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CHAPITRE 2:

DESCRIPTION DES SYSTEMES FERMES DE


COMPOSITION CONSTANTE
1- Energie interne d’un fluide compressible - Détente de
Joule - Gay-Lussac
1-1. Energie interne d’un gaz
Considérons un système fermé constitué d’un fluide compressible
(gaz) subissant une transformation d’un état A vers un état B au
cours de laquelle il échange du travail (W) et de chaleur (Q) avec
le milieu extérieur, le premier principe de la thermodynamique
donne :
U = UB – UA = W + Q
U est l’énergie interne du fluide compressible.

1-2. Détente de Joule - Gay-Lussac: Position du problème


Elle consiste à séparer une enceinte calorifugée en deux
compartiments (1) de volume V1 et (2) de volume V2 soit par une
paroi amovible, soit par un robinet (voir figure 1).
Le réservoir (1) est rempli de gaz à la pression Pi alors que le
réservoir (2) est initialement vide. On ouvre le robinet : la
diffusion du gaz s’effectue dans tout le volume (V1 + V2) jusqu’à
l’équilibre.

1-3. Résolution du problème


Selon les objectifs poursuivis, on pourra définir l'un ou l'autre
des deux systèmes* suivants :
– système A : le gaz contenu dans l'ensemble des deux réservoirs 1
et 2. Dans ce cas, la frontière du système est matérialisée par la
paroi intérieure des deux réservoirs.
– système B : le gaz contenu uniquement dans le réservoir 1. Dans
ce cas, une fois la vanne ouverte, la séparation entre les deux
réservoirs (ligne en pointilles sur la figure 1) est une vue de
l'esprit : elle n'est pas matérialisée**.

1
Le système étudié est constitué de la totalité du gaz contenu dans
les deux réservoirs.

Dans un premier temps, le gaz initialement contenu dans le premier


réservoir se répand dans le vide, et la pression extérieure
exercée sur sa frontière est nulle (Pext = 0). Dans un deuxième
temps, la frontière du système se confond avec les parois
intérieures des réservoirs, lesquelles sont supposées
indéformables. En conséquence, aucun travail n'est jamais échangé
avec l'extérieur (W = 0).

Comme par ailleurs, les parois peuvent être supposées


adiabatiques, il n'y a pas d'échange de chaleur non plus (Q = 0).
En ajoutant qu'il n'y a pas de variation d'énergie mécanique entre
l'état initial et l'état final, le premier principe de la
thermodynamique s'écrit :
U = Uf - Ui = 0
L'énergie interne du gaz reste constante lors d’une détente de
Joule-Gay Lussac.

1-4. Détente de Joule d’un gaz parfait


On constate expérimentalement que, si le système est constitué
d'un gaz parfait, la température finale est égale à la température
initiale, alors que la pression et le volume du gaz ont changé. On
en déduit que l'énergie interne d'un gaz parfait ne dépend que de
la température:
 U   U 
   0 (1) et    0 (2)
 V  T  P  T

* Première loi de Joule


L'énergie interne d'un gaz parfait ne dépend que de sa
température.

2- Enthalpie d'un système


On considère une transformation isobare.
Appliquons le premier principe de la thermodynamique
U = W + QP
Uf - Ui = -P(Vf - Vi) + QP avec P = Pi = Pf
Uf + Pf Vf = Ui + Pi Vi + QP
On pose H = U + PV fonction enthalpie
Hf = Hi + QP
H = QP (3)
H est une fonction d'état, sa variation est indépendante du
chemin suivi.

2
dH = dU + PdV + VdP or dU = W + Q
dH = Q + VdP
Pour un cycle Hcycle = 0

3- Détente de Joule Thomson


3-1. Position du problème
Un fluide s’écoule dans un conduit dont les parois sont
calorifugées (figure 2). Les propriétés du fluide (pression et
température) sont modifiées par la présence d’une paroi poreuse ou
d’un goulot d’étranglement qui vient entraver l’écoulement. La
pression (notée P1) en entrée est alors plus importante que la
pression P2 en sortie.

Figure 2: Détente de Joule Thomson ou de Joule-Kelvin

3-2. Résolution du problème


Afin de simplifier le raisonnement, nous allons considérer le
dispositif de gauche de la figure 2, et supposer que la pression
P1 et la température T1 sont à peu près uniforme à gauche de la
paroi poreuse d’une part, et que P2 et T2 sont également à peu
près uniformes du coté droit de la paroi poreuse d’autre part.

Le premier principe tel qu’il a été posé (dU = W + Q) n’est


valable que pour un système fermé. Il faut donc choisir ici un
système fermé. Prenons une partie du fluide ABCD à l’instant t et
suivons le : à t + dt il se trouve en A'B'C'D' (figure 3).

3
Figure 3
Appliquons le premier principe de la thermodynamique au système
défini précédemment : dU = W + Q
UA'B'C'D' - UABCD = W + Q (4)
Or l’énergie interne est une grandeur extensive (donc additive) :
UA'B'C'D' = UA'B'CD + UCC'D'D (5)
UABCD = UABB'A' + UA'B'CD: (6)
De plus Q = 0 car les parois sont adiabatiques. Reste à exprimer
W. C’est le travail des forces de pression s’exerçant sur le
gauche à gauche (pression P1) et à droite (P2) :
W = - P1dV1 - P2dV2; (7)
avec dV1 = - VABB'A' (signe négatif car le volume diminue à gauche)
et dV2 = VCC'D'D. En injectant les relations (5), (6) et (7) dans le
premier principe (4), il vient :
UCC'D'D - UABB'A' = P1VABB'A' - P2VCC'D'D
soit
UCC'D'D + P2VCC'D'D = UABB'A' + P1VABB'A'
HCC'D'D = HABB'A' : (8)
L’enthalpie de ABB'A' est la même que l’enthalpie de CC'D'D.
Or, par principe de conservation de la matière, la matière qui a
été ”perdue” à gauche (ABB'A') est égale à la matière qui a été
”gagnée” à droite (CC'D'D) :
mABB'A' = mCC'D'D.
En divisant la relation (8) par cette masse, il vient :
H CC 'D 'D H ABB' A'

m CC 'D 'D m ABB' A'
soit
h2 = h1:
L’enthalpie massique lors d’une détente de Joule-Thomson est
conservée.

3-3. Détente de Joule Thomson pour un gaz parfait


Pour un gaz parfait, l’enthalpie d'un gaz parfait reste constante.
Cette expérience permet de vérifier la deuxième loi de Joule.

4
* Deuxième loi de Joule
L’enthalpie d'un gaz parfait ne dépend que de la température.

4- Les capacités thermiques


4-1. La capacité thermique à pression constante
La capacité thermique à pression constante notée CP est l’énergie Q
à apporter sous forme thermique pour augmenter la température du
système de 1K :
 Q   H 
CP      
 T  P  T  P
car à pression constante on a Q = dH

4-2. La capacité thermique à volume constant


La capacité thermique à volume constant notée CV est l’énergie Q à
apporter sous forme thermique pour augmenter la température du
système de 1K :
 Q   U 
CV      
 T V  T V
car à volume constant on a Q = dU

4-3. Les capacités molaire et massiques


On peut définir également :
CP
- la capacité thermique massique à pression constante : c P 
m
(m masse du système) (en J K-1kg-1).;
CV
- la capacité thermique massique à volume constant : c V  ;
m
ou encore :
CP
- la capacité thermique molaire à pression constante : C Pm 
n
(n nombre de mole) (en J K-1mol-1);
CP
- la capacité thermique molaire à volume constant: C Vm  .
n

4-4. Cas du gaz parfait: relation de Mayer


Par définition on a:
H = U + PV = U + nRT
dH = dU + nRdT
 U 
or pour un gaz parfait on a: dU    dT  C V dT
 T  V
 H 
en outre dH    dT  C P dT
 T  P
alors CP = CV + nR
CP
soit CP - CV = nR On pose 
CV
5
qui s’écrit également en fonction des capacités molaires :
Cpm - Cvm = R C’est la relation de Mayer.

4-5. Cas des phases condensées


Si le système est une phase condensée (liquide ou solide), on peut
considérer en première approximation que le volume reste constant
(systèmes incompressibles). Un chauffage à pression constante se
fera donc également à volume constant : les deux capacités
thermiques sont donc quasiment identiques : CV  CP et sont souvent
notées tout simplement C.

5- Identités thermodynamiques
5-1. Définition
Pour un système en équilibre thermodynamique, nous définissons la
pression thermodynamique P et la température thermodynamique T
par:
 U  et  U 
T  P   
 S  V  V  S

* Première identité thermodynamique


dU = TdS - PdV

* Deuxième identité thermodynamique


Par définition on a:
H = U + PV
dH = dU + PdV +VdP or dU = TdS - PdV
d'où dH = TdS + VdP

6- Evolution du gaz parfait


6-1. Evolution quelconque d'un gaz parfait
Entropie d'un gaz parfait au cours d'une transformation quelconque
entre les états initial et final
* Entropie en fonction de T et V
dU = TdS - PdV
dU P
dS   dV
T T
dT dV
dS  C V  nR
T V
nR dT dV
dS   nR
 1 T V

nR  Tf   Vf 
S(T, V)  ln    nRn 
  1  Ti   Vi 

* Entropie en fonction de T et V
dH = TdS + VdP
6
dH V
dS   dP
T T
dT dP
dS  C P  nR
T P
nR dT dP
dS   nR
 1 T P

nR  Tf   Pf 
S(T, P)  ln    nRn 
  1  Ti   Pi 

* Entropie en fonction de P et V
De même on établit que:
nR  Pf  nR  Vf 
S(P, V)  ln     
  1  Pi    1  Vi 

6-2. Evolution adiabatique réversible


Dans ce cas on a:
dS = 0 d'où
dU = - PdV et dH = VdP
CVdT = - PdV et CPdT = VdP
En faisant le rapport de ces deux expressions on a:
CP VdP
 soit
CV PdV

dV dP
  0
V P
PV = cste (loi de Laplace)

7
Pour information
*La frontière d'un système ne correspond pas nécessairement a un
objet matériel.

Figure 1 bis: Représentation des deux configurations possibles dans


l'expérience de Joule

**Cen'est pas un problème : rien ne nous empêche de distinguer par


la pensée un ensemble de molécules, et d'en faire le système à
étudier. Enfin, notons que si l'on fait le choix du système B, le
gaz contenu dans le réservoir 2 fait partie du milieu extérieur.

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