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SLAM
QU'EST CE QUE LE SLAM ?
Le mot slam désigne en argot américain "la claque", "l'impact", terme emprunté à
l’expression to slam a door qui signifie littéralement « claquer une porte ». Dans le cadre
de la poésie orale et publique, il s’agit d’attraper l’auditeur par le col et de le « claquer »
avec les mots, les images, pour le secouer, l’émouvoir.
Poésie vivante issue des performances des poètes de la Beat Generation (Kerouac,
Ginsberg, Burroughs, Cassady), puis appropriée par les poètes de la rue, les rappeurs
voulant sortir du cadre du Hip-Hop, il fut initié au début des années 1980 par Mark Smith,
à Chicago, sous forme de lectures publiques, pour gagner en popularité et traverser
l’Atlantique dans le milieu des années 1990.
Le slam donne la possibilité à tous de dire de la poésie à l’occasion de soirées
organisées dans des cafés et des lieux publics. Que ce soit lu, récité ou improvisé, le slam
correspond à un moment au cours duquel on peut dire n’importe quelle forme de poésie
ou quelque chose qui a à voir de près ou de loin avec cet art. Car celui-ci n’est nullement
une forme particulière de poésie. Le slam est un moment à l’occasion duquel on va dire de
la poésie dans toutes ses formes : rimées ou pas, métrées ou pas, issues de n’importe
quel courant poétique.
Le slam offre une sorte de syncrétisme, parfois surprenant, dont l’enjeu n’est pas
l’absolu littéraire. C’est une poésie de l’instant, qui bien souvent n’a pas vocation à
dépasser le cadre de cet instant. La scène slam est un lieu de vie, de pensée, de
réactions spontanées. Un lieu de croisement aussi, d’expérimentations. Le slam rend
possible à l’occasion de la déclamation d’un poème, la reconstitution d’un tissu social
aujourd’hui mis à mal par tout ce que notre monde fabrique d’inégalité, de violence et
d’incompréhension. Le slam est un lieu d’expression poétique, d’expression, de tolérance.
POURQUOI LE SLAM ?
Il est étonnant de voir que le slam envahit peu à peu les écoles, les collèges, les
lycées, les centres sociaux, les associations, alors que la population adolescente n’a pas
accès aux soirées. Comment passe-t-on des bars aux bancs de l’école ?
Les acteurs sociaux y ont vu un formidable outil. D’abord, il permet de faire écrire et
travailler l’écriture sous toutes ses formes, ensuite il permet de faire dire et découvrir
l’expression orale, enfin il permet d’apprendre à écouter les autres. Oui, il est bien
question d’écriture car, même dans le cadre de l’oralité et même de l’improvisation,
l’écriture reste première, qu’elle soit une écriture graphiée, posée sur papier, ou non
graphiée, c’est-à-dire écrite oralement ou dans sa tête. Partant de contraintes ou de jeux
d’écriture et d’oral simples, pour aller vers des formes plus complexes, plus intimes, les
ateliers amènent les participants à prendre conscience de leur écriture, de leur voix
propre, de leur souffle intérieur. Ils pèsent les mots, les nettoient, leur donnent une charge
personnelle. L’atelier d’écriture slam, de par son origine, inscrit d’emblée l’écriture dans
une pratique éclectique et décloisonnée. En effet le slam ne se caractérise pas par un
genre unique mais par l’addition, le collage, le mélange de toutes les richesses de la
langue orale comme la mise en voix, la tonalité, le souffle, le rythme et de tous les styles
d’écriture : poésie, chanson, hip hop, forme narrative, improvisation.
Voici l'exemple d'une intervention basée sur huit séances. Leur nombre est
adaptable aux besoins:
L'animateur utilise des moyens ludiques pour stimuler la créativité et la convivialité au sein
du groupe : cadavres exquis, vers commun et/ou tournant, poème commun et/ou tournant,
création de textes à travers différentes contraintes (fins de phrases à deviner en rimes,
jeux de mots, de sonorités, de lettres, calembours...)
D'autres exercices consistent à stimuler l'écriture automatique.
Il met également à disposition des dictionnaires de langue française et de rimes.
L'objectif est d'amener les élèves, selon leur âge et leur niveau scolaire, à se familiariser
avec la langue française ou se réconcilier avec elle.
Le jeu est ici une phase intermédiaire pour réapprendre à utiliser spontanément le papier,
le crayon, voire le dictionnaire.
L'animateur utilise également des exercices qui commencent ainsi: « Dans mon
quartier.... » ou bien « Dans ma famille... » , « Dans mon collège... », « Dans ma
classe... », « Je suis... », ceci permet aux jeunes de se présenter et participe à la
cohésion du groupe.
À la fin de chaque séance, chacun pourra lire son texte devant ses camarades et donner
son avis sur ceux des autres après les avoir écoutés.
C'est ici pour l'élève, devenu auteur-orateur, l'occasion de s'exercer à la prise de parole en
public, à l'interprétation d'un travail personnel ou collectif. Cette étape permet également
d'évaluer la lisibilité, l'expressivité du texte, son rythme et son impact sur l'auditeur-
spectateur.
Il réalise ici qu'il doit assumer ses propos, qui peuvent être maladroits ou provocateurs,
mais toujours réajustables.
Le groupe se positionne en tant que public critique, à qui l'on demande son avis mais
surtout une écoute active.
Enfin, cette confrontation de textes et d'idées permet d'ouvrir le débat au sein de ce
groupe, sur des thèmes aussi variés que leur imagination le leur permet.
DEVIS
POUR DES ATELIERS D'ÉCRITURE ET D'EXPRESSION
SLAM-POÉSIE
2- Cycles :