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Prévenir et gérer
les conflits
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RÉCAPITULATIF DU KIT CU
Objectifs
SAVOIR-ÊTRE
$$En situation de conflit, rester ouvert au dialogue
avec l’autre.
$$En situation de conflit, rester connecté à ses
émotions et à ses besoins.
L’équipe d’unité retranscrit ci-après les demandes et attentes des animateurs par rapport à ce
point. Ces attentes seront évaluées en fin de dispositif par le conseil d’unité.
Le formateur lit l’extrait suivant. roles et aux coups et réussit à se faire respecter vaille
que vaille, quitte à écoper de quelques claques.
L’élixir de Palmyre Un jour qu’il rentrait à la maison en flânant, surgit
devant lui une espèce de géant titubant, qui de-
Palmyre était le benjamin d’une famille de cinq gar- vait avoir un verre dans le nez. Inquiet, Palmyre fit
çons. Ses parents rêvaient d’une fille avant de clore pourtant face, mais le colosse se précipita sur lui et
la série de leurs enfants. Ils lui donnèrent le nom l’adolescent ne s’en sortit que grâce à son agilité.
réservé à la petite sœur qu’ils avaient souhaitée pour L’ivrogne avait le vin mauvais et l’avait repéré.
leurs quatre fils ainés.
Palmyre alla raconter son aventure à son ami le pro-
Palmyre était aimable, serviable, travailleur. Il était fesseur. Après l’avoir écouté et observé avec atten-
aussi jalousé, tracassé, exploité. Ses frères l’aimaient tion, ce dernier alla chercher une minuscule fiole
bien, mais le traitaient avec condescendance. hermétiquement bouchée et la remit à Palmyre.
Sa mère le gardait souvent auprès d’elle et lui re-
commandait de se méfier de ses camarades, qu’elle Il lui dit : « Garde cet élixir sur toi. Si tu rencontres
trouvait espiègles et brutaux. le géant, fais face, regarde-le dans les yeux, et s’il
s’approche de trop près, débouche le flacon. Tu y
À l’école, on se moquait de Palmyre. On enviait aus- trouveras les idées et la vigueur qui te tireront de ce
si ses résultats, mais il avait le succès modeste. mauvais pas. »
Modeste, et pourtant rudoyé, il ne savait, pour toute
Palmyre était intrigué, guère rassuré, mais il faisait
défense, que fuir ou attendre que ses agresseurs le
confiance au professeur, au flacon et à lui-même.
laissent tranquille. D’habitude, il n’attendait pas trop
longtemps, car ses camarades avaient aussi du cœur L’occasion d’éprouver cette confiance ne tarda pas.
et n’aimaient pas le voir pleurer. Le repérant de loin, le géant marchait sur lui en bou-
gonnant. Palmyre avança tranquillement. Après un
L’un de ses professeurs s’intéressait à lui sans en instant d’hésitation, l’ivrogne fit encore quelques
faire étalage. Il lui dit un jour : pas. Palmyre sortit l’élixir de sa poche et le débou-
« – Palmyre, quand on se moque de toi, ou que l’on cha. Intrigué, l’autre s’arrêta.
t’attaque, pourquoi ne réponds-tu pas ? « – Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il.
– Monsieur, je ne sais pas comment faire. Je n’ose – De l’élixir. Voulez-vous en gouter ?
pas. Sur une réponse confuse, qu’il estima positive,
– Veux-tu que je t’apprenne à oser ? » Palmyre huma le flacon et l’inclina. Il était vide.
S’étant mis d’accord, l’élève et le professeur se re- – Tu n’as pas peur, toi ! remarqua l’homme, un brin
trouvèrent pour des leçons particulières d’un type admiratif.
inattendu. Palmyre apprit… la boxe. Il apprit aussi – C’est mon professeur qui m’a fait cadeau de cette
à se redresser, à regarder ses agresseurs en face, à fiole, dit Palmyre. »
respirer profondément quand il était menacé et à Et ils se mirent à causer.
trouver la répartie lorsqu’on se moquait.
La boxe et l’audace ne s’apprennent pas en un jour, Source : Louis Fèvre, Chantalle Servais, Gustavo Soto,
mais en un ou deux ans, c’est possible. Progressive- Guide du maitre praticien en PNL, Lyon,
ment, Palmyre osa répondre du tac au tac aux pa- Chronique Sociale, 2008, p. 226-7.
déclencheur
émotion besoin (comment l’échange (ré)actiions langage corporel
est interprété)
paralysie et attention
accrue, crispation des
Peur protection menace s’enfuir
muscles (et du visage
en particulier)
ralentissement, baisse du
pleurer, demander
tonus et de la motivation
tristesse réflexion, réorientation échec, perte de l’aide, se réfugier (le corps se voûte,
en soi-même la personne recule)
sécrétion d’hormones
propices à la confiance,
amitié affiliation présence d’un être cher partager, prendre soin à la coopération (visage
souriant, corps détendu)
1h45
Production
BALADINS : APPRENDRE
À DÉCODER LES RESSENTIS
Dispositif pour un bivouac suivi d’un conseil autour
de Monsieur Loyal : voir annexe 2. Dans les activités au quotidien
blanc, p. 23.
Proverbe amérindien
Chacun pour soi, les membres du conseil d’unité ré- $$Quelles valeurs voulons-nous transmettre aux
fléchissent aux questions suivantes : scouts à travers la gestion des conflits ?
$$Qu’ai-je ressenti en vivant les dispositifs $$Désirons-nous nous outiller davantage ? (voir
proposés ? page 15 (ressources)
$$Qu’ai-je appris sur ma manière d’aborder les $$Comment voulons-nous gérer nos propres
émotions/conflits ? conflits, en staff ou en conseil d’unité, pour être
1. Comme acteur ? cohérents avec nos propositions éducatives pour
les scouts ?
2. Comme témoin ?
$$Souhaitons-nous élargir notre plan aux autres
$$Qu’ai-je envie de transmettre aux scouts de ma acteurs de l’unité, les parents par exemple ?
section/de l’unité ?
Ensemble, le conseil d’unité décide les actions qu’il
souhaite mettre en place pour la gestion des conflits
(à noter dans le document de la page suivante) :
Pour aider les staffs dans cette thématique, voici les décisions prises en staff…
Sections Décisions
Baladins
Louveteaux
éclaireurs
Pionniers
Baladins
CORRESPONDANCES ÉMOTIONS–BESOINS–
COMPORTEMENTS–LANGAGE CORPOREL
paralysie et attention
accrue, crispation des
Peur protection menace s’enfuir
muscles (et du visage
en particulier)
ralentissement, baisse du
pleurer, demander
tonus et de la motivation
tristesse réflexion, réorientation échec, perte de l’aide, se réfugier (le corps se voûte,
en soi-même la personne recule)
sécrétion d’hormones
propices à la confiance,
amitié affiliation présence d’un être cher partager, prendre soin à la coopération (visage
souriant, corps détendu)
Balises
OBJECTIF ÉTAPE 2 : DÉLIMITER LE
pour l’animation scoute
pp. 168-171
JARDIN DES ÉMOTIONS
Dispositif pour un bivouac suivi d’un conseil autour
de Monsieur Loyal. $$Lorsque les baladins ont terminé d’imaginer
la scène, leur demander d’ouvrir les yeux sans
bouger les pieds.
MATÉRIEL À PRÉVOIR $$Expliquer que chacun va choisir un feutre d’une
couleur qui lui plait et qu’avec ce feutre, un
$$autant de feuilles A4 que d’enfants animateur va dessiner le contour de leurs pieds
$$des feutres de couleur sur la feuille de papier : ce sera le pourtour de
$$un CD de musique douce (facultatif) leur jardin, dont ils peuvent décider s’il doit rester
ouvert ou fermé. (L’animateur suit les consignes
du baladin.)
ÉTAPE 1 : FAIRE APPEL À L’IMAGINAIRE
$$Placer les baladins en cercle, déchaussés et ÉTAPE 3 : COMPOSER
debout sur une feuille de papier. SON JARDIN DES ÉMOTIONS
$$Leur demander de fermer les yeux.
$$D’une voix douce et lente, décrire la scène $$Chaque enfant prend une boite de feutres et
suivante : s’installe, au calme, dans un coin du local.
« Debout, les pieds bien en contact avec la feuille $$Demander aux baladins de dessiner (ou d’écrire
de papier, les yeux fermés, imaginez que vous êtes s’ils en sont capables) à l’intérieur du jardin tout
comme une maison très haute, posée dans un beau ce qui les fait se sentir heureux ; à l’extérieur, tout
jardin. ce qui leur fait peur ou les rend malheureux.
$$(Facultatif) Afin d’aider les enfants à rester calmes
Dans ce jardin, il y a des personnes, des animaux,
et concentrés, on peut passer un CD de musique
des jeux, des livres, des photos que vous aimez.
douce.
Vous êtes heureux de vous promener dans ce ma-
gnifique jardin : il y a de jolies plantes, des fleurs
de toutes les couleurs, des arbres immenses, des ÉTAPE 4 : ÉCHANGES
oiseaux qui chantent, du soleil qui réchauffe et un
petit vent doux qui souffle dans vos cheveux. Dans $$Les baladins s’assoient en cercle, avec leur dessin
ce jardin, vous pouvez vous amuser : jouer, courir, devant eux.
danser, dessiner, nager, etc. $$Les animateurs invitent les baladins qui le
C’est un endroit où vous vous sentez bien à l’abri, en souhaitent à expliquer ce qu’ils ont dessiné (ou
sécurité et heureux. » écrit) : ce qui les rend heureux, malheureux ou
leur fait peur.
$$Les baladins collent leur dessin ou leur note sur
le corps de Monsieur Loyal.
OBJECTIF ÉTAPE 1 : OCELOT DÉCRIT CE ÉTAPE 2 : ALEZAN DÉCRIT CE ÉTAPE 3 : OCELOT ET ALEZAN
QUI SE PASSE POUR LUI/ELLE QUI SE PASSE POUR LUI/ELLE RENOUENT LE DIALOGUE
$$Aborder sereinement un conflit en conseil de
patrouille. $$Le journaliste demande à Ocelot de décrire $$Le journaliste demande à Ocelot et Alezan :
$$Le journaliste demande à Alezan de décrire
$$Vider le conflit sans blesser les protagonistes, en précisément le conflit de son point de vue : 1. Qu’aimeraient-ils changer dans la scène re-
précisément le conflit de son point de vue :
respectant les positions et les émotions de chacun la situation (où ? quand ?), le sujet de la présentée, s’ils en avaient le pouvoir ?
la situation (où ?, quand ?), le sujet de la
et en utilisant les ressources du groupe. Exemple : discussion, ce qui s’est passé, ce que chacun 2. Qu’ont-ils envie de se dire l’un à l’autre
discussion, ce qui s’est passé, ce que chacun
Ocelot et Alezan se sont disputés. Leurs tentatives a dit. Tout le monde note. après avoir observé les deux mises en
a dit. Tout le monde note.
de conciliation, au lieu de les apaiser, amplifient scène ?
sans cesse le différend.
Remarque : il est possible qu’Ocelot et Alezan
souhaitent, à ce stade-ci, se parler en privé. Si
$$Sur la base du récit d’Ocelot et avec l’aide $$Cette fois, Hibou et Choussingha jouent les c’est le cas, ils reviendront ensuite informer la pa-
de deux autres éclaireurs de la patrouille, rôles d’Ocelot et Alezan, tels qu’Alezan les trouille du résultat de leur conversation.
CONSIGNE INITIALE Ocelot rejoue la situation. Alezan observe décrit. Ocelot observe en silence.
en silence. NB : au cas où le conflit concerne un CP et un SP
Le but n’est pas de juger qui, d’Alezan ou d’Ocelot, de la même patrouille, le journaliste et les deux ac-
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a raison, mais bien de les aider tous deux à retrouver teurs seront choisis parmi les éclaireurs des autres
Hibou joue Alezan tel Hibou joue Ocelot tel
leur sérénité et leur capacité à s’écouter et se com- Ocelot joue Ocelot. Alezan joue Alezan. patrouilles, afin d’éviter les conflits de loyauté in-
qu’Ocelot l’a décrit. qu’Alezan l’a décrit.
prendre. ternes à la patrouille concernée.
Préalable : la patrouille désigne l’un de ses membres, Chousingha et Alezan Chousingha et Ocelot
qui aura la fonction de poser des questions à Alezan et observent la scène. observent la scène.
Ocelot, à la manière d’un journaliste : objectivement
Sur ce modèle, invite les animateurs à choisir
et sans prendre parti.
un conflit récent qui les a opposés au sein de
l’un des deux staffs. Accompagne-les dans
2 Chousingha joue 2 le dispositif, comme un animateur pourrait le
Chousingha joue
Ocelot tel qu’Ocelot Ocelot joue Alezan. Alezan tel qu’Alezan Alezan joue Ocelot. faire avec une patrouille.
vient de l’interpréter. vient de l’interpréter.
3
3
Chousingha joue Hibou joue Alezan. Chousingha joue
Hibou joue Ocelot.
Alezan. Ocelot.
TOUS RESPONSABLES
ÉTAPE 3 : DÉBRIEFING
$$Assis en cercle, les pionniers, à commencer par
Fennec et Capucin, expliquent tour à tour ce
que cet exercice de sculpture a changé dans
leur perception du conflit. S’ils envisagent des
pistes pour résoudre la divergence et dépasser
le conflit, ils en font part au groupe.
$$Dans un deuxième temps, les pionniers
réfléchissent ensemble à des pistes de solutions
qu’ils peuvent proposer – pas imposer – à
Fennec et Capucin, pour résoudre la divergence
de départ.