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2020
2021
Éducation
musicale
oral / admission
Pierre-Jean Schoen
Concept de couverture : Domino
Concept de maquette intérieure : Domino
© Dunod 2019
11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-080324-8
Biographie
L’auteur
Pierre-Jean SCHOEN est actuellement professeur agrégé de musique à l’ESPE de
l’académie de Toulouse.
Il a suivi ses études de musicologie à l’Université de Toulouse II – le Mirail.
En parallèle, il a étudié l’orgue au Conservatoire National de Région de Toulouse.
Il a mené des projets pédagogiques avec les écoles primaires du Tarn autour de
l’orgue dans le cadre de ses fonctions d’organiste de la Cathédrale d’Albi jusqu’en
2013.
Il enseigne dans les centres départementaux du Tarn et de l’Aveyron. Ses interven-
tions portent sur l’enseignement de l’éducation musicale à l’école et sur la prépara-
tion à l’épreuve optionnelle de musique au CRPE (oral 1).
Il intervient également dans le Master MEEF musique.
Remerciements
Je remercie toutes les personnes qui m’ont apporté leur aide et leur soutien dans
l’élaboration de cet ouvrage :
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III
Table des matières
Le CRPE 1
Introduction 4
4 La production sonore 37
1. Objectifs pédagogiques d’une pratique instrumentale à l’école primaire 37
2. Exemples de démarches pédagogiques 42
IV
Table des matières
11 L’entretien 91
1. Les questions 91
2. Posture du candidat lors de l’entretien 92
3. Exemples de questions posées 93
4. Conclusion 97
V
Table des matières
18 La Renaissance 163
1. La chanson parisienne 163
2. La musique de danse instrumentale 166
3. La musique de la Renaissance ailleurs en Europe 168
VI
Table des matières
21 Le romantisme 191
1. L’évolution des genres musicaux 191
2. L’apparition de nouveaux genres musicaux 194
24 Le jazz 211
1. Le jazz New-Orleans 211
2. Le swing 212
3. Le be-bop 213
4. Le jazz cool 213
5. Le jazz free 213
6. Le jazz fusion 214
7. Les tendances suivantes 214
VII
Table des matières
Bibliographie 221
1. Ouvrages pédagogiques 221
2. Ouvrages musicologiques 221
3. Sites Web 222
Glossaire 223
Le concours CRPE sera réformé à partir de la session de 2022. En outre, des modifications
dans les programmes pourront advenir d’ici là. À l’heure où nous publions cet ouvrage
(août 2019), il ne nous est pas possible d’anticiper ces changements à venir, c’est pourquoi
nous vous invitons à vous tenir informé de l’actualité ministérielle, notamment via le site
education.gouv.fr ; vous pourrez également, en cas de changements dans les programmes,
trouver des mises à jour en vous rendant sur la page du livre sur le site dunod.com.
VIII
Le CRPE
1 La formation des enseignants du premier degré
1.1 La formation
a. Les Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (ESPE)
Depuis la rentrée 2013, les concours se préparent principalement dans le cadre des
Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (ESPE). Leur mission est, entre
autres, d’assurer la formation initiale de tous les enseignants et personnels d’éduca-
tion, de la maternelle à l’enseignement supérieur.
1.2 Le recrutement
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Pour être recruté par l’Éducation nationale et exercer le métier de professeur des
écoles, il faut être admis au concours de recrutement des professeurs des écoles
(CRPE). Pour s’inscrire au CRPE, il faut au minimum être titulaire d’une licence et
être inscrit en première année de Master à la rentrée.
1.3 La titularisation
La titularisation dans le corps enseignant se fait à l’issue d’une année de stage en
responsabilité. Elle ne peut intervenir qu’à une double condition :
•• le stagiaire a obtenu son master ;
•• le stagiaire a obtenu un avis pédagogique favorable de l’employeur, représenté par
le corps d’inspection et/ou les tuteurs qui ont effectué le suivi du stagiaire.
1
Le CRPE
2
Le CRPE
Les programmes de référence des épreuves sont ceux du collège et sont établis en
prenant en compte les programmes d’enseignement en vigueur à l’école primaire.
c. Pré-requis
Deux pré-requis sont également exigés pour l’obtention du concours. En effet,
depuis 2006, l’admission définitive au concours de professeur des écoles est condi-
tionnée par :
•• un brevet de natation de 50 m ;
•• une attestation de formation aux premiers secours (PSC1).
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3
Introduction
Cet ouvrage est à destination des candidats au CRPE qui ont choisi l’option éduca-
tion musicale pour la première épreuve orale, mise en situation professionnelle.
Cependant, nous pensons et espérons que les enseignants stagiaires ou déjà en poste
pourront également trouver dans ces pages des informations précieuses pour les
aider à enseigner l’éducation musicale dans leurs classes.
Avant même d’entrer dans le vif du sujet, commençons par quelques conseils d’ordre
général pour les candidats au CRPE.
4
Introduction
3 Vrai ou faux ?
« Je joue très bien de la trompette, cela va me mettre en
valeur et me permettre d’avoir une bonne note. »
FAUX !
Il est interdit d’apporter un instrument de musique le jour de l’épreuve orale.
Cependant, la pratique d’un instrument peut être un atout, car elle vous donne une
expérience musicale que vous utiliserez avec profit dans votre exposé d’une manière
ou d’une autre.
5
Introduction
En résumé Nous conseillons donc le choix de l’option éducation musicale à tous les candidats qui
sont intéressés et motivés par la musique. Cet intérêt peut résulter d’une pratique soutenue
comme d’une passion autodidacte. Ce qui compte, c’est le sérieux du travail que vous menez
pour rédiger votre dossier, puis l’énergie et l’enthousiasme avec lequel vous le défendrez
devant le jury.
6
Introduction
Dans la troisième partie, vous trouverez les conseils méthodologiques pour construire
votre exposé, le présenter, puis pour aborder l’entretien avec le jury.
Trois exemples de dossiers constituent la quatrième partie, un pour chaque cycle.
Ces exemples ont pour vocation de vous donner un aperçu des différentes formes
que peut prendre le dossier. Chacun d’eux est suivi d’une proposition d’exposé oral
de ces dossiers.
La dernière partie propose des éléments de connaissance sur l’histoire de l’éducation
musicale à l’école, puis sur l’histoire de la musique.
Les commentaires de ces écoutes s’appuient sur ces extraits précis, il est donc indis-
pensable de se baser sur ces liens. Si vous écoutez d’autres interprétations, les minu-
tages indiqués ne correspondront plus à ce qui est indiqué dans l’ouvrage.
Certains morceaux méritent d’être écoutés en entier, c’est le cas des chansons pour
enfants notamment. D’autres sont plus longs et ne demandent pas forcément d’être
écoutés entièrement, il s’agit parfois simplement d’avoir un « aperçu sonore » pour
illustrer une notion, un timbre d’instrument ou de voix, etc.
Quoi qu’il en soit, ces écoutes ont été pensées comme indissociables de la lecture de
l’ouvrage, nous vous recommandons vivement de les utiliser.
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7
Depuis la rentrée scolaire de septembre 2016, l’enseignement de l’édu-
cation musicale à l’école répond aux attentes des programmes de l’école
(Bulletin Officiel spécial n° 2 du 26 mars 2015 pour l’école maternelle ; Bul-
letin Officiel spécial n° 11 du 26 novembre 2015 pour les Cycles 2 et 3. Des
modifications ont été apportées à ces programmes au BO du 26 juillet 2018,
mais elles ne concernent pas l’éducation musicale).
Cet enseignement se distingue de l’enseignement spécialisé de la musique
que l’on dispense, par exemple, dans les écoles de musique ou les conser-
vatoires. En effet, s’adressant à tous les élèves, il ne vise pas à développer
une pratique experte d’un instrument ou même de la voix.
Néanmoins, de réels objectifs pédagogiques et des compétences précises
doivent être développés dans les séquences d’éducation musicale.
Cette première partie vise à donner la spécificité des activités d’éducation
musicale menées à l’école, de la maternelle au CM2, à travers les trois
grands domaines que l’on y aborde : les pratiques vocales, d’écoute et de
production sonore. Ces trois domaines sont eux-mêmes placés sous deux
intitulés plus généraux : perception et production.
Enfin, un dernier chapitre donne des éléments concernant l’enseignement
de l’histoire des arts dans le cadre de l’éducation musicale.
1
L’éducation
musicale
à l’école :
des activités
spécifiques
Aux Cycles 2 et 3, ces mêmes programmes mettent au premier plan les compétences
« chanter » et « interpréter ».
Cette priorité s’explique sans aucun doute par la facilité et la spontanéité des élèves
face à cette activité. Notre voix est un outil facile à mettre en œuvre dans diverses
situations, il est donc naturel d’y faire appel en priorité.
L’idée la plus courante que l’on se fait des activités vocales à l’école est celle du chant. Si
cette pratique est effectivement très présente, et cela depuis les origines de l’éducation
musicale à l’école, elle ne doit pas occulter d’autres manières de mettre la voix en jeu.
Nous proposons donc de détailler diverses situations qui peuvent prendre place à
divers moments d’une séance et de les illustrer par des exemples concrets.
10
Chapitre 1 • Les pratiques vocales Activités à l’école
Activités à l’école
Chanter demande une mobilisation de l’appareil vocal mais aussi du corps entier. La
préparation vocale préalable à l’apprentissage ou l’interprétation d’une chanson doit
prendre en compte ces deux dimensions :
•• échauffer ses cordes vocales en vue du chant sous forme de vocalises,
•• s’échauffer autrement afin d’explorer d’autres possibilités vocales que le chant.
b. S’échauffer autrement…
D’autres voies pour s’échauffer l’appareil vocal existent cependant et méritent d’être
explorées.
C’est le cas par exemple du jeu vocal, régulièrement cité dans les programmes.
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Définition
Le jeu vocal a été inventé par Guy REIBEL, musicien contemporain, compositeur
et pédagogue. Il consiste à donner une règle du jeu simple qui permet de mettre
immédiatement les élèves en situation d’improvisation vocale.
L’intérêt du jeu vocal réside surtout dans les multiples utilisations de la voix (chan-
tée, parlée, criée, chuchotée…) qu’il permet de mobiliser. Voici quelques exemples
de mise en œuvre de courts jeux vocaux.
11
Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
Exemple
Le jeu du « non » au Cycle 2 ou 3
ZZRègle du jeu : « Vous allez dire « non » en suivant mon geste ».
ZZMise en œuvre : l’enseignant procède en trois temps.
1 D’abord des gestes ponctuels, qui déclenchent les « non », de manière peu fréquente,
puis plus fréquente. Les élèves doivent suivre attentivement la fréquence du geste pour
y répondre opportunément avec leur voix. Ne pas oublier d’introduire des temps de
silence !
2 Ensuite le geste se déplace vers le haut (aigu) ou le bas (grave), afin d’induire la notion de
hauteur de la voix.
3 On ajoute enfin des variables.
–– La main s’ouvre, paume vers le ciel : le son est tenu.
–– La main se ferme, le son s’arrête.
–– La main reste ouverte et évolue de bas en haut, le son du « non » est tenu et glisse en
sirène du grave à l’aigu.
–– On peut ensuite ajouter la notion d’intensité, en accentuant plus ou moins l’ampli-
tude du geste sur le plan horizontal.
ZZBilan de ce jeu vocal : les élèves ont exploré tous les registres de leurs voix, ont concentré
leur attention sur les gestes d’un meneur.
L’enseignant a donc tout intérêt à être imaginatif et proposer des situations diffé-
rentes dont l’objectif reste le même : mettre la voix en jeu dans diverses situations,
explorer des possibilités peu ou pas utilisées dans la voix parlée ou chantée.
Enfin, une autre dimension doit être prise en compte, celle de l’attention à soi et
aux autres par l’écoute des productions vocales faites dans ce contexte. En effet,
comme nous le verrons ultérieurement, toutes les activités sont en connexion au
sein de l’éducation musicale. Ainsi, lorsqu’on s’échauffe, on travaille sur sa propre
voix, mais on met en éveil toutes ses capacités d’écoute, de soi, des autres et l’on se
place ainsi déjà dans l’interaction avec ses pairs.
Les exemples que nous proposons ci-dessous visent à illustrer cette démarche : un
échauffement en vue de chanter, d’utiliser sa voix, mais également en vue d’être en
capacité maximale d’écoute de soi, des autres.
Exemple
Une situation de préparation vocale au Cycle 1
ZZContexte : les élèves reviennent de récréation, en deuxième partie de matinée. La séance
d’éducation musicale se place à ce moment de la journée. La séance se déroule en salle de
motricité.
ZZPhase n° 1 : l’objectif est de ramener les élèves au calme et de recentrer leur attention. Ils sont
assis sur des bancs, en cercle. On leur demande de fermer les yeux, et d’écouter attentive-
ment. L’enseignant circule avec un tambourin autour du groupe. Il produit un son à différents
endroits de la salle, les élèves, en silence, doivent indiquer avec leur doigt d’où vient le son.
ZZPhase n° 2 : première production de sons vocaux. On choisit le prénom d’un élève de la
classe. Les élèves doivent répéter ce prénom en variant l’intensité. L’enseignant choisit un
12
Chapitre 1 • Les pratiques vocales Activités à l’école
Exemple (suite)
geste qu’il explique au préalable en montrant l’exemple vocal attendu, puis il se tait et
Activités à l’école
laisse les élèves produire vocalement en suivant ses gestes.
ZZPhase n° 3 : vers le chant. « Nous allons jouer avec le début du chant que nous avons appris
la dernière fois ». La première phrase de ce chant est rappelée, puis on décide de la chanter
plus vite ou plus lentement, plus aigu ou plus grave, plus fort ou moins fort. Dans cette
phase, les élèves doivent répondre à cette consigne en comprenant les paramètres mis en
jeu (respectivement vitesse, hauteur, intensité).
ZZDurée totale de cette préparation vocale : 6-7 minutes.
a. Apprentissage
Avant même d’apprendre le chant, les élèves doivent l’entendre une fois dans son
intégralité. Deux possibilités se présentent à l’enseignant : chanter lui-même la chan-
son à la classe ou en faire entendre une version enregistrée.
Cette première écoute permet aux élèves :
•• de s’imprégner de la chanson : mélodie, rythme, paroles, structure,
•• de commencer à mémoriser certains éléments musicaux récurrents (mélodie,
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rythme),
•• de découvrir l’objectif à atteindre, à savoir l’interprétation de la chanson dans sa
globalité, ce qui est un facteur de motivation indispensable dès le départ de l’activité.
Après cette écoute de découverte, un court échange oral permet de mettre en évi-
dence les caractéristiques de la chanson :
•• Le texte et sa signification : quels sont les personnages évoqués, l’histoire, le
contexte ?
•• caractère général, porté aussi bien par le texte que par la musique : est-ce une
Le
chanson joyeuse, entraînante, triste, amusante ?
•• Une partie récurrente peut-être déjà mémorisée, à la simple écoute de découverte :
c’est souvent le cas du refrain, s’il est simple.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
Une fois cette étape franchie, l’apprentissage à proprement parler peut commencer.
La démarche pédagogique peut être envisagée différemment selon le cycle.
•• Au Cycle 1 : le plus souvent, ce sont des comptines assez courtes, ou des chansons
simples qui sont apprises. L’apprentissage peut donc se faire par imprégnation et répé-
tition. L’enseignant chante au moins deux fois la chanson, puis les élèves la reprennent
avec lui. Au préalable, il est nécessaire de faire mémoriser le texte aux élèves, en le fai-
sant répéter phrase par phrase par exemple. Ensuite, lors des moments chantés, les
élèves vont peu à peu acquérir la comptine ou la chanson, et cela grâce aux répétitions
fréquentes. Toutefois, s’il s’agit d’une petite chanson plus élaborée qu’une comptine,
un apprentissage comme indiqué ci-dessous aux Cycles 2 et 3 est nécessaire.
•• Aux Cycles 2 et 3 : les programmes d’éducation musicale sont clairs sur la nécessité
d’un travail vocal plus approfondi dans ces deux cycles. Les chants sont donc plus
complexes, en faisant attention à respecter une progression depuis le CP jusqu’au
CM2 (voir les exemples proposés dans les fiches pratiques). L’apprentissage du
chant se fait alors en répétant phrase par phrase, et en dialogue entre l’enseignant et
la classe. Il est très important que l’enseignant écoute les élèves chanter seuls, sans
chanter lui-même avec eux, ce qui aurait pour effet de l’empêcher d’écouter atten-
tivement et de détecter les erreurs du groupe.
Exemple
Méthode d’apprentissage d’un chant :
exemple à partir d’une chanson traditionnelle, À la claire fontaine
Ce chant comporte des couplets et un refrain. Pour simplifier l’exemple, nous nous intéres-
sons au couplet. En face de chaque ligne, nous avons indiqué une lettre qui désigne la phrase
musicale correspondant au vers :
À la claire fontaine A
M’en allant promener, B
J’ai trouvé l’eau si belle C
Que je m’y suis baigné D
En faisant une alternance entre l’enseignant et la classe, on travaille l’apprentissage ainsi :
A (Enseignant) – A (Classe) – B (Ens.) – B (Cl.)
Enchaînement A-B (Ens. Puis Cl.)
C (Ens.) – C (Cl.) – D (Ens.) – D (Cl.)
Enchaînement C-D (Ens. Puis Cl.)
Attention ! Penser alors à faire l’enchaînement A-B-C-D suivant le même processus.
b. Interprétation
Les programmes de 2015 introduisent de manière explicite la notion d’interpréta-
tion d’un chant. Notons quelques compétences que l’on peut y lire :
•• « Interpréter un chant avec expressivité » (Cycle 2) ;
•• « Chanter une mélodie simple avec […] une intention expressive » (Cycle 3).
Approfondir l’interprétation d’un chant n’est possible que lorsque son apprentis-
sage est terminé et que l’on peut donc le chanter en étant libéré des problèmes tech-
niques tels que la mémorisation des paroles, de la mélodie, du rythme.
14
Chapitre 1 • Les pratiques vocales Activités à l’école
Il s’agit donc alors de faire vivre le chant, et d’en donner une version personnelle.
Dans le cas qui nous concerne, le chant en chœur, cette version sera celle décidée par
Activités à l’école
le groupe entier.
Voici quelques points d’attention qui permettent de travailler cette interprétation.
•• Les nuances : varier les nuances dans un chant permet de l’animer en évitant qu’il
soit uniforme. Le choix des nuances dépend du chant, du texte, de la mélodie. À titre
d’exemple, le refrain peut être chanté fort, et le couplet plus faible.
•• Le tempo : en règle générale, le compositeur d’une chanson indique le tempo auquel
il souhaite qu’elle soit interprétée. Néanmoins, des petites variations à des endroits
importants permettent d’apporter de la musicalité. Par exemple, on ralentit fré-
quemment lorsque la chanson va finir. Ce genre de ralenti peut aussi intervenir lors
d’articulations de certaines parties (passage entre deux strophes, du couplet au
refrain…).
•• qualité vocale, l’engagement, la concentration : n’oublions pas que le chant à
La
l’école vise à mettre les élèves en situation de pratique musicale, et donc artis-
tique. Il ne faut donc pas hésiter à leur demander de s’impliquer réellement dans
l’interprétation d’un chant, ce qui demande un réel effort personnel. Lorsque l’on
chante une chanson, il faut également la vivre d’une certaine manière.
Définitions
QQLe tempo désigne la vitesse d’une musique, que l’on peut détecter en frappant
la pulsation. Le tempo peut être lent, rapide, ou varier entre ces deux extrêmes.
QQLa pulsation est le battement régulier sur lequel vient se caler le rythme. Elle est don-
née par exemple par le métronome ou par un chronomètre qui égrène la seconde.
d’affiner l’écoute puisqu’il faut être toujours attentif pour intervenir au bon moment.
Ajouter un accompagnement instrumental
Les classes disposent fréquemment d’instruments à percussion (voir le chapitre 3).
Les utiliser pour un accompagnement rythmique est assez simple à mettre en œuvre.
Le plus naturellement, c’est la pulsation que l’on frappe et qui permet d’accom-
pagner simplement un chant. Une autre idée consiste à inventer une courte cel-
lule rythmique et à la répéter en ostinato, mais cela est plus compliqué à mettre en
œuvre. Enfin, on peut également frapper le rythme de la chanson, c’est-à-dire que
l’on frappe, par exemple, le tambourin à chaque syllabe chantée.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
16
Chapitre 1 • Les pratiques vocales Activités à l’école
Définitions
Activités à l’école
QQLa mélodie est un ensemble de hauteurs qui, enchaînées, forment un « air » que
l’on peut chanter ou fredonner.
QQLe rythme concerne tout ce qui est relatif aux durées des sons et leur enchaî-
nement dans le temps. On peut frapper dans les mains, par exemple, le rythme
d’une chanson en « suivant les paroles » qui se calent sur le rythme.
QQLe timbre est une caractéristique physique du son qui concerne sa composition
en harmoniques. Cette composition donne au son sa personnalité propre qui
nous permet de reconnaître, par exemple, le timbre d’un son de piano de celui
d’un son de violon.
•• Les activités vocales ne se limitent pas au chant, même si celui-ci reste primordial.
•• Les activités de préparation vocale, pour être motivantes pour les élèves, doivent être en lien avec
les activités vocales qu’elles précèdent.
•• L’apprentissage d’un chant n’est pas une fin en soi. Le travail gagne à être poursuivi ensuite par un
travail d’accompagnement, de création de nouvelles parties, d’interprétation.
•• Le jeu vocal permet d’ouvrir les activités vocales vers d’autres utilisations de la voix. Il permet en
outre de développer les capacités d’improvisation et de coopération au sein d’un groupe.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
FOCUS
Cycle 1 classe de grande section – Nagawicka de Jacky Galou
Écouter la chanson :
www.deezer.com/track/80184316
•• Échange avec les élèves après la première écoute : la chanson parle d’un petit indien,
Nagawicka. Il chasse le bison avec son arc, ses flèches, son carquois (explication du
vocabulaire). Il danse autour du feu. Chaque couplet peut être facilement mémorisé
par la progression des actions évoquées.
•• Seconde écoute : on ne fait écouter que la première strophe, on pose préalablement à l’écoute
la question suivante : « écoutez bien, il y a un monsieur qui chante et des enfants. Chantent-
ils en même temps ? ». Cette écoute partielle amène les élèves à comprendre que ce chant est
en dialogue entre un soliste et un groupe, chaque vers étant repris sur ce principe.
Un petit indien (bis)
Nagawicka (bis)
Chantait gaiement sur le chemin, Nagawicka, Nagawicka (bis)
•• L’apprentissage du chant se fait naturellement : l’enseignant chante « Un petit indien »,
la classe reprend, et ainsi de suite pour les deux vers suivants. Ce principe de répétition
permet de chanter la chanson en entier sans avoir la préoccupation de mémoriser le texte.
•• Lors de la seconde séance, le chant est repris. On consolide alors la mémorisation des
paroles, en mettant en évidence la succession des strophes et de leur contenu (Strophe 1 :
un petit indien… / Strophe 2 : quand je serai grand… / Strophe 3 : Avec mes flêches… /
Strophe 4 : sur mon cheval… / Strophe 5 : autour du feu… / Strophe 6 : un petit indien…)
•• Travail du chant en deux groupes : la partie chantée précédemment par l’enseignant est
chantée par une moitié de la classe, l’autre moitié lui répond.
•• Élargissement vers une activité de pratique rythmique : une moitié de classe chante,
l’autre moitié lui répond mais en frappant le rythme dans les mains, sans chanter. Puis
on inverse les groupes.
•• Lien avec une autre écoute : de nombreuses musiques utilisent ce principe de réponse
entre un soliste et un chœur, appelé principe responsorial. En voici quelques exemples :
Jesus is keeping me alive, gospel.
http://www.deezer.com/track/2355051
Dans cet exemple, une voix soliste dialogue systématiquement avec un petit groupe de quelques voix.
Eloname, traditionnel du Cameroun.
http://deezer.com/track/9109374
Ce chant fait alterner un homme soliste et un chœur mixte, le tout accompagné d’un groupe
instrumental.
18
Chapitre 1 • Les pratiques vocales Activités à l’école
FOCUS
Cycle 2 – Coccinelle, bonnes vacances de Jean RENÉ
Activités à l’école
Écouter la chanson :
www.deezer.com/track/5187772
•• Échange avec les élèves après la première écoute : c’est l’histoire d’une coccinelle qui veut
partir en vacances et qui prépare ses affaires. Cette chanson est joyeuse, amusante, elle
donne envie de bouger et de danser. Après une seule écoute, on peut facilement chanter
spontanément le refrain : « Coccinelle, coccinelle, passe de bonnes vacances (× 4) ».
•• Seconde écoute : pour bien repérer ce refrain, les élèves frappent la pulsation lorsqu’il
arrive dans l’enregistrement. Cela permet également de constater qu’il y a des couplets
entre ces refrains.
•• Apprentissage du couplet : il est nécessaire de mener cet apprentissage en suivant la
méthode exposée plus haut, ce qui donne ici le découpage suivant (sur le premier couplet
par exemple) :
Quand arrive l’été, t’aimes bien voyager A
Tu lisses tes ailes, tu te fais belle, coccinelle. B
Comme t’as pas d’auto, comme t’as pas d’vélo, A
Tu t’poses sur mon doigt, ou sur mon bras et on s’en va B
Il est intéressant de remarquer ici la structure musicale assez simple puisque ce couplet ne
comporte que deux phrases musicales, A et B, chacune étant reprise. On fera donc un dialogue
entre l’enseignant et la classe (A – A ; B – B ; AB – AB ; même chose avec les deux derniers vers,
puis enchaînement de l’ensemble). Notons enfin que ce chant convient bien pour le Cycle 2 du
fait de cette structure musicale plus élaborée que celle d’une comptine, mais plus simple que
celle de certaines chansons mélodiquement et rythmiquement plus complexes.
•• Après avoir appris le couplet, l’enseignant fait travailler l’enchaînement avec le refrain. À
la fin de la première séance, les élèves sont capables de chanter le couplet 1 et le refrain.
•• L’apprentissage du chant se déroule sur quatre séances, en effet, le texte est assez déve-
loppé et demande d’être répété plusieurs fois pour être retenu (au début du Cycle 2, les
élèves ne sont pas encore lecteurs et ne peuvent donc pas s’aider des paroles écrites). La
seconde séance permet d’ajouter le second couplet et de revenir sur le premier. Les troi-
sième et quatrième séances visent à ajouter les deux couplets suivants et à aboutir ainsi
à connaître le chant en entier.
•• Remarque : pour retenir plus vite les paroles du chant, même avec des élèves non-lecteurs,
il est judicieux de faire une affiche avec les paroles en face desquelles des images sont
ajoutées. Les élèves peuvent ainsi avoir des repères visuels et se rappeler plus facilement
les paroles.
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•• Une fois le chant bien su, on peut reprendre l’activité faite en début de séquence (frapper
la pulsation sur le refrain). On donne à un groupe de cinq élèves des tambourins, leur
rôle consiste à jouer cette pulsation sur chaque refrain.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
FOCUS
Cycle 3 – Touche pas à ma planète – Dominique DIMEY
Écouter la chanson :
www.deezer.com/track/92290816
•• Cette chanson, du fait de sa difficulté, est à destination d’élèves de la fin du Cycle 3. En
effet, la mélodie est assez changeante, certaines cellules mélodiques sont récurrentes
mais nécessitent un apprentissage rigoureux et précis.
•• Les paroles de cette chanson sont complexes, le texte est long. Par conséquent, il est
indispensable de mener l’apprentissage en mettant à disposition des élèves le texte par
écrit (photocopies, ou mieux, en les projetant ce qui permet aux élèves de garder une
bonne posture pour chanter, plus favorable qu’en étant penché sur sa feuille).
•• Notez la structure de ce chant : un refrain alterne avec deux couplets, voici des points de
repère dans les paroles :
Couplet 1, composé de 3 strophes sur la même musique
Je veux marcher pieds nus sur le sable blanc
… Touche pas à ma planète.
Je veux trouver l’air pur, pouvoir respirer
… Touche pas à ma planète.
Refrain.
Vous qui osez faire de la Terre un désert
…Touche pas à ma planète.
Je veux des mots de paix inscrits sur les pierres
…Touche pas à ma planète
•• D’un point de vue mélodique, le refrain présente un ambitus plus aigu que les couplets
qui, eux, sont plutôt dans le grave. Notons enfin la récurrence de cette phrase, Touche
pas à ma planète, toujours sur la même mélodie et qui résonne comme un appel.
•• La première strophe du couplet présente quatre vers dont la musique change à chaque
fois, elle est toujours conclue par Touche pas à ma planète. La répétition de chaque phrase
doit être menée avec soin, en portant attention à la justesse tonale, point le plus délicat ici.
•• La difficulté de ce chant peut amener à envisager un apprentissage en deux étapes : lors
d’une première séance, le couplet est appris, comme indiqué ci-dessus. Le refrain est
abordé lors d’une seconde séance, après révision du couplet. On peut raisonnablement
penser qu’un minimum de quatre séances est nécessaire pour maîtriser correctement
l’interprétation de cette chanson.
•• Bien sûr, cette chanson peut s’inscrire plus largement dans une thématique transver-
sale relative à l’éducation au développement durable. Les paroles s’inscrivent dans un
registre poétique qui nécessite une étude dans le cadre d’une séance de français. Elles
trouvent un écho ensuite dans ce domaine qui est un point d’attention majeur à l’école.
20
Chapitre 1 • Les pratiques vocales Activités à l’école
Définition
Activités à l’école
Dans un chant, l’ambitus est l’intervalle entre la note la plus grave et la plus aiguë.
Les programmes de chant choral
Le Bulletin officiel du 26 juillet 2018 comporte le programme de chant choral,
enseignement facultatif au collège. S’il ne concerne pas directement l’enseigne-
ment du premier degré, il est nécessaire d’en connaître a minima l’existence, et
mieux, de l’avoir lu pour en extraire les éléments principaux. Nous proposons ici
de les citer.
QQ Cet enseignement s’adresse aux élèves volontaires des cycles 3 (6 ) et 4. Il vise
e
à mettre en place un projet artistique dans lequel s’impliquent ces élèves. Une
production finale est prévue (concert, spectacle). La chorale du collège peut
s’associer avec des chorales d’écoles du même secteur.
QQ Quatre compétences sont travaillées :
21
Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
22
Chapitre 2 • Les pratiques d’écoute Activités à l’école
Activités à l’école
S’il paraît naturel de préparer et d’échauffer les élèves avant de les faire chanter, il
n’en est pas toujours de même avant de leur faire écouter de la musique. Et pourtant,
lors d’une écoute musicale active, ce sont toutes leurs capacités de perception qui
sont sollicitées. C’est pourquoi il semble judicieux de proposer des situations qui
permettent d’entrer en posture d’écoute active.
Exemple
Au Cycle 1 : écouter le silence
Avant de proposer l’écoute d’un extrait sonore, l’enseignant propose aux enfants « de faire
le plus grand silence, et d’écouter ce silence ». On peut suggérer de fermer les yeux pour
n’être attentif qu’au silence qui nous entoure. On laisse ainsi les élèves écouter durant
40 secondes environ.
Dans un premier temps, les élèves peuvent dire que le silence a été vraiment respecté et qu’il
n’y a eu aucun bruit. Mais nous le savons, le silence total, au sens d’absence totale et com-
plète du moindre bruit ou son, n’existe pas (à moins de se trouver dans une pièce isolée du
monde extérieur, et là encore, ce sont les bruits du battement de notre cœur ou de notre
respiration que nous entendrons).
L’enseignant propose donc dans un second temps d’écouter ce silence, mais il faut porter son
attention un bruit qui rompt ce silence et l’identifier.
Cet exercice très simple met les élèves en condition d’écoute et de perception maximale.
Au Cycle 3 : jeu d’identification de sons instrumentaux
Sur une table sont disposés des instruments : une paire de claves, un tambourin, un triangle,
des cymbales tibétaines, un guiro, un wood-block.
Dans un premier temps, l’enseignant fait entendre quelques sons de chacun de ces instru-
ments en les faisant nommer par les élèves.
Ensuite, les élèves ferment les yeux. L’enseignant joue à nouveau chacun de ces instruments,
l’objectif étant de les reconnaître. Certains instruments ont des sons proches (par exemple
le wood-block et les claves), l’écoute doit être très attentive.
Pour compliquer un peu ce jeu, l’enseignant peut demander à un élève de venir jouer avec lui
d’un instrument de manière simultanée. La classe doit reconnaître les deux sons d’instru-
ments joués ensemble.
Cet exercice permet d’affiner la perception et la discrimination des sons avant une écoute.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
(Programmes Cycles 3)
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Chapitre 2 • Les pratiques d’écoute Activités à l’école
•• La discrimination des sons : dès le Cycle 1, cet objectif d’écoute doit être travaillé.
En écoutant un paysage sonore, les élèves sont conduits à porter leur attention sur
Activités à l’école
les sons qui le composent. Par exemple, dans le paysage sonore d’une rue en ville, on
repère les bruits de circulation automobile, les pas des passants, ponctuellement
une ambulance qui passe, le bruit du vent. Repérer, discriminer et nommer ces sons
relève d’une compétence d’écoute musicale que l’on peut sans difficulté ensuite
appliquer à une musique instrumentale ou vocale.
•• La mémoire auditive : une des principales difficultés concernant l’écoute musicale
réside dans le fait qu’elle se déroule dans le temps, qu’elle ne laisse aucune trace
visuelle. Une fois l’écoute finie, il n’en reste que ce que nous en avons mémorisé.
C’est une des raisons pour lesquelles il faut veiller à la durée des extraits qui ne doit
pas être trop longue. En effet, une minute de musique véhicule déjà un grand
nombre d’informations, il faut donc travailler cette mémoire auditive : comment la
musique commence-t-elle, se finit-elle ? Que se passe-t-il dans la partie centrale ? Y
a-t-il un ou plusieurs éléments récurrents ?
Développer ces facultés de perception auditive tout au long des activités d’écoute
active permet, dans une étape suivante, d’en extraire les éléments musicaux saillants
et de les décrire avec précision.
ensemble une trace écrite, ou plus simplement pour mettre en évidence un ou plu-
sieurs éléments musicaux.
Exemple 1
Avant la première écoute d’une musique, l’enseignant pose la question suivante : « Vous
allez entendre un paysage sonore. Écrivez sur votre cahier deux sons que vous reconnaissez
dans ce paysage sonore ».
L’enseignant écrit ensuite tous les mots au tableau, en mettant en évidence les mots qui sont
le plus souvent cités. Cette mise en commun permet à chaque élève de voir ses propositions
prises en compte et de repérer rapidement, dans cet exemple, les sons composant ce pay-
sage sonore.
25
Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
Exemple 2
On propose l’écoute d’une musique dans laquelle une voix chante une mélodie formée de
sons tenus, longs et accompagnée par une guitare qui joue des accords brefs et répétés. Le
codage peut se présenter sous la forme de deux niveaux superposés, le premier (voix) repré-
senté par une courbe continue représentant les sons longs, et un second qui montre des
points, à l’image des accords brefs et répétés.
•• Par le corps : trop souvent, on néglige cette dimension pourtant intimement liée à
la musique qu’est l’utilisation du corps dans l’espace. Il ne s’agit pas de faire danser
les élèves, mais de leur demander de se déplacer sur la musique en essayant d’en
traduire une caractéristique par exemple le tempo, l’intensité.
Exemple 3
L’extrait proposé fait alterner deux moments A et B. A est sur un tempo rapide, B sur un
tempo lent. Lors d’une séance d’éducation musicale en salle de motricité, on passe la musique
aux élèves en leur demandant de se déplacer en portant attention à sa vitesse.
•• Par l’imitation vocale : ce procédé vient très naturellement aux élèves. Lorsqu’ils
parlent d’une musique, il leur sera plus facile d’imiter vocalement un élément
entendu plutôt que d’en parler. Il faut donc se saisir de ces réactions spontanées ou
les provoquer, et jouer avec immédiatement en impliquant toute la classe. Les élèves
s’approprient ainsi physiquement ce qu’ils ont entendu et peuvent plus facilement
le décrire verbalement ensuite.
Exemple 4
Lors de l’écoute d’un concerto pour piano de Mozart, si un thème mélodique revient à plu-
sieurs reprises, il est facile de demander aux élèves de le fredonner, puis de le faire reproduire
à toute la classe. Si un rythme est répété en ostinato, l’enseignant peut inciter un élève à
essayer de le reproduire en frappant dans les mains.
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Chapitre 2 • Les pratiques d’écoute Activités à l’école
Dans le cas d’instruments connus vraisemblablement de tous les élèves, cette identi-
fication peut être simple (piano, violon, flûte…). Certaines différences peuvent être
Activités à l’école
plus délicates à repérer (différencier la clarinette du hautbois, par exemple). Enfin,
lorsque la musique écoutée fait intervenir des instruments totalement inconnus, il
faut émettre des hypothèses pour identifier la famille : s’agit-il d’un instrument à
cordes, à vent, à percussion ? Cela est, par exemple, un travail à mener dans le cas de
musiques du monde qui utilisent des instruments qui nous sont étrangers.
Notons enfin que dans les programmes du Cycle 3 figurent l’acquisition des « princi
pales caractéristiques de l’orchestre symphonique ». Vous pouvez trouver l’essentiel
des instruments qui le composent dans le complément en ligne sur dunod.com.
Cela amène à découvrir les trois familles d’instruments : cordes, vents et percussions.
•• Les activités d’écoute, au sein de l’éducation musicale, sont structurées et visent des objectifs
précis. Le choix des musiques proposées à l’écoute tient compte de ces objectifs et permet de
découvrir par exemple une notion ou un genre musical.
•• L’écoute active est donc favorisée, mais on peut inclure dans une journée de classe des moments
d’écoute passive, dans le but d’éduquer les élèves à l’écoute, même plus superficielle, de genres
musicaux les plus variés.
•• Les activités permettant d’entrer dans l’écoute doivent être diversifiées. Elles permettent à l’élève
d’être véritablement acteur dans ce travail. Il s’approprie les principaux éléments musicaux et les
réinvestit dans un codage, une exploitation corporelle, un écrit…
•• L’écoute musicale vise à développer les capacités de perception des élèves, et à repérer des élé-
ments musicaux caractéristiques. Il est important de se souvenir que chaque extrait musical ayant
sa spécificité, il n’est pas possible d’appliquer la même démarche d’écoute à chaque fois. Il faut
tenir compte de la spécificité de l’extrait choisi.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
Playlist chapitre 3
www.deezer.com/playlist/1234314615
Flashez le QR code pour accéder aux écoutes de ce chapitre :
Pâle Septembre, Camille
Carillon, l’Arlésienne, Georges BIZET
Music for pieces of wood, Steve REICH
Les entretiens de la Belle et de la Bête, Maurice RAVEL.
Bydlo, Tableaux d’une exposition, Modeste MOUSSORGSKY
Ouverture, extrait de Faust, Charles GOUNOD
Air des bijoux, extrait de Faust
Chœur de la kermesse, extrait de Faust
Concerto pour mandoline RV 425, Allegro, Antonio VIVALDI
Jesus is keeping me alive, gospel
La Moldau, Bedrich SMETANA
40e symphonie, 1er mouvement, Wolfgang-Amadeus MOZART
Carmen, chanson du Toréador, Georges BIZET
Les quatre saisons, l’Hiver, Antonio VIVALDI
Sonate pour piano et violon, « le printemps », Ludwig Van BEETHOVEN
Take the A-train, Duke ELLINGTON
Matières induites, De natura sonorum, Bernard PARMEGGIANI
Batucada, par le groupe Abacaxi
O sacrum convivum, Olivier MESSIAEN
Symphonie n° 1 « Titan », 2nd mouvement, Gustav MAHLER
Sicut locutus est, extrait du Magnificat, Jean-Sébastien BACH
Fossiles, Le Carnaval des animaux, Camille SAINT-SAËNS
Prélude de l’Arlésienne, Georges BIZET
Nous proposons ici de revenir sur quelques notions musicales de base que l’on peut
facilement exploiter dans des activités d’éducation musicale en classe. Pour chacune
d’elle est proposé un extrait de référence et, quelques éléments d’analyse en rapport
avec la notion concernée.
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Chapitre 3 • Repérer des éléments musicaux caractéristiques Activités à l’école
1 Notions musicales
Activités à l’école
1.1 Bourdon
Définition
Un bourdon est une note tenue le plus souvent grave et qui sert d’accompagne-
ment à une mélodie. Certains instruments, tels que la cornemuse ou la vielle à
roue, jouent des bourdons.
Pâle Septembre, chanson de Camille
www.deezer.com/track/355183561
Dans cette chanson, dès le début et tout au long de la chanson, un son est tenu et ne s’ar-
rête jamais. Sur ce bourdon se déroulent la mélodie chantée et un accompagnement.
1.2 Ostinato
Définition
Un ostinato est un élément musical, rythme ou mélodie, répété de manière inin-
terrompue au cours d’un morceau.
Carillon, extrait de l’Arlésienne, Georges BIZET
www.deezer.com/track/67343863
L’ostinato présent ici est joué dès le début par les cuivres et les cordes. Il prend la
forme d’un motif mélodique de trois notes, évoquant sans aucun doute la sonnerie
d’une horloge, comme cela est évoqué dans le titre. L’ostinato disparaît dans la par-
tie centrale (1’16’’) avant de revenir à la fin (3’33’’).
1.3 Rythme
Définition
Le rythme concerne l’agencement des durées au sein d’une musique. Il s’appuie le
plus souvent sur la pulsation (battement régulier).
Music for pieces of wood, Steve REICH
www.deezer.com/track/74944202
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Cette musique est jouée par des instruments que l’on peut apparenter aux claves.
Ils ont la particularité de ne pouvoir jouer que des rythmes. Ici, plusieurs instru-
mentistes jouent ensemble des rythmes qui se combinent, ce qui provoque une
superposition rythmique appelée polyrythmie évoluant dans le temps.
1.4 Mélodie et accompagnement
Définition
QQUne mélodie est un enchaînement de hauteurs, on l’appelle couramment
« l’air ». C’est ce que l’on peut fredonner.
QQL’accompagnement est la partie musicale qui soutient cette mélodie.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
Trio pour piano, violon et violoncelle opus 120, Andantino, Gabriel FAURE
www.deezer.com/track/15642237
Le début de l’extrait proposé (du début à 0mn51) fait clairement entendre deux
plans sonores :
•• La mélodie : elle est jouée en dialogue entre le violon et le violoncelle
•• L’accompagnement : il est joué par le piano, en accords réguliers.
1.6 Nuance
Définition
La nuance désigne le volume de la musique. Il existe toute une palette de nuances,
du plus doux (pianissimo) au plus fort (fortissimo). La nuance peut également
évoluer : de plus en plus fort (crescendo) ou de moins en moins fort (descrescendo).
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Chapitre 3 • Repérer des éléments musicaux caractéristiques Activités à l’école
2 Genres musicaux
Activités à l’école
2.1 L’opéra
Définition
Un opéra est une œuvre musicale de grande envergure, composée pour des chan-
teurs solistes, un chœur, accompagnés par un orchestre. L’opéra s’appuie sur un
livret qui raconte une histoire. Il est entièrement chanté et mis en scène. On peut
l’apparenter à une pièce de théâtre en musique.
Passage chanté par le chœur, souvent composé de quatre pupitres de voix : soprani
et alti (femmes), ténors et basses (hommes).
Chœur de la kermesse, Acte II scène 1
www.deezer.com/track/4285450
L’intérêt de ce chœur réside dans le fait que l’on entend tous les pupitres de voix
séparés dans un premier temps, avant qu’ils ne se réunissent dans une seconde par-
tie. On peut ainsi bien repérer les différentes hauteurs de voix de ces pupitres.
Nous ne détaillons pas d’autres genres musicaux présents dans l’opéra, tels que
le ballet (orchestral, dansé) ; l’ensemble (duo, trio, quatuor… avec les chanteurs
solistes).
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
2.2 Le concerto
Définition
Genre musical dans lequel un soliste (ou un petit groupe de solistes) dialogue avec
un orchestre.
2.3 Le gospel
Définition
Le gospel est un chant issu de la tradition musicale des noirs américains en escla-
vage. C’est un chant religieux, dont le texte s’appuie sur l’ancien ou le nouveau
testament. Le plus souvent un chanteur soliste dialogue avec un chœur.
Jesus is keeping me alive, gospel
www.deezer.com/track/2355051
Le gospel utilise de manière quasi systématique le principe responsorial. Ici, une
chanteuse soliste lance une courte phrase à laquelle un petit groupe répond, soit en
répétant la même chose, soit en chantant une phrase qui lui est propre.
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Chapitre 3 • Repérer des éléments musicaux caractéristiques Activités à l’école
2.5 La symphonie
Activités à l’école
Définition
La symphonie est une œuvre musicale composée pour un orchestre. Elle se développe
de manière significative à partir du XVIIIe siècle. Elle se compose en règle générale de
trois ou quatre mouvements se différenciant par leurs tempi et leurs structures. Cer-
taines symphonies sont célèbres : la 9e symphonie de BEETHOVEN (dans laquelle
on entend l’hymne à la joie), la 40e symphonie de Mozart, la Symphonie fantastique
d’Hector BERLIOZ.
40e symphonie en sol mineur K550, premier mouvement, de Wolfgang-Ama-
deus MOZART
www.deezer.com/track/17828294
L’écoute de cet extrait met en évidence comment l’orchestre est mis, dans sa glo-
balité, en valeur. Les cordes gardent un rôle ici prépondérant, mais les vents (bois
notamment) sont également mis en avant.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
ici clairement le violon solo qui se détache fréquemment du groupe, il s’agit d’un
concerto.
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Chapitre 3 • Repérer des éléments musicaux caractéristiques Activités à l’école
Activités à l’école
Définition
Les instruments à percussion sont joués en frappant une membrane (peau), une
partie en bois ou en métal, en frottant, en secouant… Cette famille comprend une
multitude d’instruments, tous différents selon les continents.
Batucada, par le groupe Abacaxi
www.deezer.com/track/2164580
L’extrait proposé ici est une musique du Brésil, jouée lors des défilés de Carnaval.
L’ensemble de batucada se compose d’instruments à percussion à peaux (type tam-
bour) de hauteurs diverses, des maracas, des cloches mais aussi des sifflets. La super-
position rythmique complexe donne une grande énergie à cette musique sur laquelle
est dansée la samba.
3.7 Chœur
Définition
Un chœur est un ensemble de chanteurs. Il peut chanter a cappella, c’est-à-dire
sans accompagnement instrumental, ou avec un accompagnement. Le chœur
peut être mixte (hommes et femmes), uniquement masculin ou féminin, il peut
également comporter des voix d’enfants.
O sacrum convivum, Olivier MESSIAEN
www.deezer.com/track/1325366
Il s’agit ici d’un chœur mixte qui chante a cappella. Le compositeur, grande figure
musicale du XXe siècle, a cherché à créer une sonorité de groupe très fondue et
homogène, avec des harmonies très riches.
4 Formes et structures
4.1 Canon
Définition
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Le canon est une forme musicale dans laquelle une même mélodie, composée de
plusieurs phrases de durées égales, est chantée ou jouée par plusieurs groupes avec
des départs décalés.
Symphonie n° 1 dite « Titan », second mouvement (début), Gustav MAHLER
www.deezer.com/track/46943061
Dans cet extrait célèbre très fréquemment utilisé en classe pour illustrer la notion
de canon, on entend une même mélodie jouée avec des entrées décalées à diffé-
rents instruments de l’orchestre : contrebasse au début, basson à 0’30, tuba à 0’56
notamment. Notons également que le thème musical utilisé ici est Frère Jacques,
mais transformé dans l’esprit d’une marche funèbre.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
4.2 Fugue
Définition
Une fugue est une structure musicale complexe s’apparentant au canon. Au début,
les différentes lignes musicales entrent les unes après les autres en énonçant une
même mélodie appelée sujet. Jean-Sébastien BACH est considéré comme un des
maîtres de l’écriture de la fugue, notamment à travers son œuvre L’art de la fugue.
Sicut locutus est, extrait du Magnificat, Jean-Sébastien BACH
www.deezer.com/track/90817709
Du début à 0’57, une même mélodie est reprise par les différents pupitres du chœur,
en commençant par les basses, puis les ténors, les alti et les soprani. Nous avons ici
l’exposition typique d’une fugue avec ces entrées successives.
4.3 Rondo
Définition
Forme musicale faisant alterner un refrain (qui ne change pas) avec plusieurs
couplets différents. Le rondo peut être instrumental. Mais bien sûr il est égale-
ment vocal, la plupart des chansons suivant cette forme couplet/refrain.
Fossiles, extrait du Carnaval des animaux de Camille SAINT-SAËNS
www.deezer.com/track/67345638
Le déroulement est le suivant :
•• Refrain (avec la présence remarquable du xylophone) : du début à 0’16.
•• Couplet 1 : de 0’16 à 0’33
•• Refrain : de 0’33 à 0’49
•• Couplet 2 de 0’49 à 1’03
•• Refrain : de 1’03 à la fin.
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Chapitre 4 • La production sonore Activités à l’école
Activités à l’école
La production sonore
Si les activités de production sonore, en éducation musicale, se concentrent majori-
tairement autour des pratiques vocales, celles qui font intervenir des instruments ou
des corps sonores sont également importantes.
Les programmes du Cycle 1 mettent ainsi en avant le fait d’ « explorer des instru-
ments », ainsi que celui d’ « utiliser les sonorités de son corps », ce dernier prenant
alors le statut d’instrument de musique.
Aux Cycles 2 et 3, c’est l’utilisation de « corps sonores » qui est pointée, cette appella-
tion regroupant aussi bien des objets du quotidien que des instruments à percussion
simples tels que des lames sonores par exemple.
L’objectif de ce chapitre est de donner des éléments concernant l’exploitation de ces
corps sonores et des sonorités du corps dans le cadre du domaine « produire ».
qu’il soit nécessaire d’acquérir une technique complexe (inabordable, par exemple,
au Cycle 1) tout en réussissant à atteindre de réels objectifs musicaux.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
Figure 4.1 : Xylophone (lames en bois) Figure 4.2 : Métallophone (lames en métal)
Ces instruments produisent des hauteurs déterminées dont le nom de la note est
indiqué sur la lame. On peut les utiliser de différentes manières :
•• Pour jouer une mélodie simple : essentiellement au Cycle 3, Cycle 2 si la mélodie est
réduite à quelques notes.
•• Pour jouer un rythme sur une note : cela peut se faire facilement à partir du Cycle 2.
•• Pour jouer des sons sans chercher à reproduire une mélodie précise, pour créer une
ambiance sonore en faisant par exemple glisser la mailloche sur les lames : dès le
Cycle 1.
b. Percussions à peaux
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Chapitre 4 • La production sonore Activités à l’école
Activités à l’école
Figure 4.4 : Maracas Figure 4.5 : Grelots
Figure 4.6 : Oudou Figure 4.7 : Bol tibétain Figure 4.8 : Cymbales tibétaines
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
40
Chapitre 4 • La production sonore Activités à l’école
Activités à l’école
Il est possible d’aborder cette technique facilement avec les élèves, que ce soit dans le
but de marquer une pulsation régulière, comme dans celui de faire des effets sonores
sans recherche rythmique précise.
Selon les chaussures dont on dispose, selon la nature du sol, le son sera différent.
d. En utilisant la bouche
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
•• Les Barbatuques, groupe de chanteurs qui utilise les percussions corporelles. Lien :
https://youtu.be/KHyzrYBACcg
•• Les Rythmopathes : proposent des tutoriels pour s’initier aux techniques de base de
la percussion corporelle. En voici un court exemple : http://goo.gl/TTx9qZ;
Nous attirons votre attention, pour ces deux exemples, sur le fait qu’il s’agit dans
ces deux exemples de l’utilisation des sonorités du corps pour mettre en place une
rythmique précise. Cela peut s’envisager avec des rythmes simples au Cycle 3, ou à la
fin du Cycle 2. En ce qui concerne le Cycle 1, on en restera à une exploration sonore
plus libre.
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Chapitre 4 • La production sonore Activités à l’école
Activités à l’école
Un travail de création peut être mené en groupes de 5/6 élèves. Une fois la phase
d’exploration finie, les élèves sont répartis en groupes et une consigne leur est don-
née. Celle-ci peut avoir pour objectif de réinvestir un élément musical découvert
dans une écoute, d’inventer un accompagnement pour un chant, de créer un pay-
sage sonore.
Lors de cette phase, l’enseignant laisse les groupes travailler en autonomie mais il
passe régulièrement auprès de chacun d’eux afin de s’assurer que :
•• La consigne a été bien comprise.
•• Les élèves sont bien en situation de recherche et de travail.
•• Chacun-e a sa place, et vérifier qu’un élève n’a pas pris le contrôle de tout le groupe
au détriment de ses camarades.
•• Le groupe aboutit bien, dans le temps imparti, à une production, même modeste.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
•• L’usage des instruments de musique à l’école élémentaire s’inscrit dans une démarche de pratique
musicale non experte d’un point de vue technique.
•• Les élèves découvrent le monde des sons, en dehors de la voix.
•• Ils adaptent leurs gestes pour obtenir un son dans une intention précise (volume, hauteur, rythme,
timbre).
•• Dans le cadre de l’accompagnement d’un chant par exemple, on peut envisager la reproduction
d’un rythme ou d’une mélodie simple, mais en veillant à ne pas tomber dans une technicité hors
de portée des élèves.
•• Il faut veiller à proposer aussi bien l’usage d’instruments de musique connus des élèves, que celui
d’instruments d’autres cultures.
•• Les corps sonores ouvrent des horizons importants en matière de recherche sonore.
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Chapitre 5 • L’histoire des arts en éducation musicale Activités à l’école
Activités à l’école
en éducation musicale
Depuis 2008, l’enseignement de l’histoire des arts est obligatoire à l’école. Les textes
officiels de 2008 ont été remis à jour avec les programmes de l’école au Cycle 3 de 2015.
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Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
a. La technique
Pour l’œuvre musicale
La composition musicale peut utiliser diverses techniques. Jusqu’au XXe siècle, la plus
courante est la composition écrite (pour la musique savante), pour des instruments
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Chapitre 5 • L’histoire des arts en éducation musicale Activités à l’école
et/ou des voix. Au XXe siècle, cette technique perdure mais d’autres apparaissent,
notamment l’utilisation de l’enregistrement et de la diffusion du son à travers la
Activités à l’école
musique concrète puis électroacoustique, les mélanges de sons enregistrés et d’ins-
truments ou voix intervenant en direct…
En lien avec d’autres formes artistiques
D’un point de vue esthétique, des parallèles intéressants peuvent être menés concer-
nant la technique utilisée dans des œuvres d’art de domaines différents. Par exemple,
la technique du collage dans une œuvre d’arts plastiques peut être mise en lien avec
celle de l’utilisation de sons divers agencés entre eux au sein d’une œuvre de musique
électroacoustique. Un chant grégorien, uniquement vocal et écrit en valeurs plutôt
longues et sans rythme précis est à mettre en lien avec l’architecture religieuse des
cathédrales gothiques : dans ces lieux où la réverbération est très importante, la tech-
nique de composition de ces pièces musicales s’adapte à ce phénomène acoustique,
afin que la compréhension du texte soit optimale.
dévoilée au public ;
•• Son contexte de création, en lien avec des événements historiques, un contexte géo-
graphique, social… ;
•• signification ;
Sa
•• Son usage…
47
Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
4.1 La signification
a. Dans l’œuvre musicale
Que peut et veut « signifier » une œuvre d’art ? Parfois, l’artiste cherche à commu-
niquer clairement un sens, parfois non. En musique, nous pensons à la musique à
programme (poème symphonique, musique descriptive) à travers laquelle le com-
positeur narre une histoire qu’il communique, sous forme d’un texte narratif, à l’au-
diteur. C’est le cas, par exemple, de la Symphonie fantastique d’Hector BERLIOZ.
Dans d’autres cas, appelé parfois « musique pure », aucun message explicite n’est
formulé par le compositeur. C’est alors à l’auditeur de donner éventuellement un
sens à la musique écoutée, tout en gardant à l’esprit qu’il s’agit alors de sa propre
interprétation.
4.2 L’usage
a. Dans l’œuvre musicale
Certains genres musicaux sont destinés à des usages précis, par exemple :
•• La musique religieuse, destinée à accompagner des cultes, offices… (ex : la messe, le
requiem, la cantate…)
•• Les genres musicaux liés à la scène tels que l’opéra, la musique de scène, le mélo-
drame…
•• La plupart des musiques traditionnelles sont liées à une fonctionnalité précise :
rituel, procession, danse…
•• La musique de danse, à toute époque et dans tous les genres.
•• La musique destinée à être jouée en concert : symphonie, concerto, musique de
chambre…
48
Chapitre 5 • L’histoire des arts en éducation musicale Activités à l’école
Activités à l’école
Les liens sont nombreux dans cette catégorie, par exemple :
•• L’opéra : costumes, mise-en-scène, lieu de représentation (théâtre à l’italienne par
exemple)…
•• Musiques traditionnelles : œuvres d’art spécifiques de la même région du monde,
rites, traditions, tenues traditionnelles…
•• Musique de danse : aspect chorégraphique de la danse écoutée.
5 Mise en œuvre
La lecture détaillée des programmes de l’histoire des arts est bien entendu indispen-
sable pour compléter les informations synthétiques données ici. Nous reprenons
simplement les compétences attendues des élèves qui sont détaillées dans ce texte de
référence :
•• « Donner un avis argumenté sur ce que représente ou exprime une œuvre d’art » :
« Caractériser un morceau de musique en termes simples ». Cette compétence est
à acquérir en approchant l’œuvre de manière sensible et en s’exprimant de diverses
façons pour communiquer aux autres la manière dont elle est reçue.
•• « Dégager d’une œuvre d’art, par l’observation ou l’écoute, ses principales carac-
téristiques techniques et formelles » : travail relatif à l’analyse et à la compréhen-
sion de la manière dont l’œuvre a été conçue.
•• « Relier des caractéristiques d’une œuvre d’art à des usages, ainsi qu’au contexte
historique et culturel de sa création » : autant d’éléments qui sont évoqués dans ce
chapitre ci-dessus.
•• « Se repérer dans un musée, un lieu d’art, un site patrimonial » : bien que semblant
plus axé sur le musée, donc des arts se présentant sous forme d’exposition, la
musique peut être intégrée dans cette compétence, par exemple en ce qui concerne
les salles de concert, de spectacle, les maisons d’opéra.
De nombreux recueils sont alors édités ainsi que des traités de danse tels que l’Or-
chésographie et traité en forme de dialogue par lequel toutes personnes peuvent facile-
ment apprendre & pratiquer l’honnête exercice des danses de Thoinot Arbeau (paru
en 1589).
Un corpus d’œuvres permet de mettre en relation divers domaines artistiques autour
de cette thématique.
Écoute musicale : Ballet des coqs, de Michael PRAETORIUS
www.deezer.com/track/7698675
•• Œuvre picturale : La danse de la mariée en plein air, par Pieter Brue-
ghel l’Ancien (1525-1569)
•• Architecture : la salle de bal du château de Fontainebleau.
49
Activités à l’école Partie 1 • L’éducation musicale à l’école : des activités spécifiques
Le tableau de Brueghel l’Ancien ainsi que des photos de la salle de bal de Fontaine-
bleau sont accessibles très facilement sur Internet.
50
Chapitre 5 • L’histoire des arts en éducation musicale Activités à l’école
utilisés (notamment les flûtes à bec) ainsi que la structure simple permettront
d’amener les élèves à comprendre l’ancienneté de cette musique que l’on situe
Activités à l’école
alors à la Renaissance. De la même manière, les élèves trouveront sans doute
facilement que les personnages du tableau de Brueghel, par leur habillement, sont
ceux d’une époque ancienne.
6.4 Prolongements
La musique de danse est présente dans toute l’histoire de la musique. Les arts pic-
turaux en font état également à toute époque. On peut ainsi montrer en comparai-
son de l’œuvre de Brueghel l’Ancien celle d’Henri Matisse, La danse ou encore une
reproduction d’un tableau d’Edgard Degas qui s’est inspiré, dans de nombreuses
œuvres, des danseuses de l’Opéra de Paris. On verra ainsi une autre vision de la
danse aux XXe et XIXe siècles.
•• L’histoire des arts est un enseignement transversal dont l’objectif est de mettre en réseau des
œuvres d’art de différents domaines.
•• Cet enseignement s’insère dans celui de l’éducation musicale et concerne toutes les disciplines. Il
n’en enlève aucune spécificité, au contraire. Par la découverte des œuvres, la pratique, les liens
avec des œuvres autres que musicales, les élèves comprennent le contexte de la création de ces
œuvres et leur signification.
un délit.
•• Il permet aux élèves d’aller au-delà des simples aspects techniques de la construction des œuvres
délit.
51
La préparation de votre dossier est la première étape de votre travail pour
préparer cette épreuve.
C’est un moment crucial dans votre préparation au concours, et qui doit
être fait avec soin.
Le dossier est relativement court (10 pages), mais demande de votre part
des recherches préalables, un travail de réflexion en lien avec la pédago-
gie et des choix à opérer concernant la présentation même du document.
On ne peut donc que conseiller de ne pas se mettre à ce travail au dernier
moment, mais de s’y consacrer dès le début de la préparation au CRPE, en
parallèle avec la préparation des écrits.
Cette partie vous donne des orientations dans les différentes étapes de
votre travail, en commençant par le choix même du sujet, puis la rédaction
et la présentation du dossier dans ses grandes lignes.
Enfin, la spécificité de chacune des deux parties demandées dans le texte
officiel est détaillée avec quelques exemples en guise d’illustration du pro-
pos.
2
Préparer
son dossier
Le choix du sujet de votre dossier en éducation musicale est une étape importante
dans la préparation à cette épreuve. Plusieurs critères, plus ou moins conscients,
vont jouer dans votre décision. Il faut donc se questionner à plusieurs niveaux, et
cela afin de faire le choix le plus cohérent possible dans le cadre de ce concours.
54
Chapitre 6 • Quel sujet choisir ? Le dossier
!
Il est possible de chercher l’inspiration pour une thématique sur Internet, peut-être est-ce
même un des premiers réflexes que vous avez eu lors de votre travail d’approche de ce
dossier. Sans aucun doute trouverez-vous par ce moyen des idées que vous pourrez ensuite
approfondir.
En revanche, il est capital de comprendre qu’il ne faut en aucun cas utiliser telles quelles
des productions proposées par d’anciens candidats au CRPE. Outre la question du plagiat,
totalement proscrit, s’ajoute celui de l’appropriation du sujet. En effet, même si vous
reprenez une idée déjà traitée (ce qui est souvent le cas, le corpus des sujets présentant des
idées souvent récurrentes), c’est la manière dont vous vous en emparerez et dont vous la
traiterez, avec votre personnalité, qui fera la différence.
Le dossier
2 Des thématiques sur différentes orientations
Une fois cette première phase de recherche passée, il peut être intéressant d’exa-
miner son choix à la lumière de la grille de lecture proposée ci-dessous. En effet,
l’expérience que nous avons dans la préparation de cette épreuve montre que l’on
peut classer les sujets choisis dans quelques grandes catégories.
Exemple
La musique au Moyen Âge
ZZObjectifs de la séquence : mettre en regard la musique religieuse et la musique profane
respectivement à travers un chant grégorien d’une part, et une chanson de troubadour
d’autre part.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
ZZLiens interdisciplinaires : une séquence d’éducation musicale sur ce thème se relie à l’étude
du Moyen Âge en histoire.
ZZHistoire des arts : mise en relation des deux musiques choisies avec des documents icono-
graphiques tels que : un manuscrit enluminé d’antiphonaire pour le chant grégorien ; une
reproduction d’un dessin d’un troubadour ; une photographie d’une cathédrale.
ZZChant : une chanson évoquant cette époque et son contexte, par exemple :
La princesse et le troubadour d’Hugues AUFRAY
www.deezer.com/track/2150028
File la laine de Robert MARCY
www.deezer.com/track/275500
55
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
Exemple
La valse
ZZObjectifs de la séquence : à travers un chant et l’écoute d’une valse, prendre conscience
de la mesure à trois temps, de l’appui sur le temps fort qui sont ses caractéristiques prin-
cipales.
ZZChant :
Trois petites notes de musique, d’Henri COLPI et Georges DELERUE
www.deezer.com/track/1162175
Cette chanson à trois temps évoque une valse lente.
ZZÉcoute :
Le beau Danube bleu, de Johann STRAUSS. Découverte de la valse viennoise, jouée par
un orchestre symphonique
www.deezer.com/track/68612759
ZZHistoire des arts : lien avec la danse classique, ses costumes, les lieux de prédilection des
ballets classiques à Paris (opéra Garnier notamment).
Exemple
Le jazz, plus spécialement le style New Orleans au cycle 3
ZZObjectifs : découvrir la naissance du jazz à la Nouvelle Orléans au début du XXe siècle.
ZZÉcoute :
The entertainer, ragtime pour piano de Scott JOPLIN
www.deezer.com/track/239831
ZZDécouverte du ragtime, genre musical joué à l’origine dans les piano-bars, avec un
rythme syncopé caractéristique.
ZZChant : Roi Jazz, de Jean-Yves LEDUC. Ce chant pour enfants évoque avec des mots simples
la vie d’un musicien noir de jazz, la ségrégation, le jazz et son contexte.
56
Chapitre 6 • Quel sujet choisir ? Le dossier
Exemple (suite)
ZZOn peut élargir l’écoute vers d’autres ragtimes, joués cette fois par des fanfares, comme
c’était la tradition lors des parades dans les rues de la Nouvelle Orléans.
ZZHistoire des arts : architecture des villes du Sud des États-Unis au début du XXe siècle,
contexte multiculturel du fait du brassage des populations venues d’Europe.
Le dossier
cipe à un projet culturel qui lui permet d’aller assister à un concert : l’étude de
l’œuvre intégrale au programme de ce concert est alors indispensable.
•• Objectifs pédagogiques : à travers la découverte de moments clés de l’œuvre, les
élèves apprennent à appréhender celle-ci dans sa globalité.
Exemple
La Flûte enchantée, opéra de Wofgang-Amadeus MOZART au cycle 3
ZZObjectifs de la séquence : connaître l’histoire de cet opéra, les personnages, se repérer dans
l’œuvre en connaissant les moments clés.
ZZÉcoute : le défi de choisir des extraits pertinents semble difficile à relever, tant cette œuvre
est dense d’un bout à l’autre ! Risquons-nous malgré tout à proposer par exemple l’écoute
de l’Ouverture, de l’air de Papageno lors de sa première apparition sur scène, même chose
pour la reine de la nuit, le duo Papageno/Pamina. Cela n’est qu’un choix pour le début de
l’opéra, la suite pouvant être abordée lors d’une seconde séquence, car le choix d’une telle
thématique peut être fait dans le cadre d’un projet d’année.
ZZChant : on peut facilement chanter le premier air de Papageno, dans une traduction
française.
ZZHistoire des arts : l’étude des décors, costumes d’une interprétation de cet opéra ouvre à la
connaissance des multiples métiers d’une maison d’opéra.
57
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
Exemple
Le canon au cycle 2
ZZObjectifs de la séquence : découvrir la notion de canon à travers un canon traditionnel,
Maudit sois-tu carillonneur. Réinvestissement de cette notion dans une écoute, le second
mouvement de la Symphonie n° 1 de Gustav MALHER, célèbre pour l’utilisation du canon
Frère Jacques mais dans le mode mineur.
ZZProduction sonore : amener les élèves à être capable d’inventer une musique en canon,
dans laquelle ils entrent les uns après les autres en répétant un élément musical identique,
rythme ou mélodie.
58
Chapitre 6 • Quel sujet choisir ? Le dossier
c. YouTube, Dailymotion…
Si nous citons précisément ces deux sites, c’est parce qu’ils sont le plus souvent
Le dossier
consultés en première intention lors d’une recherche de musique. Nous conseil-
lons la plus grande prudence concernant l’usage de ces sites. En effet, leur principe
repose sur la mutualisation de vidéos par les internautes, et cela souvent dans la plus
grande illégalité au regard du droit intellectuel. Utiliser des musiques issues de ce
contexte n’est donc pas recommandé dans le contexte d’un concours.
Un autre danger guette celui qui choisit un extrait sonore sur l’un de ces sites. Lors-
qu’on fait une recherche, par exemple « 40e symphonie de Mozart », une multitude
de versions vous est proposée. La première n’est pas forcément la plus pertinente,
il peut s’agir d’une version de cette symphonie adaptée pour un groupe de guitares,
alors que l’œuvre originale que l’on recherche est jouée par un orchestre. Une erreur
de ce genre peut alors procurer un très grave préjudice au candidat qui la commet.
•• Prenez le temps de réfléchir à plusieurs thématiques possibles avant de vous lancer dans un travail
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59
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
7 Rédaction et présentation
du dossier : généralités
1 Présentation générale
Il nous semble important de citer ici les termes exacts du texte officiel définissant
l’épreuve du concours, et de les commenter en quelques mots.
Le candidat remet préalablement au jury un dossier de dix pages au plus, portant sur
le sujet qu’il a choisi. Ce dossier pourra être conçu à l’aide des différentes possibili-
tés offertes par les technologies de l’information et de la communication usuelles,
y compris audiovisuelles (format « Compact Disc »). Il est adressé au président
du jury sous format papier accompagné le cas échéant d’un support numérique
« Compact Disc », dans un délai et selon des modalités fixées par le jury.
Ce dossier se compose de deux ensembles :
– une synthèse des fondements scientifiques relatifs au sujet retenu ;
– la description d’une séquence pédagogique, relative au sujet choisi, accompagné
des documents se rapportant à cette dernière.
Arrêté du 19 avril 2013 fixant les modalités du CRPE.
60
Chapitre 7 • Rédaction et présentation du dossier : généralités Le dossier
Il convient donc de mettre clairement en évidence dans votre dossier ces deux par-
ties, par une mise en page claire et explicite.
Le texte officiel ne donne en revanche aucune indication sur le volume de chacune
de ces deux parties, dans la globalité des dix pages imposées. Cependant, on peut rai-
sonnablement considérer que la séquence pédagogique (donc la seconde partie) doit
occuper une place prépondérante. En effet, l’intitulé de l’épreuve affiche clairement
la dimension professionnelle attendue. Celle-ci se concrétise à travers la présenta-
tion de la séquence pédagogique.
C’est pourquoi nous conseillons généralement de consacrer de deux à quatre pages
à la première partie, ce qui laisse six à huit pages pour la seconde.
Le dossier
La mise en page est parfois précisée par le rectorat, là encore, renseignez-vous sur ce
point dans votre académie de passage. Parfois, rien n’est précisé. Les recommanda-
tions suivantes sont données dans ce second cas.
a. Police, marges
Afin d’assurer une lecture agréable, il est judicieux d’adopter les normes les plus
courantes de typographie, par exemple en choisissant la police Calibri, taille 11,
interligne 1,5 et des marges de 2,5 cm. Si ces normes ne vous permettent pas de res-
ter dans le volume des dix pages, vous pouvez les modifier mais en veillant à ne pas
produire un document trop tassé et illisible. N’oubliez pas qu’il ne s’agit pas d’être
exhaustif à l’écrit, puisque c’est votre oral qui est noté et que c’est donc dans votre
exposé que vous pourrez apporter les éléments qui ne seront pas consignés par écrit.
b. Images, illustrations
N’hésitez pas à insérer des images et des illustrations mais à la seule condition que
celles-ci aient un intérêt réel dans votre discours. Par exemple, si vous traitez de la
musique des Andes, il est pertinent de choisir quelques photographies des instru-
ments les plus caractéristiques, en particulier ceux qui sont présents dans l’écoute
que vous avez choisie. Inutile en revanche d’insérer des images dans le seul but de
décorer votre dossier !
c. Schémas, tableaux
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61
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
62
Chapitre 7 • Rédaction et présentation du dossier : généralités Le dossier
format, il vous permet de joindre des documents sonores relatifs à votre séquence.
Détaillons-les.
Le dossier
•• Il existe de nombreux ouvrages pédagogiques dans lesquels on trouve des chansons
enregistrées par des classes lors de projets départementaux (« Écoles qui chantent »).
Exemple
Choisir des extraits du Boléro de Maurice RAVEL
Écouter cette pièce en classe amène l’enseignant à choisir des moments significatifs de cette
œuvre pour les faire écouter aux élèves. En effet, la pièce dure environ vingt minutes et il
n’est pas envisageable de faire d’emblée une écoute complète de l’œuvre.
Dans ce cas précis, l’intérêt de la pièce réside dans le fait que l’œuvre débute avec très peu
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63
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
Exemple (suite)
Enfin, pour montrer l’aboutissement de l’œuvre, on choisirait comme troisième extrait
la dernière présentation des thèmes A et B. Tout l’orchestre est présent, la nuance est
fortissimo. L’œuvre s’achève comme si tout l’édifice musical s’effondrait dans un grand
fracas.
Votre CD ou clé USB comporterait dans ce cas ces trois extraits, que vous pouvez découper
sur le logiciel libre de droit Audacity. Vous montrez ainsi votre capacité à préparer des
extraits sonores cohérents s’inscrivant dans une progression pédagogique.
64
Chapitre 7 • Rédaction et présentation du dossier : généralités Le dossier
•• Le dossier doit impérativement comporter dix pages, sans annexe, mais en ajoutant une page de
garde dont le modèle est fourni par le rectorat de l’Académie où vous passez le concours.
•• Les deux parties (fondements scientifiques relatifs au sujet et séquence pédagogique) doivent
apparaître clairement. Elles peuvent être bien délimitées par des gros titres par exemple.
•• La mise en page n’est pas toujours imposée, il est judicieux de proposer un visuel clair, agréable et
dans lequel on se retrouve facilement (plan général, parties).
•• Pour cette option musique, la présence d’un support numérique joint au dossier est indispensable.
Il faut sélectionner avec soin les documents numériques et les extraits sonores qui y figurent en se
limitant à ceux qui sont utilisés dans la séquence.
•• Le dossier lui-même n’est pas noté dans cette épreuve, seul l’exposé oral et l’entretien qui suit sont
évalués. Pour autant, la présentation et la rédaction du dossier sont des éléments cruciaux à soi-
Le dossier
gner pour assurer sa réussite.
•• DANS TOUS LES CAS : consultez les demandes spécifiques du jury de l’académie où vous vous
présentez.
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65
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
Cette première partie vous permet de donner des éléments de connaissance relatifs
à votre dossier, à savoir :
•• sa thématique générale,
•• l’angle d’approche pédagogique que vous avez choisi,
•• les documents musicaux qui sont utilisés dans la séquence, le chant et les écoutes.
66
Chapitre 8 • Première partie du dossier : fondements scientifiques Le dossier
Le dossier
Une fois la thématique présentée et expliquée dans une courte introduction, il vous
faut montrer en quoi les supports choisis sont pertinents. Voici donc quelques élé-
ments d’analyse qu’il est bon d’aborder à ce moment-là pour le chant et l’écoute.
3.1 Le chant
Dans un premier temps, recherchez les éléments d’identification précis, à savoir :
•• Le titre exact : attention, les premiers mots du texte de la chanson ne font pas obli-
gatoirement office de titre. Par exemple, le célèbre gospel Go down Moses est fré-
quemment titré, à tort, Let my people go (formule reprise par le chœur tout au long
de cette chanson).
•• compositeur : il s’agit de celui qui a composé la musique.
Le
•• L’auteur : il s’agit de celui qui a écrit les paroles. Notez que parfois, une seule per-
sonne est auteur et compositeur, parfois ce sont deux personnes différentes. Atten-
tion là encore : l’interprète de la chanson, s’il peut être auteur et/ou compositeur de
celle-ci, peut également être ni l’un ni l’autre. Par exemple, la chanson Quelque chose
de Tennessee, que l’on connaît surtout interprétée par Johnny Halliday, a été com-
posée et écrite par Michel Berger. Quelques éléments biographiques peuvent être
donnés concernant ces personnes.
•• L’album dont est extraite la chanson, son titre, sa date de parution si possible.
•• La partition du chant : il n’est pas précisé dans le texte que le candidat doit inclure
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
dans son dossier la partition de la chanson choisie. C’est une possibilité à laquelle il
faut réfléchir (cf. p. 62).
Une fois ces références énoncées, une analyse de la chanson doit être proposée, mais
en veillant à ce que celle-ci reste en relation avec la thématique. Selon la spécificité
du chant, voici des éléments que l’on peut mettre en évidence.
•• La mélodie : comment évolue-t-elle ? dans le grave, l’aigu, avec des intervalles
disjoints ou conjoints, quel est son ambitus. ?
•• Le rythme : est-il répétitif ? Une cellule rythmique est-elle plus particulièrement
utilisée et reprise ?
•• structure : les chants utilisent en général deux structures principales : la forme
La
couplet-refrain ou la forme strophique.
67
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
•• Le texte : il faut veiller à examiner avec attention le texte du chant choisi, que ce soit
pour son écriture ou pour son contenu (cf. chapitre sur les activités vocales et le
choix d’un chant pour l’école).
Ces points d’analyse permettent de mettre en évidence l’intérêt pédagogique de la
chanson choisie. Pour autant, il est nécessaire, déjà dans cette première partie, de
montrer les liens que ce chant entretient avec le ou les autres documents sonores
(écoutes), cela dans la perspective pédagogique de la séquence.
Exemple
Présentation d’une chanson dans la première partie du dossier
Balan, balançoire, d’Anne SYLVESTRE
www.deezer.com/track/228778
Anne SYLVESTRE est une chanteuse française qui écrit ses textes et compose ses musiques
elle-même. Elle est née en 1934.
C’est une artiste qui s’adresse essentiellement aux adultes à travers des chansons poétiques
et souvent engagées, notamment en faveur de la condition de la femme.
Elle a cependant écrit de nombreuses chansons pour enfants : Les fabulettes. Chaque album
est construit autour d’un thème.
La chanson choisie s’intitule Balan, balançoire. Elle est extraite du volume 4 des Fabulettes,
La ville aux enfants (2005). Ces chansons évoquent la ville, l’école ou encore le square et ses
jeux pour enfants, tels que le toboggan ou la balançoire.
Cette chanson est composée d’un refrain et de trois couplets.
Le texte du refrain évoque le balancement de la balançoire en jouant sur le découpage du
mot et sa répétition : « Balan, balan, balançoire, Belle hi-, belle hi-, belle histoire… ».
Les trois couplets parlent des sensations que l’on éprouve en se balançant.
Ce texte est simple à retenir, il est bien adapté pour des élèves de Cycle 2 qui peuvent le
mémoriser facilement, aussi bien du point de vue de la structure que de celui du vocabulaire.
La musique évoque le balancement essentiellement par son rythme. Nous entendons ici une
mesure à trois temps qui, par son balancement, semble décrire l’aller-retour de la balançoire.
Une cellule rythmique revient régulièrement dans le refrain :
Cette cellule rythmique récurrente (blanche noire) peut être facilement utilisée pour un
accompagnement rythmique dans l’exploitation pédagogique du chant.
La mélodie du refrain présente quelques difficultés par ses intervalles disjoints et son ambi-
tus qui s’élargit vers l’aigu sur la seconde partie, sur les paroles « Tu m’emmènes tout
là-haut », ce qui évoque précisément une envolée vers le ciel.
On repère dans l’interprétation d’Anne Sylvestre un jeu de dialogue entre la chanteuse et des
voix d’enfants, que ce soit dans le refrain (reprise par un groupe d’enfants) ou dans le couplet
(alternance entre la chanteuse et une voix d’enfant sur chaque phrase). Cet élément est
intéressant à exploiter en classe afin de faire acquérir aux élèves la capacité à intervenir à bon
escient dans une production vocale en respectant son rôle et celui des autres.
68
Chapitre 8 • Première partie du dossier : fondements scientifiques Le dossier
Le dossier
Une analyse des grandes lignes de l’extrait sonore vous permet ensuite de montrer
votre compréhension de cette musique. Voici les pistes principales à explorer pour
votre analyse.
b. Le matériau sonore
Lors d’une écoute, c’est certainement l’élément que l’on perçoit en tout premier.
Outre l’identification du matériau sonore utilisé, il est important d’en préciser l’uti-
lisation qui parfois peut être spécifique au morceau choisi.
Musique instrumentale
•• Définir le ou les instruments présents, et dans le cas d’un ensemble, sa taille :
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69
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
d. Le plan, la structure
Le déroulement de l’extrait choisi permet de synthétiser comment tous les éléments,
évoqués ci-dessus, construisent la musique. Cette structure peut être résumée par un
schéma, souvent plus clair que de longues explications.
Exemple
Présenter un extrait sonore dans la première partie du dossier
Valse n° 2 de Dimitri CHOSTAKOVITCH
www.deezer.com/track/70172863
Dimitri CHOSTAKOVITCH (1906-1975) est un compositeur russe. Son œuvre est abon-
dante. Il a composé de nombreuses œuvres orchestrales, notamment des musiques de film
et des suites, dont est extraite l’œuvre proposée ici.
La Valse n° 2 est extraite de la Suite pour orchestre de variété n° 1. Elle est datée de 1956.
ZZCaractère général
Une double impression se dégage de cette musique : à la fois la gaîté d’une danse à trois
temps, une valse, mais plutôt lente et une certaine nostalgie. Dans une partie centrale, un
certain entrain reprend le dessus, accentué par la richesse des timbres de l’orchestre.
70
Chapitre 8 • Première partie du dossier : fondements scientifiques Le dossier
Exemple (suite)
Son tempo est modéré.
ZZUne œuvre orchestrale (cf. le matériau sonore)
Un orchestre symphonique est ici utilisé, avec l’ajout d’instruments inhabituels dans cette
formation tels que le saxophone, le piano et même l’accordéon (dans une autre pièce de cette
suite). Cela explique sans doute le titre, et le choix du compositeur de faire se rencontrer un
orchestre classique avec un autre style musical, la variété.
Une des particularités de cette pièce réside dans la mise en valeur tantôt d’instruments
solistes, notamment le saxophone, tantôt de tout l’orchestre dans des couleurs chatoyantes.
ZZÉléments thématiques
Le thème principal, très célèbre, est celui qui est joué au début par le saxophone, du début à
0’40. Il est à trois temps, dans une nuance piano. Il est accompagné par la caisse claire et les
Le dossier
cordes, et se compose de quatre phrases musicales. La dernière est jouée par l’orchestre, on
entend notamment le timbre métallique du glockenspiel.
Un second thème arrive à 1’19. Il est joué par tout l’orchestre, dans une nuance forte. On
remarque en particulier la présence des cuivres et des cordes. Il est de caractère plus joyeux
que le précédent.
Bien entendu, la mesure à trois temps est le cœur de cette valse. Le premier temps accentué
donne le balancement si caractéristique de cette danse.
ZZLa structure
Cette pièce se déroule en trois parties que l’on peut schématiser ainsi :
Partie A : du début à 1’19.
–– Thème 1 joué au saxophone
–– Reprise du thème joué par les violons
Partie B : de 1’19 à 2’20
–– Thème 2 joué aux cordes et aux cuivres, nuance forte.
–– Autre élément thématique à 1’51, qui amène un crescendo et tout l’orchestre.
Partie A’ : de 2’20 à la fin
–– Retour du thème 1 joué au trombone et aux cuivres.
–– Dernière présentation de ce même thème à 3’01, nuance forte.
Bien que cette première partie s’intitule « Synthèse des fondements scientifiques relatifs
au sujet », il est indispensable de faire, suite à la présentation des supports musicaux choi-
sis, le lien avec la didactique de l’éducation musicale dans la perspective de la séquence
présentée en seconde partie. Voici quelques pistes de réflexion pour vous y aider.
4.1 Objectifs et compétences
Le choix des supports musicaux de votre séquence s’appuie sur les objectifs que
vous souhaitez atteindre et les compétences que les élèves vont acquérir au cours des
apprentissages. En lien avec les programmes, précisez ces objectifs en montrant que
le travail qui est mené sur le chant et l’écoute y concourra.
71
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
Exemple
Écoute en maternelle
L’écoute dont il est question ci-dessous est fictive.
Objectifs de l’écoute : « affiner l’attention (…), la discrimination et la mémoire auditive ».
Compétences : « être capable de distinguer dans une écoute une voix et un instrument, et le
fait que l’un et l’autre interviennent en alternance ».
Pour « affiner l’attention » des élèves avant l’écoute, un temps de recentration de l’attention
sera mené.
L’écoute choisie, qui fait entendre une voix seule qui alterne avec un piano, permet de tra-
vailler la mémoire auditive et la compréhension, par l’élève, des enchaînements des inter-
ventions des deux protagonistes.
a. Généralités
Le socle commun s’applique à l’élève au cours de sa période de scolarité obligatoire,
c’est-à-dire de 6 à 16 ans, soit à l’école élémentaire et au collège. Il a pour vocation de
donner à chaque élève, dans cette période cruciale de son développement, les bases
indispensables pour un épanouissement maximal, la réussite de son insertion dans
la société et de jouer pleinement son rôle de citoyen.
Notons que dans cette refonte du socle, la notion de culture apparaît dans son titre,
lui donnant ainsi une importance accrue.
Ce socle commun s’appuie sur cinq domaines :
•• Les langages pour penser et communiquer ;
•• Les méthodes et outils pour apprendre ;
•• La formation de la personne et du citoyen ;
•• Les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
•• Les représentations du monde et l’activité humaine.
Voyons maintenant, pour chacun de ces domaines, la contribution potentielle de
l’éducation musicale en plus de toutes les autres disciplines.
72
Chapitre 8 • Première partie du dossier : fondements scientifiques Le dossier
Le dossier
c. Les méthodes et outils pour apprendre
Ce domaine a pour objectif de donner à l’élève les outils pour progresser dans ses
apprentissages en utilisant des méthodes adaptées et efficaces.
Nous attirons l’attention, dans cette partie du socle, sur son dernier point : outils
numériques pour échanger et communiquer. En effet, l’élève est amené à manipu-
ler des fichiers sons pour créer des documents « intégrant divers médias », et cela
« dans le respect des règles du droit d’auteur ». Dans le cadre de l’éducation musi-
cale, l’usage des outils numériques gagne à être intégré, par exemple pour écouter
des musiques, créer des courtes productions sonores à l’aide de logiciels adaptés
(Audacity, par exemple). Les élèves écoutant également beaucoup de musique sur
Internet, il est important de les sensibiliser à un usage éthique et responsable qui
respecte la création et bannit le piratage des œuvres.
73
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
d’art variées dans le temps et l’espace, d’exprimer son ressenti à leurs réceptions. Les
élèves se les approprient ensuite dans une phase de pratique et de création. Toutes ces
activités leur permettent de « développer son jugement, son goût, sa sensibilité, ses
émotions esthétiques ».
Ces constatations physiologiques ont une incidence sur les activités vocales que l’on
mène à l’école.
•• Au Cycle 1 : les comptines et petites chansons enfantines sont construites sur des
mélodies ne dépassant que rarement l’octave. Le jeune enfant est ainsi à l’aise pour
les interpréter.
1. Ces données sont extraites d’un article détaillé que l’on peut consulter à cette adresse : http://phoniatriestrasbourg.free.
fr/Site_6/Voix_de_lenfant.html
74
Chapitre 8 • Première partie du dossier : fondements scientifiques Le dossier
Le dossier
perception reste globale (juxtaposition de sensations, difficulté à saisir une orga-
nisation, tâches de discrimination difficiles, sinon impossibles).
– À 6 ans, écoute progressivement plus analytique, sélection et mises en relation des
informations, développement des capacités de discrimination (« pareil, pas pareil »).
– De 7 à 15 ans, développement des associations sémantiques, des capacités d’esti-
mation, d’écoute polyphonique et de structuration dans le temps.
Dans cette maturation progressive, le développement génétique et la formation
culturelle de l’enfant jouent des rôles essentiels, l’aspect affectif est indissociable de
l’aspect cognitif (le plaisir musical, l’émotion esthétique sont intimement liés à la
compréhension du langage musical).
Le lien peut être simple à établir avec les programmes d’éducation musicale :
•• Au Cycle 1, les activités d’écoute restent assez larges. Il est possible d’attirer l’atten-
tion des élèves vers un élément précis, mais sans les multiplier et en se limitant à la
perception d’un seul élément à la fois.
•• Au Cycle 2, la recherche d’éléments musicaux plus précis est possible grâce à l’appa-
rition et au développement des capacités analytiques.
•• Au cycle 3, l’écoute polyphonique, alors acquise, peut être sollicitée et l’écoute ana-
lytique approfondie encore.
•• La première partie du dossier, synthèse des fondements scientifiques relatifs au sujet, permet de donner
les éléments de connaissance les plus importants relatifs au sujet et aux supports musicaux choisis.
•• Ces éléments, sans se vouloir exhaustifs ou très spécialisés, doivent néanmoins montrer un niveau
de connaissance solide.
•• Ces mêmes éléments sont également mis en perspective avec la séquence pédagogique présente
en seconde partie.
•• La question du développement de l’enfant est prise en compte afin de montrer la cohérence des
choix effectués par rapport aux capacités des élèves.
1. http://eduscol.education.fr/education-musicale/se-former/eclairages-sur-la-pedagogie/pratiques-decoute/pedagogie-
de-lecoute-les-mecanismes-de-la-perception.html
75
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
Exemples
Au Cycle 3, on choisit de mener une séquence sur la notion de dialogue entre un soliste (voix
ou instrument) et un groupe (chœur ou orchestre).
ZZPremier cas : dans le cadre d’une séquence de sept séances.
La séquence s’appuie sur l’écoute d’un extrait d’un concerto pour piano de W-A. Mozart. Elle
a pour objectifs :
–– l’écoute de cet extrait sonore, et la compréhension du dialogue entre le soliste (piano)
et l’orchestre.
–– L’appropriation de ce principe en l’appliquant à l’interprétation d’un chant connu.
76
Chapitre 9 • Seconde partie du dossier : la séquence Le dossier
Exemple (suite)
–– Un travail de production sonore avec des instruments de musique, dans lequel les élèves
mettent en œuvre l’idée de dialogue, entre deux groupes ou entre un soliste et un
groupe.
–– L’objectif final est l’enregistrement de cette production et du chant dans l’interpréta-
tion inventée par les élèves.
ZZSecond cas : dans le cadre d’un enchaînement de plusieurs séquences sur cette même
notion de dialogue.
–– Séquence 1 : voir séquence décrite ci-dessus (7 séances), de la rentrée scolaire aux
vacances de Toussaint.
–– Séquence 2 : découverte de cette même notion dans un autre genre musical, le gospel.
Le dossier
Apprentissage d’un gospel, invention d’un accompagnement rythmique et enregistre-
ment. En histoire des arts, contextualisation de ce genre (esclavage des noirs aux États-
Unis, autres formes artistiques). Cette séquence se déroule de la rentrée des vacances
de Toussaint aux vacances de Noël.
Dans ce second cas, les deux séquences sont liées, mais ont des objectifs propres et indépen-
dants.
a. Le chant
Le choix d’un chant répond à plusieurs critères importants.
•• Il est bien sûr en lien avec la thématique du dossier, on peut dégager deux grandes
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catégories de lien.
– Le premier est un lien strictement thématique : votre séquence porte sur l’utili-
sation du thème de l’eau, vous choisissez un chant sur ce même thème (par
exemple, L’eau vive, de Guy BÉART ; La pluie d’hiver sur les carreaux de Sacha
DISTEL).
– Le second est un lien concernant un élément ou un procédé musical. Par exemple,
votre thématique est celle du canon, le choix de votre chant se portera naturelle-
ment vers un canon (Frère Jacques, Le canon des arbres de Steve WARING,
Ensemble de Jean-Jacques GOLDMAN).
•• Il est en adéquation avec le niveau de classe que vous choisissez (voir à ce sujet le
chapitre concernant les activités vocales). Il s’agit là d’un point capital que vous
devez argumenter solidement devant le jury. Cette adéquation se portera aussi
77
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
bien sur le texte, compréhensible par les élèves et en rapport avec les préoccupa-
tions de leur âge, que sur la mélodie qui doit respecter un ambitus spécifique notam-
ment.
•• Il présente un réel intérêt musical qui permettra une exploitation au-delà de son
seul apprentissage : ajout d’un accompagnement avec des instruments, interpréta-
tion en plusieurs groupes, possibilité d’y ajouter des nuances…
b. L’extrait sonore
Les programmes de l’éducation musicale à l’école primaire ne donnent pas de réfé-
rences précises d’extraits musicaux à écouter en classe. Il ressort cependant de leur
lecture de l’importance, comme nous l’avons déjà souligné, d’opérer un choix dans
des genres et des styles très divers. Citons quelques phrases issues de ces textes offi-
ciels :
•• « Diversité : choisies dans des styles et des époques divers, les œuvres écoutées posent
de premiers repères dans l’espace et le temps » (Cycle 2) ;
•• Décrire et comparer des éléments sonores issus de contextes musicaux, d’aires
«
géographiques ou culturelles différents et dans un temps historique, contemporain,
proche ou lointain » (Cycle 3).
On le comprend bien, c’est l’éclectisme qui est visé et cela dans l’objectif d’ouvrir
l’horizon musical et culturel des élèves au-delà de ce qu’ils connaissent déjà.
Certains textes officiels antérieurs proposaient quelques titres d’écoute de réfé-
rence, c’est le cas notamment des documents d’accompagnement des programmes
de l’école de 2002, ou bien des textes officiels concernant l’enseignement de l’his-
toire des arts en 2008. Bien entendu, ces textes sont désormais obsolètes et ont été
remplacés. Néanmoins, il n’est pas inutile de les consulter à titre purement docu-
mentaire pour se faire une idée de ce que peut être un parcours d’écoute musicale
à l’école. Ces textes sont encore faciles à trouver sur Internet.
Le choix de l’extrait musical de votre séquence est bien entendu en lien direct avec
la thématique que vous avez choisie. Compte tenu de la latitude immense que
vous laissent les programmes, cela vous donne une grande liberté. Soyez vigilant
sur la pertinence de ce choix, que ce soit par rapport au thème général, mais aussi
par rapport aux activités pédagogiques que vous allez mener à partir de cet extrait
sonore.
Bien sûr, il est tout à fait possible d’envisager de faire écouter plusieurs extraits
sonores au sein d’une même séquence. Néanmoins, il est préférable de ne pas mul-
tiplier ces écoutes, au risque de se disperser et de perdre les élèves. Pour donner un
ordre d’idée, on peut certainement aller jusqu’à trois ou, au grand maximum et
exceptionnellement, quatre écoutes différentes, mais pas au-delà.
78
Chapitre 9 • Seconde partie du dossier : la séquence Le dossier
d’activités instrumentales, ces séances étant sans aucun rapport les unes avec les
autres.
Il faut donc garder à l’esprit la nécessité d’un lien étroit entre ces trois domaines
d’activité, en favorisant le plus possible leur présence dans chacune des séances.
Cela se justifie par la nécessité d’avoir une pratique régulière du chant, de l’écoute
et de la production pour pouvoir progresser réellement. En effet, chanter une
semaine et attendre quinze jours pour revenir sur le chant appris n’aurait comme
conséquence qu’un oubli quasi-total du travail entrepris la première fois. D’autre
part, comme nous allons le voir dans les paragraphes ci-dessous, ces liens entre
chant, écoute et production sonore peuvent être provoqués très facilement et de
manière très spontanée. Il faut donc saisir ces opportunités le plus souvent pos-
sible.
Ce sont ces liens que nous proposons maintenant de détailler en les illustrant de
Le dossier
quelques exemples.
a. Transversalité de l’écoute
L’écoute est présente dans toute activité musicale. On pense à elle en premier lieu
dans une activité d’écoute d’une musique, bien entendu. Mais on s’aperçoit qu’elle est
également indispensable lorsqu’on chante (autocontrôle des sons produits par notre
voix, ou bien écoute des voix des autres chanteurs lorsqu’on est dans un chœur).
De la même manière, lorsque l’on joue au sein d’une production sonore, la prise en
compte de ce que jouent les autres musiciens par le biais de l’écoute est indispensable
(imaginez un orchestre dans lequel aucun musicien n’écouterait les autres !).
Mais détaillons les articulations entre les trois activités.
•• Articulation chant – écoute
L’écoute est sollicitée lors des différentes phases de l’apprentissage d’un chant :
– Lors de la découverte du chant par les élèves, qu’il soit chanté par l’enseignant ou
écouté par l’intermédiaire d’un enregistrement.
– Lors de l’apprentissage de la mélodie à proprement parler, en dialogue avec l’en-
seignant.
– Lors de l’interprétation du chant, au sein du groupe.
– Lors de l’écoute de l’enregistrement de la prestation du groupe, étape importante
à laquelle il faut toujours penser.
Cette écoute permet à l’élève de maîtriser sa voix, de la corriger, tout cela le plus
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79
Le dossier Partie 2 • Préparer son dossier
3 L’évaluation
Trop fréquemment, on entend dire que l’évaluation est difficile, voire impossible dans
une discipline artistique et donc en éducation musicale, souvent au motif qu’il n’est pas
recevable de juger la qualité esthétique d’une production d’élèves. Il ne s’agit en aucun
cas de porter un tel jugement.
L’évaluation, comme dans toutes disciplines enseignées à l’école, est nécessaire et
indispensable. Il ne s’agit en aucun cas de dire si une production sonore inventée,
jouée et/ou chantée par les élèves est « belle », mais de confronter cette production
à des critères simples, précis et connus des élèves dès le début du travail, selon le
principe de toute évaluation.
L’évaluation peut prendre plusieurs formes. Elle peut intervenir en fin de séquence
(évaluation sommative) afin de déterminer si l’élève a acquis les notions enseignées
dans la séquence. Mais il semble tout aussi profitable et cohérent d’échelonner cette
évaluation tout au long de la séquence, dans les différents domaines d’activité menés.
On parle alors d’évaluation formative. Celle-ci vise à évaluer, en cours de processus,
l’acquisition d’éléments ponctuels.
80
Chapitre 9 • Seconde partie du dossier : la séquence Le dossier
Exemples
Quelques exemples concernant l’évaluation.
ZZAu Cycle 1 : l’enseignant cible dans une de ces séances la compétence suivante : écouter
un extrait musical ou une production, puis s’exprimer et dialoguer avec les autres pour
donner ses impressions.
Lors de l’écoute de l’extrait sonore, il pose une question à laquelle les élèves doivent
répondre, et lors de l’échange oral qui suivra, il veille à ce que tous les élèves puissent
prendre la parole. Il peut ainsi évaluer quels élèves parviennent à s’exprimer sur l’extrait
sonore, et quels sont ceux qu’il devra solliciter plus spécialement lors des séances sui-
vantes sur ce même objectif.
ZZAu Cycle 3 : La compétence choisie est : chanter en canon en formation chorale.
Le chant choisi, un canon, est appris en classe entière, puis interprété en canon suite à un
Le dossier
travail mené sur plusieurs séances. Lors de la dernière séance de la séquence, on enregistre
l’interprétation du canon que l’on écoute ensuite. On évalue avec les élèves l’atteinte des
objectifs : le canon est-il bien interprété ? Les départs sont-ils respectés et correctement
effectués ? Les différents groupes sont-ils bien ensemble d’un point de vue rythmique ?
ZZVous trouverez d’autres exemples d’évaluation dans les séquences proposées en guise
d’illustrations.
81
Une fois votre dossier rédigé et finalisé, il vous faut préparer l’oral. Celui-ci
se compose de deux moments clés : l’exposé puis l’entretien avec le jury.
Les deux chapitres qui suivent ont pour objet la préparation et la mise en
œuvre de ces deux moments.
L’exposé de vingt minutes est le moment au cours duquel vous « maîtrisez
la situation », puisque vous avez la parole et que le jury ne doit pas vous
interrompre. En revanche, celui-ci reprend la main lors de l’entretien en
vous interrogeant durant une durée assez longue de quarante minutes.
Ce sont donc deux situations très différentes auxquelles il faut se préparer
afin de les affronter dans les meilleures conditions, malgré le stress.
3
Présenter son
dossier à l’oral
11. L’entretien 91
L’oral Partie 3 • Présenter son dossier à l’oral
10 Présentation du dossier
à l’oral : l’exposé
La première partie de l’épreuve est un moment crucial. Au cours d’un exposé de
vingt minutes, vous présentez votre dossier au jury. Cette première partie est donc,
d’un point de vue stratégique, très importante car elle va conditionner également la
suite de l’épreuve, à savoir l’entretien dont il est question dans le chapitre suivant.
Il faut rappeler également que seul l’exposé et l’entretien sont notés, le dossier écrit
ne l’est pas. Par conséquent, si la rédaction du dossier doit être particulièrement soi-
gnée et réfléchie, il n’en reste pas moins que l’exposé est le moment où le jury vous
attribue la note qui détermine votre réussite au concours.
L’exposé est noté sur 20 points.
Nous allons donc, dans ce chapitre, réfléchir aux pistes à suivre pour construire puis
présenter à l’oral cet exposé.
Nous vous conseillons à nouveau cependant de lire avec la plus grande attention le
rapport de jury de l’académie dans laquelle vous vous présentez. C’est le seul docu-
ment qui vous permet de connaître les attentes spécifiques du jury qui vous entendra
ainsi que les modalités matérielles exactes auxquelles vous serez soumis. En effet,
rappelons que même si le CRPE est un concours national, sa mise en œuvre dans les
différentes académies présente des différences qu’il est indispensable de connaître,
cela peut vous éviter bien des mauvaises surprises le jour venu.
84
Chapitre 10 • Présentation du dossier à l’oral : l’exposé L’oral
L’oral
cœur un texte rédigé au préalable. Vous pouvez bien sûr rédiger votre exposé, mais
l’oral sera plus naturel et agréable à écouter si vous réussissez à vous en détacher.
Une stratégie souvent efficace consiste à établir un plan détaillé de votre propos, sans
écrire toutes les phrases de manière à vous laisser une marge de liberté dans l’ex-
pression orale. En revanche, les phrases de transition entre les parties doivent être
rédigées et apprises par cœur. Elles sont ainsi un repère dans votre discours et vous
permettent d’articuler correctement votre raisonnement.
d. Utilisation de matériel
Le texte officiel reste très évasif concernant les moyens matériels dont le candidat
dispose, ce qui laisse, une fois encore, chaque jury décider de ses modalités. Cer-
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taines académies n’autorisent aucun matériel apporté par le candidat. Il est donc
impossible, par exemple, de venir avec des instruments de musique fabriqués soi-
même, et qui seraient l’illustration de ce que l’on pourrait faire en classe. Le diapo-
rama avec vidéoprojecteur peut, également être interdit, mais aussi autorisé, voire
même conseillé ailleurs. Il est parfois demandé au candidat de présenter son diapo-
rama sur son ordinateur et en tournant l’écran vers le jury.
Concernant l’usage du support numérique joint au dossier, il est parfois possible de
l’utiliser pour faire entendre un extrait sonore, afin d’illustrer son propos, mais c’est
l’exemplaire que vous avez envoyé qui vous sera remis, et que vous devrez utiliser sur
votre propre ordinateur.
Il serait impossible de recenser ici les situations de chaque académie. Nous vous invitons
donc, encore une fois, à vous renseigner, soit auprès du rectorat dont vous dépendez, soit
85
L’oral Partie 3 • Présenter son dossier à l’oral
auprès de candidats ayant passé les épreuves l’année précédente. La lecture du rapport de
jury est également une source d’information sûre concernant ce point.
b. Développement
Comme nous l’avons souligné au début de ce chapitre, il est déconseillé que l’ex-
posé soit la reprise orale textuelle et chronologique de votre dossier. Voici quelques
pistes de réflexion qui ont pour objectif de vous aider à personnaliser au mieux votre
exposé, un plan type étant difficilement applicable dans toutes les situations.
•• La présentation des documents de référence
Il est important que vous présentiez les documents musicaux sur lesquels s’appuie
votre séquence. En principe, vous avez déjà analysé dans le dossier ces documents
(chant, écoute-s), mais reprenez malgré tout les principaux éléments en ajoutant
ce que vous ne pouvez pas faire dans le dossier, à savoir des exemples sonores. Ces
exemples sonores peuvent être de différentes natures :
– Pour le chant, il est indispensable d’en interpréter vous-même une partie. Bien
entendu, cette interprétation n’est pas évaluée en tant que telle, comme cela était
le cas dans les versions précédentes du CRPE. Néanmoins, il est capital que vous
montriez que vous êtes capable de présenter ce chant, comme vous le feriez devant
86
Chapitre 10 • Présentation du dossier à l’oral : l’exposé L’oral
une classe. Inutile de chanter tout le chant, mais une partie significative, par
exemple le refrain, le premier couplet et le retour du refrain. Des exemples plus
ponctuels, relatifs au chant, peuvent être utilisés pour illustrer son analyse (mise
en évidence d’un motif mélodique), montrer le retour d’un élément spécifique,
d’un rythme particulier.
– Pour l’écoute ou les écoutes : si vous en avez la possibilité, vous pouvez faire écou-
ter des extraits qui auront été préalablement préparés sur le support numérique
joint au dossier. Une écoute ciblée d’un thème, d’un procédé musical que l’on
souhaite mettre en valeur peut être d’un bon effet dans votre propos. Néanmoins,
prenez en compte le fait qu’il vous faut alors manipuler le matériel de diffusion
(ordinateur, lecteur de CD…) avec tous les aléas techniques que cela comporte et
qui peuvent vous déstabiliser.
– Il reste possible, et même souhaitable, de donner quelques exemples sonores de
l’écoute par la voix ou un autre moyen. On peut par exemple chanter un thème
caractéristique, frapper un rythme récurrent, fredonner un court motif caracté-
ristique.
N’oubliez pas de faire déjà le lien avec les aspects pédagogiques que vous développe-
rez dans la partie concernant la séquence : pourquoi cet extrait sonore est-il adapté
au Cycle choisi ? En quoi est-il adapté aux objectifs que vous vous êtes fixés, aux
compétences que les élèves doivent acquérir ?
•• Références aux programmes, au socle commun de connaissances, de compé-
tences et de culture
Sans être une énumération fastidieuse de tous les items des textes officiels, il vous
L’oral
faut faire référence aux points les plus pertinents de ces textes au cours de votre
exposé. Il s’agit de montrer la pertinence des activités que vous proposez dans votre
démarche pédagogique qui s’appuie sur ces instructions officielles. Ces références
peuvent être présentes, de manière ponctuelle, tout au long de l’exposé.
•• Compléments concernant la première partie, « synthèse des fondements scienti-
fiques »
Il est bon de rappeler à l’oral les grandes lignes de ces éléments de connaissance que
vous avez écrits. C’est l’occasion également d’en apporter de nouveaux, ou de lancer
des pistes de réflexion dont le jury pourra s’emparer dans l’entretien. Comme nous
le verrons dans le chapitre concernant l’entretien, une partie des questions portera
sur ces éléments de connaissance. En évoquant certains d’entre eux sans entrer dans
les détails, vous pouvez espérer orienter les questions du jury, au moins dans une
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moindre mesure.
•• Présenter la séquence
Bien entendu, présenter la séquence que vous avez élaborée reste la partie essentielle
de cet exposé. Selon les choix de présentation que vous aurez faits dans le dossier,
votre exposé peut prendre diverses orientations que nous allons évoquer ici.
En premier lieu, il est nécessaire de donner la progression générale de votre séquence,
en mettant l’accent sur sa spécificité. Par exemple, on peut dire que deux écoutes
principales sont utilisées tout au long de la séquence, et qu’une écoute comparée de
ces deux musiques est le fil conducteur du travail réalisé. Autre exemple, montrer
comment le chant est la base du travail de la séquence, aussi bien pour le travail vocal
que pour la production sonore, avec une recherche d’accompagnement rythmique
87
L’oral Partie 3 • Présenter son dossier à l’oral
2.1 La posture
Vous avez à votre disposition une table et une chaise, ce qui vous invite à vous assoir
pour présenter votre exposé. Ceci ne vous exonère pas, bien entendu, de garder une
posture dynamique, même assis. Mais, point important pour cette épreuve d’éduca-
tion musicale, il convient de vous lever pour certains moments particuliers :
•• pour chanter l’extrait de votre chant,
•• pour toute autre situation dans laquelle vous vous mettez réellement en situation
d’enseignant face aux élèves.
Ciblez bien ces moments, de manière à ne pas non plus effectuer des mouvements
trop fréquents (se lever, s’assoir), ce qui pourrait agacer ou paraître trop artificiel.
88
Chapitre 10 • Présentation du dossier à l’oral : l’exposé L’oral
•• Le débit : il faut que votre exposé dure vingt minutes exactement sans que vous
soyez obligé de parler à une vitesse trop rapide qui nuirait à la compréhension de
votre propos.
•• Le niveau de langage : un jour de concours, on attend de vous un niveau de langage
soutenu, utilisant un vocabulaire adapté et précis.
L’oral
2.4 L’utilisation d’un support numérique
Si certaines académies n’autorisent pas l’utilisation d’un diaporama de type Power-
Point, d’autres à l’inverse, comme nous l’avons déjà dit, l’encouragent. Le choix
d’utiliser un tel support doit être mûrement réfléchi.
Tout d’abord, il convient que la forme de ce diaporama soit adaptée et pertinente à
l’exercice demandé. On bannira donc bien sûr des diapositives qui montrent la qua-
si-totalité du texte de l’exposé. De même que les seuls titres du plan et de ses parties
n’apportent pas d’intérêt particulier. Un bon compromis doit donc être trouvé entre
ces deux extrêmes.
En revanche, le diaporama peut être un atout pour insérer des exemples musicaux
présents sur votre CD ou clé USB. Il est simple, en effet, d’insérer des fichiers MP3
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89
L’oral Partie 3 • Présenter son dossier à l’oral
3 Pour s’entraîner
L’exposé est le seul moment que vous pouvez totalement maîtriser, puisque le jury
vous écoute sans vous interrompre. Il vous faut donc vous entraîner pour être au
maximum de vos capacités dans cet exercice. Pour cela, vous pouvez :
•• Vous enregistrer et vous écouter : pour dépister tous les tics de langage à éradiquer,
vérifier le débit, le volume, la clarté de votre élocution…
•• Vous filmer et vous regarder : cet exercice est redoutable mais vous permet de
prendre du recul sur votre prestation. En effet, l’aspect visuel est également très
important, pour vérifier votre posture, vos déplacements éventuels…
•• Faire votre exposé devant des personnes de votre entourage : c’est une étape quasi
indispensable pour vous apprendre à gérer le trac que vous pourriez subir. Cela
vous entraînera aussi à chanter devant un auditoire, même s’il est réduit.
•• Si vous en avez l’occasion, écouter des exposés d’autres candidats de votre connais-
sance est très formateur. Cela peut vous permettre d’avoir un échange et un regard
croisé sur vos oraux.
90
Chapitre 11 • L’entretien L’oral
11 L’entretien
À la suite de votre exposé se déroule l’entretien avec le jury. Celui-ci dure quarante
minutes. Il est noté sur 40 points, soit le double de l’exposé (noté sur 20 points).
Le jury reprend alors la main et vous interroge. Voici quelques conseils qui vous
permettront, nous l’espérons, de l’aborder dans les meilleures conditions.
1 Les questions
Une indication précieuse se trouve dans l’arrêté définissant cette épreuve :
L’épreuve comporte […] un entretien avec le jury portant, d’une part, sur les aspects
scientifiques, pédagogiques et didactiques du dossier, et, d’autre part, sur un élargisse-
ment et/ou un approfondissement dans le domaine considéré, pouvant notamment por-
ter sur sa connaissance réfléchie des différentes théories du développement de l’enfant
L’oral
Dans un premier temps, les questions portent donc naturellement sur le dossier,
dans ses aspects scientifiques, didactiques et pédagogiques. Le jury va donc revenir
sur les éléments que vous avez donnés dans votre exposé, si certains d’entre eux ne
sont pas assez clairs. Il va également creuser un peu plus pour voir jusqu’où va votre
connaissance du sujet dans les dimensions citées ci-dessus.
Cela signifie qu’il est nécessaire que vos connaissances scientifiques concernant la
thématique soient un peu plus larges que celles que vous avez mentionnées dans le
dossier et dans l’exposé, tout en restant dans le périmètre de votre sujet.
Exemple
Exemples de thématiques et de connaissances associées
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ZZSi votre thématique porte sur un style de jazz précis tel que le swing (années 1930-1940),
il est indispensable que vous connaissiez les grands courants du jazz qui précédent et qui
suivent celui-ci.
ZZDe la même manière, si vous travaillez sur une œuvre d’Antonio VIVALDI, compositeur
italien de l’époque baroque, vous devez connaître des compositeurs baroques d’autres
pays, tels que LULLY en France, BACH en Allemagne…
Cette connaissance élargie de votre thématique ne signifie pas pour autant qu’il vous
faut acquérir une culture encyclopédique et exhaustive. N’oublions pas qu’il ne s’agit
pas d’un concours de spécialiste en musique. Néanmoins, une culture musicale mini-
male est requise, ainsi qu’une culture générale qui montre la curiosité du candidat et
son intérêt pour le sujet qu’il a choisi, intérêt qui ne s’arrête pas à son seul dossier.
91
L’oral Partie 3 • Présenter son dossier à l’oral
1.4 Conclusion
Compte tenu de la durée de cet entretien, les questions sont nombreuses et variées.
L’objectif du jury est également de tester le candidat et de voir jusqu’où vont ses
connaissances. Par conséquent, il se peut que, si vous répondez bien à toutes les
questions, les membres du jury poussent encore plus loin leur interrogation, jusqu’à
ce que vous ne puissiez plus répondre. Ne vous inquiétez donc pas si cela vous arrive.
Ajoutons qu’en principe, vous ne pouvez pas être interrogé sur des sujets éloignés de
votre thématique. Par exemple, si vous traitez de musique traditionnelle africaine, il
n’y a aucune justification à ce que l’on vous pose des questions sur l’opéra, le concerto
ou un quelconque autre genre musical. Il ne s’agit, comme nous l’avons déjà dit, en
aucun cas de tester le candidat de manière encyclopédique, mais de s’assurer qu’il a
fourni un véritable travail de recherche et de réflexion sur la thématique choisie.
92
Chapitre 11 • L’entretien L’oral
•• La réponse à une question peut demander une courte réflexion. Sans attendre une ou
deux minutes, vous pouvez tout à fait réfléchir durant quelques secondes avant de for-
muler votre réponse. Cela montre que vous avez la capacité de ne pas réagir sans réfléchir.
•• Le stress peut parfois faire croire au candidat que le jury ne porte pas attention à ses
propos, qu’il est agressif à son égard ou qu’il n’est pas bienveillant. Dans tous les cas,
nous vous conseillons fortement de tenter de faire abstraction de cette impression
pour vous concentrer sur ce que vous devez faire. L’expérience montre que très
fréquemment, le sentiment qu’a le candidat concernant l’impression du jury est
erroné. Restez donc sur un mode très neutre, professionnel et efficace.
•• vous ne comprenez pas une question, n’hésitez pas à la faire reformuler.
Si
L’oral
•• L’IEN s’attachera à vous questionner sur les aspects institutionnels : programmes,
socle commun, gestion de la classe, sécurité. Il peut également aborder les aspects
pédagogiques de manière générale (compétences, objectifs, progression…)
•• conseiller pédagogique mettra l’accent sur la spécificité de la pédagogie dans le
Le
niveau de classe choisi. Dans sa mission de conseiller pédagogique auprès des ensei-
gnants, il les accompagne au quotidien. C’est donc dans cet esprit qu’il va vous
interroger. S’il s’agit d’un Conseiller Pédagogique en Éducation Musicale (CPEM),
ses questions sur la discipline seront plus précises encore.
•• Le professeur d’Éducation Musicale du second degré (enseignant le plus souvent en
collège) approfondira les aspects de technique musicale : précision du vocabulaire,
définition de certains mots employés, demande d’exemples vocaux supplémen-
taires, questions relatives à l’histoire de la musique ou aux éléments de connaissance
de votre thématique.
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93
L’oral Partie 3 • Présenter son dossier à l’oral
Élargir ses connaissances sur ce qui se passe avant et après la période étudiée.
•• Comment le jazz s’est-il développé après la période du swing (années 1930-1940) ?
Même remarque que la question précédente.
•• Vous expliquez que la musique africaine est très liée à la danse. Est-ce sa seule fonc-
tionnalité ?
Interroger sa thématique de manière plus large que le seul sujet abordé.
•• Votre thématique porte sur l’accordéon dans la musique tzigane. Est-ce le seul genre
musical dans lequel on trouve l’utilisation de cet instrument ?
Être capable de faire des liens entre plusieurs genres et domaines musicaux.
•• Votre dossier porte sur la musique électroacoustique. Quelle est la différence avec la
musique concrète ?
Connaître l’histoire d’un genre musical, dans ce cas, la musique concrète qui est
à l’origine de la musique électroacoustique.
•• Acquérir quelques connaissances concernant la thématique choisie mais qui dépassent le péri-
mètre traité dans le dossier.
•• Écouter des musiques en lien avec le ou les extrait-s choisi-s pour la séquence pédagogique, de
manière à ouvrir son horizon.
•• Connaître parfaitement les programmes de l’éducation musicale à l’école primaire, les compé-
tences du socle commun.
•• Consulter des ouvrages pédagogiques et des propositions de séquences pour avoir des exemples
précis sur lesquels s’appuyer éventuellement.
94
Chapitre 11 • L’entretien L’oral
L’oral
3.5 Questions relatives à des points de technique
Il est certain que vous serez interrogé sur des notions musicales. Sans pouvoir énu-
mérer toutes les questions possibles, en voici quelques exemples.
•• Qu’est-ce que le rythme ? La pulsation ? Le tempo ?
•• Qu’est-ce qu’un crescendo ? Un decrescendo ? Montrez-nous un exemple vocal.
Attention à ne pas faire l’erreur la plus courante : crescendo signifie de plus en plus
fort, et non de plus en plus aigu !
•• Qu’est-ce qu’un bruit ? Un son ?
•• Qu’est-ce que le diaphragme ? Comment fonctionne-t-il ?
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95
L’oral Partie 3 • Présenter son dossier à l’oral
•• Être au point sur les notions de base : hauteur, timbre, intensité, durée (paramètres du son) ;
rythme, tempo ; crescendo, decrescendo ; fort, faible ; aigu, grave…
•• Consulter des ouvrages, même de vulgarisation, pour être certain de posséder des bases simples
mais solides.
•• Établir un lien entre la discipline et la pédagogie générale : l’éducation musicale se place dans la
polyvalence du professeur des écoles.
•• Penser à la dimension de l’histoire des arts qui permet de faire des liens interdisciplinaires.
96
Chapitre 11 • L’entretien L’oral
•• Revoir vos cours concernant l’évaluation de manière générale pour en connaître les mécanismes,
objectifs, démarches.
•• Ne pas entrer dans le discours trop fréquent consistant à dire qu’un enseignement artistique, basé
sur le sensible, ne peut être évalué. C’est une idée fausse.
L’oral
Même avec la meilleure préparation et volonté, vous risquez d’être confronté à des
questions auxquelles vous ne pouvez pas répondre, soit par manque de connaissance,
soit parce que vous ne comprenez pas vraiment où l’interrogateur veut vous amener.
C’est le moment alors de faire preuve d’esprit de réflexion :
•• Reformulez ce que vous comprenez de la question, en demandant éventuellement
un éclaircissement. Vous faites preuve ainsi d’un esprit d’analyse.
•• Exprimez clairement que vous ne connaissez pas la réponse, mais vous pouvez don-
ner des éléments en relation, même si ce n’est pas la réponse attendue.
•• Vous pouvez également montrer que vous avez fait des recherches sur des questions
proches, cela montre votre curiosité lors de votre travail de préparation.
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4 Conclusion
Un entretien réussi est celui qui permet de montrer vos points forts mais aussi votre
capacité à gérer vos points faibles. Cela concerne vos connaissances, scientifiques,
didactiques et pédagogiques mais aussi votre posture de futur enseignant.
Il est souhaitable d’envisager cet entretien comme un échange avec le jury. De nom-
breux candidats ont souligné qu’ils l’ont vécu de cette manière.
Cela montre encore une fois que le jury cherche à détecter en vous des capacités en
termes de connaissance et de pédagogie, mais aussi sur le plan de la communication,
de la relation et de l’écoute.
97
Les trois chapitres de cette partie sont consacrés à chacun des trois cycles
de l’école primaire.
Ils suivent la même structure :
• Un rappel des programmes d’éducation musicale pour le cycle concerné.
• Un exemple de dossier rédigé, tel qu’ils pourraient être remis à un jury,
avec la structure en deux parties (synthèse des fondements scientifiques
relatifs au thème choisi puis présentation de la séquence pédagogique).
• Une proposition d’un plan pour l’exposé oral.
Nous avons fait le choix de présenter la séquence pédagogique de diffé-
rentes manières, afin de montrer des exemples concernant les choix que
vous pouvez faire. En effet, la séquence peut être présentée sous forme de
fiches de préparation, d’un récit linéaire plus ou moins détaillé…
Nous avons enfin signalé, dans les propositions d’exposés, les exemples
vocaux qui doivent être donnés afin d’illustrer le propos.
4
Exemples de
dossiers pour
les trois cycles
12 Dossier portant
sur le Cycle 1
Playlist chapitre 12
www.deezer.com/playlist/1234913841
Flashez le QR code pour accéder aux écoutes de ce chapitre :
La petite Charlotte, Henri DES
Prélude de l’Arlésienne, Georges BIZET
Le Cycle 1 regroupe les trois niveaux de l’école maternelle, les petite, moyenne et
grande sections. S’adressant à de très jeunes élèves (certains pouvant même être
accueillis à partir de deux ans), elle accompagne un développement de l’enfant
important. En effet, les capacités des élèves vont évoluer rapidement de deux ou
trois ans jusqu’à l’âge de six ans auquel ils entrent dans l’enseignement élémentaire.
Après avoir commenté les programmes, nous proposerons un exemple de séquence
à destination des grandes sections.
1 Les programmes
1.1 Généralités
Ils sont publiés au Bulletin Officiel spécial n° 2 du 26 mars 2015.
Ces programmes organisent l’enseignement en cinq domaines d’apprentissage :
•• Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions
•• Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique
•• Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques
•• Construire les premiers outils pour structurer sa pensée
•• Explorer le monde.
On comprend que l’éducation musicale trouve sa place dans le troisième de ces
domaines qui évoque les activités artistiques. Notons également que le terme « édu-
cation musicale » est, dans cette nouvelle version des programmes, remplacée par
celui d’« arts du son ». Plus loin, ces activités d’éducation musicale se voient intitulées
« Univers sonores ». Il convient de bien prendre en compte ces nouvelles appellations,
même s’il nous semble que le terme d’« éducation musicale » reste d’actualité.
Cependant, cet enseignement qui ne catégorise pas des disciplines précises mais des
« domaines » vise à permettre de favoriser les liens entre ceux-ci dans toutes les
situations proposées.
100
Chapitre 12 • Dossier portant sur le Cycle 1 Exemples
L’objectif de l’école maternelle est d’enrichir les possibilités de création et l’imaginaire musical,
personnel et collectif, des enfants, en les confrontant à la diversité des univers musicaux. Les activi-
tés d’écoute et de production sont interdépendantes et participent d’une même dynamique.
Exemples de dossiers
de manière générale).
d’en découvrir la richesse, les incitent à dépasser les usages courants en les engageant dans une
exploration ludique (chuchotements, cris, respirations, bruits, imitations d’animaux ou d’éléments
sonores de la vie quotidienne, jeux de hauteur...).
Les enfants apprennent à chanter en chœur avec des pairs ; l’enseignant prend garde à ne pas réunir
un trop grand nombre d’enfants afin de pouvoir travailler sur la précision du chant, de la mélodie,
du rythme et des effets musicaux.
Les enfants acquièrent un répertoire de comptines et de chansons adapté à leur âge, qui s’enrichit au
cours de leur scolarité. L’enseignant le choisit en puisant, en fonction de ses objectifs, dans la tradition
orale enfantine et dans le répertoire d’auteurs contemporains. Dans un premier temps, il privilégie les
comptines et les chants composés de phrases musicales courtes, à structure simple, adaptées aux pos-
sibilités vocales des enfants (étendue restreinte, absence de trop grandes difficultés mélodiques et ryth-
miques). Il peut ensuite faire appel à des chants un peu plus complexes, notamment sur le plan rythmique.
101
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Ce paragraphe concerne les activités vocales. Elles dépassent la seule pratique du chant.
L’exploration ludique dont il est question passe notamment par la pratique du jeu vocal.
On portera un intérêt particulier à la demande qui est faite de rechercher « la préci-
sion du chant », et cela en évitant de faire chanter trop d’enfants ensemble. En effet,
les expériences de « chorales » d’écoles maternelles regroupant parfois jusqu’à une
centaine d’élèves ont montré leurs limites. D’autre part, cette demande met l’accent
sur la nécessité et la possibilité d’obtenir un résultat vraiment musical, même sur des
chansons très simples et avec de jeunes élèves.
Enfin, le choix des chants préconisés oriente vers les comptines (pour les plus
jeunes) puis vers des chansons simples, pour ensuite éventuellement aller vers une
complexification.
Le chapitre 1 traitant des activités vocales vous donne des éléments didactiques rela-
tifs à ces pratiques.
Ce paragraphe, relatif aux activités de production sonore avec des instruments, des
objets sonores ou le corps, véhicule deux idées essentielles :
•• Le lien entre le geste et l’effet sonore recherché : l’exploration sonore à travers un
instrument, un objet ou en utilisant son corps (hormis la voix), permet à l’élève de
mesurer comment il peut moduler le son selon le geste. La motricité fine peut être
travaillée de manière très intéressante. Par exemple, comment frotter deux cailloux
ensemble pour obtenir des sonorités différentes ?
•• Le regroupement des instruments par catégorie, par familles : quel geste avons-nous fait,
quelle action avons-nous produit pour obtenir le son ? Frapper, gratter, frotter, secouer,
souffler… Le lien avec le domaine de l’oral et du langage apparait ici clairement.
102
Chapitre 12 • Dossier portant sur le Cycle 1 Exemples
et époques, choisies par l’enseignant. L’enseignant privilégie dans un premier temps des extraits
caractérisés par des contrastes forts (intensité sonore forte ou faible, tempo lent/rapide, sons
graves/aigus, timbres de voix ou d’instruments...) pour ensuite travailler à partir d’œuvres dont
les contrastes sont moins marqués. Les consignes qu’il donne orientent l’attention des enfants de
façon à ce qu’ils apprennent à écouter de plus en plus finement.
•• L’éducation musicale à l’école maternelle vise de réels apprentissages et n’est pas qu’une seule
« sensibilisation ».
•• Les supports choisis (chants, écoutes) doivent permettre à tous les élèves, de la PS à la GS, de déve-
lopper des compétences précises et adaptées à leurs capacités.
•• Par ses diverses activités, l’éducation musicale établit des liens avec d’autres domaines d’appren-
tissage de l’école maternelle.
2 Exemple de dossier :
Exemples de dossiers
découvrir une notion musicale, la nuance
2.1 Introduction
La séquence proposée dans ce dossier s’appuie sur la découverte d’une notion musi-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
cale, la nuance.
La nuance est relative au volume de la musique. Au cours d’une pièce musicale, elle
peut varier, soit de manière brutale avec des oppositions (fort/faible ou l’inverse),
soit de manière progressive. On parle alors de crescendo (de plus en plus fort), ou de
decrescendo (de moins en moins fort).
Cette séquence s’appuie sur une chanson et une écoute :
La petite Charlotte, Henri DES
www.deezer.com/track/453555602
Prélude de l’Arlésienne, Georges BIZET, thème et deux pre-
mières variations.
www.deezer.com/track/823855
103
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Comme le demandent les programmes de l’école maternelle de mars 2015, les élèves
sont amenés dans cette séquence à pratiquer l’écoute et la production de manière
« interdépendantes » à travers la notion de variation ou de changement de nuance.
104
Chapitre 12 • Dossier portant sur le Cycle 1 Exemples
particulièrement les bois, qui jouent. Notons également que dans cette première
variation, la mélodie est jouée avec un accompagnement.
•• De 1’05 à 1’35 : l’orchestre tout entier revient dans cette seconde variation. On note
l’entrée de la caisse-claire, un instrument à percussion, qui accentue l’aspect ryth-
mique. À trois reprises, un crescendo conduit le volume de la musique de piano à
forte. On remarque également les cordes qui effectuent une montée progressive vers
l’aigu, alors que le thème est joué par les vents.
Deux autres variations sont entendues ensuite, mais elles ne sont pas utilisées dans
cette séquence. L’écoute en classe s’arrêtera donc ici.
Ces deux phrases issues des programmes de l’école maternelle de mars 2015
montrent l’intérêt d’utiliser cet extrait en Grande Section. En effet, le travail
d’écoute va porter sur la perception des contrastes des nuances entre le thème, la
première et la seconde variation. Ces trois parties étant relativement courtes, il est
facile de faire percevoir cette caractéristique et de la réinvestir dans le chant et la
production sonore.
Exemples de dossiers
Cette chanson suit la forme couplet-refrain. Le refrain, très simple, est une phrase
qui début par des onomatopées, et qui est reprise :
Pan, pan, pan ! Qui est là ? C’est la p’tite Charlotte ! (bis)
Dans l’enregistrement d’Henri DES, ce refrain donne lieu à un dialogue entre le
soliste et un groupe d’enfants qui intervient sur la phrase Qui est là.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
On retrouve le même principe sur le couplet, la première partie étant chantée par le
soliste, les enfants chantant la seconde partie de ces couplets.
La mélodie du refrain, ainsi que son rythme, sont très simples et peuvent être mémo-
risés dès sa première écoute.
Le couplet nécessite un apprentissage plus détaillé, deux nouvelles phrases musicales
faisant alors leur apparition.
Le déroulement du texte des couplets évoque la confection du gâteau et les demandes
répétées de la petite Charlotte (un rouleau, un fourneau, un plateau). Cette histoire
peut être retenue facilement par les élèves non lecteurs.
Cette chanson a été choisie en rapport avec sa structure musicale répétitive qui permet
de réinvestir la notion de changements de nuances, comme nous le verrons plus loin.
105
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
106
Chapitre 12 • Dossier portant sur le Cycle 1 Exemples
Séance 1
Objectifs : Séance 1/4
• Comprendre la notion de nuance forte et piano Cycle : I
• Mettre les élèves en situation d’écoute active Niveau : Grande Section
• Apprendre le refrain du chant La petite Charlotte Lieu : salle de motricité
Matériel : diffusion audio, fichiers
MP3 Bizet, H. Dès.
Compétences visées :
• Être capable de mémoriser un chant et de l’interpréter.
• Être capable de repérer un changement d’intensité dans un extrait sonore.
• Être capable d’agir avec son corps sur une musique.
• Être capable d’analyser la proposition des camarades et d’en discuter.
Dispositif Déroulement Précisions et commentaires
Collectif Phase 1 : Entrée dans l’écoute. Activité visant à éveiller le sens
Les élèves sont assis en cercle, les yeux de l’écoute.
fermés. Le PE prend un morceau de
papier, il se déplace dans la classe en
froissant doucement le papier.
« Montrez avec votre doigt d’où vient
le bruit du papier froissé ».
Deux Phase 2 : écoute du Prélude de Un groupe d’acteurs, un groupe
groupes l’Arlésienne, thème et variation 1. de spectateurs. (classe divisée
Les élèves sont debout. « Déplacez- en deux groupes).
vous en suivant cette musique ».
Oral Échange oral sur la production du Mettre en relation les gestes
collectif groupe d’acteurs : « Pourquoi x a-t-il avec les nuances forte puis piano
marché de cette manière ? Pourquoi y à partir des propositions des
a-t-elle fait ces gestes ? » élèves.
Exemples de dossiers
« Cette musique nous fait entendre
deux nuances : la première est forte, la
seconde est faible. »
Collectif Phase 3 : écoute du chant La petite Les enfants sont assis en cercle,
Charlotte, par Henri DES. le PE peut les inviter à fermer les
« Écoutez bien cette chanson. Elle nous yeux pour mieux écouter, comme
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
parle d’une petite fille qui s’appelle dans l’exercice d’entrée dans la
Charlotte. Que fait-elle ? » séance.
Échange oral sur le chant : Charlotte Le PE distribue la parole et veille à
fait un gâteau, elle demande à faire parler tous les élèves.
quelqu’un de l’aide (un rouleau, un
fourneau, un plateau).
Collectif Phase 4 : Apprentissage du refrain
uniquement. Le PE chante ensuite les
couplets et fait intervenir les élèves sur
les refrains.
107
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Séance 2
Objectifs : Séance 2/4
• Apprendre le couplet du chant. Cycle : I
• Mettre les élèves en situation de production sonore avec Niveau : Grande Section
des objets sonores. Matériel : cailloux ; papier ;
• Découvrir la notion de crescendo à travers la suite de petites bouteilles d’eau à
l’écoute. moitié remplies.
Compétences visées :
• Mémoriser et interpréter un chant.
• Agir sur un objet pour produire des sons de manière intentionnelle et musicale
• Repérer un élément musical caractéristique par une situation d’écoute active.
Collectif Phase 2 : des caisses contiennent les Faire reformuler la consigne par un
trois corps sonores cités ci-dessus. Les élève avant le départ en groupes.
élèves sont répartis en groupes de 5.
« Vous allez chercher comment faire
des sons avec les objets qui sont dans
vos caisses. »
Groupes Travail de recherche en groupes. Le PE circule dans les groupes pour
s’assurer de la compréhension de
la consigne.
Collectif Retour en groupe classe : chaque élève Favoriser la recherche de
montre à tour de rôle les sons qu’il a vocabulaire sur l’action : frapper,
faits avec son objet. frotter, gratter, fort ; ou sur la
« Que fait-il avec son objet ? » nuance du son : faible, fort.
Le PE établit une affiche sur laquelle il
note les différentes manières de jouer
avec les corps sonores.
Collectif Phase 3 : reprise du chant. Rappel du Le PE met en évidence la structure
refrain. Apprentissage du couplet. récurrente des couplets « J’aurais
Enchaîner les couplets 1 (rouleau), 2 besoin… J’en ai pas, j’en ai pas,
(fourneau) et 3 (plateau). débrouille-toi comme ça ». Ne
pas apprendre le dernier couplet
(changement paroles).
108
Chapitre 12 • Dossier portant sur le Cycle 1 Exemples
Séance 3
Objectifs : Séance 3/4
Appliquer la notion de nuance forte et piano à Cycle : I
l’interprétation du chant La petite Charlotte, puis à une Niveau : Grande Section
situation créative de production sonore. Matériel : objets sonores
(cf. séance 2) – Enregistreur
numérique – Matériel de
diffusion sonore.
Compétences visées :
• Interpréter un chant de mémoire, avec des nuances.
• Coopérer dans un travail de groupe (production sonore)
Dispositif Déroulement Précisions et commentaires
Collectif Phase 1 : échauffement vocal. Aider les élèves intimidés à
« Nous allons jouer avec nos prénoms. faire une proposition en cas de
Chacun notre tour, nous allons dire difficulté.
notre prénom forte ou piano, puis nous
répéterons tous ensemble de la même
Exemples de dossiers
manière. »
Collectif Phase 2 : reprise du chant en entier. Veiller à ce que les élèves se
Rappel des trois premiers couplets. remémorent bien les paroles.
Apprentissage du dernier « Qu’as-tu
fait pour mon gâteau… »
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109
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Collectif Phase 3 : « Vous allez reprendre les Faire reformuler la consigne par un
corps sonores que vous aviez la fois élève avant le départ en groupes.
dernière. Tous ensemble, vous devez
inventer une musique qui est parfois
forte et parfois piano ».
Groupe Recherche en groupes. Le PE circule parmi les groupes,
relance si nécessaire, réexplique la
consigne.
Collectif Chaque groupe passe devant la classe,
on enregistre les productions.
On écoute ensuite les enregistrements.
Bilan : « Est-ce que la consigne a été
respectée ? »
Séance 4
Objectifs : Séance 1/4
• Finaliser l’interprétation du chant et de la production Cycle : I
sonore. Enregistrer. Niveau : Grande Section
• Coder la succession des nuances dans l’extrait sonore de Matériel : caisse objets
référence. sonores – Enregistreur
numérique – Flashcards.
Compétences visées :
• Réinvestir dans la production sonore l’enchaînement des nuances du Prélude de
l’Arlésienne.
• Interpréter la globalité du chant avec les nuances.
Dispositif Déroulement Précisions et commentaires
Collectif Phase 1 : Trois flashcards sont Le PE veille à ce la parole circule,
présentées aux élèves. Par exemple : que les élèves formulent des
un grand haut-parleur (pour forte) hypothèses.
et un petit (pour piano). Chacune
représente une nuance : forte, piano,
crescendo.
« Regardez ces images, elles
représentent chacune une nuance,
d’après vous laquelle ? »
« Nous écoutons à nouveau le Prélude Le PE fait entendre d’abord le
de l’Arlésienne. Nous allons afficher les thème, puis la variation 1, puis
flashcards représentant les nuances la variation 2. Affichage des
dans l’ordre où nous les entendons » flashcards correspondantes au fur
et à mesure.
Collectif Phase 2 : Reprise du chant en entier.
Sur le refrain, on choisit comment
répartir les nuances forte et piano.
110
Chapitre 12 • Dossier portant sur le Cycle 1 Exemples
a. Introduction
Au cycle 1, l’éducation musicale se place dans le domaine d’apprentissage « Agir,
s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques ».
La séquence proposée ici en Grande Section de maternelle exploite ces différents
Exemples de dossiers
aspects :
•• Agir : les élèves chantent, jouent avec des objets sonores et sont en situation d’écoute
active tout au long des séances.
•• S’exprimer : l’expression individuelle est sollicitée à tout moment par l’enseignant
et vise à développer l’autonomie et l’initiative de chaque élève.
•• Comprendre : il s’agit ici de découvrir et comprendre une notion musicale de base,
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
111
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
•• Noter également qu’à travers les exercices d’entrée dans l’activité (trouver d’où
vient un son, identifier un objet sonore), les élèves sont plongés dans l’écoute
active.
112
Chapitre 12 • Dossier portant sur le Cycle 1 Exemples
Montrer ici des exemples avec sa voix en faisant un échauffement vocal, celui sur les prénoms
par exemple
•• Par l’exploration avec les corps sonores, puis l’organisation des sons dans les pro-
ductions régies par une consigne (reprendre éventuellement les étapes de la
démarche de production sonore à travers quelques séances).
•• Par le chant : dans un premier temps, les élèves reproduisent un modèle donné par
l’enseignant. Ensuite, ils introduisent une part de créativité par l’ajout de nuances.
On pourrait aussi, en prolongement, demander d’inventer d’autres couplets (la
petite Charlotte aurait besoin de farine, de chocolat…).
e. Conclusion
Cette séquence d’éducation musicale permet donc aux élèves de faire des allers-re-
tours entre la perception des nuances et la production sonore de ces mêmes nuances.
En prolongement, on pourrait explorer d’autres domaines d’apprentissage de l’école
maternelle :
•• Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique : exploitation de la
musique écoutée dans une activité de danse (ici, la dimension corporelle n’avait pas
de visée expressive ou artistique)
•• « Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions » : cette dimension est clairement
Exemples de dossiers
exploitée dans cette séquence, mais on peut aller vers la découverte de l’écrit à tra-
vers l’identification d’une recette (le gâteau de la petite Charlotte).
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113
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
13 Dossier portant
sur le Cycle 2
Playlist chapitre 13
www.deezer.com/playlist/4604673184
Flashez le QR code pour accéder aux écoutes de ce chapitre :
Le chant des oiseaux, de Clément JANEQUIN
Oiseaux exotiques, d’Olivier MESSIAEN
Le fantôme, Henri DES
Le Cycle 2 regroupe les classes de Cours Préparatoire, de Cours Élémentaire 1re année
et du Cours Élémentaire 2nde année.
Ce cycle des apprentissages fondamentaux revêt une importance particulière par
l’apprentissage de la lecture. Les activités d’éducation musicale, débutées au Cycle 1,
vont permettre de poursuivre le travail engagé en maternelle.
1 Les programmes
REMARQUE
Nous avons déjà évoqué les programmes dans les chapitres consacrés aux différentes acti-
vités de l’éducation musicale. Nous proposons ici une synthèse plus complète afin de bien
comprendre ce qui est demandé dans les textes pour chacun des cycles (même remarque pour
le chapitre suivant consacré au Cycle III).
114
Chapitre 13 • Dossier portant sur le Cycle 2 Exemples
b. La démarche de projet
L’enseignement des arts visuels et de l’éducation musicale est propice à l’interdisci-
plinarité qui est ici fortement recommandée. Si ces liens interdisciplinaires sont évi-
dents entre ces deux disciplines, ils sont aussi faciles à établir avec d’autres domaines
artistiques (architecture, cinéma, danse, théâtre…) et donc avec d’autres disciplines
de l’école : littérature, histoire, sciences, EPS…
c. Le partenariat
Cette mise en réseau avec d’autres domaines artistiques prend tout son sens dans
un travail de partenariat avec des structures culturelles locales. En règle générale,
celles-ci proposent toujours un volet de programmation destiné au jeune public,
et les actions en direction des écoles sont nombreuses. L’enseignant doit donc s’en
emparer et construire autour de celles-ci des projets interdisciplinaires.
d. Vers la connaissance
Après la rencontre sensible, l’appropriation par la pratique artistique, l’élève accède à
des éléments de connaissance qui lui permettent de construire sa propre culture artis-
tique. Le Projet d’Éducation Artistique et Culturel (P.E.A.C) y contribue pleinement.
Exemples de dossiers
La reproduction d’une mélodie doit se faire en portant attention à « la recherche de
la justesse dans l’interprétation », élément désormais plus accessible aux élèves mainte-
nant qu’ils atteignent une maturité vocale plus affirmée et qui se consolidera au Cycle 3.
La recherche d’une interprétation plus fine passe par la compréhension des « éléments
constitutifs d’une production vocale : respiration, articulation, posture du corps ».
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Cette référence au corps met au premier plan son importance, notamment avec la
proposition, dans les exemples de situation, de « mise en mouvement de son corps ».
Dans toute production sonore, vocale ou instrumentale, le corps est mis en mou-
vement et contribue pleinement à l’émission d’un son. Il convient donc de prendre
cela en compte en mettant fréquemment en lien le corps et la voix. Pour cela, un
espace adapté est nécessaire. La salle de classe n’est pas le lieu idéal, une salle de
motricité ou un gymnase est mieux adapté lorsqu’il est possible d’en disposer.
Dans le domaine « Explorer et imaginer », qui met en jeu la créativité, la voix est éga-
lement utilisée en bonne place. En s’appuyant sur des sentiments, sur l’évocation de
personnages, des règles du jeu simples sont posées et permettent l’exploration vocale
libre et spontanée. Ainsi, les élèves découvrent les « principaux registres vocaux :
voix parlée/chantée, aigu, grave ».
115
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Bien entendu, tout cela met en œuvre également la sensibilité dont parle le para-
graphe introductif (cf. ci-dessus).
116
Chapitre 13 • Dossier portant sur le Cycle 2 Exemples
a. Régularité
Nous l’avons expliqué dans le chapitre consacré à l’élaboration d’une séquence :
« la voix, l’écoute et la mémoire » doivent être sollicitées régulièrement au cours
des séances pour progresser, et cela dans des situations variées. Il convient donc,
rappelons-le, de ne pas laisser une activité de côté trop longtemps au cours d’une
séquence, au risque de voir certaines compétences stagner.
c. Diversité
Exemples de dossiers
Nous en avons également parlé à de nombreuses reprises au cours de cet ouvrage.
L’éducation musicale, que ce soit dans les pratiques vocales, d’écoute, instrumentale
doit ouvrir l’horizon musical de l’élève de manière très large. Aucun genre musical,
aucune époque ou style ne doit prendre l’ascendant et occuper tout l’espace.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
117
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
a. Analyse de la pièce
À l’époque de la Renaissance, qui se déroule pour la musique approximativement
au XVIe siècle, les compositeurs français montrent un engouement pour la chan-
son polyphonique. Le plus souvent basées sur des poèmes de contemporains (par
exemple Ronsard ou du Bellay) ou sur des textes évoquant la vie quotidienne, ces
pièces pittoresques n’hésitent pas à proposer de véritables « histoires sonores », en
utilisant des procédés musicaux typiques.
Le chant des oiseaux en est un exemple célèbre. Cette pièce est écrite pour un
ensemble vocal de quatre voix, deux voix d’hommes et deux voix de femmes. Elle
suit la forme couplet-refrain, chaque couplet étant consacré plus spécialement à un
oiseau. (à noter que la version proposée ici est interprétée par un chœur et non par
un ensemble de quatre voix solistes).
•• Du début à 0’32 :
Réveillez-vous, cœurs endormis, le dieu d’amour vous sonne !
Cette phrase musicale est reprise régulièrement tout au long de la chanson en guise
de refrain. Ses paroles vont être modifiées, mais la musique reste la même et prend,
à l’écoute, le véritable statut de refrain.
•• 0’32 à 1’14 :
A ce premier jour de may,
Oyseaulx feront merveillez,
Pour vous mettre hors d’esmay
Destoupez vos oreilles.
Et farirariron, farirariron, ferely ioly
Ce premier couplet nous annonce que nous allons entendre des chants d’oiseaux, et
déjà, par des onomatopées, Janequin joue avec leurs sonorités.
•• 1’14 à 1’46 :
Vous serez tous en joie mis,
Car la saison est bonne.
Nous retrouvons ici la mélodie du refrain qui ouvre la chanson.
•• 1’46 à 2’45 :
Vous aurez à mon avis
Une douce musique
Que fera le roi mauvis
D’une voix authentique
118
Chapitre 13 • Dossier portant sur le Cycle 2 Exemples
Exemples de dossiers
•• 4’31 à 5’01 :
Fuyez, regrets et soucis,
Car la saison l’ordonne.
Retour du refrain, encore une fois sur une phrase invitant à se laisser aller au plaisir.
•• 5’01 à 5’49 :
Arrière, maître coucou,
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119
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
•• 5’49 à fin :
Réveillez-vous, cœurs endormis,
Le dieu d’amour vous sonne !
La chanson finit comme elle a débuté.
La caractéristique majeure de l’écriture musicale de cette chanson se trouve dans le
procédé des imitations. Les quatre voix présentes ici ne chantent jamais en homo-
rythmie. De fait, elles sont sans cesse légèrement décalées et semblent toujours en
train de « courir l’une après l’autre ».
Définitions
QQL’homorythmie est un procédé d’écriture qui consiste à confier le même rythme
au même moment à toutes les voix d’une polyphonie.
QQL’écriture en imitation est un procédé d’écriture consistant à sans-cesse décaler les
voix d’une polyphonie sur de courts motifs qui s’échangent d’une voix à une autre.
120
Chapitre 13 • Dossier portant sur le Cycle 2 Exemples
évoqués par les combinaisons de timbres (notamment avec les percussions), et par
les mélodies courtes et répétées.
•• 1’10 à 2’37 : piano solo. Un long passage virtuose fait entendre cet instrument qui
De
énonce de multiples chants d’oiseaux différents. La référence à ces chants d’oiseaux
est ici repérable par les rythmes extrêmement rapides et le registre globalement aigu
dans lequel ces chants sont joués.
Ces deux œuvres de Messiaen et de Janequin, orientées vers la même intention, à
savoir nous faire entendre des chants d’oiseaux, sont pourtant très différentes :
•• Quatre siècles d’histoire de la musique les séparent
•• La première utilise uniquement des voix, la seconde uniquement des instruments
•• Leur langage musical, du fait de leur placement dans le temps, est également très
différent.
Chant : Le fantôme, d’Henri DES.
www.deezer.com/track/422930812
Cette chanson humoristique évoque les bruits dans la maison et tout ce qu’un enfant
peut imaginer à leur écoute.
Le refrain évoque ces bruits par des onomatopées :
Ca fait houuu, Ca fait grrrrr
Sous le toit dans la maison,
Ca fait wiiiiz, ca fait toc toc,
Y’a des bruits dans le plafond.
Les couplets énoncent des hypothèses relatives à ces bruits qui inquiètent, toujours
sur le mode humoristique, voire absurde :
Et si c’est pas toi, et si c’est pas moi,
Qui c’est, qui c’est-y ?
Ou bien la souris qui a mordu le chat,
Mais sûrement pas un fantôme…
Exemples de dossiers
Ce chant est adapté au Cycle 2 pour plusieurs raisons :
•• La structure du texte, récurrente, permet une mémorisation facile même sans avoir
le texte sous les yeux, la lecture des paroles n’étant pas toujours aisée au début du
Cycle 2.
•• La mélodie est simple, elle utilise des intervalles conjoints et se développe sur un
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
ambitus qui ne dépasse pas une octave, ce qui correspond bien aux aptitudes vocales
d’élèves de cet âge.
•• Pour autant, ce chant présente quelques difficultés qui permettent à l’élève de pro-
gresser dans ses capacités vocales, en s’éloignant peu à peu des comptines ou des
chansons enfantines beaucoup plus simples.
121
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
S’il a fallu attendre le vingtième siècle pour que soit théorisée cette notion, l’envi-
ronnement sonore a toujours été une source d’inspiration musicale pour l’homme.
En effet, à toutes les époques de l’histoire de la musique, des œuvres font référence
à des événements sonores relatifs à la nature ou au cadre de vie dans lequel nous
vivons.
La notion de paysage sonore revêt un intérêt particulier dans l’enseignement de
l’éducation musicale à l’école. En effet, il permet d’aborder, dès le Cycle 1, l’écoute
analytique dans l’esprit des programmes. Mais on peut également l’exploiter dans les
autres Cycles, ce qui est proposé ici à destination du Cycle 2, en classe de CP.
2.2 La séquence
Nous proposons ici une séquence qui se déroule sur quatre séances.
122
Chapitre 13 • Dossier portant sur le Cycle 2 Exemples
Nous proposons ici de présenter la séquence sous forme d’un texte descriptif. Certaines
étapes sont moins développées que d’autres de manière à pouvoir les reprendre lors de l’ex-
posé oral, cela est signalé pour une meilleure compréhension de la complémentarité entre le
dossier et l’exposé.
Séance n° 1
Durée de la séance : 50 minutes. La séance se déroule dans la salle de classe.
Compétences : repérer et discriminer des sons lors de l’écoute d’un paysage sonore ;
utiliser sa voix pour imiter des sons entendus ; chanter une mélodie simple avec une
intonation juste.
•• Phase n° 1
Les élèves sont assis. Le PE les invite à poser la tête sur leur bras, sur la table, pour
être totalement détendus et disponibles à l’écoute.
Consigne n° 1 : « Écoutez bien cet enregistrement, quels sons entendez-vous ? ».
Écoute de l’enregistrement d’un paysage urbain : voitures, klaxon, bruit de pas,
sirènes de police.
Les élèves s’expriment, chacun leur tour, pour nommer un son entendu. Amener
les élèves sur l’origine de ces sons et le lieu dans lequel ils ont été captés, un envi-
ronnement urbain.
Une seconde écoute est faite, quelques minutes après la première, afin de relancer
l’échange.
Le PE note les réponses sur une affiche.
Consigne n° 2 : « Écoutons encore une fois les bruits de la ville. Quels sont les sons
que l’on entend tout le temps ? Quels sont ceux que l’on n’entend qu’une fois ? »
Le PE fait ainsi découvrir aux élèves que le paysage sonore s’organise comme une
Exemples de dossiers
œuvre musicale, avec un déroulement chronologique et des superpositions de
sons qui changent selon les moments.
•• Phase n° 2
Consigne : « Nous allons faire un travail de groupe. Vous devez choisir trois sons
dans ceux que nous avons entendus, et vous allez les imiter avec votre voix. Ensuite,
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
inventez une musique qui fait entendre ces trois sons, d’abord l’un après l’autre,
puis tous les trois ensemble ».
Phase de recherche, mise en commun et enregistrement des productions.
•• Phase n° 3
Écoute du chant d’Henri DÈS, Le fantôme.
Échange après cette écoute : « De quoi parle ce chant ? Quels sont les bruits que
l’on entend dans la maison ? ».
Apprentissage du refrain
123
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Séance n° 2
Durée : 50 minutes. La séance se déroule en salle de motricité.
Organisation et matériel : un coin regroupement avec des bancs en U. Matériel de
diffusion musicale. Cinq boîtes contenant un appeau pour chaque élève.
Compétences : utiliser sa voix pour imiter des sons entendus ; chanter en portant
attention à la justesse tonale, à l’exactitude rythmique. Respecter les exigences d’une
expression musicale collective.
•• Phase n° 1
Échauffement vocal à partir des quatre onomatopées du refrain du chant :
« Wouuuh » ; « Grrrrr » ; « Wiiiiiz » ; « Toc toc ».
Le PE joue avec sa voix sur chacune de ces onomatopées, et invite les élèves à
reproduire l’exemple à sa suite. On veillera à varier les hauteurs et les intensités.
•• Phase n° 2
Le refrain est chanté une fois par le PE, repris par toute la classe.
Apprentissage du premier couplet, phrase par phrase
Cette étape de l’apprentissage du chant sera développée à l’oral.
•• Phase n° 3
Écoute des productions de la séance n° 2 : « Qu’avons-nous fait avec notre voix ?
Comment avons-nous organisé les sons que nous avons choisis ? ».
Transition vers l’écoute du Chant des oiseaux de Clément JANEQUIN : « Nous
allons maintenant écouter une musique qui imite des sons de la nature. Écou-
tez-bien et essayez de deviner de quels sons il s’agit. ».
Écoute du premier couplet.
Lors de l’échange oral, le PE peut inviter les élèves qui le souhaitent à imiter un
motif vocal entendu (onomatopée). Il met ainsi en avant la récurrence des for-
mules mélodiques, leur brièveté.
L’allusion au rossignol met les élèves sur la piste : il s’agit de chants d’oiseaux.
« Comment les voix chantent-elles ? » : mise en évidence du principe d’imitation,
les voix ne sont jamais ensemble et cela provoque un effet de « désordre ».
•• Phase n° 4
Production sonore en groupe : « Je vais vous donner des appeaux, ce sont des
sortes de sifflet qui imitent des chants d’oiseaux. Vous allez d’abord vous entraîner
à jouer avec votre appeau, puis vous allez inventer une musique dans laquelle les
chants d’oiseaux que vous allez jouer vont se mêler »
Travail en groupe. Chaque groupe dispose d’une boîte contenant un appeau pour
chaque élève.
Dans un premier temps, les élèves découvrent leur appeau et en jouent.
Ensuite, ils essaient de répondre à la consigne.
Mise en commun à l’issue du travail de groupe, enregistrement et écoutes des pro-
ductions. La consigne a-t-elle été respectée ?
124
Chapitre 13 • Dossier portant sur le Cycle 2 Exemples
Séance n° 3
Durée : 50 minutes. La séance se déroule en salle de motricité.
Organisation et matériel : Matériel de diffusion musicale ; boîtes avec les appeaux.
Compétences : reprendre une production sonore et la varier ; interpréter de mémoire
une chanson ; repérer des éléments musicaux caractéristiques dans une écoute musi-
cale.
•• Phase n° 1
Échauffement vocal : reprise du jeu vocal de la séance n° 2 sur les onomatopées du
refrain, mais avec une variante de la règle.
Ce moment sera repris et développé lors de l’oral.
•• Phase n° 2
Écoute du couplet 3 du Chant des oiseaux de Clément JANEQUIN (sur le coucou).
« Quel oiseau cette nouvelle partie évoque-t-elle ? »
« Que font les voix lorsqu’elles font le chant du coucou ? » : introduire la notion de
dialogue entre les voix (Coucou… Coucou…).
Le PE amène alors les élèves à jouer avec leurs voix sur le chant du coucou, tel
qu’on l’a entendu dans l’extrait mais aussi en élargissant les variantes vocales.
•• Phase n° 3
Écoute des productions avec les appeaux pour les remettre en mémoire aux diffé-
rents groupes.
« Vous allez maintenant inventer une nouvelle musique qui va imiter les chants
d’oiseaux. Cette musique doit faire entendre à certains moments les appeaux, à
d’autres moments vos voix avec lesquelles vous allez imiter des chants d’oiseaux
comme vous le souhaitez ».
Les élèves recherchent en groupe comment imiter un oiseau avec leur voix, le PE
circule dans les groupes pour aider et relancer si nécessaire.
Exemples de dossiers
Ensuite, chaque groupe organise sa musique en respectant ces deux temps :
appeaux, voix, dans l’ordre de leur choix.
Mise en commun, écoute. La consigne a-t-elle été respectée ? Comment nos voix
ont-elles imité les oiseaux ?
Séance n° 4
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
125
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
La classe se réunit ensuite, chaque groupe étant regroupé dans des zones distinctes.
Un chef d’orchestre est alors désigné, il doit faire jouer les groupes, soit ensemble,
soit séparément. Cette nouvelle production est enregistrée, puis écoutée.
L’objectif est de réinvestir les deux notions de superposition et de dialogue (alter-
nance).
•• Phase n° 2
Le chant Le fantôme est repris, les paroles remises en mémoire.
Après une première répétition du chant dans sa totalité, un enregistrement de
cette interprétation finale est effectué.
L’écoute de l’enregistrement peut permettre d’en faire une seconde version afin
d’améliorer les points nécessaires : nuances, articulation, cohésion du groupe.
•• Phase n° 3
Ouverture vers l’écoute de l’œuvre d’Olivier MESSIAEN, Oiseaux exotiques.
Consigne préalable à la première écoute : « Nous allons écouter une musique d’un
compositeur de notre époque, Olivier MESSIAEN. Dans cette musique, il évoque,
comme Clément JANEQUIN, des chants d’oiseaux. Qu’est-ce qui vous fait penser
à des chants d’oiseaux dans cette musique ?
Le PE amène les élèves à repérer les points suivants :
•• L’utilisation des instruments à vent et du piano dans un registre aigu, caractéris-
tique fréquente dans les chants d’oiseaux.
•• Les mélodies courtes et répétées : même dans ce contexte d’œuvre contemporaine,
on peut avoir recours à l’imitation pour caractériser ces motifs mélodiques avant de
les décrire avec des mots.
126
Chapitre 13 • Dossier portant sur le Cycle 2 Exemples
La séquence proposée ici, pour une classe de CP, s’appuie donc sur le Chant des
oiseaux de Clément JANEQUIN, et sur Oiseaux exotiques d’Olivier MESSIAEN. Elle
permet aux élèves de découvrir deux œuvres d’esthétiques très différentes, de réin-
vestir certains de leurs éléments dans des activités de production sonore.
La séquence est bâtie autour de la pratique vocale grâce au chant Le Fantôme, d’Henri
DES : structure couplet – refrain ; refrain avec présence des onomatopées ; lien avec
la séquence sur la thématique des bruits dans la maison.
•• Présentation du chant : interprétation d’une partie du chant, par exemple refrain –
couplet 1 – refrain.
•• Les deux compositeurs : Clément JANEQUIN (époque de la Renaissance,
particularité de la chanson polyphonique à cette époque) et Olivier MES-
SIAEN (époque contemporaine, compositeur qui se définit aussi comme
ornithologue).
•• Deux œuvres avec deux démarches différentes : voix / instruments ; utilisation
d’onomatopées avec les voix / instruments évoquant des sonorités exotiques et
proches de celles des chants d’oiseaux ; langages d’esthétiques différentes.
Exemples de dossiers
•• Le paysage sonore, issu d’un environnement sonore quotidien, fait entrer les élèves
dans une démarche d’écoute : discriminer des sons, les imiter, les caractériser.
•• Indication ici des éléments qui vont être repérés ensuite dans les deux œuvres : voix
d’une part, instruments d’autre part ; onomatopées, entrées en imitation chez
JANEQUIN, motifs mélodiques et rythmiques répétés chez MESSIAEN.
•• Quelques exemples vocaux peuvent être ici donnés, par exemple certaines formules
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
•• Séance 1, phase 2 : exploration vocale en groupe. Les élèves doivent imiter des sons
entendus (montrer vocalement ici des propositions qui pourront être faites).
127
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Montrer quelles compétences les élèves mettent en jeu : utiliser leur voix, être
capable d’écouter les propositions des autres, d’en discuter, d’argumenter. Ils orga-
nisent ensuite leur production : ils apprennent à répondre à une consigne, à coopé-
rer en groupe.
•• Séance 2 phase 2 : apprentissage du chant. Nous vous renvoyons au chapitre sur les
activités vocales, la démarche d’apprentissage d’un chant y est détaillée. Il suffit ici
de la décrire en chantant les phrases telles qu’elles seraient découpées pour les faire
répéter aux élèves, en montrant les enchaînements.
•• Séance 3 phase 1 : échauffement vocal. Expliquer la nécessité de l’échauffement
vocal, et comment il contribue à faire entrer les élèves dans les activités d’éducation
musicale. Ensuite, montrez avec votre voix les jeux vocaux que vous proposez aux
élèves sur les onomatopées du refrain. N’hésitez pas à proposer des exemples variés,
ce qui montre au jury votre capacité à proposer des situations permettant d’explorer
de multiples possibilités vocales.
4 Conclusion
Ce travail sur le paysage sonore en général peut tout à fait se transposer dans les
autres Cycles. Au Cycle 1, c’est un moyen d’amener les jeunes élèves à comprendre
l’activité d’écoute de manière plus concrète qu’avec un extrait musical.
Au Cycle 3, on pourrait poursuivre ce travail sur le paysage sonore en abordant
la musique électroacoustique qui, depuis la seconde moitié du XXe siècle, explore
abondamment ce domaine. Cela permettrait de comprendre, dans le cadre de l’his-
toire des arts, comment les moyens technologiques (tels que l’enregistrement, puis le
traitement numérique du son) ont ouvert de nouveaux horizons aux compositeurs.
128
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
14 Dossier portant
sur le Cycle 3
Playlist chapitre 14
www.deezer.com/playlist/4604690304
Flashez le QR code pour accéder aux écoutes de ce chapitre :
Sequenza III pour voix de femme (1965), Luciano BERIO
Rendez-nous la planète, de Dominique DIMEY
Le Cycle 3 regroupe les classes de Cours Moyens 1re et 2de année et de 6ème.
Le travail effectué en éducation musicale aux Cycles 1 et 2 a permis de poser des
bases dans les deux grands domaines : perception et production.
C’est au Cycle 3 que l’histoire des arts est pleinement intégrée, entre autres disci-
plines, à l’éducation musicale (voir chapitre 5).
1 Les programmes
Exemples de dossiers
ception, ce sont des « caractéristiques plus fines » et des « organisations plus com-
plexes » que les élèves sont amenés à repérer. Dans celui de la production, c’est vers la
notion d’interprétation que l’enseignant va conduire les élèves avec plus d’exigence.
Quatre nouvelles compétences sont mises en avant : interpréter, commenter, créer
argumenter. Nous verrons, à travers les attendus de fin de cycle, comment il est pos-
sible de les mettre en œuvre.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Enfin, « un projet choral ambitieux » doit pouvoir être proposé à chaque élève qui
le souhaite. Cette demande s’adresse peut-être plus spécifiquement à la classe de
Sixième dans laquelle une telle proposition facultative peut être faite par le profes-
seur d’éducation musicale, sur du temps périscolaire. A l’école, des projets chorals
existent, parfois impulsés par les Conseillers Pédagogiques en Éducation Musicale
(CPEM) qu’il convient de solliciter pour obtenir une aide dans leur mise en œuvre
avec sa classe.
129
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
C’est bien cette recherche d’organisation et de mise en cohérence des sons les uns par
rapport aux autres qui permet à l’élève d’accéder à cet acte de création. Affinant encore
son écoute d’œuvres musicales, il peut aller encore plus loin dans ces moments d’in-
vention, seul ou en groupe, et peut justifier ses choix tout en respectant ceux des autres.
L’utilisation « d’outils numériques appropriés » est également une piste à explo-
rer dans ce domaine. Certains logiciels simples et libres de droits, tel qu’Audacity
par exemple, permettent d’organiser dans le temps et avec une interface graphique
intuitive des sons enregistrés. Inscrite dans une démarche liée avec celle d’une écoute
musicale appropriée, cette activité donne à l’élève l’occasion de s’approcher des tech-
niques de la musique électroacoustique. Il comprend que tout élément sonore peut
être utilisé dans un but musical, qu’il peut être modifié, retraité, et donné à entendre
au sein d’une courte création.
Exemples de dossiers
Le chant a sans doute été la première expression musicale de l’Homme, et jusqu’au
début du Moyen Âge, la musique vocale est prépondérante par rapport aux autres
genres musicaux (instruments notamment).
Cependant, jusqu’à la fin du XIXe siècle, la voix est considérée presqu’exclusivement
sous sa forme chantée, en interprétant des mélodies aux hauteurs clairement déter-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
minées.
Au début du XXe siècle, Arnold SCHÖNBERG casse ces codes en inventant le Sprech
gesang, nouvelle technique vocale qui mêle intimement le chant et la parole.
Ce mouvement est amplifié à partir de la seconde moitié du XXe siècle, avec des
compositeurs tels que Iannis XENAKIS (Nuits), György LIGETI (Lux aeterna) dont
les œuvres pour chœur mettent en œuvre de nouvelles utilisations de la voix, bien
éloignées des usages traditionnels de la musique occidentale.
Les programmes de l’éducation musicale incluent la pratique du chant mais aussi
de jeux vocaux. Cette pratique, inventée par Guy REIBEL, propose d’explorer les
possibilités vocales en s’éloignant des sentiers battus du chant, de la même manière
que le font ces compositeurs contemporains.
131
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Nous proposons donc dans cette séquence destinée à une classe de CM1 de faire
découvrir aux élèves des utilisations très variées de leur voix à travers des activités de
jeux vocaux et de création. Ce travail s’appuie sur l’écoute d’une œuvre de Luciano
BERIO (1925-2003), Sequenza III pour voix de femme. Enfin, ces activités ont éga-
lement pour objectif de travailler sur la notion de partition d’une œuvre musicale.
a. L’écoute de référence
Sequenza III pour voix de femme (1965), de Luciano BERIO
www.deezer.com/track/65951611
Contexte
Luciano BERIO est un compositeur italien, pianiste de formation. En 1950, il
épouse une chanteuse américaine, Cathy BERBERIAN. Cette rencontre est déci-
sive dans sa production musicale. En effet, avec elle, il explore toutes les possi-
bilités de la voix à travers plusieurs œuvres, dont cette Sequenza III qui en est
l’exemple le plus connu.
Son parcours artistique le mène dans des domaines variés, de l’écriture instrumen-
tale à celle pour la voix, mais aussi à la musique électroacoustique. Il fait également
des incursions dans l’écriture sérielle, dont Pierre BOULEZ est un des grands repré-
sentants.
La Sequenza III s’inscrit dans un cycle d’œuvres, toutes intitulées Sequenza. Chacune
d’elle a été composée pour un instrument et un interprète précis. BERIO y travaille
sur le lien étroit qu’un instrumentiste entretient avec son instrument ainsi que sur
sa virtuosité. Ces œuvres n’en restent pas au seul aspect musical, puisqu’elles sont
également mises en scène de manière théâtrale. Par exemple, la Sequenza V, pour
trombone demande à ce que le tromboniste soit déguisé en clown et à ce qu’il fasse
un véritable numéro en même temps qu’il joue.
Pour en revenir à la Sequenza III, cette dimension théâtrale est également primor-
diale, c’est la raison pour laquelle nous proposons, dans la séquence, de montrer aux
élèves une captation vidéo de cette Sequenza.
Écoute
Dans un premier temps, nous proposerons en classe l’écoute de cette œuvre du
début à 1’53.
Plusieurs éléments sont à relever :
•• La voix de femme est a cappella.
•• Ses utilisations sont multiples : parlé rapidement, chanté, rire, exclamations, chu-
chotement…
•• On ne perçoit pas un texte précis. BERIO a utilisé un court texte en anglais, écrit par
Markus KUTTER :
Give me a few words for a woman
To sing a truth allowing us
To build a house without worrying before night comes.
Donnez-moi quelques mots pour une femme
Pour chanter une vérité qui nous permet
De bâtir une maison sans se soucier avant que vienne la nuit.
132
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
Dans une note de programme, BERIO explique que ce texte n’est utilisé que pour
être déstructuré. On retrouve donc certains mots, certains phonèmes, mais jamais
une phrase en intégralité. Il s’agit ici d’exploiter la musicalité même des mots et non
leur sens.
Vidéos
Cette écoute est complétée par deux vidéos complémentaires :
Sequenza III, partition filmée en temps réel
www.youtube.com/watch?v=DGovCafPQAE
Les utilisations diverses de la voix auxquelles fait appel BERIO l’ont conduit à inven-
ter un codage spécifique, la notation musicale sur portée traditionnelle n’étant plus
suffisante. Cette vidéo présente l’intérêt de faire défiler la partition en même temps
que l’on entend son interprétation. On remarque :
•• La présence de bribes de portées, lorsque la voix est chantée.
•• Des notations de figures rythmiques sans portée, pour des passages parlés.
•• Des indications d’autres utilisations de la voix, par exemple « laughter », ce qui signi-
fie « rire ».
Sequenza III, vidéo de l’interprétation, avec insertions de passages de la partition
www.youtube.com/watch?v=E0TTd2roL6s
Ce troisième support relatif à cette œuvre ouvre à sa dimension théâtrale. On
découvre en effet, en regardant cette vidéo, qu’il est demandé à la chanteuse non
seulement d’interpréter musicalement la pièce, mais aussi d’y apporter un jeu théâ-
tral expressif. Celui-ci s’exprime par les expressions du visage, la position du corps.
Concernant l’utilisation de la voix, certains procédés particuliers peuvent être obser-
vés, par exemple à 0’48, l’interprète utilise ses mains pour modifier sa voix en les
plaçant devant sa bouche.
b. Le chant
Exemples de dossiers
Rendez-nous la planète, de Dominique DIMEY
www.deezer.com/track/453838752
Cette chanson convient particulièrement pour le Cycle 3 pour plusieurs raisons :
•• Les paroles évoquent la nécessité urgente de prendre soin de la planète qui nous est
confiée. Ce texte poétique peut donner lieu à une étude préalable dans le cadre
d’une séance de maîtrise de la langue. En revanche, sa longueur et sa difficulté
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
demandent, lors de l’apprentissage, que les élèves disposent des paroles par écrit,
une mémorisation directe étant trop compliquée à mettre en œuvre.
•• La mélodie est structurée de manière claire et progressive quant à son cheminement
dans les hauteurs :
Couplet :
Donnez-moi le droit de grandir sur une terre qui tourne rond,
Protégez l’air que je respire, que je remplisse mes poumons
Ces deux vers sont chantés sur la même mélodie que nous appelons A.
Donnez-moi le droit de courir et des chemins à traverser,
Laissez-moi l’envie de partir en haut des arbres pour rêver !
133
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
La mélodie suit le même profil, mais elle est plus aiguë. Elle est reprise à nouveau
et nous l’appelons B.
Refrain :
Je suis un petit d’homme la tête en l’air, les pieds sur terre,
Rendez-moi la planète comme je l’ai eue, comme elle est faite.
Une nouvelle phrase musicale arrive, encore plus aiguë, et toujours reprise. Nous
l’appelons C. Le groupe de voix d’enfants reprend ce refrain en mettant les paroles
à la première personne du pluriel.
•• Nous obtenons donc la structure suivante pour ce chant : Couplet : A – A – B – B /
Refrain : C –C.
•• L’ambitus de ce chant atteint quasiment l’octave, ce qui est tout à fait accessible à des
élèves de Cycle 3 qui ont travaillé leur technique vocale depuis le Cycle 1.
134
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
•• Compétences développées :
– Être capable d’écouter une œuvre musicale et d’en repérer des éléments caracté-
ristiques.
– Lire un codage simple et en proposer une interprétation vocale.
– Inventer un codage d’une production vocale faite en groupe.
– Coopérer au sein d’un groupe dans un travail de création.
La séquence se déroule sur cinq séances.
N° de
Objectifs
séance
1 • Découvrir le chant, apprendre un couplet et le refrain.
• Écouter la Sequenza III de BERIO et en dégager les utilisations de la voix.
• Découvrir la notion de codage, et proposer une interprétation vocale d’un
codage simple.
2 • Apprendre la suite du chant, le second couplet.
• Découvrir la partition de la Sequenza III de BERIO, en extraire quelques
éléments en relation avec l’écoute de l’œuvre.
• En groupe, production vocale sur une consigne en prolongement de l’écoute.
3 • Fin de l’apprentissage du chant, interprétation avec un soliste et un groupe
dans le refrain (cf. version de Dominique DIMEY).
• En groupe, inventer un codage des productions vocales de la séance n° 2.
• Visionnage de la vidéo de l’interprétation de la Sequenza III.
4 • Enregistrement final du chant.
• Mise en commun des différents codages, explication des choix opérés en lien
avec l’écoute des productions.
• Prolongement : découverte de partitions d’époques différentes, mettant en
évidence des systèmes de codages variés.
Exemples de dossiers
b. Séance n° 1
Cette séance se déroule en trois phases précédées d’une préparation vocale. Elle se
déroule dans une salle spacieuse, sans table (de type salle de motricité ou d’activités
physiques et sportives).
Préparation vocale.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Les élèves sont dispersés dans la salle, debout. On recherche une posture droite, sans
raideur excessive, les yeux fermés.
•• Travail sur la respiration : on inspire et on expire lentement en prenant
conscience du mouvement du diaphragme, qui se concrétise par celui des mus-
cles abdominaux.
•• Le PE chuchote des fragments de texte du chant, les élèves les répètent, par exemple :
« Donnez-moi le droit de grandir » ; « Laissez-moi l’envie de partir »…
•• Ces mêmes phrases sont ensuite chantées par le PE et répétées par les élèves.
Phase n° 1 : Chant.
Les élèves sont assis sur des bancs, en cercle. Le PE diffuse la chanson (version de
Dominique DIMEY).
135
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Consigne préalable à l’écoute : « Écoutez bien cette chanson, essayer de retenir une
phrase du texte ».
Après l’écoute, recueil des phrases entendues, on note ces phrases au tableau. On
amène ensuite le débat sur le thème de ce poème : la planète qui nous est confiée est
en danger si nous n’en prenons pas soin.
Les paroles sont alors projetées avec un vidéoprojecteur au tableau.
Apprentissage du chant par imitation, sur le premier couplet et le refrain.
Phase n° 2
Consigne : « Nous allons maintenant passer à une activité d’écoute. Chacun de vous
dispose d’un morceau de papier. Vous allez entendre une voix qui interprète une
musique. Vous devez écrire sur votre papier un verbe désignant ce que fait cette voix
dans cette musique ».
Écoute de la Sequenza III, du début à 1’53. Donner le titre et le nom du compositeur
avant la diffusion.
Les papiers sont affichés sur un panneau, réponses attendues : « chanter – crier – rire
– chuchoter – parler… ». Les réponses identiques sont regroupées.
Synthèse sous forme de trace écrite collective sur un panneau : « dans cette œuvre
de Luciano BERIO, la voix est utilisée : en chantant, en parlant, en chuchotant… »
(la trace écrite est faite en fonction des réponses des élèves).
Phase n° 3
Introduction : le PE montre une partition de piano aux élèves. « De quoi s’agit-il ? ».
Expliciter les éléments qui nous orientent vers le fait qu’il s’agit d’une partition de
musique : portées, clés, notes (noires, blanches…), quelques mots de vocabulaire
que les élèves doivent en principe connaître de manière générale.
Quelques codages graphiques simples sont ensuite donnés aux élèves, par exemple :
Codage n°1
Codage n°2
136
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
On écoute les productions sonores enregistrées et on met en évidence le lien que l’on
a fait entre le codage et les sons choisis.
c. Séance n° 2
Cette séance se déroule dans la même salle que la séance n° 1.
Préparation vocale
Les élèves sont debout, disposés en cercle.
Reprise de l’exercice de la séance n° 1 sur la respiration.
Les paroles de la chanson sont projetées. Consigne « vous devez choisir un vers de la
chanson et le mémoriser ».
Le PE passe ensuite devant chaque élève et fait tirer, dans une boîte, un papier à
chacun sur lequel est écrit un des verbes issus du travail d’écoute de la séance n° 1
(chanter, parler, chuchoter…).
À tour de rôle, chaque élève produit vocalement la phrase qu’il a choisie, en y appli-
quant le verbe tiré au sort.
Phase n° 1 : chant.
L’enseignant chante aux élèves le couplet 1 et le refrain pour les leur rappeler, puis
les élèves les chantent à leur tour. Les corrections nécessaires sont faites en cas d’er-
reurs de mélodie ou de rythme.
Le PE apprend ensuite par imitation le couplet 2.
La classe enchaîne ensuite couplet 1 / refrain / couplet 2 / refrain.
Phase n° 2 : vidéo de la partition de la Sequenza III.
Consigne : « Je vais vous montrer une vidéo. Regardez et écoutez bien, nous discu-
terons ensuite de ce que vous avez vu ».
Projection de la vidéo de la partition, du début à 1’22.
Hypothèses sur le statut du document écrit que l’on voit défiler : c’est la partition de
Exemples de dossiers
la musique que nous avons écoutée lors de la dernière séance.
On peut ensuite fractionner le visionnage sur une seule page de la partition, par
exemple de 0’22 à 0’32 : cette page est projetée au tableau, et les élèves peuvent
faire des hypothèses sur les codages choisis par BERIO, en s’aidant de ce que l’on
entend.
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137
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Indication du temps
Manière de chanter
(« distant et rêveur »)
d. Séance n° 3
Cette séance se déroule dans la salle de classe.
Préparation vocale
Reprise rituelle de l’exercice de respiration des séances précédentes.
Jeu vocal : le jeu du « non », ce jeu est décrit dans le chapitre 1.
Phase n° 1 : chant, interprétation du refrain soliste / groupe.
Rappel du chant, interprétation en entier.
138
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
e. Séance n° 4
Cette séance se déroule en salle de classe.
Préparation vocale
Exemples de dossiers
On peut proposer aux élèves de choisir un exercice dans tous ceux qui ont été faits
depuis le début de la séquence. Un élève peut aussi prendre la place de l’enseignant
pour le mener.
Phase n° 1 : explication des codages.
Les codages sur les feuilles A3 qui ont été conçus en séance précédente sont affichés
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au tableau.
Pour chacun des groupes, on réécoute l’enregistrement de la production en obser-
vant le codage correspondant.
Le PE pose aux autres élèves de la classe les questions suivantes : « Avez-vous réussi
à suivre le codage en entendant la musique de vos camarades ? Avez-vous compris à
quoi correspondent les éléments du codage ? »
Bilan en positif et négatif : quels sont les éléments en adéquation et ceux qui ne le
sont pas entre ce que l’on entend et ce que l’on voit. Comment pourrait-on amélio-
rer le codage ?
139
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
1. https://www.youtube.com/watch?v=pmPbyyZwh4s
140
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
Exemples de dossiers
c. Démarche générale et moments clés de la séquence
Démarche générale
Cette séquence vise à faire travailler aux élèves deux domaines principaux de com-
pétences :
•• Être capable d’explorer sa voix suite à l’écoute de l’œuvre de BERIO.
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•• Être capable de proposer une lecture sonore d’un codage puis de coder une produc-
tion sonore.
Ces compétences sont travaillées au sein d’activités qui se complètent tout au long
de la séquence.
Ainsi, l’exploration vocale de la séance n° 1 se conjugue avec la lecture d’un codage
simple, l’écoute préalable de l’œuvre de BERIO donnant aux élèves des références
en matière d’utilisations diverses de la voix. Nous avons ici lié l’écoute avec l’activité
vocale, celle-ci se déroulant au sein d’un travail de groupe (production sonore).
La démarche inverse est abordée en séance n° 3. Les élèves ont inventé une courte
musique vocale à partir d’une consigne. Leur travail consiste alors à coder, sous
forme d’une partition graphique, cette production sonore. Le travail de lecture d’une
141
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
142
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
d. Conclusion
Cette séquence tente de répondre aux attentes de l’éducation musicale, en créant des
liens entre les activités et entre les séances.
Ce travail d’exploration vocale peut être mené en Cycle 1, les élèves ayant des pos-
sibilités vocales développées, et les appréhensions liées au regard de l’autre pouvant
être moins importantes qu’au Cycle 3.
La découverte des utilisations de la voix à travers les musiques du monde pourrait
être la thématique d’une séquence suivante. Cela permettrait aux élèves de décou-
vrir que d’un continent à l’autre, les usages vocaux sont extrêmement différents, et
qu’ils sont souvent liés à des contextes précis (chants de circonstance, fêtes, rites
Exemples de dossiers
religieux).
classe de CM1. Ceux-ci ont été faits dans une démarche similaire à celle décrite dans
ce dossier, seule l’écoute de référence était différente (il s’agissait d’une Récitation
pour voix seule de Georges APERGHIS).
Ces codages, qui prennent plus de relief lorsqu’on peut écouter la production sonore
qui en est à l’origine, montrent malgré tout comment les élèves se sont interrogés sur
différents paramètres du son, et comment ils ont choisi de les représenter.
143
Exemples Partie 4 • Exemples de dossiers pour les trois cycles
Dans cette production sonore, les élèves disaient la phrase « Le chien du village aboie
méchamment », en séparant les syllabes et de plus en plus fort.
Ici, un élève commençait par dire des syllabes sans signification, pour aboutir sur le
mot « cartable ». Puis tout le groupe disait la phrase « Aujourd’hui j’ai un cartable »,
en séparant les syllabes et en les disant de plus en plus fort. Il est intéressant de com-
parer ce codage avec le précédent, puisque le principe sonore est le même, mais le
codage est différent.
144
Chapitre 14 • Dossier portant sur le Cycle 3 Exemples
Sur ce dernier codage, les élèves ont symbolisé comment la phrase « Je ne veux pas de
bonbons » est répartie en syllabes entre un « chœur féminin et masculin ».
Exemples de dossiers
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145
Cette partie assez volumineuse n’a pas vocation à être lue chronologique-
ment. Elle aborde dans un premier temps l’histoire de l’éducation musicale
à l’école depuis ses origines, lors des lois de Jules FERRY en 1882.
Ensuite, les chapitres 16 à 25 proposent un panorama synthétique de l’his-
toire de la musique. L’objectif de l’auteur est de donner les grandes lignes
des diverses époques, dans l’esprit de ce qu’un candidat au CRPE devrait
être en mesure de savoir.
Des écoutes en ligne sont proposées tout au long de ces chapitres, elles
illustrent ces différentes époques.
Des pistes d’exploitation en classe sont également proposées afin de per-
mettre au lecteur d’utiliser certaines de ces œuvres dans son travail.
5
Éléments de
connaissance
musicale
15. L’éducation musicale à l’école,
des origines à nos jours 148
1 Introduction
L’enseignement de la musique à l’école a souvent été tiraillé entre deux tendances a priori
contradictoires : celle de contribuer à l’éducation du citoyen et celle de donner à tous un
accès à la culture. Lorsque l’école s’attache à développer dans son enseignement la dimen-
sion civique, la part culturelle semble s’amenuiser. À l’inverse, lorsque c’est le patrimoine
culturel qui est mis en valeur, l’enseignement civique ne semble plus une priorité. Ces
préoccupations sont fluctuantes et soumises au contexte social et politique des diffé-
rentes époques, notamment au moment des deux guerres mondiales du XXe siècle.
C’est à travers cette contradiction que l’auteure de cet article propose une lecture de
l’histoire de l’enseignement musical à l’école, suivant trois axes :
•• L’éducation musicale au service de la citoyenneté,
•• L’éducation musicale au service de la cohésion culturelle,
•• L’éducation musicale orientée vers un apprentissage pour tous.
2 Au service de la citoyenneté
Les lois de Jules FERRY de 1881 et 1882 rendant l’école gratuite puis l’instruction
obligatoire sont accompagnées de textes officiels définissant, comme de nos jours,
les programmes d’enseignement. Ces premiers programmes fixent prioritairement
des objectifs concernant la connaissance du français et des mathématiques. L’ensei-
gnement de la musique n’est proposé qu’à travers la mémorisation de chants visant
à exalter le modèle de grands personnages de l’Histoire (Galilée, Gutenberg, Ver-
cingétorix, Jeanne-d’Arc…) et par là même à donner aux jeunes générations des
exemples à suivre.
Quelques années plus tard est publié un recueil de chants à destination des écoles,
plusieurs thèmes y sont abordés : la glorification du travail à l’école (Le chant des
écoliers français), la valeur du travail à travers un métier (Le joyeux menuisier) et bien
sûr le patriotisme (Salut, drapeau).
148
Chapitre 15 • L’éducation musicale à l’école, des origines à nos jours Connaissances
animant l’émission de radio et la classe qui l’écoutait derrière son poste étaient pour
le moins limités !
Finalement, la question que l’on peut se poser, après avoir lu ces différentes ten-
dances, est : comment l’école peut-elle donner un véritable enseignement musical à
tous les élèves ?
De 1882 au début du XXe siècle, les tenants d’une pédagogie de la musique pour
tous les élèves s’affrontent avec des musiciens souhaitant dispenser un enseignement
149
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
théorique moins démocratisé. Des méthodes pédagogiques plus ouvertes sont ainsi
publiées, mais une fois encore, avec peu d’impact sur les pratiques réelles en classe.
Seule la capitale connaît un sort meilleur puisqu’elle dispose d’un corps de « profes-
seurs de musique des écoles de la ville de Paris », qui existe encore aujourd’hui. Ces
enseignants spécialisés dans l’enseignement de la musique peuvent donc suppléer les
instituteurs dans cette discipline.
Dans les années 1930, des instituteurs, souhaitant faire participer leurs élèves à des
manifestations artistiques à leur portée, développent des spectacles avec mise en
scène et chorégraphie, ce qui permet d’aborder la musique par un autre biais.
Un changement important se produit en 1968. L’exploration du monde sonore, qui
est aussi une des préoccupations de la création musicale contemporaine, trouve toute
sa place à l’école par diverses expérimentations. Les activités d’éveil s’épanouissent
au service de la créativité et de l’imagination.
La pratique d’un instrument arrive également dans les pratiques scolaires, sous l’im-
pulsion de plusieurs méthodes dites « actives » (Martenot, Orff). Le carillon entre
ainsi dans les classes, puis plus tard, une méthode de flûte à bec introduit cet instru-
ment dans l’enseignement.
Une initiative plus innovante est lancée en 1972, à Strasbourg, par le groupe Les
percussions de Strasbourg. Cet ensemble de percussions qui s’attache à l’interpréta-
tion d’un répertoire contemporain lance des pistes pour un enseignement basé sur
la créativité, l’invention, l’utilisation du corps et d’objets sonores pour produire des
sons. La fabrication d’instruments entre également dans les pratiques.
5 Aujourd’hui
150
Chapitre 15 • L’éducation musicale à l’école, des origines à nos jours Connaissances
a. Principes généraux
L’importance de la place de l’éducation artistique et culturelle est réaffirmée dans les
derniers textes officiels et la mise en place du PEAC est un de ses points principaux.
Il consiste à faire vivre à tous les élèves, au cours de sa scolarité du premier et du
second degré un parcours artistique le plus varié possible. Ce parcours se déroule
dans le temps scolaire, mais aussi sur les moments périscolaires ou personnels de
l’élève. Il est mis en œuvre localement et fait intervenir les partenaires culturels exté-
rieurs à l’école.
Son objectif est de donner un égal accès à la culture à tous.
Pour aider à suivre le vécu de chaque élève, le principe d’une trace est posé. Il peut
s’agir d’un cahier de bord dans lequel l’élève consigne les rencontres artistiques
qu’il a faites, les œuvres découvertes, les pratiques menées. Une application en
ligne nommée Folios vise à permettre de pérenniser cette trace écrite.
Connaissances
151
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
152
Chapitre 16 • Origines de la musique Connaissances
16 Origines de la musique
Playlist chapitre 16
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Premier hymne delphique à Apollon, vers 138 av. J.-C. reconstitution
Les origines de la musique remontent dans aucun doute à celles de l’homme. Mais
en l’absence de traces écrites et à plus forte raison de traces sonores, nous sommes
réduits essentiellement à des hypothèses en ce qui concerne l’histoire de la musique
avant le Moyen Âge.
Néanmoins des chercheurs étudient ces origines et, grâce à divers témoignages (ico-
nographiques, écrits), quelques pistes sur le visage de la musique, notamment à
l’Antiquité, peuvent être données.
1 Préhistoire
Dès la préhistoire, l’homme a certainement utilisé soit sa voix, soit des objets pour
produire des sons. Il pouvait s’agir de cailloux frappés les uns contre les autres, de
produire des rythmes en frappant sur des troncs d’arbre. On pense également que le
corps (mains, pieds) était mis à contribution en guise de percussion.
Mais il existe des restes d’instruments de musique primitifs retrouvés lors de fouilles
archéologiques. On a mis ainsi à jour, en 2008 en Allemagne, une flûte taillée dans
un os de vautour. Cette flûte a été datée de plus de 35 000 ans, à ce titre elle serait le
plus vieil instrument de musique connu à ce jour.
Certains instruments de musique de la préhistoire sont parvenus jusqu’à nous,
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notamment le rhombe (pièce d’os taillée en ovale et fixée au bout d’une ficelle, et
que l’on fait tourner rapidement), la flûte ou le sifflet taillé dans un os, le racleur
taillé dans un os ou un bois de cervidé (avec des crans que l’on frotte au moyen d’une
baguette).
Quelques représentations rupestres permettent également de voir des hommes
Connaissances
153
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
2 L’Antiquité
La musique de l’Antiquité s’est construite à travers les grandes civilisations de cette
période de l’Histoire : les Égyptiens, les Grecs et les Romains.
2.1 L’Égypte
L’iconographie de la civilisation égyptienne permet de connaître assez bien ses
instruments de musique. On peut ainsi voir, sur des stèles, des bas-reliefs, des
musiciens utilisant des flûtes, des tambourins, des trompettes, des harpes et autres
petites percussions. Des restes d’instruments ont pu être retrouvés également dans
les tombes.
La musique était présente dans trois grandes circonstances :
•• La musique sacrée : jouée dans les temples, la musique tenait un rôle important dans
tous les rites sacrés : processions, sacrifices, fêtes qui ponctuaient l’année.
•• musique profane : les travaux quotidiens étaient accompagnés de chants qui
La
donnaient du cœur à l’ouvrage. La musique jouait également un rôle important
dans le domaine militaire.
•• danse : c’était un art apprécié dans l’Égypte antique, les danseuses pouvant jouer
La
d’instruments à percussion en même temps qu’elles dansaient.
2.2 La Grèce
À l’inverse de l’Égypte, quelques traces plus complètes et précises nous permettent de
mieux concevoir quelle était la musique de la Grèce antique. En effet, des fragments
écrits de musique peuvent être, de nos jours, interprétés de manière correcte même
si beaucoup d’incertitudes demeurent quant à la précision de cette restitution.
Nous connaissons également de manière assez précise des genres musicaux établis
par les Grecs, en voici quelques-uns :
•• L’hymne, qui est un chant de louange, exécuté lors de circonstances spéciales et
solennelles
•• thrène, chant funèbre et de déploration
Le
•• La tragédie grecque antique, genre artistique qui fascinera de nombreux composi-
teurs de l’Histoire de la musique (cf. les Camerata de la fin de la Renaissance qui
cherchent à retrouver ses caractéristiques musicales). Nous savons qu’un chœur
intervenait dans ces tragédies, et qu’il jouait un rôle important.
Premier hymne delphique à Apollon, vers 138 av. J.-C. reconstitution
www.deezer.com/track/396880082
L’Atrium Musicae de Madrid, dirigé par Grégorio Paniagua, est spécialisé dans les
recherches sur les musiques anciennes. Dans le CD d’où est extraite cette écoute, il
tente de proposer une restitution de pièces musicales de la Grèce Antique. Cet extrait
s’appuie sur des éléments gravés sur une dalle de marbre découverte en 1983 dans
des ruines.
154
Chapitre 16 • Origines de la musique Connaissances
Cet hymne à Apollon fait entendre des voix d’hommes accompagnées d’instruments
à cordes pincées jouant à l’unisson. On remarque que cette mélodie suit un rythme
précis qui s’appuie sur une pulsation rapide. La mélodie a parfois une allure assez
déroutante (à partir de 1’00), ce qui montre la complexité des modes (échelles de
notes) utilisés déjà en ce temps. À 1’58, le principe d’unisson entre voix et instru-
ment à corde pincée est conservé, mais avec l’ajout d’une percussion qui accentue le
caractère rythmique. Ensuite, un passage parlé par une seule voix précède un passage
uniquement instrumental qui conclut cette pièce.
2.3 Rome
Les sources sont, encore une fois, rares voire inexistantes concernant la musique
chez les Romains. Il semble cependant que ceux-ci concevaient cet art plutôt comme
un moyen de galvaniser les foules ou de se procurer du plaisir, plutôt que comme un
art subtil visant à élever l’âme comme c’était le cas chez les Grecs.
La musique intervient donc dans les jeux, les fanfares à très grands effectifs semblent
courantes, mais aussi dans les fêtes plus intimes. Pour autant, le rôle de la musique
ne semble pas prépondérant dans cette civilisation.
•• Les sources concernant la musique étant très rares concernant l’Antiquité, il est difficile de trouver
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des extraits sonores sur lesquels travailler. Néanmoins, des liens intéressants peuvent être faits
lors de l’étude de cette période en histoire, notamment concernant le rôle de la musique dans la
société.
•• Les vestiges, souvent bien conservés, des théâtres grecs et romains mettent en évidence le rôle des
arts de la scène aussi bien chez les Grecs que chez les Romains, c’est un élément à exploiter dans le
Connaissances
155
Le Moyen Âge
156
Vers 770
591
Apparition de l’appellation
Saint Grégoire Pape
« chant grégorien »
Connaissances
800
Charlemagne sacré empereur
e 1420 -1520
1163 -1265 XIV siècle
Construction Notre Dame de Paris Ars nova École franco flamande
Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Chanson de troubadour
17 Le Moyen Âge
Playlist chapitre 17
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Introït de la messe Laetare par les moines de l’Abbaye de Solesmes
Chanson legihre de Conon de Béthune
Kyrie de la messe de Noël, école de Notre-Dame
Organum à deux voix, Notum fecit de LÉONIN
Je muir d’amourete, d’Adam de LA HALLE
Mille regrets, chanson polyphonique de Josquin des PRÉS
Le Moyen Âge se déroule sur une période considérable d’environ mille ans. Durant
ces dix siècles, l’Histoire rencontre des changements importants, de la chute de
l’Empire Romain au règne de Saint-Louis, en passant par des épisodes de guerres,
d’épidémies, mais aussi de constructions des grandes cathédrales.
La musique reflète ces changements. Depuis les premières monodies religieuses,
issues des catacombes des premiers chrétiens, jusqu’à la naissance de la polypho-
nie, elle connaît des bouleversements notoires qui posent ses fondements pour
toute la suite de l’histoire de la musique. Ce sont ces grandes étapes que nous
allons parcourir.
Définitions
QQDans une monodie, une seule mélodie est chantée ou jouée, par une ou plu-
sieurs voix ou instruments.
QQDans une polyphonie, plusieurs voix différentes sont chantées ou jouées simul-
tanément par des instruments.
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note. Par la suite, des réformes dans l’Église amènent à la création d’entités parois-
siales diverses qui se dotent chacune de répertoires de chants spécifiques. La struc-
ture même de l’Église est en pleine mutation, et des jeux de pouvoir s’établissent
entre les papes successifs et les souverains en Europe.
Le pape Grégoire le Grand, dont le pontificat se déroule de 590 à 604, stabilise le
déroulement du culte catholique. On lui attribue fréquemment la naissance du
chant dit grégorien (appellation issue de son nom). Mais les historiens s’entendent
157
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
sur le fait que c’est plutôt le pouvoir politique qui a joué un rôle réel dans la nais-
sance de ce chant.
En effet, Pépin le Bref, puis Charlemagne, voyant dans la multiplication des réper-
toires religieux de l’Empire un risque pour son unité, décident d’unifier ce répertoire
chanté. C’est un acte politique qui est déterminant dans l’histoire de la musique.
Le chant grégorien répond à des codes précis auxquels il faut être initié pour en
comprendre la signification. Nous pouvons cependant en évoquer les principales
caractéristiques à travers un exemple d’écoute.
Introït de la messe Laetare par les moines de l’Abbaye de Solesmes
www.deezer.com/track/66367009
•• Chant monodique, c’est-à-dire sans accompagnement, une seule et unique mélodie
est chantée par tous. Le chant grégorien est en principe chanté par des voix d’hommes
puisqu’il s’agit d’un chant pratiqué dans les monastères. Ici, ce sont les moines de
l’Abbaye de Solesmes, dans la Sarthe, qui interprètent cette pièce. L’Abbaye de
Solesmes est un centre de recherche reconnu dans le domaine du chant grégorien.
•• On entend que le chant s’organise entre un groupe, la schola et un soliste, le chantre.
•• Le texte est en latin, il est issu soit des textes liturgiques (messe), soit des psaumes ou
des hymnes.
•• Il n’y a pas de rythme précis, pas de pulsation. Le chant, dont la mélodie est très
simple, suit les inflexions de ce texte qui doit rester intelligible puisqu’il est l’élément
primordial de cette musique.
•• Notation : vous trouverez facilement sur Internet des exemples de notation de chant
grégorien. Celle-ci se fait sur des portées de quatre lignes, les hauteurs étant indi-
quées au moyen de notes en formes de carré ou de losange.
•• Le chant grégorien est à mettre en relation étroite avec l’architecture religieuse du Moyen Âge,
notamment la construction des cathédrales. En effet, ce chant ample prend tout son sens dans
l’acoustique généreuse de ces lieux.
•• Dans le cadre de l’histoire des arts, regarder un manuscrit enluminé de chant grégorien permet de
comprendre que ces écrits étaient considérés comme de véritables œuvres d’art, en plus d’être la
trace écrite pour garder mémoire d’un chant.
158
Chapitre 17 • Le Moyen Âge Connaissances
la langue d’Oc. Au nord de la Loire, ce sont les trouvères (Richard Cœur de Lion,
Conon de Béthune) qui utilisent la langue d’Oïl.
Chanson legihre de Conon de Béthune
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Cette chanson est interprétée par une voix d’homme. Sa mélodie est assez simple,
elle est constituée de phrases musicales récurrentes. L’accompagnement est assuré
ici par deux instruments à cordes, un dont les cordes sont pincées et un à cordes
frottées qui dialogue avec la voix.
•• Une écoute comparée entre un chant grégorien et une chanson de troubadour ou de trouvère
permet de dégager les caractéristiques de ces deux genres ainsi que leur fonctionnalité différente
(sacrée/profane).
•• Il existe une iconographie du Moyen Âge représentant des troubadours jouant divers instruments,
notamment de la vièle. On peut y voir le troubadour jouant pour des personnes socialement
importantes, ce qui permet de mettre en évidence le rôle des troubadours qui vont de cour en cour.
3 Naissance de la polyphonie
C’est dans ce contexte musical que se produit un événement majeur de l’histoire
de la musique : la naissance de la polyphonie. Jusque-là, que ce soit dans le chant
grégorien ou les chants des troubadours, une seule mélodie est interprétée, à l’unis-
son. C’est autour de la construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris que des
compositeurs vont avoir l’idée de superposer à une mélodie une seconde voix, puis
d’autres ensuite pour arriver à des polyphonies plus complexes.
Ce mouvement provoque la naissance de l’organum, une pièce qui s’appuie sur une
voix principale, souvent en notes longues et sur laquelle se superposent différentes
voix, comme plusieurs couches musicales successives. Voici deux exemples d’écoute
permettant de comprendre l’apparition de la polyphonie.
Définition
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www.deezer.com/track/401217822
Cet extrait illustre parfaitement les étapes de la naissance de la polyphonie : issue du
chant grégorien monodique, on lui ajoute d’abord un bourdon puis des voix qui la
suivent de manière parallèle.
Organum à deux voix, Notum fecit de LÉONIN
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159
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
5 L’Ars Nova
Ce mouvement musical est né de la parution d’un traité intitulé Ars Nova Musicae,
écrit par Philippe de VITRY (1291-1361).
Ce traité théorique conduit les musiciens à adopter des règles de plus en plus pré-
cises et contraignantes pour composer la musique. Les polyphonies deviennent de
plus en plus savantes et compliquées.
Cette esthétique s’applique aussi bien aux œuvres profanes (chansons polypho-
niques) qu’aux œuvres religieuses (messes).
Les compositeurs majeurs de ce mouvement sont Guillaume de MACHAUT en
France, Francesco LANDINI en Italie.
160
Chapitre 17 • Le Moyen Âge Connaissances
Les compositeurs majeurs de ce courant sont Josquin des PRÉS et Johannes OCKE-
GHEM.
Mille regrets, chanson polyphonique de Josquin des PRÉS
www.deezer.com/track/13403753
Dans cette chanson évoquant un chagrin d’amour, la musique est au service du texte
et en suit les moindres intentions. Le compositeur ne cherche plus à appliquer théo-
riquement un système d’écriture, mais laisse parler sa musicalité et son expressivité
de manière évidente.
7 Conclusion
Comme nous avons pu le voir, la musique du Moyen Âge montre une évolution très
importante, des premières monodies aux polyphonistes de l’école franco-flamande.
Mais ces styles musicaux répondent à des codes très éloignés de nous, et pour les
comprendre, il est indispensable de s’initier à quelques-uns d’entre eux. Le contexte
historique est intimement lié au développement des différents genres musicaux, et
leur étude dans le cadre de l’histoire des arts est une piste de travail à exploiter en
classe, en lien avec le programme d’histoire.
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Connaissances
161
162
La Renaissance – 1500 -1600
Connaissances
1584
1515 G. GABRIELI à St. Marc de Venise
Bataille de Marignan (double chœur)
1550 -1557
Livre de danseries
e
de Claude GERVAISE (milieu XVI siècle)
Chapitre 18 • La Renaissance Connaissances
18 La Renaissance
Playlist chapitre 18
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Mignonne allons voir si la rose, Guillaume COSTELEY
Qui veut chasser une migraine, Gabriel BATAILLE
La prise de Calais, Guillaume COSTELEY
La bataille de Marignan, Clément JANEQUIN
Pavane, La Venissienne, Claude GERVAISE
Belle qui tient ma vie, anonyme
Gaillarde, Étienne du TERTRE
D’amours me plaint, Albert de RIPPE
O dolorosa gioia, Carlo GESUALDO
Symphoniae sacrae, Canzon duodecimi, Giovanni GABRIELI
1 La chanson parisienne
Connaissances
Après l’écriture polyphonique élaborée mise en place par les compositeurs franco-
flamands, un nouveau style apparaît au début du XVIe siècle. Le contrepoint n’est
pas abandonné, mais il laisse la place à une écriture ou la voix supérieure chante une
mélodie prépondérante, les trois autres voix jouant un rôle d’accompagnement. Pour
autant, on remarque de nombreuses imitations entre les voix sur de courts motifs,
procédé appelé « écriture en imitation ». D’autres moments peuvent favoriser une
écriture plus verticale ou toutes les voix chantent le même rythme en même temps.
163
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Définition
Le contrepoint est un principe d’écriture musicale consistant à donner à chaque
voix de la polyphonie une importance égale.
Cette chanson parisienne se développe à la faveur de l’édition d’un premier recueil
de chansons imprimé par Pierre ATTAINGNANT, en 1528. Ce recueil contient des
pièces de Claudin de SERMISY (c. 1490-1562) et Clément JANEQUIN (c. 1485-1558).
D’autres compositeurs contribuent à la production de ce répertoire de chansons
parisiennes, citons notamment PASSEREAU (1re moitié du XVIe siècle) ou Pierre
CERTON (mort en 1572).
La chanson parisienne se caractérise par :
•• La formation vocale à laquelle elle est destinée : le plus souvent un quatuor vocal
mixte (soprano, alto, ténor et basse)
•• L’utilisation de poèmes d’auteurs contemporains : sont ainsi mis en musique les
poèmes de Clément MAROT, Pierre RONSARD, Joachim DU BELLAY…
•• Les sujets choisis : on peut trouver trois grandes catégories de chansons, celles qui
parlent d’amour galant, celles qui abordent des sujets du quotidien (les cris de Paris,
de Clément JANEQUIN) ou même des sujets assez grivois, enfin celles qui relatent
des événements historiques (La bataille de Marignan, de Clément JANEQUIN).
•• L’écriture musicale, souvent en imitation, que nous avons déjà évoquée.
Mignonne allons voir si la rose, Guillaume COSTELEY sur un poème de Pierre
RONSARD
www.deezer.com/track/396881752
Ce célèbre poème de Ronsard est mis ici en musique pour trois voix, soprano, alto
et ténor. Cette version propose également un accompagnement d’un instrument à
cordes pincées (épinette sans doute).
Nous avons ici un exemple représentatif qui montre les deux types d’écriture les plus
utilisés à cette époque :
•• L’écriture en imitation : présente du début à 0’54 (« Mignonne allons voir si la rose…
Et son teint au votre pareil » ; puis de 1’28 à 1’51 (« Doncques si me croyez,
Mignonne… En sa plus verte nouveauté » où l’on retrouve d’ailleurs la même
musique qu’au début.
•• L’écriture en homorythmie, toutes les voix chantent en même temps le même rythme :
de 0’54 à 1’27 (« Las ! Voyez comme en peu d’espace… Que du matin jusques au
soir ! ») ; puis de 1’51 à la fin (« Cueillez, cueillez votre jeunesse… Fera ternir votre
beauté »).
Par ces changements d’écriture, COSTELEY souligne les intentions du texte : lors-
qu’il est question de l’invitation à « aller voir la rose », ou lors de l’évocation « de
votre âge [qui] fleuronne », l’écriture en imitation apporte légèreté et insouciance.
Lorsque le poète se lamente sur la rose qui a fané, avec ses « Las ! Las » répétés, les
trois voix chantant ensemble provoquent un effet plus massif, de même que sur le
conseil final, « Cueillez, cueillez votre jeunesse », les voix en homorythmie accen-
tuent la recommandation de profiter de la vie tant qu’il en est encore temps.
Qui veut chasser une migraine, de Gabriel BATAILLE
www.deezer.com/track/7932951
164
Chapitre 18 • La Renaissance Connaissances
Cette chanson à boire montre un autre visage de la chanson française du XVIe siècle.
De structure très simple, elle est chantée par un homme soliste pour le couplet,
quelques voix le rejoignant pour le refrain. Un luth accompagne les chanteurs. Cet
exemple montre comment ce genre est proche également de la chanson populaire.
La prise de Calais, de Guillaume COSTELEY
www.deezer.com/track/396881752
Cette chanson relate un événement historique, contemporain de COSTELEY. Le
23 janvier 1558, suite à une bataille préparée en secret, le roi de France Henri II fait son
entrée à Calais et reprend la ville qui était sous domination anglaise depuis 150 ans.
Guillaume COSTELEY utilise, comme c’était l’usage, de nombreux figuralismes qui
suivent les intentions ou le sens du texte. En voici quelques-uns (en italique sont
indiqués quelques extraits du texte chanté) :
Définition
Le figuralisme est un procédé musical qui évoque une situation, un personnage,
une idée. Par exemple, sur le mot « ciel », la mélodie monte vers l’aigu.
•• « Hardis François, et furieux Normands, Picards, Bretons, Gascons et Rochelois, C’est à
ce coup, sans plus être dormans, que de Calais faut chasser les Anglois » : le caractère
guerrier de cette introduction est marqué par le rythme pointé et solennel, comme
une marche militaire. Sur les mots « C’est à ce coup… », les voix jouent avec ces
quelques mots en les répétant rapidement en imitation.
•• « Tambours, clairons, bruyez, faites effroi » (0’35) : le rythme ternaire et les voix qui se
répondent deux par deux évoquent clairement la fanfare des clairons qui sonnent la
charge.
•• « Tonnez canons ! » (0’47) : les voix scandent un rythme régulier sur chaque syllabe,
on croit entendre les coups de canon qui sont tirés de toute part.
•• « Renversez les remparts » (0’53) : chaque voix reprend cette courte phrase toujours
sur une mélodie descendante, de l’aigu vers le grave. Par ce figuralisme, la mélodie
évoque ainsi les remparts qui s’effondrent les uns après les autres.
•• « Marchons soldats ! » (1’02) : toutes les voix chantent ensemble sur le même rythme
de marche : les soldats français attaquent Calais, en ordre bien rangé !
•• « À mort, canailles ! » (1’23) : nous arrivons clairement à un appel à tuer les
« canailles », en l’occurrence ici les Anglais qui occupent Calais ! L’appel belliqueux
« À mort » est répété ensuite avec insistance. Il est étonnant de voir comment
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
COSTELEY écrit ici une œuvre clairement partisane, voire politique (ce qui sera
confirmé à la fin du morceau).
•• Las, je me rends et plus ne suis Angloise, Nobles François ayez de moi mercy, Sans nul
«
bon droit l’Anglois me prit ici, Me captivant en orgueilleux lien » (2’14) : changement
complet d’ambiance. Le caractère devient calme, doux. Les voix entrent les unes
Connaissances
165
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Cette chanson peut être mise en relation avec une pièce de Clément JANEQUIN, La
guerre aussi appelée La bataille de Marignan.
www.deezer.com/track/49417901
Cette pièce très célèbre est plus développée que la chanson étudiée ci-dessus. L’inté-
rêt se trouve dans la manière dont JANEQUIN décrit, avec seulement quatre voix,
cette bataille devenue légendaire.
Signalons quelques passages significatifs :
•• 2’24 à 3’23 : évocation des trompettes et clairons, avec des onomatopées (fan, fan fan
ri lan, fan fère…)
•• À partir de 4’02 : les assauts des soldats, les chevaux qui se mettent à galoper de plus
en plus vite, les coups de canons… tout cela est dépeint de manière très concrète
par l’usage d’onomatopées chantées, souvent en imitation, ce qui provoque un
effet de démultiplication. On a du mal à croire, à cette écoute, qu’il n’y a que quatre
chanteurs !
•• Le répertoire de la chanson parisienne est considérable. Néanmoins, en classe, certaines pièces sont
plus abordables, telles que Le chant des oiseaux (analyse détaillée dans le chapitre 10), Les cris de
Paris qui reprend tous les cris des marchands de rues ou sur les marchés et bien sûr La guerre. (pièces
de Clément JANEQUIN).
•• Il est nécessaire de n’écouter qu’un extrait significatif pour en faire une écoute et une analyse
détaillée. Après avoir travaillé sur ce passage, en fin de séquence par exemple, une écoute com-
plète de la pièce permet à l’élève de l’appréhender dans sa globalité. Cela l’éduque également à
mener une écoute prolongée.
•• Les chansons relatant des batailles ou des événements historiques sont intéressantes à mettre en
lien avec le programme d’Histoire.
166
Chapitre 18 • La Renaissance Connaissances
vents, les flûtes à bec suscitent un grand intérêt. Enfin, l’orgue et l’épinette, instru-
ments à clavier jouent également un rôle important.1
Comme pour la chanson parisienne, le développement de l’imprimerie permet à la
musique instrumentale de prendre son essor. Les recueils édités en 1530 par Pierre
ATTAINGNANT, puis en 1559 et 1669 par Nicolas DUCHEMIN concourent à la
diffusion de ce répertoire. D’autre part, de nouveaux systèmes de notations musi-
cales spécifiques à certains instruments rendent leur accès plus facile. Pour le luth,
la notation par tablature montre par un dessin simple comment poser les doigts sur
la touche de l’instrument, ce qui est beaucoup plus abordable que la notation solfé-
gique jusque-là en cours pour la musique vocale.
Enfin, un traité de danse publié en 1588 par Thoinot ARBEAU, L’orchésographie,
détaille, grâce à des dessins de personnages, la manière de chorégraphier les dif-
férentes danses alors à la mode : la pavane, la gaillarde, la courante, le bransle…
Toutes ces danses sont essentiellement des danses de couples.
Pavane, La Venissienne, de Claude GERVAISE
www.deezer.com/track/16785275
La pavane est une danse plutôt lente (même si cette version est d’un tempo un peu
rapide). Nous entendons ici des instruments à vent typiques de la Renaissance. Il
s’agit ici de cromornes, instruments à anche à la sonorité très nasillarde. Un tam-
bour, très présent, marque le rythme de danse. Des phrases régulières s’enchaînent,
avec des retours fréquents.
Belle qui tient ma vie (parue en 1588 dans L’orchésographie de Thoinot
ARBEAU)
www.deezer.com/track/6742330
Le rythme typique de la pavane est joué par la percussion en ostinato (longue, brève,
brève). Le luth accompagne ici les voix qui chantent les deux premières strophes.
On entend ensuite la flûte à bec qui joue la mélodie. La forme de cette danse est très
simple : deux phrases A et B alternent sur le schéma A-A-B-B.
Gaillarde, d’Étienne du TERTRE
www.deezer.com/track/72426673
La Gaillarde est une danse de tempo rapide. Celle-ci est interprétée par des instru-
ments à cordes frottées de la famille des violes. Un tambour à cymbalettes accentue
le rythme de danse.
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1. Un dossier pédagogique décrivant les principaux instruments de la Renaissance est consultable en suivant ce lien :
www.productions-perceval.com/wp-content/uploads/instruments_musique_renaissance.pdf.
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Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
•• La musique de danse est bien entendu indissociable de la danse elle-même. On trouve sur Internet
des vidéos de groupes de danse qui restituent de nos jours ces danses de la Renaissance. Interpré-
tées en costumes, elles peuvent permettre aux élèves de remettre cette musique dans son contexte
et son usage.
•• Il est tout à fait envisageable d’exploiter cet aspect corporel avec les élèves. La structure des
danses est simple, avec des phrases répétées. Les déplacements suivent ces structures répétitives
et amènent les élèves à comprendre le lien entre la construction musicale de ces danses et leur
chorégraphie, même simple.
•• Des tableaux de la Renaissance relatant des scènes de danses peuvent être également étudiés,
dans le cadre de l’histoire des arts.
3.2 En Italie
a. Le madrigal
C’est un genre vocal qui apparaît en Italie au XVIe siècle. Roland de LASSUS en est
un des premiers pratiquants, le genre se développe en suite à Rome, Ferrare et Man-
toue. Il est écrit pour plusieurs voix (polyphonie). Dans un premier temps, encore
soumis à l’influence du contrepoint des franco-flamands, il s’en émancipe ensuite
pour se tourner vers le « style représentatif ». Ce style a comme préoccupation de
suivre les moindres intentions du poème sur lequel il est composé. Le madrigal
connaît ensuite son apogée avec Claudio MONTEVERDI à l’époque baroque. À la
Renaissance, ses principaux représentants sont Carlo GESUALDO (1566-1613) et
Luzzasco LUZZASCHI (1545-1607).
O dolorosa gioia, de Carlo GESUALDO
www.deezer.com/track/67076742
Voici la traduction des trois premiers vers de ce madrigal :
Oh, joie douloureuse,
Oh, souffrance douce,
Ce qui rend cet esprit triste, mais l’amène à mourir heureux !
168
Chapitre 18 • La Renaissance Connaissances
La notion de douleur est exprimée dès les premières notes par ces sons longs, les
entrées successives et la progression des quatre voix très retenue et expressive. Cette
idée de douleur est tempérée par le calme qui se dégage de cette écriture, le poème
évoquant également l’idée de joie dans cette souffrance. L’écriture polyphonique est
réellement ici au service de l’émotion.
3.3 En Allemagne
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culte, alors que jusque-là, seule la schola interprétait les chants sacrés.
C’est dans ce contexte que naît le choral, genre musical typique de la Réforme. Ce can-
tique en langue allemande est formé de phrases musicales simples qui aboutissent cha-
cune sur une note tenue (point d’orgue). Toute la foule des fidèles peut ainsi chanter
facilement sans se perdre dans des formules mélodiques ou des rythmes trop complexes.
Le choral est un genre musical qui sera largement utilisé à l’époque baroque, notam-
ment par Jean-Sébastien BACH.
169
170
L’époque baroque – 1600 -1750
1670 1721
Connaissances
1661
1607 J -B. LULLY nommé 1714 1724
Représentation d’Orfeo surintendant de la musique à G -F. HAENDEL compositeur de Les quatre saisons d’A. VIVALDI
de C. Monteverdi la cour de Louis XIV la Couronne d’Angleterre Passion selon St Jean de J-S. BACH
1715 1735
Mort de Louis XIV Les Indes galantes
Water music de G -F. HAENDEL de J - P. RAMEAU
1742
Le Messie de G -F. HAENDEL
Chapitre 19 • L’époque baroque Connaissances
19 L’époque baroque
Playlist chapitre 19
www.deezer.com/playlist/1234949011
Flashez le QR code pour accéder aux écoutes de ce chapitre :
Toccata, Orfeo, Claudio MONTEVERDI
Acte II, Orfeo
Acte III, Orfeo
Acte V, ritournelle, Orfeo
Acte V, moresca, Orfeo
Pastorale, Arcangelo CORELLI
Concerto pour deux mandolines, Allegro, Antonio VIVALDI
Concerto brandebourgeois n° 2, Jean-Sébastien BACH
Le Dodo ou l’amour au berceau, François
La poule, Suite en Sol, Jean-Philippe RAMEAU
Prélude en Do Majeur, Jean-Sébastien BACH
Improvisations sur les folies d’Espagne, Marin MARAIS
Deuxième récréation de musique, Jean-Marie LECLAIR
Partita pour violon n° 1, Jean-Sébastien BACH
Gloria de la messe pour les paroisses, François COUPERIN
Toccata pour orgue en ré mineur, Jean-Sébastien BACH
1 Caractéristiques générales
171
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
172
Chapitre 19 • L’époque baroque Connaissances
Le clavecin connaît lui aussi un âge d’or dans cette période baroque. Ses ancêtres, le vir-
ginal et l’épinette étaient essentiellement des instruments d’accompagnement. À la fin
du XVIe siècle, ce sont des facteurs flamands qui provoquent la nouveauté en fabriquant
des instruments aux cordes plus longues et plus solides dont le son, plus généreux, per-
met de lui donner un réel rôle de soliste. Cela se confirme aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Le meuble même du clavecin devient un objet d’apparat, richement décoré. Un second
clavier vient ajouter des possibilités sonores. Un répertoire considérable voit le jour
pour cet instrument, également utilisé de manière systématique pour la basse continue.
1.5 Le concerto
Né des recherches et des essais de Giovanni GABRIELI à la basilique Saint Marc de
Venise (voir chapitre sur la Renaissance), le concerto devient un genre musical à
part entière à l’époque baroque. C’est l’âge d’or du concerto grosso dans lequel un
petit groupe de solistes (trois, quatre) dialogue avec le reste de l’orchestre, gardant
ainsi l’esprit des œuvres de GABRIELI sur le principe du double chœur. Comme
nous l’avons expliqué plus haut, le développement de la facture instrumentale (vio-
lon, clavecin mais aussi pour les autres instruments) permet de donner des parties
brillantes à ces solistes et de mettre leur jeu en valeur.
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2 L’opéra
Connaissances
173
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
174
Chapitre 19 • L’époque baroque Connaissances
•• Mise en évidence de la basse continue, particulièrement facile à percevoir dans les interventions
ci-dessus de la Messagère et d’Orphée.
•• Mise en évidence de la notion de mélodie qu’accompagne cette basse continue.
•• Repérer des instruments aux sonorités anciennes : cuivres (cornets à bouquin), percussions
anciennes, ancêtres du violon moderne.
•• Lien avec la mythologie : de nombreux opéras baroques, voire la quasi-totalité, puisent leurs sujets
dans ce domaine.
•• Comprendre que l’opéra est similaire à une pièce de théâtre, mais entièrement chantée.
•• Découvrir l’univers de l’opéra, avec les costumes, les décors, la mise en scène et ses spécificités à
l’époque baroque. On pourra pour cela chercher sur Internet des captations de représentations de
cet opéra et en visionner des extraits en classe, dans le cadre de l’histoire des arts.
3 Le concerto
Comme nous l’avons expliqué auparavant, sous la double impulsion des œuvres
pour double chœur de GABRIELI et de l’essor de certains instruments, notamment
le violon, le concerto se développe de manière importante au cours de cette époque
baroque. Néanmoins, ce n’est pas encore le concerto de soliste que l’on connaîtra
plus tard, après 1750, mais le concerto grosso.
Arcangelo CORELLI (1653-1713) en est un des pionniers. Il distingue alors deux
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destinations pour ses œuvres, soit pour l’église (concerto da chiesa) ou pour le salon
(concerto da camera).
Antonio VIVALDI (1678-1741) produit un considérable répertoire de concertos,
puisqu’il en compose environ cinq cents, la moitié étant destinée à un, deux, trois
ou quatre violons solistes. La virtuosité y est mise à l’honneur, comme dans les très
Connaissances
175
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
•• Reconnaître le genre du concerto par l’alternance entre des moments où joue tout l’orchestre et
d’autres dans lesquels les solistes se détachent.
•• Repérer la basse continue, que l’on entend plus nettement dans les passages des solistes.
•• Déterminer le tempo selon le mouvement du concerto, le premier et le troisième mouvement
étant toujours rapides et le second de tempo lent.
•• Histoire des arts : lien entre le développement du concerto et l’essor de la lutherie italienne.
176
Chapitre 19 • L’époque baroque Connaissances
4.1 Le clavecin
Comme nous l’avons vu, cet instrument, fortement apprécié dans les salons des
princes et des rois, connaît le développement d’un répertoire considérable. Dans
toute l’Europe, les compositeurs y consacrent une partie de leur travail. Les pièces
pour clavecin sont des danses stylisées inspirées des danses populaires, mais elles
peuvent aussi s’écarter de ce genre. Elles sont regroupées dans des ensembles appelés
« suites » ou « ordres ».
Le perfectionnement technique de cet instrument, notamment en France par ajout
d’un second clavier, permet une écriture plus technique et des effets plus recherchés.
Le clavecin dispose également de plusieurs jeux de cordes, dont certains ont des
sonorités différentes, un peu à l’image de l’orgue.
Voici quelques exemples de pièces pour clavecin.
Le Dodo ou l’amour au berceau, ordre 15, de François COUPERIN
www.deezer.com/track/818083
Comme l’indique le titre, cette pièce se veut évocatrice d’une berceuse. En écoutant
attentivement, on entend dès le début clairement la citation de la berceuse enfantine
« Dodo, l’enfant do ». Cette pièce fait entendre une succession entre un refrain et
des couplets.
La poule, Suite en Sol, de Jean-Philippe RAMEAU
www.deezer.com/track/65650149
Cette pièce célèbre et humoristique permet de bien entendre les diverses sonorités
qu’offre le clavecin français de cette époque.
Au tout début, le motif mélodique répété, imitant le caquètement de la poule, est
joué sur les deux claviers ensemble, ce qui donne une sonorité pleine et puissante.
À 0’10, le claveciniste change de clavier, il joue uniquement sur le second clavier,
qui est moins sonore. Puis on retrouve les deux claviers ensemble à 0’23. On peut
remarquer par la suite des effets d’écho entre ces deux sonorités.
Le clavecin est ici considéré comme un véritable instrument de concert.
Prélude en Do Majeur BWV 846 de Jean-Sébastien BACH
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www.deezer.com/track/396813092
Ce prélude est extrait d’un recueil de vingt-quatre préludes et fugues. C’est le premier
de ce vaste cycle. Le clavecin y égrène des arpèges dans un enchaînement harmo-
nique remarquable. Bach s’élève au-dessus de toute idée descriptive ou évocatrice,
nous sommes vraiment dans ce que l’on peut appeler de la « musique pure ».
Connaissances
177
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
4.3 L’orgue
Instrument particulier s’il en est, du fait de sa présence essentiellement dans les
églises, l’orgue se voit souvent confié un répertoire religieux, en lien avec la liturgie.
En France, d’illustres organistes tels que Nicolas de GRIGNY ou François COUPE-
RIN composent des messes. Mais le répertoire s’élargit, par exemple avec BACH,
vers le genre profane. Ainsi ce dernier nous laisse un ensemble impressionnant de
préludes, fantaisies et fugues qui s’émancipent d’un seul usage liturgique.
E
xtrait du Gloria de la messe pour les paroisses de François COUPERIN
www.deezer.com/track/663644
Cette pièce, issue d’une messe, fait entendre un exemple de la richesse des sonori-
tés de l’orgue baroque français. Ici, des jeux de trompette, accompagnés de jeux de
mutations, donnent la réelle illusion que plusieurs instruments différents dialoguent
entre eux.
Toccata en ré mineur BWV 565 pour orgue de Jean-Sébastien BACH
www.deezer.com/track/92538292
Il s’agit sans doute de l’œuvre pour orgue la plus célèbre dans toute la production de
BACH, voire dans tout le répertoire pour orgue. Elle est caractéristique de l’orgue
allemand par sa virtuosité, aussi bien aux claviers manuels qu’au pédalier (clavier
géant pour les pieds).Son écriture montre une grande liberté qui donne parfois l’im-
pression d’une improvisation. Ce style très fantasque, appelé Stylus fantasticus, est
récurrent dans les pièces d’orgue baroque.
178
Chapitre 19 • L’époque baroque Connaissances
•• La découverte des instruments et de leurs familles peut être l’objectif d’une écoute dans un pre-
mier temps.
•• La spécificité de certains d’entre eux, comme l’orgue ou le clavecin, peut conduire à aborder
d’autres domaines artistiques liés à leur fabrication : facteur d’orgue ou de clavecin, peintres (qui
ont décoré les couvercles des clavecins), lien avec l’architecture religieuse pour les orgues.
Connaissances
179
180
Connaissances
1787
Don Giovanni de MOZART
1789 1824
ème
Révolution française 9 symphonie
de BEETHOVEN
1797
Quatuor à cordes « L’Empereur »
de F -J. HAYDN
Chapitre 20 • L’époque classique Connaissances
20 L’époque classique
Playlist chapitre 20
www.deezer.com/playlist/4604771664
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Aperçu sonore du piano-forte
Concerto n° 20, Allegro, Wolfgang-Amadeus MOZART
Concerto pour trompette en Mi bémol Majeur, Joseph HAYDN
Symphonie n° 94, second mouvement, de Franz-Joseph HAYDN
Symphonie n° 40 en sol mineur, premier mouvement, de W.A. MOZART
Symphonie n°5 en do mineur, Ludwig van BEETHOVEN
« Che faro senza Euridice ? », Orfeo ed Euridice, C.W. GLUCK
La Flûte enchantée, Ouverture, W.A. MOZART
La Flûte enchantée, Air de la Reine de la nuit, W.A. MOZART
La Flûte enchantée, « O Isis und Osiris », W.A. MOZART
La Flûte enchantée, Air de Papageno, W.A. MOZART
Quatuor à cordes n°19 en Do Majeur, W.A. MOZART
Sonate « Le printemps », premier mouvement, Ludwig van BEETHOVEN.
Dans une période très courte d’une cinquantaine d’années environ se déroule
l’époque classique, période majeure de l’histoire de la musique. Après l’exubérance
de la musique baroque émerge une volonté de revenir à une expression musicale
plus épurée et équilibrée.
La figure emblématique du classicisme est celle de Wolfgang-Amadeus MOZART
qui semble avoir porté au plus haut point cette esthétique, alors qu’il n’a vécu
pourtant que trente-cinq ans. Mais deux autres compositeurs sont également mar-
quants, Franz-Joseph HAYDN et Ludwig van BEETHOVEN qui, lui, annonce déjà
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le Romantisme.
L’époque baroque a posé les fondements de genres musicaux tels que l’opéra, le
concerto. Au cours de cette époque classique, ces genres sont repris abondamment
et évoluent de manière significative. La musique de chambre (trios, quatuors…)
prend également son essor.
Connaissances
181
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
2 Du clavecin au piano
Le clavecin a traversé toute l’époque baroque en régnant sans partage sur la musique
pour clavier. Néanmoins, cet instrument montrait quelques limites, notamment en
ce qui concerne la possibilité de faire des nuances. En effet, la corde étant pincée
lorsqu’on actionne la touche, le fait d’appuyer fort ou doucement n’a aucune consé-
quence sur le volume du son obtenu. Nous avons vu qu’en France notamment, ce
problème a été résolu par la construction de clavecins à deux claviers qui permettent
des oppositions de nuances.
Au début du XVIIIe siècle est inventé le piano-forte, en Italie. La touche actionne un
marteau qui frappe la corde au lieu de la pincer. Ainsi, selon la force d’enfoncement
de la touche, la corde est frappée plus ou moins fort et produit donc un son dont on
peut moduler l’intensité.
Les perfectionnements sur cet instrument se poursuivent essentiellement durant la
seconde moitié du XVIIIe siècle, à l’époque même où vit Mozart qui ne connaitra
donc pas le piano moderne. En effet, celui-ci est vraiment développé au début du
XIXe siècle, en particulier par Sébastien ERARD et Ignace PLEYEL, facteurs de piano
à Paris.
Néanmoins, cette transition vers un instrument plus moderne et aux possibilités
sonores accrues permet la naissance d’un répertoire abondant de sonates pour piano
seul, de sonates pour un instrument soliste accompagné du piano (par exemple
piano et violon, piano et flûte…). Le concerto donne également au piano un rôle
de soliste.
Pour avoir un aperçu sonore du piano-forte, voici un lien d’écoute :
www.deezer.com/track/7761509
On entend clairement que le son provient de cordes frappées, néanmoins, la sono-
rité est différente de celle du piano que nous connaissons aujourd’hui. Elle est beau-
coup moins ample et son timbre est plus étriqué. Cet instrument reste cependant le
plus adapté pour jouer toute la musique de cette époque.
182
Chapitre 20 • L’époque classique Connaissances
3 Le concerto de soliste
Le concerto grosso disparaît peu à peu pour laisser place au concerto de soliste. L’ins-
trument soliste prend ainsi la première place, seul face à l’orchestre. Les concertos
les plus prisés sont notamment ceux pour piano ou violon. Lorsque le soliste joue,
l’orchestre reste en général très discret, mais lorsqu’il se tait, l’orchestre prend alors le
rôle principal, ce qui donne une égale importance à chacun d’eux au bout du compte.
Le concerto se déroule en trois mouvements, le premier et le troisième sont de tempo
rapide, le second est lent et plus propice à l’expressivité.
Juste avant la fin des premiers et troisièmes mouvements, il est de tradition que l’or-
chestre s’arrête pour laisser le soliste jouer une cadence, c’est un moment de virtuosité
au cours duquel l’instrumentiste doit surmonter de nombreuses difficultés techniques.
Concerto n° 20 en ré mineur K. 466, Allegro, de Wolfgang-Amadeus MOZART
www.deezer.com/track/73117085
•• Début à 2’18 : L’orchestre joue une longue introduction et plante le décor d’une
atmosphère sombre, due à la tonalité de ré mineur.
•• 2’18 : entrée du piano. Il joue d’abord seul, puis l’orchestre le rejoint et dialogue avec
lui tout en restant au second plan.
•• La cadence du piano se déroule de 10’43 à 12’43 : le piano reprend alors l’essentiel des
thèmes joués durant le mouvement, en les développant, les modifiant. C’est une véri-
table pièce de piano solo virtuose insérée dans ce mouvement. L’orchestre seul
conclut ce mouvement.
Cette œuvre, composée en 1785, montre déjà les prémices du romantisme. Bien
qu’étant encore caractéristique du classicisme, l’aspect tourmenté et fortement
expressif annonce en effet le XIXe siècle.
Concerto pour trompette en Mi bémol Majeur, de Joseph HAYDN
www.deezer.com/track/79135241
Ce concerto, composé en 1796, est plus proche en revanche des canons du classi-
cisme. L’orchestre joue, là encore, une introduction, avant que le soliste n’entre. Le
dialogue est plus étroit entre la trompette et l’orchestre, qui échangent sur de courtes
formules mélodiques assez simples. On note également la présence d’une cadence
qui se déroule de 5’27 à 6’10.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
•• Comme pour le concerto à l’époque baroque, l’écoute du concerto de soliste cible la notion de
dialogue et d’échange entre le soliste et l’orchestre.
•• Cette notion de dialogue peut être mieux comprise en visionnant une vidéo : le soliste est au pre-
Connaissances
mier plan, devant l’orchestre. On peut constater que souvent, c’est le chef d’orchestre qui suit le
soliste. Le support de la vidéo, s’il est bien conçu, peut permettre aussi aux élèves de repérer les
instruments de l’orchestre qui se détachent par moment pour jouer un thème.
183
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
4 La symphonie
La Sinfonia est un genre ancien, destiné aux instruments, et qui, étymologiquement
signifie « sonner ensemble ». Il s’agit donc, à l’origine, d’une pièce destinée unique-
ment à des instruments.
Ce genre connaît une évolution décisive avec Johann STAMITZ (1717-1757). En
1750, sous la protection de l’Electeur Karl Theodor, il crée un cercle musical au sein
duquel il travaille avec un orchestre. Ses expériences avec cet orchestre sont déter-
minantes dans l’élaboration du genre de la symphonie dont il fixe les grandes lignes.
Il met en place également un style musical nouveau dans lequel les contrastes de
nuances, notamment, provoquent des effets spectaculaires jamais utilisés jusque-là.
À l’époque classique, c’est Franz-Joseph HAYDN qui porte haut les couleurs de la
symphonie. On n’en dénombre pas moins de 105 dans son œuvre.
Les premières symphonies comportent trois mouvements, mais par la suite, elles en
comptent quatre qui suivent ce plan :
•• Premier mouvement : tempo rapide.
•• Second mouvement : tempo lent. Forme la plus fréquente, ABA.
•• Troisième mouvement : tempo modéré, à trois temps, c’est un menuet.
•• Quatrième mouvement : tempo très rapide.
Suivant la tradition de STAMITZ, les compositeurs donnent à l’orchestre tout entier
un rôle de premier plan dans ces symphonies. Si les cordes gardent souvent un rôle
prépondérant, les autres instruments, en particulier les vents, sont également mis en
valeur tout au long des quatre mouvements.
Symphonie n° 94, second mouvement, de Franz-Joseph HAYDN
www.deezer.com/track/48023561
Cette symphonie de HAYDN a été baptisée La surprise. Écoutez le début de cet
extrait, au bout de quelques secondes, vous en comprendrez la raison que nous ne
dévoilerons pas !
Ce second mouvement est basé sur le thème, entendu au début (jusqu’à 1’07). C’est
une mélodie simple, en phrases bien régulières, au rythme répétitif. HAYDN s’em-
pare ensuite de ce thème pour en varier la mélodie, le rythme au cours de plusieurs
variations successives..
Symphonie n° 40 en sol mineur, premier mouvement, de Wolfgang-Amadeus
MOZART
www.deezer.com/track/17828294
Cette célèbre symphonie, citée dans cet ouvrage au chapitre 3, montre un exemple clair
de la structure d’un premier mouvement de symphonie, la forme sonate à deux thèmes.
Il s’agit d’une notion technique qu’il n’est pas nécessaire de connaître forcément dans le
cadre de la préparation au CRPE, mais nous en donnons malgré tout les grandes lignes.
La particularité de cette structure réside dans la présence de deux thèmes de carac-
tères opposés :
•• Le premier, joué du début à 0’30, est caractéristique par son rythme répété sur un
motif de deux notes descendantes.
184
Chapitre 20 • L’époque classique Connaissances
•• Le second, joué à 1’03, est typique par sa mélodie sinueuse et dans laquelle s’invitent
les instruments à vent, alors que le premier thème n’était confié qu’aux cordes.
Tout le mouvement est bâti sur ces deux thèmes qui, après avoir été exposés, sont
ensuite développés avant qu’une dernière partie ne vienne reprendre l’exposition
initiale avec quelques modifications.
Symphonie n°5 en do mineur, op. 67, de Ludwig van BEETHOVEN
www.deezer.com/track/68612736
Cet extrait ne présente que le début du premier mouvement de cette symphonie.
Le thème qui l’ouvre est sans doute un des plus célèbres de l’histoire de la musique,
alors qu’il ne comporte que quatre notes différentes, sur un rythme on ne peut plus
simple !
On comprend encore mieux, en écoutant cette œuvre, tout le travail fourni par le
compositeur :
•• L’utilisation de l’orchestre comme un seul instrument aux multiples sonorités : les
cordes, vents, percussions se relaient, s’opposent, dialoguent dans une parfaite har-
monie.
•• travail d’écriture thématique : ce premier thème est ensuite prétexte à de multiples
Le
modifications, répétitions, développements, transpositions. BEETHOVEN montre
là sa maîtrise du travail thématique qui est une marque de fabrique de ses oeuvres.
•• L’étude des instruments de l’orchestre est fréquemment abordée en classe (cf. les programmes du
Cycle III : « Principales caractéristiques de l’orchestre symphonique »). Les symphonies classiques
sont des supports clairs pour reconnaître par exemple les cordes et les vents, dans des passages où
les deux familles sont mises en valeur.
•• Les différences de tempo entre les mouvements peuvent être facilement perçues par les élèves,
c’est un élément caractéristique que l’on peut aborder par l’écoute comparée de différents extraits.
5 L’opéra
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185
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
C
he faro senza Euridice ?, extrait d’Orfeo ed Euridice de Christoph Willibald
GLUCK.
www.deezer.com/track/401226932
Cet air fameux est celui dans lequel Orphée se lamente d’avoir perdu Eurydice, puni-
tion qui lui est infligée car il a rompu le serment de ne pas se retourner alors qu’il la
ramenait des Enfers vers le monde des vivants.
Cet air doit son expressivité à sa ligne mélodique très chantante qui est débarrassée
de tous les ornements que l’on trouvait dans l’opéra baroque. GLUCK cherche ici à
ce que sa musique illustre les moindres intentions du texte.
FOCUS
La Flûte enchantée, de Wolfgang-Amadeus MOZART (1756-1791)
Composé l’année de sa mort (1791), La Flûte enchantée est un ouvrage à plusieurs niveaux de lecture.
Le livret nous emmène dans un monde féerique où deux personnages s’opposent, Zarastro et
la Reine de la nuit, respectivement représentant le monde de la lumière et celui de l’obscurité.
Tamino, jeune prince, est missionné par la Reine de la nuit pour aller libérer sa fille, Pamina,
prisonnière de Zarastro. Pour accomplir sa mission, Tamino suit un cheminement initiatique
qui l’amène à subir plusieurs épreuves.
Mais en fait, il ne s’agit pas vraiment d’un conte pour enfants. En 1784, MOZART intègre la
franc-maçonnerie et on peut trouver dans La Flûte enchantée de nombreuses allusions à ce cou-
rant de pensée. Par exemple, le symbole maçonnique du chiffre trois est annoncé dès le début
de l’œuvre (trois accords joués par l’orchestre, la Reine de la nuit a trois servantes, trois enfants
guident Tamino à travers ses épreuves…).
186
Chapitre 20 • L’époque classique Connaissances
Nous proposons ici l’écoute d’une sélection des passages les plus emblématiques de cet opéra
Ouverture
www.deezer.com/track/7710021
Nous avons ici une page majeure de cette œuvre. Sans proposer une analyse détaillée, signa-
lons quelques moments clés :
•• Début à 1’18 : Introduction de tempo lent. Dès le début, trois accords signent la sym-
bolique maçonnique citée plus haut (cette symbolique va encore plus loin puisque
MOZART a écrit cette ouverture en Mi bémol Majeur, tonalité qui possède trois bémols
à la clé !).
•• 1’18 à 3’22 : MOZART débute ici une véritable fugue (voir chapitre 3). Les entrées succes-
sives font entendre un thème rapide, guilleret.
L’orchestre utilisé ici est typique de l’œuvre mozartienne : pupitres de cordes auxquels se
joignent des cuivres et des bois en nombre réduit et regroupés par deux (deux flûtes, deux
hautbois, deux cors…).
Écouter cette ouverture en classe, du début à 3’22, permet de repérer facilement des éléments
musicaux intéressants tels que : le changement de tempo entre les deux parties ; les entrées
successives de la fugue ; le changement de caractère entre la première partie solennelle, et la
seconde entraînante.
trouver sa « Papagena », celle qu’il pourra aimer et qu’il va rechercher tout au long de
l’opéra.
Cet air est de forme strophique (pas de refrain). Les violons jouent la même mélodie que la
voix, et on entend régulièrement des courtes ponctuations jouées sur une petite flûte. Ce motif
mélodique de cinq notes ascendantes est la signature sonore de Papageno.
187
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Définition
On parle de forme strophique pour une chanson qui comporte plusieurs strophes
de textes dans lesquelles on trouve la même musique. Il n’y a pas de refrain dans
une chanson de forme strophique.
•• Ces trois exemples d’airs mettent en évidence les registres des voix lyriques : c’est par une écoute
comparée de ces voix que l’on pourra les classer, de la plus aiguë à la plus grave (Reine de la nuit ;
Papageno ; Sarastro qui sont respectivement soprano coloratur ; baryton ; basse).
•• La dimension scénique de l’opéra ne peut être occultée. Internet permet de trouver très facilement
des captations de mise en scène d’opéras, ce qui ouvre le champ d’étude aux costumes, décors,
choix de mise en scène. On peut aussi découvrir comment un théâtre d’opéra est disposé, l’or-
chestre en fosse, le chef qui peut diriger à la fois l’orchestre et les chanteurs, la disposition de la
salle en théâtre à l’italienne par exemple.
6 La musique de chambre
La musique de chambre se développe à travers quelques genres importants :
•• La sonate : pièce pour piano seul, ou pour piano accompagnant un autre instrument
(flûte, violon, clarinette…). La sonate suit une forme très structurée que les compo-
siteurs classiques mettent en place.
•• Le quatuor à cordes : il est formé de deux violons, d’un violon alto et d’un violon-
celle. Cette formation est exploitée de manière à ce que chaque instrument joue un
rôle égal.
Quatuor à cordes n°19 en Do Majeur, KV 465 de Wolfgang-Amadeus
MOZART
www.deezer.com/track/13568889
Ce quatuor est célèbre pour son introduction de tempo lent dans laquelle les instru-
ments entrent les uns après les autres, de manière dissonante. Cela lui a valu le nom
de « quatuor les dissonances ».
Cette introduction (début à 1’54) est suivie du premier mouvement de tempo rapide
(à partir de 1’54).
On entend bien dans cet extrait (on peut arrêter l’écoute vers 2’30) que chaque
instrument est traité avec une égale importance, par des échanges, des dialo-
gues.
Sonate « le printemps » pour piano et violon, premier mouvement, de Ludwig
van BEETHOVEN
www.deezer.com/track/7710249
188
Chapitre 20 • L’époque classique Connaissances
Ce premier mouvement fait entendre un thème très chantant joué au violon. Une
fois énoncé, c’est le piano qui reprend ce thème pendant que le violon devient
accompagnateur. Tout au long de la sonate, piano et violon vont ainsi se compléter
en prenant tour à tour le premier ou second rôle. Cette sonate est très représentative
de ce genre qui se développe considérablement à l’époque classique.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Connaissances
189
190
–
1815
Connaissances
1830
Symphonie fantastique 1871
d’H. BERLIOZ Aïda de G. VERDI
1838 1865
Polonaises op. 40 de F. CHOPIN Tristan et Isolde de R. WAGNER
Chapitre 21 • Le romantisme Connaissances
21 Le romantisme
Playlist chapitre 21
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Flashez le QR code pour accéder aux écoutes de ce chapitre :
Una voce poco fa, Le Barbier de Séville, Gioachino ROSSINI
La donna e mobile, Rigoletto, Giuseppe VERDI
Mort d’Isolde, Tristan et Isolde, Richard WAGNER
Concerto n° 1 en mi mineur, Frédéric CHOPIN
Polonaise n°6, Frédéric CHOPIN
Symphonie fantastique, I, Hector BERLIOZ
Symphonie fantastique, II, Hector BERLIOZ
Symphonie fantastique, V, Hector BERLIOZ
Danse de la Fée Dragée, Casse-noisette, Piotr-Illitch TCHAÏKOVSKI
Le roi des aulnes, Franz SCHUBERT.
Ces caractéristiques se retrouvent dans tous les domaines artistiques et dans le cadre
de l’histoire des arts, la mise en réseau de différents supports (musique, tableau,
œuvre littéraire ou théâtrale) permet facilement de les mettre en évidence.
Connaissances
191
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
1.1 L’opéra
En Italie, l’opéra reste le genre musical favori de nombreux compositeurs ainsi que
du public qui en est très amateur. La veine romantique se décèle dans les livrets
dont les histoires déclinent souvent des situations dramatiques à l’extrême : héroïne
gagnée par la folie ; histoires d’amour impossibles ; assassinats… Une des caracté-
ristiques musicales principale est le traitement de la voix dans le style du bel canto,
dont le grand représentant est Gioachino ROSSINI (1792-1868). Le bel canto est
ensuite oublié en tant que tel, mais la voix reste au centre de l’opéra et les airs
d’anthologie, véritables performances pour les chanteurs, restent d’actualité tout
au long du XIXe siècle.
En Allemagne, l’opéra romantique est représenté par Carl Maria von WEBER (1786-
1826) qui en crée le modèle, et il est porté à son apogée par Richard WAGNER
(1813-1883). Ce dernier développe le genre de manière considérable, notamment à
travers sa durée, son utilisation de l’orchestre. Soucieux que ses œuvres soient jouées
dans les meilleures conditions, il construit son propre théâtre à Bayreuth. De nos
jours, ce théâtre accueille encore un festival exclusivement consacré à Wagner.
En France, des œuvres importantes du répertoire voient le jour, en particulier
avec Georges BIZET (1838-1875) et Charles GOUNOD (1813-1893), compositeur
de Carmen, Les pêcheurs de perles pour le premier, Faust, Romeo et Juliette pour le
second, pour ne citer que leurs opéras les plus célèbres.
Définition
Le Bel Canto est un courant musical dans lequel la voix lyrique est magnifiée
par des lignes vocales extrêmement techniques et virtuoses. L’opéra italien du
XIXe siècle a porté à son apogée le Bel Canto.
Una voce poco fa, extrait du Barbier de Séville, de Gioachino ROSSINI
www.deezer.com/track/698698
Cet air donne un aperçu du bel canto et de la virtuosité poussée qui est demandée
à l’interprète. L’orchestre, lorsqu’il accompagne la voix, reste réellement en retrait.
La donna e mobile, extrait de Rigoletto, de Giuseppe VERDI
www.deezer.com/track/68612738
Cet air chanté par un ténor donne un aperçu du style de Verdi, toujours soucieux de
mettre la voix en valeur, dans une mélodie d’allure presque populaire, chantante et
facile à mémoriser.
Mort d’Isolde, extrait de Tristan et Isolde, de Richard WAGNER
www.deezer.com/track/68280605
Ce long passage musical se situe à la fin de l’opéra, au moment où Isolde meurt. On
entend que la conception même de l’opéra a changé : plus de virtuosité gratuite, mais
une très forte expressivité, soulignée par un orchestre de grand effectif et très coloré
dans ses timbres.
192
Chapitre 21 • Le romantisme Connaissances
1.2 Le concerto
Le goût pour l’individualisme propre au Romantisme se retrouve dans le concerto, dont
la partie de soliste devient de plus en plus complexe. L’orchestre reste certes un élément
important, mais c’est réellement l’instrument soliste qui attire toute l’attention.
Le piano, instrument privilégié de cette époque, voit de multiples concertos lui être
consacrés, par exemple par Robert SCHUMANN, Frédéric CHOPIN, Johannes
BRAHMS, Franz LISZT.
Cependant, d’autres instruments se voient également confier le rôle de solistes dans
des concertos (violon, violoncelle…).
Concerto pour piano n° 1 en mi mineur, op. 11, rondo vivace, de Frédéric CHOPIN
www.deezer.com/track/6858779
Nous entendons bien ici qu’en la présence du piano, l’orchestre devient quasiment
inexistant. Lorsque le soliste se tait, il peut au contraire s’épanouir pleinement.
1.3 La symphonie
Les compositeurs, allemands en particulier, s’intéressent à la symphonie qu’ils déve-
loppent dans plusieurs directions :
•• L’orchestre romantique étant plus étoffé que celui de l’époque classique, la richesse
des timbres instrumentaux est exploitée plus encore,
•• Le travail d’écriture musicale se complexifie, notamment en ce qui concerne le trai-
tement des thèmes musicaux qui se multiplient au sein d’une même œuvre,
•• Globalement, la symphonie prend des proportions plus importantes et dure de plus
en plus longtemps.
il joue lui-même. Il s’oriente vers des genres nouveaux qu’il porte à son apogée :
polonaises, valses, études.
Polonaise n°6 en la bémol majeur, de Frédéric CHOPIN
www.deezer.com/track/4161076
Connaissances
Les polonaises de Chopin sont de véritables morceaux de bravoure où toutes les dif-
ficultés techniques sont réunies. Plusieurs parties différentes se succèdent, chacune
d’elle donnant une dimension presque orchestrale au piano soliste.
193
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
FOCUS
La symphonie fantastique, d’Hector BERLIOZ
Pour illustrer la notion de musique à programme, nous proposons quelques éléments concer-
nant cette œuvre qui a marqué l’histoire de la musique.
Cette symphonie intitulée « Episodes de la vie d’un artiste » se déroule en cinq mouvements :
•• Première partie : Rêveries – Passions
•• Deuxième partie : Un bal
•• Troisième partie : Scène aux champs
•• Quatrième partie : Marche au supplice
•• Cinquième partie : Songe d’une nuit de Sabbat
Dans son programme, BERLIOZ plante lui-même le décor et l’action dans le paragraphe qui
est l’argument de la première partie :
Première Partie : Rêveries – Passions
L’auteur suppose qu’un jeune musicien, affecté de cette maladie morale
qu’un écrivain célèbre appelle le vague des passions, voit pour la première
fois une femme qui réunit tous les charmes de l’être idéal que rêvait son
imagination, et en devient éperdument épris. Par une singulière bizarrerie,
l’image chérie ne se présente jamais à l’esprit de l’artiste que liée à une pen-
sée musicale, dans laquelle il trouve un certain caractère passionné, mais
noble et timide comme celui qu’il prête à l’être aimé.
Ce reflet mélodique avec son modèle le poursuivent sans cesse comme une
double idée fixe. Telle est la raison de l’apparition constante, dans tous les
194
Chapitre 21 • Le romantisme Connaissances
sonne avec de l’opium et se retrouve plongé dans un sommeil peuplé d’hallucinations atroces.
Après avoir rêvé qu’il est condamné au supplice (quatrième partie), il est transporté au milieu
d’une réunion satanique de sorcières où apparaît encore la femme aimée, mais sous les traits
d’un être abominable.
Cette nouvelle apparition se fait musicalement à 1’34 : l’idée fixe est jouée à la clarinette, sur
Connaissances
un tempo rapide, et avec un rythme de gigue dont le côté grotesque est accentué par le jeu de
cet instrument à vent.
195
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
•• Le poème symphonique est un genre fréquemment exploité en classe (La Moldau de Smetana,
L’apprenti sorcier de Dukas…). La musique s’appuyant sur une histoire, il est intéressant d’étudier
comment elle contribue à la raconter en repérant les procédés musicaux utilisés pour cela.
•• Pour autant, il faut éviter le piège majeur de cet exercice, à savoir de « faire deviner ce que raconte la
musique ». En effet, si on en reste à cela, on oublie tout l’aspect esthétique de la musique, ses élé-
ments, sa construction. Un aller-retour permanent entre le narratif et le musical doit être donc opéré.
2.2 Le ballet
La musique et la danse entretiennent des liens étroits depuis le Moyen Âge. Le bal-
let, musique destinée à être dansée, est très présent à l’époque de Louis XIV sous
la forme du ballet de cour. Mais ce genre orchestral connaît son heure de gloire au
XIXe siècle où il devient un genre musical à part entière.
Il se rapproche de la musique à programme dans la mesure où il est composé pour
un corps de ballet qui, par la danse, raconte une histoire avec des personnages, mais
sans aucune parole. Le ballet est donc un enchaînement de plusieurs pièces séparées.
Sa qualité musicale, assez banale au début du XIXe siècle, devient de plus en plus
exigeante à tel point qu’aujourd’hui, certains ballets sont souvent donnés en concert
sans même être dansés, la musique se suffisant à elle-même.
Un des premiers ballets les plus célèbres est Giselle d’Adolphe ADAM (1803-1856).
Il est suivi par d’autres composés par Léo DELIBES, Edouard LALO.
C’est sans aucun doute le compositeur russe Piotr-Illitch TCHAÏKOVSKI (1840-
1893) qui compose les ballets romantiques demeurant les plus célèbres aujourd’hui,
Le lac des cygnes (1875), La belle au bois dormant (1888), Casse-noisette (1891).
Ces œuvres montrent à quel point l’orchestre est utilisé comme une palette scintil-
lante de couleurs, au service des univers décrits dans les arguments de ces ballets.
Danse de la Fée Dragée, Casse-noisette, de Piotr-Illitch TCHAÏKOVSKI
www.deezer.com/track/2710135
Cet extrait fait entendre en soliste un célesta, instrument à clavier dont les marteaux
frappent des lames en métal. Cette sonorité cristalline est ici utilisée pour créer l’at-
mosphère féerique demandée par l’histoire. On considère que cette pièce est la pre-
mière, dans l’histoire de la musique, à utiliser cet instrument original.
•• Le ballet doit être abordé sous l’aspect musical et sous l’aspect chorégraphique. On mettra donc
en lien, à un moment de la séquence, la musique écoutée avec une captation vidéo de l’extrait du
ballet choisi.
•• Les choix chorégraphiques sont à mettre en relation avec la musique : qu’est-ce que la musique
veut évoquer par son écriture et ses procédés ? Est-ce que la chorégraphie suit ces intentions ou
bien s’en éloigne-t-elle ?
196
Chapitre 21 • Le romantisme Connaissances
2.3 Le lied
Le lied (mot qui signifie « chanson » en allemand) est une pièce pour une voix soliste
accompagnée par un piano. Elle est composée sur un poème en allemand. Le lied
trouve son prolongement en France, au début du XXe siècle, avec la mélodie fran-
çaise.
Franz SCHUBERT (1797-1828) en est un représentant majeur, tout comme Robert
SCHUMANN (1810-1856).
Leurs lieder (pluriel de lied) sont des pièces assez courtes et d’une intensité dra-
matique étonnante. Le compositeur n’a qu’un souci, celui de suivre au plus près le
poème qu’il met en musique. Il y parvient grâce à la voix et ses multiples expressions,
mais aussi grâce au piano dont l’accompagnement joue un rôle capital.
Le roi des aulnes, de Franz SCHUBERT
www.deezer.com/track/3439048
Sur un poème de Goethe, SCHUBERT compose ici une œuvre magistrale.
Ce poème raconte la chevauchée folle d’un homme dans la nuit, avec son enfant
malade et mourant dans ses bras. Ce dernier, pris de visions, voit le Roi des Aulnes,
personnage de légende, qui lui parle. Ce Roi cherche à l’entraîner vers lui en lui pro-
mettant une vie agréable et pleine de douceur. En fait, ce Roi des Aulnes n’est autre
que la mort qui arrache peu à peu l’enfant à son père et à la vie. À la fin du poème,
le père arrive enfin chez lui, mais découvre que son enfant est mort dans ses bras.
L’écoute de cette pièce gagne à être faite en suivant le texte allemand et sa traduction.
On comprend mieux comment le chanteur soliste interprète les trois personnages
à lui seul (le père, l’enfant, le Roi des Aulnes), et cela s’entend dans sa manière de
chanter : cri de l’enfant affolé, voix doucereuse du Roi des Aulnes, voix posée du
père qui tente de rassurer son enfant.
Enfin, notons le figuralisme du piano qui joue sans cesse des notes très rapides et
répétées qui évoquent le galop du cheval.
Exemple de mise-en-réseau dans le cadre de l’histoire des arts autour du roi des aulnes : on pourra
lire le poème de Goethe, écouter le lied de Schubert, et regarder un tableau sur ce même sujet.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Connaissances
197
198
–
Connaissances
1912 1928
Pierrot lunaire Boléro de M. RAVEL
d’A. SCHÖNBERG
1894 1913
Prélude à l’après-midi d’un faune Le sacre du printemps
de C. DEBUSSY d’I. STRAVINSKY
1909 1931
6 pièces pour orchestre Concerto pour piano en sol
d’A. WEBERN de M. RAVEL
Chapitre 22 • L’époque moderne Connaissances
22 L’époque moderne
Playlist chapitre 22
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Prélude à l’après-midi d’un faune, Claude DEBUSSY
Boléro, Maurice RAVEL
Pierrot lunaire, Arnold SCHÖNBERG
Le sacre du printemps, Igor STRAVINSKY
Danse du meunier, Tricorne, Manuel de FALLA
Le romantisme arrive à son point culminant à la fin du XIXe siècle, dans un mouve-
ment appelé le postromantisme qui annonce déjà la rupture du début du XXe siècle.
Ce postromantisme, incarné par Gustav MAHLER, se caractérise par une réelle
marque romantique encore présente, mais avec les prémices de nouveautés dans
l’écriture musicale. Les symphonies de MAHLER, jouées par des orchestres de plus
en plus volumineux (jusqu’à mille instrumentistes et choristes sont requis pour
interpréter une de ses œuvres !) montrent la surenchère à laquelle arrive ce courant
artistique, qui ne peut qu’ensuite subir un changement majeur pour s’orienter vers
d’autres modèles esthétiques.
Cette période de 1900 à 1950 est donc une période de rupture majeure dont il est
difficile de décrire toutes les tendances. Certaines demeurent cependant fondatrices
pour la suite de l’histoire de la musique.
Si l’héritage romantique n’est pas totalement absent de ces œuvres, c’est malgré tout
un univers musical nouveau qui s’ouvre dans cette école française
Prélude à l’après-midi d’un faune, de Claude DEBUSSY
www.deezer.com/track/73767558
Il suffit d’écouter les deux premières minutes de cette pièce pour s’approcher de
l’atmosphère impressionniste de DEBUSSY.
199
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Une flûte joue, seule, une mélodie, qui revient ensuite à plusieurs reprises, et accom-
pagnée de manière toujours différente par l’orchestre. Cet orchestre n’est pas ici
pensé comme une masse sonore monolithique, mais comme une multitude de
sonorités différentes alliées avec délicatesse.
Cette musique laisse un sentiment de suspension dans le temps, nous sommes loin
de la grandiloquence des œuvres romantiques.
Boléro de Maurice RAVEL
www.deezer.com/track/7586126
Il serait difficile de ne pas citer ici l’œuvre la plus célèbre de la musique dite classique
et qui est, encore de nos jours, la plus interprétée sur la surface de la planète.
Cette œuvre orchestrale de RAVEL repose sur trois principes très simples :
•• La présence d’un ostinato, rythme immuable répété par la caisse-claire
•• L’utilisation de deux thèmes musicaux, A et B, toujours joués dans cet ordre : A-A /
B-B / A-A / B-B…
•• L’entrée successive des instruments de l’orchestre au fur et à mesure que se déroule
l’œuvre, pour arriver à la fin sur le tutti de l’orchestre.
Concernant ce Boléro, nous attirons l’attention sur le fait que cette œuvre n’est pas forcément
facile à utiliser en classe, car c’est une pièce longue et qui demande d’être écoutée en entier
pour être totalement comprise. Il faut donc envisager des moyens pédagogiques pour en faire une
exploitation cohérente (écoutes partielles soigneusement choisies et réparties dans une séquence).
200
Chapitre 22 • L’époque moderne Connaissances
Définition
Le dodécaphonisme est un système d’écriture musicale qui se base sur une série
énonçant, dans un ordre que l’on détermine, les douze sons de la gamme. Le
compositeur ne doit pas répéter une de ces douze notes tant que la série entière
n’a pas été énoncée.
Pierrot lunaire, d’Arnold SCHÖNBERG
www.deezer.com/track/755407
•• Cette pièce qui ouvre le Pierrot lunaire met en scène un petit ensemble instrumental
(piano, flûte, violon) et une voix qui déclame et chante un texte en allemand, selon
le principe du Sprechgesang.
L’oreille est déroutée par ce langage musical totalement atonal, dans lequel la disso-
nance est omniprésente. On mesure la rupture opérée par SCHÖNBERG qui enlève
les principaux repères musicaux et esthétiques auxquels nos oreilles sont habituées
depuis plus de cinq siècles.
situe dans le courant de la musique russe, puis son langage évolue de manière specta-
culaire à partir de son ballet Le sacre du printemps, donné en 1913 à Paris et qui reste
comme une des œuvres majeurs de l’époque moderne.
Le sacre du printemps, d’Igor STRAVINSKY
www.deezer.com/track/71950260
Connaissances
201
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
•• Son utilisation de l’orchestre n’a rien à voir avec celle des romantiques. Dans cet
extrait, STRAVINSKY l’utilise comme une masse sonore, avec des accords disso-
nants.
« Danse du meunier », extrait du Tricorne, ballet de Manuel de FALLA
www.deezer.com/track/84250535
•• Ce ballet, composé pour un grand orchestre symphonique, reprend pourtant de
nombreuses caractéristiques de la farruca, danse andalouse dans laquelle le danseur
frappe des pieds par terre. L’écriture musicale imite les accords de guitare joués
rageusement par les musiciens de flamenco. Manuel de FALLA utilise également la
gamme typique de la musique andalouse.
Ce ballet de Manuel de FALLA a été créé par les ballets russes. Les décors, lors de la création, ont été
faits par Picasso. La chorégraphie stylise les pas de danse typiques du flamenco, en les transposant
dans le monde de la danse classique. Nous avons ici un exemple parfait d’étude pour l’histoire des
arts, qui permet de mettre en relation musique, arts plastiques et danse.
202
Chapitre 22 • L’époque moderne Connaissances
Connaissances
203
204
–
1954 1978
Le marteau sans maître Récitations
Connaissances
de P. BOULEZ de G. APERGHIS
1963 1987
2
Variations pour une porte Organ /ASLSP
et un soupir de P. HENRY de J. CAGE
1959
Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima
d’O. MESSIAEN et K. PENDERECKI
Chapitre 23 • L’époque contemporaine Connaissances
23 L’époque contemporaine
Playlist chapitre 23
www.deezer.com/playlist/1234983421
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Étude aux chemins de fer, Pierre SCHAEFFER
Turangalîla, Olivier MESSIAEN
Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima, Krysztof PENDERECKI.
Different trains, Steve REICH.
4’33, de John CAGE.
La musique concrète utilise des sons concrets, enregistrés dans le quotidien. Ils sont
réutilisés le plus souvent tels quels, ou avec quelques modifications mais mineures.
Le compositeur qui travaille sur bande magnétique, au lieu de « manipuler » des
notes de musique, utilise ces sons comme des motifs musicaux, des objets sonores.
Connaissances
205
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Pierre HENRY travaille avec Pierre SCHAEFFER. Il introduit dans des œuvres tra-
vaillées au moyen de bandes magnétiques des sons du quotidien qu’il utilise tels
quels ou en les modifiant (vitesse accélérée ou ralentie, découpage, lecture à l’en-
vers…).
Ces premiers essais donnent des œuvres assez déconcertantes invitant l’auditeur à
considérer tout son environnement sonore comme générateur de musique.
Étude aux chemins de fer, de Pierre SCHAEFFER
www.deezer.com/track/86907831
Cette œuvre de 1948 est très représentative des premiers exemples de musique
concrète. Comme l’indique le titre, nous sommes dans l’univers des trains. Nous
entendons le sifflet d’un train, le bruit des roues sur les rails, souvent ces bruits sont
répétés en boucle, suivant le principe du sillon fermé.
Variations pour une porte et un soupir (1963) est une œuvre de Pierre HENRY qui
n’utilise que trois sons : un soupir, une porte qui grince et une scie musicale. Cette
œuvre qui est un jalon de la musique concrète montre comment le compositeur
s’empare de sons a priori banals pour les transformer en motif musical qu’il répète,
varie, transforme.
Dans le cadre d’un travail sur le paysage sonore, la musique électroacoustique présente un intérêt
majeur. En effet, de nombreux compositeurs ayant utilisé ce genre musical se sont inspirés des sons
de notre environnement, et leur démarche de création, que l’on découvre par des écoutes, ouvre
facilement les élèves à des démarches d’invention et de création.
206
Chapitre 23 • L’époque contemporaine Connaissances
•• Cet extrait de la Turangalîla-Symphonie de MESSIAEN (du début à 1’12) est un très bon exemple
pour travailler sur les contrastes : contraste de tempo, de nuance, de timbres.
•• Un codage peut être fait avec les élèves pour représenter les principales caractéristiques de ces
deux parties opposées.
207
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
•• Cette œuvre présente un caractère violent qui n’est pas de nature à permettre son écoute avec de
jeunes élèves. Néanmoins, au Cycle 3, en lien avec le programme d’histoire qui évoque la seconde
guerre mondiale, elle illustre parfaitement comment un compositeur peut, par sa musique, dénon-
cer l’horreur du bombardement d’Hiroshima.
•• Outre l’aspect engagé, le travail sur l’utilisation détournée des instruments à cordes est très inté-
ressant à exploiter. Les élèves peuvent comprendre avec cet exemple qu’un instrument de musique
dispose de capacités sonores bien plus larges que les seules qu’on lui attribue le plus souvent.
208
Chapitre 23 • L’époque contemporaine Connaissances
velles voies dans des directions extrêmement variées. C’est cette richesse qu’il faut
découvrir, avec la préoccupation constante de chercher à comprendre la démarche
poursuivie par les artistes à travers leurs œuvres, que ce soit dans le domaine de la
musique ou dans tout autre domaine artistique.
209
210
–
Connaissances
New Orleans Swing Be- bop Cool Free Jazz Fusion Ouvertures multiples
24 Le jazz
Playlist chapitre 24
www.deezer.com/playlist/1235049381
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The entertainer, Scott JOPLIN
Old man blues, Sidney BECHET
Take the A-train, Duke ELLINGTON
Salt peanuts, Dizzie GILLESPIE
Moon dreams, Miles DAVIS
First Take, Ornette COLEMAN
Le jazz est un courant musical qui se développe aux États-Unis depuis le début du
XXe siècle.
Il trouve son origine dans la musique des Noirs déportés d’Afrique vers l’Amérique
pour y travailler en tant qu’esclave dans les plantations de coton.
Les chants de travail, worksongs, leur donnaient du cœur à l’ouvrage. Ces chants
rythmés scandaient leurs gestes de travail (coups de pioches par exemple), et fonc-
tionnaient sur le principe de dialogue entre un soliste et un groupe qui lui répondait.
L’autre lieu où ces esclaves pouvaient s’exprimer librement était l’église. Ce peuple,
converti au christianisme, trouve dans les textes de l’Ancien Testament une raison
d’espérer. L’histoire des Hébreux réduits en esclavage en Egypte au temps de Moïse
semble se transposer sur leur propre histoire, et la quête de liberté des Hébreux
devient celle de ces esclaves noirs. C’est donc dans leurs chants, qui sont les fameux
gospels, que se trouve une autre origine du jazz.
Enfin, le blues, né dans le Sud des États-Unis, contribue aussi à enraciner le jazz. Cette
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
chanson lente, typique par sa blue note, légèrement « fausse », donne un caractère nos-
talgique voire douloureux à cette musique. Aujourd’hui encore, « avoir le blues » signi-
fie « avoir le cafard »…
Voici dans les grandes lignes comment le jazz a évolué au cours du XXe siècle.
Connaissances
1 Le jazz New-Orleans
La Nouvelle-Orléans est, au début du XXe siècle, une ville cosmopolite où de mul-
tiples influences musicales se rencontrent. Les fanfares de rue se multiplient, avec
beaucoup de cuivres. Un quartier tout entier dédié aux bars, maisons de jeux permet
au piano de connaître un grand intérêt à travers le ragtime.
211
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Définition
Le ragtime est un genre musical, le plus souvent joué au piano. La main gauche
joue en alternance une basse et un accord, selon un procédé appelé couramment
« pompe ». La mélodie est jouée à la main droite, son rythme est syncopé, c’est-à-
dire décalé par rapport aux temps forts.
The entertainer, ragtime de Scott JOPLIN
www.deezer.com/track/84949469
Ce célèbre ragtime présente toutes les caractéristiques musicales énoncées ci-dessus.
La pièce se déroule sous forme de juxtapositions de parties différentes.
La musique entre ensuite dans les cabarets, les fanfares de plein air sont alors réduites
à des groupes instrumentaux de petite taille dans lesquels les instruments à vent
gardent un rôle prépondérant.
Old man blues, de Sidney BECHET
www.deezer.com/track/71010840
L’ensemble instrumental fait entendre ici un piano, une batterie, une contrebasse,
une guitare, un trombone, un saxophone, une trompette et une clarinette. Chaque
instrument improvise à son tour après que le thème ait été exposé par tous au début.
Il est également rejoué ainsi à la fin.
2 Le swing
Dans les années 1930, c’est dans les grandes villes que naît un genre nouveau : le
swing. Il est joué par des orchestres de plus grande dimension, avec toujours une
forte présence de vents et spécialement des cuivres. Une section rythmique est
tenue par le piano, la contrebasse, la guitare et la batterie. Ce style se développe
dans les grands clubs de New-York, Chicago et ces grands orchestres sont appelés
big-bands.
Ses spécificités musicales sont :
•• la walking-bass : la contrebasse joue une mélodie en notes régulières, comme une
« basse qui marche » à pas réguliers,
•• son tempo allant, mais sans excès,
•• son rythme caractéristique très dansant, qui « balance », d’où le terme swing,
•• les interventions des cuivres (trompettes, trombones) sous forme de courts motifs
mélodiques très rythmés, que l’on appelle des riffs.
Take the A-train, Duke ELLINGTON
www.deezer.com/track/283316
Le big-band mené par le pianiste Duke Ellington fait entendre la walking-bass à la
contrebasse. Le thème est joué par tous avant que ne se détachent successivement
deux trompettes dans des improvisations.
212
Chapitre 24 • Le jazz Connaissances
3 Le be-bop
Le be-bop naît en réaction au swing, dans les années 1940, et se prolonge jusque
vers 1950. Les musiciens de jazz souhaitent s’affranchir des big band du swing et
reviennent vers des formations plus réduites. Les grilles harmoniques se complexi-
fient et le tempo est souvent très rapide ce qui demande une grande virtuosité pour
l’interpréter.
Salt peanuts, de Dizzie GILLESPIE
www.deezer.com/track/82403798
La formation instrumentale comprend le piano, la contrebasse, la batterie, le saxo-
phone et la trompette. La pulsation est rapide, les traits des instrumentistes virtuoses.
Cette pièce montre bien la réaction au swing dont elle se démarque par l’essentiel de
ces caractéristiques.
4 Le jazz cool
De la même manière que le be-bop s’est établi en réaction au swing, le jazz cool est
une autre façon d’aborder le jazz de manière plus calme et détendue. Il s’éloigne en
cela de l’énergie, voire de la tension que l’on trouve dans le be-bop. Il est né dans les
années 1950. Miles DAVIS en est un des représentants.
Moon dreams, de Miles DAVIS
www.deezer.com/track/79306397
Cette pièce de tempo lent, avec les sonorités douces des saxophones, donne un apercu
de ce moment du jazz qui est plus une esthétique représentative d’une époque qu’un
courant à part entière.
5 Le jazz free
Le jazz, depuis ses origines, se donne comme principe de proposer une musique
improvisée à partir d’un thème appelé standard et sur lequel tous les musiciens s’ap-
puient. Dans les années 1960, certains musiciens comme Cecil TAYLOR ou Ornette
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213
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
6 Le jazz fusion
Le jazz free étant d’un abord particulièrement difficile, le grand public s’en était
détourné. Le jazz fusion permet de ramener une plus large audience par le mélange
du jazz avec d’autres genres tels que le rock, le funk. La musique soul fait aussi une
incursion dans ce courant. C’est dans les années 1970 que ce courant connaît son
apogée.
•• Les différents courants de l’histoire du jazz présentent des caractéristiques facilement identi-
fiables en classe. Par exemple, le swing peut être abordé pour reconnaître une walking-bass, la
sonorité du big-band ; le gospel est un bon support pour étudier les principes responsoriaux entre
un soliste et un chœur.
•• Dans le cadre de l’histoire des arts, le jazz est une bonne illustration d’un contexte historique et
géographique qui permet de mettre en relation différents domaines artistiques.
•• Les archives de vidéos sur Internet sont inépuisables en ce qui concerne les captations de concerts
de divers musiciens. L’aspect scénique du jazz est indissociable de cette musique et mérite d’être
abordé avec les élèves.
214
Chapitre 25 • Les musiques du monde Connaissances
Playlist chapitre 25
www.deezer.com/playlist/4604849224
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Chant des moines tibétains
Chant pygmée
Chant traditionnel chinois, opéra de Pékin
Djagbe, chant africain
La batucada, Brésil
Ensemble instrumental des pays de l’Est
L’ethnomusicologie, science humaine étudiant les rapports entre les sociétés et leurs
musiques, a évolué tout au long du XXe siècle. De nos jours, c’est une discipline qui
a toute sa place au sein de la musicologie. Sa particularité réside dans le fait qu’elle
travaille en relation étroite avec d’autres disciplines pour lui permettre de traiter de
ces liens musique – société : histoire, anthropologie, musicologie…
Les musiques venues de pays lointains ont de tout temps fasciné les compositeurs.
LULLY, par exemple, a lui-même écrit une marche pour la cérémonie des Turcs, en
s’appuyant alors sur un imaginaire collectif bien éloigné de la réalité.
Depuis le début du XXe siècle, l’étude de ces musiques s’est formalisée plus rigou-
reusement. L’enregistrement, les moyens de communication et de diffusion sonore
qui se développent sans cesse contribuent également à l’essor de l’intérêt pour ces
musiques d’autres cultures.
Il est bien entendu inimaginable de vouloir traiter en un seul chapitre, même très
développé, l’intégralité de ce sujet. Notre propos se limite donc à quelques pistes
d’approche des musiques du monde.
Si vous choisissez de traiter une thématique relative à une musique du monde, vous
trouverez des ressources spécifiques en bibliothèque ou sur Internet, qui présente
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215
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
1 La voix
S’il est un sujet d’étude qui présente une richesse immense à travers toutes les
musiques du monde, c’est bien celui de l’utilisation de la voix.
La voix chantée est présente à travers les musiques de tous les continents. La diver-
sité et la richesse de cette utilisation résident dans les techniques vocales. En voici
quelques exemples.
Chant des moines tibétains
www.deezer.com/track/6899479
Une des techniques vocales utilisées au Tibet par les moines bouddhistes consiste à
placer la voix dans le registre très grave, avec un timbre très guttural. Nous entendons
ici deux voix qui psalmodient des prières, sans aucune variation de hauteur, seul un
rythme régulier est maintenu. On note également un accompagnement qui scande
une pulsation, jouée par des instruments à percussions essentiellement métalliques.
Chant pygmée
www.deezer.com/track/13809628
La technique vocale utilisée est celle du jodl, qui consiste à passer d’un registre de
voix de poitrine à celui d’une voix de tête. Ce principe est plus connu dans le chant
tyrolien (avec les célèbres tyroliennes).
Cet extrait sonore propose plusieurs situations différentes, d’abord à une seule voix
puis en polyphonie. On peut ainsi découvrir divers aspects de l’usage de cette tech-
nique vocale.
Chant traditionnel chinois, opéra de Pékin
www.deezer.com/track/230800
Les voix entrent à partir de 4’18, point à partir duquel nous proposons cette écoute.
La frontière entre voix parlée et voix chantée, qui est clairement déterminée pour nos
oreilles dans la musique occidentale, est ici très fluctuante. Les voix qui dialoguent
adoptent en effet des intonations qui varient d’un registre à l’autre de manière extrê-
mement changeante. Les instruments, essentiellement des percussions, ponctuent ce
dialogue. Le timbre de ces voix est également très caractéristique.
Djagbe, chant africain
www.deezer.com/track/81066826
Le début de cet extrait est caractéristique par deux éléments :
•• Le timbre des voix, typique des chanteurs africains. Ce timbre est très direct, incisif,
les chanteurs n’hésitent pas à donner leur plein potentiel vocal, en particulier dans
les aigus.
•• Le principe responsorial : tout au long de cette première partie, un homme soliste
lance une phrase, reprise ensuite, au moins en partie, par un groupe de voix mixtes.
Cette alternance soliste/groupe est une constante récurrente dans la musique vocale
d’Afrique.
216
Chapitre 25 • Les musiques du monde Connaissances
•• L’écoute des voix à travers les musiques du monde surprend souvent les élèves, peu habitués à
entendre des utilisations aussi variées et parfois insolites. Cela permet d’entrer dans une culture
différente avec ses codes et ses usages.
•• En prolongement de ces écoutes, des jeux vocaux donnent l’occasion aux élèves de s’approprier, à
leur mesure, ces différentes techniques de chant, ils en mesurent ainsi la difficulté d’exécution
mais aussi la richesse.
ajouter la complexité rythmique, avec des cellules aux accents sans cesse décalés.
Le gamelang, Bali
(Vous pouvez facilement trouver des vidéos de gamelang en tapant « gamelang+
Bali » dans un moteur de recherche).
Connaissances
217
Connaissances Partie 5 • Éléments de connaissance musicale
Dans l’extrait proposé plus haut pour entendre les techniques de chant en Afrique,
on entend également des percussions. La majorité des percussions sont des instru-
ments à peau (djembés, congas, derboukas…). On distingue également des instru-
ments qui sont secoués (sortes de grelots). Le principe de superposition rythmique,
bien que différent dans l’esthétique, s’approche de celui de la batucada.
•• Les instruments à travers le monde sont si variés qu’il est indispensable de cibler ceux que l’on
souhaite faire découvrir aux élèves.
•• Un travail d’enquête est intéressant à mener lors de la découverte de ces instruments par l’écoute :
est-ce un instrument dans lequel on souffle ? avec des cordes ? sur lequel on frappe ?
3 Musiques de circonstance
Les musiques du monde, comme toutes les musiques, sont indissociables du contexte
dans lequel elles sont jouées.
Il est donc possible de mettre l’accent, dans une séquence, sur la fonctionnalité de la
musique que l’on choisit. En voici quelques exemples.
218
Chapitre 25 • Les musiques du monde Connaissances
4 En conclusion
L’écoute des musiques du monde est entrée à l’école depuis quelques années, au
même titre que n’importe quel autre style de musique. Cela apporte une grande
richesse et une ouverture d’esprit propice à l’enseignement du vivre ensemble.
Néanmoins, il faut rester conscient de l’immensité de ce domaine musical et rester
cohérent sur les choix que l’on peut faire au sein d’une séquence d’enseignement.
En effet, nous déconseillons fortement de choisir comme thématique « les musiques
du monde », avec l’ambition de faire découvrir des extraits sonores de tous les conti-
nents, cela pour deux raisons principales :
•• Tout d’abord car il serait très présomptueux de se croire capable de définir la
musique d’un continent entier à travers un seul extrait sonore. C’est de toute
manière totalement impossible !
•• Ensuite, multiplier des écoutes pour tenter de montrer la diversité des « musiques
du monde » amène à perdre les élèves et à ne rester qu’à la surface des écoutes pro-
posées.
Il vaut donc mieux cibler sa thématique de manière précise, tout en sachant que
l’objectif ne peut être que de donner des bases sur un sujet, mais en veillant à être
malgré tout le plus pertinent et le plus précis possible.
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Connaissances
219
Bibliographie
Bibliographie
1 Ouvrages pédagogiques
CHAUVEL Denive, PERRIER Jean, La voix, 50 jeux pour l’expression vocale et corpo-
relle, Retz, 1992-2001.
GONZALEZ Henri, 50 activités en éducation musicale aux Cycles 2 et 3, SCEREN –
CRDP Midi-Pyrénées, 2014.
GROJSMAN Didier, EDELIN Michel, Vocalises avant de bien chanter, Van de Velde,
2004.
GROSLEZIAT Chantal, MÜH Roger, Écouter autrement, premiers repères sonores à
l’école maternelle, SCEREN – CRDP Académie de Paris, 2005.
GRUWE-COURT François, LECLERE Roland, TRIBY Jean-Jacques, 50 activités
d’éducation musicale à l’école élémentaire, SCEREN – CRDP Midi-Pyrénées, 2004.
MARTENS Edith, VAN SULL Vincent, Osez la musique !, Ed. Labor, 1992.
MESPLE Raymond, Une année au concert au Cycle 1, SCEREN – CRDP Pays de la
Loire, 2005.
MESPLE Raymond, Une année au concert au Cycle 2, SCEREN – CRDP Pays de la
Loire, 2009.
MESPLE Raymond, Une année au concert au Cycle 3, SCEREN – CRDP Pays de la
Loire, 2009.
PINSSON Maurice, Écouter la musique du XXe siècle à l’école, au collège, au lycée,
SCEREN – CRDP Champagne-Ardennes, 2003.
SAPIN Marie-Josée, Ateliers en maternelle, Musique, Nathan, 2006.
SCHOEN Pierre-Jean, Enseigner l’éducation musicale à l’école primaire – La boîte à
outils du professeur, Dunod, 2017.
2 Ouvrages musicologiques
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221
Bibliographie
DENIZEAU Gérard, Guide de la musique, une initiation par les œuvres, Larousse,
2005.
LESCAT Philippe, SAINT-ARROMAN Jean, La musique occidentale du chant grégo-
rien à Béla Bartok, Ed. Fuzeau Classique, 1996.
PARMENTIER-BERNAGE Bruno, De la musique pour tous, Magnard, 1996.
Cité de la Musique, Le musée de la musique, Somogy éditions d’art, 2009.
SIRON Jacques, Dictionnaire des mots de la musique, Ed. Outre Mesure, 2002.
3 Sites Web
•• brahms.ircam.fr : ressources sur la musique contemporaine proposées par l’IR-
CAM.
•• deezer.com : plate-forme d’écoute musicale en ligne.
•• education.gouv.fr : Ministère de l’Éducation Nationale, Bulletin officiel, eduscol.
education.fr : programmes de l’école, projets de programmes pour les Cycles II et
III, documents d’accompagnement concernant l’éducation musicale.
•• imslp.org : base de données de partitions musicales du domaine public.
•• musicologie.org : articles relatifs à la musique : œuvres, compositeurs…
222
Glossaire
Glossaire
Glossaire
A
Accompagnement : L’accompagnement est la partie musicale qui soutient la mélodie.
Alto : Voix féminine grave, d’un registre inférieur à celui de la soprano. Ce terme
s’applique aussi aux instruments (flûte à bec alto, saxophone alto…).
Ambitus : Dans un chant, l’ambitus est l’intervalle entre la note la plus grave et la
plus aiguë.
Auteur : Personne qui écrit les paroles d’une chanson. L’auteur, le compositeur et
l’interprète ne sont pas toujours la même personne.
B
Baroque : Époque de l’histoire de la musique qui débute dans les années 1600 et se
termine vers 1750. Compositeurs emblématiques : Bach, Haendel, Vivaldi.
Baryton : Voix masculine se situant entre le ténor (plus aigu) et la basse (plus
grave).
Basse : Voix masculine la plus grave. Ce mot s’applique également à la partie la plus
grave d’une musique, qui peut être jouée par un instrument.
Basse continue : Procédé d’écriture de l’époque baroque. Elle est confiée à un
instrument monodique (violoncelle, basson) et un instrument polyphonique
(clavecin, orgue, luth). Elle est présente en permanence.
Basse obstinée : Cellule mélodique jouée à la partie la plus grave et répétée de
manière obstinée, en ostinato (à ne pas confondre avec la basse continue).
Bel Canto : Courant musical dans lequel la voix lyrique est magnifiée par des lignes
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223
Glossaire
Cantate : Pièce musicale religieuse pour un chœur, des solistes et des instruments.
Elle est destinée à être jouée lors d’un office religieux.
Chœur : Ensemble de chanteurs. Il peut chanter a cappella, c’est-à-dire sans accom
pagnement instrumental, ou avec un accompagnement. Le chœur peut être
mixte (hommes et femmes), uniquement masculin ou féminin, il peut également
comporter des voix d’enfants.
Classicisme : Période de l’histoire de la musique qui débute vers 1750 et se termine
vers 1800. Son représentant emblématique est Mozart.
Cluster : Un cluster est un groupe de notes jouées simultanément, de manière
à provoquer un effet de masse. Le cluster peut être aigu, grave, ou étalé dans les
registres plus largement.
Codage : Représentation graphique d’un extrait sonore. Il se distingue d’une parti
tion musicale par le fait qu’il s’écarte des codes de celle-ci (portée, notes…).
Compositeur : Personne qui écrit une musique, que ce soit dans une chanson ou
une musique instrumentale. L’auteur, le compositeur et l’interprète ne sont pas
toujours la même personne.
Concerto : Genre musical dans lequel un soliste dialogue avec un orchestre.
Concerto grosso : Première forme du concerto dans lequel un petit groupe
d’instruments dialogue avec un groupe d’effectif plus important. Les instruments
du petit groupe jouent un rôle de soliste.
Contrepoint : Principe d’écriture musicale consistant à donner à chaque voix de la
polyphonie une importance égale.
Crescendo : Nuance progressive qui conduit d’un son faible à un son fort.
D
Decrescendo : Nuance progressive qui conduit d’un son fort à un son faible.
Dodécaphonisme : Système d’écriture musicale qui se base sur une série énonçant,
dans un ordre que l’on détermine, les douze sons de la gamme. Le compositeur ne
doit pas répéter une de ces douze notes tant que la série entière n’a pas été énoncée.
Schönberg a été un des initiateurs de la musique dodécaphonique au xxe siècle.
E
Écriture en imitation : Procédé d’écriture consistant à sans-cesse décaler les voix
sur de courts motifs qui s’échangent d’une voix à une autre. Les chansons françaises
de la Renaissance utilisent ce procédé fréquemment.
Exploration sonore : Moment au cours duquel les élèves découvrent un instrument,
un corps sonore ou leur voix. Durant ce temps, les élèves recherchent toutes les
possibilités sonores qu’ils peuvent utiliser.
224
Glossaire
F
Figuralisme : Procédé musical qui évoque une situation, un personnage, une idée.
Par exemple, sur le mot « ciel », la mélodie monte vers l’aigu.
Forme strophique : On parle de forme strophique pour une chanson qui comporte
plusieurs strophes de textes et sur lesquelles on trouve la même musique. Il n’y a pas
de refrain dans une chanson de forme strophique.
Fugue : Structure musicale complexe s’apparentant au canon. Au début, les diffé
rentes voix entrent les unes après les autres en énonçant une même mélodie.
Jean-Sébastien Bach est considéré comme un des maîtres de l’écriture de la fugue,
notamment à travers son œuvre L’art de la fugue.
G
Gospel : Chant issu de la tradition musicale des noirs américains en esclavage. C’est
un chant religieux, dont le texte s’appuie sur l’ancien ou le nouveau Testament. Le
plus souvent un chanteur soliste dialogue avec un chœur.
H
Homorythmie : Procédé d’écriture qui consiste à confier le même rythme au même
moment à toutes les voix d’une polyphonie.
I
Improvisation : Procédé consistant à jouer ou chanter en inventant sur le moment.
Le plus souvent, l’improvisation se fait sur une base (rythme, mélodie, grille
harmonique…).
Instruments à percussions : Les instruments à percussion sont joués en frappant
une membrane (peau), une partie en bois ou en métal, en frottant, en secouant…
Cette famille comprend une multitude d’instruments, tous différents selon les
continents.
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Interprète : Personne qui joue une pièce musicale sur un instrument ou qui la chante.
L’auteur, le compositeur et l’interprète ne sont pas toujours la même personne.
J
Jazz : Courant musical né vers la fin du xixe siècle aux États-Unis dans la population
noire. Une de ses spécificités est l’improvisation.
Jeu vocal : Le jeu vocal a été inventé par Guy Reibel, musicien compositeur
et pédagogue. Il consiste à donner une règle du jeu simple qui permet de mettre
immédiatement les élèves en situation d’improvisation vocale.
225
Glossaire
M
Mélodie : Ensemble de hauteurs qui, enchaînées, forment un « air » que l’on peut
chanter ou fredonner.
Monodie : Dans une monodie, une seule mélodie est chantée ou jouée, par une ou
plusieurs voix ou instruments.
Musique concrète : Musique née après la seconde guerre mondiale. La musique
concrète utilise des sons concrets, enregistrés dans le quotidien. Ils sont réutilisés
le plus souvent tels quels, ou avec quelques modifications mais mineures. Le
compositeur qui travaille sur bande magnétique, au lieu de « manipuler » des notes
de musique, utilise ces sons comme des motifs musicaux.
Musique de chambre : La musique de chambre est composée pour un seul
instrument ou un ensemble de petite taille (duo, trio, quatuor, quintette, sextuor,
septuor…).
Musique électroacoustique : Musique apparue dans les années 1950, avec
l’apparition des technologies permettant d’enregistrer et de modifier le son. Elle
consiste à travailler en studio sur des sons réels enregistrés qui sont ensuite réutilisés
tels quels ou modifiés. Des sons de synthèse peuvent aussi être utilisés.
N
Nuance : La nuance désigne le volume de la musique. Il existe toute une palette
de nuances, du plus doux (pianissimo) au plus fort (fortissimo). La nuance peut
également évoluer : de plus en plus fort (crescendo) ou de moins en moins fort
(descrescendo).
O
Opéra : Œuvre musicale de grande envergure, composée pour des chanteurs solistes,
un chœur, accompagnés par un orchestre. L’opéra s’appuie sur un livret qui raconte
une histoire. Il est entièrement chanté et mis en scène. On peut l’apparenter à une
pièce de théâtre en musique.
Orchestre de chambre : Ensemble d’instruments de petit effectif. Le plus souvent,
il est composé d’instruments à cordes frottées et de quelques vents. Il ne dépasse pas
une vingtaine de musiciens.
Orchestre symphonique : Ensemble d’instruments, de grand effectif, composé de
cordes frottées (violons, violons altos, violoncelles, contrebasses), de bois (flûtes,
bassons, hautbois, cor anglais, clarinettes), de cuivres (cors, trompettes, tubas,
trombones), de percussions (timbales, cymbales, grosse caisse).
Ornement : Procédé consistant à ajouter à une note une ou plusieurs autres notes,
dans le but « d’orner » celle-ci. L’ornement est, notamment, très présent à l’époque
baroque.
226
Glossaire
P
Poème symphonique : Œuvre orchestrale qui s’appuie sur un argument
précisé par l’auteur. La musique suit ainsi un cheminement narratif plus ou
moins détaillé dans un texte de présentation que le compositeur communique
aux auditeurs.
Polyphonie : Dans une polyphonie, plusieurs voix différentes sont chantées ou
jouées par des instruments.
Production sonore : Moment durant lequel des élèves produisent, avec leur voix,
des instruments ou des corps sonores, une musique qu’ils inventent.
Pulsation : Battement régulier sur lequel vient se caler le rythme. Elle est donnée par
exemple par le métronome ou par un chronomètre qui égrène la seconde.
R
Ragtime : Genre musical, le plus souvent joué au piano. La main gauche joue en
alternance une basse et un accord, selon un procédé appelé couramment « pompe ».
La mélodie est jouée à la main droite, son rythme est syncopé, c’est-à-dire décalé par
rapport aux temps forts.
Romantisme : Courant artistique qui se déroule au xixe siècle. Quelques compo
siteurs du romantisme : Hector Berlioz (France), Richard Wagner (Allemagne),
Giuseppe Verdi (Italie).
Rondo : Structure musicale faisant alterner un refrain (qui ne change pas) avec
plusieurs couplets différents. Le rondo peut être instrumental. Mais bien sûr il est
également vocal, la plupart des chansons suivant cette forme couplet/refrain.
Rythme : Le rythme concerne l’agencement des durées au sein d’une musique. Il
s’appuie le plus souvent sur la pulsation (battement régulier).
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S
Séquence : Ensemble de plusieurs séances portant sur une thématique. La séquence
a des objectifs pédagogiques qui se déclinent à travers les différentes séances. Elle
présente une progression des apprentissages.
Sérialisme : Système d’écriture musicale qui généralise à tous les paramètres du son
(hauteur, intensité, durée) le principe de la série (voire dodécaphonisme).
Sonate : Œuvre musicale de musique de chambre, le plus souvent jouée par des
instruments seuls ou en duo (piano ; piano et violon ; piano et flûte…).
227
Glossaire
Soprano : Registre de voix de femme le plus aigu. Ce mot s’utilise aussi pour des
instruments (flûte à bec soprano, saxophone soprano…).
Symphonie : Œuvre musicale composée pour un orchestre. Elle se développe de
manière significative à partir du xviiie siècle. Elle se compose en règle générale de
trois ou quatre mouvements se différenciant par leurs tempi. Certaines symphonies
sont célèbres : la 9e symphonie de Beethoven (dans laquelle on entend l’hymne à la
joie), la 40e symphonie de Mozart, la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz.
T
Tempo : Le tempo désigne la vitesse d’une musique, que l’on peut détecter en
frappant la pulsation. Le tempo peut être lent, rapide, ou varier entre ces deux
extrêmes.
Ténor : Registre de voix d’homme le plus aigu. Ce terme s’utilise également pour
certains instruments (saxophone, flûte à bec).
Tessiture : Intervalle présent entre la note la plus grave et la plus aiguë que peut
jouer un instrument ou que peut chanter une voix.
Thème musical : Un thème musical prend le plus souvent la forme d’une mélodie,
ou d’un rythme. Il est repris, varié, développé et constitue l’élément principal d’une
musique. On peut trouver plusieurs thèmes musicaux dans une même pièce.
Timbre : Caractéristique physique du son qui concerne sa composition en harmo
niques. Cette composition donne au son sa personnalité propre qui permet de
reconnaître, par exemple, le timbre d’un son de piano de celui d’un son de violon.
U
Unisson : Lorsqu’un groupe de chanteurs chante à l’unisson, tous interprètent la
même mélodie. C’est le contraire de la polyphonie dans laquelle les voix chantent
des mélodies différentes qui se superposent.
V
Variations : Le thème est décliné en différentes variations, en jouant sur la mélodie,
le rythme, les instruments, les nuances, la vitesse…
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Index des écoutes
A CHOPIN Frédéric,
Concerto pour piano n°1 en mi mineur 191, 193
Anonyme, Belle qui tient ma vie 163, 167 Polonaise n°6 en la bémol majeur 191, 193
Antiquité, Hymne delphique à Apollon 153, 154 CHOSTAKOVITCH Dimitri, Valse n°2 66, 70
AUFRAY Hugues, La princesse et le troubadour 54, 55 COLEMAN Ornette, First Take 211, 213
CORELLI Arcangelo, Concerto pour la nuit de Noël
B 171, 176
BACH Jean-Sébastien, COSTELEY Guillaume,
Concerto Brandebourgeois n°2 en Fa Majeur 171, La prise de Calais 163, 165
176 Mignonne allons voir si la rose 163, 164
Magnificat 27, 35 COUPERIN François,
Partita pour violon n°1 en si mineur BWV 1002 Gloria de la messe pour les paroisses 171, 178
171, 178 Le Dodo ou l’amour au berceau 171, 177
Prélude en Do Majeur BWV 846 171, 177
D
Toccata pour orgue en ré mineur BWV 565 171,
178 DAVIS Miles, Moon Dreams 211, 213
BATAILLE Gabriel, Qui veut chasser une migraine DEBUSSY, Claude
163, 164 Prélude à l’après-midi d’un faune 199
BECHET Sidney, Old man blues 211, 212 DEBUSSY, Claude
BEETHOVEN Ludwig van, Prélude à laprès-midi dun faune 199
Sonate « Le Printemps » pour piano et violon 27, de LA HALLE Adam, Je muir d’amourete 157, 160
33, 181, 188 DELERUE Georges, Trois petites notes de musique
Symphonie n°5 en do mineur op. 67 181, 185 54, 56
BERIO Luciano, Sequenza III 129, 132, 133 DE RIPPE Albert, D’amours me plains 163, 167
BERLIOZ Hector, DES Henri,
Symphonie Fantastique, Cinquième partie 191, La petite Charlotte 100, 103
195 Le fantôme 114, 121
Symphonie Fantastique, Première partie 191, 195 des PRES Josquin, Mille regrets 157, 161
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Symphonie Fantastique, Seconde partie 191, 195 DIMEY Dominique, Rendez-nous la planète 129, 133
BÉTHUNE Conon de, chanson 157, 159 DIMEY Dominique, Touche pas à ma planète 20
BIZET Georges, Carmen suite n°2 27, 32 DU TERTRE Etienne, Gaillarde 163, 167
BIZET Georges, l’Arlésienne, Prélude 27, 28, 35,
100, 103 E
École de Notre-Dame, Kyrie de la messe de Noël
C
157, 159
CAGE John, 4’33 205, 209 ELLINGTON Duke, Take the A-train 27, 33, 211,
Camille, Pâle Septembre 27, 28 212
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Index des écoutes
F MESSIAEN Olivier,
Oiseaux exotiques 114, 120
FALLA Manuel de, Le tricorne 199, 202 O sacrum convivium 27, 34
FAURE Gabriel, Trio pour piano, violon et violon- Turangalîla-Symphonie 205, 207
celle 29 MONTEVERDI Claudio,
Orfeo, Acte II, Arrivée de la messagère funeste 171, 174
G Orfeo, Acte III, Orphée charmant Caron par son
GABRIELI Giovanni, Symphoniae sacrae 163, 169 chant 171, 174
GALOU Jacky, Nagawicka 18 Orfeo, Acte IV, Moresca 171, 174
GERVAISE Claude, Pavane « La Venissienne » 163, Orfeo, Acte IV, ritournelle et choeur 171, 174
167 Orfeo, Toccata 171, 174
GESUALDO Carlo, O dolorosa gioia 163, 168 MOUSSORGSKY Modeste, Bydlo 27, 29
GILLESPIE Dizzie, Salt peanuts 211, 213 MOZART Wolfgang-Amadeus,
Concerto pour piano n°20 en ré mineur K 466 181,
GLUCK Christoph Willibald, Orfeo e Euridice 181,
183
186
La Flûte enchantée, Air de la Reine de la nuit 181,
Gospel, Jesus is keeping me alive 18, 27, 31
GOUNOD Charles, 187
Faust, Air des bijoux 27, 30 La Flûte enchantée, Air de Papageno 181, 187
La Flûte enchantée, Air de Sarastro 181, 187
Faust, Choeur de la Kermesse 27, 30
La Flûte enchantée, Ouverture 181, 187
Faust, Ouverture 27, 30
Quatuor à cordes n°19 en Do Majeur KV 465 181,
Grégorien, Introït de la messe Laetare 157, 158
188
H Symphonie n°40 en sol mineur 27, 32, 181, 184
HAYDN Joseph, P
Concerto pour trompette en Mi bémol Majeur 181,
PARMEGIANI Bernard, Matières induites 27, 33
183
PENDERECKI Krysztof, Thrène à la mémoire des
Symphonie n°94 second mouvement 181, 184
victimes d’Hiroshima 205, 208
J PRAETORIUS Michael, Ballet des coqs 48
JANEQUIN Clément, R
La guerre 163, 166
RAMEAU Jean-Philippe, La poule 171, 177
Le chant des oiseaux 114, 118
RAVEL Maurice,
JOPLIN Scott, The entertainer 54, 56, 211, 212
Boléro 199, 200
L Les entretiens de la Belle et la Bête 27, 29
REICH Steve,
LECLAIR Jean-Marie, Deuxième récréation Different trains 205, 209
de musique op.8 171, 178 Music for pieces of wood 27, 28
Léonin, Organum à deux voix 157, 159 RENE Jean, Coccinelle bonnes vacances 19
ROSSINI Gioachino, Le barbier de Séville 191, 192
M
S
MAHLER Gustav, Symphonie n°1 dite « Titan » 27,
34 SAINT-SAËNS Camille, Carnaval des animaux,
MARAIS Marin, Improvisations sur les folies d’Es- Fossiles 27, 35
pagne 171, 178 SCHAEFFER Pierre, Étude aux chemins de fer 205,
MARCY Robert, File la laine 54, 55 206
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Index des écoutes
SCHÖNBERG Arnold, Pierrot lunaire 199, 201 Traditionnel, Gamelang de Bali 217
SCHUBERT Franz, Le Roi des Aulnes 191, 197 Traditionnel, musique des pays de l’Est 215, 217
SMETANA Bedrich, La Moldau 27, 31 Traditionnel, opéra de Pékin 215, 216
STRAUSS Johann, le beau Danube bleu, 56 Traditionnel, percussions d’Afrique 217
STRAVINSKY Igor, Le Sacre du printemps 199, 201
SYLVESTRE Anne, Balan, balançoire 66, 68 V
VERDI Giuseppe, Rigoletto 191, 192
T
VIVALDI Antonio,
TCHAÏKOVSKI Piotr-Illitch, Casse-noisette 191, Concerto en Sol Majeur pour deux mandolines
196 et cordes 27, 31, 171, 176
Traditionnel, Batucada du Brésil 27, 34, 215, 217 Concerto « L’Hiver » extrait des Quatre saisons 27,
Traditionnel, chant d’Afrique 215, 216 32
Traditionnel, Chant des moines tibétains 215, 216
W
Traditionnel, Chant des Pygmées 215, 216
Traditionnel du Cameroun, Eloname 18 WAGNER Richard, Tristan et Isolde 191, 192
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