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Chapitre 6 : Le trading sur CFD

Les contrats sur différences ou CFD (Contracts For Differences, en anglais) sont nés dans les années
1990 à La City de Londres, pour permettre aux investisseurs anglais de vendre à découvert les actions
cotées au London Stock Exchange. A cette époque, seuls les teneurs de marché (market makers)
étaient autorisés à vendre des actions à découvert, c'est-à-dire sans les détenir. Détectant une
nouvelle source de profit, les banques anglaises de La City ont élaboré un nouveau produit de
Bourse, les CFD, qu’elles se sont empressées de commercialiser auprès de leur clientèle
institutionnelle, notamment les hedge funds.

Utilisés au départ pour couvrir les portefeuilles actions, les CFD se sont vite révélés comme étant de
redoutables instruments spéculatifs, compte tenu notamment de leur fort effet de levier qui peut
aller jusqu’à cent fois la mise engagée. Ce n’est qu’à la fin des années 1990, avec la généralisation de
l’internet, que les CFD sont proposés aux investisseurs particuliers anglais, par le biais de plateformes
de trading. En France, il faut attendre l’entrée en vigueur d’une directive de l’Union européenne, en
2007, pour que les CFD ne soient plus un sujet tabou et puissent être commercialisés et proposés aux
particuliers.

Depuis cette date, les CFD ont enregistré une forte croissance et connaissent un succès certain
auprès des particuliers, et notamment auprès des investisseurs actifs qui traitent à l’intérieur de la
journée. Il faut dire qu’avec un effet de levier très important, une contrepartie très liquide et une
gamme de sous-jacent très variée (actions, indices, devises et matières premières), les CFD
répondent parfaitement aux attentes des traders.

1 Le fonctionnement des CFD

Le CFD est un contrat signé entre deux parties, un acheteur et un vendeur. Le second s’engageant à
payer au premier la différence entre d’une part, le prix de l’actif sous-jacent coté au moment de
l’ouverture du contrat, et d’autre part, sa valeur au moment de la clôture du contrat. Autrement dit,
tout ce que l’investisseur achète, c’est un simple contrat qui ne fait que reproduire la performance
du sous-jacent.

Ce contrat, que vous passez avec votre broker, stipule simplement que le gain ou la perte qui résulte
du débouclement de vos positions sur les CFD, sera directement créditée ou débitée sur votre
compte, d’où l’appellation « contrat sur différence ». La conséquence est que lors d’une transaction
sur CFD, l’investisseur ne détient physiquement et à aucun moment, l’actif sous-jacent. Cependant le
détenteur de CFD sur actions ou indices bénéficie des dividendes par l’intermédiaire d’une indemnité
compensatrice versée sur le compte du détenteur dans le cas d’une position longue ou débité dans le
cas d’une position courte. Contrairement à ce qui se passe sur le SRD (service de règlement différé), il
n’est pas possible en fin de mois boursier de se faire livrer les titres sous-jacents liés aux CFD.

L’achat d’un CFD n’est donc rien d’autre qu’un achat à découvert, mais contrairement aux contrats à
terme avec lesquels ils ont une forte similitude, les CFD n’ont pas d’échéance. L’acheteur d’un tel
produit est libre de solder sa position au moment où il le souhaite. Il faut également souligner que si
les CFD sont, comme les contrats à terme, assimilés à des produits dérivés, ils ne s’échangent pas sur

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des marchés organisés, mais uniquement sur des marchés de gré à gré, où les contreparties sont
assurées par les brokers assurant ainsi la liquidité des CFD

1.1 Les avantages des CFD

Comparativement à l’investissement sur les actions, les CFD offrent de nombreux avantages pour
ceux qui veulent profiter pleinement des opportunités présentes sur les marchés financiers. En effet
les CFD offrent à de faibles coûts un accès à de nombreux marchés dans le monde entiers permettant
d’investir à tout moment et dans toutes les conditions de marché.

Une large gamme d’actifs

Avec les CFD, de nouvelles possibilités d’investissement s’ouvrent aux investisseurs. En effet il est
possible de négocier des CFD ayant pour sous-jacent de nombreuses classes d’actifs et pas seulement
les actions. Par exemple, avec le courtier XTB en plus des actions vous avez accès à des CFD sur les
taux de change, les matières premières (Or, argent, pétrole, cuivre, blé, cacao,…), les taux d’intérêts
et les principaux indices boursiers mondiaux. Avant l’apparition des CFD la négociation sur certains
marchés comme celui des devises (Forex) était réservée aux institutionnels et professionnels, les
investisseurs particuliers n’y avaient pas accès. Par l’intermédiaire des CFD tous les investisseurs
peuvent maintenant avoir accès à ces marchés qui sont ouverts 24h/24 5j/7.

L’accès à cette large gamme d’actifs permet également aux investisseurs de mettre en place une
pratique de gestion du risque indispensable qui est la diversification des investissements. Avec la
possibilité d’investir sur les marchés du monde entier et sur des actifs variés, les CFD permettent aux
investisseurs soucieux de gérer correctement leur risque de construire un portefeuille
d’investissement fortement diversifié. De plus, la gestion des investissements est simplifiée avec les
CFD car vous pouvez accéder à tous ces marchés mondiaux et catégories d’actifs à partir d’un seul et
unique compte.

A la hausse comme à la baisse

En plus d’ouvrir un nouvel univers d’investissement pour les particuliers et professionnels, les CFD
facilitent les achats d’instruments financiers à la hausse comme à la baisse. Ainsi vous pouvez utiliser
les CFD dans toutes les configurations de marchés qu’ils soient haussiers ou baissiers. Alors que chez
certains courtiers traditionnels d’actions les ventes à découvert sont fortement contrôlées et parfois
limitées avec les CFD la quasi-totalité des actifs sont disponibles à l’achat comme à la vente. Avec les
CFD les investisseurs peuvent maintenant profiter de tous les mouvements du marché sur de
nombreux actifs.

Faibles frais de transaction

Comme nous allons le voir plus en détails dans la partie « Les spécificités des CFD », il existe un écart
entre le cours acheteur et le cours vendeur des CFD comme pour tous les instruments financiers.
Dans le cas des CFD cet écart, également appelé spread ou fourchette de cotation, constitue une
partie de la rémunération du courtier. Par exemple, supposons que pour l’EUR/USD la cotation est la
suivante :

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Ainsi vous pouvez acheter l’EUR/USD à 1.3234, ou vendre ce CFD à 1.3232. Cette différence est la
rémunération du courtier, dans le cas des devises on dira que le spread est de 2points. La
rémunération de chaque courtier est différente mais généralement l’investissement sur les CFD
permet aux investisseurs d’avoir des coûts de transaction inférieurs à tous les autres types
d’investissement. Par exemple certains courtiers comme XTB ne facturent aucun frais de transaction
sur les CFD sur les taux de change, indices et matières premières. La rémunération du courtier étant
seulement l’écart entre le prix d’achat et le prix de vente. Pour les CFD sur action il existe des frais de
transaction très faibles à partir de 0.05%. De plus il n’existe aucun frais de garde pour les positions
ouverte, ni frais d’ouverture, clôture ou tenue de compte.

L’effet de levier

Qui dit achat à découvert, dit effet de levier. En France, les CFD sur actions constituent une
alternative intéressante au service de règlement différé. L’effet de levier des CFD proposé par les
brokers est généralement très supérieur à celui autorisé sur le SRD. Avec les CFD, l’investisseur peut
ouvrir des positions (courtes ou longues) allant jusqu’à vingt fois la valeur de ses fonds disponibles,
autrement dit, avec 1 000 €, il peut acheter des CFD pour un montant de, ce qui est inconcevable
(impossible) avec le SRD, l’effet de levier maximum autorisé par l’Autorité des Marchés Financiers ne
dépassant pas cinq.

L’effet de levier disponible dépend de la volatilité et liquidité du sous-jacent ainsi le levier maximal
de cent sera disponible pour les CFD sur les taux de change et l’or, alors que pour certaines
catégories d’actions l’effet de levier possible ne sera que de 4. Ce niveau de marge dépend
également de l’exposition de l’investisseur sur un actif, en effet plus la position est importante plus il
sera difficile de solder sa position en totalité, dans ce cas le levier proposé par le courtier peut être
plus faible.

Profitez à 100% des changements de prix

Les CFD permettent de réaliser des gains (ou des pertes) qui sont directement crédités (ou débitées)
sur le compte du client, sans que celui-ci soit propriétaire de l’actif sous-jacent, ce qui d’un point de
vue fiscal lui permet d’être exonéré de certaines taxes, comme les droits de garde. De plus, à l’instar
des trackers, les CFD reflètent exactement les mouvements du sous-jacent. Si l’action progresse de
1%, le prix du CFD progressera également de 1%. Inversement, si elle baisse de 5%, le prix du CFD
évoluera de manière identique. Les profits ou les pertes enregistrées par le client sur ses CFD sont les
mêmes que s’il avait acheté ou vendu l’actif sous-jacent.

Ajoutons également qu’à la différence d’une option ou d’un warrant, les CFD n’ont pas de valeur
temps. Leur cours de Bourse ne dépend pas d’une quelconque volatilité implicite, ce qui les rend plus
faciles à manier que les options. De plus, en étant parfaitement corrélés à la variation de l’actif sous-
jacent (actions, indices boursiers, matières premières ou devises), les CFD n’offrent guère de marge
de manipulation aux teneurs de marché. Comme chacun sait, une pratique courante chez les
émetteurs de warrants consiste à se retrancher derrière le concept de volatilité implicite pour
expliquer à leur client que la valeur du call warrant qu’il a acheté perd 50% alors que le sous-jacent
n’a baissé que de 2% ! Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi les émetteurs de warrants ne
donnent jamais d’information sur la volatilité implicite ?

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Figure 6.1 – Passation d’un ordre sur CFD à partir d’xStation
____________________________________________________________________________
Le 16 février 2012, à 11h15, un investisseur achète auprès du broker XTB, 1 CFD FRA.40 dont le sous-
jacent est un contrat à terme sur l’indice CAC40. La fourchette très réduite du broker lui permet
d’acheter le CFD à 3369,3 points (Cf. graphique ci-après, à gauche). Le lendemain, à 13h25, notre
investisseur souhaite profiter d’une hausse de l’indice parisien de 2,1%. Après consultation de la
plateforme de trading XTB, il solde sa position à 3439,3 points (Cf. graphique ci-après, à droite). Son
gain brut s’élève alors à 700 €.

Source "xStation" : la plateforme de trading d'XTB

1.2 Les spécificités des CFD

Si les CFD offrent des atouts non négligeables en comparaison avec d’autres produits dérivés, ils
présentent également quelques spécificités qui peuvent, au premier abord, dérouter facilement le
néophyte. Il est alors préférable de bien connaître et de bien maîtriser ces spécificités avant de se
lancer dans le trading sur cet instrument financier.

La fourchette de cotation

La première spécificité est l’existence d’un spread qui peut être différent de celui proposé sur le
sous-jacent. Par différent, il faut entendre plus large que l’écart entre le prix d’achat et le prix de
vente affichés sur la place d’origine du sous-jacent sur lequel le CFD s’appuie. La conséquence est
que le client d’un broker CFD peut avoir le sentiment de se sentir lésé, d’autant que certains brokers
n’hésitent pas à augmenter la largeur du spread dès que le titre commence un peu trop à bouger.

Mais si tout travail mérite salaire, et la présence de cet écart pouvant être considéré comme la juste
rémunération du service rendu par le broker, il est plus économique de payer une commission très
faible et d’avoir un spread calqué sur celui du sous-jacent, que de ne pas payer de commission et
d’avoir un spread très important. C’est le cas chez le broker XTB qui permet d’effectuer des
transactions sur les CFD actions, aux mêmes conditions que l’action sous-jacente, mais qui en
contrepartie, prélève des frais de courtage réduits à 0,08%.

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Les frais de financement

La deuxième spécificité des CFD repose sur la présence de frais de financement. Ces frais
supplémentaires s’appliquent uniquement aux positions longues détenues au-delà des horaires
officiels de cotation, autrement dit quand la position dépasse une durée supérieure à une journée, ce
qui se traduit par un surcoût pour le client qui souhaiterait conserver ses positions pendant la nuit
(overnight).
Pourquoi payer ce coût supplémentaire ? Imaginons qu’un investisseur achète auprès de son broker,
10 000 CFD Alcatel à 1,929 € l’unité. Celui-ci va alors se couvrir en achetant les actions sur le marché
au comptant, par exemple Euronext puisqu’il s’agit d’un titre français. Du coup, il va emprunter
19 290 € sur le marché monétaire, généralement au taux de l’Euribor 1 mois, et acheter les 10 000
titres Alcatel avec cette somme. L’emprunt n’étant pas gratuit pour le broker, ce dernier va le
refacturer à son client en prélevant au passage une petite marge supplémentaire, l’ensemble
constituant ce que l’on appelle les frais de financement des CFD.

A noter que si les positions longues sont considérées comme un emprunt de titres, les positions
courtes prises sur plus d’une journée sont considérées comme un prêt de titres. Dans ce cas de
figure, l’investisseur ne paye pas de frais de financement, mais il les reçoit.

La présence de frais de financement explique que les CFD soient davantage utilisés dans une optique
de trading court terme (daytrading, swing trading…), que dans une optique à moyen terme. Dans ce
dernier cas, la conservation des CFD pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, va se traduire
par des frais supplémentaires qui risquent de peser sur la performance du portefeuille. Précisons
toutefois que cette dernière remarque est moins vraie depuis quelques années, dans la mesure où,
crise économique oblige, le taux de l’Euribor 1 mois est tombé à des niveaux particulièrement faibles
(0,6% en février 2012).

Le niveau élevé de risque

La troisième spécificité, qui peut constituer un inconvénient, réside dans l’exposition au risque. Il n’y
a pas de secret, tout produit qui offre un potentiel de gain très important présente également un
risque de perte très important. Dans le cas des CFD, le risque est induit par l’effet de levier qui
constitue trop souvent une tentation pour le trader débutant.
En ayant quelque difficulté à maîtriser son appétit de gain, le néophyte recourt de manière excessive
à l’effet de levier ce qui peut s’avérer dévastateur et se traduire par des pertes supérieures aux
montants investis. Pour sensibiliser les investisseurs à la gestion du risque, des courtiers comme XTB
ont mis l’accent sur une relation privilégié et suivie avec leurs clients.

1.3 L’effet de levier des CFD

Comme avec le SRD, il est possible d’acheter des contrats CFD pour un montant supérieur à celui
dont on dispose réellement. On parle alors d’effet de levier. L’idée est d’offrir aux investisseurs la
possibilité de réaliser des profits significatifs alors qu’ils disposent de sommes relativement faibles. Si
la trésorerie disponible sur votre compte s’élève à 20 000 € et que votre broker vous autorise à
utiliser un effet de levier de dix, cela vous permet de prendre position jusqu’à 200 000 €. Un effet de
levier de dix signifie donc que vous pouvez multiplier par dix la performance du sous-jacent ; un effet
de levier de quinze par quinze et ainsi de suite.
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Mais si l’effet de levier des CFD peut multiplier les gains, il peut également générer des pertes
importantes si l’évolution du marché s’inscrit à l’opposé des prévisions faites sur le sous-jacent. Dans
ce cas de figure, si votre position affiche une perte potentielle, votre broker peut vous demander
d’augmenter votre dépôt de garantie. En effet, il faut savoir que lorsque vous prenez une position
avec effet de levier, le broker retient une somme en garantie, la marge. Ce dépôt de garantie, ou
marge, permet au broker de s’assurer que vous tiendrez vos engagements et servira à couvrir vos
pertes si vos anticipations de marché n’évoluent pas dans le sens prévu.

A titre d’exemple, chez le broker XTB, la marge requise pour réaliser une transaction sur des CFD
actions varie de 10% à 100%, selon le risque du titre et le montant engagé. Pour un titre comme Air
Liquide, le niveau de marge demandé est de 10%, ce qui correspond à un effet de levier de 10. Pour
un titre plus volatile comme Alcatel, le broker XTB demande une marge de 15%, ce qui offre un effet
de levier plus faible de 6,66 (l’effet de levier est égal à l’inverse de la marge).

Reprenons l’exemple précédent où un investisseur achète un contrat CFD FRA.40 à 3369,3 points
l’unité (Cf. figure 6.1). Sachant qu’il faut multiplier par 10 € le niveau du contrat pour avoir sa valeur
nominale, et que l’effet de levier choisi par l’investisseur est de cinq, celui-ci achète le CFD en
déposant une garantie de seulement 6 739 € au lieu de payer la totalité de la valeur nominale du
contrat, soit 33 693 €.

Imaginons maintenant qu’après l’achat de votre contrat CFD, le marché se mette à baisser de 3% par
exemple. Comme le calcul de la couverture se fait en temps réel, et que vous êtes dans le mauvais
sens, votre broker vous demande de maintenir la marge initiale de 6 739 € si vous voulez conserver
votre position ouverte sur le CFD. La valeur nominale du CFD passant de 33 693 € à 32 682 € (baisse
de 3% du sous-jacent), votre position ouverte affiche une perte de 1 010 € qui vient amputer
d’autant le dépôt de garantie. Pour maintenir la position ouverte, le courtier prélèvera le montant de
cette perte sur votre solde disponible pour pouvoir maintenir la marge au niveau initial. Cependant si
le cours continue à baisser, il est possible que le solde disponible ne soit plus suffisant pour pouvoir
maintenir une position ouverte, dans ce cas le courtier demandera soit d’augmenter les fonds
disponible sur le compte ou de vendre une partie ou la totalité de vos positions. Pour éviter cette
situation la mise en place d’ordre stop loss est privilégiée.

2 Le stop loss

Si l’effet de levier que vous avez choisi est trop important, par exemple vingt, et que vous êtes dans
le mauvais sens du marché, votre broker peut, dès que vous avez perdu 100% de votre dépôt de
garantie, couper vos positions sans vous demander votre avis ni même vous avertir afin d’apurer les
pertes. Cela peut paraître injuste, reconnaissons toutefois que c’est une solution plus souhaitable
que de vous laisser perdre vingt fois votre mise !

Pour éviter d’en arriver à cette situation délicate, l’investisseur qui ne dispose pas suffisamment de
trésorerie pour couvrir ses positions en cas de retournement du marché peut gérer son risque en
utilisant un ordre à seuil de déclenchement, appelé également couramment stop de protection ou
stop loss. Cet ordre constitue notamment un moyen efficace de réduire le biais de perception
sélective propre à tous les intervenants qui prennent des positions sur les marchés financiers.

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2.1 Définition et fonctionnement

Un stop loss n’est ni plus ni moins qu’un ordre d’achat ou de vente à seuil de déclenchement (ordre
ASD), dont la principale caractéristique est d’être activé dès que le cours du CFD atteint le niveau
spécifié dans l’ordre. Autrement dit, un stop loss se transforme en un ordre au marché dès que la
limite spécifiée dans le libellé est touchée. Pour un ordre d’achat à seuil de déclenchement, la limite
spécifiée doit être supérieure au dernier cours coté au moment où le stop loss est mis en place.
Inversement, la limite doit être inférieure au derniers cours coté pour pouvoir passer un ordre de
vente à seuil de déclenchement.

Un stop loss permet à un trader sur CFD de limiter ses pertes au cas où les cours du sous-jacent
viendraient à chuter après l’ouverture de positions longues. Inversement, ce type d’ordre de Bourse
permet au trader qui aurait pris des positions courtes de limiter ses pertes en cas de hausse des prix
du sous-jacent. A la question de savoir à quel moment il est opportun de placer l’ordre de protection,
ma réponse est « immédiatement après l’ouverture d’une position », tant les événements peuvent
aller vite.

A titre d’exemple, imaginons que l’analyse technique vous amène à anticiper une hausse de l’indice
CAC40 de l’ordre de 6% à court terme. Vous achetez alors un contrat CFD FRA.40 à 3369,3 points,
avec un effet de levier de cinq. Vous choisissez de placer votre stop loss à 3299 points, déterminant
ainsi à 2% la perte théorique maximale que vous êtes prêt à encaisser sur votre capital. Or votre
scénario échoue et votre position est stoppée. La valeur nominale du contrat CFD ayant chuté de 2%,
cela entraîne automatiquement une perte de 674 € qui vient amputer d’autant votre dépôt de
garantie. Le déclenchement du stop se solde en définitive par une diminution de 10% de votre
déposit.

Cette perte, relativement modérée, vous laisse néanmoins la possibilité de vous refaire par la suite.
Alors que sans la protection du stop, vous vous seriez très probablement laissé dominer par vos
émotions, vous laissant influencer, comme la majorité des traders, par le comportement d’aversion
pour les pertes. Un tel comportement vous aurait incité à laisser courir vos pertes, avec le risque de
perdre tout ou partie de votre marge, sans guère d’espoir de pouvoir remonter la pente.

2.2 Aversion aux pertes et stop loss

D’après les travaux de recherche de la finance comportementale, les opérateurs des marchés
financiers seraient plus enclins à prendre des bénéfices sur les titres gagnants, qu’à clôturer des
positions dans le rouge. Alors que comme le conseille le proverbe boursier, il faudrait « laisser courir
les profits et couper les pertes » pour augmenter la rentabilité de son portefeuille, les investisseurs
ont davantage tendance à faire l’inverse. Les expériences et les observations réalisées par cette
nouvelle discipline nous enseignent qu’une des caractéristiques les plus importantes du
raisonnement dans des situations de prise de décision risquée est l’aversion aux pertes. Plus
précisément, les investisseurs encaissent plus difficilement une perte qu’un gain du même montant,
avec un rapport qui serait de deux contre un. Cette loi empirique tendrait ainsi à expliquer pourquoi
les investisseurs ont cette propension à conserver plus longtemps les titres perdants.

Mais si l’aversion aux pertes est plus forte que l’appât du gain, elle l’emporte également sur
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l’aversion au risque. Imaginons qu’un trader achète un CFD à 50 € dont le cours de Bourse retombe à
20 € quelque temps après. Supposons maintenant qu’un chercheur en finance comportementale
propose à ce trader malchanceux de « se refaire » en participant au jeu suivant : soit il vend
maintenant au cours de 20 €, encaissant une perte certaine de 30 €, soit il procède au lancer d’une
pièce de monnaie truquée, qui offre deux scénarios possibles : face, il perd le titre avec une
probabilité de 40% mais il reçoit en contrepartie 50 €. Pile, il perd son titre et ne reçoit rien, avec une
probabilité de 60%. Ce petit sondage que j’ai réalisé sur une centaine de participants a montré
qu’une forte majorité d’entre eux, près de 75%, opte pour la deuxième solution, c’est-à-dire le lancer
de la pièce. Alors que la probabilité la plus forte est celle de tout perdre, il semblerait que les traders
n’hésitent pas à prendre des risques pour récupérer leur mise.

En psalmodiant le proverbe boursier « tant que l’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu », les
investisseurs tentent de se rassurer tout en caressant l’espoir de voir les cours remonter ! Mais en
conservant leurs positions perdantes ils acceptent le risque de les voir baisser davantage. C’est
pourquoi il peut être intéressant d’utiliser le mécanisme des ordres stop.

Attention toutefois, car si l’utilisation des ordres stop permet de diminuer les risques, et notamment
celui de faire disparaître trop rapidement le dépôt de garantie, elle présente également des
inconvénients. En effet, positionner un ordre à seuil de déclenchement après avoir ouvert une
position, qu’elle soit à court terme ou à long terme, c’est accepter de programmer une perte.
Pourquoi ? Tout simplement parce que si vous achetez par exemple un CFD à 102 €, et que pour vous
« protéger » vous placez une vente stop à 99 €, vous êtes en train de proposer au marché un prix de
vente inférieur au cours où le CFD se traite actuellement, de quoi susciter bien des appétits.

En donnant ainsi ouvertement une occasion de vous léser, vous ne devez pas vous étonner que ceux
qui ont accès à l’intégralité du carnet d’ordres viennent « chercher » vos stops.
La première étape pour éviter ce genre de problème est de privilégier avant tout les sous-jacents
liquides et transparents. Une manipulation pour dépouiller les ordres de vente stop sera plus difficile
à mettre en place sur la parité euro-dollar ou sur les valeurs de l’indice Dow-Jones que sur les petites
capitalisations suisses, les penny-stocks ou bien les carcasses de porcs cotées à Chicago.

La deuxième étape consiste à placer le plus judicieusement possible son ordre à seuil de
déclenchement. Les outils de l’analyse technique que nous avons présentés dans les chapitres
précédents peuvent se révéler très utiles pour positionner correctement ses ordres stop, et éviter
qu’ils ne se déclenchent de façon inopportune.

2.3 Comment positionner au mieux son stop loss ?

Une vérification incontournable avant de placer un stop de protection consiste à observer la


fourchette de cotations. Si le spread entre l’offre et la demande est de 5% sur un titre, il semble
logique de ne pas placer son stop à un niveau inférieur à 5% sous peine d’être exécuté
immédiatement. Une fois cette évidence rappelée, toute la difficulté est de définir la limite de l’ordre
stop.

Une première solution consiste à couper systématiquement ses pertes à partir d’un certain
pourcentage dépendant des règles que vous aurez établies pour la gestion de votre capital (money
management). La limite ainsi définie empêchera qu’une position perdante ne pèse trop sur la
performance globale du portefeuille. C’est la technique dite du stop loss en pourcentage.

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Supposons que vous décidiez que votre portefeuille ne contienne pas plus de dix lignes
équipondérées, et que vous choisissiez pour chaque trade, un stop de protection de 3% par rapport
au prix d’entrée. La perte maximale de votre portefeuille ne devrait pas théoriquement dépasser
30%. Si vous estimez que c’est trop, soit vous diminuez le nombre de lignes du portefeuille, soit vous
réduisez la limite du stop. Avec cinq lignes en portefeuille et un stop loss de 3%, vous ramenez la
perte théorique maximale du portefeuille à 15%. Si vous souhaitez conserver dix lignes dans le
portefeuille, pour une meilleure diversification de celui-ci par exemple, vous devrez en contrepartie
réduire la taille du stop loss à 1,5%, et ainsi de suite.

S’il n’existe pas de méthode optimale pour fixer l’ampleur du pourcentage, il y a un paramètre qui
doit toutefois être pris en compte : il s’agit de la volatilité du titre. Il paraît évident que plus le sous-
jacent auprès duquel le CFD est adossé est volatile, c'est-à-dire plus ses variations intra-séances sont
importantes, plus il faudra se donner une marge de manœuvre pour fixer le stop loss. Il n’est en effet
pas rare de voir certains titres chuter de 5% dans une journée et remonter d’autant le lendemain. Un
stop loss un peu trop serré sur ce genre de titres, c'est-à-dire placé trop près du bruit du marché,
risquerait fort d’être très rapidement exécuté alors même que l’analyse sur votre horizon de temps
se serait révélée juste.

La deuxième solution, plus pertinente, consiste à utiliser l’analyse technique, et plus précisément
l’analyse graphique, dans le but de déterminer l’emplacement le plus judicieux pour fixer les ordres
stop. C’est la technique dite du stop loss en valeur absolue qui vise à placer les stops à proximité de
support ou de résistance, selon le sens de la position ouverte : au-dessus de la résistance pour l’ordre
d’achat à seuil de déclenchement, au-dessous d’un support pour l’ordre de vente.

En plaçant vos stops à des niveaux pour lesquels vous considérez que votre analyse est invalidée et
que vous vous êtes trompé en ouvrant cette position, cette solution offre un avantage intellectuel
certain. D’un point de vue empirique, elle se révèle également plus efficace et moins hasardeuse que
la première démarche qui consiste à placer ses ordres de protection en fonction du seul critère de
money management (gestion du capital). Avec la solution du stop loss en pourcentage, Il est en effet
plus fréquent, après avoir placé un stop à 3%, de le voir se replier de 5% avant de repartir de plus
belle, avec comme conséquence de sortir au plus mauvais moment d’une position qui se révélera
gagnante par la suite. De quoi être frustré, voire même perdre confiance en soi si ce phénomène se
reproduit trop fréquemment !

Figure 6.2 – USD/JPY le 24 février à 14h30


____________________________________________________________________________
Le graphique du CFD USDJPY, construit le 24 février 2012 à partir des données récoltées toutes les 15
minutes, montre que depuis 8 heures du matin, la parité dollar/yen évolue sans aucune tendance,
au-dessous d’une résistance qui passe à 80,575. A 14h30, vous constatez que le CFD s’approche une
nouvelle fois de ce seuil technique. Vous pensez que cette résistance va jouer une nouvelle fois son
rôle, et qu’après avoir buté sur ce seuil graphique, le CFD reculera à nouveau, vous permettant de
racheter vos positions à un prix plus bas (principe de la vente à découvert). Vous ouvrez donc une
position courte à proximité de la résistance, en vendant des contrats.

Puis, dans la foulée, vous placez un ordre d’achat à seuil de déclenchement. Toute la question est de
définir le bon niveau. Dans la mesure où je privilégie le corps des bougies pour tracer les supports et
les résistances, je vous conseillerai de positionner le stop en fonction des mèches qui dépassent ces
seuils techniques. Dans le cas présent, la mèche la plus haute se situant à 80,625 (à 8h15), l’ordre
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d’achat stop sera placé un peu au-dessus, par exemple à 80,630. Souvenez-vous également qu’il est
vivement conseillé de ne pas fixer son stop sur un chiffre rond dans la mesure où nombre
d’intervenants sont attirés par ces niveaux pour placer leurs ordres de Bourse.

Source : « ChartStation » : l’outil d’analyse graphique d’XTB

Nous venons de voir comment se servir des ordres stops pour « couper ses pertes » rapidement, et
éviter qu’elles n’endommagent trop son portefeuille. Il reste à voir comment « laisser courir ses
profits » dans le cas où la prévision se révèle juste. En effet, si les traders hésitent à vendre en cas de
perte, ils ont également une propension à se précipiter sur les gains. Par crainte de voir le marché se
retourner, et amputer leurs positions gagnantes, les traders préfèrent appliquer le vieux proverbe
« un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. »

Le principe étant de protéger ses positions par-dessous sans les limiter par le haut, le trader
appliquera le mécanisme du stop glissant (trailing stop) qui revient tout simplement à déplacer
l’ordre ASD dans le sens de la tendance. Avec cette procédure, le stress suscité par votre position
ouverte se trouve sensiblement atténué. Cela vous permet de conserver davantage de sérénité, et
vous ôte la tentation de clôturer votre position au moindre petit mouvement de sens contraire.

Figure 6.3 - USD/JPY le 24 février à 21 heures


____________________________________________________________________________
Contrairement à vos attentes, le CFD a franchi en hausse la résistance, déclenchant votre stop loss.
Sans vous décourager, vous ouvrez une nouvelle position à l’achat. La vente stop sera placée au-
dessous de l’ancienne résistance jouant maintenant le rôle de support. Vous pouvez vous appuyer
sur la mèche basse de la bougie de 14h15 (à 80,52) pour positionner ce stop loss. Quand vers 17h30,
le CFD franchit un nouveau seuil graphique à 80,75, vous utilisez ce niveau pour décaler votre stop et
le remonter à 80,72. Par la suite, vers 20h30 le CFD adossé à la parité USD/YEN poursuit sa
dynamique haussière et franchit un nouveau seuil technique à 80,86, niveau que vous utilisez comme
ancre pour remonter votre stop de protection, et ainsi de suite…

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Source : « ChartStation » : l’outil d’analyse graphique d’XTB

Enfin, quand vous déterminez le niveau du stop de protection, il faut également penser à estimer
l’objectif théorique du gain. Rappelons qu’il existe un procédé graphique simple et efficace pour
déterminer l’objectif de hausse ou de baisse des prix, une fois qu’une résistance ou un support a été
franchi ; il s’agit de la règle de la balançoire (Cf. chapitre 3).

Si par exemple, vous pensez que votre CFD peut grimper de 20%, il ne semble pas pertinent de placer
votre stop loss à seulement 2% au-dessous du prix d’entrée, compte tenu de l’important potentiel de
gain espéré. Vous risquez encore une fois d’être frustré si le stop est touché et que le titre rebondit
vivement dans le sens anticipé au départ. A l’opposé, placer votre stop 20% plus bas que le prix
d’entrée de votre position n’est pas non plus conseillé puisque, dans ce cas de figure, votre
espérance de gain est nulle.

Dans l’exemple précédent, le rapport en valeur absolue entre, d’une part, le risque de perte
déterminé par le stop loss, et d’autre part, le potentiel de gain, est de 3. Ce chiffre est obtenu en
divisant tout simplement 6% par 2%. Ce ratio rendement/risque permet au trader de vérifier l’intérêt
qu’il a à ouvrir une position, constituant ainsi un critère supplémentaire pour sélectionner les
opérations les plus prometteuses. La règle générale veut qu’un trader ne retienne que les opérations
faisant ressortir un ratio de 3. Bien entendu, le choix du ratio dépend entièrement du profil de risque
du trader.

3 Le trading sur CFD : cas pratiques

Les CFD conviennent très bien aux activités de day trading et de swing trading. Quant au scalping,
une forme de trading qui consiste à essayer de réaliser des petits gains dans un laps de temps très
court, souvent inférieur à cinq minutes, et en abusant de l’effet de levier, c’est une pratique que je
déconseille sans détour. Contrairement à ce que prétendent certains confrères, j’estime que vouloir
appliquer l’analyse technique sur des horizons de temps aussi courts est totalement illusoire, tant les
bruits de marché sont importants pour ces fréquences. La présence de micromouvements, souvent
aléatoires, aura vite fait de venir à bout de vos marges, surtout si vous êtes un néophyte.
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Par ailleurs, il faut savoir que l’excès de trading est fortement préjudiciable pour la gestion de son
portefeuille. Les études réalisées par la finance comportementale sont unanimes, et montrent toutes
que les investisseurs qui sont les plus actifs sont également ceux qui affichent les performances les
moins bonnes. Un exemple supplémentaire qui justifie le proverbe disant que la seule manière de
gagner rapidement de l’argent consiste à ne jamais être pressé. Transposé dans le domaine du
trading, je dirai que la qualité première d’un bon investisseur actif, c’est d’apprendre avant tout à
rester inactif ! Croire que l’on peut s’enrichir plus rapidement en multipliant les opérations est à mon
avis un leurre.

3.1 Day trading versus swing trading

Comme son nom l’indique, le day trading (ou trading sur la journée) est une stratégie qui consiste à
ouvrir des positions (à l’achat ou à la vente) et à les clôturer dans la journée. En réalisant uniquement
des allers-retours à l’intérieur d’une séance de Bourse, le day trader subit moins de stress et peut
ainsi passer une nuit tranquille. La cotation de certains contrats CFD peut en effet s’établir 24 heures
sur 24, s’il en est de même pour le sous-jacent associé, comme c’est le cas pour les devises. Or
pendant la nuit, des événements peuvent très bien se produire, et remettre en question le sens de la
position ouverte prise la veille. Ne souhaitant pas rester à la merci de l’ouverture, le lendemain, d’un
gap qui pourrait leur être particulièrement défavorable, bon nombre de traders préfèrent clôturer
leurs positions à la fin de la journée.

Il faut en effet savoir qu’en cas de gap défavorable la clôture de votre position ne sera pas forcément
exécutée au niveau choisi pour votre stop loss, mais peut-être beaucoup plus bas ou beaucoup plus
haut, selon le sens de votre ordre. Supposons par exemple que le 21 février 2012 vous ayez vendu à
découvert des CFD sur Peugeot au prix de 14,30€. Dans le même temps, vous placez un ordre d’achat
à seuil de déclenchement à 14,73€, soit 3% au-dessus de votre cours d’entrée. Le lendemain,
l’annonce d’un projet d’alliance avec l’Américain General Motors fait bondir de 11% le titre Peugeot
à l’ouverture de la Bourse. Votre position vendeuse sur les CFD est bien entendu stoppée, mais à
15,82€ et non pas à 14,73€. Si l’effet de levier que vous aviez choisi était de cinq, votre dépôt de
garantie aurait été amputé de 55% !

Signalons que le broker XTB offre la possibilité d’utiliser des ordres stops garantis. Il s’agit ici de
pouvoir placer un stop de clôture de position, à l’achat ou à la vente, dont le cours est garanti
pendant la séance de Bourse. Cette option, proposée gratuitement par XTB, semble donc
particulièrement adaptée pour ceux qui souhaitent pratiquer le day trading. Avec ce type de trading,
le risque est mieux maîtrisé du fait de cette possibilité d’ordres stops garantis. Le day trader peut
user d’un effet de levier plus important que l’adepte du swing trading.

La différence entre day trading et swing trading se situe également au niveau de l’échelle de temps
utilisée pour la construction des graphiques. Le day trader pratique un trading avec une fréquence
plus haute que le swing trader ; le premier utilisera des graphiques dont l’échelle de temps ira d’une
fréquence de cinq minutes à trente minutes. Quant au second, qui effectue ses prévisions sur deux
ou trois jours, il recourra pertinemment au graphique en fréquence horaire.

Cela étant et en vertu du principe d’invariance d’échelle des graphiques boursiers (Cf. chapitre 1), les
outils et les méthodes de l’analyse technique sont les mêmes, que l’on fasse du day trading ou du
swing trading.

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3.2 L’exemple du CFD sur STMICROELECTRONICS

Dans ce premier exemple d’opération de trading, je vais montrer comment j’utilise l’analyse
technique en me basant uniquement sur la recherche de supports ou de résistances. J’ai choisi
l’exemple du CFD sur STMicroelectronics, à partir d’un graphique en fréquence quinze minutes.

Figure 6.4 – STMICROELECTRONICS le 17 février à 15 heures


____________________________________________________________________________
Je constate qu’avec la sortie par le haut d’un triangle symétrique, le CFD sur STMICRO a renoué avec
ses sommets de la journée du 15 février, à 5,32€. Le fait que ce niveau ait été touché trois fois
m’autorise à tracer une résistance horizontale (Cf. la règle « Tierce fois c’est droit »). En tant que
trader discipliné, j’attendrai patiemment que ce seuil technique soit franchi pour prendre une
position à l’achat.

Source « ChartStation » : l’outil d’analyse graphique d’XTB

Figure 6.5 - STMICROELECTRONICS le 17 février à 18 heures


____________________________________________________________________________
A 15 heures, la résistance à 5,32€ est franchie avec un grand corps blanc, ce qui est un signe de force.
La règle de la balançoire m’indique un potentiel de gain de l’ordre de 3%, soit un objectif à 5,49€.
J’envisage de placer mon ordre de vente stop à 5,29€, soit un peu en dessous des mèches basses qui
ont précédé la rupture de la résistance. Le système électronique de passation d’ordres sur CFD du
broker XTB me signale que je peux les acheter à 5,34€, ce qui offre un rapport gain/risque de trois.
Comme je juge ce ratio satisfaisant eu égard à mon niveau d’aversion au risque, je n’ai plus qu’à
appuyer sur le bouton pour exécuter l’achat et la mise en place du stop de protection.

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Source " « ChartStation » : l’outil d’analyse graphique d’XTB

Figure 6.6 - STMICROELECTRONICS le 18 février à 10h15


____________________________________________________________________________
Le lendemain, après la formation d’un pull back sur l’ancienne résistance à 5,32€, devenue support,
le CFD repart à la hausse, validant ainsi mon anticipation. J’utilise alors la technique du trailing stop
qui consiste à accompagner la tendance en remontant fréquemment le stop de protection ou en
l’abaissant s’il s’agit d’une position courte qu’il faut protéger. Dans le cas qui me préoccupe, je
remonte le stop glissant un peu au-dessous du nouveau seuil graphique de 5,39€ dès que je constate
que celui-ci est durablement franchi.

Source « ChartStation » : l’outil d’analyse graphique d’XTB

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Figure 6.7 - STMICROELECTRONICS le 20 février à 11h15
____________________________________________________________________________
A 10h30, l’objectif de hausse que j’avais calculé avec la règle de la balançoire est atteint. Ayant appris
à ne pas être trop gourmand, je décide de solder ma position et d’encaisser une plus-value de 3%.
Mais rien n’empêche, si la configuration haussière reste forte, de conserver les positions et de se
servir de ce nouveau pallier pour remonter le stop loss. En voyant que le CFD continue de grimper
jusqu’à 5,66€ avant de redescendre, je me console en me souvenant de cette citation du baron
James de Rothschild : « J’ai fait fortune en vendant toujours un peu trop tôt. »

Source « ChartStation » : l’outil d’analyse graphique d’XTB

3.3 L’exemple du CFD sur ACCOR

Dans ce deuxième exemple d’opération de trading sur CFD, J’ai choisi l’exemple d’une analyse
technique avec un graphique en fréquence cinq minutes. Je vais notamment montrer comment
j’utilise les indicateurs techniques pour anticiper les retournements de tendance.

Figure 6.8 – ACCOR le 14 février à 16h45


____________________________________________________________________________
Je constate que depuis le début de la matinée, le CFD sur ACCOR évolue dans une dynamique
baissière. Je choisis de tracer une ligne de tendance pour matérialiser ce mouvement, en la faisant
passer par au moins trois corps de bougie, tout en veillant à ce qu’aucun corps ne dépasse cette
ligne. Tant que les prix restent contenus par cette droite, je ne bouge pas, je patiente en restant aux
aguets.

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Figure 6.9 – ACCOR et son RSI, le 14 février à 16h45


____________________________________________________________________________
Afin de vérifier à quel niveau se situe la force de la tendance baissière, j’utilise un indicateur comme
le RSI. Une simple observation de celui-ci me montre la présence d’une divergence haussière entre
les deux courbes, ce qui témoigne d’un ralentissement de la tendance baissière du CFD. Je m’attends
alors à ce que les cours franchissent en hausse la droite de tendance.

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Figure 6.10 - ACCOR le 14 février à 17h15
____________________________________________________________________________
A 17 heures, le vent tourne et la tendance change de sens. Les prix du CFD sortent par le haut d’une
figure en diamant, puis franchissent en hausse la droite de tendance baissière. J’ouvre alors une
position longue à 25,20€ tout en positionnant un stop loss un peu au-dessous du niveau de l’apex du
diamant passant à 27,085€.

Source « ChartStation » : l’outil d’analyse graphique d’XTB

Figure 6.11 - ACCOR et son MACD, le 15 février à 17 heures


____________________________________________________________________________
En prenant un peu plus de recul, et en remontant sur plusieurs jours, je m’aperçois que le CFD sort
également par le haut d’un magnifique canal descendant. Dans la mesure où l’indicateur MACD
continue de progresser, je prends la décision de ne pas solder ma position au niveau de l’objectif de
sortie du canal (Cf. règle de la balançoire). Je me laisse porter par la tendance haussière jusqu’à ce
que celle-ci se retourne. C’est ce qui arrive le 15 février vers 17 heures où je m’aperçois que le CFD
sort par le bas d’un biseau ascendant. Cette figure chartiste, appuyée par une divergence baissière
sur le MACD, m’incite à clôturer mes positions.

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