentiel commun, « fondation » sur laquelle s’édifie cation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés. 58-60,
toute l’architecture psychomotrice, identitaire et psy- avenue des Landes 92150 Suresnes.
8 Pour la période 3-4 ans, en raison des importantes évolutions obser-
chique. Puisque nous disposons à la fois des données de
1966 et de celles de 2009, nous envisageons donc d’obser- vables, il s’agit de classes de 3 mois.
9 L’épreuve était, en 1966, impossible à réaliser avec des enfants de
ver des tendances évolutives entre enfants du même âge, à
40 ans d’intervalle. 3 ans, trop peu motivés (étude pilote).

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Figure 4. Protocole complet d’Éléonore, 6;7 ans.


fois, l’orientation et le placement des pièces sont très pré-
caires.

Tableau 1. Exemples d’assemblage d’enfants âgés de 3 à 6 ans en 2009.

Le protocole d’Éléonore (6;7 ans) montre des représentations du corps et


du visage de face exactes dès la construction. En revanche, il faut attendre
la phase de reproduction pour que le corps et le visage de profil (sauf la
pièce « front ») soient réalisés sans erreur.

CONCLUSION
De 6 à 7 ans L’analyse du développement du schéma corporel montre
que, quelle que soit la période retenue (1966 ou 2009), les
Épreuve de face enfants passent par les mêmes étapes d’organisation
Alors qu’en 1966, les auteurs écrivent qu’à 6 ans « le tronc proximo-distale. L’organisation d’axe est acquise en pre-
devient l’organisateur principal », on repère, en 2009, que mier, puis vient l’orientation haut/bas et enfin la latéralisa-
l’organisation générale du corps et du visage de face est en tion (notion spatiale). L’organisation de face précède
place dès 5 ans. À 6 ans, l’épreuve de face est, dans l’en- l’acquisition du profil.
semble, réalisée sans erreur. Cependant, des différences sont observables, particulière-
ment chez les jeunes enfants. La mise en place d’un tronc
Épreuve de profil comme axe organisateur apparaît aujourd’hui dès 3 ans.
Comme lors du premier étalonnage, les erreurs de choix et Elle était observée plus tardivement en 1966. Toutefois, les
de placement de la pièce « bras » du corps de profil sont les enfants de 3 ans en 2009 sont en difficulté lorsqu’il s’agit
plus fréquentes. On remarque néanmoins des écarts : en d’utiliser un modèle (reproduction). Nous pensons même
1966, le modèle était utilisé avec succès vers 7 ans. En que cette référence externe est susceptible de déstructurer
2009, la modalité reproduction du corps de profil est réus- les réalisations de certains jeunes enfants. Comme le pré-
sie dès 6 ans. cisent Meljac, Stambak et Bergès [19], un support imagé
Pour le visage de profil, c’est la pièce « front » qui entraîne ne peut être perçu que s’il se rapporte à une représentation
le plus d’erreurs dans le choix et le placement (en 2009 et mentale correspondante. La référence externe, ici le
1966). modèle, ne peut apporter une aide que si les enfants ont
Nous proposons d’illustrer nos propos par le protocole auparavant assimilé un modèle interne, une représentation
complet d’Éléonore, 6;7 ans rencontrée en 2009. suffisamment stable pour faire office de support d’adapta-

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tion et d’organisation. Toutefois, il semble que l’utilisation [6] BICK (E.): The experience of the skin in early object relations, Int J
du modèle, une fois acquise pour l’épreuve de face, est Psychoanal., 49, 1, 1968, pp. 484-486.
immédiatement transposable à l’épreuve de profil, comme [7] BONNIER (P.) : Le vertige. Paris, Masson, 1893.
si cette présentation trouvait aussitôt son rôle de soutien, ce [8] DAURAT-MELJAC (C.), STAMBAK (M.), BERGES (J.) : Manuel du
qui n’était pas relevé en 1966. test du Schéma Corporel. Une épreuve de connaissance et de construction de
Par ailleurs, il semblerait que l’ampleur des différences l’image du corps. Paris, Éditions du Centre de psychologie appliquée, 1966.
observées entre 1966 et 2009 diminue avec l’âge : elles [9] DAURAT-MELJAC (C.), STAMBAK (M.), BERGES (J.) : Une
s’évaluent en années pour les plus jeunes et en mois pour les épreuve de schéma corporel. Rev Psychol appl., 16, 3, 1966, pp. 141-185.
plus âgés. Il serait donc pertinent de poursuivre cette voie [10] DELAISI DE PARSEVAL (G.), LALLEMAND (S.) : L’art d’ac-
d’étude sur l’aspect de l’évolution diachronique des connais- commoder les bébés. Paris, Odile Jacob, 1978.
sances relatives au corps. De tels travaux permettraient, en [11] DOLTO (F.) : L’image inconsciente du corps. Paris, Seuil, 1984.
outre, la mise en évidence d’invariants développementaux. [12] DOURET (L.) : Le dessin du bonhomme chez l’enfant. Psychologie
Nous avons avant tout cherché, au cours de ce travail, à et psychométrie, 14, 1, 1994, pp. 33-44.
rappeler l’intérêt de l’outil original et riche que constitue le [13] FLYNN (J.-R.): Massive IQ gains in 14 nations: what IQ tests really
test du schéma corporel (version 2010 « sous presse »). Le measure. Psychol Bull., 101, 1987, pp. 171-191.
réétalonnage n’est, bien entendu, que la première étape [14] GUIOSE (M.) : Relaxations thérapeutiques. Paris, Heures de France,
dans l’exploitation des nombreux atouts de cet outil. En 2007.
effet, une fois la référence de comparaison établie, nous
[15] HEAD (H.): Studies in neurology. Londres, Frowde, Hoder and
envisageons de rencontrer des enfants présentant des Stoughton, 1920.
troubles spécifiques divers afin d’éprouver la fiabilité du
[16] HOUZEL (D.) : Le concept d’enveloppe psychique. In D. Anzieu et
test auprès de populations cliniques variées (enfants IMC, al. (Éds), Les enveloppes psychiques (pp. 23-54). Paris, Dunod, 1987.
retards de développement, troubles envahissants, etc.).
[17] LACAN (J.) : Écrits. Le champ freudien. Paris, Seuil, 1966.
Il serait aussi intéressant d’étudier les corrélations de cet
outil avec différents tests (notamment le test d’imitation de [18] MAUSS (M.) : Les techniques du corps. J Psychol., 32, 1934, pp. 3-
23.
gestes de Bergès [4] ou l’EMG de Vaivre-Douret [26]). Ce
type de perspective serait susceptible d’améliorer l’ap- [19] PIAGET (J.), INHELDER (B.) : L’image mentale chez l’enfant.
Paris, Presses universitaires de France, 1966.
proche globale de l’enfant dans le cadre de l’examen psy-
chométrique et psychomoteur et de favoriser une orienta- [20] PICK (A.) : Zur Pathologie des Bewusstseins vom eigenen Körper.
tion thérapeutique optimale. Neurologisches Zentralbatt, 34, 1915, pp. 257-265.
[21] REUCHLIN (M.) : Processus vicariants et différences individuelles.
Remerciements J Psychol Normale et Pathologique, 2, 1978, pp. 133-145.
Les auteurs souhaitent remercier le Dr Evelyne Lenoble, [22] SCHILDER (P.): The image and appearance of the human body.
pédopsychiatre, médecin référent de l’UPPEA du Centre hos- New York, International Universities Press, 1935.
pitalier Sainte-Anne et son équipe, notamment : Marika [23] DA SILVA-LOUREIRO (M.B.) : Le dessin du bonhomme et sa
Bergès-Bounes, Corinne Bernardeau, Anne-Marie Pecarelo contribution au bilan psychomoteur. Évolutions psychomotrices, 70, 17,
2005, pp. 173-178.
ainsi que les psychologues stagiaires qui ont collaboré active-
ment au recueil des protocoles dans les établissements scolaires. [24] SPITZ (R.A.) : De la naissance à la parole. Paris, Presses universi-
Toute notre reconnaissance va aussi à l’INS-HEA et plus par- taires de France, 1968.
ticulièrement à Bernadette Céleste, Jack Sagot et Hervé Benoît [25] STAMBAK (M.), L’HERITEAU (D.), AUZIAS (M.), BERGES (J.),
qui nous ont grandement aidés dans nos relations avec les res- AJURIAGUERRA DE (J.) : Les dyspraxies chez l’enfant. Psychiatr
Enfant., 7, 2, 1964, pp. 381-496.
ponsables de l’Éducation nationale. Nous tenons aussi à
remercier les groupes scolaires et les enfants pour leur accueil. [26] VAIVRE-DOURET (L.) : Évaluation de la Motricité Gnosopraxique
distale EMG, adaptation du test d’imitation de gestes de Bergès-Lézine.
Merci aussi à Léonard Vannetzel pour son soutien rédaction- Paris, Éditions du Centre de psychologie appliquée, 1997.
nel, à Monique Kerolleur pour sa confiance, sans oublier
[27] VYGOSKY (L.) : Pensée et langage, (rééd. 1997). Paris, La Dispute,
Louis-Adrien Eynard, qui nous a guidés dans la réalisation 1933.
des graphiques et Adrienne Lerner pour la traduction du
[28] WALLON (H.) : Les origines du caractère chez l’enfant. Paris,
résumé.
Presses universitaires de France, 1949.
RÉFÉRENCES [29] ZAZZO (R.) : Manuel pour l’examen psychologique de l’enfant,
Tome 1, (5e éd., 1979). Paris, Delachaux et Niestlé, 1960.
[1] AJURIAGUERRA DE (J.) : Évolution et troubles de la connaissance
corporelle et de la conscience de soi. In Manuel de psychiatrie de l’enfant [30] ZAZZO (R.) : Les reflets de miroir et autres doubles. Paris, Presses
(2e éd., 1977), pp. 385-405. Paris, Masson, 1970. universitaires de France, 1993.
[2] ANGELERGUES (R.) : La connaissance de soi. Réflexions critiques
sur la notion de schéma corporel. Symposium de l’Association de psycho-
logie scientifique de langue française. Paris, Presses Universitaires de ANNEXE 1. MATÉRIEL DU TEST DU
France, 1973. SCHÉMA CORPOREL
[3] ANZIEU (D.) : Le Moi-peau. Paris, Dunod, 1985.
[4] BERGES (J.) : Test d’imitation de gestes : techniques d’exploration
Épreuve de face (3 ; 0 à 7 ; 11 ans) :
du schéma corporel et des praxies chez l’enfant de 3 à 6 ans. Paris, Mas-
son, 1972. Modèles
[5] BERGES (J.) : Le corps dans la neurologie et dans la psychanalyse. Le dessin du corps entier d’un enfant, vu de face (carte
Leçons cliniques d’un psychanalyste d’enfants. Ramonville, Erès, 2005. translucide)

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© copyright Anae
UNE ÉPREUVE DE SCHÉMA CORPOREL (MELJAC, STAMBAK ET BERGÈS, 1966) RÉÉTALONNAGE ET ACTUALISATION

Modèle corps de face Modèle corps de profil.

Le dessin du visage d’un enfant vu de face (carte translucide) Le dessin du corps entier d’un enfant, vu de face
(carte 21 x 27 cm)

Le dessin du visage d’un enfant, vu de profil


(carte 21 x 27 cm)

Modèle visage de face

Planches de travail
Corps de face : une carte (21 x 27 cm) comportant une tête
d’enfant vue de face, à la même échelle et à la même place Modèle visage de profil.
que sur le modèle du Corps servant de repère.
Visage de face : une carte (21 x 27 cm) comportant le Planches de travail
contour du visage, à la même échelle que sur le modèle du Corps de profil : une carte (21 x 27 cm) comportant sur le
Visage, servant de repère. bord supérieur, deux traits verticaux marquant l’emplace-
Chacune des planches comporte une feuille transparente, ment de la tête
fixée en tête et qui peut être rabattue sur la planche. Les Visage de profil : une carte (21 x 27 cm) comportant le
cadres et le quadrillage imprimés sur la feuille permettent contour du profil du visage, à la même échelle que le
de juger si les pièces posées se trouvent à l’intérieur modèle et servant de repère.
des zones de tolérance admises et de relever leurs coor-
données. Pièces
Pour chaque partie du corps et du visage le sujet doit
Pièces d’abord choisir la bonne parmi plusieurs pièces puis la pla-
Chaque pièce comporte, au verso, un numéro indiquant sa cer correctement.
place dans l’ordre de présentation et, au recto, un point Le corps est décomposé en 14 pièces parmi lesquelles 4
central servant à repérer sa position. sont des éléments du profil gauche (G) conforme au
Le corps est décomposé en 9 pièces modèle à reproduire, 4 sont des éléments du profil droit
Le visage est décomposé en 11 pièces (D), 4 sont des éléments de l’enfant vu de face (FD ou FG)
et enfin 2 sont les bras « cachés en arrière » du corps. Il y
Épreuve de profil (6;0 à 11;11 ans) : a donc 4 bonnes pièces et 10 fausses pièces.
Pour le visage, il y a 19 pièces, parmi lesquelles 6 sont des
Modèles éléments du profil gauche (G) conforme au modèle à repro-
Le dessin du corps entier d’un enfant, vu de profil duire, 6 sont des éléments du profil droit (D) et 7 sont des
(carte 21 x 27 cm) éléments du visage vu de face (FD ou FG). Il y a donc
6 bonnes pièces et 13 fausses pièces.

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