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Nicolas JOLIVET MBA6002 pour l’étude génomique et transcriptomique se fait sur un

Études des cdnséquences d’une mddificatidn milieu sélectif dont la composition est inconnue.
du milieu de culture dans un réacteur 2. Extraction des ARN16s et Séquençage
bidldgique qui prdduit du diazdte. Le protocole utilisé pour réaliser l’extraction des ARN et
ADN et le protocole du séquençage Illumina n’est pas
Abstract : détailler ici.
Une erreur opportune de préparation de milieu à conduit une 3. Identification des variations dans l’écosystème
augmentation du rendement de production dans un réacteur des réacteurs par méta-génomique
biologique responsable de la production de diazote. La Les reads illumina obtenus après séquençages sont
comparaison des ARN16S par des outils bio-informatiques, « nettoyés » en utilisant le logiciel Mothur afin récupérer des
du réacteurs « après » et « avant » (avec erreur et témoin), à contigs exploitables et de retirer les moins utilisables. Un
montrer la sur-croissance d’une espèce bactérienne et des alignement sur des bases de données a permis d’extraire des
analyses plus poussées du génome et du transcriptome UTOs (Unités Taxonomique Opérationnelle) des contigs
semblent démontrer que la souche bactérienne en sur- illumina. En ne sélectionnant pas les UTOs appartenant aux
croissance possède plusieurs mutations dans son génome, chloroplastes, aux mitochondries, aux Archées, et aux
notamment dans le gènes contrôlant l’absorption du fer dans organismes Eukaryotes, nous sélectionnons uniquement les
la cellule (indirectement) : le gène fur, et une insertion de UTOs d’intérêt dans le processus et nous pouvons connaître
gènes originaires de la bactérie Bradyrhizobium la proportion des UTOs dans les réacteurs.
diazoefficiens. L’utilisation de l’outil statistique R, permet de calculer les
dissimilarités entre les réplicats de proportions d’UTOs a
Mdts-clés :
l’aide du modèle de Bray-Curtis. La dissimilarité est
Génomique, transcriptomique, E.coli, sélection accidentelle,
visualisée à l’aide d’une ordination.
fur, régulation, mutations, SNP, insertion par transposase.
4. Étude génomique
L’étude du génome se fait sur les extraits d’ADN des
Intrdductidn : cultures isolées. Le séquençage de la culture de Escherichia
L’entreprise N2tech a pour ambition de produire à l’aide de coli du réacteur « avant » se fait à via la technique Illumina,
biofilms bactérien, du diazote à partir de déchets. Avant le le séquençage de E. coli du réacteur « après » se fait via la
recrutement de Maxime Laberge, le rendement de technique PacBio (non détaillé ici). Les reads Illumina sont
production était de 46 litres de diazote par mois. Après son « nettoyés » via le logiciel en ligne Galaxy. La première
arrivé, en Mars, le rendement est monté à 64 litres par mois. étape consiste en une délétion des bases des reads ayant une
Son rôle au sein de la production était dans la préparation du qualité inférieurs au seul choisie, ici 32. Puis les reads sont
milieu de culture des réacteurs. Notre recherche de la cause assemblés en contigs, afin d’être aligné sur un template via
de cette hausse de production nous mène à utiliser des outils le logiciel SeqMan Ngen. Le template utilisé est le génome
de bio-informatiques essentielles aujourd’hui à la recherche d’Escherichia coli K-12. Le résultats aligné est alors utilisé
en microbiologie. par le logiciel en ligne RAST afin d’être annoté. Cette
Matériels & Méthddes : annotation se fait à l’aide du génome d’Escherichia coli K-
1. Milieux et support de cultures 12. Afin de comparer les génomes « avant » et « après », les
La production de Diazote se fait dans deux réacteurs de fichiers de séquences de nucléotides du .gb sont concaténés
volumes inconnus dans lesquels on a ajouté du biofilm, de en un fichier .txt via Artemis. Les séquences en format .txt
composition microbienne inconnue ainsi que des déchets de sont formatées (via l’application formatdb) en fichiers .NSQ
nature inconnue. A ce mélange, on ajoute un milieu de afin que la séquence soit exploitable avec le logiciel blastall.
culture à hauteur de 10 % (peptone (5g), extrait de levure Le blast est effectué en comparant le fichier « après » sur le
(3g), L-lysine (10g), glucose (1g), citrate de fer III fichier « avant ». Les résultats sont visualisés et analysés par
ammoniacal (2g), Bromocrésol pourpre (20mg), thiosulfate les logiciels act et SeqMan Pro ainsi que le logiciel Blastx de
de sodium (40 mg) au pH 6,7). Le milieu a été altéré lors NCBI.
dans le réacteur « après ». La culture d’isolats bactérien 5. Étude transcriptomique
L’étude du transcriptome se fait sur les extraits d’ARN des Tableau I. Gènes les plus différentiellement exprimés (non exhaustif)
cultures isolées. Les ARNm sont rétro-transcrits en leurs Ndm du gène
Expressidn relative « après »/ »avant
» (FC)
séquences d’ADNc afin d’être séquencés par la technique
cirA, fepA, entC, 60<FC
Illumina. Les résultats de séquençage (.fasta) sont nettoyés à
l’aide du logiciel galaxy, afin d’éliminer les bases ayant une entE, entB, fes, fiu, entH 40<FC<60
mauvaise qualité avec l’outil Fastq Quality Trimmer by
entD, entF, entA, ybdZ, nrdH, nrdI 25<FC<40
column (avec une étape de formatage via l’outil Fastq
groomer). Les séquences nettoyées sont alors alignées à fhuE, ybiX, nrdF, nrdE, yjjZ, zntA, fecR. 10<FC<25
l’aide de l’outil Bowtie2, permettant de récupérer un fichier 0<FC<0,1
fur, ykgM, zinT, ykgO, sodB, znuA, ykgL
qui, utilisé par l’outil htseq-count, donne les niveaux
yodB, flu, mepM, grcA, fumA, puuC,
d’expressions de chaque gènes. L’outil statistique intégré à napA, puuB, pliG
0<FC<0,2

galaxy : DESeq2 permet de comparer les deux réacteurs.


Discutidns :
Résultats : 1. Bactérie potentiellement responsable de la
1. Résultats de la méta-génomique : variation de production :
La comparaison montre que l’UTO correspondant aux Les résultats obtenues en méta-génomique tendent à indiquer
groupe des genres Escherichia-Shigella, qui voit son que l’organisme (plus précisément, l’UTO) responsable du
abondance relative augmenter à presque 25 % de changement de production est l’UTO Escherichia-Shigella.
l’abondance relative dans le réacteur « après » contre moins L’isolement de la bactérie a permis d’identifier la bactérie
de 2,5 % d’abondance relative dans le réacteur « avant ». Escherichia coli.
2. Résultats de l’étude génomique : 2. Études du mutant de E.coli du réacteur « après » :
La comparaison du génome de la bactérie Escherichia coli Le blast des génome de E.coli « avant » et E.coli « après » à
retrouvée dans le réacteurs « avant » et dans le réacteurs mis en évidence l’insertion de deux gènes : norB et norD,
« après » a montré plusieurs différences significatives. La initialement présents dans un opéron chez la bactérie
plus importante est l’insertion d’une séquence de Bradyrhizobium diazoefficiens. L’insertion d’un gène en aval
nucléotides d’environ 6500 paires de bases en aval du gène de insH1, ajouté à la fonction de insH1 semble indiquer que
codant pour une transposase : insH1. Cet insert contient l’insertion est une conséquence de l’action de insH1, et que
notamment, selon les analyses réalisées par Blast, le gène de en conséquence, les gènes insérés bénéficieront du
nitrite réductase sous-unité E et sous unité B (norD, et promoteur IS5 (Schnetz & Rak, 1992). Les deux gènes
norB) de la bactérie Bradyrhizobium diazoefficiens. Les insérés ont pour rôle de produire des sous-unités de l’enzyme
autres différences significatives sont des polymorphismes catalysant l’oxydation de l’oxyde nitrique en dioxyde
nucléotidiques présent dans la région du gène codant pour la d’azote (étape dans la production de Diazote) Bien que ces
protéine Fur. Trois de ces quatre polymorphismes sont non- sous-unités ne suffisent pas à la production de l’enzyme au
synonymes et ont donc pour conséquence de modifier la complet, cette insertion reste un indice important dans la
séquence de la protéine Fur et d’après les emplacements des sur-production du diazote détectée dans le réacteur « après »
mutations, ces modifications se situeraient dans le site de (cela peut laisser suggérer que ces deux sous-unités sont
liaison au fer de la protéine (ou entraîneraient l’apparition capables de réaliser l’activité enzymatique, ou que ces sous
d’un codon « stop »). unité interagissent avec d’autres éléments inconnus pour
3. Résultats de la l’étude du transcriptome : réaliser l’activité enzymatique). De plus, les mutations dans
La comparaison de l’abondance de transcription des gènes le gène fur, ajoutées aux résultats de l’étude
de E.coli montre des niveaux d’expression significativement transcriptomique, semblent indiquées que le gène fur n’est
différents pour certains gènes (1071 gènes plus exprimé (le FC de fur étant de 0,002). Cette observation
différentiellement exprimés avec une P-value ajustée est confirmée par la sur-expression des gènes habituellement
inférieure à 0,05). Les gènes les plus différentiellement régulés par le complexe « Fur-Fer » (Pakarian & Pawelek,
exprimés sont récapitulés ci-dessous avec leurs niveaux 2016; Dubrac & Touati, 2000; Wang, Wu, & Outten, 2011).
d’expressions exprimés en FC (fold change) (tableau I).
Cette sous-expression du gène fur pourrait avoir jouer un
rôle clé dans la sélection et la prolifération de ce mutant de
E.coli au sein du réacteur « après ». En effet, si la protéine
Fur est absente, alors les gènes codant pour des protéines
responsables de l’absorption du fer pour la bactérie ne sont
plus régulés, permettant à la bactérie d’acquérir le fer plus
aisément que d’autres bactéries possédant le gène fur non-
muté. En conditions de culture « classique », cela serait un
désavantage, car trop de fer est toxique à la bactérie. Mais
en conditions de carence en fer, cela devient un atout
majeurs à la prolifération du mutant.
L’hypothèse privilégié sur ce qui s’est passé lors de
l’intervention de M. Laberge, est qu’il y a eu une confusion
lors de la préparation du milieu, et que le citrate de fer III
ammoniacal a été oublié, entraînant une condition de
carence en fer dans le réacteurs, sélectionnant de fait la
souche mutée qui était la plus apte à survivre en carence en
fer.

Perspectives de recherches :
La forte présence de la bactérie E.coli mutée n’explique pas
a elle seule la forte hausse de production de Diazote. En
effet, la bactérie n’encode pour toutes les sous-unités de la
nitrite oxydase, et n’encode pas (selon les résultats de
génomique) pour les protéines responsable de la production
de N2 à partir de NO2. Il doit donc y avoir une activité
enzymatique avec les 2 sous-unités codées par les gènes de
l’insert d’une part, et d’autre part, il doit donc y avoir dans
le réacteur des espèces capable de réaliser cette dernière
étape du processus de dénitrification. Ces espèces ont réussi
a survivre dans le réacteur « après » et on potentiellement,
vue leur métabolisme de l’azote augmenté, que ce soit à
cause du stress du à l’absence du fer, à des mutations ou à la
hausse du NO2 présent à cause de E.coli. Une perspective
intéressantes serait donc de procédé aux même études de
transcriptomiques et génomiques, mais sur les autres
espèces majoritaire dans le réacteurs « après » (et qui sont
également présentes dans le réacteur « avant »).

Biblidgraphie :
Dubrac, S., & Touati, D. (2000). Fur positive regulation of iron superoxide dismutase in Escherichia coli:
functional analysis of the sodB promoter. Journal of Bacteriology, 182(13), 3802-3808.
Pakarian, P., & Pawelek, P. D. (2016). A novel set of vectors for Fur-controlled protein expression under iron
deprivation in Escherichia coli. BMC Biotechnol, 16(1), 68. doi:10.1186/s12896-016-0298-1
Schnetz, K., & Rak, B. (1992). IS5: a mobile enhancer of transcription in Escherichia coli. Proc Natl Acad Sci
U S A, 89(4), 1244-1248.
Wang, S., Wu, Y., & Outten, F. W. (2011). Fur and the novel regulator YqjI control transcription of the ferric
reductase gene yqjH in Escherichia coli. Journal of Bacteriology, 193(2), 563-574.
doi:10.1128/JB.01062-10

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