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Nous allons aborder la notion de boucle de rétroaction en étudiant un composant intégré particulier,
l’Amplificateur Linéaire Intégré (ALI) aussi appelé amplificateur opérationnel (AO). Il ne s’agit
ni d’une étude générale de la rétroaction, ni de celle de l’ALI. L’approche expérimentale doit aussi être
prise en compte pour mieux appréhender l’ALI.
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16 Chapitre EL2 — ALI et la rétroaction
I Présentation de l’ALI
I.1 un composant intégré
L’ALI est un composant intégré qui comprend une douzaine de transistors et une dizaine de composants
passifs. L’ensemble est gravé sur une (petite) puce de silicium et empaqueté dans un boîtier.
Exo. 1
À partir de la feuille de données techniques (datasheet), extraire certaines valeurs : les tensions
d’alimentation, les tensions d’entrée autorisées, le gain statique, la puissance maximale, l’impédance
d’entrée, le produit gain-bande passante.
+ Corrigé : alimentations symétriques (jusqu’à 18 V) ; tensions autorisées dans l’intervalle des tensions
d’alimentation ou ±15 V au maximum ; gain statique typique 2.105 ; impédance d’entrée quasi infinie ;
puissance maximale de 680 mW (c’est un composant signal) ; produit gain bande passante de 4 MHz.
L’ALI est conditionné dans un boîtier à 8 bornes : 8 7 6 5
• bornes 2 et 3 : entrée respectivement inverseuse et non inverseuse ; +Vcc
Attention
L’ALI est un composant actif qui doit TOUJOURS être alimenté.
1. Cela ne signifie pas que l’on peut faire n’importe quoi pour l’alimentation : la datasheet indique par exemple que les
potentiels d’alimentation doivent être symétriques par rapport à la masse.
2. C’est une caractéristique d’un ALI, c’est pourquoi on ne la trouve pas sur la datasheet.
Lorsque l’ALI est supposé idéal, on ajoute un symbole ∞ dans le rectangle qui le représente.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Citer les hypothèses du modèle.
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Attention
Le modèle permet des calculs très simples et beaucoup plus rapides que le modèle dynamique (voir ci
après) mais il a un pouvoir prédictif plus faible. En particulier, le modèle idéal ne permet pas
de justifier un fonctionnement linéaire ou saturé de l’ALI.
Pour un fonctionnement en régime linéaire, la relation qui caractérise un ALI idéal est
V+ = V− ⇐⇒ ε≡0
Pour un fonctionnement en régime saturé, c’est
Vs = sgn(ε) × Vsat
L’explication requiert une étude de stabilité (voir partie V). Bien sûr, cela implique de vérifier l’absence
de saturation accidentelle, c’est-à-dire que si on calcule une tension de sortie avec le modèle linéaire et que
cette dernière dépasse Vsat , il y aura en fait saturation malgré le fonctionnement a priori linéaire.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Identifier la présence d’une rétroaction sur la borne inverseuse comme un indice de probable stabilité du
régime linéaire.
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b) adaptation d’impédance
Quand on fait du traitement du signal, on a souvent besoin
d’appliquer différents filtres en cascade. Si Hi (p) est la fonction de
transfert de chaque étage, a-t-on H(p) = H1 (p) H2 (p) ? De manière e H1 s1 H2 s
générale, ce résultat est faux. Pour comprendre pourquoi ce résultat
est faux, il faut reprendre le modèle générique d’un quadripôle. H
ie is
On voit que, si la sortie est connectée, on n’a pas s = H e mais
s = H e − Zs is . Pour avoir H(p) = H1 (p) H2 (p) (donc indépendance par
Zs
e Ze s rapport au courant de sortie de l’étage 1), il faut donc soit que l’impédance
de sortie de l’étage 1 soit nulle, soit que l’impédance d’entrée de l’étage 2
He soit infinie, ce qu’apporte justement l’ALI.
Pour mettre en cascade deux quadripôles linéaires, il faut que l’impédance d’entrée de l’aval soit
infinie ou que l’impédance de sortie de l’amont soit nulle. À défaut, on insère un montage suiveur
entre les deux étages concernés.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Expliquer l’intérêt, pour garantir leur fonctionnement lors de mises en cascade, de réaliser des filtres de
tension de forte impédance d’entrée et de faible impédance de sortie.
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Pour chacun des montages à suivre, établir la relation entrée-sortie et, le cas échéant, l’expression de
l’impédance d’entrée du montage.
b) impédance d’entrée
La source Ve ne débitant pas, l’impédance d’entrée est infinie.
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Associer, pour un signal d’entrée sinusoïdal, le caractère non-linéaire du système et la génération d’harmo-
niques en sortie.
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−Vsat
+ Moyen mnémotechnique : circuit identique au montage amplificateur non inverseur en permutant + et −.
Sans rétroaction négative, fonctionnement saturé. On lit V− = Ve et par un diviseur de tension,
R1 R1
V+ = Vs =⇒ ε= Vs − Ve
R1 + R2 R1 + R2
Supposons qu’initialement ε > 0, soit Vs = +Vsat . Cet état perdure tant que
R1
Ve < VH := Vsat
R1 + R2
Dès que Ve atteint VH , l’ALI commute en saturation basse, donc Vs = −Vsat . Cet état perdure tant que
R1
Ve > VB := − Vsat
R1 + R2
+ Remarque : Dans cet exemple de montage, VH = −VB mais on peut avoir des relations plus variées.
On obtient un effet d’hystérésis (vient de mémoire en grec) : en effet, pour déterminer l’état du
système pour Ve ∈ [ VB ; VH ], on doit connaître son passé. Notons enfin qu’à l’allumage du circuit, si par
hasard Ve est dans cet intervalle, on ne peut pas prédire l’état du système.
−Vsat
+ Moyen mnémotechnique : circuit identique au montage amplificateur inverseur en permutant + et −.
Sans rétroaction négative, fonctionnement saturé. On lit V− = 0. Par un diviseur de tension,
R1 R1 Vs + R2 Ve
V+ − Ve = (Vs − Ve ) =⇒ V+ =
R1 + R2 R1 + R2
Supposons qu’initialement ε > 0, soit Vs = +Vsat . Cet état perdure tant que
R1
Ve > VB := − Vsat
R2
Dès que Ve atteint VB , l’ALI commute en saturation basse, donc Vs = −Vsat . Cet état perdure tant que
R1
Ve < VH := − Vsat
R2
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Établir le cycle d’un comparateur à hystérésis. Décrire le phénomène d’hystérésis en relation avec la notion
de fonction mémoire.
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La fonction de transfert et l’EDL1 CC associée d’un modèle simple (mais réaliste) de l’ALI s’écrivent
µ0 dVs
µ= ⇐⇒ τ (t) + Vs (t) = µ0 ε(t)
1 + pτ dt
Ce modèle est plus délicat à manipuler que le modèle idéal, mais il a un bien meilleur pouvoir prédictif.
Notons une caractéristique importante d’un ALI pris seul :
L’ALI seul est un composant lent (τ ' 10 ms) à fort gain statique (µ0 ' 105 ).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Citer les hypothèses du modèle et les ordres de grandeur du gain différentiel statique et du temps de
réponse.
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Vs µ µ0 µ0
donc =− =− = −
Ve 1 − µβ 1 − µ0 /β + τ p µ0 /β1 −µ0 /β + τ p
D’après le critère de Routh, ce circuit est instable : on a un fonctionnement en régime saturé.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Analyser la stabilité du régime linéaire.
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Établir la conservation du produit gain-bande passante du montage non inverseur.
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Exo. 2
À partir des données de la datasheet, déterminer la valeur du temps de réponse τ de l’ALI considéré.
+ Corrigé : Le produit gain-bande passante est de 4 MHz soit ∆ω = 25.106 rad · s−1 = 1/τ et le gain est
typiquement de 2.105 , par conséquent, on détermine τ ' 10 ms .