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12 Janvier 2006, IAE de Tours
Eric-Alain ZOUKOUA
Laboratoire Orléanais de Gestion (LOG)
Institut d’Administration des Entreprises (IAE)
Université d’Orléans
BP 6739-45067 Orléans Cedex 2
eric-alain.zoukoua@univ-orleans.fr
Résumé
L’ensemble des études et des réflexions sur la gouvernance est dominé par l’approche
disciplinaire de la gouvernance. Cette approche est constituée des théories actionnariale et
partenariale de la gouvernance, pour lesquelles la création et la répartition de valeur passent
par la discipline du dirigeant. Parallèlement à celles-ci, on observe dans la littérature
l’émergence d’une troisième théorie appelée théorie cognitive de la gouvernance. Cette
dernière se fonde, dans son processus de création et de répartition de valeur, sur la capacité
des structures à déceler de nouveaux problèmes et à y apporter les réponses adéquates.
Malgré les divergences conceptuelles entre ces trois théories de la gouvernance, force est de
reconnaître que le dirigeant reste au centre de cette question. Ainsi, si au niveau des
entreprises classiques, nous disposons de théories assez structurées pour y étudier la question
de la gouvernance, ceci n’est semble-il pas le cas pour les associations à but non lucratif. En
effet, malgré le fort développement des travaux de recherche sur la gouvernance dans le
contexte français, ces structures ont été laissées dans l’ombre par les études et les réflexions
sur ce sujet. Or les associations, de par leur nombre, leurs actions, leur utilité, leurs ressources
tant humaines que financières, représentent des acteurs indispensables de la société
contemporaine. Leur gouvernance revêt donc un enjeu important. Ceci nous conduit à poser la
question suivante : les théories de gouvernance peuvent-elles rendre compte de la
gouvernance des associations ?
Afin d’y répondre, nous avons mené une enquête par entretiens semi-directifs auprès de
dirigeants de onze associations et dans six d’entre elles, nous avons réalisé pour le compte
d’une collectivité territoriale des missions d’audit. Nous avons ciblé les dirigeants
d’association (président, vice-président et directeurs salariés) puisqu’ils occupent une place
centrale dans les théories de la gouvernance.
Ainsi, nous avons distingué deux types de mécanismes de gouvernance dans les associations :
les mécanismes internes et les mécanismes externes mis en place par certains de ces
partenaires.
Au niveau des mécanismes mis en place en interne, on a relevé un certain nombre de
mécanismes formels dont la vocation première n’est pas disciplinaire. Ils visent plutôt à aider
le dirigeant de droit dans la mission qui lui a été confiée, à l’accompagner dans la réflexion
sur le projet. De tels mécanismes se situent alors dans une approche cognitive.
Journée de Recherche « Quel management pour les associations ? »
12 Janvier 2006, IAE de Tours
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Journée de Recherche « Quel management pour les associations ? »
12 Janvier 2006, IAE de Tours
Le débat sur la gouvernance des entreprises a fait l’objet d’un intérêt renouvelé après les
nombreux scandales financiers qui ont frappé les grandes entreprises cotées, et généré une
crise de confiance ayant conduit à un profond questionnement sur les pouvoirs et autres
avantages dévolus aux dirigeants de ces entreprises.
Stimulés probablement par ces faits, la plupart des auteurs ayant apporté leur contribution à la
réflexion sur ce sujet, s’accordent sur le fait que la problématique majeure soulevée par la
gouvernance des entreprises est celle de la mise en place de mécanismes permettant
d’encadrer les pouvoirs des dirigeants, afin d’éviter la spoliation des actionnaires et /ou de
l’ensemble des apporteurs de ressources. Cette perspective est adoptée notamment par
Charreaux (2004) lorsqu’il écrit que : « la question de la gouvernance des entreprises s’est
inscrite dès l’origine dans la perspective de régulation du comportement des dirigeants et dans
la définition des règles du jeu managérial ». Pour lui, l’objet de la gouvernance des entreprises
n’est pas d’étudier la façon dont les dirigeants gouvernent, ce qui conduirait à confondre
gouvernance d’entreprise et management, mais plutôt la façon dont ils sont gouvernés. Dans
une paraphrase d’Edgar Morin, Pérez (2003, p.24) souligne que la gouvernance est le
« management du management ».
Cette approche essentiellement centrée sur la discipline du dirigeant, constitue le courant
dominant des études et débats sur ce sujet et également la principale source d’inspiration des
codes de « meilleures pratiques » largement diffusés. Parallèlement à cette approche pour
laquelle la création et la répartition de valeur passent par la discipline du dirigeant, on note
l’émergence dans la littérature d’une autre approche basée sur une vision différente de la
création et de la répartition de la valeur. Cette dernière qui prend le nom de théorie cognitive
de la gouvernance s’intéresse davantage aux sources de création de la valeur.
Malgré les différences conceptuelles entre ces différentes approches, le dirigeant reste
toujours au centre de la question de la gouvernance.
Ainsi, si au niveau des réflexions sur la gouvernance des entreprises on dispose de théories
assez structurées, ceci n’est semble-il pas le cas pour les associations à but non lucratif. En
effet, malgré le fort développement des travaux de recherche sur la gouvernance dans le
contexte français, ces structures ont été les grandes oubliées. Or, de par leur nombre, leurs
actions, leur utilité, leurs importantes ressources tant humaines que financières, les
associations représentent des acteurs indispensables de la société contemporaine. De ce point
de vue la question de leur gouvernance revêt un enjeu très important. D’ailleurs, les
praticiens1 se sont emparés de cette question et semblent privilégier principalement une
approche disciplinaire. Tout ceci nous conduit à poser la question suivante : les théories de la
gouvernance peuvent-elles rendre compte de la gouvernance des associations?
Nous tenterons de répondre à cette interrogation à travers une étude empirique dont l’objet
sera de déterminer le comportement des associations au regard des différentes théories de la
gouvernance.
1
On observe un nombre sans cesse croissant des groupes de travail sur la question de la gouvernance associative
(Académie des Sciences et Techniques Comptables et Financières, Association Française des Administrateurs, Caisse
d’Epargne, Société Générale…)
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A partir d’une revue de la littérature, nous présenterons de manière synthétique les différentes
théories de gouvernance d’entreprise tout en insistant sur les particularités de chacune d’elle.
Puis, à travers l’étude du secteur associatif, nous mettrons en évidences les spécificités des
associations et in fine les raisons pour lesquelles ces structures représentent un champ
pertinent pour l’étude de la gouvernance. Pour finir, nous présenterons les deux modes
d’investigation utilisés pour mener notre étude.
1.1. LES THEORIES DE LA GOUVERNANCE : D’UNE APPROCHE CENTREE SUR L’ACTIONNAIRE A UNE APPROCHE
FONDEE SUR LA CONNAISSANCE
L’objectif de cette partie n’est pas de revisiter les différentes théories de gouvernance des
entreprises qui au demeurant ont été largement étudiées. Nous souhaitons à travers une
présentation synthétique en tirer les éléments substantiels pouvant éclairer notre réflexion.
Pour Charreaux (2004), l’ensemble des théories dominant les études et réflexions sur la
gouvernance des entreprises s’inscrit dans la perspective de l’efficience. De ce fait, les
mécanismes qu’induit cette question doivent contribuer à améliorer l’efficience de l’entreprise
à travers la création et la répartition du maximum de valeur. On distingue ainsi, au niveau des
théories de la gouvernance, le courant disciplinaire du courant cognitif. Le courant
disciplinaire de la gouvernance repose sur deux approches théoriques: la théorie actionnariale
et la théorie partenariale de la gouvernance.
Constituant l’approche financière de la gouvernance, la théorie actionnariale est axée sur les
conflits d’intérêts entre les actionnaires d’un côté et les dirigeants de l’autre. D’un point de
vue conceptuel, la théorie actionnariale de la gouvernance repose sur la branche normative de
la théorie de l’agence – le courant dit « principal-agent » ou « actionnaires/dirigeants » qui
s’adosse sur les postulats du modèle du comportement humain présentés par Jensen et
Meckling (1994) dans « The nature of man » à travers le modèle REMM (Resourceful,
Evaluative, Maximizing, Model). Ainsi, l’objectif du dispositif de gouvernance est de mettre
en place un certain nombre de mécanismes permettant de discipliner le dirigeant et de réduire
son espace discrétionnaire afin de sécuriser l’investissement financier des actionnaires. La
création du maximum de valeur passe exclusivement par la discipline du dirigeant.
Cette théorie inspirée de la firme managériale anglo-saxonne présente de nombreuses limites.
Pour Charreaux (2004) : « elle ne permet pas d’expliquer le fonctionnement des systèmes non
anglo-saxons », notamment les économies des pays non anglo-saxons où l’Etat et les banques
ont un rôle important dans le financement des entreprises. De plus à son avis, le réalisme de
cette théorie est remis en question par le rôle de plus en plus marginal joué par les
actionnaires dans le financement des entreprises. Notons par ailleurs que le lien peu probable,
qualifié d’ambigu par Charreaux (2004), entre les mécanismes disciplinaires et la création de
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Cette théorie rejette l’hypothèse de la rationalité calculatoire au profit d’une rationalité dite
procédurale. La rationalité ne s’apprécie plus en fonction des décisions mais des processus qui
les régissent. Dans cette approche théorique de la gouvernance, la création de valeur dépend
en priorité de l’identité et des compétences qui sont conçues comme un tout cohérent (Teece
et al, cité par Charreaux, 2002). De même, le schéma de création et d’appropriation de la
valeur qui la sous-tend, diffère de celui sous-jacent aux théories disciplinaires. Dans cette
approche, l’organisation est perçue comme un répertoire de connaissances capable de
percevoir les nouvelles opportunités, créatrices de valeur de façon durable. La valeur naît de
l’émergence de l’ensemble des opportunités. De plus, une importance particulière est
accordée à la dimension productive tant du point de vue de l’innovation que de la
coordination.
Dans une optique cognitive, Charreaux (2002) définit la gouvernance des entreprises comme
l’ensemble des mécanismes permettant d’avoir le potentiel de création de valeur par
l’apprentissage et l’innovation.
Chacune de ces théories indique des modes différents de création de valeur. Si les deux
premières théories ont une vision plus statique de la création de valeur, l’approche cognitive
en donne une vision dynamique. Ces trois théories donnent une conception différente de la
gouvernance et in fine des mécanismes à mettre en place.
Ainsi, nous tenterons de voir laquelle rend mieux compte des réalités associatives.
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D’après une étude de l’INSEE réalisée en 2002, on dénombre aujourd’hui plus de 12 millions
de bénévoles militant dans les associations. Ces personnes à travers le don de leur temps, de
leur énergie, contribuent à faire vivre ces structures. Leur action désintéressée constitue le
fondement de la vie associative et garantit le caractère non lucratif de ces structures. En
France, la grande majorité du tissu associatif est constituée de structures composées
uniquement de bénévoles. Ces structures sont en général de petite taille et les activités ou
actions qu’elles entreprennent s’adressent à leurs adhérents. Par contre de nombreuses
associations ayant recours à des salariés côtoient ces structures « bénévoles ». Ce sont les
structures professionnalisées.
La professionnalisation des associations tire son origine de la fin de la seconde guerre
mondiale. L’innovation, dont certaines associations furent porteuses notamment dans le
secteur social, leur valut la reconnaissance des pouvoirs publics. Pour permettre leur
fonctionnement, elles ont reçu des subventions afin de faciliter de fortes créations d’emplois.
La professionnalisation des associations s’est également accentuée avec la présence de
certaines associations dans des secteurs où la bonne volonté et l’action militante des
bénévoles à elles seules sont insuffisantes (secteur sanitaire et social, insertion…). Ces
dernières sont donc contraintes de recourir à des professionnels.
On recense aujourd’hui au niveau national 16% d’associations dites professionnalisées au sein
desquelles travaillent 1,6 million de salariés.
La professionnalisation du secteur associatif a conduit au recrutement de dirigeants salariés en
charge du management au quotidien de la structure. De tels recrutements ont été également
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Cette loi a été érigée par le conseil constitutionnel, le 16 juillet 1971 au rang de principe fondamental reconnu
par les lois de la république de valeur constitutionnelle.
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encouragés par la technicité accrue dont doivent faire preuve les dirigeants de ces structures:
connaissance des circuits de financement, diversification des documents à fournir aux
différents financeurs, et à l’ensemble des parties prenantes auxquelles la structure doit rendre
des comptes, élaboration des différents documents afin de solliciter des financements,
préparation des stratégies ...
Ce glissement des structures bénévoles vers des structures professionnelles a conduit dans la
plupart des cas les bénévoles (porteurs du projet associatif) à des fonctions de dirigeants de
droit. Avec toutes ces spécificités, le secteur associatif constitue bien un champ pertinent pour
l’étude de la gouvernance.
Les associations sont des organisations de droit privé au même titre que les entreprises
classiques. Mais, contrairement à ces dernières, elles ont un but non lucratif, c'est-à-dire que
les porteurs du projet associatif ne doivent pas voir leur patrimoine croître du fait de leurs
fonctions dans ces structures. Toute distribution d’excédents est légalement interdite. Ceux-ci
sont censés être réinvestis dans leur projet. Ce principe de non distribution des excédents fait
dire à Glaeser (2002) et Hansmann (1996) que les associations sont des organisations sans
véritables propriétaires. Cette absence de propriétaires, donc de droit de propriété au sens
généralement admis, conduit un certain nombre d’auteurs à soutenir que la question de la
gouvernance ne se pose pas dans les organisations de type associatif.
Une telle vision des choses n’est pas partagée par des auteurs tels que Fama & Jensen
(1983) pour qui l’absence d’un marché actif de propriétaires dans les organisations à but non
lucratif, y compris les associations, accentue au contraire la question de la gouvernance la
rendant plus importante qu’au sein des entreprises classiques. Oster, O’Regan & Millstein
(2000) se sont intéressées à la question de la gouvernance dans les organisations à but non
lucratif en lien contractuel avec la ville de New York. Ces dernières soulignent que
l’ensemble de la littérature académique reconnaît que la question de la gouvernance dans de
telles organisations est aussi importante que dans les entreprises marchandes. Dans le
contexte français, selon l’analyse de Pérez (2003), la question de la gouvernance se poserait
dans toutes les organisations finalisées - société commerciale, établissement public,
association à but non lucratif…-. De son côté, Charreaux (1997, p. 422) indique que le
concept de gouvernance doit être étendu à l’ensemble des organisations. Il serait désormais
approprié de parler de gouvernance des organisations, et non plus uniquement de gouvernance
des entreprises.
En plus, en raison de l’importance économique des associations, de leur utilité, de la nature de
leurs parties prenantes et de leur rôle sans cesse grandissant dans la société contemporaine, le
champ de ces organisations représente un cadre pertinent pour l’étude de la gouvernance.
Cette étude a porté sur un échantillon de onze structures associatives de taille et de nature
diverses, situées dans une même région. Nous avons opté pour l’étude de structures
professionnalisées. Contrairement aux associations composées uniquement de bénévoles, ces
dernières ont recours aux services d’un personnel salarié dans l’exercice de leurs activités.
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Elles ont un siège social bien identifié, une activité économique significative et des liens
relativement formalisés avec différents partenaires.
Nous avons également fait le choix de ne pas retenir un secteur d’activité ou un type
d’association en particulier, mais plutôt de considérer l’association comme entité juridique
régie par la loi du 1er juillet 1901. Ce choix est justifié par le fait que nous souhaitions éviter
tout risque d’enfermement dans les particularités d’un secteur et tout risque d’occulter
certains mécanismes non spécifiques à celui-ci.
Précisons que la forme juridique des associations est généralement privilégiée par l’Etat ou
les collectivités pour création d’organismes de droit privé qui remplissent à leur place
certaines missions. Certaines de ces structures exercent la mission qui leur est confiée en
situation de quasi-monopole. C’est le cas par exemple de l’ASSEDIC et l’UNEDIC au niveau
de l’assurance chômage, de l’AFPA au niveau de la formation professionnelle des adultes, de
l’ANPE et l’APEC au niveau de l’emploi et de bien d’autres structures. Ce type de structures
sera exclu de notre étude car elles s’apparentent davantage à des administrations publiques.
Seront également exclues les fondations, les associations cultuelles régies par la loi du 9
décembre 1905 et par assimilation les associations de caractère religieux.
Pour le recueil des données de notre étude, nous avons opté pour des entretiens semi-directifs
auprès des dirigeants de l’ensemble des associations de notre échantillon. Nous avons en outre
mené dans six de ces associations des missions d’audit pour le compte d’une collectivité
territoriale. Cette double méthode de recueil des données (entretiens semi-directifs et
observation participante) présente l’avantage de permettre le recoupement des informations
recueillies. Le tableau 1 reprend l’ensemble des principales caractéristiques des structures de
notre échantillon. Les lettres surlignées représentent les structures dans lesquelles nous avons
effectué les missions d’audit.
Notre enquête a été menée sous forme d’entretiens semi-directifs administrés en face-à-face
auprès des dirigeants dans l’ensemble des structures de notre échantillon.
Nous avons élaboré deux types de guides d’entretiens, le premier à l’attention des dirigeants
bénévoles ou dirigeants de droit et le second à l’attention des dirigeants salariés.
Nous avons ciblé cette population parce que les dirigeants sont au cœur de toutes les théories
de la gouvernance. De plus, lors d’entretiens informels avec certaines personnes impliquées
dans la vie associative, ces derniers nous ont vivement conseillé d’interroger plutôt les
dirigeants, car leurs réponses pourraient mieux éclairer notre réflexion.
Nous avons donc rencontré cinq présidents et un vice-président d’association, dix directeurs
ou responsables salariés et un directeur adjoint sur le site de leur structure. L’ensemble des
enquêtes a été enregistré et entièrement retranscrit.
Chaque entretien a donné lieu à l’établissement d’un tableau de synthèse reprenant les
principales thématiques abordées dans nos différents guides d’entretien. Ces thématiques
visaient à comprendre l’architecture organisationnelle de ces structures ; à définir l’étendue
des pouvoirs des dirigeants associatifs et leur rôle dans le processus de prise de décision ; à
identifier les différents mécanismes de contrôle qui s’exercent sur ces structures et
spécifiquement sur leurs dirigeants; à déterminer la nature de ceux-ci ; à identifier les acteurs
les mettant en place et pourquoi, ceci dans l’optique de déterminer à quelle théorie de la
gouvernance s’apparente les différents mécanismes identifiés.
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L’intérêt d’effectuer des missions d’audit pour le compte d’une collectivité territoriale se
justifie par le fait qu’une première étude du secteur associatif nous a permis de constater le
rôle joué par ces structures et les services de l’Etat dans le financement des associations,
particulièrement dans les structures professionnalisées.
Ces missions ont été effectuées en collaboration avec le contrôleur de gestion de cette
collectivité et avec l’appui des services instructeurs dans la phase d’évaluation des actions
financées. Ces missions visaient :
• à déterminer dans un premier temps les risques juridiques, fiscaux et financiers
qu’encourait la collectivité dans sa relation avec son satellite,
• à établir la transparence financière et comptable de l’association à travers un audit
approfondi de ces comptes et,
• à s’assurer de la conformité de l’usage des fonds mis à disposition selon les termes de
la convention signée entre les deux parties.
Cette observation participante nous a permis d’occuper une place privilégiée au niveau des
contrôles effectués dans ces associations, de bénéficier également d’un certain nombre de
contacts, et surtout d’accéder à un certain nombre d’informations tant formelles
qu’informelles qu’aucun autre mode d’accès au réel ne pourrait nous fournir.
Chacune de ces missions a fait l’objet d’un compte-rendu en présence des élus de la
collectivité en charge du dossier de l’association et des dirigeants de ces structures.
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Si la firme managériale et les théories qui la sous-tendent sont parvenues à définir le rôle du
dirigeant d’entreprise, dans les associations, aucune norme d’application générale dont la loi
de 1901 ne définit ce que doit être le rôle du dirigeant. D’ailleurs, cette notion de dirigeant
reste ambiguë3 d’autant plus que la conception juridique du dirigeant d’association diffère de
la conception managériale.
3
Rapport du député Bernard DEROSIER, « Quel avenir pour la fonction de dirigeant d’association », remis premier ministre
en octobre 2000
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D’un point de vue juridique, ni les dirigeants salariés, ni les administrateurs non membres du
bureau ne sont reconnus comme dirigeant de l’association. Si cela peut être vrai dans le cas
des structures bénévoles, il n’en est pas de même dans les associations professionnalisées.
Dans ces structures, les dirigeants salariés ont la charge d’assurer le management quotidien et
l’exécution de l’ensemble des décisions prises en conseil d’administration. Nous avons pu
constater à travers nos différentes investigations et particulièrement les missions d’audit, que
les dirigeants salariés exercent des tâches qui exigent une grande implication, un certain esprit
d’initiative, des connaissances et des compétences spécifiques - tant sur le plan technique,
c'est-à-dire dans la mise en œuvre de l’action que sur celui des techniques de management -.
Or, les dirigeants de droit ne disposent toujours pas de tels savoir-faire ni de temps leur
permettant d’exercer la gestion au quotidien de la structure. Ainsi, ces derniers tracent les
grandes lignes du projet et « supervisent » le dirigeant salarié dans la mise en œuvre. De
même, plus la taille de l’association est importante, plus la mission du dirigeant salarié est
complexe et ses pouvoirs plus importants.
Concernant les administrateurs non membres du bureau, bien qu’ils ne posent en réalité aucun
acte de gestion, ces derniers contribuent à orienter la politique et le projet de la structure à
travers leur participation au conseil d’administration. Les travaux du National Center for
Nonprofit Boards (NCNB) repris par Zilkha (1997) relève dix responsabilités essentielles du
conseil d’administration d’une organisation sans but lucratif. Celles-ci peuvent être
appliquées aux conseils d’administration des associations professionnalisées. Ces
responsabilités consistent à :
1. définir la mission de l’organisation ;
2. choisir le directeur général, l’épauler et évaluer périodiquement son action
3. approuver et suivre les programmes et services fournis ;
4. trouver les financements ;
5. s’assurer d’une gestion réglementaire et efficace des ressources et de l’utilisation des
fonds ;
6. entreprendre une réflexion stratégique sur l’avenir de l’organisation ;
7. choisir avec soin les nouveaux membres du conseil d’administration et les orienter ;
8. préciser les relations entre le conseil et les professionnels de l’organisation ;
9. promouvoir l’image de l’organisation ;
10. s’organiser pour bien fonctionner.
Malgré toutes les attributions du conseil d’administration et du rôle joué par ses membres
dans le processus de prise de décision, nous pensons que les administrateurs non membres du
bureau ne peuvent pas être retenus comme dirigeant des ces organisations. Ces derniers ont
certes une influence notable dans la prise de décision mais ne disposent d’aucun pouvoir de
signature et ne peuvent par conséquent pas engager l’association.
Néanmoins, réduire la notion de dirigeant associatif à sa seule acception juridique, ne
relaterait pas la réalité de ces organisations. Ainsi, dans notre analyse, la notion de dirigeant
sera également aux dirigeants salariés.
Les associations sont amenées dans le cadre de leurs activités à être en relation avec des
partenaires multiples. Ces derniers ont un impact plus ou moins important sur les missions, la
vie et le projet de ces structures.
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La notion de partie prenante a été formalisée par Freeman (1984) à travers la théorie des
parties prenantes. Ce dernier, dans le cadre d’une vision systémique des rapports que
l’entreprise entretient avec son environnement, définit les parties prenantes comme tout
groupe ou individu qui peut affecter ou qui peut être affecté par la réalisation des objectifs de
l’organisation. Pour Donaldson et Preston (1995), les parties prenantes sont des personnes ou
des groupes ayant des intérêts légitimes dans des aspects procéduraux et substantifs de
l’activité de l’entreprise. Selon eux, les parties prenantes sont identifiées à travers leurs
intérêts dans l’entreprise. Ces intérêts ont une valeur intrinsèque. Ainsi, à travers le modèle
suivant (schéma 1), ces derniers mettent en évidence les principales parties prenantes de
l’entreprise.
Investors Political
Governments
Groups
Suppliers Customers
FIRM
Trade
Communities
Associations Employees
D’après Donaldson et Preston (1995), le concept de parties prenantes a été appliqué à d’autres
cadres (les services publics, les programmes sociaux…). Mais il recouvrait une réalité diverse
car les acteurs n’étaient pas forcément similaires à ceux de leur modèle.
Afin d’identifier les principales parties prenantes des associations, nous avons utilisé le terme
voisin de partenaires qui présente l’avantage d’être compris par tous nos interlocuteurs.
Comme partenaires, les premiers cités en général étaient les principaux apporteurs de
ressources financières (Etat et collectivités territoriales).
Ainsi compte tenu de leur expertise ou de leur ancrage sur le terrain, les pouvoirs publics
recourent aux associations afin de mener un certain nombre d’actions ou de projets. Dans
l’objectif de mettre en évidence l’importance de ces partenaires dans chaque structure, nous
avons présenté dans le tableau 2 leur contribution aux ressources financières de celles-ci. Ces
chiffres, dans les structures auditées, ont été extraits des comptes de résultats contrairement à
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ceux des autres structures qui nous ont été fournis par nos interlocuteurs. Ce tableau indique
que l’Etat et les collectivités constituent les principaux pourvoyeurs de fonds de ces
organisations et à ce titre joue un rôle vital pour ces structures. Ce rôle est d’autant plus
important que la continuité d’exploitation de ces structures serait compromise si ces
financeurs institutionnels se retiraient. L’intervention de ces parties prenantes est amplifiée
dans notre échantillon par le fait qu’aucune de ces structures ne recourent à la générosité du
public. De plus, certaines d’entre elles ne disposent d’aucune recette provenant de leurs
activités, ces dernières ne pouvant pas être commercialisées. Dans le cas des associations
ayant une activité marchande, malgré les recettes de leurs activités, celles-ci sont
généralement dépendantes des ressources de l’Etat et des collectivités. L’action de l’Etat et
des collectivités ne se limite pas uniquement à l’octroi de ressources financières, elle prend
également la forme de mise à disposition : de ressources humaines (cadres dirigeants,
personnels…) et /ou de ressources matérielles (local, divers matériels…). Ainsi les relations
entre l’association et ses principaux financeurs se situent dans un cadre binaire qui rappelle
les relations liant les actionnaires majoritaires aux entreprises.
Aux côtés des principaux financeurs, on note la présence d’autres financeurs tels que les
banques, les donateurs... La contribution directe des donateurs dans notre échantillon est
négligeable. Elle se fait d’une manière indirecte à travers la subvention versée à une structure
par une association nationale faisant, elle, appel à la générosité du public. Cette dernière est
d’ailleurs le principal financeur de cette association. Les cotisations des bénévoles dans le
financement des associations sont marginales. Dans certaines structures auditées, ceux-ci ne
versaient aucune cotisation. Ce qui juridiquement est un défaut d’association.
Tableau 2 : Les parties prenantes principales dans les associations
Associations Parties Prenantes principales Poids des Parties Prenantes dans les ressources de la
structure
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Apprenants (usagers)
Collectivités 50 % services de l’Etat
Organisme d’agrément 18% collectivités
G La banque 32 % Autres y compris recettes des acticités
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Les autres parties prenantes malgré le fait qu’elles interviennent peu ou pas dans le
financement des associations jouent un rôle somme tout important dans la vie de ces
structures. Leur identification et leur rôle nous permettra de proposer à partir du modèle de
Donaldson et Preston (1995) un modèle des parties prenantes de l’association.
2.2.2. Construction d’un modèle de parties prenantes des associations : le rôle non
négligeable des autres partenaires
Les services de
Les
l’Etat
banques Les
Les collectivités
bénévoles, les
et les élus adhérents et
Bénéficiaires,
L’environnement Utilisateurs et
légal et Autres…
institutionnel
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Les principaux apporteurs de ressources financières ont été représentés en gris foncé, les
minoritaires en gris clair. Pour les financeurs, la taille des cercles est proportionnelle à leur
poids dans le financement des associations. En général, le sens des flèches indique qu’entre
chaque partie prenante et l’association il existe un lien d’interdépendance qui se déroule dans
le cadre de réseau formel ou informel. La multiplicité des parties prenantes et les différents
réseaux induits, ne nous permet donc pas d’envisager la gouvernance des associations
uniquement sous l’angle d’une approche binaire du type financeurs/ dirigeants associatifs tel
que celui proposé par la théorie actionnariale de la gouvernance d’autant plus que les intérêts
de ces financeurs ne peuvent pas être appréhendés comme ceux des actionnaires. Ceci nous
invite à dépasser cette conception binaire pour aller vers une approche tenant compte des
réseaux nés des liens entre l’association et ses parties prenantes.
Par ailleurs, afin d’être sûr d’être compris par nos interlocuteurs, nous avons fait le choix
d’aborder la question de la gouvernance des associations sous l’angle de l’approche
dominante c'est-à-dire de déterminer les différents mécanismes permettant de contrôler
l’association et particulièrement d’influencer le comportement de ses dirigeants en réduisant
leur espace discrétionnaire. Le but recherché est de faire ressortir à travers le discours de nos
interlocuteurs l’ensemble des mécanismes mis en place dans leurs organisations, de mettre en
évidence l’objectif principal assigné à ceux-ci, de vérifier à travers leurs propos si les
différentes théories de la gouvernance rendent compte de la gouvernance des associations.
Les spécificités des associations notamment le risque de gestion de fait conduisent à
distinguer deux types de mécanismes : les mécanismes internes et les mécanismes externes.
On appellera mécanismes internes l’ensemble des dispositifs spécifiques à l’association. Ils
peuvent volontairement être mis en place ou être spontanés. De tels mécanismes présentent
dans les associations un caractère formel et informel.
Seront considérés comme mécanismes externes, tous les mécanismes non spécifiques à
l’association et mis en place par ses parties prenantes externes. Ceux-ci sont généralement
intentionnels mais certains peuvent également avoir un caractère spontané.
La typologie retenue pour la classification des différents mécanismes de gouvernance
observée dans les associations rejoint dans le fond celle de Charreaux (1997) fondée sur les
critères intentionnalité/spontanéité et spécificité/non-spécificité.
Les mécanismes dits internes correspondent à ses mécanismes spécifiques et les mécanismes
que nous avons considérés comme étant externes correspondent, à ses mécanismes non
spécifiques. Quant aux critères d’intentionnalité/spontanéité des mécanismes, ils restent
identiques à ceux retenus par Charreaux (1997).
Concernant les mécanismes de gouvernance internes, une distinction mérite d’être effectuée
entre les mécanismes formels et les mécanismes informels.
principalement constitués par les textes et les différentes instances de l’association. D’autres,
à l’inverse sont mis volontairement en place, ce sont les mécanismes intentionnels.
Ils sont constitués par les statuts, le règlement intérieur et la charte (si elle existe). Ces
mécanismes diffèrent de ceux retenus par Charreaux (1997) dans sa typologie.
Ils constituent, pour l’ensemble des personnes rencontrées, les premiers mécanismes de
gouvernance. Ces textes sont spécifiques à chaque association et contiennent l’ensemble des
règles guidant la vie de la structure et l’action de ses dirigeants.
• les statuts : ils régissent la vie associative en fixant les règles internes et les obligations de
chaque membre. Ils constituent les textes de base sur lesquels se fonde le fonctionnement
de toute association. Pour le président de l’association K : « les statuts peuvent servir de
premier verrou pouvant empêcher de nombreux écarts et permettre d’éviter toutes dérives
futures. Mais pour cela, il faut que toutes les personnes signataires de l’acte statutaire
jouent pleinement le jeu de la transparence, et ne privilégient que l’intérêt de la structure
et de son projet ».
• les règlements intérieurs : ils fixent les règles de conduite et de collaboration de chacun
des membres ou des salariés. Toutes les associations ne disposent pas d’un règlement
intérieur, c’est le cas par exemple des structures A et J dans notre échantillon. Mais, dans
le cas de la structure A, ce règlement est en projet et devra, selon son président, être voté
lors de la prochaine assemblée générale.
• la charte : elle rappelle les idées auxquelles adhère la structure associative. Sa présence
n’est également pas généralisée. Dans notre échantillon seules six structures (B, C, D, E,
F et G) disposent d’une charte.
Ces textes, comme nous le constatons, sont des mécanismes propres aux associations et
régissent ainsi leurs règles de fonctionnement tout en tenant compte des principes et valeurs
auxquels adhèrent ces structures.
En eux-mêmes, ils ne représentent pas des mécanismes tels que l’envisage l’approche
dominante. Pour preuve, bien que de tels dispositifs existent dans les entreprises classiques,
ils n’ont pas été retenus dans la littérature dominante comme mécanismes de gouvernance.
Nos interlocuteurs, eux, les ont cités. Pour eux, l’objectif premier de tels mécanismes n’est
pas le contrôle des dirigeants, mais plutôt un cadre permettant de déterminer les obligations et
de définir clairement le rôle de chacun des membres de l’organisation.
Elles sont constituées par : l’organe opérationnel (le bureau), l’organe décisionnel (le conseil
d’administration), l’organe qui entérine l’ensemble des décisions prises dans l’association
(l’assemblée générale), et des commissions thématiques qui sont des comités ad hoc aidant
le conseil d’administration dans sa réflexion sur le projet associatif.
Dans la typologie de Charreaux (1997), de tels mécanismes sont considérés comme des
mécanismes intentionnels. Or, dans les associations, ils sont spontanés. La conception qu’en
ont ainsi nos interlocuteurs diffère de celle retenue par la littérature dominante sur la
gouvernance.
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Journée de Recherche « Quel management pour les associations ? »
12 Janvier 2006, IAE de Tours
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Journée de Recherche « Quel management pour les associations ? »
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d’un tel mécanisme n’est pas généralisée, nous l’avons uniquement observée dans deux
structures de taille importante.
Dans les associations, les mécanismes ci-dessus cités n’ont pas vocation première à
discipliner les dirigeants mais plutôt à l’aider et à l’accompagner dans l’exécution de sa
mission. Pour le président de l’association K, « l’architecture des associations est conçue de
telle sorte que si tout le monde joue le jeu, on a besoin de contrôler personne car tout est mis
en œuvre afin de ne pas laisser les dirigeants aux affaires décider seul ». Ainsi, pour
lui, « l’objectif de telles instances est de fournir aux dirigeants qui ont la tête dans le guidon
des outils et des pistes de réflexions leur permettant de mener à bien la mission qui leur a été
confiée ».
Ces mécanismes mis en place intentionnellement ont pour objectif d’encadrer l’action de
l’ensemble des dirigeants qu’ils soient salariés ou dirigeants de droit. Dans les associations
professionnalisées, les dirigeants salariés chargés de la gestion quotidienne de la structure
disposent d’une très grande latitude. De plus nous avons constaté que l’étendue de leurs
pouvoirs croît avec la taille de la structure. Ainsi, les seuls actes qu’ils ne sont pas autorisés à
poser sont ceux pouvant les faire tomber sous l’incidence de la gestion de fait (ester en justice,
signer une convention engageant l’association, engager d’importants montants...). Ces actes-là
reviennent naturellement aux dirigeants de droit.
Divers mécanismes sont mis en place afin de s’assurer que ces dirigeants salariés n’outrepassent
pas leurs attributions et surtout que la structure est gérée comme il se doit. La plupart des
mécanismes intentionnels ne sont pas axés principalement sur le contrôle du dirigeant salarié,
certains d’entre eux sont également étendus aux dirigeants de droit. Les différents mécanismes
identifiés sont les suivants :
Les mécanismes mis en place pour contrôler Les mécanismes mis en place pour
l’action des dirigeants de droit contrôler le dirigeant salarié
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• Rémunération ou le licenciement
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disciplinaire n’est pas totalement occultée au niveau des mécanismes internes de gouvernance
des associations.
Par ailleurs, certains mécanismes ont été identifiés comme forts importants dans la question de
la gouvernance des associations. Ce sont : la confiance, l’altruisme et l’éthique.
Charreaux (1998), souligne que la confiance joue un rôle important dans les mécanismes de
gouvernance des entreprises. Dans sa typologie de 1997, il la retient comme mécanisme
spécifique et spontané. Mais force est de constater que dans les faits, les dimensions de
confiance et d’éthique occupent une place marginale au niveau des approches dominantes. Pour
preuve, les différents « codes de bonne gouvernance » ou de « bonne conduite » fondés
principalement sur l’hypothèse de l’opportunité des acteurs sont principalement axés sur le
contrôle des dirigeants, qui sont par ailleurs considérés comme des suspects potentiels. Pour
Charreaux (1997), de nombreux gains sont associés au mécanisme de confiance (baisse des
coûts de contrôle, élargissement de l’espace discrétionnaire des dirigeants liés à un contrôle
moins stricte, baisse des coûts d’agence et des coûts d’enracinement). Mais il semble que dans
les faits, les gains ci-dessus indiqués constituent les principaux inconvénients de ce mécanisme.
En plus, quand les notions d’éthique, de confiance ou même d’altruisme sont utilisées dans le
cadre disciplinaire, elles ne servent que de mécanismes de dédouanement, et visent
généralement à rassurer le marché ou les différentes parties prenantes. Or dans les associations,
la confiance, l’altruisme et l’éthique sont des concepts importants et fondamentaux de la vie de
ces structures. Ils constituent à ce titre des mécanismes de gouvernances importants aux yeux de
nos interlocuteurs. En cas de carence de ceux-ci, il est impossible selon eux de parler de vie
associative.
Ces notions régissent l’ensemble des actes dans ces structures et guident le choix des personnes
auxquelles l’on décide de confier la tête de la structure associative. C’est d’ailleurs ce qui
conduit à privilégier la voie de la cooptation dans le choix des dirigeants de droit. Dans les
associations, ces notions « permettent d’éviter de mettre en place bon nombre de règles qui
peuvent s’avérer inutiles, contraignantes et contraires à la flexibilité qu’offre le cadre
associatif », la présidente de l’association B.
Ainsi, il ressort des propos de nos interlocuteurs, que tenir compte de tels mécanismes
informels permet aux instances telles que le conseil d’administration de ne pas se consacrer
principalement à la surveillance des dirigeants comme l’indique les théories dominantes, mais
d’aider ces derniers dans la réalisation du projet associatif. Ceci à travers la proposition de
solutions innovantes permettant de donner de meilleures réponses aux problématiques de
l’association.
Les concepts de confiance, ainsi que d’altruisme et même d’éthique évoqué par les dirigeants
associatifs comme mécanismes spontanés et informels de gouvernance n’est pas sans nous
rappeler les travaux de Fukuyama (1995). Il associe la notion de confiance en particulier, à la
capacité de coopérer de façon spontanée, sur la base de valeurs partagées, informelles, plutôt
que sous l’empire de règles édictées. Ainsi Fukuyama appelle « sociabilité spontanée » la
portion du capital humain relative à la capacité des individus de s’associer les uns avec les
autres, laquelle capacité dépend des normes et valeurs partagées par les communautés mais
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Nous nous intéressons dans cette partie aux différents mécanismes de gouvernance mis en
place par les différents partenaires de l’association. Ces derniers, en fonction de la nature des
liens qu’ils entretiennent avec celle-ci et des enjeux sous-jacents à ceux-ci, mettent en place
des mécanismes de gouvernance dont la forme diffère, mais qui reste principalement dans une
optique disciplinaire. Ainsi nous avons fait une distinction entre les mécanismes mis en place
par les principaux financeurs et ceux mis en place par les autres partenaires de l’association.
meilleur usage des ressources mises à disposition, les financeurs publics mettent en place un
certain nombre de mécanismes visant à contrôler les structures associatives et à travers elles,
l’action de leurs dirigeants. Pour Oster (1995), de tels mécanismes de contrôle doivent être
efficaces car l’Etat et les collectivités courent le risque de financer des organisations qui ne
paient pas d’impôt et dont le risque d’échec du programme financé serait important. Cet
auteur insiste également sur la vigilance dont doit faire preuve les financeurs en matière de
gouvernance de ces structures car à son avis, une gouvernance efficace ne servira pas
uniquement à protéger la réputation de l’association mais également l’intérêt de la collectivité
dont la mission est de s’assurer de la réalisation du programme financé. L’analyse proposée
par Oster indique clairement que cet auteur préconise la voie disciplinaire comme principale
approche de gouvernance dans le cadre du réseau financeurs publics/ associations. De nos
investigations, il ressort que cette voie est celle privilégiée par la plupart des financeurs
publics dans leur relation avec leur satellite associatif.
L’action de l’Etat et des collectivités territoriales dans le contrôle des associations tire une
part essentielle de sa légitimé de l’importance des sommes allouées. Ainsi, à l’instar des
actionnaires majoritaires dans les entreprises classiques, ces derniers constituent les
principaux détenteurs du pouvoir financier dans ces organisations. Ils mettent en place divers
mécanismes de contrôle. Ceux-ci sont indiqués dans les conventions liant le financeur à son
satellite associatif. Ces dernières sont les contrats fixant les droits et les obligations de chaque
des parties. Elles indiquent les différents types de contrôle pouvant être mis en oeuvre par les
financeurs. Et mettent à la charge des associations de fournir toute une batterie d’informations
à ces derniers. Ces informations ont pour objectif de réduire toute asymétrie d’information
entre les financeurs et son satellite.
Notons que le contenu de ces conventions n’est pas uniformisé et chaque collectivité ou
service de l’Etat exige les informations qui lui semblent les plus pertinentes pour son contrôle.
La relation entre l’association et ses financeurs publics s’apparentent à une relation de type
clients/fournisseurs.
Les mécanismes de contrôle principalement identifiés à travers la consultation des
conventions et un état des pratiques peuvent être classés en deux catégories :
• les mécanismes permettant de contrôler l’usage des fonds mis à disposition, ils sont
principalement de nature comptable et financière
• et les mécanismes permettant de contrôler les résultats et la performance de la
structure
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Mécanismes basés sur les informations de type Mécanismes permettant le contrôle des
comptable et financier résultats et de la performance
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On entend par services instructeurs, les services techniques de la collectivité ou de l’Etat qui suivent les projets
et les différentes actions entreprises par les associations. Ils en sont les principaux interlocuteurs au sein des
entités financeurs. Ces services s’occupent généralement de l’évaluation qualitative des projets.
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de mécanismes ou d’actions de contrôle du type de ceux privilégiés par les financeurs est
associée à une idée de suspicion, de malhonnêteté, et de sanctions probables vis-à-vis de la
structure contrôlée et des ses dirigeants.
L’autre particularité du contrôle des financeurs publics est l’absence de toute coordination ou
la mauvaise coordination eux. Ainsi une association peut être auditée plusieurs fois au titre
d’une action co-financée par différents financeurs. Pour les dirigeants associatifs, bien
qu’étant professionnalisée, l’activité des associations ne peut pas être appréhendée comme
celle des entreprises classiques. De tels contrôles sont inadaptés et occulte l’essentiel. Ils ne
rentrent pas dans le fond des choses car une association peut être transparente financièrement
en utilisant très bien les fonds mis à disposition sans pour autant atteindre sa finalité. De tels
mécanismes sont pour eux à long terme contre-productifs.
De plus, de tels mécanismes laissent peu de place à la notion du projet. Or d’après nos
interlocuteurs, dans le monde associatif, le plus important reste le projet, l’innovation, la
découverte de nouvelles opportunités. C’est principalement ce qui assure la pérennité de
l’association.
En plus des financeurs publics, les banques et les donateurs mettent également en place un
certain nombre de mécanismes de gouvernance contingents aux liens qu’ils entretiennent avec
ces structures.
4.1.2. Les banques et les donateurs : des mécanismes contingents à la relation avec
les associations
Les mécanismes de gouvernance mis en place par les banques sont contingents aux liens
qu’elles entretiennent avec l’association. Ainsi, quant elles interviennent en tant que mécènes,
leur attitude contraste de celle adoptée lorsqu’elles sont dans leur fonction traditionnelle de
fournisseur de ressources financières.
• Les banques en tant que mécènes : des mécanismes de gouvernance quasi-
inexistants
Le rôle joué par les partenaires financiers tels que les banques dans la subvention des
associations est assez réduit. Dans notre échantillon, seules deux associations perçoivent des
subventions des banques. Les montants alloués représentent une part marginale dans les
ressources de ces structures. Les banques leur versant ces subventions, sont celles ayant un
partenariat accru avec le secteur associatif.
Ces banques ne mettent en place aucun mécanisme spécifique de gouvernance. Les seules
obligations pour ces structures associatives sont d’avoir leur compte bancaire dans une des
enseignes de la banque leur versant la subvention. Néanmoins, les dirigeants de ces
associations veillent à fournir en fin d’exercice les comptes certifiés et approuvés par
l’assemblée générale, les rapports d’activité et invitent à l’assemblée générale les
responsables de ces banques afin de les tenir informés et maintenir avec eux d’excellentes
relations.
Lorsqu’elles interviennent dans leur fonction classique, ces dernières adoptent comme tous les
partenaires financiers des mécanismes de type disciplinaire.
• La banque dans son rôle classique : des mécanismes plutôt disciplinaires
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Les associations peuvent avoir recours aux services des banques pour le financement
d’opérations à long terme (emprunts pour l’acquisition d’immeuble) ou pour des
financements à court terme à travers des facilités de trésorerie en raison de leurs financements
décalés (financements du type crédits Dally…). Dans ces deux cas, l’association est traitée
comme tous les clients de ces institutions. Une attention particulière est portée à leur
solvabilité et à leur santé financière. Les banques exigent de nombreux documents (comptes
annuels certifiés entre autres, conventions, bilans d’activité…). Elles se préoccupent
également des relations que ces structures entretiennent avec leurs différents partenaires
financiers particulièrement l’Etat et les collectivités. Les mécanismes ainsi privilégiés sont
principalement de type disciplinaire.
• Les donateurs : une action limitée
L’action des donateurs dans la gouvernance des associations n’a pas été directement étudiée
car aucune des associations de notre échantillon ne recourait directement à l’appel à la
générosité du public. Seule la structure C a pour principal financeur une association nationale
faisant elle-même appel à la générosité du public. Cette dernière ne met en place aucun
mécanisme particulier afin d’assurer le contrôle de cette association et de ces dirigeants. Elle
se contente des comptes annuels et des rapports d’activité qui lui sont transmis ainsi que de
l’avis des personnes ayant recours aux services de cette association. Elle est souvent présente
au côté de celle-ci sur le terrain lors des manifestations. Elle pratique une gouvernance par
supervision directe.
De l’étude des mécanismes mis en place par les différents pourvoyeurs de fonds des
associations, il ressort que les financeurs publics sont ceux mettant en place les mécanismes
de gouvernance correspondant les plus à une optique disciplinaire de la gouvernance. Ces
mécanismes sont essentiellement empruntés à la sphère des entreprises marchandes. Ce
mimétisme des mécanismes propre à la sphère marchande trouve son explication dans le fait
qu’ils paraissent probablement fiables et objectifs aux différents financeurs, et sont
aujourd’hui de véritables institutions. Ainsi, le recours à de tels mécanismes leur est
généralement recommandé par leurs différentes instances de contrôle que sont les services de
contrôle de l’Etat (Cours des Comptes, Chambre Régionale des Comptes, Inspection général
des finances…).
La non coordination des financeurs et la multiplicité des contrôles qu’elle engendre, l’intérêt
des partenaires pour les mécanismes de type comptable et financier ou pour les mécanismes
basés sur des critères quantitatifs pour évaluer les actions des associations expliquent
principalement l’aversion qu’ont les dirigeants associatifs pour les mécanismes de type
disciplinaire.
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4.2.1. Les fédérations, les unions d’associations ou les autorités régulatrices : des
mécanismes appréciés
Les fédérations et unions associatives mettent en place dans le cadre de leurs relations avec
les associations un certain nombre de procédures et de méthodes de travail visant à
uniformiser les pratiques dans toutes les structures affiliées. En plus de la transparence
financière, ces structures se préoccupent de l’activité de l’association.
Les mécanismes mis en place par ces derniers sont principalement axés sur l’exercice dans les
règles de l’art de l’action de la structure. De tels mécanismes sont orientés sur la recherche de
solutions innovantes à apporter au projet associatif. Ainsi la fédération par exemple peut, à la
demande de l’association ou sur de sa propre initiative, effectuer des missions d’audits. Ces
dernières, contrairement aux audits réalisés par les partenaires financiers ne portent pas
prioritairement sur les contrôles de nature comptable et financier, mais sont plus dirigés sur le
projet de l’association et les nouvelles impulsions à donner à celui-ci.
En fin d’année, les associations adressent à ces partenaires leurs comptes annuels et leurs
rapports d’activité.
Les mécanismes mis en place par ces partenaires se situent davantage dans une optique plus
cognitive que disciplinaire de la gouvernance. Ils sont appréciés des dirigeants associatifs car
ils correspondent pour eux, mieux à la logique associative et aux préoccupations de ces
structures.
Certaines associations, pour l’exercice de leurs activités, ont besoin de l’agrément d’une
autorité régulatrice. C’est le cas notamment des associations B et G. Elles doivent pour cela
respecter un cahier des charges élaboré par ces autorités.
Ce cahier des charges prend en compte autant la transparence financière de la structure que la
qualité de services offerts aux usagers.
Les mécanismes mis en place par ces parties prenantes, paraissent moins exigeants aux
responsables associatifs que ceux mis en place par les financeurs. L’accent est mis par ces
autorités régulatrices sur l’activité. Néanmoins, elles peuvent en cas de non conformité avec le
cahier des charges retirer à l’association l’autorisation d’exercer, ce qui entraînerait l’arrêt des
financements publics, donc l’arrêt de ses activités.
Dans notre échantillon, les parties prenantes tels que les clients, les usagers ou les
fournisseurs ne mettent en place aucun mécanisme spécifique de gouvernance. Ils ne
s’intéressent qu’aux prestations qui leur sont fournies ou qu’ils fournissent. Des informations
sur la vie de la structure leur sont fournies à travers le rapport d’activité. Leur intervention
dans la question de la gouvernance de ces structures est négligeable. Cela est une particularité
des structures financées.
Divers mécanismes légaux et environnementaux sont également mis en place afin d’assurer la
gouvernance dans les associations. Ceux-ci sont constitués des différents textes de loi et se
situent dans une optique principalement disciplinaire. Ils visent entre autre principalement à
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assurer la transparence financière de la structure. Certain de ces mécanismes sont ignorés dans
les structures de petite taille.
Précisons tout de même que certaines associations nationales faisant appel à la générosité du
public, recourent à certains organismes mettant en place des mécanismes principalement
disciplinaire dont l’objectif est de restaurer la confiance des donateurs lorsque celle-ci fait
défaut. Ce sont :
• Le comité de la charte de déontologie des organisations sociales et humanitaires
Il a été créé en 1989 afin de remédier à la défaillance des codes de déontologie internes des
associations. Ce comité surveille les organisations membres en apportant une vue extérieure
sur leur fonctionnement, grâce à un comité de surveillance et des censeurs.
• La certification associative
Le recours à la certification prévue par la loi N° 94-442 du 13 juin 1994 et le décret du 30
mars 1995 est confié au libre choix des organismes et des personnes qui ont un intérêt
personnel à la transparence : associations, usagers, donateurs, entreprises, mécènes, salariés
associatifs. Son objet est de fonder la confiance ou de la restaurer quand elle fait défaut.
Aujourd’hui nombreuses sont les structures qui recourent à de tels mécanismes.
Aucune des structures de notre échantillon ne recourt à de tels mécanismes, cela s’explique
par le fait que ce sont des structures locales et de taille relativement petite qui de plus ne font
pas appel à la générosité du public.
CONCLUSION
Concernant les mécanismes de gouvernance internes, nous relevons dans les associations de
notre échantillon des mécanismes basés à la fois sur une vision cognitive et une vision
disciplinaire de la gouvernance. Tandis qu’au niveau des mécanismes mis en place par les
parties prenantes externes, les financeurs, principales parties prenantes, eux, privilégient des
mécanismes exclusivement disciplinaires. Alors que les autres parties prenantes qui peuvent
être qualifiées de minoritaires en terme d’apport en ressources mettent en place, en fonction
de la nature des liens qu’ils entretiennent avec les associations des mécanismes se situant soit
dans une logique disciplinaire ou dans une logique cognitive de la gouvernance. Il ressort
ainsi de notre étude qu’aucune des théories de gouvernance prises individuellement ne rend
parfaitement compte de la question de la gouvernance des associations. De même, compte
tenu de la spécificité de ces organisations et de leurs objectifs multiples, envisager la question
de leur gouvernance sous l’angle d’une approche unique conduirait à occulter une partie de la
réalité de ces structures. En effet, privilégier uniquement l’approche disciplinaire comme le
font les financeurs, conduirait à mal appréhender la réalité associative et à mettre en place des
mécanismes contre-productifs à long terme, pouvant dans une certaine mesure annihiler toute
capacité d’innovation, de créativité ; or ces dimensions sont essentielles dans le milieu
associatif. De même, mettre en place uniquement des mécanismes cognitifs peut paraître
difficilement acceptable aux principaux financeurs (Etat et Collectivités). D’autant plus que
ces structures sont elles-mêmes des maillons d’une chaîne de contrôle en amont de laquelle se
trouve les organismes de contrôle de l’Etat. Les mécanismes mis en œuvre par les financeurs
sont dans leurs grandes lignes indiqués par ces derniers. Ils imposent la mise en place de
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
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