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ANATOMIE HUMAINE

TOME IV

CONTENU DU THORAX

Première édition

TRIAA HABIB

Professeur d’Anatomie
Faculté de Médecine de Monastir
Tunisie

EDITIONS ADAM

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OUVRAGES D’ANATOMIE HUMAINE DU PROFESSEUR HABIB TRIAA

TOME I : MEMBRE THORACIQUE : 2008 ; 2014.

TOME II : MEMBRE PELVIEN : 2008 ; 2014

TOME III : PAROIS DU TRONC : 2010 ; 2014

TOME IV : CONTENU DU THORAX : 2010 ; 2014

TOME V : APPAREIL DIGESTIF ABDOMINAL : 2014

TOME VI : ESPACE RETRO-PERITONEAL ET DU PETIT BASSIN : 2014

TOME VII : TETE ET COU : 2014

Nos vifs remerciements s’adressent aux :


Maurice LAUDE : Professeur Emérite d’Anatomie, et Doyen Honoraire de la Faculté de Médecine
d’Amiens, FRANCE. Père Spirituel de L’Anatomie Française Contemporaine.

Daniel LE GARS : Professeur d’Anatomie, Chef de Service de Neurochirurgie et Doyen de la


Faculté de Médecine d’Amiens, FRANCE.

Dépôt légal : Mars 2014 – ISBN : 978-9973-9793-4-6


Tous droits réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle ou d’adaptation, par quelque procédé que ce
soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et
constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées les reproductions strictement réservées à l’usage privé et
non destinées à une utilisation collective.

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PREFACE
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Le Professeur Habib TRIAA a été formé sous notre direction pendant deux années successives

(1989 - 1990) ; il a montré sa prédisposition à fournir autant d’effort pour apprendre et transmettre

l’Anatomie sous l’angle qu’elle mérite.

Après deux décennies, il publie sep volumes de qualité remarquable portant sur l’Anatomie

descriptive et topographique des : Membre Thoracique ; Membre Pelvien ; Parois du Tronc ; Contenu

du Thorax ; Appareil Digestif Abdominal ; Espace Rétropéritonéal et Petit Bassin.

Les composants ostéo-articulaires et musculaires, ainsi que les viscères du tronc et leurs pédicules

trophiques sont décrits avec précision et simplicité.

Les dessins sont nets et colorés pour faciliter la lecture.

La nomina internationalis francisée est utilisée à bon escient. Elle doit être acceptée à nos jours

par tous les médecins.

5000 questions (QCM ; QROC ; Questions de Synthèse) en annexe permettent aux étudiants de

s’entraîner pour l’examen.

Ce sont bien sûr, des ouvrages de compilation à visée didactique avant tout. Il n’y a pas - et pour

cause - de photos de dissections et, partant, d’introduction aux techniques chirurgicales.

Pour les étudiants des disciplines médicales et paramédicales, ce sont des excellentes bases
d’approche de cette matière difficile et complexe qu’est l’Anatomie

Professeur Maurice LAUDE


Professeur Emérite d’Anatomie
Doyen Honoraire de la Faculté de
Médecine d’Amiens – FRANCE

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3
PREFACE

La diversité des Traités modernes d’Anatomie, inspire aux médecins que cette science est
parvenue au plus haut degré de perfection et qu’il n’y plus rien à dire sur cette discipline et qu’il
serait désormais difficile ou malaisé de trouver « du nouveau » en Anatomie ; mais la Science
est un champ dont les limites reculent au fur et à mesure qu’on avance. « La Science est un
monument toujours inachevé ».

L’Anatomie reste toujours une discipline difficile à retenir du fait qu’elle s’oublie très vite.
Elle nécessite des révisions périodiques, une mémoire prodigieuse et une grande intelligence
d’interprétation.

L’exposé théorique des différents chapitres attire l’attention par sa qualité et sa finess
descriptives et topographiques, débarrassant l’Anatomie de toutes ambiguïtés ; il est enrichi par
des schémas anatomiques d’une qualité remarquable, accompagnés par des légendes fort explicites,
confirmant le talent, le savoir faire et la rigueur de l’auteu .

Les questions d’entraînement pour l’examen (QCM ; QROC et Questions de synthèse) présentées à
la fin des ouvrages, facilitent la tâche aux étudiants et leur permettent de rendre l’étude de l’Anatomie
moins aride, plus compréhensible, plus agréable et aussi plus utile.

Le langage anatomique, utilisé dans ces ouvrages, est basé exclusivement sur la nomenclature latine
officielle, adaptée à la langue française

Pour apprendre l’Anatomie, nous proposons aux étudiants de reproduire plusieurs fois les
schémas sans accorder beaucoup d’importance aux effets tridimensionnels mais en respectant la
convention des couleurs.

Nous espérons que ces ouvrages enrichissent les connaissances acquises de l’Anatomie et contribuent
à éduquer et à stimuler l’enthousiasme des étudiants pour une discipline qui constitue la science de base des
études médicales et paramédicales et le fondement des techniques opératoires.

Nous souhaitons à ces ouvrages le plein succès qu’ils méritent, et nous présentons à l’auteur le
professeur Habib TRIAA nos félicitations et nos encouragements pour la confection des autres volumes de
l’Anatomie avec autant de brio.

Professeur Daniel LE GARS


Professeur d’Anatomie
Doyen de la Faculté de Médecine
d’Amiens – FRANCE

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Table des matiEres

CŒUR Lymphonoeuds pulmonaires


Sillons du cœur Conduit thoracique
Ventricule droit Conduit lymphatique droit
Ventricule gauche
Atrium droit NERFS DU MEDIASTIN
Atrium gauche Nerf Vague droit
Nerf vague gauche
VAISSEAUX ET NERFS DU CŒUR Nefs phréniques
Artère coronaire gauche Tronc sympathique thoracique
Artère coronaire droite Nerf grand splanchnique
Grande veine du cœur Nerf petit splanchnique
Sinus coronaire Nerf splanchnique imus
Système de conduction du cœur
Innervation extrinsèque du cœur TRACHEE
Bronche principale droite
PERICARDE Bronche principale gauche
Péricarde séreux Artère bronchique droite
Péricarde fibreux Artères bronchiques gauches
AORTE THORACIQUE POUMONS
Aorte ascendante Poumon droit
Arc aortique Poumon gauche
Artère coronaire droite Ramescence de la bronche principale droite
Artère coronaire gauche Ramescence de la bronche principale gauche
Tronc brachio-céphalique Segmentation pulmonaire droite
Artère thyroïdienne ima Segmentation pulmonaire gauche
Artère carotide commune gauche Artère pulmonaire droite
Artère subclavière gauche Artère pulmonaire gauche
Aorte thoracique descendante Veines pulmonaires
Artères bronchiques Artères bronchiques
Rameaux oesophagiens Veines bronchiques
Rameaux médiastinaux Lymphatiques des poumons
Artères intercostales postérieures Plexus nerveux pulmonaire
Racine pulmonaire droite
Tronc pulmonaire Racine pumonaire gauche
Artère pulmonaire droite
Artère pulmonaire gauche PLEVRES
Bifurcation pulmonaire Plèvre pulmonaire
Plèvre pariétale
VEINE CAVE SUPERIEURE Plèvre costale
Veine brachio-céphalique droite Plèvre médiastinale
Veine brachio-céphalique gauche Plèvre diaphragmatique
Veine azygos Récessus costo-médiastinal antérieur
Veine hémi-azygos Récessus costo-médiastinal postérieur
Veine hémi-azygos accessoire Récessus costo-diaphragmatique
ŒSOPHAGE THORACIQUE Récessus phrénico-médiastinal
Segment supra-azygos-aortique Coupole pleurale
Segment inter-azygos-aortique ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DU MEDIASTIN
Segment infra-azygos-aortique Médistin supérieur
LYMPHATIQUES DU THORAX Médiastin antérieur
Lymphonoeuds intercostaux Médiastin moyen
Lymphonoeuds médistinaux Médiastin postérieur.

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CŒUR

Le cœur est l’organe central moteur de la circulation sanguine. C’est un muscle creux strié, à
contraction rapide et involontaire. Il est formé de quatre cavités : deux ventricules et deux atriums.
Le cœur est divisé physiologiquement et anatomiquement en deux parties : le cœur droit où circule
le sang veineux, et le cœur gauche où circule le sang artériel.

1- Situation.

Le cœur est situé dans le médiastin moyen, débordant largement sur l’hémi- thorax gauche.

2- Forme.

Le cœur a la forme d’une pyramide triangulaire à base postérieure et à sommet antérieur gauche.
Son grand axe est dirigé obliquement en avant, en bas et à gauche, pratiquement horizontal chez le
bréviligne, presque vertical chez le longiligne.

3- Couleur - consistance.

Le cœur est rougeâtre et parsemé d’amas graisseux. Il a une consistance molle au niveau des
atriums, et ferme au niveau des ventricules.

4- Poids et volume.

Le poids du cœur augmente graduellement avec l’âge ; à la naissance, il pèse en moyenne 25 gr.
Chez l’adulte, il est un peu plus élevé chez l’homme que chez la femme ; il atteint en moyenne 300 gr
chez l’homme et 250 gr chez la femme.

5- Dimensions.

Le cœur mesure en moyenne : 10 cm de longueur, 11 cm de largeur, 8 cm de hauteur et 9 cm de


diamètre.

Indice cardio-thoracique.

L’indice cardio-thoracique est le rapport entre le plus grand diamètre transversal du cœur et celui
de la cage thoracique. Ce rapport est de 0,53 chez l’adulte et de 0,55 chez le nouveau-né (Diamètre
transversal du cœur / Diamètre transversal du thorax)

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I- CONFIGURATION EXTERNE DU CŒUR.

Le cœur présente en raison de sa forme pyramidale, trois faces, trois bords, une base, et un apex. Il est en
plus marqué par trois sillons. (Fig.01 ; 02)

A- SILLONS DU CŒUR.

La surface du cœur est marquée par trois sillons : le sillon interventriculaire, le sillon interatrial et le sillon
coronaire.

1- Sillon coronaire.

Le sillon coronaire est un sillon circulaire, situé à l’union du tiers supérieur - deux tiers inférieurs de
la pyramide cardiaque. Il est situé dans un plan presque perpendiculaire au grand axe du cœur et sépare les
atriums des ventricules. Il est interrompu sur la face antérieure du cœur par l’origine des gros troncs artériels,
aorte et tronc pulmonaire.

2- Sillon interventriculaire.

Le sillon interventriculaire est parallèle au grand axe du cœur et sépare les deux ventriculaires. Il est
subdivisé en deux segments, l’un antérieur qui longe le bord antérieur gauche du cœur et constitue le sillon
interventriculaire antérieur ; l’autre postérieur qui constitue le sillon interventriculaire postérieur.

3- Sillon interatrial.

Le sillon interatrial est visible seulement sur la face postérieure du cœur où il sépare l’atrium droit de
l’atrium gauche. Il est convexe à droite en regard de l’abouchement des veines pulmonaires droites ; concave
à droite au voisinage de l’abouchement de la veine cave inférieure.

4- Croix des sillons.

La jonction des sillons : interatrial, interventriculaire et coronaire forme sur la face diaphragmatique du
cœur un dispositif crucial en forme de croix, la croix des sillons.

B- FACES DU CŒUR.

Les faces du cœur se distinguent en : face sterno-costale, face diaphragmatique, et face pulmonaire.

1- Face sterno-costale.

La face sterno-costale est assez fortement convexe ; elle regarde, en avant, à droite et un peu en haut. Elle
présente à décrire deux segments : l’un antérieur ventriculaire, l’autre postérieur atrial, séparés par le sillon
coronaire.

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a- Segment ventriculaire.

Le segment ventriculaire est divisé par le sillon interventriculaire antérieur, en deux champs
inégaux : l’un gauche, étroit, qui répond au bord antérieur du ventricule gauche ; l’autre droit, plus large
qui répond à la face antérieure du ventricule droit.

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b- Segment atrial.

Le segment atrial est représenté par la face antérieure de l’atrium droit, et par deux diverticules
creux à bord irrégulier, les auricules.

♦ L’auricule droit a la forme d’une pyramide triangulaire, de 4 cm de longueur et 2 cm de hauteur


en moyenne. Il présente une face antérieure, convexe et lisse ; une face postérieure fortement excavée,
qui s’enroule sur la face latérale droite de l’aorte ascendante ; un bord inférieur, qui déborde sur le sillon
coronaire ; et un sommet, plus ou moins effilé, qui s’étend jusqu’au sillon interaortico-pulmonaire

♦ L’auricule gauche est plus allongé et plus étroit que le précédent. Son extrémité antérieure
seule appartient à la face sterno-costale du cœur et s’avance jusqu’à la face latérale gauche du tronc
pulmonaire. Dans le reste de son étendue, il appartient à la face pulmonaire du cœur. Il présente une face
externe, convexe ; et une face interne excavée, qui s’enroule autour du tronc pulmonaire.

2- Face diaphragmatique.

La face diaphragmatique repose sur la partie antérieure du centre tendineux du diaphragme ;


légèrement convexe et de forme ovalaire, elle est subdivisée en deux champs inégaux par le sillon
interventriculaire postérieur. Le champ droit répond au ventricule droit ; le champ gauche, beaucoup
plus étendu, appartient au ventricule gauche.

3- Face pulmonaire.

La face pulmonaire, ou gauche, est convexe ; elle regarde à gauche et en arrière ; elle est représentée
en bas par le ventricule gauche et en haut par l’atrium gauche, séparé par le sillon coronaire.

C- BORDS DU CŒUR.

Les bords du cœur se distinguent en bord droit, bord gauche et bord postérieur.

● Le bord droit est arciforme ; il présente deux segments : l’un vertical atrial qui s’étend de la veine

cave supérieure à la veine cave inférieure ; l’autre horizontal ventriculaire qui s’étend de la veine cave
inférieure à l’apex du cœur. Il sépare la face sterno-costale de la face diaphragmatique du cœur.

● Le bord gauche est arrondi et mousse ; il sépare les faces sterno-costale et pulmonaire.

● Le bord postérieur est arrondi et mousse ; il sépare les faces diaphragmatique et pulmonaire.

D- APEX DU CŒUR.

L’apex du cœur est arrondi ; il répond au sommet de la pyramide cardiaque et appartient entièrement
au ventricule gauche ; il est bordé en dedans par une incisure curviligne qui correspond au sillon
interventriculaire.

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E- BASE DU CŒUR.

La base du cœur est uniquement constituée par la face postérieure des atriums. Elle regarde en
arrière et légèrement à droite. Elle est subdivisée par le sillon interatrial en deux parties : l’une droite,
représentée par l’atrium droit, l’autre gauche, représentée par l’atrium gauche.

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II- CONFIGURATION INTERNE DU CŒUR.

A- CaractEres gEnEraux des ventricules.

Les ventricules sont des cavités pyramidales ou coniques, situées en avant et au-dessous des atriums,
de part et d’autre du septum interventriculaire, et dont le sommet répond à l’apex du cœur.
Les parois ventriculaires sont beaucoup plus épaisses que celles des atriums. L’épaisseur est plus
importante au niveau de la paroi du ventricule gauche (10 - 15 mm) qu’au niveau de la paroi du ventricule
droit (5 à 6 mm). Elles sont hérissées de deux variétés de saillies musculaires, les muscles papillaires et
les trabécules charnues. (Fig.03)

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1- Muscles papillaires.

Les muscles papillaires sont des cônes musculaires, implantés par une large base sur la paroi ventriculaire.
Ils se terminent par un sommet, arrondi et libre qui donne attache aux cordages tendineux des valves atrio-
ventriculaires.
● Les cordages tendineux de premier ordre sont les plus volumineux ; ils s’attachent au bord adhérent des

cuspides.
● Les cordages tendineux de deuxième ordre, moins volumineux que les précédents, se détachent soit
du sommet des muscles papillaires, soit des cordages de premier ordre : ils se fixent sur la face pariétale des
cuspides.
● Les cordages tendineux de troisième ordre sont les plus fins et les plus courts ; ils se fixent sur le bord
libre des cuspides.

2- Trabécules charnues.

Les trabécules charnues sont constituées par des bandes musculaires, fixées totalement ou en pont sur les
parois ventriculaires.

B- CaractEres gEnEraux des atriums.

Les atriums sont situés en arrière et au-dessus des ventricules, de chaque côté du septum interatrial. Ils
sont plus petits que les ventricules et caractérisés par des parois minces et lisses, et hérissées par endroit de
petits muscles pectinés.

C- Configuration intErNe du ventricule droit.

Le ventricule droit présente en raison de sa forme pyramidale : une paroi antérieure, une paroi septale et
une paroi postérieure ; un bord antérieur, un bord postérieur et un bord droit ; une base et un apex. (Fig.04)

1- Paroi antérieure.

La paroi antérieure est la plus large des trois parois ; légèrement concave, elle répond à la face sterno-
costale du cœur. Elle présente à sa partie moyenne une saillie musculaire, à sommet tantôt arrondi, tantôt
bifurqué, le muscle papillaire antérieur.

2- Paroi septale.

La paroi septale, fortement convexe dans le sens vertical, est formée aux dépens du septum interventriculaire.
Elle est marquée à sa partie postéro-supérieure par un bourrelet musculaire curviligne à concavité antérieure,
la crête supra-ventriculaire. Ailleurs, elle est parsemée de nombreuses petites saillies musculaires, les muscles
papillaires septaux. Parmi ces muscles, l’un est beaucoup plus développé que les autres et adjacent à la crête :
c’est le muscle papillaire subartériel.

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La trabécule septo-marginale est une longue bande musculaire, aplatie transversalement et d’aspect
curviligne ; elle s’attache d’une part, sur la paroi antérieure où elle se confond avec la base d’implantation du
muscle papillaire antérieur, et d’autre part sur la paroi septale du ventricule où elle se confond avec le muscle
papillaire subartériel, et la crête supra-ventriculaire.
La trabécule présente deux bords : l’un postérieur concave et libre ; l’autre antérieur convexe, uni aux
parois antérieure et septale du ventricule par de nombreuses trabécules charnues.

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3- Paroi postérieure.

La paroi postérieure est légèrement concave et répond à la face diaphragmatique du cœur ; elle
présente près du septum interventriculaire, une saillie musculaire à sommet bifurquée, le muscle
papillaire postérieur.

4- Bords et apex.

● Le bord antérieur répond au sillon interventriculaire antérieur.


● Le bord postérieur répond au sillon interventriculaire postérieur.
● Le bord droit répond au bord droit du cœur.
● L’apex est parsemé de nombreuses trabécules charnues dont l’ensemble constitue un véritable
labyrinthe charnu.

5- Chambres du ventricule droit.

La cavité ventriculaire droite est divisée en deux chambres par une cloison ajourée constituée par le
bord antérieur de la cuspide antérieure de la valve tricuspide, le muscle papillaire antérieur, la trabécule
septo-marginale et le muscle papillaire subartériel.

♦ La chambre droite ou de réception est en regard de l’ostium atrio-ventriculaire droit.

♦ La chambre gauche ou d’éjection, se prolonge en haut par un diverticule en forme d’entonnoir à

sommet tronqué, situé au-dessus de la crête supra-ventriculaire, le cône artériel. Les parois du cône sont
lisses ; la paroi antérieure est la plus mince des parois ventriculaires.

6- Base.

La base du ventricule droit regarde en haut, en arrière et à droite ; elle est entièrement occupée par
deux orifices, l’ostium atrio-ventriculaire droit et l’ostium pulmonaire.

a- Ostium atrio-ventriculaire droit.

L’ostium atrio-ventriculaire droit fait communiquer l’atrium droit avec le ventricule droit. Il est
légèrement ovalaire, et mesure 120 mm de circonférence chez l’homme, et 105 mm chez la femme. Il
est presque vertical, et regarde en haut, en arrière et à droite. (Fig. 04 ; 09)

♦ La valve atrio-ventriculaire droite ou valve tricuspide est annexée à l’ostium atrio-ventriculaire


droit ; elle a la forme d’un entonnoir de 20 mm de hauteur environ, dont la base s’attache au pourtour de
l’ostium et dont le sommet s’avance dans la cavité ventriculaire. Cette valve est divisée par des incisures
en trois cuspides de forme triangulaire homologues des trois parois du ventricule.
Chaque cuspide présente : une face axiale ou atriale, lisse et unie ; une face pariétale ou ventriculaire,
irrégulière, hérissée de petites saillies qui correspondent aux insertions des cordages tendineux ; et un
bord libre irrégulièrement dentelé et qui donne également insertion à des cordages tendineux.

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* La cuspide antérieure est la plus grande ; elle répond à la paroi antérieure du ventricule et s’attache sur
toute la partie antérieure de l’ostium atrio-ventriculaire.
Elle donne insertion aux cordages tendineux qui se détachent du muscle papillaire antérieur et du muscle
papillaire subartériel.

* La cuspide postérieure est moins étendue que la précédente ; elle répond à la paroi postérieure du
ventricule et s’insère sur la partie postérieure de l’ostium atrio-ventriculaire.
Elle donne insertion aux cordages tendineux, issus du muscle papillaire postérieur et à quelques cordages,
venus du muscle papillaire antérieur.

* La cuspide septale est la plus petite ; elle s’insère sur la partie interne de l’ostium atrio-ventriculaire.
Elle donne insertion aux cordages tendineux, issus des muscles papillaire septaux et à quelques cordages,
venus du muscle papillaire postérieur.

♦ L’ostium atrio-ventriculaire droit ou tricuspide est situé :


- 5 mm au-dessous et à droite de l’ostium atrio-ventriculaire gauche ;
- à 10 mm au-dessous, en arrière et à droite de l’ostium aortique ;
- à 20 mm au-dessous, en arrière et à droite de l’ostium pulmonaire.
Il se projette en arrière, sur la partie moyenne de la vertèbre thoracique T8.

b- Ostium pulmonaire.

L’ostium pulmonaire occupe le sommet du cône artériel. Il présente une forme circulaire et affecte à peu
près les mêmes dimensions que l’ostium aortique tant chez l’homme que chez la femme ; il mesure 78 à 80
mm de circonférence, soit 25 mm de diamètre. Il est légèrement incliné, et regarde en haut, en arrière et à
gauche. (Fig.60 ; 65)

♦ La valve pulmonaire, annexée à l’ostium pulmonaire, est subdivisée en trois replis membraneux
cupuliformes et minces, appelés valvules semi-lunaires : antérieure, droite et gauche.
Chacune des valvules semi-lunaires présentent :
● une face supérieure ou artérielle, concave, limitant avec la paroi artérielle une poche en nid de pigeon.

● une face inférieure ou ventriculaire, convexe ;


● un bord adhérent concave en haut, implanté sur le pourtour de l’ostium pulmonaire ;
● un bord libre, mince, pourvu à sa partie moyenne d’un petit nodule fibreux

♦ L’ostium pulmonaire est situé :


- à 20 mm au-dessus, en avant et à gauche de l’ostium atrio-ventriculaire droit ;
- à 15 mm au-dessus, en avant et à droite de l’ostium atrio-ventriculaire gauche ;
- à 10 mm au-dessus, en avant et un peu à gauche de l’ostium aortique.

Il se projette en arrière sur le bord inférieur de la vertèbre thoracique T6.

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D- Configuration intErNe du ventricule gauche.

Le ventricule gauche, en forme de cône légèrement aplati transversalement, présente deux parois
fortement concaves : l’une latérale, l’autre septale, deux bords, une base et un apex. (Fig.05)

1- Paroi latérale.

La paroi latérale répond à la face pulmonaire du cœur ; elle est lisse au voisinage de l’ostium
aortique, aréolaire dans le reste de son étendue.

2- Paroi septale.

La paroi septale répond au septum interventriculaire ; elle est lisse dans sa partie postérieure ; elle
est au contraire aréolaire dans sa partie antérieure.

3- Bords et apex.

♦ Les bords présentent la forme de gouttières arrondies et se distinguent en antérieur et postérieur ;


ils donnent attachent au muscle papillaire antérieur et au muscle papillaire postérieur.
Le muscle papillaire antérieur se détache du bord antérieur et de la partie adjacente de la paroi
latérale.
Le muscle papillaire postérieur est plus court et plus étalé que le précédent ; il se détache du bord
postérieur, plus près de l’apex du ventricule que le muscle papillaire antérieur.

♦ L’apex du ventricule gauche répond à l’apex du cœur ; il est parsemé de nombreuses trabécules
charnues qui lui donnent un aspect aréolaire.

4- Chambres du ventricule gauche.

La cuspide antérieure ou septale, les muscles papillaires et leurs cordages tendineux forment une
cloison ajourée qui divise le ventricule gauche en deux chambres.

♦ La chambre gauche, ou de réception, est située en regard de l’ostium atrio-ventriculaire gauche.

♦ La chambre droite ou d’éjection, se prolonge en haut par un diverticule en forme d’entonnoir à


sommet tronqué, l’infundibulum aortique, qui est situé en regard de l’ostium aortique.

5- Base.

La base regarde en arrière, en haut et à gauche ; elle est entièrement occupée par l’ostium atrio-
ventriculaire gauche et l’ostium aortique.

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a- Ostium atrio-ventriculaire gauche

L’ostium atrio-ventriculaire gauche fait communiquer l’atrium gauche avec le ventricule gauche.
Il est presque circulaire, mais de dimension plus petite que celle de l’ostium atrio-ventriculaire droit ;
il mesure 110 mm de circonférence chez l’homme, et 90 mm chez la femme. Il est presque vertical et
regarde en haut, en arrière et droite. (Fig.05 ; 09)

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♦ La valve atrio-ventriculaire gauche ou mitrale, annexée à l’ostium atrio-ventriculaire gauche, a la
forme d’un cylindre membraneux aplati transversalement. Elle est composée de deux cuspides principales
séparées par des languettes valvulaires accessoires.

* La cuspide antérieure ou septale présente une forme quadrangulaire à bords irréguliers ; elle mesure
20 mm de hauteur environ. Elle s’insère sur la moitié interne de l’ostium atrio-ventriculaire, à la jonction du
septum interatrial et du septum atrio-ventriculaire.
Elle donne insertion aux cordages tendineux, venus des muscles papillaires antérieur et postérieur.

* La cuspide postérieure est moins étendue que la précédente ; sa hauteur ne dépasse pas 12 mm. Elle
s’insère sur la moitié latérale de l’ostium atrio-ventriculaire.
Elle donne insertion aux cordages tendineux, venus des muscles papillaires antérieur et postérieur.

♦ L’ostium atrio-ventriculaire gauche ou mitral est situé :


- à 5 mm au-dessus et à gauche de l’ostium atrio-ventriculaire droit ;
- à 5 mm au-dessous, en arrière et à gauche de l’ostium aortique ;
- à 15 mm au-dessous, en arrière et à gauche de l’ostium pulmonaire.
Il se projette en arrière, sur le tiers supérieur de la vertèbre thoracique T8 et sur le disque intervertébral
sus-jacent.

b- Ostium aortique.

L’ostium aortique présente une forme circulaire et affecte à peu près les mêmes dimensions que l’ostium
pulmonaire tant chez l’homme que chez la femme ; il mesure 78 à 80 mm de circonférence, soit 25 mm de
diamètre. Il est légèrement incliné et regarde en haut, en arrière et à droite.

♦ La valve aortique, annexée à l’ostium aortique, est subdivisée en trois replis membraneux cupuliformes

et minces, appelés valvules semi-lunaires : postérieure, droite et gauche.


Chacune des valvules semi-lunaires présentent :
● une face supérieure ou artérielle, concave, limitant avec la paroi artérielle une poche en nid de pigeon.
● une face inférieure ou ventriculaire, convexe ;
● un bord adhérent concave en haut, implanté sur le pourtour de l’ostium aortique ;
● un bord libre mince, pourvu à sa partie moyenne d’un petit nodule fibreux

♦ L’ostium aortique est situé :


- à 5 mm au-dessus, en avant et à droite de l’ostium atrio-ventriculaire gauche ;
- à 10 mm au-dessus, en avant et à gauche de l’ostium atrio-ventriculaire droit ;
- à 10 mm au-dessous, en arrière et un peu à droite de l’ostium pulmonaire.
Il se projette en arrière sur le bord supérieur de la vertèbre thoracique T7, et sur le disque intervertébral
sus-jacent.

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E- Configuration intErNe de l’atrium droit.

L’atrium droit présente 6 parois : latérale, septale, inférieure, supérieure, postérieure et antérieure.

1- Paroi latérale.

La paroi latérale est concave et étroite ; elle parsemée de petites saillies musculaires, dont l’ensemble
forme les muscles pectinés. (Fig.06)

2- Paroi septale.

La paroi septale est concave ; elle présente à sa partie moyenne une dépression ovalaire, appelée
fosse ovale. Au niveau de cette fosse, le septum interatrial est formé par une membrane très mince semi-
transparente, désignée sous le nom de membrane de la fosse ovale. La fosse ovale est bordée en haut et
en avant par un bourrelet arciforme arrondi, à concavité inférieure, correspondant à un épaississement
du septum : le limbe de la fosse ovale.
La fosse ovale se prolonge en haut et en avant par une bourse de 3 à 6 mm de profondeur. Cette bourse
peut parfois s’ouvrir dans l’atrium gauche par un orifice plus ou moins large, appelé fente interatriale.
Quand l’orifice est large, la membrane de la fosse ovale devient une véritable valvule interatriale ou
valvule du foramen ovale.
La paroi septale présente au-dessus de la fosse ovale de petits foramens, qui correspondent à
l’abouchement des veines minimes du cœur dans la cavité atriale droite.

3- Paroi inférieure.

La paroi inférieure est marquée par l’ouverture de l’ostium de la veine cave inférieure et de l’ostium
du sinus coronaire.

* L’ostium de la veine cave inférieure est situé à l’union des parois inférieure et postérieure. Il
mesure 30 mm de diamètre environ. Il est pourvu d’une valvule en forme de croissant à concavité
supérieure qui s’implante sur le bord antérieur de cet orifice : la valvule de la veine cave inférieure.

* L’ostium du sinus coronaire est situé en avant et en dedans de l’ostium de la veine cave inférieure,
tout contre le septum interatrial. Cet orifice est arrondi et mesure en moyenne 12 mm de diamètre. Il est
également pourvu, le long de son bord antéro-latéral, d’un repli valvulaire mince, en forme de croissant
à concavité supérieure : la valvule du sinus coronaire.

4- Paroi supérieure.

La paroi supérieure est marquée par un orifice arrondi et avalvulaire, mesurant 20 mm de diamètre :
l’ostium de la veine cave supérieure.

19
5- Paroi postérieure.

La paroi postérieure est lisse et régulière. Elle présente une petite saillie verticale, la crête terminale
qui s’étend du bord droit de l’ostium de la veine cave supérieure au bord droit de l’ostium de la veine cave
inférieure.
Elle présente aussi près du septum interatrial et à égale distance des veines caves supérieure et inférieure,
une saillie transversale plus ou moins développée, inconstante, le tubercule interveineux. Ce tubercule joue
un rôle mécanique par le fait qu’il dirige le courant sanguin des deux veines caves vers la partie centrale de
l’atrium.

20
6- Paroi antérieure.

La paroi antérieure présente deux orifices superposés de bas en haut : l’ostium atrio-ventriculaire
droit et l’ostium de l’auricule droit. Cet dernier conduit à une cavité en forme d’entonnoir, cloisonnée
par de nombreuses trabécules charnues : la cavité auriculaire droite.

F- Configuration intErNe de l’atrium gauche.

L’atrium gauche présente 6 parois : externe, septale, postérieure, antérieure, inférieure et


supérieure.

1- Paroi externe.

La paroi externe présente à sa partie antérieure, l’ostium de l’auricule gauche. Cet orifice conduit à
une cavité incurvée et cloisonnée par de nombreuses trabécules charnues : la cavité auriculaire gauche.
(Fig.07)

2- Paroi septale.

La paroi septale, légèrement convexe, présente à sa partie antéro-supérieure une petite dépression
ovalaire, délimitée en bas par un bourrelet semi-lunaire à concavité supérieure, la faux du septum
(vestige de la valvule du foramen ovale).

3- Paroi postérieure.

La paroi postérieure présente les ostiums des quatre veines pulmonaires ; ces veines sont disposées
symétriquement deux à droite, et deux à gauche.
Les ostiums sont circulaires et avalvulaires, et mesurent 15 mm de diamètre en moyenne. Entre
les ostiums, la paroi postérieure présente parfois une légère convexité transversale, correspondant à
l’empreinte de l’œsophage.

4- Paroi antérieure.

La paroi antérieure répond à l’ostium atrio-ventriculaire gauche.

5- Parois inférieure et supérieure.

Les parois inférieure et supérieure sont étroites et lisses.

21
G- SEPTUM CARDIAQUE.

Les cavités du cœur droit sont séparées de celles du cœur gauche par une cloison sensiblement
parallèle au grand axe du cœur, le septum cardiaque. Ce septum est divisé en trois parties : le septum
interatrial, le septum atrio-ventriculaire et le septum interventriculaire. (Fig.08)

1- Septum interatrial.

Le septum interatrial est une mince membrane irrégulièrement quadrilatère qui sépare les deux
atriums ; il se continue en avant avec le septum atrio-ventriculaire, et sur le reste de son étendu, il s’unit
aux parois correspondantes des atriums, en regard du sillon interatrial.
Son épaisseur varie de 1 à 4 mm suivant les points envisagés ; elle est en moyenne de 2,5 mm.

22
2- Septum atrio-ventriculaire.

Le septum atrio-ventriculaire est disposé entre l’atrium droit et le ventricule gauche, sur une étendue,
limitée en haut par la cuspide septale de la valve mitrale, et en bas par la cuspide septale de la valve
tricuspide.
Cette disposition anatomique permet d’expliquer qu’une aiguille, enfoncée transversalement de
droite à gauche, dans la partie antéro-inférieure de l’atrium droit, pénètre directement dans le ventricule
gauche.

23
3- Septum interventriculaire.

Le septum interventriculaire s’étend de la paroi sterno-costale à la paroi diaphragmatique du cœur où


il s’unit à ces parois en regard des sillons interventriculaires antérieur et postérieur. Il se continue en
arrière avec le septum atrio-ventriculaire et se perd un peu en dedans de l’apex du cœur.
Le septum interventriculaire est incurvé en segment de cylindre ; il est fortement convexe du côté
du ventricule droit, fortement concave du côté du ventricule gauche.
Il est composé de deux portions bien distinctes : l’une antéro-inférieure, épaisse et charnue, la
partie musculaire ; l’autre postéro-supérieure, mince et membraneuse, la partie membranacée.

♦ La partie musculaire correspond aux neuf dixième environ du septum ; son épaisseur augmente
graduellement depuis la base jusqu’à l’apex du cœur où elle atteint 11 mm environ.

♦ La partie membranacée mesure 8 à 12 mm de longueur et 8 mm de hauteur ; son épaisseur


n’excède pas 2 mm. Elle est interposée entre la partie musculaire du septum interventriculaire et le
septum atrio-ventriculaire.

III- OSTIUMS DU CŒUR.

On désigne sous le nom d’ostiums du cœur, les orifices pourvus d’un appareil valvulaire suffisant,
qui permet la fermeture complète de l’orifice après le passage de l’ondée sanguine ; ainsi, on distingue
au cœur quatre ostiums : l’ostium atrio-ventriculaire droit, l’ostium atrio-ventriculaire gauche, l’ostium
pulmonaire et l’ostium aortique. (Fig.09)
Les ostiums des veines caves et des veines pulmonaires sont exclus des ostiums du cœur car, ils sont
soit dépourvus de valvules soit pourvus de valvules insuffisantes

1- Rapports des ostiums entre eux.

Les trois ostiums atrio-ventriculaire droit, atrio-ventriculaire gauche et aortique sont sensiblement
situés sur un même plan oblique ; l’ostium pulmonaire, le plus élevé de tous, est situé à 15 mm au-
dessus de l’ostium atrio-ventriculaire gauche et à 10 mm au-dessus de l’ostium aortique.

♦ Les ostiums du cœur sont disposés d’avant en arrière comme suit :


* L’ostium pulmonaire ;
* L’ostium aortique ;
* Les deux ostiums atrio-ventriculaire : à gauche, l’ostium atrio-ventriculaire gauche et à droite,
l’ostium atrio-ventriculaire droit.

♦ Les ostiums du cœur sont disposés de droite à gauche comme suit :


* L’ostium atrio-ventriculaire droit ;
* L’ostium aortique ;

24
* L’ostium pulmonaire ;
* L’ostium atrio-ventriculaire gauche.

25
2- Projection des ostiums sur la paroi antérieure et sur la colonne vertébrale.

a- L’ostium atrio-ventriculaire droit se projette sur la moitié droite du sternum selon une surface
ovalaire peu large, à grand axe fortement oblique en bas et à droite, presque vertical ; il s’étend depuis la ligne
médiane à la hauteur du quatrième espace intercostal jusqu’à la sixième articulation sterno-costale droite.
(Fig.10)
Il se projette en arrière sur le bord supérieur de la vertèbre thoracique T8.

b- L’ostium pulmonaire se projette sur la paroi antérieure suivant une surface ovalaire allongée, presque
horizontale, au niveau du troisième cartilage costal gauche, débordant quelque peu sur la partie gauche du
sternum.
Il se projette en arrière sur le bord inférieur de la vertèbre thoracique T6.

c- L’ostium atrio-ventriculaire gauche se projette sur la paroi antérieure du thorax suivant une surface
ovalaire assez large, à grand axe oblique en bas et à droite, qui répond à l’extrémité médiale du quatrième
espace intercostal gauche et des cartilages costaux correspondants C4 et C5, ainsi qu’à la partie adjacente du
sternum. L’aire de projection de cet orifice est située en majeure partie en dehors du bord gauche du sternum.
Il se projette en arrière sur le bord inférieur de la vertèbre thoracique T7, et sur le disque intervertébral
sous-jacent.

d- L’ostium aortique se projette sur la moitié gauche du sternum, suivant une surface ovalaire inclinée
à 45 degrés par rapport au plan horizontal ; il s’étend depuis le bord inférieur du troisième cartilage costal
gauche jusqu’à la ligne médiane à la hauteur du bord supérieur du quatrième cartilage costal. Il en résulte
que l’aire de projection de cet orifice répond à la moitié gauche du sternum, à la hauteur du troisième espace
intercostal.
Il se projette en arrière sur le bord supérieur de la vertèbre thoracique T7, et sur le disque intervertébral
sus-jacent.

3- Bruits du cœur.

Au cours de la révolution cardiaque, l’auscultation de la région précordiale permet d’enregistrer deux


bruits dont la succession doit être normalement régulière.

Le premier bruit (B1) est prolongé et grave, d’intensité maximale au niveau de l’apex du cœur, c’est le
bruit systolique ; il se produit au début de la systole ventriculaire ; il est dû à la fermeture et au claquement
simultané des valves atrio-ventriculaires (mitrale et tricuspide).

Le deuxième bruit (B2) est bref et aigu, d’intensité maximale au niveau de la base du cœur, c’est le bruit
diastolique ; il se produit au début de la diastole ; il est dû à l’affrontement et à la fermeture des valvules semi-
lunaires aortiques et pulmonaires.

26
27
4- Foyers d’auscultation du cœur.

Les foyers d’auscultation du cœur sont des zones bien circonscrites de la paroi thoracique antérieure,
où les bruits du cœur, normaux ou anormaux sont perçus avec le maximum de netteté. Ces foyers sont
distincts des projections des ostiums du cœur sur la paroi thoracique. (Fig.10)

♦ Le foyer mitral est situé à l’apex du cœur, dans le cinquième espace intercostal gauche, sur la
ligne médio-claviculaire.

♦ Le foyer tricuspide est situé à la base du processus xiphoïde.

♦ Le foyer aortique est situé à l’extrémité médiale du deuxième espace intercostal droit.

♦ Le foyer pulmonaire est situé à l’extrémité médiale du deuxième espace intercostal gauche.

IV- STRUCTURE DU CŒUR.

Le cœur est constitué d’un squelette fibreux, d’un tissu musculaire, le myocarde, d’un système de
conduction, et d’une couche membraneuse, l’endocarde.

A- SQUELETTE FIBREUX DU CŒUR.

Le squelette fibreux du cœur comprend quatre anneaux fibreux et deux trigones fibre

* Les anneaux fibreux atrio-ventriculaires cernent les ostiums atrio-ventriculaires. Ils émettent
aussi de minces lamelles qui forment la charpente fibreuse des cuspides des valves tricuspide et
mitrale.

* Les anneaux fibreux artériels, annexés aux ostiums aortique et pulmonaire, sont constitués par la
juxtaposition de trois arcs fibreux concaves en haut, qui répondent au bord adhérent des valvules semi-
lunaires, donnant un aspect festonné aux anneaux artériels. Ces arcs émettent encore de minces lamelles
qui forment la charpente fibreuse de la valvule semi-lunaire correspondante

* Le trigone fibreux droit unit l’anneau aortique et l’anneau atrio-ventriculaire droit.

* Le trigone fibreux gauche unit l’anneau aortique et l’anneau atrio-ventriculaire gauche.

B- MYOCARDE.

Le myocarde est constitué de faisceaux musculaires striés, largement anastomosés. Il est richement
vascularisé et comporte 5500 capillaires par mm², contre 2000 pour le muscle squelettique.

1- Myocarde ventriculaire.

Le myocarde ventriculaire est constitué de trois couches musculaires superficielle, moyenne et

28
profonde.

* La couche superficielle est formée de fibres communes aux deux ventricules. Ces fibres se
détachent des anneaux et trigones fibreux et décrivent un trajet spiralé, puis un tourbillon au niveau
de l’apex, le vortex du cœur ; elles se terminent soit dans le septum interventriculaire, soit dans les
trabécules charnues.

* La couche moyenne est plus épaisse ; elle est constituée de fibres arciformes propres à chacun des
ventricules. Elle détermine la propulsion du sang de la cavité ventriculaire dans le tronc artériel.

* La couche profonde est constituée de fibres issues des couches moyenne et superficiell ; elles
forment les trabécules et les muscles papillaires.

2- Myocarde atrial.

Le myocarde atrial est mince ; il est constitué de fibres propres à chaque atrium, et de fibres
communes.

C- ENDOCARDE.

L’endocarde est une mince membrane lisse, élastique qui tapisse toute la surface intérieure des
cavités cardiaques, les valves annexées aux ostiums du cœur ainsi que les cordages tendineux.
L’endocarde se continue sans ligne de démarcation avec l’endothélium des vaisseaux du cœur.

29
Vaisseaux ET NERFS du CŒUR

I- ArtEres CORONAIRES.

Les artères coronaires sont au nombre de deux, l’une droite, l’autre gauche. Ces artères ainsi que
leurs branches décrivent sous l’épicarde un trajet sinueux qui permet à ces vaisseaux un allongement
suffisant au cours des contractions cardiaques.
Pendant la systole ventriculaire, les valvules semi-lunaires aortiques s’ouvrent et s’appliquent contre
la paroi de l’aorte ; mais elles laissent toujours libre l’orifice des artères coronaires et ne contrarient par
conséquent pas la circulation artérielle du cœur.

A-ArtEre coronaire gauche.

1- Origine.

L’artère coronaire gauche est plus volumineuse que l’artère coronaire droite ; elle se détache du
sinus aortique, au-dessus de la valvule semi-lunaire gauche. (Fig.11 ; 12)

2- Trajet.

Elle contourne d’abord la face postérieure du tronc pulmonaire ; puis elle s’insinue entre ce vaisseau
et l’auricule gauche jusqu’à l’extrémité supérieure du sillon interventriculaire antérieur, où elle se divise
en ses deux rameaux terminaux : l’artère circonflexe et l’artère interventriculaire antérieure.
Le calibre intérieur de l’artère coronaire gauche mesure environ 5 mm.

3- Branches collatérales.

♦ L’artère du nœud sinu-atrial (inconstante 35%) se détache de la partie initiale de l’artère coronaire
gauche ; elle contourne la face postérieure de l’aorte et de la veine cave supérieure pour aborder le nœud
sinu-atrial,

♦ L’artère atriale antérieure gauche se distribue à la paroi antérieure de l’atrium gauche.

♦ L’artère gauche du cône artériel se distribue à la paroi antérieure du cône artériel.

4- Branches terminales.

a- Artère circonflexe

L’artère circonflexe se porte transversalement à gauche, en suivant le sillon coronaire ; elle se


termine au voisinage de la croix des sillons où elle s’anastomose avec l’artère rétroventriculaire, branche
de l’artère coronaire droite.

30
Elle abandonne des rameaux atriaux ascendants et des rameaux ventriculaires postérieurs.

● L’artère atriale intermédiaire se distribue à la latéral de l’atrium gauche.

● L’artère atriale postérieure se distribue à la paroi postérieure à l’atrium gauche. Elle donne une
branche au nœud atrio-ventriculaire dans 20 % des cas.

● Les artères ventriculaires postérieures, au nombre de 3 à 4 en moyenne, sont plus volumineuses


que les artères atriales ; l’une d’elle, très sinueux, forme l’artère marginale gauche, qui longe le bord
postérieur du cœur et se termine au voisinage de l’apex.

31
b- Artère interventriculaire antérieure.

L’artère interventriculaire antérieure chemine de haut en bas dans le sillon interventriculaire antérieur ; elle
contourne ensuite d’avant en arrière l’apex du cœur et se termine dans le sillon interventriculaire postérieur où elle
s’anastomose avec l’artère interventriculaire postérieure.
Elle fournit des rameaux septaux, ainsi que des rameaux ventriculaires droit et gauche.
● Les artères ventriculaires sont en général au nombre de 4 à 6 rameaux pour chacun des ventricules. Elles
sont très flexueuses et sont d’autant plus volumineuses et plus longues qu’elles se détachent à distance de l’apex.
La plus volumineuse est dénommée artère diagonale ; elle longe le bord gauche du cœur et se termine au voisinage
de l’apex.
● Les artères septales antérieures sont en général au nombre de 10 à 12 environ ; elles s’enfoncent aussitôt dans
la paroi du cœur et se distribuent aux deux tiers antérieurs du septum interventriculaire.
La deuxième artère septale s’enfonce dans la trabécule septo-marginale et se distribue à la branche droite du
faisceau atrio-ventriculaire.

B- ArtEre coronaire droite.

1- Origine.

L’artère coronaire droite, moins volumineuse que l’artère coronaire gauche, se détache du flanc droit du sinus
aortique, au-dessus de la valvule semi-lunaire droite. (Fig.11 ; 12)

2- Trajet.

L’artère chemine d’abord entre le tronc pulmonaire et l’auricule droit ; puis elle s’infléchit à droite et s’engage
dans le sillon coronaire, jusqu’à la croix des sillons où elle donne l’artère rétro-ventriculaire et se continue par
l’artère interventriculaire postérieure.

3- Branches collatérales.

♦ L’artère droite du cône artériel se distribue à la paroi antérieure du cône artériel.

♦ L’artère du nœud sinu-atrial (65%) se détache de la partie initiale de l’artère coronaire droite ; elle se dirige
d’abord en arrière, en passant entre l’aorte et la veine cave supérieure ; puis elle contourne la face postérieure de la
veine supérieure pour aborder le nœud sinu-atrial. Elle donne des rameaux aux atriums droit et gauche.

♦ Les artères ventriculaires antérieures droites, au nombre de 2 à 3 artères, se dirigent vers le sillon
interventriculaire antérieur. Elles se ramifient sur la face antérieure du ventricule droit. La plus volumineuse longe
le bord droit du cœur et constitue l’artère marginale droite.

♦ L’artère auriculaire droite se distribue à l’auricule droit.

♦ L’artère atriale antérieure naît au-dessous de l’auricule ; elle se distribue à la paroi antérieure de l’atrium
droit.

32
♦ L’artère atriale intermédiaire naît à droite de la veine cave inférieure ; elle se distribue à la paroi
latérale de l’atrium droit.

♦ L’artère atriale postérieure naît à gauche de la veine cave inférieure ; elle se distribue à la paroi
postérieure à l’atrium droit.

♦ L’artère ventriculaire postéro-latérale est inconstante ; elle se distribue à la paroi inférieure du


ventricule droit.

♦ L’artère rétro-ventriculaire longe le sinus coronaire ; elle donne des branches descendantes au
ventricule gauche, et s’anastomose avec l’artère circonflexe.

33
4- Branche terminale.

L’artère interventriculaire postérieure, très sinueuse, chemine dans le sillon interventriculaire


postérieure jusqu’à 2 cm de l’apex où elle s’anastomose avec l’artère interventriculaire antérieure. Elle
fournit des artères ventriculaires et des artères septales.

* Les artères ventriculaires se distribuent aux parties adjacentes des ventricules droit et gauche.

* Les artères septales, au nombre de 7 à 12, s’enfoncent aussitôt dans la paroi du cœur et se
distribuent au tiers postérieur du septum interventriculaire postérieur.

* L’artère du nœud atrio-ventriculaire s’enfonce dans le septum interventriculaire pour atteindre le


nœud atrio-ventriculaire.

34
C- Anastomoses des artEres coronaires.

Les artères coronaires sont des artères de type terminale ; en effet, la ligature ou l’obstruction
brutale d’une artère coronaire par thrombose est suivie immédiatement de mort.
Cependant, il a été démontré que ces vaisseaux communiquent entre eux dans 97% des cas par des
anastomoses très fines qui sont peu ou pas fonctionnelles à l’état physiologique
Ces anastomoses siègent particulièrement dans le septum interventriculaire, dans les sillons
interventriculaire et coronaire, à l’apex du cœur et dans la région du cône artériel.

D- TERRITOIRES VASCULAIRES DES ARTERES CORONAIRES.

● L’artère coronaire gauche irrigue la majeure partie du ventricule gauche, une petite partie du
ventricule droit, adjacente au sillon interventriculaire antérieur, les deux tiers antérieurs du septum
interventriculaire et la majeure partie de l’atrium gauche. (Fig.13)

● L’artère coronaire droite irrigue la majeure partie du ventricule droit, une petite partie du ventricule

gauche, adjacente au sillon interventriculaire postérieur, le tiers postérieur du septum interventriculaire,


tout l’atrium droit, la majeure partie du septum interatrial et une petite partie de l’atrium gauche.

II- Veines du CŒUR.

Les veines du cœur se distinguent en veines périphériques, formées par les veines antérieures du
cœur, la grande veine du cœur et le sinus coronaire ; et en veines intra-myocardiques, formées par les
veines minimes du cœur.

A- Grande veine du cœur.

La grande veine du cœur naît au voisinage de l’apex par la réunion de deux ou trois rameaux ; elle
chemine de bas en haut, dans le sillon interventriculaire antérieur (généralement à gauche du rameau
artériel), où elle prend le nom de veine interventriculaire antérieure. (Fig.11 ; 12)
A l’extrémité supérieure du sillon interventriculaire, la veine s’infléchit à gauche et s’engage dans
le sillon coronaire. Elle longe l’artère circonflexe jusqu’au voisinage de la croix des sillons, où elle
augmente brusquement de calibre, et se continue par un conduit ampullaire de 1 cm de largeur et 3 cm
de longueur en moyenne, appelé sinus coronaire.
Le sinus coronaire s’ouvre dans la partie postéro-inférieure de l’atrium droit, très près du septum
interatrial par un orifice arrondi de 12 mm de diamètre ; cet orifice est pourvu sur sa moitié latérale
d’une valvule en forme de croissant, la valvule du sinus coronaire.
Le sinus coronaire présente encore à sa jonction avec la grande veine du cœur une deuxième valvule
en forme de croissant, implantée sur la face antérieure du tronc veineux.

35
Branches afférentes.- Les branches afférentes doivent être successivement envisagées pour la
grande veine du cœur et pour le sinus coronaire.

♦ La grande veine du cœur reçoit :


- Les veines septales antérieures ;
- Les veines ventriculaires droites et gauches ;
- La veine marginale gauche ;
- Les veines atriales gauches.

♦ Le sinus coronaire recueille le sang veineux de la presque totalité du cœur. Il reçoit en dehors
de plusieurs petites veines atriales et ventriculaires, quatre veines principales.

● La veine oblique de l’atrium gauche est généralement grêle ; elle descend obliquement sur la face
postérieure de l’atrium gauche en dehors de l’ostium des veines pulmonaires gauches, et se termine sur
le versant gauche du sinus coronaire.

● La veine postérieure du ventricule gauche draine la face postérieure du ventricule gauche ; elle se
termine sur le versant gauche du sinus coronaire.

● La veine moyenne du cœur est l’affluent le plus important du sinus coronaire. Elle naît au
voisinage de l’apex du cœur et chemine dans le sillon interventriculaire postérieur. Elle se termine sur
le versant droit du sinus coronaire. Elle collecte la majeure partie du sang veineux de la face inférieure
des ventricules.

● La petite veine du cœur draine la face antérieure du ventricule droit, en particulier la veine
marginale droite ; elle chemine dans le sillon coronaire, puis elle contourne le bord droit du cœur et se
termine dans la partie terminale du sinus coronaire.

B- Veines antErieures du cœur.

Les veines antérieures du cœur, au nombre de 4 à 5, draine la face antérieure du ventricule droit.
Elles croisent le sillon coronaire et s’abouchent directement dans l’atrium droit.

C- Veines minimes du cœur.

Les veines minimes du cœur sont de minuscules veines pariétales qui s’ouvrent directement dans
les cavités voisines (atriums ou ventricules). Ces veines sont plus nombreuses au niveau des atriums et
des muscles papillaires du cœur.

III- Lymphatiques du CŒUR.

Les lymphatiques du myocarde et de l’épicarde réalise à la surface du cœur un réseau lymphatique


sous-péricardique. De ce réseau partent deux collecteurs valvulés, l’un principal, situé à gauche, l’autre
accessoire, situé à droite.

36
1- Collecteur principal.

Le collecteur principal naît dans le sillon interventriculaire postérieur ; il chemine ensuite dans
le sillon coronaire le long de la grande veine du coeur jusqu’au flanc gauche du tronc pulmonaire, où
il reçoit deux vaisseaux lymphatiques qui drainent la lymphe des parties ventriculaires adjacentes au
sillon interventriculaire antérieur.
Le collecteur principal contourne ensuite le flanc gauche du tronc pulmonaire et se termine dans les
nœuds trachéo-bronchiques inférieurs.

2- Collecteur accessoire.

Le collecteur accessoire chemine dans le sillon coronaire le long de l’artère coronaire droite ;
il monte ensuite sur la face antérieure de la crosse de l’aorte et se termine dans les lymphonœuds
prévasculaires.

IV- INNERVATION DU CŒUR.

A- INNERVATION INTRINSEQUE.

Le système de conduction du cœur est constitué de fibres myocardiques spécialisées dans la


conduction de l’influx nerveux. (Fig.1 ; 15 ; 16)
Il présente un triple rôle : déclencher la contraction cardiaque, propager la contraction cardiaque
des atriums aux ventricules, et établir la coordination des différentes parties du myocarde.
Il comprend deux parties : l’une condensée et rassemblée, en certaines régions du cœur, sous forme
de nœuds (nœud sinu-atrial et nœud atrio-ventriculaire) ; l’autre plus étendue, constituée par les tractus
internodaux, le faisceau atrio-ventriculaire et par les branches droite et gauche de ce faisceau.

1- Nœud sinu-atrial.

Le nœud sinu-atrial a la forme d’un fuseau irrégulier de 10 à 15 mm de longueur sur 3 à 5 mm de


largeur et 1 mm d’épaisseur. Il est situé sous l’épicarde, dans l’extrémité supérieure de la crête terminale,
et près de l’ostium de la veine cave supérieure.
Le nœud sinu-atrial est considéré comme le starter ou pacemaker du cœur ; il induit une onde
d’excitation (rythme sinusal) qui diffuse dans la paroi des atriums, puis elle se concentre vers le nœud
atrio-ventriculaire.
La fréquence d’excitabilité du nœud sinu-atrial est 70 pulsations / minute ; sa vitesse de conduction
et de 1 mètre / seconde.

37
2- Nœud atrio-ventriculaire.

Le nœud atrio-ventriculaire, en forme d’ovoïde, de 7 mm de longueur, 3 mm de largeur et 1


mm d’épaisseur. Il est situé sous l’endocarde de la partie inférieure du septum interatrial, en avant
et en dedans de l’ostium du sinus coronaire. Il reçoit des fibres épanouies en éventail dont les plus
volumineuses proviennent du nœud sinu-atrial, et désignées sous les noms de tractus internodaux
antérieur, intermédiaire et postérieur.

38
♦ Le tractus internodal antérieur passe par le bord supérieur du septum interatrial.

♦ Le tractus internodal intermédiaire contourne le bord supérieur de la fosse ovale.

♦ Le tractus internodal postérieur parcourt la crête terminale et passe ensuite en avant ou en arrière
de l’ostium du sinus coronaire.

♦ Le tractus internodal antérieur accessoire passe dans la paroi de l’atrium gauche.

La fréquence d’excitabilité du nœud atrio-ventriculaire est de 40 pulsations / minute ; sa vitesse de


conduction est de 10 centimètres / seconde.

3- Faisceau atrio-ventriculaire.

Le faisceau atrio-ventriculaire présente l’aspect d’une lame mince aplatie de 10 à 12 mm de


longueur sur 3 mm de largeur et de 2 mm d’épaisseur en moyenne. Il part du nœud atrio-ventriculaire
et chemine d’arrière en avant dans le septum atrio-ventriculaire et la partie membranacée du septum
interventriculaire jusqu’à la partie musculaire, où il se divise en deux branches secondaires ; l’une
droite, l’autre gauche.

La vitesse de conduction du faiseau atrio-ventriculaire est de 1 mètre / seconde.

♦ La branche droite, destinée au ventricule droit, présente l’aspect d’un cordon rubané de 1 à
2 mm d’épaisseur ; elle glisse tout d’abord sous l’endocarde du septum interventriculaire, puis elle
s’enfonce dans l’épaisseur de la trabécule septo-marginale jusqu’à la base d’implantation du muscle
papillaire antérieur ; au-delà de ce muscle, elle se ramifie en un réseau sous-endocardique

♦ La branche gauche, destinée au ventricule gauche, est plus volumineuse que la précédente ; elle
présente l’aspect d’une large bandelette appliquée sous l’endocarde du septum interventriculaire. Elle se
ramifie et s’étale très vite en de nombreux rameaux sous-endocardiques

♦ Le faisceau atrio-ventriculaire et ses branches sont reconnaissables au cours des dissections par
leur coloration rosée qui tranche nettement sur la coloration plus foncée du myocarde ; il n’existe aucun
colorant électif du système de conduction du coeur, mais sa faible affinité tinctoriale à la coloration
d’hématoxyline-éosine, permet de le reconnaître parmi les fibres du myocarde

4- Signification élect ocardiographique.

Sur l’électrocardiogramme, la contraction des atriums se traduit par l’onde P ; la contraction des
ventricules, se traduit par une succession d’ondes dont l’ensemble constitue le complexe ventriculaire
QRS, T.

39
5- Vascularisation.

♦ Le nœud sinu-atrial est irrigué par l’artère atriale droite antérieure, issue de l’artère coronaire
droite (65 %), et parfois par un rameau de l’artère coronaire gauche (35 %).

♦ Le nœud atrio-ventriculaire et son faisceau sont irrigués par les artères septales postérieures,
issues de l’artère coronaire droite. Il reçoit parfois une branche de l’artère atriale postérieure gauche.

40
♦ La branche droite du faisceau atrio-ventriculaire est vascularisée par la deuxième artère septale
antérieure, issue de l’artère coronaire gauche.

♦ La branche gauche est vascularisée à la fois par des artères septales antérieures et postérieures.

La vascularisation du système de conduction du coeur explique la gravité des infarctus septaux


qui se traduisent par des troubles du rythme, des blocs atrio-ventriculaires et des blocs de branches.

41
B- INNERVATION EXTRINSEQUE DU CŒUR.

L’innervation extrinsèque du cœur est assurée par deux systèmes antagonistes : l’un cardio-
modérateur, parasympathique ; l’autre cardio-accélérateur, sympathique. (Fig.17)
L’équilibre de ces deux systèmes assure en coordination avec le système de conduction du cœur, un
rythme cardiaque normal et régulier du cœur.

1- Nerfs cardiaques parasympathiques.

Les nerfs vagues fournissent à distance du cœur et de chaque côté trois nerfs cardiaques : cervical
supérieur, cervical inférieur et thoracique.

♦ Le nerf cardiaque cervical supérieur se détache dans la région cervicale un peu au-dessous du
ganglion inférieur du nerf vague. A gauche, il descend en avant de l’artère carotide commune gauche. A
droite, il descend en avant de l’artère carotide commune droite et du tronc brachio-céphalique.

♦ Le nerf cardiaque cervical inférieur naît dans le thorax un peu au-dessous de l’origine du nerf
laryngé récurrent. A gauche, le nerf est très court, tandis qu’à droite, le nerf est beaucoup plus long et
descend en arrière du tronc brachio-céphalique et de la crosse de l’aorte.

♦ Le nerf cardiaque thoracique se détache du nerf vague un peu au-dessous du précédent ; il suit
le même trajet que le nerf cardiaque cervical inférieur.

2- Nerfs cardiaques sympathiques.

Les troncs sympathiques fournissent à distance du cœur et de chaque côté trois nerfs cardiaques :
cervical supérieur, cervical moyen et cervical inférieur, et des nerfs thoraciques.

♦ Le nerf cardiaque cervical supérieur se détache du ganglion cervical supérieur ; il traverse


verticalement l’espace latéro-pharyngien puis la partie supérieure du thorax où il chemine à droite, en
arrière du tronc brachio-céphalique, et à gauche, en arrière de l’artère carotide commune.

♦ Le nerf cardiaque cervical moyen se détache du ganglion cervical moyen ; il suit le même trajet
que le nerf précédent.

♦ Le nerf cardiaque cervical inférieur, très court, se détache du ganglion cervico-thoracique ;


il chemine contre le versant médial de la coupole pleurale, en dehors des nerfs précédents. Il passe à
droite, derrière le tronc brachio-céphalique et, à gauche, derrière l’artère carotide commune.

♦ Les nerfs cardiaques thoraciques se détachent des quatre premiers ganglions thoraciques Ils
rejoignent les ganglions cardiaques supérieur et inférieur.

Rappelons que les nerfs cardiaques sympathiques et parasympathiques sont d’un sujet à l’autre, très
variables dans leur origine, leur trajet et leur terminaison ; encore faut-il dire que toute description type
de ces nerfs est pratiquement impossible.

42
43
3- Plexus cardiaques.

Les nerfs cardiaques sympathiques et parasympathiques forment deux plexus cardiaques : l’un
supérieur, l’autre inférieur.

a- Plexus cardiaque supérieur.

Le plexus cardiaque supérieur est constitué par le ganglion cardiaque supérieur ainsi que les branches
afférentes et efférentes à ce ganglion.

* Le ganglion cardiaque supérieur est irrégulier, allongé d’avant en arrière, et mesure 10 mm


de longueur et 5 mm d’épaisseur ; il est situé dans une petite loge quadrilatère comprise entre la face
inférieure de l’arc aortique, l’artère pulmonaire droite et le ligament artériel.

* Branches afférentes.- Le ganglion cardiaque supérieur reçoit essentiellement les nerfs


cardiaques cervicaux supérieurs des troncs sympathiques et des nerfs vagues. Ces nerfs forment en
avant et en arrière de l’arc aortique, deux plans nerveux, l’un prévasculaire, l’autre rétrovasculaire.

* Branches efférentes.- Le ganglion cardiaque supérieur émet plusieurs rameaux qui accompagnent
les artères coronaires : ce sont les plexus coronaires droits et gauches, qui se distribuent aux
ventricules.

b- Plexus cardiaque inférieur.

Le plexus cardiaque inférieur est constitué par le ganglion cardiaque inférieur ainsi que les branches
afférentes et efférentes à ce ganglion.

* Le ganglion cardiaque inférieur présente l’aspect d’un plexus ganglionné, étalé sur la face
postérieure de l’atrium droit.

* Branches afférentes.- Le ganglion cardiaque inférieur reçoit essentiellement les nerfs cardiaques
cervicaux moyens et inférieurs, issus des troncs sympathiques et des nerfs vagues.

* Branches efférentes.- Le ganglion cardiaque inférieur émet plusieurs rameaux atriaux qui
empruntent d’abord les zones dépourvues de séreuse péricardique ; ils glissent ensuite sous le péricarde
viscéral et s’étalent sur toute la face postérieure des atriums.

4- Systématisation des nerfs cardiaques.

♣ Le sympathique accélère l’activité cardiaque.


- Les neurones pré-ganglionnaires sympathiques proviennent de la corne latérale de la moelle
épinière, étendue de C4 à T4. Elles empruntent successivement les racines ventrales des nerfs spinaux,
les nerfs spinaux puis par les rameaux communicants blancs pour faire synapse dans les ganglions
cervicaux et thoraciques du tronc sympathique.

44
- Les neurones post-ganglionnaires sympathiques quittent le tronc sympathique, et empruntent les
nerfs cardiaques cervicaux et thoraciques, pour atteindre le cœur.

- Les nerfs sensitifs cardiaques véhiculent la sensibilité nociceptive ; ils empruntent successivement
les nerfs sympathiques, les rameaux communicants blancs, les nerfs spinaux et les racines dorsales pour
atteindre la corne dorsale des segments spinaux thoraciques.

♣ Le parasympathique ralentit l’activité cardiaque.


- Les neurones pré-ganglionnaires parasympathiques proviennent du noyau vagal dorsal, situé
dans le tronc cérébral ; elles se rendent au plexus cardiaque par l’intermédiaire du nerf vague puis par
l’intermédiaire des nerfs cardiaques parasympathiques.

- Les neurones post-ganglionnaires parasympathiques sont courts et situés dans la paroi cardiaque,
ou dans un ganglion cardiaque.

- Les nerfs sensitifs cardiaques empruntent les nerfs parasympathiques, et aboutissent au noyau du
tractus solitaire.

45
PERICARDE

Le péricarde est un sac fibro-séreux entourant le cœur et l’origine de ses gros vaisseaux. Il comprend
deux parties distinctes quoique intimement unies : l’une externe, fibreuse, épaisse, le péricarde fibreux,
organe de fixité et de protection ; l’autre interne, séreuse, véritable organe de glissement, nécessaire aux
battements cardiaques, le péricarde séreux.

I- PERICARDE SEREUX.

Le péricarde séreux comprend, comme toute séreuse, une lame viscérale et une lame pariétale
appliquées, l’une contre l’autre, et limitant une cavité virtuelle, la cavité péricardique.

A- Lame viscErale.

La lame viscérale, ou épicarde, revêt le cœur de l’apex à la base et se prolonge en haut et en arrière
sur les gros vaisseaux du coeur, formant ainsi deux gaines vasculaires : l’une qui enveloppe le pédicule
artériel formé par l’aorte et le tronc pulmonaire ; l’autre qui entoure le pédicule veineux, constitué par
les deux veines caves supérieure et inférieure et les quatre veines pulmonaires.

Au niveau de ces pédicules, la lame viscérale se réfléchit suivant une ligne assez complexe et se
continue avec la lame pariétale.

Nous décrivons successivement : la ligne de réflexion du péricarde, la gaine péricardique des gros
vaisseaux, la lame pariétale, et la cavité péricardique.

1- Ligne de réflexion du péricarde sé eux autour du pédicule artériel.

La ligne de réflexion du péricarde séreux autour du pédicule artériel est oblique de haut en bas et
de droite à gauche. (Fig.18 ; 19)
● Partant du bord droit de l’aorte, à 1cm environ de l’origine du tronc brachio-céphalique, point le
plus élevé de la séreuse péricardique ou grande corne, la ligne de réflexion du péricarde descend sur la
face antérieure de la crosse de l’aorte suivant un trajet curviligne en bas et à gauche ;
● elle s’insinue ensuite, entre l’aorte et le tronc pulmonaire où elle constitue la petite corne ; puis
elle s’étend transversalement sur la face antérieure de la bifurcation du tronc pulmonaire ;
● elle contourne ensuite la face inférieure de l’origine de l’artère pulmonaire gauche ;

46
● puis elle croise transversalement la face postérieure de la bifurcation du tronc pulmonaire ;

● elle contourne ensuite la face inférieure de l’artère pulmonaire droite et remonte à la face postérieure

de l’aorte, très obliquement en haut et à droite pour rejoindre son bord droit.

47
2- Ligne de réflexion autou du pédicule veineux.

La ligne de réflexion est là aussi très sinueuse

● Partant du flanc gauche de la veine cave supérieure à 3 cm au-dessus de l’atrium droit, la ligne de

réflexion contourne successivement les faces antérieure et latérale droite de cette veine suivant un trajet
hélicoïdal, d’abord oblique en bas et à droite puis oblique en bas et en arrière ;
● elle descend ensuite verticalement sur la face postérieure de l’atrium droit, le long du flanc droit
des veines pulmonaires droites supérieure et inférieure ;
● elle contourne ensuite successivement les faces latérale et antérieure de la veine cave inférieure ;

● puis elle remonte obliquement, en côtoyant le flancgauche des veines pulmonaires droites, jusqu’au

voisinage du bord supérieur de l’atrium gauche où elle change de direction et se porte transversalement
jusqu’à la veine pulmonaire supérieure gauche ;
●à ce niveau, elle redescend en côtoyant le flanc droit des veines pulmonaires gauche ;

● elle contourne ensuite la veine pulmonaire inférieure et remonte verticalement jusqu’au bord
supérieur de la veine pulmonaire supérieure gauche, où elle se coude et se porte transversalement à droite
le long du bord supérieur de l’atrium pour rejoindre la face postérieure de la veine cave supérieure ;
● elle se redresse et monte obliquement en haut et en avant sur le flanc gauche de la veine cave
supérieure pour rejoindre sa face antérieure.

3- Gaines des pédicules vasculaires.

♦ La gaine du pédicule artériel entoure l’aorte ascendante et le tronc pulmonaire sur une hauteur
de 3 cm ; mais sur la face antérieure de l’aorte, elle remonte jusqu’à 1cm de l’origine du tronc brachio-
céphalique.

♦ La gaine du pédicule veineux est courte ; elle répond seulement à l’abouchement des vaisseaux
dans les atriums ; mais sur la veine cave supérieure, elle forme une gaine incomplète qui entoure les
trois quarts antéro-externes du vaisseau, sur une hauteur de 3 cm en avant, et de 1 à 1,5 cm à droite.

B- Lame pariEtale.

La lame pariétale, extrêmement mince, tapisse régulièrement la face profonde du péricarde fibreux.
Elle lui adhère d’une façon intime et ne peut en être séparé par la dissection. (Fig.20)

C- CavitE pEricardique.

Les deux lames de la séreuse limitent une cavité virtuelle, la cavité péricardique. A l’état normal,

48
cette cavité renferme quelques centimètres cubes d’un liquide citrin et visqueux, le liquide péricardique,
permettant le glissement des lames séreuses, l’une sur l’autre. (Fig.20 ; 21)

Dans les distensions brusques du péricarde (Hémopéricarde), la cavité péricardique n’admet guère
plus de 200 à 250 ml de liquide ; au-delà de ces chiffres, la mort survient rapidement ; par contre dans
les distensions lentes, le péricarde fibreux, relativement souple, se laisse distendre insensiblement et la
cavité péricardique peut contenir jusqu’à 2 litres de liquide (péricardite).

49
D- Diverticules de la cavitE pEricardique.

La cavité péricardique envoie, entre les gros vaisseaux du cœur, des prolongements plus ou moins
importants qui déterminent des récessus parmi ceux-ci, deux sont particulièrement développés : ce sont
le sinus transverse et le sinus oblique.

50
1- Sinus transverse.

Le sinus transverse est un canal arciforme de 6 à 7 cm de longueur, interposé entre les gaines des
pédicules artériels et veineux, et dont l’origine embryologique résulte de la plicature du tube cardiaque
primitif.
D’aspect prismatique triangulaire, le sinus transverse est limité :

● en avant, par la lame viscérale qui tapisse la face postérieure de l’aorte ascendante et du tronc
pulmonaire ;

● en arrière, par la lame viscérale qui tapisse la face antérieure des atriums ;

● en haut, par la lame pariétale qui passe en pont de la ligne de réflexion péri-artérielle à la ligne
de réflexion péri-veineuse, et sur lequel repose l’artère pulmonaire droite avant qu’elle ne s’engage
derrière la veine cave supérieure.

♦ Orifices du sinus transverse.

Le sinus transverse s’ouvre à ses deux extrémités dans la cavité péricardique par deux orifices, l’un
droit, l’autre gauche.

* L’orifice droit est limité :


- à gauche, par l’aorte ascendante ;
- à droite, par la veine cave supérieure ;
- en bas, par l’auricule droit ;
- en haut par la lame pariétale qui passe en pont de l’aorte à la veine cave supérieure.

Le doigt, introduit dans le sinus transverse par cet orifice, contourne complètement le pédicule
artériel.

* L’orifice gauche est limité :


- à droite, par le tronc pulmonaire,
- à gauche, par l’auricule gauche,
- en haut, par l’artère pulmonaire gauche.

2- Sinus oblique.

Le sinus oblique est situé à la face postérieure de l’atrium gauche dans l’intervalle compris entre
les quatre veines pulmonaires ; il remonte en haut jusqu’au voisinage de l’artère pulmonaire droite.
Ce diverticule répond directement à l’œsophage ce qui expliquerait la dysphagie, observée en cas
d’épanchement péricardique abondant.

51
3- Grande corne.

La grande corne est située sur le flanc antéro-latéral de l’aorte ascendante à 1cm au-dessous de
l’origine du tronc brachio-céphalique. Elle atteint 2 cm de profondeur.

4- Petite corne.

La petite corne est située entre la face inférieure de la crosse de l’aorte et la bifurcation pulmonaire.
Elle mesure 1 à 1,5 cm de profondeur.

52
5- Autres petits récessus

● Le récessus rétro-cave supérieur est situé entre la veine cave supérieure et la veine pulmonaire
supérieure droite ;

● Le recessus interpulmonaire droit est situé entre les deux veines pulmonaires droites ;

● Le récessus rétro-cave inférieur est situé entre la veine pulmonaire inférieure droite et la veine
cave inférieure;

● Le récessus interpulmonaire gauche est situé entre les deux veines pulmonaires gauches;

● Le récessus pulmonaire gauche est situé entre la veine pulmonaire supérieure gauche et l’artère
pulmonaire gauche.

53
E- MEsocarde dorsal.

On donne le nom de mésocarde dorsal à la partie postérieure du péricarde, là où les deux feuillets
séreux s’adossent avant de se réfléchir sur le péricarde fibreux. (Fig.2
Le mésocarde dorsal dessine un L renversé dont les deux barres siègent : l’une, le long du bord
supérieur de l’atrium gauche, le mésocarde dorsal horizontal ; l’autre entre les deux veines caves, le
mésocarde dorsal vertical.

II- PERICARDE FIBREUX.

Le péricarde fibreux est une membrane fibreuse épaisse, résistante, mais flaccide, qui enveloppe
et adhère à la lame pariétale du péricarde séreux. Il se continue avec l’adventice des gros vaisseaux
afférents et efférents du cœur. Il est recouvert de franges graisseuses. (Fig.22 ; 23)

Moyens de fixitE - Ligaments du pEricarde.

Le péricarde fibreux est relié aux pièces squelettiques et aux organes voisins par des expansions
fibreuses, connues sous le nom de ligaments du péricarde. (Fig.23
Ces ligaments se distinguent d’après leurs insertions sur les parois thoraciques en ligaments sterno-
péricardiques, vertébro-péricardiques et phrénico-péricardiques.

1- Ligament sterno-péricardique supérieur.

Le ligament sterno-péricardique supérieur se détache de la face postérieure du manubrium sternal


et des deux premiers cartilages costaux ; delà, il se porte obliquement en bas et en arrière et se termine
sur la partie antéro-supérieure du péricarde, en avant de l’aorte ascendante.
Ce ligament, disposé dans un plan frontal, forme la limite antéro-inférieure de la loge thymique ; il
est suspenseur du péricarde, à la fois dans la station débout et dans le décubitus dorsal.

2- Ligament sterno-péricardique inférieur.

Le ligament sterno-péricardique inférieur est une mince lame sagittale qui se détache de la base
du processus xiphoïde ; delà il se dirige obliquement en haut et en arrière et se termine sur la partie
inférieure de la face antérieure du péricarde.
Ce ligament est suspenseur du péricarde dans le décubitus dorsal.

3- Ligament vertébro-péricardique.

Le ligament vertébro-péricardique est représenté par une lame fibreuse qui se détache du fascia
prévertébral, à la hauteur des vertèbres cervicales C6 et C7 ; delà, il se porte en bas et en avant, en
passant de chaque côté de l’œsophage et de la trachée.
Il se termine en bas sur la partie supérieure du péricarde fibreu ; le ligament gauche est plus
développé que le ligament droit.

54
55
4- Ligaments trachéo-péricardique et œsophago-péricardique.

Les ligaments trachéo-péricardique et œsophago-péricardique unissent de chaque côté la trachée et


l’œsophage à la partie supérieure du péricarde fibreux.

5- Ligaments phrénico-péricardiques.

Les ligaments phrénico-péricardiques sont des épaississements du fascia endothoracique ; ils sont
représentés par trois faisceaux : l’un antérieur, et les deux autres latéraux.

● Le ligament phrénico-péricardique antérieur s’étend du centre tendineux du diaphragme au bord

antérieur de la base du péricarde.

● Les ligaments phrénico-péricardiques latéraux sont situés de chaque côté de la veine cave
inférieure. Le ligament phrénico-péricardique droit est beaucoup plus développé que le ligament
phrénico-péricardique gauche.

III- VASCULARISATION ET INNERVATION DU PERICARDE.

● Les artères thoraciques internes et péricardiaco-phréniques irriguent la face antérieure et les


faces latérales du péricarde.

● Les artères phréniques inférieures irriguent la face diaphragmatique du péricarde.

● Les rameaux de l’aorte descendante irriguent la face postérieure du péricarde.

● Les veines sont satellites des artères ; elles se drainent dans les veines brachio-céphaliques, le
système azygos et la veine cave inférieure.

● Les lymphatiques du péricarde rejoignent les nœuds prépéricardiques, péricardiques latéraux,


phréniques supérieurs et trachéo-bronchiques inférieurs.

● Les nerfs proviennent des nerfs vagues, phréniques et sympathiques.

IV- RAPPORTS DU CŒUR.

Le cœur est situé dans le médiastin moyen, débordant largement sur l’hémi-thorax gauche ; il entre
en rapport par l’intermédiaire du péricarde fibreux avec les poumons et les o ganes du médiastin.

A- Rapports avec le squelette.

1- Projection du cœur sur la paroi thoracique antérieure. Aire cardiaque.

La projection du cœur sur la paroi thoracique antérieure correspond à une surface quadrilatère, dite
aire cardiaque, qui répond superficiellement à la région précordiale ; elle varie avec la forme du cœur
et la conformation du thorax. (Fig.10)

56
Sur un sujet adulte à thorax normal, l’aire cardiaque est limitée :
● En haut, par une ligne horizontale, passant dans les deuxièmes espaces intercostaux, et dont les
deux extrémités sont placées à 15 mm du bord correspondant du sternum ;
● En bas, par une seconde ligne horizontale légèrement oblique en bas et à gauche, qui passe de
droite à gauche par : le bord inférieur de la sixième articulation sterno-costale droite, la base du processus
xiphoïde et enfin par le cinquième espace intercostal gauche à 8 cm environ de la ligne médian ;
● Latéralement, la limite de l’aire cardiaque est représentée par deux lignes convexes en dehors,
l’une droite, située à 15 mm en dehors du bord droit du sternum ; l’autre gauche fortement oblique
en bas et à gauche, étendue du deuxième espace intercostal, à 15 mm du bord droit du sternum, au
cinquième espace intercostal gauche à 8 cm environ de la ligne médiane ;
La superficie de l’aire cardiaque est en moyenne de 100 à 110 cm². Le tiers de cette aire est situé à
droite de la ligne médiane ; les deux tiers sont situés à gauche.

2- Projection du cœur sur la colonne vertébrale.

La projection du cœur sur la colonne vertébrale s’étend de la vertèbre thoracique T6 à la vertèbre


thoracique T8.

B- Rapports antErieurs.

La face sterno-costale du cœur entre en rapport avec les récessus pleuraux costo-médiastinaux
antérieur ainsi qu’à la paroi sterno-costale. (Fig.35 ; 73)
Les récessus pleuraux costo-médiastinaux antérieurs s’intercalent partiellement entre la face
antérieure du cœur et la paroi sterno-costale ; ils sont juxtaposés sur la ligne médiane du deuxième au
quatrième cartilage costal, où ils sont unis entre eux par le ligament interpleural antérieur. Au-dessous
du quatrième cartilage costal, les deux récessus s’écartent, l’un de l’autre, limitant un espace triangulaire
à sommet supérieur, le triangle médiastinal inférieur au niveau duquel le péricarde répond directement
à la paroi sterno-costale antérieure : c’est la zone de matité absolue cœur.
La paracentèse du péricarde doit être pratiquée dans le cinquième espace intercostal gauche, en
rasant le bord gauche du sternum, pour éviter d’une part de traverser la plèvre et d’autre part de blesser
les vaisseaux thoraciques internes.
Le bord antérieur des poumons est contenu dans les récessus pleuraux costo-médiastinaux antérieurs :
à droite, il suit le fond du récessus pleural ; à gauche, il suit le fond du récessus pleural jusqu’au quatrième
espace intercostal, puis s’en écarte dessinant une forte encoche, l’incisure cardiaque.
Entre les récessus pleuraux, la face antérieure du cœur répond, à la paroi sterno-costale depuis le
deuxième jusqu’au cinquième espace intercostal, ainsi qu’aux deux muscles transverses du thorax.
Enfin, la face antérieure du cœur répond aux vaisseaux thoraciques internes qui descendent
verticalement à 10 ou 15 mm du bord sternal correspondant.

57
C- Rapports infErieurs.

La face inférieure du cœur repose sur la foliole antérieure du centre tendineux du diaphragme, selon
une surface triangulaire dont l’angle postérieur droit répond au foramen de la veine cave inférieure.
Par l’intermédiaire du diaphragme, la face inférieure du cœur répond au lobe gauche du foie et au
fundus de l’estomac.

D- Rapports gauches.

La face pulmonaire du cœur est représentée en majeure partie par le ventricule gauche ; elle entre
en rapport par l’intermédiaire de la plèvre médiastinale avec l’empreinte cardiaque du poumon gauche.
Elle répond aussi au nerf phrénique gauche et aux vaisseaux péricardiaco-phréniques qui descendent
obliquement en bas, en avant et dehors et passent en arrière de l’apex du cœur.

E- Rapports droits.

La face droite du cœur est représentée par l’atrium droit ; elle répond au nerf phrénique et aux
vaisseaux péricardiaco-phréniques droits, ainsi qu’à la plèvre médiastinale et au lobe inférieur du poumon
droit, sur lequel elle marque en avant du ligament pulmonaire, une petite empreinte cardiaque.

F- Rapports postErieurs.

La face postérieure du cœur est représentée par la face postérieure de l’atrium gauche ; elle répond
à l’œsophage thoracique accompagné des deux nerfs vagues.
L’œsophage est séparé de l’aorte, du conduit thoracique et de la veine azygos par les récessus rétro-
œsophagiens de la plèvre.

G- Apex du cœur.

L’apex du cœur répond chez l’adulte à thorax normal au cinquième espace intercostal gauche, où il
est situé un peu en dedans et au-dessous du mamelon.
Il n’entre pas en contact direct avec la paroi thoracique antérieure ; il en est séparé par l’épaisseur
de la plèvre et du bord antérieur du poumon gauche.

58
AORTE THORACIQUE

L’aorte thoracique comprend deux portions : l’une en forme d’arc, la crosse de l’aorte ; l’autre
verticalement descendante, l’aorte thoracique descendante.

I- CROSSE DE L’AORTE

La crosse de l’aorte représente le segment initial de l’aorte thoracique ; elle enjambe la racine
pulmonaire gauche et s’étend de l’ostium aortique au flanc gauche de la vertèbre thoracique T4, en
traversant la partie supérieure du médiastin moyen et le médiastin supérieur. (Fig.24)

A- origine.

L’ostium aortique occupe la base du ventricule gauche. Il présente une forme circulaire et affecte
à peu près les mêmes dimensions que l’ostium pulmonaire tant chez l’homme que chez la femme ; il
mesure 78 à 80 mm de circonférence, soit 25 mm de diamètre. Il est légèrement incliné et regarde en haut,
en arrière et à droite. (Fig.25)

♦ La valve aortique, annexée à l’ostium aortique, est subdivisée en trois replis membraneux
cupuliformes et minces, appelés valvules semi-lunaires : postérieure, droite et gauche.
Chacune des valvules semi-lunaires présentent :
● une face supérieure ou artérielle, concave, limitant avec la paroi artérielle une poche en nid de
pigeon.
● une face inférieure ou ventriculaire, convexe ;
● un bord adhérent, concave en haut, implanté sur le pourtour de l’ostium aortique ;
● un bord libre mince, pourvu à sa partie moyenne d’un petit nodule fibreux

♦ L’ostium aortique est situé :


- à 5 mm au-dessus, en avant et à droite de l’ostium atrio-ventriculaire gauche ;
- à 10 mm au-dessus, en avant et à gauche de l’ostium atrio-ventriculaire droit ;
- à 10 mm au-dessous, en arrière et un peu à droite de l’ostium pulmonaire.

Il se projette en arrière sur le bord supérieur de la vertèbre thoracique T7, et sur le disque intervertébral
sus-jacent.
Pendant la systole ventriculaire, les valvules semi-lunaires aortiques s’ouvrent et s’appliquent contre
la paroi de l’aorte ; mais elles laissent toujours libre l’orifice des artères coronaires et ne contrarient par
conséquent pas la circulation artérielle du cœur.

59
B- TRAJET ET DIRECTION.

La crosse de l’aorte décrit un arc de cercle, disposé dans un plan vertical, oblique d’avant en arrière
et de droite à gauche. Elle comprend deux portions : l’une ascendante, l’aorte ascendante, l’autre
horizontale, l’arc aortique.

60
1- Aorte ascendante. (6 à 7 cm)

L’aorte ascendante se dirige d’abord obliquement en haut, en avant et à droite, sur une longueur de 3 à 4
cm ; puis elle se redresse et monte verticalement sur une longueur de 3 cm, et se termine au niveau du bord
supérieur de la deuxième articulation sterno-costale droite. Elle décrit dans son ensemble une courbure à
concavité gauche qui embrasse le tronc pulmonaire avec lequel, elle constitue le pédicule artériel du cœur.

61
2- Arc aortique. (4 à 5 cm)

L’arc aortique fait suite à l’extrémité supérieure de l’aorte ascendante ; il se porte obliquement en arrière et
à gauche jusqu’au flanc gauche de la vertèbre thoracique T4 où il se coude et se continue par l’aorte thoracique
descendante.
Dans ce court trajet (4 à 5 cm), l’arc aortique décrit deux courbures :
● L’une, très accentuée, à concavité inférieure, qui enjambe la racine pulmonaire gauche ;
● L’autre, moins accusée, à concavité postérieure et droite, qui embrasse la trachée et l’œsophage.

C- DIMENTIONS - CALIBRES.

La crosse de l’aorte mesure en moyenne 10 à 12 cm de longueur chez l’adulte ; elle est plus longue de 1 à 2 cm
chez le vieillard. Son calibre n’est pas régulier ; il est de 25 mm en moyenne au niveau de l’aorte ascendante ; il
décroît après l’émission de ses grosses branches collatérales et n’est plus que de 18 à 20 mm.
La crosse de l’aorte présente deux dilatations et un rétrécissement.
● La première dilatation siège un peu au-dessus de son origine ; elle est faite de trois petits renflements, placés
en regard des valvules semi-lunaires : c’est le sinus aortique. Ce sinus se traduit extérieurement par un renflement
appelé, bulbe aortique.
● La deuxième dilatation est située à l’union de l’aorte ascendante et de l’arc aortique ; elle est déterminée par
l’ondée sanguine, lancée avec force dans l’aorte à chaque systole ventriculaire : c’est le grand sinus de l’aorte. Cette
dilatation est d’autant plus marquée que le sujet est plus âgé. Son diamètre moyen varie de 30 à 35 mm.
● Le rétrécissement siège immédiatement en aval de l’origine de l’artère subclavière gauche : c’est l’isthme
aortique.

D- RAPPORTS DE L’AORTE ASCENDANTE.

L’aorte ascendante est presque entièrement intra-péricardique ; elle présente donc des rapports avec le péricarde,
et des rapports extra-péricardiques avec les organes voisins du médiastin.

1- Rapports avec le péricarde séreux.

Le pédicule artériel du cœur est entouré d’une gaine vasculaire, formée aux dépens de la lame viscérale du péricarde
séreux. Cette lame se réfléchit suivant une ligne assez complexe pour se continuer avec la lame pariétale.

a- Ligne de réflexion du péricarde.

La ligne de réflexion du péricarde séreux autour du pédicule artériel est oblique de haut en bas et de droite à
gauche. (Fig.26 ; 27)
● Partant du bord droit de l’aorte, à 1 cm environ de l’origine du tronc brachio-céphalique, point le plus élevé
de la séreuse péricardique ou grande corne, la ligne de réflexion du péricarde descend sur la face antérieure de la
crosse de l’aorte suivant un trajet curviligne en bas et à gauche ;

62
● elle s’insinue ensuite, entre l’aorte et le tronc pulmonaire où elle constitue la petite corne ;
● puis elle s’étend transversalement sur la face antérieure de la bifurcation du tronc pulmonaire ;
● elle contourne ensuite la face inférieure de l’origine de l’artère pulmonaire gauche ;
● puis elle croise transversalement la face postérieure de la bifurcation du tronc pulmonaire ;
● elle contourne ensuite la face inférieure de l’artère pulmonaire droite, et remonte à la face
postérieure de l’aorte, très obliquement en haut et à droite pour rejoindre son bord droit.

63
b- Rapports sous la lame viscérale du péricarde.

Sous la séreuse péricardique, l’aorte ascendante longe le flanc droit du tronc pulmonaire ; elle répond
en plus : (Fig.26)
- aux artères coronaires droite et gauche,
- au collecteur lymphatique droit du cœur qui monte sur sa face antérieure,
- et aux rameaux nerveux du plexus cardiaque.

64
c- Rapports par l’intermédiaire de la lame viscérale du péricarde.

Par l’intermédiaire de la lame viscérale du péricarde, l’aorte ascendante répond : (Fig.26 ; 27 ; 28)

● En avant, au récessus pré-aortique de la cavité péricardique, et à face interne de l’auricule droit.

● En arrière, au sinus transverse, et à la face antérieure des atriums droit et gauche.

● A droite, à l’orifice droit du sinus transverse, puis au segment intra-péricardique de la veine cave
supérieure, et à la face interne de l’auricule droit.

● A gauche, à l’orifice gauche du sinus transverse, puis à la face interne de l’auricule gauche

65
2- Rapports extra-péricardiques.

a- Rapports antérieurs.

Par l’intermédiaire du péricarde, l’aorte ascendante répond en avant, à la loge thymique.


Au delà de cette loge, elle répond aux récessus pleuraux costo-médiastinaux antérieurs et aux bords
antérieurs des poumons qui descendent obliquement en bas et en dedans, jusqu’à la hauteur du deuxième
cartilage costal, puis juxtaposés du deuxième au quatrième cartilage costal ; et enfin au sternum, longé
latéralement par les vaisseaux thoraciques internes. (Fig.38 ; 73)

Projection de l’aorte ascendante sur la paroi thoracique antérieure.

L’aorte ascendante se projette sur la paroi thoracique antérieure au niveau du sternum. (Fig.29)

● L’extrémité inférieure de l’aorte ascendante correspond à l’ostium aortique. Cet orifice se projette
sur la moitié gauche du sternum, suivant une surface ovalaire inclinée à 45 degrés par rapport au plan
horizontal ; il s’étend depuis le bord inférieur du troisième cartilage costal gauche jusqu’à la ligne
médiane à la hauteur du bord supérieur du quatrième cartilage costal. Il en résulte que l’aire de projection
de cet orifice répond à la moitié gauche du sternum, à la hauteur du troisième espace intercostal

Le foyer d’auscultation de l’ostium aortique est situé dans l’extrémité médiale du deuxième espace
intercostal droit.

● L’extrémité supérieure remonte jusqu’au bord supérieur de la deuxième articulation sterno-costale


droite.

● La face droite de l’aorte ascendante reste à quelque distance du bord droit du sternum.

● La face gauche longe le bord gauche du sternum.

b- Rapports postérieurs.

L’aorte ascendante répond en arrière à l’artère pulmonaire droite qui croise transversalement la face
postérieure de l’aorte. (Fig.28 ; 38)
Au-dessus de l’artère pulmonaire, elle répond à la bifurcation trachéale et aux lymphonœuds
trachéo-bronchiques inférieurs.

c- Rapports latéraux droits.

L’aorte répond à droite, au segment supra-péricardique de la veine cave supérieure, et par


l’intermédiaire de cette veine, au nerf phrénique droit et à l’artère péricardiaco-phrénique droite.

d- Rapports latéraux gauches.

L’aorte répond à gauche, à la bifurcation pulmonaire et au ganglion cardiaque supérieur.

66
E- RAPPORTS DE L’ARC AORTIQUE.

L’arc aortique traverse d’avant en arrière le médiastin supérieur. Il présente quatre faces :
antéro-latérale gauche, postéro-latérale droite, supérieure et inférieure. (Fig.30 ; 31)

1- Face antéro-latérale gauche.

La face antéro-latérale gauche est légèrement convexe en avant et à gauche. Elle répond, au thymus,
à la plèvre médiastinale et à la face médiale du lobe supérieur du poumon gauche.
Des nerfs compris dans du tissu cellulo-graisseux du médiastin, croisent cette face de haut
en bas ; ce sont d’avant en arrière : le nerf phrénique gauche, les nerfs cardiaques cervicaux
supérieurs, et le nerf vague gauche. (Fig.30 ; 31 ; 33)

67
68
♦ Le nerf phrénique gauche descend obliquement en bas et en avant ; il croise la face antéro-latérale de
l’arc aortique en avant du nerf vague. Le nerf descend ensuite en avant de la racine pulmonaire gauche.

♦ Les nerfs cardiaques cervicaux supérieurs proviennent des nerfs vagues droit et gauche ; ils descendent
en avant de l’arc aortique et se jettent dans le ganglion cardiaque supérieur.

♦ Le nerf vague gauche croise obliquement en bas et en arrière la face antérieure de l’arc aortique,
en passant entre l’origine de l’artère carotide commune gauche et celle de l’artère subclavière gauche. Il
abandonne sa branche collatérale la plus importante, le nerf laryngé récurrent gauche qui va contourner la
face inférieure de l’arc aortique.

69
2- Face postéro-latérale droite.

La face postéro-latérale droite est légèrement concave en arrière et à droite ; elle entre en rapport, d’avant
en arrière, avec la trachée, les nerfs rétro-vasculaires du plexus cardiaque, le nerf laryngé récurrent gauche,
l’œsophage thoracique, le conduit thoracique et la veine hémi-azygos accessoire : c’est la face viscérale de
l’arc aortique, par opposition à la précédente, qui est la face pleuro-pulmonaire. (Fig.31 ; 33 ; 34)

● La face antéro-latérale gauche de la trachée entre en contact direct avec l’arc aortique. Entre les deux
conduits cheminent les nerfs rétro-vasculaires du plexus cardiaque.

● L’œsophage thoracique descend d’abord en arrière de la trachée qu’il déborde à gauche, puis entre l’arc
aortique à gauche, et l’arc de l’azygos à droite.

● Le nerf laryngé récurrent gauche monte verticalement dans l’angle trachéo-œsophagien.

● Le conduit thoracique croise la face postérieure de l’arc aortique ; puis il longe le versant postéro-médial
de l’artère subclavière.

● La veine hémi-azygos accessoire descend sur le flanc gauche de la colonne vertébrale et croise par
conséquent la face postérieure de l’arc aortique.

3- Face inférieure.

La face inférieure de l’arc aortique, concave en bas, décrit une vase courbure, qui surcroise successivement
d’avant en arrière et de droite à gauche : l’artère pulmonaire droite, la bifurcation pulmonaire, l’artère
pulmonaire gauche et la bronche principale gauche. (Fig.30 ; 33)
Elle est rattachée à la bifurcation pulmonaire par un cordon fibreux, le ligament artériel, reliquat
du canal artériel. Ce ligament divise la région infra-aortique en deux quadrilatères : l’un antérieur,
l’autre postérieur.

● Le quadrilatère antérieur est limité :


- en avant et en haut, par l’arc aortique,
- en bas, par l’artère pulmonaire droite,
- en arrière, par le ligament artériel.

Il contient le ganglion cardiaque supérieur où se jettent les nerfs pré et rétro-vasculaires du plexus cardiaque
supérieur.

● Le quadrilatère postérieur est limité :


- en haut et en arrière, par l’arc aortique,
- en avant, par le ligament artériel,
- en bas, par l’artère pulmonaire gauche.

Dans cette zone, la face inférieure de l’arc aortique est sous-croisée par le nerf laryngé récurrent gauche.

70
4- Face supérieure.

La face supérieure est convexe ; elle est située à 2 cm au-dessous de l’ouverture crâniale du thorax.
Elle donne quatre branches collatérales : le tronc brachio-céphalique, l’artère thyroïdienne ima, l’artère
carotide commune gauche, et l’artère subclavière gauche.
La face supérieure répond à la veine brachio-céphalique gauche qui chemine transversalement en
avant des gros troncs artériels.

* Triangle vasculaire pré-trachéal. Il est limité :


- à droite, par le tronc brachio-céphalique,
- à gauche, par l’artère carotide commune gauche,
- en haut, par la veine brachio-céphalique gauche,
- en bas, par la face supérieure de l’arc aortique.
Il contient l’artère thyroïdienne ima.

* Loge paratrachéale gauche (Bourgery). Elle est limitée : (Fig.33)


- en avant, par l’artère carotide commune gauche,
- en arrière, par l’artère subclavière gauche,
- en bas, par la face supérieure de l’arc aortique,
- en haut, par la veine brachio-céphalique.
- à droite, par la trachée ;
- à gauche, par la plèvre médiastinale du poumon gauche.

Dans l’aire de cette loge, le nerf phrénique gauche croise à distance la face antérieure du nerf
vague gauche. Il contient en plus la veine intercostale supérieure gauche, les nerfs cardiaques du plexus
cardiaque supérieur, et les lymphonœuds latéro-trachéaux gauches

* Récessus pleural supra-aortique postérieur. Il est limité :

- en avant, par l’artère subclavière gauche,


- en bas, par la face supérieure de l’arc aortique,
- en arrière, par le flanc gauche de la vertèbre thoracique T4.
Dans ce récessus, la plèvre et le poumon gauches s’enfoncent jusqu’au contact de l’œsophage.

F- BRANCHES COLLATERALES.

La crosse de l’aorte fournit six branches collatérales : les artères coronaires droite et gauche, le tronc
brachio-céphalique, l’artère thyroïdienne ima, l’artère carotide commune gauche et l’artère subclavière
gauche.
Seule les segments intra-thoraciques de ces artères seront étudiés dans ce chapitre.

71
1- Artère coronaire gauche.

♦ Origine.- L’artère coronaire gauche est plus volumineuse que l’artère coronaire droite ; elle se détache
du sinus aortique, au-dessus de la valvule semi-lunaire gauche. (Fig.24)

♦ Trajet.- L’artère contourne d’abord la face postérieure du tronc pulmonaire ; puis elle s’insinue entre
l’auricule et le flanc gauche du tronc pulmonaire jusqu’à l’extrémité supérieure du sillon interventriculaire
antérieur, où elle se divise en ses deux rameaux terminaux : l’artère circonflexe et l’artère interventriculaire
antérieure. (Voir vascularisation du cœur)

2- Artère coronaire droite.

♦ Origine.- L’artère coronaire droite, moins volumineuse que l’artère coronaire gauche, se détache du
sinus aortique, au-dessus de la valvule semi-lunaire droite. (Fig.24)

♦ Trajet.- L’artère chemine d’abord entre le tronc pulmonaire et l’auricule droit ; puis elle s’infléchit à
droite et s’engage dans le sillon coronaire, jusqu’à la croix des sillons où elle donne l’artère rétro-ventriculaire
et se continue par l’artère interventriculaire postérieure.

3- Tronc brachio-céphalique.

a- Origine.- Il se détache de la convexité de l’arc aortique, légèrement à droite de la ligne médiane.

b- Trajet. - Il se porte obliquement en haut, en dehors et en arrière, en décrivant une courbure à concavité
médiale qui se moule sur la face antéro-latérale droite de la trachée. (Fig.24 ; 30 ; 45)

c- Terminaison. - Il se termine en regard de l’articulation sterno-claviculaire droite, où il se divise en


deux branches terminales : l’une antéro-médiale à direction ascendante, l’artère carotide commune droite ;
l’autre postéro-latérale à direction transversale, l’artère subclavière droite.

d- Dimensions. - Il mesure en moyenne 3 cm de longueur et 13 mm de calibre.

e- Rapports antérieurs. - Le tronc brachio-céphalique répond en avant :

- au nerf cardiaque cervical supérieur droit, issu du nerf vague ;


- à la veine brachio-céphalique gauche qui croise presque perpendiculairement sa direction au-dessus de
l’arc aortique ;
- au thymus chez l’enfant ou à son reliquat adipeux chez l’adulte.

f- Rapports postérieurs. - Le tronc brachio-céphalique répond en arrière :


- à la face antéro-latérale droite de la trachée ;
- au nerf vague droit qui s’éloigne progressivement de haut en bas du tronc artériel ;
- aux nerfs cardiaques cervicaux, issus du tronc sympathique ;
- au nerf laryngé récurrent droit.

72
g- Rapports gauches. - Le tronc brachio-céphalique répond à gauche :

- à la partie initiale de l’artère carotide commune gauche seulement, car celle-ci s’éloigne du tronc artériel
en se dirigeant en haut et à gauche ;
- à l’artère thyroïdienne ima ;
- à la veine thyroïdienne inférieure droite.

h- Rapports droits. - Le tronc brachio-céphalique répond à droite :

- au nerf vague droit qui croise obliquement en bas et en arrière les faces latérale et postérieure de la partie
supérieure du tronc brachio-céphalique, puis la face latérale droite de la trachée ;
- aux lymphonœuds trachéaux droits ;
- à la veine brachio-céphalique droite qui descend sur le versant antéro-latéral du tronc artériel ;
- à la plèvre médiastinale et au lobe supérieur du poumon droit.

4- Artère thyroïdienne ima.

L’artère thyroïdienne ima est grêle et inconstante (15% des cas).

a- Origine. - Elle se détache de la convexité de l’arc aortique, entre le tronc brachio-céphalique et l’artère
carotide commune gauche. (Fig.24)

b- Trajet. - Elle monte verticalement sur la face antérieure de la trachée, en arrière de la lame thyro-
péricardique jusqu’au bord inférieur de la glande thyroïde, où elle se divise en deux ou trois rameaux divergents
qui se distribuent à l’isthme thyroïdien.

5- Artère carotide commune gauche. (Portion intra-thoracique = 3 cm)

a- Origine. - Elle se détache de la convexité de l’arc aortique à 3 ou 5 mm de l’origine du tronc brachio-


céphalique. (Fig.24 ; 30 33 ; 45)

b- Trajet. - Elle monte dans le médiastin supérieur où elle longe obliquement en haut et en dehors, la face
antéro-latérale gauche de la trachée jusqu’à l’ouverture crâniale du thorax où elle aborde la région cervicale et
monte verticalement dans l’espace latéropharyngien.

c- Rapports antérieurs. - L’artère carotide commune gauche répond en avant :


- au nerf cardiaque cervical supérieur, issu du nerf vague ;
- à la veine brachio-céphalique gauche qui croise sa direction au-dessus de l’arc aortique ;
- au thymus chez l’enfant où à ses vestiges adipeux chez l’adulte.

d- Rapports postérieurs. - L’artère carotide commune gauche répond en arrière :


- aux nerfs cardiaques cervicaux, issus du tronc sympathique ;
- à l’artère subclavière gauche ;

73
- à la crosse du conduit thoracique ;
- au nerf laryngé récurrent gauche qui monte verticalement dans l’angle trachéo-oesophagien.

e- Rapports droits. - L’artère carotide commune gauche répond à droite :


- à la partie initiale du tronc brachio-céphalique ;
- à l’artère thyroïdienne ima ;
- à la face antéro-latérale gauche de la trachée.

f- Rapports gauches. - L’artère carotide commune gauche répond à gauche :

- au nerf vague gauche ;


- au nerf phrénique gauche ;
- à la plèvre médiastinale et au lobe supérieur du poumon gauche.

6- Artère subclavière gauche intra-thoracique.

a- Origine. - Elle se détache de la partie la plus reculée de la convexité de l’arc aortique, généralement, à 1 cm
en arrière de l’origine de l’artère carotide commune gauche. (Fig.24 ; 30 ; 33)

b- Trajet. - Elle monte à peu près verticalement, dans le médiastin supérieur, le long du bord gauche de
l’œsophage jusqu’à l’ouverture crâniale du thorax, à 3,5 cm en arrière de l’articulation sterno-claviculaire gauche.
Elle s’infléchit ensuite en dehors et en avant, en décrivant une courbure à concavité inférieure qui se moule sur la
coupole pleurale gauche.

La portion intra-thoracique mesure 3 cm de longueur, et 9 à 10 mm de calibre.

c- Rapports antérieurs. - L’artère subclavière gauche répond en avant : (Fig.30)


- au nerf vague gauche ;
- au nerf phrénique gauche ;
- à l’artère carotide commune gauche ;
- à la veine brachio-céphalique gauche qui descend en bas et à droite.

d- Rapports postérieurs. - L’artère subclavière gauche répond en arrière : (Fig.33 ; 34)


- au conduit thoracique ;
- à la plèvre médiastinale et au bord dorsal du poumon gauche, contenus dans le récessus pleural supra-
aortique postérieur ;
- à distance à la veine hémi-azygos accessoire et au tronc sympathique gauche.

e- Rapports droits.- L’artère subclavière gauche répond à droite au nerf laryngé récurrent gauche qui monte
dans l’angle trachéo-œsophagien. (Fig.33)

f- Rapports gauches. - L’artère subclavière gauche répond à gauche :


- au segment horizontal de la veine intercostale supérieure gauche ;
- à la plèvre médiastinale et au lobe supérieur du poumon gauche. (Fig.33)

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II- AORTE THORACIQUE DESCENDANTE.

L’aorte thoracique descendante fait suite à l’arc aortique au niveau du flanc gauche de la vertèbre
thoracique T4, et à 2,5 cm de la ligne médiane. (Fig.32)

A- TRAJET.

L’aorte thoracique descendante chemine dans le médiastin postérieur, obliquement en bas et à


droite en se rapprochant progressivement de la ligne médiane. Dans son trajet, elle est plaquée contre la
colonne vertébrale thoracique dont elle épouse la courbure ; elle est donc incurvée et décrit une courbure
à concavité antérieure dans ses deux tiers supérieurs, et une courbure à concavité postérieure dans son
tiers inférieur. (Fig.33)

B- TERMINAISON.

L’aorte thoracique traverse avec le conduit thoracique l’hiatus aortique du diaphragme, situé à la
hauteur de la vertèbre thoracique T12. Elle se continue ensuite par l’aorte abdominale.

C- DIMENSIONS.

L’aorte thoracique descendante mesure 20 à 25 cm de longueur et 20 mm de diamètre.

D- RAPPORTS POSTERIEURS.

L’aorte thoracique descendante répond en arrière : (Fig.33 ; 34 : 35)


- aux neuf dernières artères intercostales postérieures qui naissent de sa face postérieure ;
- aux deux veines hémi-azygos qui croisent la face postérieure de l’aorte au niveau de la vertèbre
thoracique T7 pour la veine hémi-azygos accessoire, et au niveau de T8 pour la veine hémi-azygos ;
- au flanc gauche de la colonne vertébrale thoracique jusqu’à T12, où elle devient médiane ;
- à distance au tronc sympathique gauche et aux nerfs grand et petit splanchniques gauches.

E- RAPPORTS ANTERIEURS.

L’aorte thoracique descendante croise d’abord le nerf vague gauche et la face postérieure de la racine
pulmonaire gauche, constituée de haut en bas par l’artère pulmonaire gauche, la bronche principale
gauche et la veine pulmonaire inférieure gauche, la veine pulmonaire supérieure, située en avant de la
bronche ne contracte pas de rapports avec l’aorte. (Fig.33)
L’aorte s’enroule ensuite autour du bord gauche de l’œsophage et s’insinue progressivement
de haut en bas, en arrière de ce conduit. (Fig.34)

77
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Le nerf vague gauche glisse en arrière de la bronche principale gauche ; puis il descend obliquement
en bas et en dedans pour gagner le bord gauche de l’œsophage puis sa face antérieure.
Le nerf vague droit se rapproche progressivement de l’œsophage pour rejoindre sa face
postérieure.
● Au-dessous des racines pulmonaires, la plèvre médiastinale gauche s’invagine entre l’aorte et l’œsophage,
formant le récessus interaortico-œsophagien. Du côté droit, la plèvre médiastinale forme un récessus plus
important entre la veine azygos et l’œsophage, le récessus interazygo-œsophagien. Ces récessus augmentent
de profondeur de haut en bas et s’unissent par une membrane cellulo-fibreuse frontale rétro-oesophagienne, le
ligament interpleural. (Fig.35)

F- RAPPORTS LATERAUX DROITS.

L’aorte répond en haut, au flanc gauche de l’œsophage. En bas, elle répond au conduit thoracique et à la
veine azygos, sauf à son extrémité inférieure où le conduit thoracique est situé en arrière d’elle. (Fig.34 ; 35)

G- RAPPORTS LATERAUX GAUCHES.

L’aorte répond à la plèvre médiastinale et au poumon gauche sur lequel, elle marque une empreinte verticale.
(Fig.35)

H- BRANCHES COLLATERALES.

L’aorte thoracique descendante fournit des branches viscérales et des branches pariétales.

1- Branches viscérales.

Les branches viscérales sont représentées par les artères bronchiques, les artères œsophagiennes et les artères
médiastinales postérieures.

a- Artères bronchiques.

Les artères bronchiques sont le plus souvent au nombre de deux, l’une droite, l’autre gauche ; mais du côté
gauche, il existe souvent deux artères bronchiques, l’une supérieure, l’autre inférieure.

♦ Origine. - Elles naissent de la face antérieure de l’aorte thoracique descendante, en arrière ou un peu au-
dessus de la bronche principale gauche. (Fig.24)

♦ Trajet. - Les artères bronchiques se dirigent transversalement vers le hile pulmonaire, en se plaçant à
la face postérieure, plus rarement (25 %) à la face antérieure de la bronche principale correspondante. Il est
à noter que l’artère bronchique droite croise auparavant tantôt la face postérieure, tantôt la face antérieure de
l’œsophage.
Les artères bronchiques accompagnent les bronches et se ramifient comme elles dans les poumons

79
b- Artères oesophagiennes.

Les artères oesophagiennes sont au nombre de 4 à 5 en moyenne ; elles naissent à des niveaux différents de la
face antérieure de l’aorte thoracique descendante. Elles forment autour de l’œsophage un réseau anastomotique
sous-adventiciel.
Elles s’anastomosent en haut avec les rameaux oesophagiens, issus des artères thyroïdiennes inférieures et
des artères bronchiques ; et en bas avec les rameaux oesophagiens, issus des artères phréniques inférieures et de
l’artère gastrique gauche.

c- Artères médiastinales postérieures.

Les artères médiastinales postérieures se détachent de la face antérieure de l’aorte thoracique descendante.
Elles se distribuent au tissu conjonctif du médiastin postérieur, aux plèvres médiastinales et à la face postérieure
du péricarde fibreux.

2- Branches pariétales.

a- Artères intercostales postérieures.

Les deux premières artères intercostales proviennent de l’artère intercostale suprême, issue du tronc costo-
cervical, branche de l’artère subclavière. Les neuf dernières artères intercostales se détachent de la face postérieure
de l’aorte thoracique descendante. La douzième artère thoracique forme l’artère subcostale. (Fig.32 ; 34 ; 35)

Du côté droit, les artères intercostales postérieures contournent les faces antérieure et latérale droite des
vertèbres thoraciques correspondantes ; elles croisent la face postérieure du conduit thoracique, de l’œsophage,
de la veine azygos et du tronc sympathique.

Du côté gauche, les artères intercostales postérieures sont plus courtes ; elles contournent la face latérale
gauche des vertèbres thoraciques correspondantes, en passant en arrière des veines hémi-azygos et du tronc
sympathique.

Les artères intercostales postérieures se distribuent à la colonne vertébrale, à la moelle épinière, aux
parties molles du dos et des espaces intercostaux. Les six dernières artères intercostales postérieures et l’artère
subcostale participent à la vascularisation de la paroi antéro-latérale de l’abdomen.

Les artères intercostales droites donnent quelques rameaux à l’œsophage.

b- Artères phréniques supérieures.

Les artères phréniques supérieures se détachent de la partie terminale de l’aorte thoracique descendante, un
peu au-dessus de l’hiatus aortique. Elles se distribuent à la face postérieure de la partie lombaire du diaphragme.
Elles s’anastomosent avec les artères musculo-phrénique et péricardiaco-phrénique et les artères phréniques
inférieures.

80
81
TRONC PULMONAIRE

Le tronc pulmonaire est une artère fonctionnelle qui conduit le sang veineux du ventricule droit
aux poumons où il sera hématosé.

I- DESCRIPTION.

A- Origine - Ostium pulmonaire.

L’ostium pulmonaire occupe le sommet du cône artériel du ventricule droit. Il présente une forme
circulaire et affecte à peu près les mêmes dimensions que l’ostium aortique tant chez l’homme que chez
la femme ; il mesure 78 à 80 mm de circonférence, soit 25 mm de diamètre. Il est légèrement incliné, et
regarde en haut, en arrière et à gauche. (Fig.25)

♦ La valve pulmonaire, annexée à l’ostium pulmonaire, est subdivisée en trois replis membraneux
cupuliformes et minces, appelés valvules semi-lunaires : antérieure, droite et gauche.
Chacune des valvules semi-lunaires présentent :
● une face supérieure ou artérielle, concave, limitant avec la paroi artérielle une poche en nid de
pigeon ;
● une face inférieure ou ventriculaire, convexe ;
● un bord adhérent, concave en haut, implanté sur le pourtour de l’ostium pulmonaire ;
● un bord libre, mince, pourvu à sa partie moyenne d’un petit nodule fibreux

♦ L’ostium pulmonaire est situé :


- à 20 mm au-dessus, en avant et à gauche de l’ostium atrio-ventriculaire droit ;

- à 15 mm au-dessus, en avant et à droite de l’ostium atrio-ventriculaire gauche ;

- à 10 mm au-dessus, en avant et un peu à gauche de l’ostium aortique.

Il se projette en arrière sur le bord inférieur de la vertèbre thoracique T6.

B- Trajet.

Le tronc pulmonaire se dirige obliquement en haut, en arrière et à gauche, en décrivant un demi-


tour de spire sur les faces antérieure et latérale gauche de l’aorte ascendante. Il forme avec ce vaisseau
le pédicule artériel du cœur. (Fig.36)

C- Terminaison.

Il se termine au-dessous de l’arc aortique, à 2,5 cm au-dessous et à gauche de la bifurcation trachéale,

82
où il se divise en ses deux branches terminales : l’artère pulmonaire droite et l’artère pulmonaire
gauche.
Les deux vaisseaux s’écartent, l’un de l’autre, formant un angle obtus de 130 à 150 degrés ouvert
en haut, en arrière et à droite.

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D- Dimensions.

Le tronc pulmonaire mesure environ 5 cm de longueur et 25 mm de diamètre.


Il présente un peu au-dessus de son origine, une dilatation faite de trois petits renflements,
placés en regard des valvules semi-lunaires : c’est le sinus pulmonaire. Ce sinus se traduit
extérieurement par un renflement appelé, bulbe pulmonaire.

II- RAPPORT DU TRONC PULMONAIRE.

Le tronc pulmonaire est presque entièrement intra-péricardique ; il présente donc des rapports avec
le péricarde et des rapports extra-péricardiques avec les organes voisins du médiastin.

A- Rapports avec le pEricarde SEREUX.

Le pédicule artériel est entouré d’une gaine vasculaire, formée aux dépens de la lame viscérale du
péricarde séreux. Cette lame se réfléchit suivant une ligne assez complexe pour se continuer avec la
lame pariétale.

1- Ligne de réflexion du péricarde.

● Partant du bord inférieur de l’origine de l’artère pulmonaire gauche, la ligne de réflexion du


péricarde croise transversalement la face antérieure de la bifurcation pulmonaire ; (Fig.37)
● elle s’insinue ensuite entre ce tronc et l’aorte ascendante où elle constitue la petite corne ;
● puis elle croise la face antérieure de l’aorte suivant un trajet curviligne en haut et à droite, pour
atteindre son point culminant ou grande corne, situé à 1 cm au-dessous du tronc brachio-céphalique ;
● elle descend ensuite à la face postérieure de l’aorte très obliquement en bas et à gauche, pour
rejoindre la face inférieure de l’artère pulmonaire droite ; (Fig.27)
● elle contourne cette artère, puis elle croise la face postérieure de la bifurcation pulmonaire pour
rejoindre le bord inférieur de l’artère pulmonaire gauche.

La séreuse péricardique engaine le tronc pulmonaire sur une hauteur de 4 cm environ, tandis qu’elle
remonte beaucoup plus haut sur l’aorte jusqu’au voisinage de l’origine du tronc brachio-céphalique.

2- Rapports sous la lame viscérale du péricarde.

Sous la séreuse péricardique, le tronc pulmonaire contourne le flanc gauche de l’aorte ascendante ;
il répond en plus : (Fig.37)
- à l’artère coronaire gauche qui contourne ses faces postérieure et latérale gauche avant d’aborder
le sillon interventriculaire antérieur.
- à l’artère gauche du cône artériel qui monte sur sa face antérieure.

84
- au collecteur lymphatique gauche du cœur qui contourne sa face gauche pour devenir
postérieur.
- aux rameaux nerveux du plexus cardiaque qui cheminent sur les faces antérieure et postérieure
des vaisseaux du pédicule artériel.

85
86
3- Rapports par l’intermédiaire de la lame viscérale du péricarde.

♦ Rapport antérieur. - Le tronc pulmonaire répond en avant, à la cavité péricardique. (Fig.37 ; 28)

♦ Rapports postérieurs. - Il répond en arrière, au sinus transverse, puis à la face antérieure des
atriums, mais essentiellement à celle de l’atrium gauche. (Fig.27 ; 28)

♦ Rapports latéraux droits. - Il répond à droite, à l’orifice droit du sinus transverse, puis au segment
intra-péricardique de la veine cave supérieure, et à la face interne de l’auricule droit. (Fig.37 ; 28)

♦ Rapport latéral gauche. - Il répond à gauche, à l’orifice gauche du sinus transverse, puis à la face

interne de l’auricule gauche. (Fig.37 ; 28)

B- Rapports extra-pEricardiques.

1- Rapports antérieurs.

Par l’intermédiaire du péricarde, le tronc pulmonaire répond en avant, à la loge thymique et


par l’intermédiaire du thymus au récessus pleural costo-médiastinal antérieur et au bord antérieur du
poumon gauche. (Fig.38)

Projection du tronc pulmonaire sur la paroi thoracique antérieure.- La projection du tronc


pulmonaire sur la paroi thoracique antérieure est peu étendue : (Fig.29)

* l’extrémité inférieure du tronc pulmonaire correspond à l’ostium pulmonaire. Cet orifice se


projette selon une surface ovalaire allongée presque horizontale au niveau du troisième cartilage costal
gauche, débordant quelque peu sur la partie gauche du sternum.

Le foyer d’auscultation de l’ostium pulmonaire est situé dans l’extrémité médiale du deuxième
espace intercostal gauche.

* L’extrémité supérieure du tronc pulmonaire remonte jusqu’au bord supérieur du deuxième


cartilage costal gauche.

* La face droite du tronc pulmonaire empiète un peu sur le bord gauche du sternum.

* La face gauche du tronc pulmonaire répond à une ligne verticale, située à 15 mm environ du bord

gauche du sternum.

2- Rapports postérieurs.
Le tronc pulmonaire répond en arrière, à la face antérieure de l’oesophage. (Fig.28)

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3- Rapports latéraux droits.
Le tronc pulmonaire répond à droite, à distance au segment supra-péricardique de la veine cave supérieure,
longée latéralement par le nerf phrénique droit. (Fig.30 ; 38)

4- Rapports latéraux gauches.

Le tronc pulmonaire répond à gauche, au nerf phrénique gauche, à la plèvre médiastinale et au poumon
gauche. (Fig.30 ; 38)

III- RAPPORTS DE LA BIFURCATION PULMONAIRE.

1- Rapports supérieurs.

La bifurcation pulmonaire est rattachée à la face inférieure de l’arc aortique par un cordon fibreux, le
ligament artériel, reliquat du canal artériel. (Fig.30)
Ce ligament divise la région infra-aortique en deux quadrilatères, l’un antérieur, l’autre postérieur.

♦ Le quadrilatère antérieur est limité :


* en avant et en haut, par l’arc aortique ;
* en bas, par l’artère pulmonaire droite ;
* en arrière, par le ligament artériel.
Il contient le ganglion cardiaque supérieur où se jettent les nerfs pré et rétro-vasculaires du plexus
cardiaque.

♦ Le quadrilatère postérieur est limité :


* en haut et en arrière, par l’arc aortique ;
* en avant, par le ligament artériel ;
* en bas, par l’artère pulmonaire gauche.
Dans cette zone, la face inférieure de l’arc aortique est sous-croisée par le nerf laryngé récurrent
gauche.

2- Rapports gauches.

Le tronc pulmonaire répond à gauche, à la plèvre médiastinale et au lobe supérieur du poumon gauche.

3- Rapport droit.

Le tronc pulmonaire répond à droite, à la portion supra-péricardique de l’aorte ascendante.

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4- Rapports postérieurs.

Le tronc pulmonaire répond en arrière, à la bifurcation trachéale et aux lymphonœuds trachéo-


bronchiques inférieurs.

IV- BRANCHES TERMINALES.

A- ArtEre pulmonaire droite.

L’artère pulmonaire droite est plus longue (5 à 6 cm) et plus volumineuse (22 mm) que l’artère
pulmonaire gauche. Elle se porte obliquement en dehors, en bas et en arrière, en passant en arrière
de l’aorte ascendante, et de la veine cave supérieure, au-dessous de l’arc de l’azygos, et au-dessus du
sinus transverse du péricarde. Elle rejoint la face antérieure du tronc bronchique droit, au niveau de
la bronche intermédiaire juste au-dessous de l’origine de la bronche lobaire supérieure. Elle donne sa
première collatérale, l’artère lobaire supérieure, puis elle s’incurve en bas et en dehors et se continue
par l’artère intermédiaire. Celle-ci glisse derrière la bronche lobaire moyenne ; puis elle suit le versant
postéro-latéral de la bronche lobaire inférieure. (Fig.36 ; 38)
Dans le parenchyme pulmonaire, les deux artères lobaires précitées se divisent en suivant à peu de
chose près, les ramifications bronchiques droites
L’artère pulmonaire droite appartient à la racine pulmonaire droite à partir de la veine cave
supérieure.

B- ArtEre pulmonaire gauche.

L’artère pulmonaire gauche est plus courte (3 à 3,5 cm) et moins volumineuse (18 à 20 mm) que
l’artère pulmonaire droite. Elle se porte obliquement en haut, en dehors et en arrière vers la partie
supérieure du hile pulmonaire gauche ; elle passe en pont au-dessus de la bronche principale gauche, en
décrivant une courbure à concavité inférieure. (Fig.36 ; 38)
Elle s’enfonce ensuite dans le poumon où elle glisse d’abord derrière la bronche lobaire supérieure ;
puis elle suit le versant postéro-latéral de la bronche lobaire inférieure.
Dans le parenchyme pulmonaire, l’artère pulmonaire gauche se divise en suivant à peu de chose
près, les ramifications bronchiques gauches
L’artère pulmonaire gauche appartient en totalité à la racine pulmonaire gauche.

89
VEINE CAVE SUPERIEURE

I- DESCRIPTION.

La veine cave supérieure constitue le tronc collecteur du sang veineux de la partie supra-
diaphragmatique du corps vers l’atrium droit, à l’exception du cœur qui est drainé par le sinus coronaire,
et les veines antérieures et minimes du cœur.

A- ORIGINE.

La veine cave supérieure résulte de la confluence des deux veines brachio-céphaliques droite et
gauche, derrière le bord inférieur du premier cartilage costal droit et la partie attenante du manubrium
sternal. Ce confluent veineux se projette en arrière sur la vertèbre thoracique T3. (Fig.39)

B- TRAJET.

La veine cave supérieure descend obliquement en bas, en arrière et à droite, en décrivant une
courbure à concavité gauche qui s’adapte à la convexité de l’aorte ascendante. Elle devient de plus en
plus profonde à mesure qu’elle se rapproche de l’atrium droit, du fait de l’obliquité inverse de la paroi
thoracique. (Fig.40)

C- TERMINAISON.

La veine cave supérieure se termine dans la paroi supérieure de l’atrium droit par un ostium
circulaire de 20 mm de diamètre. Cet orifice se projette en avant, sur le bord supérieur du troisième
cartilage costal droit ; et en arrière, sur le bord inférieur de la vertèbre thoracique T6. (Fig.39)
Elle est dépourvue de valvules, ce qui explique la possibilité de reflux sanguin dans les veines
jugulaires (pouls veineux jugulaires).

D- DIMENSIONS.

La veine cave supérieure mesure en moyenne 7 cm de longueur et 20 mm de diamètre.

II- RAPPORTS.
La veine cave supérieure descend dans la partie antérieure droite du médiastin supérieur. Elle
présente deux segments :
♦ L’un extra-péricardique qui correspond aux deux tiers supérieurs environ du vaisseau ;
♦ L’autre intra-péricardique qui correspond au tiers inférieur.

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A- SEGMENT SUPRA-PERICARDIQUE.

Le segment extra-péricardique est relativement superficie ; il mesure 4 à 5 cm de longueur.

1- Rapports antérieurs.
La face antérieure de la veine cave supérieure répond en avant : (Fig.40 ; 41)
♦ au thymus chez l’enfant ou à ses vestige adipeux chez l’adulte ;
♦ au récessus pleural costo-médiastinal antérieur et au bord antérieur du poumon droit ;
♦à distance, la veine cave supérieure répond : ● aux vaisseaux thoraciques internes droits, situés à
15 mm en dehors du bord droit du sternum ; ● au bord droit du sternum ; ● au premier espace intercostal
droit et au deuxième cartilage costal droit.

91
92
2- Rapports postérieurs.

La face postérieure de la veine cave supérieure comprend deux étages, séparés par l’abouchement
de l’arc de l’azygos.

♦ Au-dessus de l’arc de l’azygos, la veine cave supérieure répond au bord antéro-latéral droit de la
trachée et aux lymphonœuds trachéaux droits, contenus dans la loge paratrachéale droite (de Baréty).

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94
Cette loge est limitée : (Fig.42)

- en avant, par la veine cave supérieure et la veine brachio-céphalique droite ;

- en arrière, par la face antéro-latérale droite de la trachée ;

- à gauche, par l’arc aortique et le tronc brachio-céphalique ;

- à droite, par la plèvre médiastinale du poumon droit ;

- en bas, par l’arc de l’azygos ;

- en haut, par l’artère subclavière droite.

Dans cette loge, le nerf vague droit croise obliquement en bas et en arrière la face latérale de la
trachée pour rejoindre la face postérieure de la bronche principale droite. Il répond donc à distance
(12 mm) à la veine cave supérieure.

♦ Au-dessous de l’arc de l’azygos, elle répond à la partie supérieure de la racine pulmonaire


droite, représentée par la bronche principale droite, l’artère pulmonaire droite et la veine pulmonaire
supérieure droite.

3- Rapports latéraux droits.

La veine cave supérieure répond à droite au nerf phrénique droit, accompagné des vaisseaux
péricadiaco-phréniques, à la plèvre médiastinale et à la face médiale du poumon droit. (Fig.41 ; 42)

4- Rapport latéral gauche.

La veine cave supérieure répond à gauche à l’aorte ascendante. Les deux vaisseaux sont reliés
entre eux par du tissu fibreux qui prolonge le péricarde. Ce rapport intime entre les deux vaisseaux
explique la possibilité d’anévrysme artério-veineux. (Fig.40 ; 41)

B- SEGMENT INTRA-PERICARDIQUE.

Le segment intra-péricardique de la veine cave supérieure est plus profondément situé que le
segment précédent ; il s’étend sur une hauteur de 2 à 3 cm environ. Nous décrivons successivement les
rapports avec le péricarde puis les rapports extra-péricardiques.

1- Rapports avec le péricarde séreux.

La veine cave supérieure est entourée partiellement d’une gaine vasculaire, constituée aux dépens
de la lame viscérale du péricarde séreux. Cette lame se réfléchit suivant une ligne assez complexe pour
se continuer avec la lame pariétale.

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a- Ligne de réflexion du péricarde.

Partant de l’extrémité postéro-inférieure du bord gauche de la veine cave supérieure, la ligne de


réflexion du péricarde séreux monte obliquement en haut et en avant sur le flanc gauche de la vein
cave supérieure jusqu’à 3 cm au-dessus de l’atrium droit ; elle contourne ensuite successivement les
faces antérieure et latérale droite de ce vaisseau suivant un trajet hélicoïdal, d’abord oblique en bas et
à droite puis oblique en bas et en arrière. (Fig.43)

96
Il en résulte que le péricarde séreux forme autour de la veine cave supérieure une gaine
incomplète, qui entoure seulement les trois quarts antéro-externes de ce vaisseau, et cela, sur une
hauteur de 3 cm en avant et de 1,5 cm à droite.

97
b- Rapports par l’intermédiaire de la lame viscérale.

La veine cave supérieure répond par l’intermédiaire de la lame viscérale du péricarde :

♦ en avant, à la cavité péricardique, puis à l’auricule droit ; (Fig.26)

♦à gauche, à l’orifice droit du sinus transverse, puis à l’aorte ascendant ; (Fig.26)

♦à droite, à la cavité péricardique ; (Fig.43)

♦ en arrière, à la cavité péricardique, puis au segment intra-péricardique de la veine pulmonaire


supérieure droite. (Fig.43)

2- Rapports extra-péricardiques.

♦ En avant, la veine cave supérieure répond : (Fig.39 ; 40)


- au récessus pleural costo-médiastinal antérieur et au bord antérieur du poumon droit ;

- à distance, aux vaisseaux thoraciques internes droits et au deuxième espace intercostal droit.

♦ A gauche, la veine cave supérieure répond à une dépression du péricarde pariétal, située entre
l’aorte et la veine cave, désignée sous le nom de gouttière cavo-aortique.

♦ A droite, la veine cave supérieure répond au nerf phrénique droit, aux vaisseaux péricardiaco-
phréniques, à la plèvre médiastinale et au poumon droit. (Fig.42 ; 43)

♦ En arrière, la veine cave supérieure répond à la racine pulmonaire droite, représentée par
l’artère pulmonaire droite, la bronche principale droite, et la veine pulmonaire supérieure droite extra-
péricardique. (Fig.42 ; 44)

III- BRANCHES D’ORIGINE - VEINES BRACHIO-CEPHALIQUES.

A- ORIGINE - TERMINAISON.

Les veines brachio-céphaliques représentent les troncs collecteurs des veines de la tête, du cou et
des membres thoraciques. Elles naissent derrière l’articulation sterno-claviculaire, de la réunion des
veines jugulaire interne et subclavière qui forment le confluent brachio-céphalique. (Fig.40

Elles se terminent à droite de la ligne médiane, en arrière du premier cartilage costal droit et de la
partie attenante du manubrium sternal en se réunissant en un tronc veineux unique et presque vertical,
la veine cave supérieure.

B- TRAJET ET RAPPORTS.

1- Veine brachio-céphalique droite.


La veine brachio-céphalique droite est presque verticale, légèrement oblique en bas et à gauche.
Elle mesure en moyenne 3 cm de longueur et 13 à 16 mm de calibre.

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a- Rapports antérieurs.

La veine brachio-céphalique droite répond en avant : (Fig.45)


- au récessus pleural costo-médiastinal antérieur et au bord antérieur du poumon droit ;
- à distance, à l’articulation sterno-claviculaire droite, au premier cartilage costal et à la partie
droite du manubrium sternal, sur lesquels s’insèrent les muscles sterno-thyroïdien et sterno-hyoïdien.

b- Rapports postérieurs.

La veine brachio-céphalique droite répond en arrière : (Fig.42)


- au nerf phrénique droit ;
- à l’artère thoracique interne droite ;
- au nerf vague droit.

c- Rapports latéraux droits.

La veine brachio-céphalique droite répond à droite : (Fig.42 ; 45)


- au nerf phrénique droit et à l’artère thoracique interne qui croisent obliquement en bas et en
avant la face postérieure de la veine brachio-céphalique pour aborder la face latérale de ce vaisseau ;
- à la plèvre médiastinale et au lobe supérieur du poumon droit.

d- Rapports latéraux gauches.

La veine brachio-céphalique droite répond à gauche : (Fig.45)


- au versant antéro-latéral droit du tronc brachio-céphalique ;
- au lobe droit du thymus chez l’enfant ou à ses vestiges adipeux chez l’adulte.

2- Veine brachio-céphalique gauche.

La veine brachio-céphalique gauche croise la ligne médiane, suivant un trajet oblique en bas et à
droite, presque horizontale ; elle présente une double courbure, l’une à concavité inférieure, moulée
sur l’arc aortique ; l’autre à concavité postérieure, moulée sur la partie initiale du tronc brachio-
céphalique. (Fig.40)
La veine brachio-céphalique gauche mesure 6 à 7 cm de longueur et 13 à 16 mm de calibre.

a- Rapports antérieurs.

La veine brachio-céphalique gauche répond en avant : (Fig.45)


- au thymus chez l’enfant ou à ses vestiges adipeux chez l’adulte ;
- à distance, à l’articulation sterno-claviculaire gauche et à la partie supérieure du
manubrium sternal, sur lesquelles s’insèrent les muscles sterno-thyroïdien et sterno-hyoïdien.

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b- Rapports postérieurs.

La veine brachio-céphalique gauche répond en arrière et de gauche à droite : (Fig.33 ; 45)


- à l’artère thoracique interne gauche ;
- au nerf phrénique gauche ;
- à l’artère subclavière gauche ;
- au nerf vague gauche ;
- à l’artère carotide commune gauche ;
- au tronc brachio-céphalique.

100
Dans l’angle d’écartement du tronc brachio-céphalique et de l’artère carotide commune gauche,
apparaît la face antérieure de la trachée qui répond à la veine brachio-céphalique gauche.

d- Rapports inférieurs.

La veine brachio-céphalique gauche répond en bas à la convexité de l’arc aortique

e- Rapports supérieurs.

La veine brachio-céphalique gauche affleure normalement l’incisure jugulaire du sternum. Elle


répond en haut aux veines thyroïdiennes inférieures, souvent d’aspect plexiforme. (Fig.39)

C- BRANCHES AFFERENTES.

1- Dans la veine brachio-céphalique gauche s’abouchent : (Fig.95)


• Le conduit thoracique ;
• La veine jugulaire postérieure gauche ;
• La veine vertébrale gauche ;
• Les veines thyroïdiennes inférieures ;
• La veine thoracique interne gauche ;
• Les veines thymiques ;
• La veine intercostale supérieure gauche. (Cette veine collecte le sang veineux des quatre
premiers espaces intercostaux ; la première veine intercostale est parfois indépendante et constitue la
veine intercostale suprême).

2- Dans la veine brachio-céphalique droite s’abouchent :

• Le conduit lymphatique droit ;


• La veine jugulaire postérieure droite ;
• La veine vertébrale droite ;
• La veine thoracique interne droite ;
• Parfois la veine intercostale supérieure droite.

Les veines jugulaires externe et antérieure s’abouchent dans la veine subclavière.

IV- BRANCHES AFFERENTES. VEINE AZYGOS.

La veine cave supérieure reçoit une seule branche afférente importante, la veine azygos.

A- ORIGINE.

La veine azygos se forme dans l’espace infra-médiastinal postérieur, en regard du onzième espace
intercostal droit par la fusion de deux racines : l’une latérale, l’autre médiale. (Fig.46)

101
1- Racine latérale.

La veine lombaire ascendante aborde la cavité thoracique, en passant sous le ligament arqué médial (arcade
du psoas). Elle se réunit au-dessous de l’extrémité médiale de la douzième côte avec la veine subcostale droite,
constituant un volumineux tronc veineux, la racine latérale de la veine azygos.

Dans le médiastin postérieur, la racine latérale répond :


• en dehors et arrière, aux nerfs grand et petit splanchniques et au tronc sympathique ;
• en dedans, à l’aorte et au conduit thoracique ;
• en avant, aux piliers du diaphragme ;
• en arrière, à la colonne vertébrale.

2- Racine médiale.

La racine médiale, grêle, se détache de la face postérieure de la veine cave inférieure (anastomose azygo-
cave). Elle pénètre dans le thorax avec le nerf grand splanchnique, entre les faisceaux principal et accessoire du
pilier droit du diaphragme.
Elle présente dans le médiastin postérieur les mêmes rapports que la racine latérale.

B- TRAJET.

La veine azygos présente deux portions : l’une ascendante, l’autre arciforme, ou arc de l’azygos.

1- Portion ascendante.

La portion ascendante de la veine azygos monte verticalement dans le médiastin postérieur, appliquée sur
le flanc antérieur droit de la colonne vertébrale jusqu’à la vertèbre thoracique T6 ; puis elle s’écarte de la ligne
médiane et monte obliquement en haut et à droite jusqu’à la vertèbre thoracique T4. (Fig.34 ; 46)

2- Arc de l’azygos.

A la hauteur de la vertèbre thoracique T4, la veine azygos s’infléchit en avant et légèrement en dehors,
constituant un segment arciforme qui enjambe d’arrière en avant la racine pulmonaire droite : c’est l’arc de
l’azygos. (Fig.42)

C- TERMINAISON.

La veine azygos se termine sur la face postérieure du segment supra-péricardique de la veine cave supérieure.

D- DIMENSIONS.

La veine azygos mesure de 20 à 25 cm de longueur ; son calibre augmente régulièrement de bas en haut ;
il passe de 4 mm à son origine à 8 mm à sa terminaison. Elle est parfois munie d’une valvule à sa partie moyenne.

102
103
E- RAPPORTS DE LA PORTION ASCENDANTE.

1- Rapports postérieurs.

La portion ascendante de la veine azygos répond en arrière : (Fig.34 ; 35)

- au flanc droit de la colonne vertébrale thoracique de T4 à T12 ;


- aux huit dernières artères intercostales postérieures droites ;
- au système sympathique thoracique droit, constitué de dedans en dehors par : le nerf grand
splanchnique, le nerf petit splanchnique et le tronc sympathique.

2- Rapports antérieurs.

La portion ascendante de la veine azygos répond en avant : (Fig.35)

- au récessus pleural interazygo-œsophagien ;


- par l’intermédiaire de ce récessus au nerf vague droit et à la face postérieure de l’œsophage
thoracique.

3- Rapports latéraux droits.

La portion ascendante de la veine azygos répond à droite à la plèvre médiastinale et à la face médiale du
poumon droit. (Fig.35)

4- Rapports latéraux gauches.

La portion ascendante de la veine azygos répond à gauche à l’aorte thoracique descendante et au


conduit thoracique, mais ces deux vaisseaux s’éloignent progressivement de bas en haut de la veine azygos.
(Fig.34 ; 35)

L’aorte thoracique descendante et la veine azygos délimitent une zone triangulaire à base supérieure et
à sommet inférieur, le triangle interazygo-aortique ; dans l’aire de ce triangle apparaissent la bifurcation
trachéale, l’origine des bronches principales, l’œsophage, le nerf vague droit, et quelques artères
intercostales postérieures droites.

F- RAPPORTS DE L’ARC DE L’AZYGOS.

L’arc de l’azygos passe du médiastin postérieur au médiastin supérieur.

1- Rapports latéraux gauches.

L’arc de l’azygos croise d’arrière en avant : (Fig.34 ; 42)

- le bord droit du segment interazygo-aortique de l’œsophage ;


- le nerf vague droit ;
- et la face latérale droite de la trachée.

104
2- Rapports latéraux droits.

L’arc de l’azygos répond en dehors à la plèvre médiastinale et à la face médiale du lobe supérieur
du poumon droit. Parfois l’arc d’azygos détermine une pseudo-scissure sur la face médiale du poumon.
(Fig.41)

3- Rapports inférieurs.

L’arc de l’azygos répond en bas à la partie supérieure de la racine pulmonaire droite représentée
par : la bronche principale, les vaisseaux bronchiques, le plexus pulmonaire et l’artère pulmonaire.
(Fig.42)

4- Rapports supérieurs.

L’arc de l’azygos répond en haut aux nœuds lymphatiques trachéaux droits et en particulier aux
nœuds trachéo-bronchiques supérieurs.

G- BRANCHES AFFERENTES.

Les branches afférentes de la veine azygos peuvent être divisées en deux groupes : des veines
viscérales et des veines pariétales. (Fig.46)

1- Veines viscérales.

Les veines viscérales comprennent : les veines bronchiques droites, des veines œsophagiennes
droites, des veines péricardiques droites, et des veines médiastinales droites.

2- Veines pariétales.

Les veines pariétales sont représentées : à droite par les veines intercostales postérieures et la veine
intercostale supérieure droite ; et à gauche par la veine hémi-azygos et la veine hémi-azygos accessoire.

a- Veines intercostales postérieures droites.

Les veines intercostales postérieures droites longent, dans les espaces intercostaux, le bord supérieur
des artères intercostales postérieures homonymes. Elles recueillent le sang veineux des espaces
intercostaux ainsi que celui des plexus veineux vertébraux internes et externes.

b- Veine intercostale supérieure droite.

Les trois premières veines intercostales forment un tronc commun, la veine intercostale supérieure
droite. Cette veine se jette dans l’arc de l’azygos ; parfois elle monte et se termine dans la veine brachio-
céphalique droite ou simultanément dans ce vaisseau et dans l’arc de l’azygos.

105
c- Veine hémi-azygos.

♦ Origine.- La veine hémi-azygos se forme, comme la veine azygos dans l’espace infra-
médiastinal postérieur, en regard du onzième espace intercostal gauche, par la réunion de deux
racines : l’une latérale, l’autre médiale. (Fig.46)
* La racine latérale résulte de la réunion de la veine lombaire ascendante gauche et de la veine
subcostale. Elle présente les mêmes rapports que la racine latérale de la veine azygos.

* La racine médiale, inconstante, se détache de la face postérieure de la veine rénale gauche


(anastomose azygo-rénale) ; plus rarement elle se détache de la face postérieure de la veine cave
inférieure. Elle pénètre dans le thorax avec le nerf grand splanchnique, entre les faisceaux principal et
accessoire du pilier gauche du diaphragme.

♦ Trajet. - Dans le médiastin postérieur, la veine hémi-azygos monte verticalement sur le flanc
antérieur gauche de la colonne vertébrale, en arrière et en dehors de l’aorte thoracique et en avant
des artères intercostales postérieures, jusqu’à la vertèbre thoracique T8 où elle s’incline à droite et se
porte transversalement en passant en arrière de l’aorte, de l’œsophage et du conduit thoracique. Elle
se termine à angle aigu sur le bord gauche de la veine azygos. Elle reçoit les 4 ou 5 dernières veines
intercostales postérieures gauches. (Fig.34)

d. Veine hémi-azygos accessoire.

La veine hémi-azygos accessoire descend verticalement sur le flanc antérieur gauche de la


colonne vertébrale, en arrière et en dehors de l’aorte thoracique descendante et en avant des 5 ou 6
premières artères intercostales postérieures gauches. (Fig.34)
Au niveau de la vertèbre thoracique T7, elle s’incline à droite et se porte transversalement en
passant en arrière de l’aorte, de l’œsophage et du conduit thoracique ; elle se termine à angle droit sur
le bord gauche de la veine azygos.
La veine hémi-azygos accessoire draine le sang veineux des 6 ou 7 premières veines intercostales
postérieures gauches ; mais, dans la plupart des cas, les 3 ou 4 premières veines intercostales se
réunissent en un tronc unique, la veine intercostale supérieure gauche ; cette veine se jette dans la
veine brachio-céphalique gauche.

e. Variations.

Parfois, la huitième veine intercostale reste indépendante et se jette directement dans la veine
azygos. Plus rarement, les deux veines hémi-azygos se réunissent en un tronc commun transversal qui
se jette dans la veine azygos entre les vertèbres thoraciques T7 et T8.
Enfin les deux veines hémi-azygos reçoivent encore des veines viscérales gauche :
œsophagiennes, bronchiques et médiastinales postérieures.

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V- ANASTOMOSES PORTO-CAVES.

Les anastomoses porto-caves sont de simples veinules qui se développent en cas d’obstruction
portale. Elles peuvent être schématisées en cinq systèmes.

A- ANASTOMOSES ŒSO-CARDIO-FUNDIQUES.

Les veines de la région œso-cardio-fundique se rendent au système porte : soit par les veines
cardio-fundiques, tributaires de la veine gastrique gauche, soit par les veines gastriques courtes,
tributaires de la veine splénique. (Fig.47)

Elles se rendent aussi au système cave :


• à la veine cave supérieure par l’intermédiaire des veines œsophagiennes inférieures, tributaires
de la veine hémi-azygos ;
• à la veine cave inférieure par l’intermédiaire de la veine phrénique inférieure gauche ;
• à la veine rénale gauche par l’intermédiaire d’une anastomose qui unit la veine surrénale gauche
et la veine phrénique inférieure gauche.

En cas d’obstacle du système porte, les veines de la région œso-cardio-fundique se dilatent et


réalisent des varices œsophagiennes, pouvant être à l’origine d’hémorragies digestives graves.

B- ANASTOMOSES RECTALES.

La veine rectale supérieure se draine dans le système porte par l’intermédiaire de la veine
mésentérique inférieure ; tandis que les veines rectales moyenne et inférieure se rendent au système
cave inférieur par l’intermédiaire de la veine iliaque interne. (Fig.47)
Le plexus veineux rectal, situé dans la sous-muqueuse, constitue une importante anastomose
porto-cave.

C- ANASTOMOSES OMBILICALES.

Les veines de la région ombilicale se rendent : (Fig.48)


• en haut, au système cave supérieur par l’intermédiaire des veines thoraciques internes,

• et en bas, au système cave inférieur par l’intermédiaire des veines épigastriques inférieures et
épigastriques superficielles

Quand la veine ombilicale reste perméable ; étant donné qu’elle est tributaire du système porte,
elle réalise avec les veines caves supérieure et inférieure une anastomose porto-cave para-ombilicale.

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D- ANASTOMOSES PERITONEO-PARIETALES.

Les veines portes accessoires provenant de la face inférieure du diaphragme (veines phréniques)
gagnent le foie à travers les ligaments coronaire et falciforme et établissent une anastomose porto-
cave.
Les vaisseaux néo-formés qui se développent entre les veines de l’intestin et celles de la paroi
au niveau des zones d’accolement du tube digestif, établissent une anastomose porto-cave en cas
d’obstruction portale.

E- ANASTOMOSES PORTO-SUPRA-HEPATIQUES.

Elles sont dues à la persistance anormale du conduit veineux qui unit directement la veine porte et
la veine cave inférieure au-dessus de l’origine des veines hépatiques.

VI- ANASTOMOSES CAVO-CAVES.

Les anastomoses cavo-caves forment quatre systèmes longitudinaux.

• Le système pariétal antérieur est formé par les veines épigastriques inférieures (veine
épigastrique inférieure et veine épigastrique superficielle) et par les veines thoraciques internes.
(Fig.48)

• Le système pariétal antéro-latéral est formé par la veine circonflexe iliaque superficielle et l
veine thoracique latérale. (Fig.48)

• Le système lombo-azygos est formé par la veine lombaire ascendante, et la veine azygos à
droite, ou la veine hémi-azygos à gauche. (Fig.46)

• Le système des plexus veineux vertébraux internes et externes s’étend sur toute la hauteur de la
colonne vertébrale ; les plexus, unis entre eux, sont respectivement drainés : (Fig.49)
* dans la région sacrale, par les veines sacrales latérales, tributaires de la veine cave inférieure ;
* dans la région lombaire, par les veines lombaires, tributaires de la veine cave inférieure ;
* dans la région thoracique, par les veines intercostales postérieures, tributaires des veines
azygos, puis de la veine cave supérieure.

Les anastomoses cavo-caves permettent le rétablissement de la circulation en cas d’obstruction


ou de ligature de la veine cave inférieure au-dessous des veines rénales.

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ŒSOPHAGE THORACIQUE

I- ANATOMIE DESCRIPTIVE.

L’œsophage est un conduit musculo-membraneux à direction longitudinale, destiné à transmettre


les aliments du pharynx à l’estomac. Il présente trois portions : cervicale, thoracique et abdominale.
Seul l’œsophage thoracique sera traité dans ce chapitre. (Fig.50)

A- TRAJET - DIRECTION.

L’œsophage thoracique traverse l’ouverture crâniale du thorax ; puis il descend d’abord dans le
médiastin supérieur puis dans le médiastin postérieur suivant un trajet oblique en bas et à gauche, sans
qu’il soit rectiligne. Il s’étend du bord inférieur du corps de la vertèbre thoracique T1 au corps de la
vertèbre thoracique T10.

♦ Dans le plan sagittal, l’œsophage thoracique décrit une courbure concave en avant, moins accusée
cependant que celle de la colonne vertébrale ; car l’œsophage est appliqué en haut sur la colonne jusqu’à
la vertèbre thoracique T4 ; puis il s’en éloigne graduellement jusqu’à sa terminaison.

♦ Dans le plan frontal, l’œsophage est sinueux. Il est d’abord oblique en bas et à gauche depuis son
origine jusqu’à la vertèbre thoracique T4 ; là il s’infléchit à droite pour faire place à l’aorte ; puis à partir
de la vertèbre thoracique T7, l’œsophage devenu médian, se porte de nouveau à gauche et conserve cette
direction jusqu’à sa traversée diaphragmatique, en regard de la vertèbre thoracique T10.

Il en résulte de ces diverses inflexions que l’œsophage thoracique présente deux courbures latérales :
l’une supérieure, à concavité droite, l’autre inférieure, à concavité gauche.

B- DIMENSIONS.

L’œsophage thoracique mesure en moyenne 16 à 18 cm de longueur et de 2 à 3 cm de calibre. Il


présente cependant trois rétrécissements et trois dilatations fusiformes.
● Le rétrécissement aortique est déterminé par l’arc aortique ; il est situé à la hauteur de T4.
● Le rétrécissement bronchique est déterminé par la bronche principale gauche ; il est situé à la
hauteur de T5.
● Le rétrécissement diaphragmatique répond à l’hiatus œsophagien ; il est situé à la hauteur de
T10.
En endoscopie le rétrécissement aortique est situé à 22 cm des arcades dentaires, le rétrécissement
bronchique à 25 cm, et le rétrécissement diaphragmatique à 35 cm. Parmi les zones dilatées, la plus
importante est située immédiatement au-dessus du diaphragme : c’est l’ampoule épiphrénique.

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C- STRUCTURE.

La paroi œsophagienne est composée de quatre tuniques concentriques : la muqueuse, la sous-


muqueuse, la musculeuse et l’adventice.
● La muqueuse, épaisse et résistante, est formée d’un épithélium pavimenteux stratifié
● La sous-muqueuse, épaisse, contient des vaisseaux, des nerfs et des glandes oesophagiennes.
● La musculeuse est constituée d’une couche profonde, formée de fibres circulaires ; et d’une
superficielle formée, de fibres longitudinales. Elle est constituée au niveau des deux tiers supérieurs de
l’œsophage de fibres musculaires striée ; et de fibres musculaires lisses au niveau du tiers inférieu .
● L’adventice est formé de tissu conjonctif lâche qui facilite les mouvements de l’œsophage.

II- RAPPORTS DE L’OESOPHAGE.

A- DANS L’OUVERTURE CRANIALE DU thorax (T1)

L’œsophage thoracique commence à la hauteur de la vertèbre thoracique T1 à 20 cm de la partie


moyenne des arcades dentaires. (Fig.51)

● Rapports postérieurs.- L’œsophage répond en arrière aux muscles longs du cou, et à la vertèbre

thoracique T1.

● Rapports antérieurs.- L’œsophage répond en avant au nerf laryngé récurrent gauche, et à la


trachée et par l’intermédiaire de celle-ci à l’incisure jugulaire du sternum.

● Rapports latéraux. - L’œsophage répond latéralement au versant postéro-médial de la coupole


pleurale.

Du fait de la déviation à gauche de l’œsophage, les rapports latéraux sont plus intimes à gauche
qu’à droite et en particulier avec la crosse du conduit thoracique.

B- Dans le mEdiastin.

L’œsophage thoracique présente dans le médiastin trois segments que l’on désigne par rapport
aux crosses vasculaires en segments : supra-azygos-aortique ; interazygos-aortique et infra-azygos-
aortique.

1- Segment supra-azygos-aortique (T2 - T3).

Le segment supra-azygos-aortique de l’œsophage est très court et mesure 4 cm environ ; il est situé
dans le médiastin supérieur, à la hauteur des vertèbres thoraciques T2 et T 3.

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a- Rapports antérieurs.

L’œsophage répond en avant à la face postérieure de la trachée à laquelle, il est uni par des fibres
musculaires trachéo-oesophagiennes. (Fig.52)
Le bord gauche de l’œsophage déborde la trachée et forme avec elle un angle dièdre trachéo-
oesophagien où monte le nerf laryngé récurrent gauche.

b- Rapports postérieurs.

L’œsophage répond en arrière au corps des vertèbres thoraciques T2 et T3, et aux muscles longs du
cou qui descendent jusqu’au bord inférieur du corps de la vertèbre thoracique T3. (Fig.45)

c- Rapports latéraux droits.

L’œsophage répond à droite à la plèvre médiastinale du poumon droit. (Fig.45)


Plus en avant, l’œsophage répond à distance au nerf vague droit qui croise obliquement la face
latérale de la trachée pour rejoindre plus bas le bord droit de l’œsophage. (Fig.42)

d- Rapports latéraux gauches.

L’œsophage répond à gauche : (Fig.33 ; 45)


● au conduit thoracique qui longe le bord gauche de l’œsophage ;
●à l’artère subclavière gauche qui monte en avant du conduit thoracique ;
● à la veine intercostale supérieure gauche (inconstante) qui croise la face latérale des éléments
précédents pour aller se jeter dans la veine brachio-céphalique gauche ;
● à la plèvre médiastinale et au bord dorsal du poumon gauche qui s’enfoncent en arrière de l’artère

subclavière jusqu’au contact du bord gauche de l’œsophage et du corps de la vertèbre thoracique T4.

2- Segment inter-azygo-aortique (T4).

Le segment inter-azygos-aortique est très court et mesure 3 cm environ ; il est situé dans le médiastin
supérieur, à la hauteur de la vertèbre thoracique T4, entre l’arc aortique et l’arc de l’azygos. C’est le
segment le plus profond et qui contracte les rapports les plus complexes. (Fig.52)

a- Rapports antérieurs.

L’œsophage répond en avant :


●à la bifurcation trachéale et à l’origine de la bronche principale gauche ;
●à l’artère bronchique droite dans sa variété pré-oesophagienne ;
● au nerf laryngé récurrent gauche.

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b- Rapports postérieurs.

L’œsophage répond en arrière : (Fig.41)


● au conduit thoracique qui croise obliquement en haut et à gauche, la face postérieure de l’œsophage
pour rejoindre la face postérieure de l’arc aortique ;
●à l’artère bronchique droite dans sa variété rétro-oesophagienne ;
● au corps de la vertèbre thoracique T4.

c- Rapport latéral gauche.

L’œsophage répond à gauche à l’arc aortique qui détermine sur ce conduit un rétrécissement, le
rétrécissement aortique, situé à 22 cm de la partie moyenne des arcades dentaires et aussi le seul visible
aux radiographies chez le sujet vivant.

d- Rapport latéraux droits.

L’œsophage répond à droite à l’arc de l’azygos et au nerf vague droit.

Il en découle de ces rapports que le segment interazygo-aortique de l’œsophage est facilement


accessible par thoracotomie latérale droite.

3- Segment infra-azygos-aortique (T5-T10).

L’œsophage s’éloigne de la colonne vertébrale et descend dans le tissu conjonctif du médiastin


postérieur. Il s’étend du bord supérieur de la vertèbre thoracique T5 au bord supérieur la vertèbre
thoracique T10.

a- Rapports antérieurs

L’œsophage répond en avant au sinus oblique du péricarde, limité latéralement par les quatre
veines pulmonaires, et par l’intermédiaire de ce sinus à la face postérieure de l’atrium gauche. Ces
rapports intimes expliquent la dysphagie observée dans les péricardites et l’hypertrophie atriale gauche.
(Fig.52)

● Au-dessus du péricarde, l’œsophage répond aux lymphonœuds trachéo-bronchiques inférieurs,


situés dans l’angle de bifurcation de la trachée.

● Au-dessous du péricarde, l’œsophage répond aux piliers droit et gauche du diaphragme.

b- Rapports postérieurs.

L’œsophage répond à deux plans vasculaires et à la plèvre médiastinale qui s’interposent entre le
conduit digestif et la colonne vertébrale.

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1- Le premier plan vasculaire est constitué par l’aorte thoracique descendante, la veine azygos et le conduit
thoracique. (Fig.34)

● L’aorte thoracique descend obliquement en bas et à droite ; elle s’insinue progressivement derrière l’œsophage

pour se placer en arrière et à droite de ce conduit.

● La veine azygos monte verticalement dans le médiastin postérieur, appliquée sur le flanc antérieur droit de la
colonne vertébrale jusqu’à la vertèbre thoracique T6 ; puis elle s’écarte de la ligne médiane et monte obliquement en
haut et à droite jusqu’à la vertèbre thoracique T4. Elle forme avec l’aorte un angle azygo-aortique ouvert en haut.

● Le conduit thoracique est disposé à la partie basse du médiastin, en arrière de l’aorte thoracique ; il monte
ensuite derrière l’œsophage, formant la bissectrice de l’angle azygo-aortique.

2- Le deuxième plan vasculaire est constitué par les veines hémi-azygos et les artères intercostales
postérieures droites. (Fig.34)

● La veine hémi-azygos accessoire croise la face postérieure de l’œsophage à la hauteur de la vertèbre thoracique

T7.

● La veine hémi-azygos croise la face postérieure de l’œsophage à la hauteur de la vertèbre thoracique T8.

● Les artères intercostales postérieures droites (du 5ème au 9ème) croisent la face postérieure de l’œsophage, du
conduit thoracique et de la veine azygos.

● La plèvre médiastinale s’invagine profondément entre l’œsophage et la veine azygos, formant le récessus
interazygo-oesophagien ; elle s’invagine aussi entre l’œsophage et l’aorte, formant le récessus inter-aortico-
oesophagien. Ces récessus augmentent de profondeur de haut en bas et s’unissent par une membrane cellulo-
fibreuse frontale rétro-oesophagienne, le ligament interpleural. (Fig.35 ; 53)

c- Rapports latéraux gauches.

L’œsophage répond au nerf vague gauche. Ce nerf rejoint le bord gauche de l’œsophage et se place sur sa
face antérieure à la partie basse du médiastin.
Il répond en plus, en haut à l’aorte thoracique descendante, et au-dessous de la racine pulmonaire, à la plèvre
médiastinale.

d- Rapports latéraux droits.

L’œsophage répond à la plèvre médiastinale et au nerf vague droit. Ce nerf longe le bord droit de l’œsophage
et se place sur sa face postérieure à la partie basse du médiastin. (Fig.35 ; 53)
Les deux nerfs vagues échangent au cours de leur trajet de nombreuses anastomoses qui forment un plexus
périoesophagien. Cette disposition explique la sensation douloureuse qui accompagne la déglutition d’un corps
volumineux par tiraillement du plexus.
Le segment infra-azygo-aortique de l’œsophage thoracique est plus facilement accessible par thoracotomie
latérale droite.

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C- TraversEe Diaphragmatique.

L’œsophage traverse un orifice musculaire, formé par l’entrecroisement des faisceaux charnus, issus des piliers
droit et gauche du diaphragme : c’est l’hiatus œsophagien.
L’hiatus œsophagien présente une forme ovalaire, à grand axe oblique en bas, en avant et un peu à gauche ; il
mesure 3 cm de longueur sur 1 cm de largeur. Il est situé à la hauteur de la vertèbre thoracique T10, au-dessus, en
avant et un peu à gauche de l’hiatus aortique.
Le fascia diaphragmatique (transversalis) se divise au niveau de l’hiatus œsophagien en deux lames ascendante
et descendante, qui forment autour de l’œsophage une gaine conjonctive, ovoïde, le fascia phrénico-œsophagien.
La lame descendante se termine sur le cardia ; la lame ascendante se confond au-dessus du diaphragme avec le
fascia œsophagien. Les deux lames délimitent avec la musculeuse de l’œsophage un espace celluleux qui permet les
mouvements du diaphragme au cours de la respiration.
L’hiatus œsophagien joue le rôle d’un sphincter extrinsèque essentiel pour la continence gastro-œsophagienne.
L’altération de ce sphincter favorise le reflux gastro-œsophagien, responsable du pyrosis

L’hiatus oesophagien livre passage :

●à l’œsophage ;

● aux nerfs vagues, le nerf droit sur la face postérieure de l’oesophage, le nerf gauche sur la face antérieure ;

● aux anastomoses artérielles qui unissent les artères phréniques supérieures et inférieures ;

●à des anastomoses veineuses porto-caves.

III- VASCULARISATION DE L’OESOPHAGE.

A- ARTERES.

♦ Le segment supra-aortique de l’œsophage est irrigué par des rameaux oesophagiens, issus des artères
thyroïdiennes inférieures et des artères intercostales postérieures, issues des artères intercostales suprêmes.
(Fig.54)

♦ Le segment inter-azygo-aortique est irrigué par des rameaux œsophagiens, provenant soit des artères
bronchiques soit de l’arc aortique.

♦ Le segment infra-azygo-aortique est irrigué : ● par des rameaux œsophagiens (4 à 5), provenant de la face
antérieure de l’aorte thoracique descendante et des artères intercostales postérieures droites.

Le segment abdominal de l’œsophage est irrigué par des rameaux œsophagiens, provenant de l’artère
phrénique inférieure gauche et de l’artère gastrique gauche.

Les rameaux oesophagiens, issus des artères thyroïdiennes inférieures, des artères bronchiques, de l’aorte
thoracique descendante, des artères phréniques inférieures, de l’artère gastrique gauche et des artères intercostales
droites forment autour du conduit œsophagien un réseau anastomotique sous-adventiciel qui assure la vascularisation
artérielle de l’œsophage.

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B- VEINES.

Les veines naissent d’un plexus veineux sous-muqueux, surtout développé à la partie inférieure de
l’œsophage. Les branches efférentes de ce plexus traversent la couche musculaire et constituent autour
du conduit œsophagien, un plexus veineux péri-oesophagien à large maille.

Les veines efférentes du plexus péri-oesophagien gagnent :

● en haut, la veine cave supérieure par l’intermédiaire des veines thyroïdiennes inférieures et des

veines azygos ;

● en bas, la veine porte par l’intermédiaire de la veine gastrique gauche ; car il existe à la partie
terminale de l’œsophage une communication entre les plexus sous muqueux de l’œsophage et de
l’estomac (anastomoses porto-caves) ; elles peuvent gagner la veine cave inférieure par l’intermédiaire
de la veine phrénique inférieure gauche.

C- LYMPHATIQUES DE L’OESOPHAGE.

Les réseaux capillaires muqueux, sous-muqueux et musculaires sont largement anastomosés entre
eux. Ils forment autour du conduit digestif un plexus péri-œsophagien. La lymphe de ce plexus aboutit
aux lymphonœuds péri-oesophagiens adjacents ; elle peut cependant suivre un trajet vertical ascendant
ou descendant et gagner des lymphonœuds péri-oesophagiens placés à distance.

A partir des lymphonœuds péri-oesophagiens, la lymphe gagnent :


● Les lymphonœuds trachéaux droits et gauches ;
● Les lymphonœuds trachéo-bronchiques inférieurs, situés sous la bifurcation trachéale ;
● Les lymphonœuds médiastinaux dorsaux ;
● Les lymphonœuds de la région coeliaque (pour le tiers inférieur de l’œsophage).

La circulation lymphatique de l’œsophage explique, les localisations tumorales à distance du


cancer d’origine et l’envahissement d’un nœud péri-oesophagien à distance du cancer.

D- INNERVATION.

Les nerfs proviennent :


● des nerfs laryngés récurrents pour le segment supra-azygo-aortique ;
● des nerfs vagues pour les portions inter et infra-azygo-aortiques ;
● des rameaux sympathiques pour la totalité de l’œsophage.

123
LYMPHATIQUES DU THORAX

Le système lymphatique thoracique comprend des lymphonœuds intercostaux et des lymphonœuds


médiastinaux qui aboutissent à gauche au conduit thoracique, et à droite au conduit lymphatique
droit.

I- LYMPHONŒUDS INTERCOSTAUX.

Les lymphonœuds intercostaux, au nombre de 2 à 3, sont situés à la partie postérieure des espaces
intercostaux, le long du pédicule intercostal.
* Ils drainent les vaisseaux lymphatiques de la paroi postéro-latérale du thorax, de la plèvre pariétale
et du sein.
* A gauche, les collecteurs lymphatiques efférents se rendent au conduit thoracique, et au tronc
subclavier gauche pour les deux premiers espaces intercostaux.
* A droite, les collecteurs lymphatiques efférents se rendent au tronc broncho-médiastinal droit,
et au tronc subclavier droit pour les deux premiers espaces intercostaux, puis au conduit lymphatique
droit.

II- LYMPHONŒUDS MEDIASTINAUX.

Les lymphonœuds médiastinaux se répartissent en 4 groupes de lymphonœuds médiastinaux :


supérieurs, ventraux, moyens et dorsaux. (Fig.55)

A- LYMPHONŒUDS MEDIASTINAUX SUPERIEURS.

Les lymphonœuds médiastinaux supérieurs sont constitués de petits nœuds, situés à la partie
supérieure du médiastin.

1- Lymphonœuds médiastinaux supérieurs droits.

Les lymphonœuds médiastinaux supérieurs droits sont situés en avant de la veine cave supérieure
et de la veine brachio-céphalique droite.
* Ils drainent le thymus, le péricarde et les nœuds parasternaux droits.
* Les collecteurs lymphatiques efférents aboutissent au tronc broncho-médiastinal droit qui se jette
dans le conduit lymphatique droit.

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2- Lymphonœuds médiastinaux supérieurs gauches.

Les lymphonœuds médiastinaux supérieurs gauches sont situés en avant de l’arc aortique et de
l’artère carotide commune gauche.

* Ils drainent le thymus, le péricarde et les nœuds parasternaux gauches.

* Les collecteurs lymphatiques efférents aboutissent au tronc broncho-médiastinal gauche qui se


jette dans le conduit thoracique.

3- Lymphonœuds trachéaux.

Les lymphonœuds trachéaux sont constitués de petits nœuds, disposés sur les faces antéro-latérales
de la trachée thoracique.

* Ils reçoivent les vaisseaux lymphatiques des poumons, de la trachée et de l’œsophage.


* Les collecteurs lymphatiques efférents aboutissent au tronc broncho-médiastinal correspondant.

4- Lymphonœuds trachéo-bronchiques supérieurs.

Les lymphonœuds trachéo-bronchiques supérieurs sont constitués de petits nœuds, disposés au-
dessus des bronches principales et de la partie adjacente de la trachée.

Le nœud trachéo-bronchique supérieur droit constitue le lymphonœud le plus volumineux des


nœuds trachéaux ; il reçoit la plupart des vaisseaux lymphatiques du poumon droit et du lobe inférieur
du poumon gauche.

B- LYMPHONŒUDS MEDIASTINAUX VENTRAUX.

Les lymphonœuds médiastinaux ventraux comprennent les lymphonœuds parasternaux et les nœuds
prépéricardiques.

♦ Les lymphonœuds parasternaux comprennent 6 à 10 petits nœuds qui s’échelonnent sur le trajet
des vaisseaux thoraciques internes depuis le processus xiphoïde jusqu’au cartilage costal C1.

* Ils drainent les vaisseaux lymphatiques du sein, de la partie antérieure de la plèvre costale, de la
partie antérieure du péricarde, de la partie sterno-costale du diaphragme, du foie et de la paroi abdominale
supra-ombilicale, excepté les téguments.

* Les collecteurs lymphatiques efférents se rendent aux nœuds médiastinaux supérieurs, puis aux
troncs broncho-médiastinaux.

♦ Les nœuds prépéricardiques sont situés entre le péricarde et le sternum. Les collecteurs efférents
de ces nœuds rejoignent les nœuds parasternaux.

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C- LYMPHOCENTRES MEDIASTINAUX MOYENS.

1- Lymphonœuds phréniques supérieurs.

Les lymphonœuds phréniques supérieurs sont constitués de 2 à 3 petits nœuds, situés à gauche, au
voisinage du nerf phrénique ; et à droite, près de la veine cave inférieure et du nerf phrénique.

Les lymphonœuds phréniques supérieurs reçoivent des vaisseaux lymphatiques du diaphragme, de


la plèvre diaphragmatique, du péricarde et du foie.

Les collecteurs lymphatiques efférents se rendent aux troncs broncho-médistinaux.

2- Lymphonœuds broncho-pulmonaires.

Les lymphonœuds broncho-pulmonaires sont constitués de petits nœuds disposés autour des
bronches principales depuis la bifurcation trachéale jusqu’aux hiles pulmonaires.

* Ils reçoivent les vaisseaux lymphatiques du poumon correspondant.

* Ils se drainent dans les lymphonœuds trachéo-bronchiques supérieurs du même côté et dans les
lymphonœuds trachéo-bronchiques inférieurs.

3- Lymphonœuds trachéo-bronchiques inférieurs.

Les lymphonœuds trachéo-bronchiques inférieurs comprennent 3 à 5 nœuds lymphatiques placés


dans l’angle de bifurcation de la trachée.

* Ils reçoivent des vaisseaux lymphatiques des poumons droit et gauche, du cœur et de
l’œsophage.

* Ils se drainent essentiellement dans les lymphonœuds trachéo-bronchiques supérieurs droits.

Les lymphonœuds broncho-pulmonaires, trachéo-bronchiques inférieurs et supérieurs et


trachéaux constituent les lymphonœuds trachéo-bronchiques.

D- LYMPHONŒUDS MEDIASTINAUX DORSAUX.

Les lymphonœuds médiastinaux dorsaux sont constitués de petits nœuds, situés le long de
l’œsophage et de l’aorte thoracique.

* Ils reçoivent des vaisseaux lymphatiques de l’œsophage, du diaphragme, du foie et du péricarde.

* Les collecteurs lymphatiques efférents aboutissent aux nœuds trachéo-bronchiques et aux troncs
broncho-médiatinaux.

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III- LYMPHONŒUDS PULMONAIRES.

Les lymphonœuds pulmonaires se répartissent en nœuds lobaires, situés le long des ramifications
bronchiques, ou entre deux lobes voisins ou encore sous la plèvre pulmonaire.
Les lymphonœuds pulmonaires se drainent vers les lymphonœuds broncho-pulmonaires.

IV- CONDUIT THORACIQUE.

Le conduit thoracique est le tronc collecteur lymphatique principal du corps. Il s’étend de la région
cœliaque à l’ouverture crâniale du thorax. (Fig.56)

1- Origine.

Le conduit thoracique résulte de la réunion des deux troncs lombaires et du tronc intestinal. Cette
jonction se fait habituellement en avant des vertèbres lombaires L1 et L2 ; elle est souvent plexiforme,
mais parfois, elle présente une dilatation ampullaire (20 %), située entre l’aorte et la veine cave inférieure,
la citerne de chyle.

2- Trajet.

Le conduit thoracique traverse l’hiatus aortique du diaphragme, en arrière du bord droit de l’aorte
thoracique. Il monte ensuite verticalement dans le médiastin postérieur, d’abord en arrière de l’aorte
thoracique puis entre ce vaisseau et la veine azygos jusqu’à la hauteur de la vertèbre thoracique T5. A ce
niveau, il s’infléchit en haut et à gauche, croise la face postérieure de l’arc aortique ; puis il monte sur
la face postéro-médiale de l’artère subclavière gauche.
Arrivé à la base du cou, il s’incurve de nouveau en avant, en bas et à gauche, en décrivant une
courbure à concavité inférieure, la crosse du conduit thoracique ; cette crosse déborde en haut la coupole
pleurale et le bord supérieur de la clavicule, et s’élève jusqu’à la vertèbre cervicale C7.

3- Terminaison.

Le conduit thoracique se termine par une dilatation ampullaire qui s’abouche à la face postérieure
du confluent brachio-céphalique gauche par un orifice muni de deux valvules ostiales ; mais il s’abouche
parfois dans la veine jugulaire interne ou dans la veine subclavière.

4- Forme - Dimensions.

Le conduit thoracique est un vaisseau irrégulier à paroi mince ; il mesure 4 à 10 mm de calibre et


40 cm de longueur.

128
129
5- Rapports dans le médiastin.

♦ Le segment infra-azygo-aortique du conduit thoracique est situé d’abord en arrière de l’aorte puis

en arrière de l’œsophage et du ligament interpleural. (Fig.34 ; 35)


Le segment du conduit thoracique compris entre les vertèbres thoraciques T5 et T9 répond :
- en arrière, aux artères intercostales postérieures droites, aux segments horizontaux des veines
hémi-azygos et à la colonne vertébrale ;
- à droite, à la veine azygos ;
- à gauche, à l’aorte thoracique descendante ;
- en avant, au ligament interpleural et à la face postérieure de l’œsophage.

♦ Le segment supra-azygo-aortique du conduit thoracique répond : (Fig.45)


- en avant, à l’artère subclavière gauche ;
- en arrière, au muscle long du cou et à la colonne vertébrale ;
- en dedans, à l’œsophage ;
- en dehors, à la plèvre médiastinale et au poumon gauches.

6- Rapports à la base du cou.

La crosse du conduit thoracique traverse un espace triangulaire, limité en dedans par l’œsophage,
en dehors par le muscle scalène antérieur, et en avant par la clavicule. (Fig.33 ; 99 ; 100)
Elle répond :
● en avant, à l’artère carotide commune, à la veine jugulaire interne et au nerf vague gauches ;
● en arrière, à l’artère vertébrale, au tronc sympathique et au ganglion cervico-thoracique
gauches ;
● en dehors, au nerf phrénique, au tronc thyro-cervical et au muscle scalène antérieur gauches ;
● en dedans, à l’œsophage.

7- Territoires lymphatiques du conduit thoracique.

Le conduit thoracique déverse environ 2 litres de lymphe par 24 heures dans le système veineux,
avec une pression de 10 cm d’eau. Il reçoit :
● La lymphe de la partie infra-diaphragmatique du corps ;

● Les vaisseaux lymphatiques intercostaux gauches qui drainent la lymphe de la moitié gauche de
la paroi thoracique ;
● Le tronc broncho-médiastinal gauche qui draine la lymphe de l’hémi-thorax gauche (viscères et
paroi), à l’exception du lobe inférieur du poumon gauche ;

130
● Le tronc subclavier gauche qui draine la lymphe du membre thoracique gauche ;

● Le tronc jugulaire gauche qui draine la lymphe de la moitié gauche de la tête et du cou.

V- CONDUIT LYMPHATIQUE DROIT.

Le conduit lymphatique droit est situé à la partie antéro-latérale de la base du cou, entre la veine
jugulaire interne et la veine subclavière. Il mesure 1 à 2 cm de longueur et s’abouche à la face postérieure
du confluent brachio-céphalique droit, par un orifice muni de deux valvules ostial (Fig.56)
Il reçoit tous les vaisseaux lymphatiques qui ne sont pas tributaires du conduit thoracique à
savoir :
● Le tronc broncho-médiastinal droit qui collecte la lymphe de l’hémi-thorax droit (viscères et
paroi) et du lobe inférieur du poumon gauche ;
● Le tronc subclavier droit qui draine la lymphe du membre thoracique droit ;

● Le tronc jugulaire droit qui draine la lymphe de la moitié droite de la tête et du cou.

131
NERFS DU MEDIASTIN

I- NERFS VAGUES.

Dans le thorax, les deux nerfs vagues ont des trajets différents à droite et à gauche.

1- Nerf Vague droit.

Le nerf vague droit longe le flanc postéro-latéral de l’artère carotide commune ; puis il s’engage
dans le médiastin supérieur en passant entre l’artère subclavière et le confluent brachio-céphalique. Le
nerf descend ensuite obliquement en bas et en arrière ; il croise successivement la face latérale du tronc
brachio-céphalique, la face latérale droite de la trachée, puis la face postérieure de la bronche principale
droite.
Le nerf s’engage ensuite dans le médiastin postérieur, où il rejoint rapidement le bord droit de
l’œsophage, et se place sur la face postérieure de ce conduit à la partie basse du médiastin.

2- Nerf vague gauche.

Le nerf vague gauche longe d’abord le flanc postéro-latéral de l’artère carotide commune gauche ;
puis il croise la face antéro-latérale de l’arc aortique, en passant entre l’origine des artères carotide
commune et subclavière.
Le nerf glisse ensuite en arrière de l’artère pulmonaire et de la bronche principale gauches.
Il rejoint beaucoup plus bas le bord gauche de l’œsophage et se place sur la face antérieure de ce
conduit à la partie basse du médiastin.

En arrière des racines pulmonaires, les deux nerfs vagues prennent une disposition plexiforme.
Ils échangent entre eux au contact de l’œsophage de multiples anastomoses, formant un plexus péri-
oesophagien ; cette disposition expliquerait la sensation douloureuse qui accompagne la déglutition
d’un corps volumineux par tiraillement du plexus.
Un peu au-dessus du diaphragme, les deux nerfs vagues reprennent une disposition tronculaire et
traversent avec l’œsophage l’hiatus oesophagien du diaphragme. Le nerf vague droit est toujours plus
volumineux que le nerf vague gauche.

3- Branches collatérales.

Les nerfs vagues fournissent dans le thorax : le nerf laryngé récurrent, des rameaux cardiaques, des
rameaux pulmonaires et des rameaux oesophagiens.

132
a- Nerf laryngé récurrent.

Le nerf laryngé récurrent à une origine, un trajet et des rapports différents à droite et à gauche.

♦ Le nerf laryngé récurrent droit se détache du nerf vague, à la base du cou, en avant de l’artère
subclavière. Il contourne successivement la face inférieure de ce vaisseau, puis la face postérieure de
l’extrémité supérieure du tronc brachio-céphalique. Il gagne par un trajet ascendant oblique en haut
et en dedans, l’angle trachéo-oesophagien droit qu’il longe jusqu’au larynx. Il innerve la muqueuse
laryngée située au-dessous des cordes vocales, et tous les muscles du larynx, à l’exception du muscle
crico-thyroïdien.

♦ Le nerf laryngé récurrent gauche se détache du nerf vague en regard du bord antéro-inférieur de
l’arc aortique. Il se porte en arrière en décrivant une anse qui sous-croise l’arc aortique ; il monte ensuite
dans l’angle trachéo-oesophagien gauche jusqu’au larynx. Il se distribue au larynx de la même manière
que le nerf laryngé récurrent droit.

b- Nerf cardiaque cervical inférieur et nerf cardiaque thoracique.

Ils se détachent du nerf vague un peu au-dessous de l’origine du nerf laryngé récurrent. Ils sont très
courts à gauche, beaucoup plus longs à droite où ils cheminent en arrière du tronc brachio-céphalique
et de l’arc aortique.

Ils se terminent dans le plexus cardiaque (ganglions cardiaques supérieur et inférieur).

c- Rameaux bronchiques et pulmonaires.

Ils naissent du nerf vague en arrière de la bronche principale ; certains rameaux proviennent des
nerfs cardiaques moyen et inférieur.

Ils forment avec des rameaux provenant des ganglions thoraciques supérieurs et du ganglion cervico-
thoracique, le plexus pulmonaire ; ce plexus se divise en deux plexus secondaires, l’un pré-bronchique,
l’autre rétro-bronchique qui s’enfoncent dans le hile pulmonaire et accompagnent les ramifications
bronchiques ; ils innervent les bronches et le poumon.

e- Rameaux oesophagiens.

Les rameaux oesophagiens forment un plexus oesophagien sous-séreux. Ils proviennent des nerfs
vagues, mais aussi des nerfs laryngés récurrents et des plexus pulmonaires.

133
II- NERFS PHRENIQUES.

Les nerfs phréniques sont les nerfs principaux de la respiration.

1- Origine.

Les nerfs phréniques naissent par une racine principale du rameau ventral du nerf cervical C4 et par
deux racines secondaires, inconstantes des rameaux ventraux des nerfs cervicaux C3 et C5.

2- Trajet et rapports.

♦ A l’entrée du thorax, les nerfs phréniques passent entre l’artère subclavière et la veine brachio-
céphalique, en dehors du nerf vague, de l’origine de l’artère thoracique interne, de l’anse subclavière du
tronc sympathique, et de la crosse du conduit thoracique à gauche.

Les nerfs phréniques croisent ensuite la face antérieure des artères thoraciques internes et descendent
d’abord en dedans puis en arrière de ces vaisseaux.

♦ Dans le thorax, les nerfs phréniques descendent dans le médiastin, accompagnés des vaisseaux
péricardiaco-phréniques. Ils sont intimement unis à la plèvre médiastinale par des tractus fibreu ; mais
leur rapport avec les organes du médiastin est diffèrent à droite et à gauche.

* Le nerf phrénique droit est presque vertical. Il descend d’abord sur le versant postéro-latéral
de la veine brachio-céphalique droite, puis sur la face latérale de la veine cave supérieure. Il croise
ensuite la face antérieure de la racine pulmonaire droite et descend verticalement sur la face latérale
du péricarde et de l’atrium droit jusqu’au versant antéro-latéral de la veine cave inférieure. Il s’engage
ensuite généralement dans le foramen de la veine cave inférieure.

Au-dessous du diaphragme, le nerf phrénique chemine sous le péritoine où il fournit des rameaux
phrénico-abdominaux antérieurs, latéraux et postérieurs qui se distribuent à la partie droite du
diaphragme.

* Le nerf phrénique gauche descend d’abord obliquement en bas et en avant, en passant en arrière
de la veine brachio-céphalique gauche ; il s’éloigne ensuite de plus en plus de l’artère subclavière
gauche, et croise à distance le nerf vague et la face antéro-latérale de l’arc aortique ; puis il descend
obliquement en bas et en avant, en passant à 2 cm en avant de la racine pulmonaire ; il longe ensuite la
face latérale du péricarde et du ventricule gauche.

Le nerf phrénique traverse le diaphragme à 2 cm en arrière de l’apex du cœur. Il en résulte de ce


trajet que le nerf phrénique gauche est plus long et plus antérieur que le nerf phrénique droit.

Au-dessous du diaphragme, le nerf phrénique gauche se distribue à la partie gauche du diaphragme


de la même manière que le nerf phrénique droit.

134
♦ Branches collatérales. - Les nerfs phréniques fournissent dans le thorax des rameux sensitifs
au thymus, à la plèvre médiastinale et au péricarde fibreux

Anatomie fonctionnelle.- Le nerf phrénique est un nerf mixte qui renferme des fibres somatiques
motrices et sensitives, et des fibres végétatives

Les fibres motrices assurent l’innervation motrice du diaphragme. (C’est le nerf principal de
l’inspiration)

Les fibres sensitives véhiculent la sensibilité de la plèvre médiastinale, du péricarde et du péritoine


sous-phrénique ; ce qui expliquerait l’irradiation douloureuse à l’épaule lors des péricardites ou des
péritonites ou encore dans les affections hépato-biliaires.

III- TRONC SYMPATHIQUE THORACIQUE.

A- CONSTITUTION - TRAJET.

Le tronc sympathique thoracique descend verticalement sur la face latérale des corps vertébraux
thoraciques de T1 à T12.

Les ganglions du tronc sympathique thoracique sont en général au nombre de onze, rarement
douze ; car le premier ganglion thoracique est souvent fusionné avec le ganglion cervical inférieur pour
former le ganglion cervico-thoracique.

De forme allongé et fusiforme, ces ganglions sont moins volumineux que les ganglions cervicaux
et lombaires. Ils sont en général situés en regard des articulations costo-vertébrales.

Le cordon intermédiaire qui réunit les ganglions est le plus souvent simple ; il est parfois divisé sur
une longueur variable en deux petits cordons parallèles.

Le tronc sympathique traverse le diaphragme à travers l’interstice qui sépare le pilier du diaphragme,
du faisceau musculaire, issu du ligament arqué médial.

B- RAPPORTS DU TRONC SYMPATHIQUE.

Le tronc sympathique répond :


* en avant, à la plèvre pariétale ;

* en dedans, à la face latérale des corps vertébraux ;

* en dehors, à l’extrémité postérieure des espaces intercostaux ;


* en arrière, aux articulations costo-vertébrales et aux foramens intervertébraux, ainsi qu’aux
vaisseaux intercostaux qui croisent obliquement la face postérieure du tronc sympathique.

135
C- DISTRIBUTION DU SYMPATHIQUE THORACIQUE.

Le sympathique thoracique présente des branches collatérales et des rameaux communicants.

1- Rameaux communicants.

Les ganglions du tronc sympathique thoracique sont reliés par un ou deux rameaux communicants
aux nerfs intercostaux voisins. Ces rameaux se distinguent en rameau communicant blanc et rameau
communicant gris ; mais ils sont le plus souvent fusionnés en un seul tronc nerveux.
♦ Les rameaux communicants gris comportent des fibres amyéliniques vaso-motrices et sécrétoires
qui s’échappent du tronc sympathique (fibrespost-ganglionnaires) et se rendent aux organes périphériques
par les nerfs spinaux.
♦ Les rameaux communicants blancs comportent des fibres myélinisées, centrifuges vaso-motrices
et sécrétoires, issues de la colonne intermédiaire latérale de la moelle épinière, et des fibres centripètes
ou sensitives qui véhiculent la sensibilité végétative. Les fibres des rameaux communicants blancs
(fibres pré-ganglionnaires) se rendent aux ganglions sympathiques puis aux organes périphériques par
les nerfs splanchniques.

2- Branches collatérales.

Les branches collatérales qui s’échappent du tronc sympathique thoracique forment deux groupes :
l’un supérieur à destination thoracique, l’autre inférieur à destination abdominale, représenté par les
nerfs splanchniques abdominaux.

a- Rameaux splanchniques thoraciques.

Les rameaux splanchniques thoraciques naissent des 5 ou 6 premiers ganglions thoraciques et vont
aux organes intra-thoraciques. Ils comprennent : des rameaux vasculaires, des rameaux vertébraux et
des rameaux viscéraux.
* Les rameaux vasculaires se distribuent aux veines azygos, à l’aorte thoracique descendante, aux
artères intercostales et au conduit thoracique.
* Les rameaux vertébraux se distribuent aux vertèbres thoraciques.
* Les rameaux œsophagiens se distribuent à l’œsophage thoracique.
* Les rameaux cardiaques se détachent des quatre premiers ganglions thoraciques. Ils forment les
nerfs cardiaques thoraciques qui rejoignent les ganglions cardiaques supérieur et inférieur.
* Les rameaux pulmonaires se détachent des ganglions thoraciques 2 à 4. Ils forment avec des
rameaux venus du nerf vague, le plexus pulmonaire qui s’enfonce dans le hile pulmonaire et suit ensuite
les ramifications bronchiques

136
b- Nerfs splanchniques abdominaux.

Les nerfs splanchniques abdominaux naissent des 5 ou 6 derniers ganglions thoraciques et se rendent
aux organes intra-abdominiaux : ce sont les nerfs splanchniques.

♦ Nerf grand splanchnique. - Le nerf grand splanchnique résulte de la réunion des rameux
provenant des ganglions thoraciques de G7 à G9.
Ces rameaux descendent obliquement en bas, en avant et en dedans appliqués par la plèvre pariétale
sur la face latérale des corps vertébraux ; ils croisent obliquement la face antérieure des vaisseaux
intercostaux et se jettent à la hauteur de la vertèbre thoracique T10 dans un renflement, fusiforme, le
ganglion splanchnique, auquel fait suite un tronc unique, le nerf grand splanchnique. Ce nerf descend
en arrière de la veine azygos à droite, ou de l’aorte thoracique à gauche.
Le nerf grand splanchnique traverse le pilier du diaphragme avec la racine médiale de la veine
azygos correspondante. Il se termine dans la corne latérale du ganglion cœliaque homolatéral.
Le nerf grand splanchnique fournit des rameaux vasculaires destinés à l’aorte, aux veines azygos et
au conduit thoracique, et des rameaux musculaires, à l’œsophage et aux piliers du diaphragme.

♦ Nerf petit splanchnique. - Le nerf petit splanchnique résulte de la réunion des rameaux, issus
des ganglions thoraciques G10 et G11.
Il descend entre le tronc sympathique et le nerf grand splanchnique ; il traverse le diaphragme par
le même orifice que le tronc sympathique. Il descend ensuite en dehors du nerf grand splanchnique, et
se divise en trois rameaux :
- Le rameau supérieur se jette sur le bord convexe du ganglion cœliaque ;
- Le rameau moyen se termine dans le ganglion mésentérique supérieur ;
- Le rameau inférieur se rend au plexus rénal.

♦ Le nerf splanchnique imus provient du ganglion thoracique G12 ; il traverse le diaphragme par
le même orifice que le tronc sympathique et se rend au plexus rénal

137
APPAREIL RESPIRATOIRE

L’appareil respiratoire est constitué par les voies respiratoires, les poumons et les plèvres.

♦ Les voies respiratoires ramènent l’air aux poumons ; elles comprennent successivement : les cavités
nasales, le pharynx, le larynx, la trachée et les bronches.

♦ Les poumons correspondent aux organes de la respiration dans lesquels le sang veineux se transforme
en sang artériel.

♦ Les plèvres entourent les poumons et en facilitent leur glissement sur la paroi thoracique et leur
ampliation.
Dans ce chapitre, nous décrivons successivement la trachée, les poumons et les plèvres ; les autres organes
seront traités avec la face et le cou.

TRACHEE

I- DESCRIPTION.

La trachée est un conduit fibro-cartilagineux, aérifère, situé en partie dans le cou et en partie dans le
thorax. (Fig.58)

1- Origine.

La trachée fait suite au larynx au niveau du bord inférieur du cartilage cricoïde, à la hauteur du bord
inférieur de la vertèbre cervicale C6.

2- Trajet - Direction.

La trachée descend obliquement en bas et en arrière, appliquée sur la face antérieure de l’œsophage.
Elle traverse successivement la partie médiane et inférieure du cou, puis le médiastin supérieur.

Dans le cou, la trachée est superficiell ; elle est située à 15 mm des téguments à son extrémité supérieure,
et à 3 cm en regard de l’incisure jugulaire du sternum.

Dans le thorax, la trachée devient très vite de plus en plus profonde, en raison de sa direction oblique en
bas et en arrière et de l’inclinaison en sens inverse de la paroi antérieure du thorax.
La trachée est en plus légèrement déviée à droite par l’arc aortique qui appuie sur sa face latérale
gauche.
Son extrémité inférieure est située à 9 à 12 cm des téguments.

138
3- Terminaison - Bifurcation trachéale.

La trachée se termine à la hauteur de la partie supérieure de la vertèbre thoracique T5, un peu à


droite de la ligne médiane, par bifurcation en deux bronches principales, l’une droite et l’autre gauche.
Elle se projette en avant, un peu au-dessous de l’angle sternal.

139
4- Bronches principales.

Les bronches principales se dirigent obliquement en bas, en dehors et légèrement en arrière, pour atteindre
le hile pulmonaire correspondant.
Elles délimitent entre elles au-dessous de la trachée, un angle interbronchique de 70 degrés environ.

a- La bronche principale droite est presque verticale ; son axe fait avec celui de la trachée un angle de
25 à 30 degrés. C’est la bronche des erreurs d’intubation et des corps étrangers.
Elle mesure 2 à 3 cm de longueur et 12 à 13 mm environ de diamètre.
La bronche se divise un peu avant d’atteindre le hile pulmonaire en bronche lobaire supérieure et bronche
intermédiaire. La bronche intermédiaire se divise à son tour à l’intérieur du poumon en bronche lobaire
moyenne et bronche lobaire inférieure.

b- La bronche principale gauche est presque horizontale ; elle décrit une vaste courbure à concavité
supéro-latérale qui fait avec l’axe de la trachée un angle de 45 degrés. Elle est plus longue (5 cm) et moins
large (10 à 12 mm) que la bronche principale droite.
La bronche s’enfonce ensuite dans le hile pulmonaire et se divise en deux branches : la bronche lobaire
supérieure et la bronche lobaire inférieure.

5- Morphologie.

La trachée a la forme d’un tube cylindrique semi-rigide, aplati à sa face postérieure.


La partie cylindrique est marquée par la superposition de saillies et de dépressions transversales. Elle est
légèrement aplatie transversalement dans sa partie supérieure, et d’avant en arrière dans sa partie inférieure.
De plus elle présente sur sa face latérale gauche deux dépressions : l’une, située au tiers supérieur du conduit
trachéal, produite par le lobe gauche de la glande thyroïde ; l’autre, située à sa partie inférieure, déterminée
par l’arc aortique.

6- Longueur.

La trachée mesure 12 cm de longueur chez l’homme et 11 cm chez la femme. Elle s’allonge pendant
l’inspiration et se raccourcit pendant l’expiration.
La trachée cervicale s’étend de la vertèbre cervicale C6 à la vertèbre thoracique T2 ; elle mesure 5 cm
de longueur.
La trachée thoracique s’étend de la vertèbre thoracique T2 à la partie supérieure de la vertèbre thoracique
T5 ; elle mesure 7 cm de longueur environ.

7- Calibre.

Le calibre de la trachée est variable avec l’age et avec les mouvements respiratoires. Le diamètre antéro-
postérieur est supérieur au diamètre transversal en haut et inversement en bas.

140
Chez le vivant, le calibre moyen de la trachée est de l’ordre de : ● 4 mm chez le nouveau-né ; ● 7
mm à 5 ans ; ● 9 mm à 10 ans ; ● 12 à 14 mm chez l’adulte.

8- Constitution anatomique.

La trachée est constituée par quatre structures : les cartilages trachéaux, la membrane fibreuse, le
muscle trachéal et la muqueuse. (Fig.58 ; 59)

a- Cartilages trachéaux.- Les cartilages trachéaux sont au nombre de 16 à 20 disposés


régulièrement les uns au-dessous des autres. Les sept premiers appartiennent à la trachée cervicale, les
autres à la trachée thoracique.

Ils présentent la forme d’un anneau incomplet ouvert en arrière. Ils sont parfois unis entre eux par
de petites languettes cartilagineuses.

Ils mesurent en moyenne de 2 à 5 mm de hauteur et 3 mm d’épaisseur. Le premier anneau de la


trachée est uni au cartilage cricoïde par le ligament crico-trachéal. Le dernier anneau prend part à la
constitution de la carina trachéale : c’est un cartilage trachéo-bronchique.

b- Membrane fibreuse.- La membrane fibreuse enveloppe les cartilages et constitue entre eux
des ligaments annulaires. Elle forme à la face postérieure de la trachée une lame transversale, la lame
trachéale.

c- Muscle trachéal.- Le muscle trachéal s’étend sur toute la hauteur de la face postérieure de la
trachée. Il est constitué par des fibres musculaires lisses, disposées transversalement à la face antérieure
de la lame trachéale.

d- Muqueuse.- La muqueuse est mince, lisse et de type respiratoire, à cellules ciliées, contenant
de nombreuses glandes trachéales.

9- Bronches principales.

Les bronches principales sont constituées comme la trachée par une armature cartilagineuse formée
d’anneaux incomplets ouverts en arrière, une tunique fibreuse et une muqueuse

10- Configuration intérieu e.

A l’endoscopie, la surface intérieure de la trachée présente une coloration rosée et la muqueuse est
soulevée par une série de saillies transversales correspondant aux anneaux cartilagineux. Son extrémité
inférieure présente les deux orifices des bronches principales droite et gauche, séparés entre eux par une
crête médiane antéro-postérieure, la carina trachéale.

141
II- RAPPORTS DE LA TRACHEE.

La trachée est entourée d’une couche adipeuse d’autant plus abondante qu’on se rapproche
d’avantage de sa bifurcation. Cette couche favorise les déplacements de la trachée et peut être le siège
d’emphysème médiastinal au cours des plaies pénétrantes de la trachée.
Nous envisageons successivement les rapports des portions : cervicale et thoracique de la trachée.

A- TRACHEE CERVICALE. (C6 à T1)

La trachée cervicale est contenue avec l’œsophage dans la gaine viscérale. Elle s’étend du bord
inférieur de la vertèbre cervicale C6 au bord inférieur de la vertèbre thoracique T1. Elle occupe la partie
inférieure et médiane de la région subhyoïdienne. (Fig.60 ; 61)

1- Rapports antérieurs.

La face antérieure de la trachée répond à l’isthme de la glande thyroïde qui recouvre les
deuxième, troisième et quatrième cartilages trachéaux et adhère légèrement aux ligaments annulaires
correspondants.
Au-dessous de l’isthme thyroïde, la face antérieure de la trachée répond à l’artère thyroïdienne
ima, ainsi qu’à la lame thyropéricardique, contenant dans son épaisseur les veines thyroïdiennes
inférieures.

142
143
144
Au-dessus de l’isthme, la trachée est représentée par le premier cartilage trachéal sur lequel monte le lobe
pyramidal de la glande thyroïde. Cette zone correspond au siège d’élection de la trachéotomie.
Le plan superficiel est formé par les muscles sterno-thyroïdiens, sterno-hyoïdiens et le fascia cervical
superficiel

2- Rapports postérieurs.

La face postérieure de la trachée répond à la face antérieure de l’œsophage qui la déborde à gauche ; Elles
sont toujours unies par des fibres musculaires trachéo-oesophagiennes
Le nerf laryngé récurrent droit monte derrière la trachée, le long du bord droit de l’œsophage.

3- Rapports latéraux.

La trachée cervicale répond latéralement aux lobes latéraux de la glande thyroïde qui s’appliquent sur les
six premiers cartilages trachéaux.
Le nerf laryngé récurrent gauche monte verticalement dans l’angle trachéo-œsophagien ; il est donc
latéro-trachéal et pré-œsophagien.
Au-dessous de la glande thyroïde les faces latérales de la trachée cervicale entrent en rapport avec le
paquet vasculo-nerveux du cou, constitué par l’artère carotide commune en dedans, la veine jugulaire interne
en dehors et le nerf vague dans l’angle dièdre postérieur jugulo-carotidien.

B- TRACHEE THORACIQUE. (T2 à T5)

La trachée thoracique descend dans le médiastin supérieur, depuis la vertèbre thoracique T2 jusqu’à la
partie supérieure de la vertèbre thoracique T5.

1- Rapports antérieurs.

La face antérieure de la trachée répond à l’arc aortique, au tronc brachio-céphalique, à l’artère thyroïdienne
ima, à l’artère carotide commune gauche, aux nerfs rétro-vasculaires du plexus cardiaque, et au triangle
vasculaire prétrachéal. (Fig.62)

Le triangle vasculaire prétrachéal est limité :

- à droite, par le tronc brachio-céphalique ;

- à gauche, par l’artère carotide commune gauche ;


- en haut, par la veine brachio-céphalique gauche ;
- en bas, par la face supérieure de l’arc aortique.

2- Rapports postérieurs.

La face postérieure de la trachée reste toujours appliquée sur la face antérieure de l’œsophage qui la
déborde à gauche ; Elles sont toujours unies par des fibres musculaires trachéo-oesophagiennes.
Par l’intermédiaire de l’œsophage, la trachée répond à la colonne vertébrale de T2 à T5.

145
3- Rapports latéraux droits.

La trachée thoracique répond aux nœuds lymphatiques trachéaux droits, à la plèvre médiastinale et à la face médiale
du lobe supérieur des poumons ; mais entre la trachée et la plèvre s’engagent plusieurs éléments vasculo-nerveux.
● La veine cave supérieure descend en avant et à droite de la trachée, en longeant le versant latéral droit de
l’aorte ascendante.
● L’arc de l’azygos croise la face latérale droite de la trachée juste au-dessus de sa bifurcation pour se jeter dans

la veine cave supérieure. (Fig.63)

● Le tronc brachio-céphalique monte obliquement en haut et à droite et devient progressivement latéro-trachéal.

● Le nerf cardiaque cervical supérieur, issu du nerf vague, descend en avant du tronc brachio-céphalique.

● Les nerfs cardiaques cervicaux, issus du tronc sympathique, descendent en arrière du tronc brachio-
céphalique

● Le nerf vague droit croise obliquement en bas et en arrière, les faces latérale et postérieure du tronc brachio-
céphalique, puis la face latérale de la trachée pour rejoindre plus bas, la face postérieure de la racine pulmonaire
droite.

4- Rapports latéraux gauches.

La trachée thoracique répond aux nœuds lymphatiques trachéaux gauches. Elle répond en plus à plusieurs
éléments vasculo-nerveux.

● L’arc aortique croise la trachée juste au-dessus de sa bifurcation et la repousse à droite ; il enjambe ensuite la
bronche principale gauche. (Fig.64)

● L’artère carotide commune gauche monte obliquement en haut et à gauche pour gagner le flanc gauche de la

trachée.

● Le nerf cardiaque cervical supérieur, issu du nerf vague, descend en avant du l’artère carotide commune gauche.

● Les nerfs cardiaques cervicaux, issus du tronc sympathique, descendent en arrière de l’artère carotide
commune gauche.

● L’artère subclavière gauche côtoie d’abord la face latérale de la trachée, puis elle longe le bord gauche de
l’œsophage.

● Le nerf laryngé récurrent gauche se détache du nerf vague en regard du bord antéro-inférieur de l’arc aortique.
Il contourne la face inférieure de l’arc et monte ensuite dans l’angle dièdre trachéo-oesophagien.

5- Rapports inférieurs.

La bifurcation trachéale surplombe l’atrium gauche. Elle délimite avec la bifurcation pulmonaire un espace
triangulaire où viennent se loger les nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques inférieurs.

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III- VAISSEAUX ET NERFS.

A- ARTERES.

● La trachée reçoit sa vascularisation des rameaux trachéaux venus des artères thyroïdiennes inférieures,
et de l’artère thyroïdienne ima.
Les rameaux trachéaux s’anastomosent entre eux, réalisant une véritable arcade artérielle qui longe de
chaque côté la face postéro-latérale de la trachée.

● La bifurcation trachéale et les bronches principales reçoivent leur vascularisation des artères
bronchiques droite et gauche. (Fig.65 ; 66)

* L’artère bronchique droite se détache de la face inférieure de l’arc aortique ; elle croise la face postérieure
de la bronche principale gauche, ou plus rarement la face antérieure (25% des cas) ; puis elle glisse en avant ou
plus rarement en arrière de l’œsophage avant de gagner la face postérieure de la bronche principale droite.

* Les artères bronchiques gauches, en général au nombre de deux, se détachent de la face antérieure de
l’aorte thoracique descendante, en arrière de la bronche principale gauche ; elles suivent la face postérieure ou
plus rarement la face antérieure de la bronche principale gauche.

B- VEINES.

Le réseau veineux sous-muqueux se jette dans des troncs collecteurs qui émergent à la partie postérieure
des ligaments annulaires. Les collecteurs de la trachée se jettent dans les veines thyroïdiennes inférieures et
oesophagiennes ; mais les collecteurs de la bifurcation trachéale et des bronches principales se jettent dans la
veine azygos à droite, et dans la veine hémi-azygos accessoire à gauche.

C- LYMPHATIQUES.

Les collecteurs lymphatiques naissent d’un réseau sous-muqueux. (Fig.67)


● Les collecteurs lymphatiques de la trachée aboutissent aux nœuds lymphatiques trachéaux.

● Les collecteurs de la bifurcation et des bronches principales vont aux nœuds lymphatiques trachéo-
bronchiques.

D- NERFS.

Les nerfs assurent l’innervation motrice du muscle trachéal et l’innervation sécrétoire et sensitive des
glandes et de la muqueuse trachéale. Ils proviennent des nerfs vagues par l’intermédiaire des nerfs laryngés
récurrents, et des plexus pulmonaires ainsi que des ganglions cervicaux et thoraciques supérieurs du système
sympathique.
Le parasympathique est broncho-constricteur ; le sympathique est broncho-dilatateur.

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POUMONS

I- GENERALITES.

Les poumons sont les organes de la respiration dans lesquels le sang veineux se transforme en sang
artériel. Cette fonction constitue l’hématose.

1- Situation.

Les poumons sont au nombre de deux, l’un droit, l’autre gauche ; ils occupent la plus grande partie de la
cavité thoracique et délimitent entre eux un espace prismatique : le médiastin. Ce dernier est occupé par les
organes médiatinaux tels que le cœur, les gros vaisseaux, la trachée, les bronches et l’œsophage.

2- Volume.

Le volume des poumons dépend de la capacité du thorax et de l’état d’inspiration ou d’expiration. Le


poumon droit est toujours plus volumineux que le poumon gauche. Le volume moyen des poumons est de
1600 cm3 chez l’homme, et de 1300 cm3 chez la femme.

3- Dimensions.

Les dimensions des poumons sont très variables suivant les individus.
La hauteur des poumons mesure 20 cm à droite et 24 cm à gauche.
Le diamètre antéro-postérieur, pris au niveau de la base mesure 18 à 20 cm.
Le diamètre transversal, pris au niveau de la vertèbre thoracique T8 mesure 10 cm à droite et 8 cm à
gauche

4- Poids.

Le poids moyen des deux poumons chez l’homme adulte est de 1300 gr ; 700 gr pour le poumon droit
et 600 gr pour le poumon gauche. Chez la femme, le poumon droit pèse environ 550 gr et le poumon gauche
450 gr.
Le poids moyen des poumons est de 65 gr chez le fœtus à terme, et de 100 gr chez le nouveau-né qui a
respiré.
Le poumon qui a respiré est plus léger que l’eau ; le poumon qui n’a pas respiré est plus dense que l’eau.
Il en résulte que l’émersion des poumons d’un enfant mort-né (les poumons surnagent parce qu’ils sont plus
légers que l’eau), permet de reconnaître que l’enfant a respiré. Ce procédé est connu sous le nom de docimasie
pulmonaire hydrostatique.

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5- Capacité.

La capacité des poumons chez l’homme adulte est de 5000 ml après une inspiration forcée, et de
3500 ml après une inspiration normale.
* La quantité d’air de la respiration normale est de 500 ml.
* La quantité d’air de la respiration forcée est 2000 ml.
* L’air de réserve respiratoire qui peut être expulsé par une expiration forcée est de 1500 ml.
* L’air résiduel qui reste dans les poumons après une expiration forcée est de 1500 ml.

6- Couleur.

La surface extérieure des poumons chez l’adulte est gris rosé, lisse et brillante, parce qu’elle est
tapissé par la plèvre pulmonaire. L’accumulation des pollutions chez le sujet âgé rend les poumons gris
bleuâtre.

7- Consistance - Elasticité.

Le poumon est mou et se laisse déprimer par une faible pression. Le tissu pulmonaire jouit encore
d’une grande élasticité, grâce à laquelle le poumon distendu, tend à revenir sur lui-même.

II- CONFIGURATION EXTERIEURE ET RAPPORTS.

Les poumons présentent la forme d’un demi-cône irrégulier auquel on peut distinguer : une face
costale, une face médiale, une face diaphragmatique, un apex et trois bords.
Les poumons sont enveloppés par une séreuse, la plèvre ; ils répondent par l’intermédiaire de cette
séreuse à la paroi thoracique et aux organes du médiastin.

A- FACE COSTALE.

La face costale est convexe ; elle augmente graduellement de hauteur d’avant en arrière. Elle est
moulée sur la paroi latérale du thorax qui marque sur les poumons des empreintes costales.
Elle est découpée en plusieurs lobes par des scissures interlobaires qui s’enfoncent généralement
jusqu’au voisinage du hile. (Fig.68 ; 70)

B- FACE MEDIALE.

La face médiale des poumons est moulée sur les organes du médiastin. Elle présente des rapports
différents à droite et à gauche.

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1- Face médiale du poumon droit.

La face médiale du poumon droit présente à sa partie moyenne et plus près du bord dorsal du
poumon, un cratère de forme ovalaire, de 6 cm de hauteur, 4 cm de largeur, et 15 mm de profondeur, le
hile pulmonaire droit.
Elle est partiellement découpée par deux scissures interlobaires, qui tantôt découpent le poumon
jusqu’au hile, et tantôt s’arrêtent à quelque distance de celui-ci.

a- Hile pulmonaire droit.

Le hile pulmonaire livre passage aux éléments de la racine pulmonaire droite.

♦ La bronche principale se divise à l’extérieure du hile en bronche lobaire supérieure et bronche


intermédiaire ; ces éléments forment le plan postérieur du hile. (Fig.69)

♦ Les branches de l’artère pulmonaire droite sont situées en avant et au-dessus des bronches
correspondantes.

♦ Les veines pulmonaires occupent la partie antérieure et inférieure de la racine pulmonaire. La


veine pulmonaire supérieure est située en avant et au-dessous de l’artère pulmonaire correspondante ; la
veine pulmonaire inférieure occupe la partie inférieure du hile et répond au bord supérieur du ligament
pulmonaire.

♦ Les artères bronchiques, les veines bronchiques postérieures et la plupart des nerfs sont situés
en arrière des bronches. Les veines bronchiques antérieures et le plexus pulmonaire antérieur sont situés
entre le système bronchique et le système pulmonaire.

♦ Les lymphonœuds interbronchiques sont disséminés entre les bronches, les artères et les veines
pulmonaires.

b- En avant du hile.

La face médiale du poumon droit présente une large excavation, l’empreinte cardiaque, en rapport
avec le cœur. Du fait de l’inclinaison du cœur à gauche, cette empreinte est beaucoup moins accusée sur
le poumon droit que sur le poumon gauche. (Fig.69)
Au-dessus de l’empreinte cardiaque, la face médiale du poumon est encore marquée d’une empreinte
vasculaire déterminée, par la veine cave supérieure.

c- Au-dessus du hile.

La face médiale du poumon droit est marquée par une gouttière horizontale en rapport avec l’arc de
l’azygos et par quatre gouttières verticales en rapport avec la veine brachio-céphalique droite ; le tronc
brachio-céphalique et l’artère subclavière droite ; la trachée ; et l’œsophage.

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d- En arrière du hile.

La face médiale du poumon droit est creusée d’une gouttière verticale, l’empreinte oesophagienne,
en rapport avec le bord droit de l’œsophage.

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2- Face médiale du poumon gauche.

La face médiale du poumon gauche présente à sa partie moyenne et plus près du bord dorsal du
poumon, un cratère de forme triangulaire, de 6 cm de hauteur, 4 cm de largeur, et 15 mm de profondeur,
le hile pulmonaire gauche.
Elle est partiellement découpée par la scissure oblique, qui tantôt découpe le poumon jusqu’au hile,
et tantôt s’arrête à quelque distance de celui-ci.

a- Hile pulmonaire gauche.

Le hile pulmonaire livre passage aux éléments de la racine pulmonaire gauche.

♦ La bronche principale gauche indivise occupe le plan postérieur du hile. (Fig.71)

♦ L’artère pulmonaire gauche est placée au-dessus et en avant de la bronche principale.

♦ Les veines pulmonaires occupent la partie antérieure et inférieure du hile. La veine pulmonaire
supérieure est prébronchique, et sous-jacente à l’artère pulmonaire ; la veine pulmonaire inférieure est
située au-dessous de la bronche principale et répond au bord supérieur du ligament pulmonaire.

♦ Les autres éléments du pédicule ont à peu près la même disposition que dans le hile droit.

b- En avant du hile.

La face médiale du poumon gauche présente une large excavation, l’empreinte cardiaque, en rapport
avec le cœur. Du fait de l’inclinaison du cœur à gauche, cette empreinte est beaucoup plus accusée sur
le poumon gauche que sur le poumon droit. (Fig.71)

c- Au-dessus du hile.

La face médiale du poumon gauche est marqué par une gouttière horizontale qui répond à l’arc
aortique et par trois gouttières verticales en rapport avec la veine brachio-céphalique gauche, l’artère
subclavière gauche et l’œsophage.

d- En arrière du hile.

La face médiale du poumon gauche est creusée d’une gouttière verticale, l’empreinte aortique, en
rapport avec l’aorte thoracique descendante.

C- FACE DIAPHRAGMATIQUE.

La face diaphragmatique des poumons est concave, et se moule sur la convexité du diaphragme.
Elle répond à droite, par l’intermédiaire de la plèvre et du diaphragme au lobe droit du foie. A gauche,
elle répond au lobe gauche du foie, au fundus gastrique, à la rate et à l’angle colique gauche.

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D- APEX DU POUMON.

L’apex du poumon fait saillie au-dessus de l’ouverture crâniale du thorax. Il répond par l’intermédiaire
de la coupole pleurale aux organes de la base du cou.

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E- BORDS DES POUMONS.

♦ Le bord ventral sépare la face costale de la face médiale. Celui du poumon droit est presque
vertical. Celui du poumon gauche est convexe dans sa moitié supérieure ; largement échancré, dans sa
moitié inférieure par l’incisure cardiaque.

♦ Le bord dorsal est épais et régulièrement arrondi ; il sépare les faces costale et médiale.

♦ Le bord caudal circonscrit la face diaphragmatique et présente deux segments : l’un médial
arrondi et concave qui sépare les faces médiale et diaphragmatique, l’autre latéral mince et convexe qui
sépare les faces costale et diaphragmatique.

F- LOBES PUMONAIRES ET SCISSURES INTERLOBAIRES.

1- Poumon droit.

Le poumon droit, est divisé en trois lobes : supérieur, moyen et inférieur, par deux scissures
interlobaires : la scissure oblique et la scissure horizontale.

♦ La scissure oblique commence en haut et en arrière, au niveau de l’extrémité postérieure du


troisième espace intercostal. Delà, elle se dirige obliquement en bas, en dehors et en avant, faisant
l’horizontale un angle de 45 degrés. Elle se termine sur la ligne médio-claviculaire, en regard de la
sixième articulation costo-chondrale droite. (Fig.68)

♦ La scissure horizontale se détache de la scissure oblique, au niveau de la ligne axillaire moyenne ;


elle se dirige obliquement, en avant et en bas, en suivant la courbure de la quatrième côte ; elle atteint le
bord ventral du poumon en regard de l’extrémité antérieure du quatrième cartilage costal droit.
Du point de vue pathologique, les scissures interlobaires peuvent être le siège de pleurésies enkystées
voire même d’abcès interlobaires.

2- Poumon gauche.

Le poumon gauche, est divisé en deux lobes, l’un supérieur, l’autre inférieur, par une scissure
interlobaire, la scissure oblique. Cette scissure commence en haut et en arrière, en regard de l’extrémité
postérieure du troisième espace intercostal ; delà, elle s’étend obliquement en bas et en avant, faisant
l’horizontale un angle de 45 degrés. Elle se termine sur la ligne mamillaire en regard de la sixième
articulation costo-chondrale gauche. (Fig.70)

3- Lobes surnuméraires.

Les lobes surnuméraires, les plus fréquemment rencontrés sont : le lobe moyen gauche, le lobe
dorsal moyen et le lobe azygos.

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♦ Le lobe moyen gauche est dû à la présence d’une scissure horizontale à gauche, plus ou moins
complète, développée aux dépens du lobe supérieur gauche ; il correspond le plus souvent à la lingula.

♦ Le lobe dorsal moyen correspond à l’isolement du segment apical du lobe inférieur.

♦ Le lobe azygos est très rare ; il ne correspond à aucun territoire bronchique défin ; c’est un lobe
surnuméraire d’origine purement mécanique et artificiellement isolé par le trajet et la situation de l’arc de
l’azygos qui s’enfonce dans le lobe supérieur du poumon droit en emportant avec elle, les plèvres pariétale
et pulmonaire, réalisant ainsi une pseudo-scissure ou scissure azygos. (Fig.72)

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G- TOPOGRAPHIE THORACO-PULMONAIRE.

Les rapports des poumons avec la paroi sont variables avec la conformation du thorax et l’état
d’inspiration ou d’expiration.
Dans l’exposé qui suit, nous indiquons la disposition la plus fréquente, quand le sujet est en état de
respiration normale.

1- Apex du poumon.

L’apex du poumon déborde la face supérieure de la partie médiale de la clavicule. Son point
culminant est situé sur un plan tangent au col de la première côte ; mais en raison de l’obliquité de cette
côte, l’apex du poumon déborde celle-ci d’une hauteur qui augmente graduellement d’arrière en avant,
si bien que cette hauteur atteint 1,5 cm à la partie moyenne de la côte et 5 cm au niveau de l’extrémité
médiale du premier cartilage costal. (Fig.73)

2- Bord ventral.

Le bord ventral comprend trois segments : supérieur, moyen et inférieur.

♦ Le segment supérieur descend obliquement en bas, en dedans et en avant, depuis le point culminant

de l’apex jusqu’à la hauteur de la deuxième articulation sterno-costale. (Fig.73)

♦ Le segment moyen descend verticalement jusqu’à la quatrième articulation sterno-costale. Il est


juxtaposé à celui du côté opposé.

♦ Le segment inférieur est oblique en bas et en dehors.


A droite, il croise l’extrémité médiale du sixième cartilage costal.
A gauche, il s’éloigne de la ligne médiane en décrivant une courbure à concavité médiale qui
correspond à l’empreinte cardiaque ; il croise l’extrémité antérieure du quatrième cartilage, le cinquième
cartilage à 2 ou 3 cm du sternum puis le tiers latéral du sixième cartilage costal.

3- Bord dorsal.

Le bord dorsal répond à l’union des faces ventrale et latérale des corps vertébraux. (Fig.74)

4. Bord caudal (segment latéral).

Le segment latéral du bord caudal fait suite au bord ventral au niveau du sixième cartilage costal.
Delà, il se dirige obliquement en bas et en dehors, croise le sixième espace intercostal sur la ligne
mamillaire, puis le septième espace sur la ligne axillaire ; il atteint son point déclive au neuvième espace
intercostal ; puis il devient presque horizontal pour atteindre la colonne vertébrale au niveau du bord
inférieur du col de la onzième côte. (Fig.73 ; 74 ; 75 ; 76)
Le bord caudal du poumon gauche descend plus bas que le bord caudal du poumon droit.

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III- CONSTITUTION ANATOMIQUE DES POUMONS.

Les poumons sont constitués par :

● les ramifications intra-pulmonaires de l’arbre bronchiqu ;

● les artères pulmonaires, les veines pulmonaires, les vaisseaux bronchiques et les lymphatiques ;

● les plexus broncho-pulmonaires ;

● du tissu conjonctif élastique qui remplit les interstices, compris entre ces différents éléments.

A- Bronches intra-pulmonaires.

1- Ramescence de la bronche principale droite.

La bronche principale droite se divise en trois bronches lobaires : supérieure, moyenne et inférieure.
(Fig.77 ; 78 ; 79)

a- Bronche lobaire supérieure.

La bronche lobaire supérieure se détache à angle droit du versant antéro-latéral de la bronche


principale à 2 cm de la carina. Elle se porte obliquement en haut, en dehors et un peu en avant, et
s’enfonce dans la partie supérieure du hile ; elle se divise après un trajet de 10 à 15 mm en trois bronches
segmentaires que l’on désigne en bronches segmentaires : apicale, dorsale et ventrale.

♦ La bronche segmentaire apicale (B1) se détache du versant supéro-médial de la bronche


lobaire supérieure ; elle se dirige verticalement en haut et se distribue à la partie supérieure du lobe
supérieur (Segment apical).

♦ La bronche segmentaire dorsale (B2) se détache de la partie postérieure de la bifurcation de la


bronche lobaire supérieure ; elle se dirige obliquement en haut, en arrière et en dehors et se distribue à
la partie postérieure du lobe supérieur (Segment dorsal).

♦ La bronche segmentaire ventrale (B3) se détache du versant antéro-inférieur de la bronche


lobaire supérieure ; elle se dirige obliquement en bas, en avant et en dehors et se distribue à la partie
antérieure du lobe supérieur. (Segment ventral).

b- Bronche lobaire moyenne.

La bronche lobaire moyenne se détache à angle aigu de la face antérieure de la bronche intermédiaire
à 2 cm au-dessous de l’origine de la bronche lobaire supérieure.

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Elle se porte obliquement en bas, en avant et un peu en dehors, puis elle se divise en deux bronches
segmentaires, l’une latérale, l’autre médiale.

♦ La bronche segmentaire latérale (B4) se porte en avant, en dehors et un peu en bas et se distribue

à la partie postéro-latérale du lobe moyen (Segment latéral).

♦ La bronche segmentaire médiale (B5) se dirige obliquement en bas, en avant et en dedans et se


distribue à la partie antérieure du lobe moyen (Segment médial).

c- Bronche lobaire inférieure.

La bronche lobaire inférieure est très courte, 5 à 15 mm. Elle fournit successivement quatre bronches

segmentaires à savoir la bronche supérieure, la bronche baso-médiale, la bronche baso-ventrale, la

bronche baso-latérale, et se continue par la bronche baso-dorsale.

La direction générale de la bronche droite est oblique en bas, en dehors et en arrière, légèrement

incurvée à concavité médiale et postérieure.

♦ La bronche segmentaire supérieure (B6) se détache de la face postéro-latérale de la bronche

lobaire inférieure, très près de l’origine de la bronche lobaire moyenne. Elle se porte en arrière et en

dehors et se distribue à la partie postéro-supérieure du lobe inférieur (Segment supérieur).

♦ La bronche baso-médiale (B7) se détache du versant médial du tronc bronchique principal à 1 cm

au-dessous de la bronche segmentaire apicale. Elle se dirige presque verticalement en bas et se distribue

à la partie médiastinale antérieure du lobe inférieur. (Segment baso-médial)

♦ La bronche segmentaire baso-ventrale (B8) se détache à angle aigu de la face antéro-latérale du

tronc bronchique principal à 1 cm au-dessous de la bronche baso-médiale. Elle se dirige obliquement

en avant, en bas et en dehors et se distribue à la partie antérieure du lobe inférieur. (Segment baso-

ventral)

♦ La bronche segmentaire baso-latérale (B9) se détache du versant antéro-latéral du tronc

bronchique principal. Elle se dirige obliquement en bas et en dehors et se distribue à la partie latérale du

lobe inférieur (Segment baso-latéral).

♦ La bronche segmentaire baso-dorsale (B10) représente la terminaison du tronc bronchique

principal. Elle se dirige obliquement en bas, en dehors et en arrière, en décrivant une courbure à concavité

postérieure ; elle se distribue à la partie postérieure du lobe inférieur (Segment baso-dorsal).

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2- Ramescence de la bronche principale gauche.

La bronche principale gauche se divise en deux bronches lobaires, l’une supérieure, l’autre inférieure. (Fig.77)

a- Bronche lobaire supérieure.

La bronche lobaire supérieure se détache du versant antéro-latéral du tronc bronchique principal à 5 cm de la


bifurcation trachéale.
Elle est très courte, 1 cm environ, mais volumineuse avec un calibre sensiblement égale à celui de la bronche
lobaire inférieure. Elle se porte obliquement en dehors, en avant et un peu en haut et se divise en deux troncs, l’un
supérieur ascendant, qui est l’équivalent de la bronche lobaire supérieure, à droite : c’est la bronche culminale ; l’autre
inférieur descendant, désigné sous le nom de bronche lingulaire, qui est l’équivalent de la bronche lobaire moyenne.

a.a- Bronche culminale.

La bronche culminale, se porte obliquement en haut, en dehors et en arrière et se divise après un trajet de 1 cm
environ en trois bronches segmentaires : apicale, dorsale, et ventrale. (Fig.80 ; 81)

♦ La bronche segmentaire apicale (B1) continue la direction ascendante du tronc principal et se distribue à la
partie supérieure du lobe supérieur (segment apical).

♦ La bronche segmentaire dorsale (B2) est généralement grêle ; elle se détache soit du versant postéro-latéral du

tronc principal, soit le plus souvent d’un tronc commun avec la bronche segmentaire apicale (bronche apico-dorsale).
Elle se dirige en arrière, en haut et en dehors et se distribue à la partie postérieure du lobe supérieur (segment dorsal).

♦ La bronche segmentaire ventrale (B3) est la plus volumineuse des bronches segmentaires du lobe supérieur. Elle

se dirige en avant et en dehors et se distribue à la partie antéro-supérieure du lobe supérieur (segment ventral).

a.b - Bronche lingulaire.

La bronche lingulaire, se dirige obliquement en bas, en avant et en dehors et se divise après un trajet de 1 cm
environ en deux bronches segmentaires superposées : l’une supérieure, l’autre inférieure.

♦ La bronche lingulaire supérieure (B4) se dirige obliquement en avant, en bas et en dehors et se distribue à la

partie supérieure de la lingula (segment lingulaire supérieur).

♦ La bronche lingulaire inférieure (B5) est plus grêle que la précédente ; elle se dirige obliquement en avant,
en bas et en dedans et se distribue à la partie inférieure du lobe supérieur (segment lingulaire inférieur).

b- Bronche lobaire inférieure.

La bronche lobaire inférieure est courte. Elle donne naissance de haut en bas aux mêmes bronches segmentaires
que celle du côté droit.
Toutefois, les bronches baso-ventrale et baso-médiale naissent à gauche d’un tronc commun. Ce phénomène
est en rapport avec la réduction volumétrique du lobe inférieur due à la présence du cœur à ce niveau.

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♦ La bronche segmentaire supérieure (B6) se détache de la face postérieure de la bronche lobaire
inférieure ; très courte, elle se porte en arrière et en dehors et se distribue à la partie supérieure du lobe
inférieur (segment supérieur).

♦ Le tronc bronchique ventro-médial se détache de la face antérieure de la bronche lobaire


inférieure ; il se dirige obliquement en bas, en avant et légèrement en dehors et se divise après un trajet
de 5 à 12 mm en deux bronches segmentaires : l’une médiale, la bronche baso-médiale (B7), l’autre
latérale, la bronche baso-ventrale (B8).

● La bronche segmentaire baso-médiale (B7) se dirige en bas, en dedans et en avant et se


distribue à la partie médiale du lobe inférieur (segment baso-médial).

● La bronche segmentaire baso-ventrale (B8) se dirige obliquement en bas, en avant, et en


dehors et se distribue à la partie antérieure du lobe inférieur (segment baso-ventral).

♦ La bronche segmentaire baso-latérale (B9) se détache du tronc bronchique principal un peu au-
dessous de la naissance de la bronche baso-ventrale ; elle se dirige en bas, en dehors et en avant et se
distribue à la partie latérale du lobe inférieur (segment baso-latéral).

♦ La bronche segmentaire baso-dorsale (B10) représente la terminaison de la bronche lobaire


inférieure ; elle se dirige obliquement en bas, en dehors et en arrière et se distribue à la partie postéro-
médiale du lobe inférieur (segment baso-dorsal).

3- Ramifications des b onches segmentaires.

Les bronches segmentaires se divisent en deux bronches sous-segmentaires. Les bronches sous-
segmentaires se ramifien à leur tour suivant le mode dichotomique en donnant naissance à 17
générations de bronches filles, de longueur et de diamètre progressivement décroissant.
Les dernières ramificati ns bronchiques sont représentées par les bronchioles terminales
lesquelles s’enfoncent dans les lobules pulmonaires.

4- Structure des bronches intra-pulmonaires.

Les bronches intra-pulmonaires sont constituées comme la trachée par trois couches : une externe,
fibro-cartilagineuse ; une moyenne, musculaire ; et une interne muqueuse.

♦ La couche fibro-cartilagineuse est constituée par une lame fibreuse et par des plaques
cartilagineuses irrégulières disséminées sans ordre sur le trajet des bronches sgmentaires et sous-
segmentaires ; ces plaques diminuent de nombre et d’étendue à mesure que le calibre des ramifications
bronchiques diminue ; elles disparaissent dans les bronches de 1 mm de diamètre.

♦ La couche musculaire est constituée par des fibres circulaires

♦ La muqueuse est doublée d’une sous-muqueuse qui renferme des glandes bronchiques.

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B- SEGMENTATION PULMONAIRE - systEmatisation BRONCHIQUE.
Territoires de ventilation pulmonaire.

La division morphologique des poumons en lobes ne donne qu’une approche sur l’anatomie fonctionnelle
des poumons car les lobes sont constitués à leur tour par une série de formations anatomiques juxtaposées,
appelées segments pulmonaires ou zones de ventilation pulmonaire.

1- Caractères communs aux segments pulmonaires.

Les segments pulmonaires correspondent au territoire de ventilation des bronches segmentaires types.

Ils possèdent une racine broncho-pulmonaire propre.

Ils possèdent une autonomie fonctionnelle.

L’atteinte pathologique des segments se traduit par des signes cliniques et une image radiologique spéciale
permettant de situer la lésion dans le poumon.

2- Segmentation pulmonaire droite.

Le poumon droit possède dix territoires segmentaires : 3 pour le lobe supérieur ; 2 pour le lobe moyen ;
et 5 pour le lobe inférieur.

a- Lobe supérieur droit.

Le lobe supérieur comprend trois segments ou zones de ventilation qui sont : un segment apical, un
segment dorsal et un segment ventral. (Fig.82)

♦ Le segment apical (S1) correspond au territoire de ventilation de la bronche segmentaire apicale (B1). Sa

forme est celle d’un demi-cône qui occupe la partie proximale du lobe supérieur.

♦ Le segment dorsal (S2) est le moins développé du lobe supérieur ; il correspond au territoire de la
bronche segmentaire dorsale (B2) ; de forme quadrilatère, il est intercalé entre la scissure oblique et le segment
apical.

♦ Le segment ventral (S3) est le plus volumineux des trois segments du lobe supérieur ; il correspond
au territoire de la bronche segmentaire ventrale (B3). De forme quadrilatère, il est interposé entre le segment
apical et la scissure horizontale.

177
178
b- Lobe moyen.

Le lobe moyen comprend deux segments, l’un latéral et l’autre médial.

♦ Le segment latéral (S4) correspond au territoire de la bronche segmentaire latérale (B4). Il présente

un aspect cunéiforme, interposé entre les deux scissures oblique et horizontale ; il est principalement
apparent sur les faces ventrale et latérale du poumon.

♦ Le segment médial (S5) correspond au territoire de la bronche segmentaire médiale (B5). Il est situé

en avant du précédent, et il est principalement apparent sur les faces latérale et médiale du poumon.

c- Lobe inférieur.

Le lobe inférieur comprend cinq segments ou zones de ventilation, qui sont : un segment supérieur,
un segment baso-médial, un segment baso-ventral, un segment baso-latéral et un segment baso-
dorsal.

♦ Le segment supérieur (S6) correspond au territoire de la bronche supérieure (B6). Il correspond


au sommet du lobe inférieur. Sa forme est celle d’une pyramide triangulaire dont la base répond à l’arc
postérieur des côtes V, VI et VII, et dont le sommet répond à la ligne axillaire moyenne. Ce segment est
fréquemment le siège de processus inflammatoires, voire même d’abcès du poumon. Cette particularité
s’explique vraisemblablement par le fait que, dans le décubitus dorsal, la bronche supérieure s’ouvre
directement sur la face postérieure de la bronche lobaire inférieure.

♦ Le segment baso-médial (S7) correspond au territoire de la bronche segmentaire baso-médiale


(B7). Il a la forme d’un segment de cône à sommet hilaire et à base inférieure ; il occupe la face médiale
ainsi que la base du lobe inférieur, en avant du ligament pulmonaire.

♦ Le segment baso-ventral (S8) correspond au territoire de la bronche segmentaire baso-ventrale


(B8). Il est situé au-dessous et en arrière de la scissure oblique, et il est principalement apparent sur les
faces ventrale et latérale du lobe inférieur.

♦ Le segment baso-latéral (S9) correspondant au territoire de la bronche segmentaire baso-latérale


(B9). Il est volumineux et occupe la partie postéro-latérale du lobe inférieur.

♦ Le segment baso-dorsal (S10) correspond au territoire de la bronche segmentaire baso-dorsale


(B10). Il est le plus volumineux et occupe la partie postérieure du lobe inférieur.

179
3- Segmentation pulmonaire gauche.

a- Lobe supérieur.

Le lobe supérieur comprend cinq segments ou zones de ventilation qui sont : un segment apical, un
segment dorsal, un segment ventral, un segment lingulaire supérieur et un segment lingulaire inférieur.

♦ Le segment apical (S1) correspond au territoire de ventilation de la bronche segmentaire apicale (B1). Sa

forme est celle d’un demi-cône qui occupe la partie proximale du lobe supérieur. (Fig.83)

♦ Le segment dorsal (S2) correspond au territoire de la bronche segmentaire dorsale (B2). Il est intercalé
entre la scissure oblique et le segment apical. Il est le moins développé des segments du lobe supérieur, bien
qu’à la face dorsale du poumon, il occupe transversalement toute l’étendue de cette face.

♦ Le segment ventral (S3) correspond au territoire de la bronche segmentaire ventrale (B3). Très
volumineux ; il est intercalé à la manière d’un coin entre la lingula et les segments apical et dorsal.

♦ Le segment lingulaire supérieur (S4) correspond au territoire de la bronche lingulaire supérieure (B4).
Il est représenté par une lame de parenchyme pulmonaire sous-jacente au segment ventral.

♦ Le segment lingulaire inférieur (S5) correspond au territoire de la bronche lingulaire inférieure (B5).
Il est représenté par une zone de parenchyme pulmonaire prismatique triangulaire, encastrée entre la scissure
oblique et le segment lingulaire supérieur.

b- Lobe inférieur.

Le lobe inférieur comprend cinq segments ou zones de ventilation, qui sont un segment supérieur, un
segment baso-médial, un segment baso-ventral, un segment baso-latéral et un segment baso-dorsal.

♦ Le segment supérieur (S6) correspond au territoire de la bronche supérieure (B6). Sa forme est celle
d’une pyramide triangulaire à base postérieure, occupant le sommet du lobe inférieur. Il est plus étendu que
son homologue du côté droit, au niveau des faces dorsale et médiale du poumon gauche.

♦ Le segment baso-médial (S7) correspond au territoire de la bronche segmentaire baso-médiale (B7). Très

peu développé, il occupe la partie antéro-médiale du lobe inférieur.

♦ Le segment baso-ventral (S8) correspond au territoire de la bronche segmentaire baso-ventrale (B8). De

forme prismatique triangulaire, il est situé au-dessous de la scissure oblique. Il est principalement apparent sur
les faces ventrale et latérale du lobe inférieur.

♦ Le segment baso-latéral (S9) correspond au territoire de la bronche segmentaire baso-latérale (B9). Sa


forme est celle d’une pyramide triangulaire, encastrée à la manière d’un coin dans la partie postéro-latérale
du lobe inférieur.

♦ Le segment baso-dorsal (S10) correspond au territoire de la bronche segmentaire baso-dorsale (B10). Il


est volumineux et occupe la partie postérieure du lobe inférieur au-dessous du segment apical.

180
181
3- Lobules pulmonaires.

Les lobules pulmonaires sont de petites masses polyédriques de 1 à 2 cm3 environ de volume,
appendues à une bronchiole terminale. (Fig.84)

La bronchiole terminale s’enfonce dans le lobule et se divise en 2 à 3 bronchioles respiratoires.

Les bronchioles respiratoires se ramifient à leur tour, cinq ou six fois de suite, donnant des conduits
alvéolaires ; ces conduits se terminent par de petites dilatations sacciformes appelées, sacs alvéolaires
où s’ouvrent environ 200 alvéoles pulmonaires.

La surface alvéolaire totale des deux poumons est de 55 m2 (300 millions d’alvéoles).
L’artère lobulaire accompagne la bronchiole terminale et se ramifie de la même manière qu’elle. Elle
forme à la surface des alvéoles un riche réseau capillaire péri-alvéolaire, chargé d’assurer l’hématose.
Ce réseau capillaire artériel se continue par un réseau capillaire veineux dont les troncs collecteurs vont
cheminer dans le tissu conjonctif périlobulaire : c’est l’origine des veines pulmonaires.

182
IV- VAISSEAUX ET NERFS DES POUMONS.

Les vaisseaux sanguins du poumon se distinguent en deux groupes : un groupe de vaisseaux


fonctionnels, destinés à l’hématose, ce sont les artères pulmonaires et les veines pulmonaires ; et un
groupe de vaisseaux nourriciers, destinés au système broncho-pulmonaire, ce sont les artères et les
veines bronchiques.

A- ARTERES PULMONAIRES.

Les artères pulmonaires transportent aux alvéoles pulmonaires le sang veineux du ventricule droit.
(Fig.85)

1- Artère pulmonaire droite.

L’artère pulmonaire droite se porte obliquement en dehors, en bas et en arrière. Elle rejoint la face
antérieure du tronc bronchique droit, au niveau de la bronche intermédiaire juste au-dessous de l’origine
de la bronche lobaire supérieure. Elle donne sa première collatérale, l’artère lobaire supérieure puis elle
se continue par l’artère intermédiaire.
Les deux artères lobaires précitées s’enfoncent dans le hile et se divisent ensuite en suivant à peu
de chose près, les ramifications bronchiques droites

a- Artère lobaire supérieure.

L’artère lobaire supérieure se détache du versant supérieur de l’artère pulmonaire droite au moment
où celle-ci croise la bronche intermédiaire ; elle se porte obliquement en haut, en dehors et un peu en
arrière, en s’écartant à angle aigu du tronc artériel ; dans son trajet, elle masque en grande partie la face
antérieure de la bronche lobaire supérieure. Elle se divise après un court trajet en deux rameaux : le
rameau apico-dorsal et le rameau antérieur descendant.

♦ Le rameau apico-dorsal se divise après un court trajet en rameau apical et rameau antérieur
ascendant ; ces deux rameaux suivent le même trajet que les bronches segmentaires apicale et dorsale
(B1 et B2) et se distribuent aux deux segments apical et dorsal (S1 ; S2).

♦ Le rameau antérieur descendant accompagne la bronche segmentaire ventrale (B3) et se distribue

au segment ventral (S3).


♦ Les rameaux postérieurs ascendant et descendant, inconstants, naissent un peu au-dessous de
l’artère lobaire supérieure ; elles se portent obliquement en haut, en arrière et en dehors, en passant en
arrière de la bronche segmentaire ventrale pour rejoindre respectivement la bronche segmentaire dorsale
(B2) et la bronche segmentaire ventrale (B3).

183
b- Artère lobaire moyenne.

L’artère lobaire moyenne se détache de la face antérieure de l’artère intermédiaire ; elle se place en dehors
de la bronche lobaire moyenne et se divise en deux rameaux : le rameau latéral et le rameau médial.

♦ Le rameau latéral suit le versant latéral de la bronche segmentaire latérale (B4) et se distribue au
segment latéral (S4).

♦ Le rameau médial suit le versant latéral de la bronche segmentaire médiale (B5) et se distribue au
segment médial (S5).

c- Artère lobaire inférieure.

Après la naissance de l’artère lobaire moyenne, le tronc artériel pulmonaire droit prend le nom d’artère
lobaire inférieure. Elle contourne la face latérale du tronc bronchique pour rejoindre sa face postérieure ; elle
se divise de la même manière que la bronche lobaire inférieure.

♦ Le rameau supérieur se distribue au segment apical (S6).

♦ Le rameau basal médial se distribue au segment baso-médial (S7).

♦ Le rameau basal antérieur se distribue au segment baso-ventral (S8).

♦ Le rameau basal latéral se distribue au segment baso-latéral (S9).

♦ Le rameau basal postérieur se distribue au segment baso-dorsal (S10).

Les rameaux artériels ont une disposition très variable ; mais elles sont le plus souvent placées sur le
versant postéro-latéral des bronches segmentaires.
Dans son ensemble, l’artère pulmonaire droite décrit dans le parenchyme pulmonaire une courbure à
concavité médiale.

2- Artère pulmonaire gauche.

L’artère pulmonaire gauche est plus courte et moins volumineux que la droite ; elle passe en pont au-
dessus de la bronche principale gauche, en décrivant une courbure à concavité inférieure. Elle s’enfonce
dans le hile pulmonaire et se divise ensuite de la même manière que les ramifications bronchiques gauches.
(Fig.85)

a- Artères du lobe supérieur.

Le lobe supérieur gauche reçoit en général trois rameaux artériels qui se détachent à des niveaux différents
de l’artère pulmonaire : ce sont le rameau apico-dorsal, le rameau antérieur et le rameau lingulaire.

184
185
♦ Le rameau apico-dorsal se détache du versant supérieur du tronc artériel ; il longe d’abord le
versant médial du tronc bronchique apico-dorsal ; puis il se divise après un trajet de 5 mm environ en
deux rameaux secondaires : le rameau apical et le rameau postérieur ascendant.

* Le rameau apical longe le versant postéro-médial de la bronche segmentaire apicale (B1) et se

distribue au segment apical (S1) ;

* Le rameau postérieur ascendant longe le versant postéro-médial de la bronche segmentaire


dorsale (B2) et se distribue au segment dorsal (S2).

♦ Le rameau antérieur se détache du versant antéro-latéral de l’artère pulmonaire, à quelques


millimètres du rameau apico-dorsal ; il se divise après un court trajet en deux rameaux secondaires : le
rameau antérieur ascendant et le rameau antérieur descendant.

* Le rameau antérieur ascendant passe en avant de la bronche apico-dorsale et se distribue au


segment dorsal (S2) ;

* Le rameau antérieur descendant suit la bronche segmentaire ventrale et se distribue au


segment ventral (S3)

♦ Le rameau lingulaire se détache de la face latérale de l’artère pulmonaire, au moment où celle-ci

croise la face postérieure de la bronche lobaire supérieure. Il se dirige obliquement en bas et en dehors
et se divise après un trajet de 10 à 12 mm en deux rameaux secondaires, le rameau lingulaire supérieur
et le rameau lingulaire inférieur.

* Le rameau lingulaire supérieur suit le versant postéro-latéral de la bronche lingulaire supérieure

(B4) et se distribue au segment lingulaire supérieur (S4).

* Le rameau lingulaire inférieur suit le versant postéro-latéral de la bronche lingulaire inférieure

(B5) et se distribue au segment lingulaire inférieur (S5).

b- Artère lobaire inférieure.

L’artère lobaire inférieure se divise de la même manière que celle du côté droit ; toutefois les artères
segmentaires sont situées en grande partie sur le versant antéro-latéral des bronches segmentaires du
lobe inférieur.

Dans son ensemble, l’artère pulmonaire gauche décrit une courbure à concavité médiale et
postérieure.

186
B- VEINES PULMONAIRES.

Les veines pulmonaires ramènent au cœur le sang oxygéné de la circulation pulmonaire. Elles sont
au nombre de deux de chaque côté, l’une supérieure, l’autre inférieure.

Les veines pulmonaires naissent de trois réseaux capillaires qui sont :

● un réseau péri-alvéolaire : c’est le réseau de l’hématose ;

● un réseau péri-bronchiolique, issu des veinules qui entourent les dernières ramifications
bronchiques : ce sont les veines broncho-pulmonaires ;

● un réseau sous-pleural, propre aux lobules pulmonaires périphériques et à la plèvre pulmonaire :


ce sont les veines pleuro-pulmonaires.

Les veines issues des deux premiers réseaux se groupent et forment des veines de plus en plus
volumineuses, situées dans les espaces conjonctifs interlobulaires : ce sont les veines interlobulaires.

Les veines interlobulaires se réunissent et constituent des troncs veineux de plus en plus volumineux,
qui convergent vers le hile du segment, ce sont les veines intrasegmentaires.

Les veines intrasegmentaires ainsi que le réseau sous-pleural se drainent dans les veines
intersegmentaires. Ces veines convergent vers le hile pour constituer les veines pulmonaires.

Les veines pulmonaires présentent donc un trajet indépendant de celui des éléments broncho-artériels
qui cheminent au centre du lobule puis du segment. Cette disposition présente un intérêt chirurgical
capital car les veines constituent le guide du plan de clivage que l’on suit dans les segmentectomies.

1- Veine pulmonaire supérieure droite.

La veine pulmonaire supérieure droite résulte de la réunion de deux racines : l’une supérieure, l’autre
inférieure qui se réunissent à leur sortie du poumon en avant et au-dessous de l’artère intermédiaire.
(Fig.86 ; 88)

a- Racine supérieure.

La racine supérieure provient de la confluence de trois veines qui collectent le sang du lobe
supérieur : la veine apicale, la veine interlobaire postérieure et la veine interlobaire antérieure.

♦ La veine apicale résulte de la réunion de la veine interapico-dorsale et de la veine interapico-


ventrale qui cheminent entre les segments correspondants.

* La veine interlobaire postérieure longe la face inférieure du segment dorsal, le long de la scissure
oblique.

♦ La veine interlobaire antérieure occupe la face inférieure du segment ventral, le long de la


scissure horizontale.

187
b- Racine inférieure.

La racine inférieure moins volumineuse que la précédente résulte de la réunion de deux veines qui
collectent le sang oxygéné du lobe moyen. Ce sont : la veine segmentaire latérale qui collecte le sang
veineux du segment latéral, et la veine segmentaire médiale qui collecte le sang veineux du segment
médial.

188
2- Veine pulmonaire inférieure droite.

La veine pulmonaire inférieure droite émerge du poumon à la partie inférieure du hile. Elle se
forme en regard du bord inférieur de la bronche lobaire inférieure où elle résulte de la confluence de
deux racines, l’une supérieure ou veine basale supérieure, l’autre inférieure ou veine basale commune.
(Fig.86 ; 88)

♦ La veine basale supérieure chemine dans le septum interapico-basal ; elle collecte le sang
veineux du segment supérieur et reçoit également quelques veines de la partie supérieure des segments
basaux. Elle croise la face postérieure de la bronche lobaire inférieure avant de rejoindre la veine basale
commune.

♦ La veine basale commune, très courte, est beaucoup plus volumineuse que la précédente ; elle
résulte de la réunion de trois veines : la veine basale latérale, la veine basale antérieure et la veine
basale inférieure.

Ces veines, à trajet ascendant, occupent les septums intersegmentaires basaux du lobe inférieur.

3- Veine pulmonaire supérieure gauche.

La veine pulmonaire supérieure gauche résulte de la confluence de deux racines, l’une supérieure,
l’autre inférieure qui se réunissent à leur sortie du poumon en avant et au-dessous de l’artère pulmonaire
gauche. (Fig.87 ; 88)

a- Racine supérieure.

La racine supérieure est volumineuse mais courte ; elle résulte de la confluence de la veine apicale,
de la veine interlobaire postérieure et de la veine interculmino-lingulaire.

♦ La veine apicale résulte de la réunion de la veine interapico-dorsale et de la veine interapico-


ventrale qui cheminent entre les segments correspondants.

♦ La veine interlobaire postérieure longe la face inférieure du segment dorsal, le long de la scissure

oblique.

♦ La veine interculmino-lingulaire chemine entre le segment ventral et le segment lingulaire


supérieure.

b- Racine inférieure.

La racine inférieure est beaucoup plus grêle que la racine supérieure. Elle collecte la majeure partie
du sang veineux de la lingula ; elle résulte de la réunion des veines lingulaires supérieure et inférieure.

189
4- Veine pulmonaire inférieure gauche.

La veine pulmonaire inférieure gauche émerge du poumon à la partie inférieure du hile. Elle se
forme en regard du bord inférieur de la bronche lobaire inférieure où elle résulte de la confluence de
deux racines, l’une supérieure ou veine basale supérieure, l’autre inférieure ou veine basale commune.
(Fig.87 ; 88)

190
♦ La veine basale supérieure chemine dans le septum interapico-basal ; elle collecte le sang
veineux du segment supérieur et reçoit également quelques veines de la partie supérieure des segments
basaux. Elle croise la face postérieure de la bronche lobaire inférieure avant de rejoindre la veine basale
commune.

♦ La veine basale commune, très courte, est beaucoup plus volumineuse que la précédente ; elle
résulte de la réunion de trois veines : la veine basale latérale, la veine basale antérieure et la veine
basale inférieure.

Ces veines, à trajet ascendant, occupent les septums intersegmentaires basaux du lobe inférieur.

5- Trajet - Direction.

De leur origine juxta-hilaire, les veines pulmonaires convergent vers la face postérieure de l’atrium
gauche. (Fig.88)

Les veines pulmonaires supérieures sont situées dans un plan frontal, obliquement dirigée en bas
et en dedans.

Les veines pulmonaires inférieures se rapprochent de l’horizontale ; mais elles sont toutefois
légèrement ascendantes, obliques en avant, en dedans et en haut.

6- Terminaisons.

Après avoir traversé le péricarde fibreux, les veines pulmonaires s’entourent d’un manchon de
péricarde séreux ; puis elles s’abouchent à la face postérieure de l’atrium gauche. Les veines pulmonaires
sont avalvulaires.

Les segments extra-péricardiques des veines pulmonaires supérieures sont prébronchiques ; ceux
des veines pulmonaires inférieures sont infrabronchiques.

7- Dimensions.

Les veines pulmonaires mesurent 15 mm de calibre ; et 15 mm de longueur.

C- ARTERES BRONCHIQUES.

Les artères bronchiques sont le plus souvent au nombre de deux, l’une droite, l’autre gauche ; mais
du côté gauche, il existe souvent deux artères bronchiques, l’une supérieure, l’autre inférieure.

♦ Origine. - L’artère bronchique droite se détache de la face inférieure de l’arc aortique ; l’artère
bronchique gauche naît de la face antérieure de l’aorte thoracique descendante, en arrière ou un peu au-
dessus de la bronche principale gauche. (Fig.89)

191
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♦ Trajet. - Les artères bronchiques se dirigent transversalement vers le hile pulmonaire, en se plaçant à la face
postérieure, plus rarement à la face antérieure de la bronche principale correspondante. Il est à noter que l’artère
bronchique droite croise auparavant tantôt la face antérieure, tantôt la face postérieure de l’œsophage.
Les artères bronchiques se divisent le plus souvent avant d’atteindre le hile pulmonaire en deux branches, l’une
supérieure, l’autre inférieure, qui longent les bords homonymes de la bronche principale.

♦ Terminaison. - Au-delà du hile pulmonaire, les ramifications artérielles restent toujours accolées aux
bronches jusqu’aux bronchioles terminales, où elles se terminent par un réseau capillaire qui s’anastomose avec
celui des artères pulmonaires.
Les artères bronchiques se distribuent aux bronches intra-pulmonaires, au tissu conjonctif pulmonaire, ainsi
qu’aux vaisseaux intra-pulmonaires (artères et veines pulmonaires).

♦ Branches collatérales. - Les artères bronchiques fournissent, avant de s’engager dans le hile pulmonaire,
plusieurs petits rameaux qui se distribuent : à l’œsophage, aux bronches principales, aux nœuds lymphatiques
trachéo-bronchiques et broncho-pulmonaires, et à la plèvre médiastinale.

D- VEINES BRONCHIQUES.

Les veines bronchiques, au nombre de deux de chaque côté, sont disposées respectivement, l’une en avant,
l’autre en arrière de la bronche principale correspondante.
Elles se déversent à droite dans la veine azygos, et à gauche dans la veine hémi-azygos accessoire.
Le territoire des veines bronchiques est beaucoup moins étendu que celui de l’artère bronchique, car il n’intéresse
pas les veines des dernières ramifications bronchiques qui sont tributaires des veines pulmonaire .

E- LYMPHATIQUES.

Les troncs collecteurs lymphatiques des poumons naissent à partir des réseaux périlobulaires et broncho-
vasculaires. Ils accompagnent ensuite les ramificatio s bronchiques et pulmonaires où ils font relais dans les nœuds
pulmonaires et se terminent dans les nœuds péritrachéo-bronchiques.

1- Territoires lymphatiques du poumon droit.

♦ Le lobe supérieur se draine dans les lymphonœuds pulmonaires et broncho-pulmonaires puis dans les nœuds
trachéo-bronchiques supérieurs droits et les nœuds trachéaux droits. (Fig.90)

♦ Le lobe moyen se draine dans les lymphonœuds pulmonaires et broncho-pulmonaires, puis dans les nœuds
trachéo-bronchiques supérieurs droits et les nœuds trachéaux droits soit directement soit après relais dans les nœuds
trachéo-bronchiques inférieurs

♦ Le lobe inférieur se draine dans les lymphonœuds pulmonaires et broncho-pulmonaires, puis dans les nœuds
trachéo-bronchiques inférieurs ; ensuite il se draine dans les nœuds trachéo-bronchiques supérieurs droits puis dans
les nœuds trachéaux droits.

194
195
2- Territoires lymphatiques du poumon gauche.

♦ Le lobe supérieur se draine dans les lymphonœuds pulmonaires et broncho-pulmonaires, les


nœuds trachéo-bronchiques supérieurs gauches, les nœuds trachéaux gauches, puis dans les nœuds
médiastinaux ventraux.

♦ Le lobe inférieur se draine dans les nœuds lymphatiques pulmonaires et broncho-pulmonaires, puis

dans les nœuds trachéo-bronchiques inférieurs ; ensuite il se draine dans les nœuds trachéo-bronchiques
supérieurs droits puis dans les nœuds trachéaux droits.

Au total.

Les lymphatiques des poumons se drainent dans les lymphonœuds trachéaux droits ; à l’exception
du lobe supérieur gauche qui est tributaire des nœuds lymphatiques trachéaux et médiastinaux ventraux
gauches.
A partir des nœuds trachéaux et médiastinaux, les lymphatiques gagnent le tronc broncho-médiastinal
ou le nœud cervical inférieur profond qui se déversent à leurs tours, à gauche dans le conduit thoracique,
et à droite dans le conduit lymphatique droit.

F- NERFS.

Les nerfs du poumon proviennent du nerf vague (broncho-dilatateur) et du tronc sympathique


thoracique (broncho-constricteur).

Les nerfs d’origine vagale sont très nombreux ; ils se détachent du nerf vague, entre la naissance
du nerf laryngé récurrent en haut, et la veine pulmonaire inférieure en bas.

Les nerfs d’origine sympathique sont moins nombreux que les précédents ; ils naissent du
ganglion cervico-thoracique, de la partie haute du tronc sympathique thoracique et plus spécialement,
des deuxième, troisième et quatrième ganglions thoraciques.

Les nerfs d’origine vagale et sympathique convergent vers le hile pulmonaire où ils forment un
plexus à large maille le plexus pulmonaire. Ce plexus se divise en deux contingents l’un prébronchique,
l’autre rétrobronchique qui s’enfoncent dans le poumon et accompagnent les ramifications bronchiques
et pulmonaires. Ils assurent l’innervation motrice, sensitive et sécrétoire du poumon.

V- RACINES DES POUMONS.

Les racines pulmonaires comprennent une racine principale et des racines secondaires ou lobaires.

La racine principale est constituée par les vaisseaux pulmonaires, la bronche principale, l’artère et
les veines bronchiques, les lymphonoeuds broncho-pulmonaire et le plexus pulmonaire. La constitution
des racines principales est différente à droite et à gauche.

196
A- RACINE PULMONAIRE DROITE.

♦ La bronche principale droite se porte en bas, en arrière et en dehors (presque verticale) et se divise un
peu avant d’atteindre le hile pulmonaire en bronche lobaire supérieure et bronche intermédiaire ; l’ensemble
constitue le plan postérieur de la racine pulmonaire. (Fig.69 ; 89)

♦ L’artère pulmonaire est presque horizontale ; elle se divise de même, à l’extérieur du hile en artère lobaire

supérieure et artère intermédiaire qui cheminent en avant et au-dessus des bronches correspondantes.

♦ Les veines pulmonaires occupent la partie antérieure et inférieure de la racine pulmonaire ; la veine
pulmonaire supérieure est située en avant et au-dessous de l’artère pulmonaire correspondante ; la veine
pulmonaire inférieure occupe la partie inférieure du hile et répond au bord supérieur du ligament pulmonaire.

♦ Les artères bronchiques et les veines bronchiques sont situées en grande partie en arrière des bronches.

♦ Le plexus pulmonaire comprend deux parties, disposées l’une en avant, l’autre en arrière des ramifications

bronchiques et pulmonaires.

♦ Les lymphonœuds broncho-pulmonaires sont disséminés dans les espaces compris entre les ramifications

bronchiques et pulmonaires.

B- RACINES LOBAIRES DROITES.

La racine pulmonaire droite s’épanouit un peu avant son entrée dans le hile pulmonaire constituant ainsi des
racines lobaires. (Fig.89)

♦ La racine lobaire supérieure est destinée au lobe supérieur ; elle présente, d’avant en arrière :

* Les branches afférentes à la racine supérieure de la veine pulmonaire supérieure ;

* Les branches collatérales de l’artère lobaire supérieure ainsi que les rameaux postérieurs ascendant et
descendant ;

* La bronche lobaire supérieure.

♦ La racine lobaire moyenne, destinée au lobe moyen, est constituée d’avant en arrière par :

* Les branches afférentes à la racine inférieure de la veine pulmonaire supérieure ;

* La bronche lobaire moyenne ;

* Les branches collatérales de l’artère lobaire moyenne.

♦ La racine lobaire inférieure, destinée au lobe inférieur, est constituée d’avant en arrière par :

* Les branches afférentes à la veine pulmonaire inférieure ;

* La bronche lobaire inférieure, très courte ;

* Les branches collatérales de l’artère lobaire inférieure.

197
C- RACINE PULMONAIRE GAUCHE.

♦ La bronche principale gauche est plus longue que la droite ; elle se porte obliquement en bas,
en dehors et un peu en arrière, en décrivant une vaste courbure à concavité supéro-latérale (presque
horizontale). Après un trajet de 5 cm environ ; elle s’enfonce dans le hile pulmonaire et se divise ensuite
en deux bronches : la bronche lobaire supérieure et la bronche lobaire inférieure.

♦ L’artère pulmonaire gauche enjambe la partie moyenne de la bronche principale ; elle est donc
d’abord pré-bronchique puis supra-bronchique. (Fig.71 ; 89)

♦ La veine pulmonaire supérieure est légèrement descendante ; elle est prébronchique et sous-
jacente à l’artère pulmonaire ; elle représente l’élément le plus antérieur de la racine pulmonaire.

♦ La veine pulmonaire inférieure est légèrement ascendante ; elle constitue l’élément le plus
inférieur de la racine pulmonaire.

♦ Les artères et les veines bronchiques, les nœuds lymphatiques broncho-pulmonaires, et les
plexus pulmonaires sont disposés de la même manière que la racine pulmonaire droite.

D- RACINES LOBAIRES GAUCHES.

La racine pulmonaire gauche s’épanouit dans le hile pulmonaire en donnant deux racines lobaires
l’une supérieure, l’autre inférieure. (Fig.89)

♦ La racine lobaire supérieure, destinée au lobe supérieur, comprend d’avant en arrière :

* Les branches afférentes à la veine pulmonaire supérieure,

* Les branches collatérales de l’artère pulmonaire, destinés au lobe supérieur,

* La bronche lobaire supérieure.

♦ La racine lobaire inférieure, destinée au lobe inférieur, est constituée d’avant en arrière par :

* Les branches afférentes à la veine pulmonaire inférieure,

* Les branches de l’artère lobaire inférieure,

* La bronche lobaire inférieure.

198
PLEVRES

Les plèvres sont des membranes séreuses qui enveloppent les poumons. Elles sont composées
comme toute séreuse, d’une lame viscérale qui tapisse les poumons, la plèvre pulmonaire, et d’une lame
pariétale appliquée sur les parois thoraciques, la plèvre pariétale.
Les deux plèvres pulmonaire et pariétale se continuent, l’une avec l’autre au niveau du hile
pulmonaire. Elles délimitent entre elles une cavité virtuelle, la cavité pleurale, permettant l’expansion
du poumon au-cours de la respiration. (Fig.91)

I- PLEVRE PULMONAIRE.

La plèvre pulmonaire, mince et transparente, recouvre toute la surface du poumon, sauf au niveau
du hile. Elle revêt également les parois des scissures interlobaires, dans toute leur étendue. (Fig.92)

II- PLEVRE PARIETALE.

La plèvre pariétale tapisse régulièrement les parois des loges pleuro-pulmonaires ; elle présente
trois parties qui recouvrent les faces correspondantes des poumons, à savoir : la plèvre costale, la plèvre
diaphragmatique, la plèvre médiastinale, et la coupole pleurale qui coiffe l’apex des poumons.

A- PLEVRE COSTALE.

La plèvre costale est doublée extérieurement d’une lame conjonctive, le fascia endothoracique. Elle
tapisse par l’intermédiaire de ce fascia la face interne des côtes et des espaces intercostaux ; elle s’étend
en arrière jusqu’à la face latérale correspondante des corps vertébraux thoraciques où elle recouvre le
tronc sympathique et les vaisseaux intercostaux et se continue par la plèvre médiastinale.
En avant, elle recouvre les cartilages costaux, les vaisseaux thoraciques internes, le muscle transverse
du thorax et la partie latérale du sternum.
En bas et au-dessous du bord caudal du poumon, la plèvre costale s’applique directement sur la
plèvre diaphragmatique, formant la zone muette de la plèvre.

B- PLEVRE MEDIASTINALE.

La plèvre médiastinale est plus mince que la plèvre costale. Elle est appliquée sur la face médiale
du poumon. Elle se moule sur les organes médiastinaux et s’insinue même dans les interstices laissés
libres entre eux, où elle détermine des récessus pleuraux médiastinaux. C’est ainsi qu’elle s’enfonce à
gauche, au-dessus du segment horizontal de l’arc aortique, en arrière de l’origine de l’artère subclavière,

199
formant le récessus supra-aortique ; elle s’enfonce aussi à droite au-dessus de l’arc de l’azygos, formant
le récessus supra-azygos.
Elle émet également deux récessus, l’un à droite, entre l’œsophage et la veine azygos, le récessus
interazygo-œsophagien ; l’autre à gauche entre l’œsophage et l’aorte thoracique descendante, le
récessus interaortico-œsophagien. Ces deux récessus augmentent de profondeur de haut en bas et
s’unissent au-dessous des veines pulmonaires inférieures par une membrane cellulo-fibreuse frontale
rétro-oesophagienne, le ligament interpleural.
La plèvre émet enfin entre l’œsophage et le péricarde un petit récessus pré-oesophagien

200
Ligne de réflexion de la plèvre médiastinale sur la plèvre pulmonaire - Ligament pulmonaire.

La ligne de réflexion de la plèvre médiastinale sur la plèvre pulmonaire a la forme d’une raquette
dont l’ovale entoure la racine pulmonaire, tandis que le manche est représenté par un étroit méso qui
s’étend du hile pulmonaire jusqu’au voisinage du diaphragme : c’est le ligament pulmonaire.

♦ Le ligament pulmonaire a la forme d’une lame triangulaire, située sensiblement dans un plan
frontal à la limite des médiastins moyen et postérieur. Il présente trois bords, un sommet et deux faces.

201
- Le sommet, légèrement tronqué, répond à la racine pulmonaire et en particulier à la veine pulmonaire
inférieure.
- Le bord latéral est implanté sur la face médiastinale du lobe pulmonaire inférieur, au-dessous du hile.
- Le bord médial correspond à la double réflexion des plèvres du ligament pulmonaire qui aboutit à la constitution
de quatre lames pleurales superposées deux à deux. Ce bord suit le bord correspondant de l’œsophage.
- Le bord inférieur est libre et concave, et s’étend jusqu’au diaphragme.

Contenu.- Le ligament pulmonaire contient une lame cellulo-fibreuse, quelques rameaux vasculaires, des
nœuds lymphatiques, et des rameaux nerveux issus du plexus broncho-pulmonaire.

C- PLEVRE DIAPHRAGMATIQUE.

La plèvre diaphragmatique est plus mince que la plèvre costale ; elle tapisse une partie de la face supérieure de
la coupole diaphragmatique, et y adhère intimement.

D- RECESSUS PLEURAUX.

Les récessus pleuraux sont des culs-de-sacs de la cavité pleurale, situés au niveau de l’apex et des bords
pulmonaires. Ils sont au nombre de cinq : les récessus costo-médiastinal antérieur et postérieur ; les récessus costo-
diaphragmatique et phrénico-médiastinal ; et la coupole pleurale.

1- Récessus costo-médiastinal antérieur.

Le récessus costo-médiastinal antérieur est formé par la jonction de la plèvre costale et le bord antérieur de la
plèvre médiastinale.

a- Projection.

Le récessus costo-médiastinal antérieur se projette sur la paroi thoracique suivant une ligne sinueuse. Il part
de l’articulation sterno-claviculaire, se porte en bas et en dedans, en décrivant une légère courbure à concavité
supérieure ; il atteint la ligne médiane à la hauteur du deuxième cartilage costal ; puis il descend verticalement du
deuxième au quatrième cartilage costal. (Fig.93)
A partir delà, il se comporte différemment à droite et à gauche.

● A droite, il se porte obliquement en bas et en dehors du quatrième cartilage costal jusqu’à l’extrémité médiale
du sixième cartilage costal.

● A gauche, il s’écarte beaucoup plus de la ligne médiane qu’à droite ; c’est ainsi qu’il croise le cinquième
espace intercostal à 1 cm du bord latéral du sternum et atteint le sixième cartilage costal à 2 cm du sternum.
Les deux récessus droit et gauche sont au contact, l’un de l’autre à leur partie moyenne où ils sont reliés par le
ligament interpleural antérieur.
Ils sont séparés en haut, par le triangle médiastinal supérieur et en bas par le triangle médiastinal inférieur.

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b- Contenu.

Le récessus costo-médiastinal contient le bord ventral du poumon.

● A droite, le bord ventral du poumon suit le fond du récessus.

● A gauche, il suit le fond du récessus jusqu’au quatrième cartilage costal ; puis du quatrième au
sixième cartilage, le poumon s’en écarte du fait de l’empreinte cardiaque.

2- Récessus costo-médiastinal postérieur.

Le récessus costo-médiastinal postérieur est formé par la jonction de la plèvre costale et le bord
postérieur de la plèvre médiastinale. Il longe le flanc de la colonne vertébrale, depuis le col de la première
côte jusqu’à l’extrémité postérieure du onzième espace intercostal. (Fig.94)
Il contient le bord dorsal du poumon qui suit le fond du récessus.

3- Récessus costo-diaphragmatique.

Le récessus costo-diaphragmatique est formé par la jonction de la plèvre costale et de la plèvre


diaphragmatique. Il dessine une ligne courbe à concavité interne qui longe les attaches des faisceaux
musculaires du diaphragme. (Fig.91)

a- Projection.

Le récessus costo-diaphragmatique commence à droite à l’extrémité médiale du sixième cartilage


costal ; et à gauche sur le sixième cartilage à 2 cm du bord latéral du sternum.
Delà, le récessus se porte en bas et en dehors, croise la dixième côte sur la ligne axillaire moyenne
et la onzième à 10 cm environ de la ligne médiane. (Fig.93 ; 94)
Le récessus se porte ensuite en dedans et un peu en haut et se termine au bord inférieur de l’articulation
costo-vertébrale de la douzième côte.
Ses rapports avec la douzième côte diffèrent selon que la côte est longue ou courte. Si elle est
longue, le récessus la croise à 5 ou 6 cm de l’articulation costo-vertébrale. Quand la côte est courte, la
plèvre la déborde en bas sur toute sa longueur.

b- Contenu.

Le segment latéral du bord caudal du poumon reste nettement au-dessus du fond du récessus.
Au-dessous du poumon, les deux plèvres qui forment le récessus sont accolées. Elles répondent à
la zone muette de la plèvre.
Dans toute l’étendue de cette zone, la simple ouverture de la cavité pleurale ne produit pas de
pneumothorax.

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4- Récessus phrénico-médiastinal.

Le récessus phrénico-médiastinal est constitué par la jonction de la plèvre médiastinale et de la


plèvre diaphragmatique. Il suit d’avant en arrière la convexité de la coupole diaphragmatique. Il contient
le segment médial du bord caudal du poumon qui suit le fond du récessus.

5- Coupole pleurale.

La coupole pleurale coiffe l’apex du poumon. Elle remonte à la base du cou, dépassant de 2 à 3 cm
la partie médiale de la clavicule ; son point culminant est situé sur un plan tangent au col de la première
côte ; mais en raison de l’obliquité de cette côte, la coupole pleurale déborde celle-ci d’une hauteur qui
augmente graduellement d’arrière en avant, mesurant 1,5 cm à la partie moyenne de la côte et 4 à 5 cm
au niveau de l’extrémité médiale du premier cartilage costal. (Fig.95)

a- Appareil suspenseur de la plèvre.

La coupole pleurale est recouverte d’une lame conjonctive épaisse, la membrane suprapleurale.
Cette membrane donne insertion au ligament suspenseur de la plèvre et au ligament costo-pleural.

● Le ligament suspenseur de la plèvre s’insère en haut par deux faisceaux, l’un sur le processus
transverse de la vertèbre cervicale C7, l’autre sur le fascia cervical profond en regard des corps vertébraux
C6, C7 et T1. Les deux faisceaux se portent obliquement en bas, en dehors et en avant et se terminent
sur le versant antéro-médial de la coupole pleurale.

● Le ligament costo-pleural est inconstant. Il amarre la plèvre pariétale au col de la première côte.

b- Rapports de la coupole pleurale droite.

La coupole pleurale droite présente deux faces, l’une médiale, l’autre antéro-latérale et un bord
antéro-supérieur.

♦ Face médiale.

La face médiale de la coupole pleurale répond : (Fig.96 ; 97 ; 98)


● au confluent brachio-céphalique ainsi que ses branches d’origine à savoir : la veine subclavière et

la veine jugulaire interne droites ;


● à l’extrémité supérieure du tronc brachio-céphalique ainsi que ses branches de division, à savoir :

l’artère subclavière et l’artère carotide commune droites ;


● au nerf vague droit qui descend en avant de l’artère subclavière et qui donne le nerf laryngé
récurrent droit ;
● à l’anse subclavière droite ;
● à l’axe aéro-digestif, constitué par la trachée et l’œsophage.

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♦ Face latérale

La face latérale est recouverte de dedans en dehors et d’avant en arrière par, la veine subclavière,
le muscle scalène antérieur, l’artère subclavière, le muscle scalène moyen, le tronc inférieur du plexus
brachial et ses branches d’origine, et enfin par le muscle scalène postérieu .

♦ Bord antéro-supérieur.

Les faces médiale et latérale sont séparées, l’une de l’autre par un bord antéro-supérieur mousse.
Ce bord répond :

* en avant, à la partie initiale de l’artère thoracique interne et au nerf phrénique ;

* à la partie moyenne, au tronc costo-cervical et à la partie initiale de l’artère vertébrale ;

* en arrière, au ganglion cervico-thoracique du sympathique, qui est placé dans la fossette supra
et rétro-pleurale.
Enfin, il est à noter que l’existence d’une côte cervicale surnuméraire, complète ou incomplète,
modifie notablement les rapports de la coupole pleurale

c- Rapports de la coupole pleurale gauche.

♦ Face médiale.

La face médiale de la coupole pleurale gauche répond : (Fig.99 ; 100)


● au confluent brachio-céphalique ainsi que ses branches d’origine à savoir : la veine subclavière et

la veine jugulaire interne gauches ;


● à l’artère carotide commune gauche et l’artère subclavière gauche qui naissent directement de
l’arc aortique ;
● au nerf vague gauche qui descend dans l’angle dièdre postérieur jugulo-carotidien ;
●à l’anse subclavière ;
● à la crosse du conduit thoracique qui s’engage entre l’artère carotide commune et l’artère
subclavière pour s’aboucher à la face postérieure du confluent brachio-céphaliqu ;
●à l’axe aéro-digestif constitué par la trachée et l’œsophage ;
● au nerf laryngé récurrent gauche qui monte dans l’angle trachéo-oesophagien.

♦ Face latérale - Bord antéro-supérieur.

La face latérale et le bord antéro-supérieur présentent les mêmes rapports que ceux du côté droit.

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III- VAISSEAUX ET NERFS DE LA PLEVRE.

1- Artères et veines.

Les artères de la plèvre pariétale proviennent des artères voisines : thoraciques internes, thymiques,
intercostales, péricardiaco-phréniques et médiastinales.
La plèvre viscérale est irriguée par les artères pulmonaires et bronchiques.
Les veines sont satellites des artères.

2- Lymphatiques.

Les collecteurs lymphatiques de la plèvre viscérale se confondent avec les lymphatiques du


poumon.
Les collecteurs lymphatiques de la plèvre pariétale se rendent aux vaisseaux lymphatiques de la
paroi qui sont eux-mêmes tributaires des nœuds lymphatiques parasternaux, médiastinaux postérieurs,
intercostaux, phréniques supérieurs et axillaires.

3- Nerfs.

Les nerfs de la plèvre viscérale viennent des plexus pulmonaires.


Les nerfs de la plèvre pariétale viennent des nerfs intercostaux, du nerf phrénique, du nerf vague et
du tronc sympathique.

214
ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DU MEDIASTIN

La cavité thoracique peut être divisée du point de vue topographique en trois parties : deux latérales
et une médiane.

* Les parties latérales, occupées par les poumons et les plèvres, constituent les régions pleuro-
pulmonaires droite et gauche.

* La région médiane forme un espace central, le médiastin.

I- LIMITES DU MEDIASTIN.

Le médiastin contient plusieurs organes entourés d’un tissu conjonctif lâche et adipeux, permettant
l’expansion de ces organes. Il présente grossièrement la forme d’un tronc de cône, dont la grande base
répond au diaphragme et dont la petite base répond à l’ouverture crâniale du thorax. Il est limité :
● en avant, par la paroi sterno-costale ;
● en arrière, par la colonne vertébrale ;
● latéralement, par la plèvre médiastinale et le poumon ;
● en haut, par l’ouverture crâniale du thorax ;
● en bas, par le diaphragme.

II- DIVISIONS DU MEDIASTIN.

Le plan horizontal passant par l’angle sternal et le disque intervertébral T4 - T5 divise le médiastin
en deux parties : l’une supérieure, le médiastin supérieur, l’autre inférieure beaucoup plus étendue.

Le médiastin supérieur s’étend jusqu’à l’ouverture crâniale du thorax. Cet orifice est limité en
avant par l’incisure jugulaire ; latéralement par le bord interne de la première côte et en arrière par la
vertèbre thoracique T1. Cet orifice est situé dans un plan oblique en bas et en avant de telle sorte qu’une
ligne horizontale tangente à l’incisure jugulaire, passe en arrière par le bord inférieur de la vertèbre
thoracique T2.

La partie inférieure est subdivisée par deux plans frontaux en trois parties : le médiastin antérieur,
le médiastin moyen, et le médiastin postérieur. Le plan frontal antérieur est tangent à la face antérieure
du péricarde. Le plan frontal postérieur passe par la face antérieure de la trachée et des bronches
principales.

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III- MEDIASTIN SUPERIEUR.

Le médiastin supérieur comprend les éléments décrits ci-dessous.

♦ La trachée est légèrement déviée vers la droite par l’arc aortique qui s’appuie sur elle ; elle
est longée par les noeuds lymphatiques trachéaux. La trachée se divise à la partie supérieure de la
vertèbre thoracique T5 en deux bronches principales. L’angle de bifurcation est occupé par les nœuds
trachéo-bronchiques inférieurs.

♦ La moitié supérieure veine cave supérieure est située dans le médiastin supérieur. Elle résulte

de la confluence des deux veines brachio-céphaliques droite et gauche. Elle décrit une courbure à
concavité gauche qui s’adapte à la convexité de l’aorte ascendante. Elle reçoit la crosse de la veine
azygos

♦ L’arc aortique croise d’avant en arrière la trachée, le nerf laryngé récurrent gauche, le bord
latéral gauche de l’œsophage et le conduit thoracique. Il se termine sur le flanc gauche de la quatrième
vertèbre thoracique en devenant, aorte thoracique descendante.

♦ Le tronc brachio-céphalique décrit une courbure à concavité médiale qui se moule sur la face

antéro-latérale droite de la trachée.

♦ L’artère carotide commune gauche longe la face antéro-latérale gauche de la trachée jusqu’à

l’ouverture crâniale du thorax où elle aborde la région cervicale.

♦ L’artère subclavière gauche monte dans le médiastin supérieur en dehors de la trachée et de


l’œsophage.

♦ Le conduit thoracique croise la face postérieure de l’arc aortique et monte en dedans de


l’artère subclavière gauche jusqu’à la base du cou.

♦ Le nerf vague droit passe entre l’artère subclavière et le confluent jugulo-subclavier ; il


abandonne à ce niveau le nerf laryngé récurrent ; puis il se porte obliquement en bas et en arrière en
croisant la face latérale du tronc brachio-céphalique puis la face latérale droite de la trachée ; le nerf
s’engage ensuite en arrière de la bronche principale droite où il atteint le médiastin postérieur.

♦ Le nerf vague gauche descend d’abord sur le flanc postéro-latéral de l’artère carotide commune

gauche ; il croise ensuite la face antéro-latérale de l’arc aortique ; puis il glisse en arrière de l’artère
pulmonaire et de la bronche principale gauches où il gagne le médiastin postérieur. Il fournit, en regard
du bord antéro-inférieur de l’arc aortique, le nerf laryngé récurrent gauche ; ce dernier contourne la
face inférieure de la crosse de l’aorte en passant en arrière du ligament artériel.

217
♦ Le nerf phrénique droit, accompagné des vaisseaux péricardiaco-phréniques, descend d’abord
en arrière et en dehors de la veine brachio-céphalique droite, puis sur la face latérale de la veine cave
supérieure. Le nerf longe ensuite la face latérale de l’atrium droit dont il est séparé par le péricarde.

♦ Le nerf phrénique gauche est plus antérieur que le nerf phrénique droit ; il croise la face antéro-

latérale gauche de l’arc aortique, puis la face latérale du ventricule gauche dont il est séparé par le
péricarde.

♦ Les rameaux du plexus cardiaque s’étalent sur les faces antérieure et postérieure de l’arc
aortique. Ils convergent vers le ganglion cardiaque supérieur, qui est situé dans une loge quadrilatère,
comprise entre l’arc aortique, le ligament artériel et la bifurcation pulmonaire.

♦ Le nerf laryngé récurrent gauche monte dans l’angle trachéo-oesophagien jusqu’au larynx.

♦ Le lymphonoeuds trachéaux, trachéo-bronchiques supérieurs, médiastinaux ventraux et


dorsaux sont disposés autour de la trachée, des bronches, des gros vaisseaux, et de l’œsophage.

♦ Le thymus est situé dans une loge fibreuse, limitée : en avant par le fascia cervical et le ligament
sterno-péricardique supérieur, et en arrière par la lame thyro-péricardique.

IV- MEDIASTIN ANTERIEUR.

Le médiastin antérieur est étroit, il est compris entre le sternum et le péricarde. Il est formé par :

● Les vaisseaux thoraciques internes qui cheminent à 1,5 cm en dehors des bords latéraux du
sternum ;
● Les lymphonoeuds parasternaux et péricardiques ;

● Une couche de tissu adipeux.

V- MEDIASTIN MOYEN.

Le médiastin moyen est compris entre le plan frontal antérieur, tangent à la face antérieure du
péricarde, et le plan frontal postérieur passant par la face antérieure de la trachée et des bronches
principales.
Il contient : le cœur, le péricarde, les vaisseaux pulmonaires, la moitié inférieure de la veine cave
supérieure, la veine cave inférieure, les nerfs vagues, les nerfs phréniques, les lymphonoeuds latéro-
péricardiques et trachéo-bronchiques inférieurs.

♦ Le cœur, entouré du péricarde, répond latéralement aux faces médiastinales des poumons ;
il répond avant à la paroi sterno-costale dans l’espace compris entre les récessus pleuraux costo-
médiastinaux antérieurs.

218
♦ L’aorte ascendante décrit une courbure à concavité gauche qui embrasse le tronc pulmonaire
avec lequel, elle constitue le pédicule artériel du cœur.

♦ Le tronc pulmonaire décrit un demi-tour de spire sur les faces antérieure et latérale gauche de
l’aorte ascendante. Il forme avec ce vaisseau le pédicule artériel du cœur. Il se divise en deux branches
terminales, les deux artères pulmonaires droite et gauche. Il est rattaché à l’arc aortique par le ligament
artériel.

♦ La moitié inférieure de la veine cave supérieure décrit une courbure à concavité gauche qui
s’adapte à la convexité de l’aorte ascendante et s’abouche dans la paroi supérieure de l’atrium droit.

♦ La veine cave inférieure est courte. Elle traverse le diaphragme par un orificede forme quadrilatère,
situé à 2 cm à droite de la ligne médiane, à l’union de la foliole antérieure et de la foliole droite du centre
tendineux du diaphragme ; elle est parfois accompagnée par le nerf phrénique droit.

♦ Les racines pulmonaires sont disposées comme suit :


- Le plan postérieur est occupé à droite par la bronche lobaire supérieure et la bronche intermédiaire ;
à gauche par la bronche principale.
- Le plan moyen est occupé par les artères pulmonaires correspondantes de l’arbre bronchique.
- Le plan antérieur est occupé par les veines pulmonaires.
- Les artères bronchiques cheminent le plus souvent en arrière des bronches correspondantes.
- Les veines bronchiques, les plexus pulmonaires et les nœuds lymphatiques sont mêlés entre les
différents éléments des racines pulmonaires.

VI- MEDIASTIN POSTERIEUR.

Le médiastin postérieur présente la forme d’un tronc de cône à grande base supérieure et à petite
base inférieure, diaphragmatique. Il comprend : l’aorte thoracique descendante, l’oesophage, les veines
azygos et hémi-azygos, les nerfs vagues, les nerfs splanchniques, le conduit thoracique, les lymphonoeuds
médiastinaux dorsaux, les lymphonoeuds phréniques supérieurs.

1- Oesophage.

L’œsophage thoracique descend dans le médiastin supérieur en arrière de la trachée qu’il débord
à gauche. Au-dessous de la bifurcation trachéale, l’œsophage descend dans le médiastin postérieur en
arrière du sinus oblique du péricarde qui le sépare de l’atrium gauche.

2- Plan vasculaire.

● L’aorte thoracique descendante est d’abord située en arrière de la racine du poumon et à gauche

de l’œsophage ; mais à mesure qu’elle descende, elle se rapproche de la ligne médiane, glisse en arrière
de l’œsophage, puis en arrière et à droite de ce conduit.

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● Les artères intercostales postérieures sont directement appliquées sur la colonne vertébrale ; elles
forment avec les vaisseaux lymphatiques afférents du conduit thoracique et les nœuds lymphatiques
prévertébraux, le plan vasculaire le plus profond du médiastin postérieur.

● Le conduit thoracique chemine d’abord sur la face postérieure de l’aorte, puis sur la face
postérieure de l’œsophage en avant de la colonne vertébrale et des artères intercostales. Arrivée à la
hauteur de la sixième vertèbre thoracique, le conduit s’incline en haut et à gauche ; il croise la face
postérieure de l’arc aortique et monte en dedans de l’artère subclavière gauche jusqu’à la base du cou.

● La veine azygos monte sur la face antéro-latérale droite de la colonne vertébrale, en avant des
artères intercostales postérieures ; elle longe le flanc droit de l’aorte thoracique descendante et du
conduit thoracique. Arrivée à la hauteur de la quatrième vertèbre thoracique, elle s’incurve en décrivant
une courbure qui enjambe la racine du poumon droit et se termine sur la face postérieure de la veine
cave supérieure.

● Les veines hémi- azygos cheminent en dehors et en arrière de l’aorte. Elles se terminent dans la
veine azygos en passant en arrière de l’aorte et du conduit thoracique.

● Les lymphonœuds médiastinaux dorsaux entourent l’œsophage.

3- Nerfs du médiastin postérieur.

● Le nerf vague droit descend en arrière de la racine du poumon droit, en dedans de la crosse de la

veine azygos ; il rejoint le bord droit, puis la face postérieure de l’œsophage.

● Le nerf vague gauche descend en arrière de la racine du poumon gauche ; il rejoint le bord
gauche, puis la face antérieure de l’œsophage.

● Les troncs sympathiques descendent de chaque côté de la colonne vertébrale.

4- Rapports du médiastin postérieur avec la plèvre.

Les plèvres limitent latéralement le médiastin postérieur et s’insinuent dans les dépressions comprises
entre les organes voisins. C’est ainsi qu’elles émettent en arrière de l’œsophage des prolongements
appelés récessus pleuraux inter-azygo-oesophagien à droite, et inter-aortico-oesophagien à gauche.
Ces récessus augmentent de profondeur de haut en bas et s’unissent entre eux, à la partie inférieure
du médiastin postérieur, par une membrane cellulo-fibreuse frontale rétro-oesophagienne, le ligament
interpleural.

La plèvre gauche émet encore, au-dessus de l’aorte et en arrière de l’artère subclavière gauche, un
récessus supra-aortique que remplit une languette pulmonaire.

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