Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Un oscillateur est un système qui peut présenter une variation périodique d’une de ses grandeurs sans
avoir de source à cette même fréquence. Nous allons étudier le principe de deux familles d’oscillateurs.
25
26 Chapitre EL3 — Oscillateurs
e ε s
+
− A
ε = e − r
r Ce qui se traduit par s = Aε
r = Bs
B
Comme r = Bs
il vient ε = e − Bs car ε = e − r
Et comme s = A ε on a s = A (e − B s)
soit (1 + A B)s = Ae
A
et donc finalement s= e
1 + AB
En régime harmonique, on obtient de même
A(p)
H(p) =
1 + A(p) B(p)
e
On calcule également ε = e − Bs = 6= 0
1 + AB
Enfin, Notons que T = A B représente la fonction de transfert du système si on ne boucle pas sur le
comparateur (fonction de transfert en boucle ouverte).
Pourvu que l’on soit toujours dans la condition de chaîne directe à grand gain, la transmittance du
système ne dépend pas des caractéristiques de l’amplificateur.
+ Remarque : En particulier, cela veut dire que l’on peut remplacer l’amplificateur par un autre (analogue
mais pas nécessairement identique), sans avoir à se soucier du détail de ses caractéristiques :
Pour faire le lien avec les systèmes bouclés vu en SII, étudions la repré- e ε s
− A
sentation d’un système bouclé (noter le comparateur, qui est « inversé »). +
Sa fonction de transfert est
r
A(p) s
H(p) = − = B
1 − A(p) B(p) e
Pour qu’il existe un signal s non nul en l’absence de signal d’entrée, il faut que 1 − A(p) B(p) = 0.
Par ailleurs, pour que ce signal soit sinusoïdal, il faut que la valeur de p qui annule dénominateur de la
fonction de transfert soit imaginaire pur. On retrouve ainsi le résultat précédent. On retient :
Critère de Barkhausen
Un système bouclé peut osciller s’il existe p0 imaginaire pur tel que A(p0 ) B(p0 ) = 1. De manière
équivalente, on peut formuler ce critère sous la forme : il existe ω0 > 0 tel que A(j ω0 ) B(j ω0 ) = 1.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exprimer les conditions théoriques (gain et fréquence) d’auto-oscillation sinusoïdale d’un système linéaire
bouclé.
.....................................................................................................
A R2
L’oscillateur de Wien comprend
R1 C
• un amplificateur A : on choisit R
− iB
un montage amplificateur non- ∞
R2
inverseur de gain A = 1 + ; +
R1 R C
• un filtre B qui est un filtre passe- ue us
bande de Wien.
B
b) étude fréquentielle
Le filtre de Wien est composé de deux cellules RC : une en série (d’impédance R + 1/(Cp)), et une
parallèle (R/(1 + RCp)). Sa fonction de transfert est
τp
B(p) = avec τ = RC
1 + 3 τ p + τ 2 p2
On reconnaît un filtre passe-bande de pulsation propre ω = 1/τ et de facteur de qualité 1/3.
La condition de Barkhausen A(p) B(p) = 1 s’écrit
Aτ p
=1 soit 1 + (3 − A)τ p + τ 2 p2 = 0
1 + 3 τ p + τ 2 p2
Si A = 3, cette équation a bien une solution imaginaire pure. Dans ce cas, le système oscille à la
pulsation ω0 = 1/τ , ce qui est la pulsation de résonance du filtre de Wien. Ce n’est pas un hasard : le
filtre passe-bande élimine les autres fréquences qui pourraient apparaître.
Si A < 3, le système est stable, et le régime libre est amorti : au bout de quelques τ toutes les tensions
sont nulles. Si A > 3 le système est instable, et le régime libre croît (ou décroît) jusqu’à faire saturer
l’ALI.
Exo. 1
On peut se passer du critère de Barkhausen pour obtenir les résultats sur les oscillations. Étudier
la fonction de transfert du système bouclé et conclure.
+ Remarque : Comme on l’a déjà mentionné, les études à partir de la FT ou de l’ED conduisent à des
raisonnements analogues. Cependant, le programme mentionne explicitement l’étude sur l’ED.
L’équation qui régit le filtre de Wien (partie B) est obtenue à partir de la loi des mailles
ˆ
1
ue = R i B + iB dt + us
C
us dus
et de la loi des nœuds iB = +C
R dt
En dérivant et en éliminant iB il vient
due d2 us dus 1
= RC 2 + 3 + us
dt dt dt RC
Or, tant que le fonctionnement de l’ALI est linéaire
ue = Aus
d2 us dus 1
donc RC + (3 − A) + us = 0
dt 2 dt RC
Les oscillations ne peuvent « démarrer » que si A > 3.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Analyser sur l’équation différentielle l’inégalité que doit vérifier le gain de l’amplificateur afin d’assurer le
démarrage des oscillations.
.....................................................................................................
d) réalisation expérimentale
En pratique, on ne peut jamais atteindre exactement A = 3. Si on est un peu sous le seuil, le régime
libre est amorti, et on ne voit pas naître les oscillations. Il faut donc travailler autour du seuil, un peu
au-dessus. On constate que si l’on reste très voisin de A = 3, on observe des oscillations quasi sinusoïdales
mais de faible amplitude. Si on s’éloigne de A = 3, les oscillation se déforment et on arrive rapidement à
la saturation de l’ALI.
Ajoutons quelques mots sur l’amplitude des oscillations. Dans le cas où A = 3, cette amplitude n’est
pas fixée a priori, et ce sont les conditions intiales qui la déterminent. En pratique, on n’a jamais A = 3
exactement ; les oscillations naissent pour des valeurs de A très faiblement supérieur à 3, et ce sont les
non-linéarités du montage qui fixent alors l’amplitude des oscillations.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Interpréter le rôle des non linéarités dans la stabilisation de l’amplitude des oscillations.
.....................................................................................................
+ Corrigé : (notations usuelles) Le fonctionnement est linéaire et l’ALI idéal, donc V+ = V− . Par diviseur
R2 R1 R2
de tension, u = Vs et (loi d’Ohm) u − Vs = R1 i. Finalement, u = −R0 i avec R0 = . Le
R2 + R3 R3
dipôle AB est bien orienté en convention récepteur, donc on peut parler de résistance négative.
L’équation différentielle qui régit ce circuit est donnée par la loi des mailles :
di
u + uc + R i + L = 0
dt
En dérivant et en utilisant la relation constitutive du condensateur, il vient
d2 i di
LC + (R − R0 )C + i = 0
dt2 dt
Pour avoir oscillations, il faut R = R0 pour retrouver l’équation
√ de l’oscillateur harmonique. Dans
ce cas, on a des oscillations quasi sinusoïdales de période T = 2π LC. Expérimentalement, il faut R0
légèrement supérieur à R pour amorcer les oscillations. L’amplitude est soit limitée par la saturation de
l’ALI, soit doit être contrôlée par un asservissement de R0 .
R2 C
R1
+ R
∞ −
− ∞
v +
u
Avant de rentrer dans le détail de l’étude, rappelons la relation entre u et v (bloc intégrateur) :
ˆ t
1
u(t) − u(t0 ) = − v(t0 ) dt0
R C t0
On rappelle également que le bloc comparateur à hystérésis non inverseur présente deux valeurs de
basculement : VB (passage de l’état haut à l’état bas) et VH (passage de l’état bas à l’état haut) avec
VH = −VB = Vsat R1 /R2 .
Supposons qu’à t = t0 , u passe par VB en décroissant. Ainsi, v bascule de Vsat à −Vsat . L’état initial
du système à t = t+ 0 est donc u(t0 ) = VB et v(t0 ) = −Vsat .
+ +
P vers un modèle simple de GBF Pour compléter le générateur de signaux et obtenir les fonctions de
base d’un GBF, on peut simplement :
• ajouter un montage amplificateur inverseur (en atténuateur) pour ajuster l’amplitude des signaux ;
• ajouter un filtre passe-bande sélectif centré sur 1/T pour produire un signal sinusoïdal à partir du
signal créneau ou triangle ;
• ajouter un diviseur de tension sur l’alimentation stabilisée (avec éventuellement un suiveur) pour
disposer d’un offset ;
• prévoir R et/ou C variable pour contrôler la fréquence.
Capacité numérique : À l’aide d’un langage de programmation, simuler l’évolution temporelle d’un
signal généré par un oscillateur.