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FACULTY OF PHILOSOPHY
– electronic edition –
2021
UNIVERSITY OF NOVI SAD
FACULTY OF PHILOSOPHY
– electronic edition –
Editors:
Snežana Gudurić and Tvrtko Prćić
2021
UNIVERZITET U NOVOM SADU
FILOZOFSKI FAKULTET
SUSRETANJA I PROŽIMANJA
NAŠIH JEZIKA I KULTURA:
POGLED IZ SRBIJE
– elektronsko izdanje –
Urednici:
Snežana Gudurić i Tvrtko Prćić
2021
Where Our Languages and Cultures Meet and Mix: A View from Serbia
Selected Papers from the Research Project Languages and Cultures in Time and Space
(2011–2019)
– electronic edition –
Publisher:
Faculty of Philosophy
University of Novi Sad
Referees:
Professor Ranko Bugarski
University of Belgrade
Professor Octavia Nedelcu
Universitatea din București, Romania
Professor Slavica Perović
University of Montenegro
Professor Jean-Léo Léonard
Université Paul Valéry, Monpellier, France
Proofreaders:
The Authors
Typesetter:
Ferenc Fincsúr
KriMel, Budisava
ISBN: 978-86-6065-640-9
COPYRIGHT NOTICE:
No part of this publication may be reprinted, reproduced or utilized
in any form without permission in writing
from the authors and the publisher,
as the sole holders of the copyright.
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Nataša Radusin Bardić
Notre but est de définir le rôle des exercices de phonétique dans les méthodes
contemporaines de français langue étrangère et de voir comment ils sont organisés. Nous
analyserons le contenu des exercices de phonétique dans quatre méthodes destinées aux
débutants (Belleville 1, Version originale 1, Le Nouveau taxi! 1, Et toi? 1). Nous nous
intéresserons à la manière dont le système phonétique de la langue française est présenté,
surtout en ce qui concerne le système vocalique instable (on sait que le système voca-
lique maximal contient 16 voyelles et le minimal 10 en tout). Nous nous préoccuperons
de déterminer le type d’exercices de phonétique le plus représenté (celui qui se rapporte
à la structure du discours segmentale ou suprasegmentale, aux aspects morphophono-
logiques ou à la relation phonie-graphie), nous analyserons et comparerons le contenu
des exercices de phonétique. Comme les méthodes analysées sont basées sur les recom- 539
mandations générales présentées dans le Cadre européen commun de référence pour
les langues vivantes qui sont souvent sujettes à différentes interprétations, nous nous
attendons à ce que le contenu des exercices de phonétique ainsi que leur distribution soit
hétérogène dans les quatre méthodes analysées.
1. INTRODUCTION
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possible d’acquérir une maîtrise des habitudes articulatoires et prosodiques de
la langue cible après la puberté (hypothèse des contraintes biologiques), c) la
présence de « l’accent étranger » ne trouble pas le cours de la communication
(Champagne-Muzar & Bourdages 1998 : 17). D’après certains didacticiens, les
raisons pour lesquelles la phonétique a perdu de son importance dans l’enseigne-
ment/apprentissage du FLE résident dans les tendances générales de l’approche
communicative selon lesquelles une compétence parfaite de la langue étrangère
ni non plus, une compétence phonético-phonologique qu’on attribue à de l’idéa-
lisme et souvent à un modèle de bilinguisme inatteignable ne seraient pas né-
cessaires à une communication réussie (Harmegnies et al. 2005 : 303, Moraz &
Prikhodkine 2011 : 99).
Dans le Cadre européen commun de référence pour les langues vivantes :
apprendre, enseigner, évaluer (CECRL), basé sur la perspective actionnelle,
dans l’ensemble des compétences linguistiques, en plus des compétences lexi-
cale, grammaticale, sémantique et orthographique, on compte la compétence
phonologique. Elle comprend, notamment, la perception et la production des
phonèmes et de leurs variantes allophones ainsi que des éléments prosodiques
(accent, rythme, intonation, etc.) (Conseil de l’Europe 2001 : 91-92). Le descrip-
teur d’évaluation de l’acquisition du système phonologique est défini, selon les
niveaux de référence de A1 à C2 de la manière suivante : A1 – la prononciation
d’un répertoire très limité d’expressions et de mots mémorisés est compréhen-
540 sible avec quelque effort pour un locateur natif habitué aux locuteurs du groupe
linguistique de l’apprenant/utilisateur, A2 – la prononciation est en général suf-
fisamment claire pour être comprise malgré un net accent étranger, mais l’inter-
locuteur devra parfois faire répéter ; B1 – la prononciation est clairement intelli-
gible même si un accent étranger est quelquefois perceptible et si des erreurs de
prononciation proviennent occasionnellement ; B2 – a acquis une prononciation
et une intonation claires et naturelles ; C1 – peut varier l’intonation et placer
l’accent phrastique correctement afin d’exprimer de fines nuances de sens ; C2
– comme C1 (Conseil de l’Europe 2001 : 92). Le descripteur est basé sur une
progression linéaire de l’acquisition du système phonético-phonologique de la
langue étrangère bien qu’en pratique ce ne soit pas souvent le cas (Lauret 2007 :
154), ainsi que sur des critères insuffisamment clairs qui provoquent de nom-
breuses questions chez les didacticiens : comment juger de la présence plus ou
moins forte d’un « accent étranger » dans le discours : selon la structure segmen-
tale ou suprasegmentale du discours ? Pourquoi n’est-il pas évoqué au niveau
A1, mais seulement aux niveaux A2 et B1, après quoi il n’en est plus question ?
Qu’entend-on par « une prononciation et une intonation claires et naturelles » ?
Cela signifie-t-il la perte de « l’accent étranger » (ce qui semble peu probable) ?
Pourquoi la variation de l’intonation et le placement de l’accent phrastique ne se
rapportent-ils qu’au niveau C1 ?, etc. (Moraz & Prikhodkine 2011 : 103).
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Au CECRL, on mentionne, notamment que les utilisateurs définiront, dé-
pendamment de cas concrets, s’ils accordent une plus ou moins grande attention
aux sons et à la prosodie, c’est-à-dire s’ils se donnent l’exactitude phonétique et
l’aisance comme un objectif d’apprentissage immédiat ou à long terme (Conseil
de l’Europe 2001 : 92; Moraz & Prikhodkine 2011 : 102).
Les lacunes du descripteur du CECRL de 2001 se rapportant à la compé-
tence phonologique sont mentionnées dans son édition complémentaire de 2018
(plus particulièrement en ce qui concerne la référence à « l’accent étranger ») où
entre autres ajouts, dans le souhait d’y remédier, est introduit un nouveau des-
cripteur plus détaillée sur cette question (Conseil de l’Europe 2018 : 140-142).
En nous appuyant sur les recommandations générales du CECRL de 2001
(Conseil de l’Europe 2001 : 91-92) se rapportant à la compétence phonologique,
nous concluons qu’elles étaient sujettes à différentes interprétations dans le
contexte de l’enseignement/apprentissage du FLE et nous nous attendons donc à
ce que le contenu des exercices de phonétique des méthodes qui les ont suivies
soient hétérogènes. Pour vérifier notre préconception, nous avons choisi des mé-
thodes de FLE et y avons analysé les exercices de phonétique. Nous présentons
nos résultats dans les chapitres qui suivent.
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quelle que soit leur langue maternelle. Il serait sans doute utile de voir dans
quelle mesure les exercices de phonétique des manuels cités conviennent à un
groupe spécifique d’élèves, dans ce cas, des locuteurs serbophones, mais cette
approche, qui sous-entendrait une analyse contrastive phonético-phonologique
du français et du serbe, ne répond pas aux buts de notre analyse, mais elle ouvre
certainement la possibilité de nouvelles approches dans la recherche de cette
thématique.
Nous avons analysé les exercices de phonétique des manuels mentionnés
(livre de l’élève), mais aussi la manière dont ils sont expliqués dans ceux qui sont
destinés aux enseignants (guide pédagogique, livre du professeur) : BLV1-GP,
VO1-GP, NTX1-GP, TOI1-GP. Ces méthodes suivaient les recommandations du
CECRL mais nous devons mentionner que l’élément décisif de notre choix a été
qu’elles présentaient de manière dissemblable le système phonologique de la
langue française (comprenant de 30 à 38 phonèmes) ce qui laissait présager un
rapport différent envers les exercices de phonétique.
Notre analyse est basée sur des critères qualitatifs aussi bien que quanti-
tatifs : définition des différents types d’exercices de phonétique, proportion des
différents exercices de phonétique dans le cadre de chaque méthode en particulier
et comparaison entre les résultats obtenus, comparaison des contenus prioritaires
pour chaque type d’exercice de phonétique dans le cadre de chaque méthode et
enfin, comparaison entre eux.
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3. RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
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Tableau 1 : Alphabet phonétique dans les méthodes de FLE analysées :
nombre de phonèmes
BLV1 VO1 NTX1 TOI1
Voyelles 16 15 13 10
Semi-voyelles 3 3 3 3
Consonnes 19 17 17 17
TOTAL 38 35 33 30
[a], [ɑ], [ɛ], [e], [a], [ɛ], [e], [œ], [a], [ɛ], [e], [œ], + [A] = [a], [ɑ]
[œ], [ø], [ɔ], [o], [ø], [ɔ], [o], [ə], [ø], [ɔ], [o], [ɛ]̃ + [E] = [ɛ], [e]
[ə], [ɛ]̃ , [œ͂] [ɛ]̃ , [œ͂] + [Œ] = [œ], [ø],
[ə]
+ [O] = [ɔ], [o]
+ [Ẽ] = [ɛ]̃ , [œ͂]
Dans toutes les méthodes sans exception, nous pouvons remarquer que les
voyelles fermées : [i], [y], [u] et les voyelles nasales [ɑ͂], [ɔ͂] sont présentes. Cepen-
dant, on remarque que les autres voyelles sont présentées avec une certaine varia-
tion. Seul l’alphabet phonétique de la méthode BLV1 fait une différence entre le
[a] antérieur et le [ɑ] postérieur tandis qu’en accord avec les tendances du français
contemporain, dans les autres méthodes, soit seul le [a] antérieur (VO1, (NTX1)
est gardé, soit l’archiphonème [A] est utilisé avec le signe d’égalité suivi du [a]
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antérieur et du [ɑ] postérieur favorisant ainsi leur valeur moyenne2. Si on excepte
le fait que le [ɑ] est présent dans la méthode BLV1 et absent dans la méthode VO1,
toutes les autres voyelles sont présentées de manière identique dans les deux mé-
thodes mentionnées. Cependant, dans la méthode NTX1 le nombre de voyelles est
encore réduit de telle manière qu’il manque, en plus du [ɑ] postérieur, le [œ͂] nasal3
et le [ə] muet. Vu que dans le français contemporain, la différence entre le [ɛ]̃ nasal
et le [œ͂] est peu significative fonctionnellement, le locuteur natif faisant de moins
en moins de différence dans la prononciation des deux nasales mentionnées et
favorisant le premier, c’est l’archiphonème [Ẽ] pour lequel on indique qu’il réunit
[ɛ]̃ et [œ͂] qui est conservé dans l’alphabet phonétique de la méthode TOI1. Pour
ce qui est du [ə] muet qui est injustifiablement négligé par l’alphabet phonétique
de la méthode (NTX1)4, bien qu’il soit présent dans les transcriptions phonétiques
dans le manuel même (TX1 : 103, 129) et dans le manuel du professeur (TX1-GP :
32, 79, 84, 98), il faut mentionner que par ses valeurs articulatoires, cette voyelle
se rapproche des voyelles arrondies antérieures : le [œ] semi-ouvert et le [ø] se-
mi-fermé (Martinet 1969 : 215). Pour cette raison, dans la méthode TOI1 dans
l’archiphonème [Œ] les voyelles sont unies par un double timbre : le [œ] mi-ouvert
et le [ø] mi-fermé, mais aussi le [ə] muet. Enfin, la méthode TOI1 utilise aussi les
archiphonèmes pour les autres voyelles à double timbre : d’une part, [E] = [ɛ], [e]
et d’autre part, [O] = [ͻ], [o], vu que se perd la différence entre ces voyelles dans le
français parlé contemporain, surtout en position inaccentuée.
544 À la différence du système vocalique, le système consonantique du fran-
çais contemporain est stable, ce qui est démontré par le fait que les 17 consonnes
du français standard sont toutes insérées dans l’alphabet phonétique, mais la
méthode BLV1 a élargi cette liste en ajoutant deux consonnes : [ŋ] et [h], tel
qu’inscrit au tableau 3 :
2
Comme l’antériorité est une tendance générale dans le français contemporain et que de
nombreuses analyses du corpus oral le confirment (Léon 2001 : 90), nous considérons que dans
ce cas il vaut mieux préférer le [a] antérieur à l’archiphonème [A].
3
Bien que le [œ͂] nasal soit inscrit dans l’alphabet phonétique de la méthode BLV1, il est absent
dans les exercices de phonétique où on fait seulement la différence entre : [ɛ]̃ / [ɔ͂] / [ã] (BLV1 :
113).
4
Nous mentionnons aussi qu’une erreur a été remarquée au tableau de l’alphabet phonétique de la
méthode NTX1 dans la présentation des voyelles orales. Ainsi, bien qu’il soit inscrit qu’il existe
13 voyelles orales, seules 10 sont présentées : [a], [ɛ], [e], [œ], [ø], [ɔ], [o], [i], [y], [u] (NTX1 :
129).
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La méthode BLV1 donne un exemple de la consonne dorso-vélaire [ŋ] :
camping [kɑ͂piŋ] et explique qu’elle se rencontre dans les emprunts à l’anglais
(qui, implicitement se terminent en –ing). L’entrée de la vélaire fricative [h] est
inusitée et on mentionne qu’elle se rencontre dans les exclamations comme dans
l’exemple : hop5.
Les semi-voyelles (semi-consonnes) sont une des particularités du sys-
tème phonologique du français. Il y en a trois dans la langue standard : [j], [w],
[ɥ] et elles sont présentées avec régularité de manière identique dans toutes les
méthodes analysées, ce qui confirme leur stabilité dans la langue contemporaine :
5
La version électronique du dictionnaire Le Petit Robert de 2001 donne deux prononciations
possibles pour l’entrée hop : [ɔp ; ˈhɔp].
6
Les exercices de phonétique de la méthode NTX1 portent le même titre.
7
La répartition où probablement seule la structure segmentale du discours se fait sous l’élément
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exercices de phonétique de la méthode VO1 sont organisés sous le titre Des sons
et des lettres et mettent ainsi au premier plan le type d’exercices qui montrent
le rapport entre la convention orthoépique et la convention orthographique. Les
exercices de phonétique de la méthode TOI1 sont organisés sous le titre On en-
tend, on prononce et mettent donc au premier plan le type d’exercices qui in-
diquent l’importance de la perception dans le processus d’apprentissage d’une
prononciation correcte dans l’enseignement du FLE.
Nous avons partagé tous les exercices de phonétique des méthodes analy-
sées en quatre types selon qu’ils se rapportent :
a) à la structure segmentale du discours,
b) à la structure suprasegmentale du discours,
c) aux aspects morphophonologiques,
d) à la relation phonie-graphie.
Nous devons mentionner qu’il s’agit d’une analyse générale car nous nous
sommes appuyée sur la manière dont certains types d’exercices de phonétique
sont présentés dans un tableau de contenus où sont indiquées leurs formes domi-
nantes et où il s’agit en fait souvent d’un entrelacement de plusieurs types d’exer-
cices de phonétique. En tout cas, ce partage peut nous aider à voir à quel aspect
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des exercices de phonétique est accordé le plus d’attention dans chaque méthode
en particulier. Tout d’abord il nous faut souligner le fait que les exercices de
phonétique ne sont pas représentés également dans toutes les méthodes : il y en a
le moins dans VO1 (10), puis dans TOI1 (16) et NTX1 (28) et le plus dans BLV1
(50). La relation phonie-graphie n’est mentionnée comme type d’exercice par-
ticulier que dans le contenu de la méthode BLV1. Dans toutes les méthodes, en
rapport avec le nombre total d’exercices de phonétique, on constate que le type
d’exercices traitant de la structure segmentale du discours est représenté dans
une proportion semblable, de 36 % à 40 % avec l’exception de la méthode NTX1
où ce type d’exercices domine sans conteste : 57 %. Il s’agit du type d’exer-
cices le plus fréquent (sauf dans la méthode VO1 où les exercices de structure
segmentale du discours et les exercices de morphophonologie sont également
représentés). Après les exercices de structure segmentale viennent les exercices
de structure suprasegmentale du discours (BLV1, NTX1) ou encore, ces derniers
sont également représentés avec les exercices de morphophonologie (TOI1).
Pour ce qui concerne les trois premiers types d’exercices de phonétique,
ce sont les exercices de discrimination auditive et les exercices de répétition
qu’on rencontre le plus souvent.
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muet (BLV1, VO1, NTX1), les voyelles orales arrondies antérieures [œ] / [ø]
(BLV1, NTX1, TOI1). Dans le dernier sous-groupe d’exercices, nous devons
mentionner que la méthode BLV1 insiste seulement sur les voyelles semi-fer-
mées [e] et [ø]8, la méthode NTX1 sur la différenciation des voyelles arrondies :
[œ] / [ɔ͂] / [ø] et dans la méthode TOI1 sur la différenciation des archiphonèmes :
[Œ] / [E] et [Œ] / [O].
Dans toutes les méthodes les exercices de phonétique portant sur la struc-
ture suprasegmentale du discours comprennent des exercices sur la liaison et
seules les méthodes NTX1 et TOI1 accordent une grande importance à l’enchaî-
nement consonantique dès les premières leçons. Des exercices d’intonation sont
présents dans trois des quatre méthodes (BLV1, VO1, NTX1) : rythme (BLV1,
NTX1, TOI1), découpage des mots en syllabes et différence entre syllabe accen-
tuée et inaccentuée (BLVL1, NTX1, TOI1). Mentionnons que la méthode BLV1
accorde une importance particulière aux exercices d’intonation de sorte qu’en
plus de faire la différence entre l’intonation montante et l’intonation descendante
à la fin d’une phrase déclarative ou interrogative, ils comprennent des exercices
d’expression de différents sentiments par l’intonation (satisfaction, méconten-
tement, déception). On y trouve aussi un exercice particulier sous le nom, « In-
tonation : au téléphone » (BLV1 : 69). De manière similaire, dans la même
méthode est organisé un exercice d’expression de différents sentiments par le
rythme (BLV1 : 123). En plus d’exercices dédiés à la différence entre syllabe
548 accentuée et syllabe inaccentuée (NTX1 : 19), la méthode NTX1 donne un exer-
cice particulier sur la mise en relief à l’aide de l’accent d’insistance (NTX1 : 59).
Les exercices de morphonologie impliquent généralement la mise en relief
des signes oraux qui ont une fonction grammaticale et permettent, par exemple
de différencier le genre et le nombre des noms et des adjectifs (BLV1, VO1,
NTX1).
Enfin, les exercices de phonétique qui portent sur la relation phonie-gra-
phie, bien que présents dans une certaine mesure dans toutes les méthodes, ar-
rivent à la plus grande expression dans la méthode BLV1 où ils constituent même
le cinquième de tous les exercices de phonétique. Ce qui surprend le plus dans ce
type d’exercice et où la méthode BLV1 se distingue est le fait que, sous le terme
général d’exercices de phonétique Prononcez, où comme l’implique le terme, on
pourrait s’attendre à des exercices d’écoute et de répétition à fin d’articulation,
on offre souvent des exercices qui sont en fait basés sur des dictées.
8
Au tableau des contenus, cet exercice est par erreur indiqué comme portant sur la discrimination
des voyelles [e] / [ɑ͂].
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Dans cette partie de notre travail, nous mettrons en relief quelques
exemples d’exercices de phonétique des méthodes NTX1 et TOI1 où, à la dif-
férence des autres méthodes analysées, on accorde dès les premières leçons une
importante attention à l’enchaînement consonantique, en plus de celle accordée
à la liaison. Dans le guide pédagogique, la méthode NTX1 mentionne à quelques
reprises « qu’à l’oral les mots ne sont pas séparés les uns des autres comme
pourrait le faire croire l’écrit », et qu’il faut réagir « contre la tendance qu’a
l’apprenant qui déchiffre un texte écrit à détacher les mots » (NTX-GP : 36,
37). On ajoute que la liaison s’effectue seulement à l’intérieur du même groupe
rythmique, tandis que l’enchaînement se fait aussi à la limite entre deux groupes
rythmiques (NTX1-GP : 36, 37). Nous donnons ici l’exemple d’un exercice de
partage de mots en syllabes (NTX : 17) où le guide pédagogique explique que le
but est de faire remarquer que « la syllabation (découpage des mots en syllabes)
ne respecte pas les frontières des mots à cause des phénomènes de liaison et
d’enchaînement » (NTX-GP : 23) :
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ont choisi de modifier le code écrit Je/suis/Mar/ti/na/mar pour montrer que le [ə]
muet ne se lit pas à la fin du mot Martine et indiquer plus tard l’enchaînement
consonantique entre le prénom qui se termine par une consonne à l’oral et le
nom qui commence par une voyelle, ce qui est conforme au partage des mots en
syllabes dans le code oral : [ʒə-sɥi-*mar-ti-n*a-mar//].
Dans la méthode TOI1, les auteurs ont choisi d’adapter le code écrit pour
indiquer ultérieurement les spécificités phonétiques du français ainsi que la dif-
férence entre les mots graphiques et phonétiques, c’est-à-dire la différence entre
les règles orthographiques et l’organisation du discours en groupes rythmiques
(TOI1 : 45, 15) :
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habituellement dans les grammaires traditionnelles qui donnent tout d’abord les
formes des personnes du singulier, puis celles du pluriel. Ainsi par exemple, les
formes du présent de l’indicatif des verbes en –er (dans ce cas, ce sont les formes
qui commencent par une consonne afin que le paradigme complet soit uniforme)
sont présentées de sorte que d’un côté sont placées les formes pour lesquelles
les terminaisons ne se lisent pas (singulier et troisième personne du pluriel) et
de l’autre celles où elles sont lues (première et deuxième personnes du pluriel)
(TOI1 : 90).
Nous avons choisi l’Exemple 5 parce qu’il suggère clairement que l’ensei-
gnant écrive au tableau la phrase en alphabet phonétique international en plus de
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l’écrire en alphabet standard pour bien montrer les différences entre les genres
féminin et masculin dans le discours. Cependant, l’exemple offert compte des
fautes qui pourraient déconcerter autant le professeur que l’élève. Ainsi, au lieu
d’être transcrit : étudiant [etydjɑ͂], étudiante [etydjɑ͂:t], ce nom est transcrit deux
fois de façon erronée : au lieu de la voyelle [y] est utilisée la voyelle [u] et au
lieu de la semi-voyelle [j] est utilisée la voyelle [i] : étudiant : [etudiɑ͂], étudiante
[etudiɑ͂t].
4. CONCLUSION
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aux voyelles, bien qu’on puisse distinguer les voyelles mentionnées le plus fré-
quemment, comme les nasales [ɛ]̃ / [ɔ͂] / [ɑ͂] (BLV11, VO1, NTX1), les voyelles
fermées [i] / [y] / [u] (BLV1, NTX1, TOI1), le [ə] muet (BLV1, VO1, NTX1) et
les voyelles orales antérieures arrondies [œ] / [ø] (BLV1, NTX1, TOI1), nous ne
pouvons pas parler de concordance absolue dans les quatre méthodes. Sauf pour
ce qui est des exercices qui portent sur la liaison, quand il s’agit du type d’exer-
cices portant sur la structure suprasegmentale du discours, nous ne pouvons pas
non plus parler de concordance absolue dans les quatre méthodes, étant donné
que des exercices portant sur l’intonation sont présents dans trois des quatre
méthodes (BLV1, VO1, NTX1), comme sur le rythme (BLV1, NTX1, TOI1)
et sur le partage des mots en syllabes et la différence entre syllabe accentuée
et syllabe inaccentuée (BLV1, NTX1, TOI1) tandis que seules deux méthodes
donnent une importance significative à l’enchaînement consonantique (NTX1,
TOI1). C’est justement pour cette raison que nous avons distingué les exercices
qui portent sur l’enchaînement consonantique étant donné qu’ils sont considérés
comme prioritaires dans certaines méthodes de FLE du niveau débutant (NTX1,
TOI1) alors qu’ils sont tout à fait ignorés dans certaines autres méthodes (BLV1,
VO1). Enfin, bien que le type d’exercices sur les aspects morphophonologiques
soit présent dans toutes les méthodes dans une plus ou moins grande mesure,
nous ne pouvons pas non plus parler de concordance absolue vu que sous l’égide
d’exercices de phonétique, certains contenus se trouvent dans au plus trois des
quatre méthodes comme par exemple celui de la différenciation du genre et du 553
nombre dans les noms et les adjectifs (BLV1, VO1, NTX1).
Notre recherche confirme en grande mesure notre hypothèse de départ sur
l’inégalité du contenu des exercices de phonétique dans les méthodes choisies ré-
digées selon les principes du CECRL et destinées au premier niveau de l’appren-
tissage du FLE. Comme les recommandations générales du CECRL qui portent
notamment sur la compétence phonologique sont souvent sujettes à différentes
interprétations, les auteurs des méthodes de FLE (dans ce cas du niveau A1) qui
suivent les mêmes principes généraux (perspective actionnelle), déterminent de
manière différente le rôle des exercices de phonétique, et définissent donc aus-
si différemment leurs contenus prioritaires. Bien qu’on aspire à atteindre une
compétence communicative et avant tout une interaction orale, le résultat d’une
telle approche est, paradoxalement, qu’un élément important de la compétence
linguistique est négligé : c’est celui de l’aspect phonétique du discours ainsi
que de l’importance notable des exercices de phonétique dans l’enseignement/
apprentissage du FLE qui a pour but la compréhension et l’expression orales les
plus efficaces possible.
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Preuzeto 13. novembra 2018. g. sa sajta: http://www.mpn.gov.rs/udzbenici/.
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LES EXERCICES DE PHONÉTIQUE DANS LES MÉTHODES CONTEMPORAINES DE ...
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Corpus : méthodes de FLE et guides pédagogiques
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25 septembre 2018 à: https://www.emdl.fr/produit/version-origina-
le-1-guide-pedagogique/.
Rezime
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koje se temelje na opštim preporukama iznetim u Zajedničkom evropskom referentnom
okviru za žive jezike (ZEROJ, 2001). Zanimalo nas kako je u njima predstavljen fono-
loški sistem francuskog jezika, posebno nestabilni vokalski sistem (poznato je da maksi-
malni vokalski sistem sadrži 16 vokala, a minimalni svega 10). Analizirali smo i koji je
najzastupljeniji tip fonetskih vežbi (onaj koji se odnosi na segmentnu ili suprasegmentnu
strukturu govora, morfofonološke aspekte ili grafofonološku relaciju), kao i sadržaj fo-
netskih vežbi. Budući da sažeta forma deskriptora za evaluaciju fonološke kompetenci-
je u ZEROJ-u (od nivoa A1 do nivoa C2) ostavlja mogućnost različitih interpretacija,
očekivali smo da će sadržaj fonetskih vežbi, kao i njihov raspored, u analizirane četiri
metode biti heterogen. Naše istraživanje u značajnoj meri potvrđuje našu početnu hi-
potezu o neujednačenom sadržaju fonetskih vežbi u odabranim metodama izrađenim
prema principima ZEROJ-a namenjenim početnom nivou učenja francuskog kao stranog
jezika. Značajne razlike između analiziranih metoda dolaze naročito do izražaja u razli-
čitom načinu prikazivanja fonološkog sistema francuskog jezika (gde broj fonema varira
od 30 do 38), kao i prilikom analize konkretnog sadržaja fonetskih vežbi u okviru svake
metode posebno.
Ključne reči: fonetske vežbe, fonološki sistem francuskog jezika, francuski kao strani
jezik, akcioni pristup.
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CIP - Каталогизација у публикацији
Библиотеке Матице српске, Нови Сад
811.1(082)
821.09(082)
008(082)
Where Our Languages and Cultures Meet and Mix [Elektronski izvor] : A
View from Serbia : Selected Papers from the Research Project Languages
and Cultures in Time and Space (2011-2019) : Electronic Edition / editors
Snežana Gudurić and Tvrtko Prćić. - Novi Sad : Faculty of Philosophy, 2021
Način pristupa (URL): http://digitalna.ff.uns.ac.rs/
sadrzaj/2021/978-86-6065-640-9. - Opis zasnovan na stanju na dan
12.3.2021. - Bibliografija.
ISBN 978-86-6065-640-9
COBISS.SR-ID 33991177
This rich volume reflects the widely acknowledged multilingual and multicultural
nature of Vojvodina, in the wider context of Serbia and the neighbouring
countries. It explores the linguistic, literary and cultural links among the nations
and national minorities inhabiting the region, while also taking into account the
influence of the major European languages. As such, it should be of considerable
interest to advanced students and researchers in the fields covered, but also to
anyone, in Serbia or elsewhere, who wishes to know more about the multifaceted
nature of the region studied and the intricate network of relationships obtaining
among its linguistic and cultural components.
This volume, in addition to the highly scientific standard, certifies the value and
the theoretical and practical usefulness of the research carried out by a large and
valuable group of researchers along with a professional editorial team that for
nine years now have managed to publish the results of their thorough research on
synchronic and diachronic linguistic, literary and cultural aspects and interferences
from the perspective of the Serbian language. We also emphasize the highly
cultivated style, the highly scientific quality of all the papers, their originality, their
extensive documentation support and modern analysis methodology.
This valuable volume reflects extremely well the editorial idea of a grand
finale to some highly fruitful research, in which culture demonstrates itself as
multiculturalism, time is defined through synchronic and diachronic research, and
space is determined through the idea of contact, interaction and interrelations,
bringing Vojvodina, and therefore Serbia, into linguistic and cultural focus. The
researchers in this volume exhibit and maintain high academic standards in
the dominant fields of modern linguistic and literary investigation, making a
significant contribution with their originality of elaboration and perceptiveness
of the phenomena they explore, and demonstrating a thorough theoretical and
methodological approach.
As a matter of fact, this strikingly variegated and colorful book is far denser
and more consistent than one would expect at first sight: its thread reads as a
hologram, from top (cognition, language faculty) to bottom (space and time),
with language use and usage (among which, language teaching) at mid-level. It
introduces itself as an anthology from a decennial project, but its true nature and
value reflect what anyone should expect from a reference book in our complex
field of research: a companion reader to the most up-to-date and innovative form
of general and applied linguistics.