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Code : ECOEN
Objectifs
Le cours vise à développer les aptitudes des élèves-ingénieurs à comprendre les problématiques énergétiques,
avec un focus particulier sur l’électricité, par le prisme de l’analyse des coûts associées à la production
d’énergie mais aussi des impacts sociaux-économiques des choix énergétiques.
Modalité d’examen
2 heures d’examen sur table
Questions de cours, QCM, exercices
Plan
Vend. 22-09 - Chapitre 1 : Développement, énergie et environnement Vend. 6-10 - Travaux Dirigés
TD 2.1 : Rentes, épuisement et production optimale
- Historique du développement économique TD 3.1. : Équilibrage réseau
- Débats sur le lien environnement-croissance
Population employée
Investissement
« Le XXème siècle aura été avant tout celui de la productivité. Chacune des heures travaillées dans l’économie
française est en moyenne 16 fois plus efficace aujourd’hui qu’en 1896. Certains indicateurs ne trompent
pas. Ainsi, dans l’agriculture le volume de production agricole a été multiplié par 2,7 entre 1896 et 1998
alors que la main d’œuvre chutait de 8,2 millions à 1 million de personnes et que le temps de travail
annuel moyen passait de 3 047 heures à 2 220 heures. Ces fantastiques gains de productivité dans
l’agriculture ont aussi été réalisés dans l’industrie et dans la plupart des branches du tertiaire. »
Source : Alternatives économiques
Les sources de la croissance
Déclenchement de la RI
Accroissement de la productivité agricole (Enclosures)
Hausse du surplus agricole
Maîtrise de nouvelles sources énergétiques et développement du machinisme
(charbon pour la 1ère RI et pétrole et électricité pour la 2ème RI)
Accroissement de la productivité du travail
Hausse de la disponibilité des terres
Développement des transports (Chemin de fer)
Favorise les échanges
Réduit les risques de famine
Mais aussi évolutions institutionnelles et organisationnelles
Les sources de la croissance
… facteurs environnementaux ?
15
Quelles conséquences ?
Des pressions accrues sur l’environnement Monde (1966 – 2015)
Les émissions cumulées de GES ont doublé depuis 1970 (en 40 ans) par rapport à la
période 1750 -1970.
Quelles conséquences ?
Un effet COVID ?
IAE (2021) Global Energy Review 2021 : Assessing the effects of economic recoveries on global energy demand and CO2 emissions in 2021
Quelles conséquences ?
Facteur
d’augmentation au
cours du XXème
siècle
Population 4
PIB 14
Production 40
industrielle
Consommation 13
d’énergie
Emissions de CO2 17
Emissions de SO2 13
Consommation 9
d’eau
Prise de poissons 35
marins • Réchauffement climatique
Superficie des forêts 0,8
• Epuisement des ressources
Source Laurent et Le Cacheux (2012)
Quelles conséquences ?
Les risques de changement climatique
https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/crise-climatique-2022-a-ete-la-deuxieme-annee-la-plus-chaude-en-
europe_5594259.html
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Quelles conséquences ?
Les conséquences « élargies » du réchauffement climatique
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un scénario dit « Stated Policies », qui correspond à une évolution tendancielle
du système énergétique sur la base des mesures politiques déjà mises en place
et des initiatives en cours de développement. la quasi-totalité de la hausse de la
demande d'énergie d’ici à 2050 pourrait certes être couverte par des sources bas
carbone selon ce scénario mais les émissions annuelles de CO2 resteraient à cet
Quelles évolutions?
horizon « proches des niveaux actuels ». Et la hausse globale de température
entre l’ère préindustrielle et 2100 serait alors proche de 2,6°C selon l'AIE.
un scénario dit « Announced Pledges », qui « parie » sur la mise en œuvre des
nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre
annoncés par les pays en vue de la COP26. Si ceux-ci sont atteints, ils pourraient
permettre de faire chuter de 40% les émissions mondiales de CO2 liées à
l’énergie d’ici à 2050 selon l'AIE. Dans ce scénario, l'Agence estime entre autres
que la hausse rapide des véhicules électriques et les progrès d’efficacité
énergétique pourraient permettre d’atteindre un pic de la demande mondiale de
pétrole « aux alentours de 2025 ». Ce scénario pourrait conduire à une hausse
de la température mondiale moyenne de 2,1°C d'ici à 2100 par rapport aux
niveaux préindustriels selon l'AIE (cette température ne serait « toujours pas
stabilisée », précise l’Agence)
Jusque dans les années 1970 : pas de remise en cause de la croissance mais volonté de limiter les
risques écologiques
Réorientation de la croissance
Critiques
Rapport très critiqué en raison de
• Son caractère « malthusien »
• De la faiblesse des possibilités de substitution entre les inputs
• Du lien important entre croissance et consommation de ressources (absence de découplage)
Les réponses vont s’attacher à montrer que le développement économique peut (spontanément ?)
non seulement repousser le mur de la rareté des ressources physiques mais aussi favoriser la
protection de l’environnement
• les réserves prouvées dites « 1P » qui désignent l’ensemble des quantités de pétrole dont
l'existence est établie et dont les chances de récupération et de rentabilisation sont d'au moins 90
%. C’est à ces réserves que l’on se réfère en général, notamment dans les publications
statistiques. Les compagnies pétrolières utilisent cette valeur lorsqu’elles veulent être certaines
de rentabiliser leurs investissements ;
• les réserves dites « 2P » (prouvées + probables) qui comptabilisent, pour un gisement identifié,
les quantités de pétrole ayant une probabilité égale ou supérieure à 50 % d'être économiquement
exploitables ;
• les réserves dites « 3 P » (prouvées + probables + possibles) qui désignent le volume maximum
du pétrole qui pourrait être extrait d’un gisement. Cette limite supérieure inclut toutes les
ressources qui ont une probabilité supérieure à 10 % d'être économiquement exploitables.
Les optimistes
Source : https://www.connaissancedesenergies.org/bp-statistical-review-world-energy-2018-les-chiffres-cles-de-lenergie-dans-le-monde-180614
Les optimistes
La courbe de Kuznets
Grossman et Kruger (1994) estiment une relation en U inversé entre le niveau de revenu et la
pollution (ou les dégradations de l’environnement)
Les optimistes
La courbe de Kuznets
100
90
80
70
60
2006
2011
2016
1990
1991
1992
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2007
2008
2009
2010
2012
2013
2014
2015
2017
2018
Sustainable Future . Cambridge and New York : Cambridge University Press and
Laxenburg , Austria : IIASA , Chapter 1 .
Banque Mondiale
https://trackingsdg7.esmap.org/results?p=Energy_Efficiency&i=Primary
Le mix énergétique mondial
Consommation mondiale Consommation mondiale
d’énergie primaire d’énergie finale
La quantité de CO2 émise par unité de PIB dans le monde décroît de 1,6 % entre 2017 et 2018, un rythme proche de celui observé en
moyenne sur les dix dernières années (- 1,5 %). Cela traduit une croissance des émissions moins rapide que celle du PIB mondial (+ 3,6
% en 2018). Depuis 1990, la quantité de CO2 émise par unité de PIB a diminué d’un tiers dans le monde, tandis que le PIB lui-même a
été multiplié par 2,5.
La quantité de CO2 émise par unité de PIB a reculé de 30 % dans le monde depuis 1990, dont les 2/3 proviennent d’une amélioration de
l’efficacité énergétique du PIB
Découplage ?
Découplage ?
Et pour la France ?
La réduction du contenu en carbone
de l’énergie s’explique par
- Le développement du nucléaire
dans les années 1990
- Le déploiement des renouvelables
en fin de période
- Modification du mix énergétique
dans le résidentiel et le secteur
électrique ( + gaz)
la baisse de 18 % des émissions entre 1990 et 2016 peut ainsi s’expliquer par celles de l’intensité
énergétique de l’économie (- 26 %) et de l’intensité carbone de la consommation d’énergie primaire
(- 25 %), qui ont largement compensé la croissance démographique (+ 14 %) et la hausse du PIB par
habitant (+ 29 %)
CGDD (2018) Les facteurs d’évolution des émissions de CO2 liées à l’énergie en France entre 1990 et 2016
Découplage ?
Mais au niveau mondial, croissance du PIB supérieure à la baisse d’intensité en GES donc émissions s’accroissent.
⇒ Effet d’échelle l’emporte
« This paper focuses on a comparison of recently collated historical data for 1970–2000 with scenarios
presented in the Limits to Growth. The analysis shows that 30 years of historical data compare favorably with
key features of a business-as-usual scenario called the ‘‘standard run’’ scenario, which results in collapse of
the global system midway through the 21st century. The data do not compare well with other scenarios
involving comprehensive use of technology or stabilizing behaviour and policies. The results indicate the
particular importance of understanding and controlling global pollution. »
Retour sur le rapport Meadows
• Décalage temporel entre les causes et les impacts des choix, ainsi que le caractère irréversible de certains dégâts ;
• Même les ressources faisant l’objet d’un prix (énergie, ressources halieutiques) font l’objet d’une surexploitation car
les prix doivent refléter non seulement la rareté mais l’impact déstabilisant de leur prélèvement.
Il est nécessaire de renforcer les incitations à la prise en compte des conséquences environnementales des choix.
Quelques références bibliographiques