Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Avec la participation de :
Dr Franck Gigon • Dr Alain Robert • Dr Bérengère Arnal • Dr Danielle Roux
Les experts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
• L’arthrose
• La ménopause
• Le diabète
• La maladie de Lyme
• Les intolérances alimentaires
• L’asthme et les allergies
• L’anxiété et la dépression
Attention, les remèdes proposés, bien que conseillés par des experts, ne
vous dispensent pas d’une consultation médicale.
Alessandra Moro-Buronzo
5
LES EXPERTS
FRANCK GIGON
• « La méthode flexitarienne »
7
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
ALAIN ROBERT
8
Les experts
DANIELLE ROUX-SITRUK
• « Phytofemme »
• « Phytobeauté »
• « Conseil en aromathérapie »
9
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
BERENGERE ARNAL
• « Anticancer du sein »
• « Le syndrome prémenstruel »
• « La ménopause »
PROBLÈME 1 : L’ARTHROSE
AVEC DR FRANCK GIGON
JANVIER 2017
Alessandra : Qu’est-ce qui vous a amené à connaître si bien
les plantes, à vouloir vous spécialiser dans la phytothérapie
plutôt que l’homéopathie ou autre chose ?
Franck Gigon : Le monde des plantes existe depuis que l’Homme est
sur Terre et c’est une ressource qui est à portée de main. Vous le savez
15
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
sans doute, 70 % des plantes du Vidal sont recensées dans la petite bible
rouge qui trône sur le bureau du médecin, 70 % des médicaments sont is-
sus du monde végétal. Donc ce sont des molécules qui sont plus ou moins
bidouillées, excusez-moi l’expression, par les scientifiques, mais les mé-
dicaments sont issus pour une grande partie du monde végétal. Un mé-
decin généraliste qui utilise les médicaments dans la vie de tous les jours,
c’est comme Monsieur Jourdain, il fait de la phytothérapie sans le savoir.
Franck Gigon : Bien sûr. Il faut déjà rappeler ce qu’est une articulation.
Une articulation, c’est une unité de notre organisme qui permet la mobi-
lité de segments.
Franck Gigon : Par exemple, oui, l’épaule est une des articulations les plus
complexes puisqu’elle a beaucoup de degrés de liberté.
16
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Absolument. C’est tout à fait ça. C’est-à-dire qu’on pour-
rait avoir une atteinte de l’articulation en son centre, au niveau de la
surface articulaire, ou quand on s’éloigne du centre et qu’on va un peu
plus vers la périphérie des parties molles comme la capsule articulaire
ou du tendon ou même du muscle. Et une vraie atteinte articulaire, c’est
vraiment une atteinte qui suppose des lésions ou une inflammation de la
surface articulaire. Et là après, on va pouvoir décliner quand je vais vous
expliquer les différentes possibilités qui s’offrent à nous.
17
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
des jeunes gymnastes qui ont entre 16 et 18 ans et qui ont eu 10 heures de
sport par semaine. Et à ce moment-là, on a une sur-sollicitation de ces ar-
ticulations qui vont présenter précocement des petites dégénérescences.
Au début, c’est la surface articulaire, qui est supposée bien glisser, qui va
commencer à gratter. Ça va se répercuter par des forces de pression. A ce
moment-là, à la radio, on va pouvoir faire le diagnostic, on va voir qu’il y a
des zones de condensation, on appelle ça l’os sous-chondral, c’est-à-dire
sous le cartilage qui va s’épaissir, et le radiologue va très bien identifier
sur la radio ces zones de sur-fabrication d’os, en quelque sorte, qui ré-
pond à une sollicitation, une sur-sollicitation de l’articulation. Ce sont des
signes indirects de la lésion, de l’arthrose si vous voulez, mais ça fait par-
tie des lésions arthrosiques radiologiques. Et puis, ça peut aller jusqu’à
ces fameux becs de perroquets, c’est-à-dire des petites épines comme ça
qui sortent des os et qui sont dans l’articulation ou périarticulaire, c’est-
à-dire autour de l’articulation et qui correspondent à une arthrose pour le
coup qui est un peu évoluée.
Franck Gigon : Pas nécessairement. C’est une bonne question. J’ai eu des
patients qui avaient des radios catastrophiques, c’est-à-dire polyarthro-
siques : de l’arthrose partout avec des becs de perroquet et le pincement
de l’interligne, on voyait très bien que les surfaces articulaires se tou-
chaient. Et puis je leur demande : vous avez mal ? Non. Et à l’opposé, on
peut avoir quelqu’un qui a une petite arthrose au niveau de l’articulation
du pouce, c’est-à-dire la racine du pouce, qu’on appelle rhizome. D’où le
nom de rhizarthrose, l’arthrose de la base du pouce. Ces personnes-là
ont deux petites lésions radiologiques et une forte symptomatologie, et
eux vont dire : « moi, j’ai très mal, ça me fait mal quand j’écris, ça me fait
mal quand je me sers de mon pouce, etc. » Et comme disait un patron
de radiologie : « on ne soigne pas une radio. » Donc ce n’est pas parce
qu’on a beaucoup de lésions arthrosiques qu’il faut faire quelque chose,
c’est-à-dire soit en donnant trop de médicaments, soit en opérant. Il faut
vraiment soigner le patient par rapport à son niveau de symptôme et de
douleur ou d’inflammation.
18
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Non, fort heureusement, ce n’est pas ça. Là, c’est plutôt,
d’après les physiologistes, des petites surpressions de bulles d’azote qui
font du bruit quand on pousse le cartilage en hyperpression.
Franck Gigon : Alors ça peut être un début d’arthrose, certes, c’est-à-dire les
surfaces articulaires qui commencent légèrement à se frotter entre elles.
Si c’est de l’arthrite, vous aurez une inflammation. Donc là, ça commence à
19
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
faire mal et éventuellement, être rouge et inflammatoire. Mais ça, c’est déjà
plus rare, c’est un peu plus embêtant aussi, mais ce sont des signes complé-
mentaires à l’inflammation. Et on parle d’arthrite à ce moment-là.
Franck Gigon : La bonne nouvelle, c’est qu’il ne faut pas s’inquiéter trop
de cela. Il faut agir là où ça fait mal, là où ça coince et là où vous avez une
gêne de fonctionnement.
20
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Oui, tout à fait. C’est une bonne question. Si vous avez ce
qu’on appelle le fameux dérouillage matinal, c’est-à-dire un peu d’anky-
lose le matin, vous dérouillez les articulations, c’est probablement un dé-
but d’arthrose. Donc les gens qui ont de l’arthrose d’une articulation ont
un phénomène d’ankylose matinal. Ou alors, s’ils restent trop longtemps
assis dans la même position, à un moment donné, quand ils vont bouger,
ils vont dire : « houlà, j’ai un peu de rigidité dans mes articulations. » Ça,
c’est assez typique de l’arthrose. Ça ne veut pas dire que c’est de l’ar-
throse, il faudra vérifier avec le docteur, mais ça peut évoquer un phéno-
mène arthrosique. En revanche, si vous avez ce qu’on appelle des dou-
leurs d’horaire inflammatoire, c’est-à-dire qui sont plutôt toute la journée
ou de façon discontinue toute la journée, on va parler plutôt non pas de
douleur mécanique comme ça l’était pour l’arthrose, mais plutôt de dou-
leur d’horaire inflammatoire comme ça l’est pour l’arthrite, c’est-à-dire
l’inflammation de l’articulation. Et là, en l’occurrence, on a mal un peu
tout le temps. Ou alors, on a mal surtout quand on sollicite l’articulation
qui est enflammée, car quand vous bougez une articulation enflammée,
forcément, vous allez augmenter l’inflammation, donc aussi la douleur, et
potentiellement ce que l’on appelle en médecine l’impotence fonction-
nelle, c’est-à-dire la difficulté à mobiliser les amplitudes articulaires.
Franck Gigon : D’abord, il faut essayer de savoir quels sont les symp-
tômes qui vous gênent le plus. Est-ce que c’est de la douleur ? Est-ce
que c’est de la douleur et de l’inflammation ? Est-ce que c’est de la gêne
fonctionnelle ? Une gêne fonctionnelle, c’est simplement une difficulté à
mobiliser une articulation, par exemple comme dans l’arthrose.
21
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Ça peut faire mal ou pas. On peut avoir une gêne fonc-
tionnelle. Ne pas réussir à faire un mouvement sans que cela fasse mal.
Et en fonction de ces différents symptômes, on peut s’orienter vers les
différentes plantes. En général, ça fait mal et ça coince, donc on va utiliser
des plantes dites anti-inflammatoires. Je vais en nommer quelques-unes,
mais on peut aussi agir, et ça c’est relativement nouveau, sur la structure
articulaire. Donc là, on sort un petit peu du monde des plantes avec la
glucosamine et la chondroïtine qui sont des avancées assez importantes
depuis ces 15-20 dernières années. Ce sont des compléments alimen-
taires que l’on peut prendre et qui vont diminuer les symptômes de l’ar-
throse. Et parfois, on va regagner un petit peu sur la lésion arthrosique,
donc c’est quelque chose qui est important parce qu’avant, on ne traitait
que le symptôme et depuis maintenant une dizaine d’années, 10-15 ans,
on peut espérer freiner une évolution d’arthrose tout au moins.
22
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Vous avez deux possibilités. Soit vous êtes un petit peu
artisanal, et vous avez envie de composer votre petit mélange. Soit vous
achetez de l’huile essentielle de gaulthérie. Comme en général, il vient
plutôt du Népal, il faut la prendre bio. Prenez, disons, un flacon de 5 à
10 millilitres. Il faut diluer une huile essentielle, parce qu’une huile essen-
tielle est active au niveau de la peau, donc il faudrait mettre deux à trois
gouttes d’huile essentielle pour l’équivalent de 10 gouttes d’huile végé-
tale. Vous pouvez prendre de l’huile d’olive, si vous en avez à la maison,
c’est un petit peu gras, mais vous pouvez prendre aussi de l’huile de calo-
phyllum, de l’huile de macadamia, de l’huile d’argan, ce que vous voulez.
Franck Gigon : Surtout pas. C’est économique, parce que vous en mettez
beaucoup plus sur une plus grande surface, et donc vous touchez à ce
moment-là l’articulation et tout ce qui est contigu à l’articulation, et qui
23
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
va être aussi un petit peu gêné, un petit peu enflammé comme les ten-
dons et les muscles, justement. C’est ça qui est intéressant.
Franck Gigon : Deux principes : les gens qui seraient sous anticoagulants,
en théorie, il ne faut pas l’utiliser par voie orale. Alors, je vous rassure, il
ne faut absolument pas l’utiliser par voie orale bien que ce soit pratiqué
dans certains pays, mais c’est vraiment une précaution d’emploi. J’ai déjà
utilisé de la gaulthérie chez des personnes qui étaient sous anticoagu-
lants, il n’y a jamais eu de problème.
24
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : J’aime beaucoup une plante qui pousse chez nous. Il ne faut
jamais aller chercher trop loin. Certes, la gaulthérie vient surtout du Népal,
mais chez nous, on a par exemple le bourgeon frais de cassis en macérat
glycériné. C’est facile d’utilisation. On peut trouver ça chez un bon pharma-
cien. Il peut le commander. On en a aussi dans des magasins bio.
25
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Il faut faire toujours ce qu’on appelle aussi des fenêtres
thérapeutiques, c’est-à-dire qu’il faut éviter de prendre des plantes en
continu. En aromathérapie, il ne faut jamais dépasser six, sept jours de
traitement de principe.
Franck Gigon : Je vais vous donner un truc simple, presque de grand-mère, qui
marche et qui est toujours d’actualité. Les plantes qui contiennent des dérivés
soufrés, qui eux-mêmes contiennent du soufre, ont une action anti-inflam-
matoire. Prenez par exemple des grandes feuilles de chou. Faites-les chauffer
quelques minutes au four. Sortez-les, elles vont être un peu défraichies, évi-
demment bien chaudes, broyez-les, et mettez-les directement en application
sur l’articulation douloureuse. Vous allez observer que dans les minutes qui
suivent, la douleur et l’inflammation vont vraiment diminuer jusqu’à parfois
disparaître pour certaines personnes. Et c’est relativement simple puisque du
chou, on peut en trouver un peu partout et ça ne coûte pas cher.
26
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
27
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Il y a une troisième propriété qu’il faut y ajouter. C’est que c’est un élé-
ment suspenseur. C’est-à-dire que par ses propriétés élastiques, il nous
donne une capacité de souplesse au niveau articulaire. Quand vous pre-
nez, et je reviens à la chondroïtine et à la glucosamine, ces produits au
moins trois mois, six mois, un an, vous allez restaurer en quelque sorte
ces éponges à eau, qui vont redonner une forme de souplesse articulaire
et qui vont diminuer en quelque sorte le phénomène de conflit articulaire
qui peut exister lors de l’arthrose. Et c’est la première fois qu’on a obser-
vé avec des compléments alimentaires une amélioration des symptômes
de l’arthrose sans prendre d’anti-inflammatoire et on a réellement, ça a
été prouvé, une action sur la structure articulaire.
Donc votre question, c’était combien de temps il faut les prendre ? Il ne faut
pas les prendre pas longtemps, ça ne sert pas à grand-chose. Il faut les prendre
au moins trois mois, six mois, un an. Est-ce qu’on peut les prendre en préven-
tif ? Oui, mais ça va vous coûter cher. Je vous donnerai d’autres éléments pour
faire de la prévention sans prendre forcément ces molécules qui sont quand
même onéreuses, même si ça commence à se banaliser au niveau du coût. Et
ce qu’il faut savoir, c’est que quand on dit glucosamine, « gluc », ça veut dire
sucre. Donc attention aux personnes qui ont déjà un déséquilibre au niveau de
la glycémie, c’est-à-dire du taux de sucre dans le sang, parce que ça peut peut-
être un petit peu déséquilibrer leurs diabètes, mais c’est juste quelque chose à
vérifier si les personnes sont fragiles de ce côté-là.
28
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
lécules toutes seules. Elles sont associées par exemple avec de l’harpa-
gophytum, qui est une plante intéressante aussi au niveau articulaire
puisqu’elle est à la fois antalgique et un peu anti-inflammatoire. C’est
une plante qui est en voie de disparition. Et ça, c’est un autre problème
de l’harpagophytum. Donc il faut bien vérifier d’où vient l’harpagophy-
tum que l’on achète, si on veut être un petit peu écoresponsable. Pour
en revenir aux deux molécules, après trois mois, six mois, un an, il faut
arrêter et faire la fameuse fenêtre thérapeutique et regarder comment
ça se passe. Et l’avantage de ces molécules, c’est qu’elles sont à forte
rémanence. C’est-à-dire que quand vous les arrêtez, l’effet perdure pen-
dant plusieurs mois, d’où l’intérêt d’arrêter quand même. Après, si cela
peut rassurer, je connais des patients qui en prennent tout le temps parce
qu’elles ne veulent pas arrêter, et ça se passe très bien. Il n’y a pas de
toxicité particulière.
Franck Gigon : On peut proposer les deux. C’est compatible. Elles n’ont pas
la même fonction. Encore une fois, la chondroïtine et la glucosamine aident
à la fabrication des protéoglycanes, ces fameuses éponges à eau, tandis
que la silice va stimuler la fabrication du tissu conjonctif de façon générale.
29
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
En résumé, on se place là dans les tissus entre les cellules, et tous ces élé-
ments vont contribuer à favoriser l’intégrité du tissu articulaire.
Franck Gigon : Absolument. L’ortie est une plante très reminéralisante qui
est d’ailleurs, c’est peu connu, assez riche en fer qui est bio-disponible, c’est-
à-dire que ça absorbe bien au niveau digestif. On peut faire de la soupe d’or-
tie, ça ne coûte pas cher. Évidemment, il ne faut pas prendre de l’ortie au
bord des autoroutes ou à côté de l’usine du coin parce qu’elle va absorber
non seulement les micronutriments locaux, mais aussi toute la pollution en-
vironnementale. Mais si vous avez une bonne traçabilité de votre ortie, profi-
tez-en pour bien reminéraliser tous vos tissus, dont le tissu articulaire.
30
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : C’est une forme intéressante que l’on trouve rarement
seule. Ce n’est pas très intéressant tout seul, il est déjà intégré dans les
complexes dits articulaires. Donc quand vous allez dans une pharmacie
ou dans un magasin de type parapharmacie, qui est toujours géré par
un pharmacien au final, si le pharmacien en a bonne connaissance, il va
vous proposer un complexe qui en contient. Donc demandez-le, il y aura
un complexe qui l’aura déjà intégré dans sa composition. Il n’y a pas trop
d’intérêt à le prendre tout seul.
Franck Gigon : Oui, tout à fait. Il faut savoir que le gingembre et le curcu-
ma sont deux cousins. Ils font partie de la famille des zingibéracées. Le
curcuma est probablement la plante la plus étudiée sous toutes les cou-
tures en ce moment, je crois qu’il y a une revue de plus de 6 000 publica-
tions scientifiques de très grand niveau concernant le curcuma. Je ne vais
pas citer toutes les propriétés du curcuma, mais en ce qui concerne l’ar-
throse, il faut savoir que le curcuma est un antioxydant majeur. Il contient
des composés dits phénoliques, les fameux curcuminoïdes qu’on a re-
groupés sous le terme curcumine.
Quand vous en prenez régulièrement, qu’est-ce qui passe ? Ils vont s’inté-
grer dans vos tissus, tous les tissus, dont le tissu articulaire. Et au niveau
du tissu articulaire, ça va diminuer à plusieurs niveaux la réponse inflam-
matoire ou la réponse qui était à dégénérescence de l’articulation. Donc
le curcuma est une plante intéressante. Les médicaments, c’est une seule
molécule. On a une action mono-moléculaire sur un mécanisme. Le curcu-
ma, lui, agit en cascade sur plusieurs niveaux de la réponse inflammatoire
et de la réponse de dégénérescence.
31
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Absolument. Juste une petite précision, qui n’est pas une
contre-indication, mais un principe de précaution dont il faut parler avec
le médecin. C’est que le curcuma est antiagrégant, c’est-à-dire qu’il flui-
difie le sang. Donc chez les personnes qui prendraient déjà des anticoa-
32
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Non, c’est surtout pour les dosages très élevés en curcu-
mine. Pour ce qui est de l’apport quotidien culinaire…
33
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Soit il a déjà une pommade commerciale qui existe sous ce
vocable, soit il peut vous la préparer : certains pharmaciens aiment bien
faire des préparations magistrales, et ce n’est pas très onéreux. Et il la
fera au dosage qui permet une bonne tolérance avec un bon effet sur la
douleur. Ça ne lui pose pas de problème.
Franck Gigon : Oui, ça fait mal. Eh bien, avant de faire ce type d’interven-
tion, vous pouvez aller voir un mésothérapeute qui utilise des micro-in-
jections en périphérie de l’articulation et qui sont très efficaces à condi-
tion de séparer les trois séances d’une semaine. Vous avez un effet assez
redoutable sur l’arthrose du genou.
34
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Eradiquer, le mot est un peu fort. On peut freiner, peut-
être stopper dans certains cas l’évolution de l’arthrose, ce qui n’est pas
rien. Mais non, on ne peut pas revenir en arrière. En revanche, les complé-
ments qu’on a cités tout à l’heure : glucosamine, chondroïtine, MSM, etc.,
permettent de freiner considérablement l’arthrose chez certaines per-
sonnes. Encore une fois, ce n’est pas parce qu’on est polyarthrosique qu’il
faut prendre forcément quelque chose. La question c’est : est-ce qu’on a
des symptômes ou pas ?
35
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : L’alimentation est un levier formidable pour préparer des ter-
rains protecteurs ou facilitateurs de certaines pathologies dites de civilisa-
tion. Effectivement, on va dire que si vous avez une propension importante à
manger beaucoup de produits animaux, et j’inclus les produits laitiers dans
les produits animaux, vous allez en quelque sorte provoquer une acidose,
c’est-à-dire que votre corps va être un petit peu acide, c’est ce qu’on appelle
une acidose métabolique à bas bruit. Et ça, ça fait le lit de l’inflammation. Si
vous prenez deux personnes différentes : une qui mange raisonnablement de
la viande et des produits d’origine animale de façon générale, et l’autre qui
exagère, celle qui prend des produits d’origine animale aura plus tendance à
faire des complications de type inflammatoire. Pas seulement au niveau des
articulations, mais pour le coup, si c’est l’articulation qui est sensible chez
cette personne, ça va s’exprimer plus volontiers. Donc ça, c’est le premier
point : diminuer sa part de produits d’origine animale. On disait que nos ar-
rières-arrières-grands-parents ne mangeaient de la viande qu’une fois par
semaine. Pour ceux qui aiment beaucoup la viande, on n’est peut-être pas
obligé de revenir à une fois par semaine. On peut en manger deux, trois fois
par semaine, ça suffit largement, il y a aussi des protéines dans les végétaux.
Franck Gigon : Les légumineuses, par exemple : ce qu’on appelle les lé-
gumes secs contiennent de l’azote. Fève, haricot, mogette, lentille, pois
36
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
chiche. Des légumes qui ont déserté nos assiettes parce qu’ils nous
avaient ballonnés, que ça fait un peu nourriture du pauvre et puis à cause
du temps de préparation : il faut laisser tremper parfois, etc. Il faut revenir
vers cette alimentation qui est très intéressante.
Franck Gigon : Bien sûr. Vous avez des peuples qui sont complètement
végétariens, des populations complètement végétariennes en Inde, je
crois que c’est 40 ou 60 % de la population qui est végétarienne et pour
autant, ils ne sont pas carencés. D’ailleurs, ils mangent, entre paren-
thèses, pas mal de curcuma dans leur alimentation. Donc ils ont déjà le
double profil pour aller mieux au niveau des articulations.
Franck Gigon : Diminuer les produits animaux, diminuer le sel. Le sel est
caché, c’est comme le sucre raffiné. Le sel est surtout dans les produits
préparés, notamment les boulangeries, les pâtisseries, c’est très salé, les
boissons gazeuses, les conserves et tous les plats préparés, c’est une in-
vasion de sel. Si vous diminuez ne serait-ce que la proportion d’aliments
préparés, vous allez diminuer le sel caché. Et le sel caché prédispose à un
état pré-inflammatoire en quelque sorte. Ça, c’est le deuxième point que
l’on peut mettre en avant au niveau alimentaire.
Franck Gigon : Il ne faut pas être anti-produits laitiers, mais il faut tou-
jours raison garder. Les produits laitiers, ce n’est pas une vacherie en soi.
37
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Il se trouve qu’on les a mis depuis ces 30 dernières années un petit peu
trop en avant en disant que comme c’était riche en calcium, ce qui est
vrai, ça allait être bon pour nos os, ce qui n’est pas forcément vrai parce
qu’il n’y a aucune étude qui montre que manger beaucoup de produits
laitiers densifie les os, aucune littérature probante là-dessus. On a même
le contraire, c’est-à-dire que les pays qui mangent le plus de produits
laitiers sont les pays où il y a plus d’ostéoporoses et de fractures du col
du fémur. Donc si ça solidifiait les os, ça se saurait.
Franck Gigon : Ça, c’est une notion importante, parce qu’on a dit pendant
très longtemps : vous êtes bourré d’arthrose ou d’arthrite, il faut arrêter
de bouger. Il faut vraiment arrêter de bouger quand vous êtes en phase
aiguë inflammatoire parce que là, pour le coup, vous rajoutez de l’huile
sur le feu. Mais dès que vous récupérez un petit peu, et même avant
d’avoir complètement récupéré de la phase inflammatoire ou doulou-
reuse, il faut bouger.
38
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Qu’est-ce qu’il faut arrêter comme sport ? Surtout les sports dits à pivot,
c’est-à-dire le foot, le karaté où on est sur une jambe, on tourne, c’est une
contrainte, les sports agressifs de trépidation. La course à pied, si c’est
fait avec mesure, chez certaines personnes, ça réussit bien. En revanche,
il y a des personnes qui exagèrent et qui augmentent leurs trépidations
lors de semi-marathons ou de marathons et là, ça devient contre-pro-
ductif, on augmente les lésions arthrosiques et l’inflammation. Il faut plu-
tôt privilégier les sports de marche, d’amplitude, et ce qu’on appelle les
sports à chaîne fermée comme le vélo ou le tapis : à ce moment-là, on n’a
pas cette vibration importante qui vient impacter les articulations et qui
vient augmenter les lésions dégénératives éventuellement.
Franck Gigon : La natation, ce n’est pas mal parce qu’on est en état de
semi-apesanteur, donc déjà ça décoapte les vertèbres, c’est très bon au
niveau du dos, on a un effet de contrainte qui est aidé avec l’eau et il n’y a
pas de conflit articulaire important aigu, donc la natation, c’est très bien.
Je peux citer aussi le longe côte, c’est-à-dire marcher le long des litté-
raux dans l’eau avec de l’eau à peu près à hauteur de genou, de cuisse ou
39
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
de ventre avec des bâtons pour s’aider. Là, on a des contraintes méca-
niques qui sont douces, passives, et on est dans une musculation douce
qu’adorent les articulations. Puisque je rappelle que les articulations sont
bordées de muscles et de tendons et que si on ne les sollicite pas, tout
cela va se rétracter, s’atrophier. Et au niveau même du tissu articulaire, ça
va se dégrader.
Franck Gigon : Oui, c’est une bonne remarque. Il faut savoir brasser. Nor-
malement, si on sait bien brasser, on fait une coulée de la tête dans le
prolongement du corps. Mais la plupart des gens, comme moi d’ailleurs,
nagent comme un petit chien, c’est-à-dire qu’ils poussent et ils relèvent
au maximum la tête. On se retrouve en hyper-extension du rachis cervi-
cal, c’est-à-dire du cou. Et ça, c’est très mauvais pour les surfaces articu-
laires du rachis cervical.
40
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Après, les poignets, vous faites les marionnettes, et en-
suite, délicatement, vous faites du piano. Qu’est-ce qui se passe quand
vous faites ça ? Vous déverrouillez toutes les articulations, mais surtout,
vous avez des récepteurs nerveux partout et ça envoie les informations
au cerveau et le cerveau, il fait : OK, j’ai compris.
Mon schéma corporel atteint l’amplitude et je peux aller dans ces ampli-
tudes. Parce que si vous n’allez pas dans ces amplitudes articulaires, vous
allez réduire et, petit à petit, votre corps va vous dire : OK, moi, je fonc-
tionne à l’économie, je n’ai plus besoin d’aller aussi loin et ce n’est plus la
peine de fabriquer autant de tissus pour préserver mon articulation.
Franck Gigon : Il faut faire un peu de hula hoop le matin, mais ce n’est pas
la peine de forcer, il ne faut jamais forcer. Vous faites selon vos possibi-
lités, allez au maximum de vos possibilités sans les dépasser. Et dès que
vous avez mal, c’est que vous êtes allé trop loin.
41
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
à chaque fois et ça fait bouger tout le gril costal qui est votre squelette,
qui comprend les poumons, le cœur, le médiastin, etc. Donc c’est impor-
tant d’essayer de le faire. Peut-être pas tous les jours si vous n’y pensez
pas, mais très régulièrement pour envoyer des informations à votre corps
et à votre cerveau qui comprend que vous pouvez toujours aller dans ces
amplitudes et lui va dire : OK, je vais fabriquer encore du tissu pour pré-
server cette mobilité. Donc il faut entretenir son corps, pas forcément
avec de l’exercice physique, mais avec de l’entretien articulaire et mus-
culaire régulier.
Franck Gigon : Parce que pendant très longtemps, quand j’étais petit, on
m’a embêté avec du brocoli, et ça a été une révélation pour moi plus tard
de me dire que c’était une plante qui avait tellement de bénéfices pour la
santé, que je l’ai finalement adoptée.
Franck Gigon : Le brocoli est une plante qui contient des dérivés soufrés
qui sont très importants pour un effet santé comme la détoxication au
niveau du foie, il y a un effet préventif très important au niveau des can-
cers, notamment au niveau du cancer du sein, les cancers dits hormonaux
dépendants. Il y a des antioxydants majeurs. Il y a plein de trucs dans le
brocoli, ça protège les yeux, ça protège tous les tissus, ça détoxifie les an-
ciens fumeurs. Et puis, en plus c’est très sympa à manger. Si vous prenez
des jeunes pousses de brocolis frais cuits à la vapeur d’eau, c’est-à-dire
au vitaliseur, ne dépassez pas 90 °, un petit filet de jus de citron bio et de
l’huile d’olive bio, première pression à froid. Et là, vous avez un accom-
42
Problème 1 : l’arthrose Avec Dr Franck Gigon
47
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Bérengère Arnal : C’est une formule toute prête que je ne connais pas
par cœur.
48
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
49
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
ment pour les femmes qui ont un cancer du sein ou qui ont eu un cancer
du sein, ou qui ne veulent pas prendre de phyto-œstrogène, qui s’appelle
Mamopause, qu’on achète en pharmacie.
Bérengère Arnal : Attention, là je vous parle pour les femmes qui n’ont
pas de cancer du sein. Parce qu’il est possible qu’il y ait des phyto-œs-
trogènes dans Ménophytea gélules, il faudra vérifier. Pareil pour le roller.
Bérengère Arnal : Alors pour permettre une pénétration aisée, les gels
lubrifiants ne suffisent pas. C’est comme un pansement sur une jambe de
50
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
Rappelons qu’un gel lubrifiant est un produit hydrophile. Il ne faut pas mettre
de la vaseline qui est hydrophobe. Parce que les sécrétions vaginales sont
aqueuses, elles ne sont pas graisseuses. Donc pour les aider il faudra un pro-
duit qui aime l’eau, pas un produit hydrophobe comme la vaseline.
C’est lié à la diminution du chrome après 45 ans, qui joue sur ce méta-
bolisme, et qui fait passer les femmes ménopausées sur un modèle an-
droïde c’est-à-dire nos modèles masculins, où des graisses viennent se
mettre sur le ventre. Donc il faut éviter qu’elles arrivent parce qu’une fois
qu’elles sont là, ce n’est pas évident de les faire partir.
51
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
52
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
même. Parfois il y a des douleurs. Et s’il y a des douleurs, il n’y a plus de désir.
S’il n’y a plus de désir, il n’y a plus de lubrification. S’il n’y a plus de lubrifica-
tion, il y a des douleurs et on est dans un cercle infernal. Donc la première
chose à faire, c’est de traiter la muqueuse pour que lors du rapport sexuel, ce
soit agréable, même si la lubrification naturelle se fait 10 minutes plus tard,
elle se fait. Il faut le savoir : s’il y a des préliminaires doux et prolongés, la lu-
brification se fait, avec retard, mais elle va se faire. Quant à la qualité du plai-
sir et de l’orgasme, ils vont dépendre du degré d’hydratation de la muqueuse
vaginale et vulvaire. Donc du traitement de fond qu’on va mettre en place.
Autre chose. On sait bien que la sexualité des femmes n’est pas la même
que celle des hommes. Les hommes, après la ménopause de leur femme,
restent toujours pour la plupart sur des besoins qu’ils ont envie de satis-
faire. La femme peut avoir du désir ou non. Il faut le faire naître par d’autres
choses que les caresses physiques. Si on vient de s’engueuler avec son
mari, on n’a pas envie d’avoir un rapport sexuel. Si on est fatiguée, on n’a
pas envie non plus parce que l’autre rentre dans votre espace. Donc c’est
toute une alchimie qu’il faut revoir et remettre en place. Et puis considérer
qu’au bout de 30 ans, 40 ans de mariage, il y a des habitudes qui se créent
et qui ne sont pas forcément idéales pour alimenter la libido des femmes.
Donc je leur fais lire beaucoup de livres pour expliquer ce que c’est que le dé-
sir, ce que c’est que l’orgasme et puis je leur dis de préparer un petit voyage
quelque part tous les deux en amoureux, un bon foie gras, un bon verre de
Sauternes et puis après ne pas tomber dans le rituel, dans l’habitude parce que
ça, ça tue le désir des femmes. Mais ça ne tue pas le besoin des hommes. Je
dois dire qu’il y a aussi des hommes qui sont dans le désir, et qui savent faire,
mais pour la plupart, au bout de 40, 45 ans de mariage, ce sont des habitudes
qui s’instaurent et qui ne sont pas forcément bien pour la libido des femmes.
Bérengère Arnal : Ce sont des livres non pas érotiques, mais des livres
pour expliquer la sexualité des femmes et des hommes. Il y a deux livres
qui sont très intéressants de Sylvain Mimoun qui s’appellent Sexe et sen-
53
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Bérengère Arnal : C’est pour ça que quand je reçois une nouvelle pa-
tiente, je lui envoie un questionnaire de quatre pages. Et à la fin de la
quatrième page, j’ai marqué « Souhaitez-vous ou pas me parler de sexua-
lité ? » Et c’est la porte ouverte pour qu’elles puissent en parler. Mais par-
fois elles n’en parlent pas non plus, elles ont honte.
54
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
Bérengère Arnal : Non non, il y a des tas de choses qu’on peut prendre
comme des plantes anxiolytiques, ou des granules d’homéopathie contre
l’anxiété. Mais déjà être sous magnésium, ça fait du bien. Ça permet de
dépasser certaines fatigues physiques, psychiques, des problèmes de
mémoires, de concentration et des sautes d'humeur.
Bérengère Arnal : Pour la peau on a des complexes tout faits, par exemple
le Lero Derm qui est très bien fait. On peut prendre aussi de l’huile d’Ona-
gre, de bourrache, de l’huile de germes de blé. Il faut aussi ne pas se ca-
rencer totalement en graisse. Il y a des graisses qui sont bénéfiques, il ne
55
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
faut pas les rejeter. Puisqu’en absorbant des graisses par la nutrition, on
va aussi nourrir notre peau.
Vous avez des capsules dans lesquelles elles sont mélangées. C’est très
bien aussi, on peut faire des cures d’Onagre, puis des cures de bourrache,
puis des cures de germes de blé, puis des cures de Lero Derm. Il y a un
certain nombre de produits efficaces pour prévenir une certaine partie
du vieillissement.
56
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
pendant les règles quand on a des règles trop abondantes et des antihé-
morragiques. Et en travaillant sur ces données-là, pour accéder tranquil-
lement à la ménopause. Et à la ménopause tout va rentrer dans l’ordre.
Aussi bien les fibromes que l’endométriose. Mais parfois on n’a pas le
choix. On peut avoir le choix si on ne veut pas enlever l’utérus et qu’on
est tout près de la ménopause. On peut faire le choix d’une intervention
plus légère qui consiste à enlever les ovaires sans enlever l’utérus. Ça se
fait par cœlioscopie en ambulatoire et ça évite d’avoir une intervention
trop lourde et si les ovaires sont enlevés, les fibromes et l’endométriose
ne vont plus s’exprimer. Parfois, il faut y penser.
57
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Bérengère Arnal : Bien sûr. Ce remède est aussi bien pour les femmes
qui ont un cancer du sein, qui ont eu un cancer du sein, ou qui n’ont pas
de cancer du sein. Ce que j’ai expérimenté depuis quelques années et
qui fonctionne remarquablement bien, c’est un traitement local avec un
savon spécifique hydratant 100 % surgras, ou l’huile lavante réparatrice
avec lequel je travaille beaucoup, qui est une huile à base de tilleul, d’aloe
vera et d’huile de millepertuis. C’est pour se laver, c’est une huile extrê-
mement douce. Puis, après, une fois qu’on a fait sa toilette matin et soir,
appliquer de l’huile de millepertuis, de l’huile de noyau d’abricot, de l’ex-
térieur à l’intérieur donc dans le vagin et sur la vulve, matin et soir après
la toilette.
Si ce n’est pas suffisant, on peut associer des ovules de plantes, deux par
semaine, par exemple Cicatrivite, qui sont des ovules de plante et d’huile
essentielle pour nourrir la muqueuse, et puis on a bien sûr ce gel dont on
a parlé et qui va aider à lubrifier sur une muqueuse hydratée.
58
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
Bérengère Arnal : Tout le temps. C’est tout le temps, jusqu’à ce qu’on n’ait
plus envie de se soigner. L’atrophie, c’est-à-dire le rétrécissement lié à la
sécheresse, pose plusieurs problèmes. Ça fait mal, ça perturbe totalement
la sexualité. Ça favorise les infections urinaires et vaginales et ça peut favo-
riser ou aggraver des troubles de la continence urinaire, donc c’est impor-
tant, qu’on ait des rapports ou pas, qu’on ait une sexualité ou pas, de se soi-
gner à ce niveau-là, comme on met une crème sur le visage tous les matins.
59
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Dans le cadre de la Maison Rose, qui est une maison à l’intention des
femmes qui ont un cancer du sein, je fais régulièrement des tables rondes
sur la sécheresse vaginale et d’autres choses, alimentation, hormonothé-
rapie. Mais c’est vrai qu’on s’amuse bien, on discute, on aide les unes et
les autres, et c’est tout à fait positif comme type de rencontre.
Bérengère Arnal : Au départ, ce sont deux journalistes qui ont créé Rose
Magazine pour les femmes qui ont eu un cancer. Et puis après elles ont
créé une association de la Maison Rose. La Maison Rose, c’est un endroit
qui est sponsorisé par L’Oréal, ici à Bordeaux, et qui accueille des femmes
depuis un an, des femmes atteintes de cancer. Pour la plupart elles ont des
cancers du sein, et tous les intervenants sont bénévoles. Moi j’y vais pour
aider les femmes à arrêter de fumer, ce n’est pas la meilleure période de
leur vie pour ça, avec de l’acupuncture, la méthode Chiapi, les huiles essen-
tielles, la phyto et l’homéo. Et j’y vais pour des rencontres avec les femmes,
notamment pour parler de sécheresse vaginale, ou comment mieux tolérer
les antihormones après les traitements ou chirurgies, de radiothérapie, de
chimiothérapie. Quand on les met pour 5 ou 10 ans sous antihormones, il y
a des effets secondaires, dont la sécheresse vaginale. Je suis là pour leur
donner quelques conseils et c’est très bénéfique, pour elles comme pour
moi. 7000 femmes sont passées à la Maison Rose en une année.
60
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
Bérengère Arnal : On peut s’aider des fleurs de Bach à tout âge, en fonc-
tion des émotions qu’on a. C’est au médecin prescripteur de faire son
choix, mais il y a une souche qui est le Walnut, c’est-à-dire le noyer, qui
aide les femmes à passer les grands changements. Mais c’est vrai que
passer de la préménopause à la ménopause installée est un grand chan-
gement de vie personnelle et sociale et familiale.
Bérengère Arnal : Ils ne peuvent pas faire mal. Les seins ne font plus mal à
la ménopause, ils font mal en préménopause quand on est en situation d’hy-
perœstrogénie qui est non compensée ou non traitée. Et à la ménopause les
seins deviennent mous, plus mous. Ils ne sont pas stimulés par les œstro-
gènes donc ils ne font pas mal. S’ils font mal, ça veut dire quoi ? Ça veut dire
qu’il faut aller voir l’ostéopathe. Ça peut être un problème d’une douleur qui
arrive effectivement dans le sein, à cause des cervicales ou dorsales, d’un
problème d’omoplate. Un problème ostéopathique ou même une douleur in-
tercostale qui va fuser dans le sein et donner une douleur, apparemment du
61
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
sein. Mais un sein qui a mal, ça n’inquiète pas, le cancer ne fait jamais mal. Un
sein qui a mal après la ménopause, il faut aller voir l’ostéopathe.
Bérengère Arnal : C’est la vie qui se déroule ainsi. Et je crois qu’il n’y a
pas besoin de préparer. Ce n’est pas une descente aux enfers d’être mé-
nopausée. Du tout. C’est une autre étape de la vie et si nous, en tant que
femme on la vit bien, notre entourage va bien le vivre. Il n’y a pas de pré-
paration, à mon avis.
Bérengère Arnal : C’est moi qui ai inventé ce terme. C’est une réactiva-
tion des hormones ovariennes. Tout d’un coup, pour des raisons qu’on ne
62
Problème 2 : la ménopause avec Dr Bérengère Arnal
63
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Il ne faut pas trop prendre d’oméga-6 parce qu’on a un mauvais rapport omé-
ga-6 – oméga-3. Donc si on veut en prendre de façon prolongée, on peut aussi,
en plus de consommer les aliments ou les huiles qui contiennent des oméga-3,
prendre des gélules d’oméga-3, et plutôt le soir si on veut avoir une action sur
le cerveau, sur la mémoire, la concentration. Magnésium et oméga-3.
En résumé, l’huile d’onagre nous aide bien dans les syndromes prémens-
truels parce qu’elle va avoir une bonne action anti-inflammatoire. Mais on
peut l’associer aux oméga-3 pour ne pas déséquilibrer le rapport omé-
ga-6 – oméga-3, qui est déjà trop en faveur des oméga-6.
69
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Lors d’un repas, nous avons forcément ingéré un peu de végétaux. Ces
végétaux sont digérés par les enzymes. Ils arrivent au niveau de notre
tube digestif, cassés en petites unités qu’on appelle glucose. Le glucose,
ce sucre, est aspiré à travers le tube digestif et va se retrouver dans toute
la circulation sanguine. On a des capteurs dans le sang qui repèrent cette
élévation de taux de sucre dans le sang : au-delà d’un gramme par litre de
sang, ils envoient des informations au pancréas pour lui dire de sécréter
l’insuline. L’insuline est alors sécrétée dans le sang.
Que doit faire l’insuline ? Elle a un rôle principal qui est de prendre le sucre
sous son bras, d’aller à la porte de toutes les cellules de notre organisme
et dire : toc, toc, toc, je suis la clé, j’ouvre la porte de la cellule et je mets le
sucre à l’intérieur. Au bout d’un certain temps, quelques minutes à quelques
heures, comme les cellules vont assimiler le sucre, le taux de sucre dans le
sang va mécaniquement baisser pour retrouver un taux normal qui serait
d’un gramme par litre de sang de sucre. Mais si l’insuline n’est pas produite
en assez grande quantité ou si elle n’est plus produite du tout, vous imagi-
nez bien que le sucre va s’accumuler dans la circulation sanguine.
Quand l’insuline est bien sécrétée, mais que le message de l’insuline n’est
pas reçu par les cellules, c’est-à-dire que l’insuline tape à la porte des
cellules mais qu’on n’entend pas le message de l’insuline et que la porte
reste fermée, c’est typiquement ce qu’on appelle la résistance à l’insu-
line. Le résultat est le même, on se retrouve avec trop de sucres dans le
sang : le taux de sucre dans le sang va être au-delà d’un certain seuil et
on va appeler ça le diabète.
70
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
l’on peut s’injecter avec des petites seringues ou avec une pompe à insu-
line que l’on se fait placer sous la peau : il y a différents procédés. Le plus
connu et le plus répandu étant bien évidemment de s’injecter de l’insu-
line en fonction d’un taux de sucre que l’on contrôle régulièrement.
Les Américains, c’est entre 50 et 70 kg par an. Imaginez tout ce sucre qui
circule dans le corps. Sachant qu’il ne faudrait pas dépasser en gros huit
kilos par personne et par an de sucre. Mais avec tous les sucres cachés
dans l’alimentation, on le mange presque sans le savoir.
71
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
sont mis dans beaucoup d’aliments par les industriels et en quantités qui
ne sont plus raisonnables. Qui doit gérer tout ça ? C’est encore une fois
votre pancréas, qui doit fabriquer de plus en plus d’insuline.
72
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
mique ? On parle souvent de sucre lent, sucre rapide, sucre raffiné, sucre
complexe. En fait, ces modes de présentation des sucres sont proba-
blement obsolètes, c’est-à-dire qu’il faut passer maintenant à la notion
d’index glycémique. Pourquoi ? Parce que quand on mange un sucre ou
quand on achète un plat préparé, il y a certes marqué, c’est une obliga-
tion légale, la composition des aliments, et si vous regardez, il est écrit
glucide. Mais c’est rapporté par 100 grammes (ou 100 millilitres si c’est
un liquide). Or on ne peut pas préjuger de la quantité de sucre que l’on
va manger : si vous mangez une portion, qu’est-ce qui va finir dans votre
bouche et dans votre organisme ? Et puis, le plus important, quelle est la
qualité du sucre que je vais mettre dans ma bouche et qui va finir dans
mon organisme ?
Franck Gigon : Les sucres pour lesquels on est faits et pour lesquels on
n’aurait jamais dû déroger depuis la nuit des temps et avec la pression
de sélection naturelle, ce sont les végétaux dits alimentaires. Mais il se
trouve que nous, on les a transformés, raffinés. Bien sûr, il faut quand
même préparer un peu les végétaux parce que c’est un peu dur de ne
manger que des produits crus, et ça ne les modifie pas de façon ex-
traordinaire. En revanche, tous les procédés industriels de raffinage, de
chauffage, de panification, tout ce que vous voulez, modifient la qualité
du sucre absorbé. Et le sucre que vous allez absorber va être très raf-
finé. C’est comme s’il avait été prédigéré. Du coup, il n’y a plus de tra-
vail des enzymes qui partent de la bouche. Je vous rappelle que dans la
bouche, on a une amylase salivaire qui est là pour commencer un travail
sur l’amidon.
73
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : C’est extrêmement simple. Dès que vous prenez des vé-
gétaux, que ce soit des fruits, des légumes frais ou secs, etc., qui sont non
dénaturés, ils ont un index glycémique favorable pour la santé. On les a
appelés bas et modérés, ces index glycémiques. Mais ce sont tout simple-
ment des index glycémiques normaux. En fait, ils sont bas et modérés par
rapport à ce qu’on a inventé de façon industrielle. Un index glycémique
bas et modéré est en dessous de 50. On peut s’acheter des tables d’index
glycémique, mais sans rentrer dans l’orthorexie c’est-à-dire une espèce
de rigidité pour suivre des régimes et des tables.
Il suffit de comprendre que manger des végétaux crus, soit frais, soit secs,
cuits ou non, c’est bon. En fait, c’est toute la cuisine traditionnelle, comme
le régime méditerranéen qui correspond à ça par exemple. Il faut manger
des aliments qui sont peu déstructurés. Par exemple, si vous mangez des
céréales, dès que vous les passez au stade de farine, vous les raffinez et
vous allez faire monter l’index glycémique. Si vous prenez une carotte crue,
elle a un index glycémique très bas, entre 15 et 30. Si vous la mettez en
jus, elle va monter à 30 ou 40. Une action mécanique, chimique, physique
sur un végétal augmente son index glycémique. Ensuite, c’est l’association
d’aliments qui va donner un index glycémique général du repas que vous
allez ingérer. C’est pour ça qu’il y a plein de nutritionnistes qui ne veulent
pas aller là-dedans parce qu’ils disent : « Ah oui, mais on ne peut pas pré-
dire l’index glycémique du repas de façon générale ». Certes, ça va varier.
74
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
C’est compliqué parce qu’il faudrait revoir notre base alimentaire, sur-
tout chez nos chères têtes blondes. Les pâtes, le riz blanc, le pain, c’est
ce que les anglo-saxons appellent la menace blanche. Ce sont typique-
ment des index glycémiques élevés que nous qualifions de féculents et
que, d’ailleurs, certains nutritionnistes continuent de préconiser même
en cas de diabète. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut plus les manger mais
ils sont déséquilibrants dans le sens où, si ça constitue une base alimen-
taire par la répétition et par le volume, vous allez asséner des charges
glycémiques répétées et vous allez déséquilibrer un diabète.
Et qu’est-ce que vous allez faire pour rééquilibrer votre diabète ? Vous allez
augmenter la dose de votre traitement. Donc pour répondre à la question
« Que faire en cas de diabète de type 1 et 2 ? » : Il faut déjà cibler majoritai-
rement, préférentiellement, tous les aliments à index glycémique bas et
modéré. C’est très simple, ce sont les fruits. Vous allez me dire : « Ah, mais
les fruits sont sucrés ». Oui, mais je parle des fruits frais ou peu déstructu-
rés. Je ne parle pas des fruits en sirop où l’on a mis du sucre rajouté.
Franck Gigon : Les jus de fruits, c’est un glucide déstructuré, mais en l’oc-
currence, vous pouvez en boire un peu, mais pas non plus en faire un li-
quide d’hydratation courant. Vous pouvez vous faire plaisir, mais évidem-
ment, sans sucre ajouté. Et si vous gardez de la pulpe à l’intérieur, c’est
encore mieux puisqu’encore une fois, ça baisse l’index glycémique parce
que votre organisme a un travail enzymatique à faire supplémentaire.
75
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
76
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Les études ont été faites avec des doses importantes, avec
plusieurs centaines de milligrammes. Mais l’idée qu’il faut retenir, parce que
vous n’allez pas manger toute votre vie des gélules de poudre de cannelle,
c’est que si vous utilisez régulièrement de la cannelle, vous allez participer à
la baisse de la résistance de l’insuline. Donc c’est très intéressant de l’utiliser
de façon répétée dans sa cuisine, d’avoir un peu la main lourde dessus.
77
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Vous en pouvez faire 10 à 20 jours par mois, vous insistez un peu sur la
cannelle condimentaire que vous saupoudrez par-ci, par-là. Pour les per-
sonnes qui veulent vraiment être sures qu’elles prennent la bonne dose
de cannelle, c’est difficile à dire. Les études n’ont pas déterminé ce qu’il
fallait exactement, mais on suppose qu’en en prenant très régulièrement,
vous allez participer à la baisse de la résistance à l’insuline.
Franck Gigon : Il y a pas mal d’études sur le thé vert. J’insiste sur le thé
vert bio, pourquoi ? Parce que le thé de façon générale comporte pas mal
de métaux lourds et de pesticides, donc il faut vraiment faire attention
quand vous faites une infusion, quelle qu’elle soit d’ailleurs, que ce soit
du bio. Je sais, il y a des polémiques sur le bio, mais c’est la politique du
moindre mal. Si vous choisissez quelque chose qui est étiqueté bio, vous
êtes quasiment sûr que c’est bio. Le thé vert exerce une action de baisse
de résistance insulinique, ça, c’est clair.
78
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Voilà. Vous pouvez faire d’ailleurs un thé vert aromatisé à
la cannelle, tiens, pourquoi pas. Vous faites d’une pierre deux coups, vous
faites votre petit thé vert bio à la cannelle fréquemment et vous allez
participer à la baisse de la résistance à l’insuline.
Vous n’êtes pas obligé d’en manger tout le temps, mais de temps en
temps, vous variez un petit coup de cannelle, un petit coup de thé vert,
un petit coup de curcuma, un petit coup de gingembre et vous allez avoir
une action sur la résistance à l’insuline notable. À tel point que si vous
prenez un traitement pour le diabète, il va peut-être falloir le réviser à la
baisse au niveau des doses et posologie avec votre médecin. Parce que
souvent, ça améliore tellement la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre
dans le sang, que votre médecin devra adapter à la baisse - et c’est une
bonne nouvelle - le traitement que vous prenez pour le diabète de type 2,
en l’occurrence, si c’est un traitement oral.
79
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
tion avec des index glycémiques bas et modérés, puis en ayant utilisé des
plantes comme le curcuma, le gingembre.
Franck Gigon : C’est une espèce de concombre qui est assez dentelée,
assez jolie, on la trouve surtout sur les étals de l’île de la Réunion. À Paris,
il y en a sur les marchés exotiques.
80
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Vous allez le savoir très vite parce que l’organe noble de
notre corps qui ne supporte pas un taux bas du sucre dans le sang, c’est le
cerveau. Le cerveau a besoin de beaucoup d’oxygène et de sucre. Et dès
qu’on descend au-deçà d’une certaine limite, il va exprimer des signes :
de la fatigue, le fameux coup de barre, des sueurs, les palpitations. On
n’a pas forcément tout en même temps, mais je vous donne toute la liste
éventuelle : des malaises, des pulsions alimentaires avec des fringales.
Vous allez avoir des attirances pulsionnelles sur des aliments qui ne sont
pas faits pour vous, mais qui vont remonter le taux de sucre dans le sang
très rapidement et qui vont d’ailleurs provoquer juste après une autre
hypoglycémie, donc ce n’est pas vraiment ce qu’il faut prendre.
Pour résumer, les signes sont des signes d’inconfort, de malaise, de sueur,
de palpitation et ça peut aller, pour certaines personnes, jusqu’à la perte
de connaissance et au coma dit hypoglycémique. Ou un malaise de rien
du tout, mais qui fatigue bien quand même, vous êtes fatigué pendant
plus de deux heures.
81
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Oui, je suis passé un peu rapidement dessus, mais il y a des
études qui montrent qu’on peut prendre une certaine dose de chrome en
compléments alimentaires, déjà préparés. On s’est aperçu dans les études
que ça diminuait la résistance à l’insuline de prendre du chrome en plus.
Maintenant, il y a même des complexes et des laboratoires qui proposent
des formules qui contiennent du chrome et aussi une plante qui diminue
la résistance à l’insuline comme le thé vert ou la cannelle. Il y a des com-
plexes qui sont extrêmement bien faits qui amènent tout ce qui existe dans
la nature qui peut concourir à faire descendre cette résistance à l’insuline.
Franck Gigon : La stevia est un faux sucre naturel. C’est un peu contro-
versé. Des études montrent que ça participe à la baisse de la résistance
82
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
83
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Autant que faire se peut, mais je sais que ce n’est pas fa-
cile pour les gens qui travaillent par exemple.
Franck Gigon : Vous avez tout à fait raison. Cela ne doit pas être une base
alimentaire. C’est ça le souci : tout cela est devenu une base alimentaire.
Et notre organisme a du mal à s’habituer à tout ça et quand il a du mal, il
exprime des signes au départ, et ensuite il peut exprimer des maladies.
Le plus important, c’est surtout la gestion des sucres. Et les sucres, en-
core une fois, viennent du monde végétal, que l’on a transformé et qui est
pris en trop grosse quantité de façon répétée, ce qui vient impacter notre
métabolisme au point de le faire grossir.
Reprenons mon schéma de tout à l’heure : quand vous avez une résis-
tance à l’insuline, l’insuline tape à la porte de la cellule qui n’entend pas le
84
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Voilà. L’insuline avait été inventée chez les mammifères
par la nature pour les périodes de disette, mais les périodes de disette,
comme vous le dites très bien, n’arrivent pas souvent, c’est même le
contraire. Nous compensons encore plus avec d’autres sucres et nous
sommes en stockage permanent. Il faut savoir qu’un enfant sur deux ou
sur trois aux États-Unis qui naît, est soit diabétique, soit obèse, soit les
deux. C’est un petit peu embêtant quand même.
85
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Le pré-diabète est un état où vous êtes dans les starting
block pour passer à l’étape suivante, qui serait le diabète.
Les mêmes règles s’appliquent : il faut une alimentation qui serait sou-
tenue du point de vue index glycémique bas et modéré. Donc encore
une fois, ce sont des végétaux, et j’inclus fruits et légumes secs le moins
transformés possible. Ce serait notre base alimentaire.
D’ailleurs, je souligne qu’il faut retourner vers les légumineuses, aussi appe-
lés légumes secs, qui sont les légumes oubliés. Les légumes secs (haricot,
fève, pois chiche, lentille, etc.) ont déserté nos assiettes, pour différentes
raisons : parce que ça fait ballonner, parce qu’il faut les préparer, parce que
ça fait « nourriture du pauvre ». Il y a beaucoup de raisons, mais ces ali-
ments-là sont antidiabétiques. Quand vous commencez à les réintroduire
massivement dans votre alimentation, ils vont lisser votre glycémie, évi-
ter les fameux phénomènes de yoyo, etc. Et finalement, ils vont vous per-
mettre de vous recaler sur des cycles glycémiques relativement normaux.
Ils vont vous permettre de faire baisser votre traitement contre le diabète
et ça, ce n’est pas assez dit, je trouve, parce que c’est une alimentation qui
ne coûte pas cher. On peut la mélanger, on peut faire des woks, des salades.
86
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
C’est vraiment une alimentation qui est puissante et comme par hasard,
ce sont des ingrédients fondamentaux que l’on retrouve dans la diète dite
méditerranéenne. La diète méditerranéenne, vous allez me dire : « Ah, mais
manger un couscous, c’est antidiabétique ? » Oui, c’est antidiabétique. Une
choucroute, c’est antidiabétique. Le cassoulet, c’est antidiabétique, je vais
en faire sauter plus d’un sur leurs chaises, mais tant pis. Pourquoi ? Parce
que la façon dont c’est préparé et leurs ingrédients sont des aliments qui
vont concourir à faire baisser le taux de sucre dans le sang. En tout cas, à
ne pas le déréguler avec les sucres raffinés ou index glycémiques élevés.
Franck Gigon : Dès que vous êtes ballonné ou avec un état de pesanteur.
Oui, après le repas, c’est judicieux. On peut en prendre aussi avant, mais
vous allez avoir très rapidement une action antispasmodique, c’est-à-
dire d’anti-contraction, parce que parfois on a des contractions qui font
87
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Les patientes qui sont dans un état pré-diabétique ou dia-
bétique, il faut qu’elles retournent vers une alimentation, je vais me répé-
ter encore une fois, avec des aliments à index glycémique bas et modéré
parce qu’elles sont sur un profil de glycémie qui oscille comme un yoyo,
les montagnes russes. Tant qu’on est dans ce profil-là, on aura des déré-
gulations du sucre et évidemment, le diabétologue ou le médecin endo-
crinologue va avoir tendance à augmenter la posologie du traitement si
c’est un traitement par voie orale et à augmenter les unités d’insuline si
c’est un traitement par voix injectable.
Mais là, la vraie question, c’est qu’il vaut mieux de mon point de vue prévenir
que guérir et diminuer effectivement le traitement. Il faut savoir que quand on
est dans ce profil de montagne russe, il faut plusieurs semaines avant de re-
tomber sur un profil où la glycémie ne monte pas et ne descend pas trop vite. Il
faut à peu près huit semaines en moyenne, ça peut être plus court et plus long
chez certaines personnes. Cela veut dire que pendant au moins deux mois, il
faut s’astreindre à prendre une alimentation avec uniquement les aliments à
index glycémique bas et modéré. Une fois qu’on a modulé et qu’on revient à
nos jolies petites collines, et bien vous allez voir que la glycémie va s’améliorer
et qu’on n’aura pas nécessairement besoin d’augmenter le traitement avec des
doses croissantes comme le préconisent certains de mes confrères.
88
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Oui. Les plantes qu’on a données tout à l’heure ne posent
aucun problème de contre-indication par rapport à la grossesse, sauf
l’huile essentielle de cannelle.
Franck Gigon : Ce qui va diminuer l’envie de sucré, c’est encore une fois le fait
de revenir à des cycles beaucoup plus modulés et doux au niveau de la glycé-
mie. Ce qui fait que vous avez des pulsions alimentaires, c’est que vous êtes
en hypoglycémie réactionnelle. Cela veut dire que vous allez trop bas dans
le taux de sucre dans le sang à un certain moment de la journée, ce qui vous
incite, vous invite, à sauter sur un gâteau, etc. Donc c’est incontournable et si
on ne fait pas ça, après, c’est un coup de pierre sur une jambe de bois.
Franck Gigon : C’est un choix personnel, mais qui n’est pas très judicieux
parce qu’il n’est pas anodin d’augmenter son insuline. L’insuline est une hor-
mone qui sert aussi à la croissance des cellules. L’insuline, quand vous êtes
un enfant en pleine croissance, va être augmentée parce que c’est ergogène,
ça va développer la masse musculaire, ça va développer la masse grasse.
Et d’ailleurs, il y a des personnes dans les salles de sports, à une certaine
époque, qui s’en servaient pour prendre de la masse musculaire. Mais il faut
vous dire aussi que l’insuline peut stimuler des mauvaises cellules. Donc ce
n’est pas anodin d’avoir des taux d’insuline trop forts parce que, et c’est la
littérature scientifique qui parle, ça peut aussi chatouiller des mauvaises cel-
lules qui ne demandent qu’à croître si on leur rajoute un stimulant.
89
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Ce que décrit cette personne, c’est une des complications
du diabète. Parmi celles-ci, il peut y avoir des atteintes dites neurolo-
giques périphériques, c’est-à-dire que certaines personnes peuvent être
atteintes des nerfs distaux, c’est-à-dire du bout des membres et no-
tamment au niveau des pieds. On appelle ça polynévrite (poly veut dire
plusieurs et névrites, inflammation des nerfs) des pieds, qui n’apparaît
pas heureusement chez toutes les personnes diabétiques, mais qui peut
apparaître en complication. C’est lié au phénomène d’un taux de sucre
trop élevé dans le sang : la glycation, c’est-à-dire les protéines qui se lient
avec du sucre et qui va perturber certaines protéines localement, etc.
Les fameux oméga-3 : ce sont des acides gras dits polyinsaturés dont on
a besoin. Vous voyez qu’on ne doit pas diaboliser tous les gras comme
on a fait pendant des années, il y a des bons gras. Ces bons gras se
trouvent surtout dans les poissons pour les acides gras dites terminaux,
mais il se trouve que les poissons sont soumis à une pollution, donc il
faudrait prendre des gélules d’oméga-3. L’industriel qui produit les gé-
lules d’oméga-3 est dans l’obligation de les détoxiquer en métaux lourds.
90
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
Quand on prend des gélules d’oméga-3, au moins, on est sûr qu’il y a peu
de produits industriels à l’intérieur et qu’on a des bons oméga-3 ! Sinon,
il y a des oméga-3 qui sont d’origine végétale comme l’huile de lin, l’huile
de caméline, l’huile de colza : une à deux cuillerées à café par jour.
Il faut prendre aussi du magnésium car il intervient dans tout ce qui est
neurologique au niveau des synapses, c’est-à-dire les terminaisons ner-
veuses entre les cellules nerveuses ou entre une cellule nerveuse et un
muscle. C’est intéressant d’amener beaucoup de magnésium parce qu’il y
a 70 à 80 % de la population française qui est carencée en magnésium. Il
intervient dans 300 à 400 réactions métaboliques biochimiques de notre
corps. On n’en meurt pas si on en manque beaucoup, mais ça marche
beaucoup moins bien. Pour favoriser l’influx nerveux et des réparations
au niveau cellulaire, le magnésium est quand même important.
Une autre huile est intéressante, c’est l’huile de Nigelle qu’on peut appli-
quer localement. L’huile de Nigelle, c’est l’huile de cumin noir. On a souvent
des bonnes réactions avec l’huile de Nigelle, ce n’est pas inintéressant de
l’essayer parce qu’on a des cas, j’ai vu ça sur des forums, de personnes qui
avaient des récupérations satisfaisantes avec l’huile de Nigelle sur la peau.
91
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Mahomet aurait dit que l’huile de Nigelle, en tout cas le
cumin noir, soignait de tout, sauf de la mort. Ça sert à tout, c’est une es-
pèce de panacée.
D’après des études, l’huile de Nigelle, ou huile de cumin noir, dont il fau-
drait prendre quelques cuillerées par jour, aurait un impact sur la baisse
du diabète en termes de résistance à l’insuline et même de stimulation de
l’insuline au niveau du pancréas qui n’en fabriquerait pas assez.
Vous voyez qu’on a un arsenal de plantes. Je crois qu’on a recensé à peu près
1 700 plantes médicinales avec différentes études, de plus ou moins haute
qualité, des études qui sont des études cliniques et d’autres qui sont des
études expérimentales sur le rat : pour transposer à l’homme, c’est un peu
plus difficile. Mais on va dire qu’on a quand même un arsenal naturel qu’il
convient d’utiliser avec parcimonie et à bon escient avec un phytothérapeute
ou un naturopathe et bien sûr, toujours sous l’œil avisé de son médecin.
Quand on utilise ces plantes, on a un effet souvent intéressant sur des états
de diabète avec une baisse des chiffres du sucre, et donc une amélioration du
diabète. Et plus vous améliorez votre diabète, plus vous diminuez les risques
des complications du diabète qui sont redoutables encore une fois.
Le neem fait partie des 1 700 plantes que j’ai citées tout à l’heure. C’est un
nom un peu compliqué : Azadirachta indica. Vous pouvez sortir ça pendant
les soirées d’ambassadeur, ça fait toujours son effet. Plus sérieusement, ce
sont les feuilles de neem qui peuvent avoir en infusion un impact, mais je
n’ai pas beaucoup d’arguments à vous donner car je n’ai pas d’étude précise
à vous apporter. C’est plutôt une utilisation traditionnelle de personnes
dans certains pays qui ont vu que leur diabète s’améliorait en prenant des
92
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
Plus facile à utiliser, par exemple chez nous, les plantes dites à pigment violet
à anthocyanosides, comme la myrtille, l’aronia, la canneberge, le cassis. Ces
baies qui sont très noires ou bleutées ou violettes contiennent le principe
actif qui va déjà les protéger des complications du diabète en consommation
régulière. Et puis, des études montrent que ça provoque, surtout pour l’aro-
nia par exemple, une baisse de la résistance à l’insuline. Toutes ces petites
choses que l’on a à portée de main peuvent être intéressantes pour amélio-
rer le quotidien des personnes qui sont en pré-diabète ou en diabète.
Franck Gigon : D’abord bravo. C’est une démarche qui est courageuse et qui
montre ses effets. Moi j’allais dire : on ne change pas une équipe qui gagne.
Je suppose que cette personne a fait ça avec l’aval de son médecin ou sous
contrôle de son médecin. Le faire avec son médecin, c’est bien parce que vous
allez avoir des améliorations notables qui vont vous éviter de vous mettre
dans ces fameux statuts d’hypoglycémie qui ne sont pas très agréable à vivre.
Le jeûne partiel, c’est très intéressant mais attention, c’est très difficile
de faire un jeûne quand on est dans ce système de montagne russe parce
que quand vous jeûnez, par définition vous n’apportez plus aucun glu-
cide, plus aucun sucre. Et si vous êtes déjà en hypoglycémie à ce mo-
ment-là, vous allez augmenter votre hypoglycémie. La conclusion de ce
que je viens de dire, c’est qu’il ne faut pas jeûner tant que vous êtes dans
93
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
94
Problème 3 : le diabète Avec Dr Franck Gigon
99
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : C’est ça. Elles peuvent ceci dit être quand même dans les
arbres, mais c’est plutôt dans les herbes hautes qu’on les attrape, soit
parce qu’on s’allonge par terre et que l’on est en short, soit parce que l’on
se balade jambes nues. À ce moment-là, elles profitent du passage de
notre peau en contact avec ces herbes pour sauter littéralement sur notre
peau, mais aussi sur d’autres vecteurs à ce niveau, comme par exemple
des chiens. Tout le monde a déjà retiré des tiques à son chien : ce sont les
mêmes tiques, qui véhiculent parfois les mêmes petites bestioles. Et pas
seulement les chiens, ça peut être des rats, des mulots : toute cette gentille
population est autant de vecteurs qui diffusent potentiellement la maladie.
Franck Gigon : C’est une vraie question que vous posez là. Effectivement,
on devrait avoir des réflexes quand on rentre d’une balade forestière ou
campagnarde. Que l’on soit en short ou pas, il faut retirer son pantalon
et bien scruter ses jambes, de bas en haut, il faut même monter jusqu’à
l’aine et essayer de repérer des espèces de petites araignées, ça a huit
pattes, ce n’est pas très joli. Il y a différentes tailles, et le problème c’est
qu’on repère surtout la tique adulte et pas forcément nécessairement la
tique au stade de larve ou de nymphe, qui est beaucoup plus petite. Donc
ça peut passer inaperçu.
100
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
Donc il faut éviter autant que faire se peut d’arracher, de presser la tique
ou de l’endormir, plutôt utiliser un tire-tique.
Franck Gigon : Avez-vous déjà utilisé un outil pour retirer les clous sur
un mur ? C’est un petit outil fourchu qui passe sous la tête du clou et qui
permet de faire levier. Le principe est le même : c’est un crochet avec une
double-fourche qui passe sous la tique et qui permet de la retirer en la
poussant de la peau vers l’extérieur sans manipuler l’insecte. La manipu-
lation de l’insecte est susceptible de relâcher un relais de la maladie. Et
puis il peut y avoir d’autres infections, donc il faut prendre des précau-
tions pour la retirer. Ce n’est pas difficile et on peut le faire avec cette pe-
tite technique pour éviter de s’auto-inoculer la borrélie. Heureusement,
toutes les tiques ne sont pas contaminées, mais il vaut mieux adopter le
principe de précaution.
101
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : J’aurais tendance à dire que si on trouve une tique sur
nous, il faut aller voir un médecin généraliste ou spécialiste qui nous pro-
posera un traitement antibiotique de 2 à 3 semaines avec un antibiotique.
D’habitude je ne suis pas très antibiotique, mais il s’avère que si on traite
dès le départ une borréliose avec des antibiotiques, c’est-à-dire la mala-
die provoquée par les borrélies, on évite de passer aux complications qui
sont durables et parfois invalidantes. Donc si on se fait piquer et qu’on a
la preuve qu’on s’est fait piquer par une tique, il est tout à fait légitime
de faire un traitement antibiotique de 2 à 3 semaines, plutôt 3 semaines
d’ailleurs avec évidemment. En cas d’allergie, il y a une solution à base de
Doxycycline.
102
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Les huiles essentielles ne s’utilisent pas avant 6-7 ans.
Il faudra utiliser des complexes tout faits, qu’on trouve en pharmacie et
parapharmacie.
Avant 3 ans, il faut faire vraiment attention qu’ils ne soient pas exposés
aux petites bestioles dans les pieds, et surtout on regarde s’ils n’ont pas
été piqués en rentrant d’une balade.
103
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
deuxième camp dont je fais partie, et je ne suis pas tout seul, qui pense
que si elle n’est pas suffisamment traitée ou pas traitée, parce qu’elle est
passée inaperçue, parce qu’on n’a pas vu la piqûre, elle va s’installer dans
nos organismes sous une forme chronique, dite latente.
L’infection primaire est celle que l’on connaît, c’est-à-dire celle qui crée un
petit halo rouge autour du point de piqûre quand on a la chance de le voir, et
qui comme on l’a dit tout à l’heure nécessite un traitement de 3 semaines.
Franck Gigon : En phase primaire, il y aura une disparition du halo rouge au-
tour du point de piqûre et puis si on est fatigué, la fatigue peut s’amender
et disparaître. Dans les phases secondaire et tertiaire, c’est la clinique qui
va parler, c’est-à-dire que les gens vont beaucoup mieux. Et là est-ce qu’on
peut parler de guérison on ne sait pas, mais en tout cas on peut parler de
rémission pour certaines personnes puisqu’elles ont connu une diminution
très significative de leurs symptômes : douleurs, fatigue intense, complica-
tions cardiaques...
104
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
Le problème c’est que l’ELISA est dans un tiers des cas négatif, c’est-à-
dire qu’il n’est pas très sensible. Or on peut être porteur de la Borréliose,
ce qu’on appelle un faux négatif et il faudrait pouvoir faire plutôt le Wes-
tern blot qui est remboursé si le test ELISA est positif, en tout cas en
France et le Western blot est beaucoup plus à même de confirmer le fait
que l’on est porteur de la borréliose.
Il y a d’autres tests qui sont encore plus spécifiques et qui n’étaient pas en-
core disponibles en France, que l’on trouve en Allemagne, et maintenant dans
certains laboratoires spécialisés parisiens et au sud de la France, notamment
à Nice. Mais ces prises de sang coûtent à peu près 150 à 170 €, elles sont très
spécifiques. Il y en a un, l’ELISPOT, qui teste la réactivité de ces globules blancs
qui réagissent assez spécifiquement à la Borréliose. C’est cette réactivité spé-
cifique qui est le caractère incontournable de l’infection. Une partie des méde-
cins les pratique, l’autre partie ne reconnaît ni le développement des formes
latentes ni ces biologies qui pour eux ne sont pas adaptées à la prise en charge
d’une forme de Borréliose qui pour eux n’est qu’aiguë finalement.
105
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
De plus, ils ont plusieurs questionnaires à notre disposition, que l’on peut rem-
plir, et comme tous les questionnaires, au-delà d’un certain nombre de points,
il y a une forte probabilité qu’on se trouve dans cette situation. À ce moment-là,
ça nous permet de faire le test biologique et si le test est convaincant, si on a
un questionnaire convaincant et si la clinique parle, c’est ce qu’on appelle des
convergences, tous ces arguments permettent de penser qu’on peut être at-
teint de la maladie chronique de Lyme et d’avoir une prise en charge spécifique
et adaptée et non pas un simple traitement rhumatologique, cardiologique ou
dermatologique comme c’est fait dans la plupart des cas en France.
106
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
Donc les huiles essentielles sont un excellent traitement direct pour les
gens qui ont une contre-indication aux antibiotiques et pour ceux qui en
prennent mais qui veulent faire un traitement alternatif complémentaire,
en instance.
107
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Si, on peut mettre des huiles essentielles pendant la phase
primaire. Ce qu’il faut, c’est être le plus efficace possible. Puis, pour les
phases secondaire et tertiaire qui encore une fois ne sont pas reconnues
par la médecine conventionnelle, les huiles essentielles ont leur place.
Il faut savoir qu’il y a des médecins français qui ont été poursuivis par leur
caisse de Sécurité sociale parce qu’ils avaient prescrit des traitements
non conventionnels beaucoup trop longs de 3, 6 mois à 1 an, donc la Sé-
curité sociale ne voulait pas rembourser des traitements qui n'étaient pas
reconnus dans la prescription.
On peut aussi manger une ou deux gousses d’ail par jour ou alors avaler,
si on n’aime pas l’ail, des gélules contenant 4 à 5 grammes d’allicine par
jour, qui est le composé principal de l’ail. Voilà pour le côté nutritionnel.
108
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
On peut compléter aussi en disant que le foie, qui est très sollicité à la fois
par l’infection et les médicaments, mais aussi les huiles essentielles, peut
être soutenu par le chardon-Marie. C’est une plante assez connue des
phytothérapeutes qui permet la détoxication au niveau du foie. On peut
le trouver sous différentes formes en pharmacie et parapharmacie, mais
il y a notamment l’EPS (Extraits de Plantes Standardisées) qui est une
solution de plante fraîche en solution glycérinée à raison de 2 cuillères à
café par jour dans un grand verre d’eau.
Il faut penser aussi à renouveler sa flore intestinale qui a dû être bien dé-
séquilibrée par l’utilisation des antibiotiques plus que par les huiles essen-
tielles qui ont tendance à préserver la flore intestinale. On peut manger
régulièrement des produits fermentés comme du kéfir, de la choucroute,
du miso qui est du tofu fermenté, ou du kombucha qui est une boisson à
base de fruits fermentés qu’on trouve facilement en magasin bio. On peut
utiliser aussi des probiotiques en gélules dites gastro-résistantes pour as-
surer un apport de germes vivants. Ça peut relancer la flore intestinale.
109
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : Oui, c’est, possible. Une fois qu’on a été piqué par une
tique, on peut développer soit immédiatement soit très longtemps après
des symptômes divers et variés. La grande difficulté pour les médecins
c’est de faire la synthèse de ces symptômes et de les faire converger sur
une maladie de Lyme.
Parfois des médecins ne seront pas d’accord, certains pensent que la ma-
ladie de Lyme est un grand fourre-tout dans lequel tout le monde met
n’importe quoi ou même une maladie qui n’existe pas. Et on leur rétor-
110
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
quera que c’est une maladie qui est connue pourr sa chronicité dans de
nombreux pays, comme dans beaucoup d’Etats aux États-Unis, en Alle-
magne et en Autriche où d’ailleurs il existe des cliniques dédiées à la ma-
ladie de Lyme. Nous on pense que les médecins autrichiens et allemands
sont sérieux et s’ils ont décidé de dédier, spécialiser, des établissements
sanitaires pour traiter spécifiquement la maladie de Lyme, c’est qu’il y a
un vrai problème de contagion et de chronicité.
Moi je dirais qu’il y a des probables rémissions qui peuvent être assez
différentes selon les personnes, par exemple un patient qui se traitait
pour la maladie de Lyme avec le traitement non conventionnel contre un
autre qui le supportait bien pendant 1 à 2 ans et 1-2 après qui rechutait
en quelque sorte et qui reprenait le traitement et qui allait mieux de nou-
veau. Donc on va dire qu’on est guéri jusqu’à la prochaine rechute et on
espère que la prochaine rechute n’arrive plus jamais.
111
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Une précision : des Français sont allés dans cette clinique, certains sont
restés pour faire le protocole et d’autres sont repartis avec le protocole à
faire à la maison, donc ça dépend des cas, ça dépend aussi des possibili-
tés financières de chacun parce que ça a un coût particulier. Tout ça n’est
absolument pas remboursé.
Franck Gigon : Toujours oui, jamais sur la peau parce qu’elle est très caus-
tique. Ce que je conseille, c’est d’utiliser les comprimés neutres, ce n’est
pas cher en pharmacie. Et des gouttes d’huile essentielle de cannelle de
Ceylan au-dessus et on en prend un comprimé matin et soir pendant maxi-
mum 10 jours pour les cures. En association avec la Ravintsara, le Niaouli.
112
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
Donc pour être clair, on fait ça matin et soir : 3 gouttes d’huile essentielle
en tout le matin et 3 gouttes d’huile essentielle en tout le soir, 3 compri-
més différents, on avale et maximum 10 jours et puis on peut recommen-
cer le mois d’après.
Franck Gigon : Oui. Sinon il y a des études qui sont tombées sur certaines
plantes pour le biofilm, c’est-à-dire la forme latente, mais qui ne sont pas
inintéressante puisque vous pouvez les prendre par voie orale. On peut
faire une cure de gelée royale qui contient de puissants actifs qui sont
actifs sur le biofilm de la borréliose.
On peut aussi faire, c’est assez simple, des infusions régulières de ro-
marin bio. Et puis on a découvert que le principe actif de l’huile de coco
vierge, la monolaurine, a une action sur ces biofilms également.
Donc si je résume : gelée royale, romarin bio et huile de coco vierge bio.
C’est un excellent complément alimentaire pour lutter contre les formes
chroniques. Et puis un autre que j’aime bien utiliser, c’est l’extrait de pé-
pin de pamplemousse, très actif également sur les biofilms. On peut uti-
liser un extrait liquide de bioflavonoïde de pépin de citrus paradisi : c’est
le pamplemousse. On prend 20 gouttes le matin et le soir dans un grand
113
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Alessandra : « Une amie a été mordue par une tique et j’ai tout
de suite appliqué 2 gouttes d’huile essentielle de tea tree sur la
bête. Elle a été tuée en très peu de temps et s’est décortiquée
toute seule. J’ai appliqué sur la morsure une autre goutte d’huile
essentielle de tea tree puis encore le lendemain. Devrait-elle
quand même suivre un protocole antibiotique d’huile essentielle
ou bien l’huile de tea tree a-t-elle pu agir immédiatement sur
l’infection possible ? » Elle a donc fait ce que vous avez dit de ne
pas faire, d’endormir ou de tuer la bête quand elle est encore à
l’intérieur de nous.
114
Problème 4 : la maladie de Lyme avec Dr Franck Gigon
Donc c’est un bon exemple pour dire : on ne tue pas la bête, on l’extrait
avec un tire-tique si possible ou alors on met des petits crochets par des-
sous et on la tire. On n’attend pas qu’elle reste et qu’elle tombe puisque
c’est autant de temps où elle va pouvoir relâcher toute ses sécrétions.
Une fois retirée, on peut utiliser assez rapidement de l’huile essentielle
de tea tree ou de Ravintsara localement. Et puis il faut traiter au moins
avec 3 semaines d’antibiotiques de l’Amoxicilline ou de Doxycycline si on
est allergique. C’est indispensable.
Franck Gigon : Pour des raisons qui nous échappent encore, le test ELISA
qui est demandé en première intention n’est pas calibré correctement
pour détecter efficacement les différentes borrélioses. Ce test ne détecte
que 3 espèces de borrélies sur une vingtaine, voilà le problème. Donc si
vous avez un gros doute, demandez à votre docteur en plus le Western
blot qui est plus fiable. Il sera remboursé si l’ELISA est positif, sinon il
coûte un peu moins de 50 € si vous voulez vraiment aller plus loin. Si
le test western blot est positif et que vous avez un questionnaire qui va
dans ce sens également, là ça vaut le coup de consulter un des prati-
ciens du réseau FFMVT (Fédération Française Des Maladies Vectorielles
à Tiques) dont vous pouvez trouver le site très facilement sur Internet et
vous pourrez faire le point avec ce spécialiste qui va pouvoir vous faire
une petite liste sur une prise en charge spécifique.
PROBLÈME 5 :
LES INTOLÉRANCES
ALIMENTAIRES
AVEC DR FRANCK GIGON
OCTOBRE 2017
Alessandra : Comment sait-on que l’on a une intolérance
alimentaire ? Quels sont les symptômes ?
Franck Gigon : Il y a des petits signes, des petits symptômes qui peuvent
être évocateurs, qui peuvent nous faire penser que l’on est atteint d’une
intolérance alimentaire. Il y a les signes digestifs et il y a, et c’est plus
subtil, des signes extradigestifs.
Pour les signes digestifs, on a par exemple les personnes qui ont régulière-
ment des ballonnements après les repas, les gens qui disent : « mon ventre
double de volume », les personnes qui ont régulièrement des douleurs à
l’estomac, qui ont des désagréments intestinaux de façon régulière avec
une alternance de selles plutôt molles voire diarrhée, et constipation.
Des personnes qui seraient sujettes à une fatigue chronique, c’est très
intéressant. Quand on a une fatigue chronique, on a beaucoup de choses
à rechercher, certes, mais on se doit à un moment donné de la recherche
de savoir si on n’est pas en proie à une intolérance alimentaire.
119
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Les maladies à répétition comme rhume, angine, rhinite, sinusite, etc. En-
rouement, obstruction par mucosité, des femmes qui auraient des pertes
aussi à répétition. Donc un excès de mucosités en quelque sorte aussi.
Des personnes, au contraire, qui auraient des sécheresses des yeux, des per-
sonnes qui auraient tendance à vomir ou à mal digérer les aliments. Des per-
sonnes qui auraient aussi une humeur fluctuante ou alors, un petit peu triste
avec une déprime à la clé. Donc vous voyez, c’est un peu généraliste tout ça,
mais on se doit de rechercher une intolérance alimentaire quand on a ces
signes qui reviennent un petit peu trop souvent. Ça ne veut pas dire que c’est
une intolérance alimentaire, mais ça vaut le coup de chercher si c’en est une.
La micro-nutrition, c’est une nutrition qui étudie les rapports entre l’alimen-
tation et la santé, sachant que la nutrition conventionnelle est plutôt une
discipline qui s’occupe de traiter par l’alimentation les personnes qui sont
déjà malades, donc qui ont un terrain particulier. Par exemple, la nutrition du
diabétique, la nutrition de la personne insuffisante pancréatique, etc.
120
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
criptions ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Ces tests s’ap-
pellent « tests d’intolérance alimentaire ». On peut les faire à jeun ou non,
ce n’est pas très grave. On teste dans ces prises de sang plusieurs ali-
ments. Ça peut aller de quelques dizaines à plusieurs centaines. Il vaut
mieux avoir plusieurs centaines, comme ça on est exhaustif, et on teste
la capacité du corps à avoir fabriqué les anticorps contre ces aliments.
L’idée, c’est que normalement, on n’a pas à fabriquer les anticorps contre
les aliments : les aliments ne sont pas nos ennemis. Il se trouve que dans
certaines situations, quand l’estomac, plus exactement les intestins,
deviennent un peu plus perméables qu’ils ne le sont (parce qu’il faut
qu’ils soient quand même perméables pour absorber les aliments), il y a
une « excitation » du système immunitaire, qui est placé dans les sous-
couches de la muqueuse, et il y a une hyperproduction d’anticorps. Ça
peut être des aliments, des déchets bactériens, etc.
Le test aux IGG, aux immunoglobulines G, qui fait partie du bilan des in-
tolérances alimentaires, permet de savoir si on a fabriqué des anticorps
contre des aliments. Et dans la théorie des intolérances alimentaires qui
n’est pas encore tout à fait - ça commence à venir - acceptée par le sys-
tème médical conventionnel, quand un aliment est repéré avec des an-
ticorps dans ce test avec des taux relativement importants, on fait une
liaison entre ce taux important d’anticorps, c’est-à-dire la présence de
cet aliment qui revient fréquemment dans l’alimentation en quantité et
en fréquence, et l’émergence, l’apparition, l’installation de symptômes
qui peuvent être à la fois digestifs et extradigestifs.
Franck Gigon : Il faut considérer une intolérance alimentaire comme une forme
d’allergie retardée. Et donc, à ce titre, une intolérance est assimilée à une aller-
gie. Ça veut dire quoi allergie retardée ? C’est-à-dire qu’entre le temps où l’on
prend l’aliment et le temps où se déclenchent les symptômes, il s’écoule au
moins une dizaine d’heures, voire un à deux jours, voire une semaine.
121
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
C’est d’ailleurs pour cela que les médecins conventionnels ont du mal
à accepter le fait que les intolérances alimentaires puissent vraiment
exister puisqu’entre le moment où l’on prend l’aliment et le moment où
apparaissent les symptômes, il y a un délai qui ne permet pas de faire
l’imputabilité entre l’aliment qui serait le déclencheur et l’apparition des
symptômes. En tout état de cause, les micro-nutritionnistes et ceux qui
adhèrent à cette idée d’intolérance alimentaire ont constaté que, quand
on ne donnait plus l’aliment pendant un certain moment - on appelle ça
une rotation alimentaire, c’est en général au moins pendant deux, trois
mois, six mois, un an - et que les symptômes soit diminuaient soit s’amen-
daient soit s’arrêtaient, il y avait une relation de cause à effet. Et d’ailleurs,
la meilleure preuve en est que les personnes qui ont vu leurs symptômes
diminuer ou disparaître après avoir évité un aliment pendant un certain
temps, ont constaté que quand ils le réintroduisaient, il y avait une réap-
parition des symptômes. Ce qui a permis d’ailleurs de comprendre qu’il y
avait une relation de cause à effet et que ces allergies retardées appelées
intolérances étaient effectives.
Les tests d’intolérance sont-ils fiables ? Ce que je peux dire par mon ex-
périence, c’est que je fais de moins en moins de tests d’intolérance ali-
122
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
Il y a des questionnaires, que l’on peut trouver sur internet, avec des co-
tations qui nous permettent de savoir si on a une forte probabilité d’être
dans le créneau d’intolérance alimentaire ou non. Il y a quelques labo-
ratoires de micro-nutrition qui proposent ces tests de façon spontanée.
On peut en trouver dans certaines salles d’attente de médecins. Le mé-
decin lui-même ou le thérapeute peut proposer dans un premier temps
un bilan des intolérances alimentaires. C’est un bilan par un test avec des
réponses à des questions.
Et puis, si on veut aller plus loin, qu’on a éliminé les intolérances qui re-
viennent le plus souvent (produits laitiers, céréales à gluten, œufs, cho-
colat), ce que je propose chez des personnes qui sont susceptibles d’avoir
des intolérances alimentaires et qui n’ont pas forcément des revenus suffi-
sants, c’est de faire ce qu’on appelle une éviction alimentaire pendant trois
mois avec premièrement les produits laitiers, parce que c’est plus facile.
123
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
une céréale qui n’a plus d’usage chez l’humain. On l’utilise plutôt dans
le monde de l’élevage ovin et bovin. Et si on n’a de réponse ni sur les
produits laitiers ni sur les céréales à gluten, à ce moment-là, il est certai-
nement judicieux de proposer un bilan des intolérances alimentaires aux
IGG par voie sanguine.
124
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
Des chercheurs avaient montré dans les années 2010 que certains ali-
ments provoquaient les signes de la fameuse colopathie fonctionnelle, qui
regroupe les troubles digestifs divers, bénins, mais qui peuvent être han-
dicapants comme le ballonnement, les gaz, sensation de pesanteur, des
troubles du transit, etc. On trouve les FODMAPS dans certains aliments
comme le blé, certains fruits, les légumes, certains produits à base de lait.
En Europe occidentale, les fameux oligosaccharides tels que les fructanes,
les monosaccharides (ce sont des sucres) et le fructose sont des FODMAPS
qui sont le plus couramment utilisés dans l’alimentation. Mais le blé est le
principal contributeur de fructane en Europe et notamment en Angleterre.
Alors, est-ce que cette histoire de FODMAPS est intéressante ? Oui. Est-ce
qu’il faut exclure totalement de l’alimentation ces FODMAPS parce qu’ils
génèrent des problèmes ? Là, je ne suis pas forcément d’accord et je ne
suis pas le seul. Pourquoi ? Parce que bien que ce régime soit maintenant
relativement documenté, ces glucides, ces sucres qui sont fermentescibles
sur la santé, ont des effets quand même intéressants au niveau biologique.
Les glucides fermentescibles, les FODMAPS, améliorent entre autres le vo-
lume des selles, améliorent l’absorption de calcium, modulent les fonctions
immunitaires, favorisent la croissance et le fonctionnement de certains
groupes microbiens comme certaines bifidobactéries...
Je pars du principe, et je ne suis pas le seul à penser ça, que les FODMAPS
peuvent être utiles. Donc essayer de diminuer l’apport de ces sucres fer-
125
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Après, cette flore intestinale est malmenée par le mode de vie, par l’alcool,
par des médicaments, etc., mais globalement, on garde la même flore in-
testinale dominante et ces probiotiques, par leur effet de passage de tran-
sit, à condition qu’ils soient donnés deux à trois mois, vont pouvoir rétablir
une flore intestinale « équilibrée », « normale ». Et à ce moment-là, on a
une forte probabilité aussi que ces effets d’intolérance, de flatulence, de
ballonnement, etc. disparaissent. Donc diminuer les FODMAPS, c’est in-
téressant au départ pour diminuer des symptômes importants, mais en
aucun cas il ne faut retirer les sucres fermentescibles de la santé, il faut
les réintroduire à un moment donné et plutôt rapidement puisqu’ils sont
quand même très importants pour l’équilibre de notre biologie.
Franck Gigon : C’est une question qu’on ne se pose pas assez souvent.
Car on a tendance évidemment à penser naturellement que c’est un ex-
cès d’acidité qui provoque toujours les brûlures d’estomac.
126
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
Les cellules qui produisent l’acidité sont des cellules qui produisent ce que
l’on appelle des protons H+. En biochimie, on sait que des protons H+, plus
il y en a, plus le milieu est acide. L’estomac est le milieu le plus acide de
l’organisme et il y a une bonne raison à cela : c’est à ce moment que les pro-
téines sont le plus digérées, attaquées. Rappelons ce qu’est une protéine.
Donc l’estomac est une poche très acide et cette fonction est très impor-
tante. Il se trouve qu’en vieillissant, on a la tendance fâcheuse à beaucoup
moins produire d’acidité. Les cellules qui produisent les protons, le H+,
vieillissent et c’est comme tous les organes, on est moins performant de
ce point de vue-là.
127
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
128
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
Déjà par l’effet de distension gastrique, et puis ces petits reflux qui peuvent
remonter plus ou moins haut puisque ça peut être le départ de l’œsophage
et puis ça peut être ce qu’on appelle une douleur rétrosternale traçante.
C’est-à-dire que ça passe derrière le sternum et ça remonte parfois jusqu’à
la bouche, surtout quand on est en position d’équilibre, en position pen-
chée. On comprend que si, déjà, on a une hyperpression abdominale,
c’est-à-dire qu’on a une ceinture un peu serrée, ça pousse sur le portillon
par-dessous, ça remonte encore plus au niveau du sphincter supérieur de
l’estomac. Donc premier mécanisme : hyper prolifération de ces bactéries
qui font des gaz, et puis on sait aussi que physiologiquement, ce qui per-
met de chasser ce qui a été digéré dans l’estomac et de passer dans le
duodénum et d’ouvrir le piler, le sphincter inférieur, c’est quand l’acidité est
à un certain niveau et a bien travaillé. Quand on est en hypochlorhydrie,
c’est-à-dire avec moins d’acidité dans l’estomac, le sphincter inférieur n’a
pas tendance à s’ouvrir mais ça a tendance à ouvrir le sphincter supérieur.
Et donc on a deux raisons : la prolifération bactérienne qui produit des gaz
avec une hyperpression, plus ce défaut, cette incapacité, ce ralentissement
à dégager l’acidité du repas premièrement digéré, du bol alimentaire digé-
ré dans l’estomac qui n’est pas évacué, mais qui va avoir tendance à faire
une pression pour encore ouvrir le sphincter supérieur. Donc on est encore
sujet aux douleurs et aux reflux acides.
129
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
sont prescrits maintenant partout, non seulement dans l’ulcère, mais dès
qu’on a une petite brûlure ou douleur à l’estomac, dès qu’on a un petit
reflux. Ce sont des indications qui sont outrepassées parce que normale-
ment, c’est réservé au traitement de l’ulcère qui a été objectivé par une
fibroscopie et parfois par prélèvement bactériologique local, d’ailleurs,
c’est ce qu’on appelle une biopsie. Donc on peut se poser la question de
l’intérêt d’utiliser ces produits, qui en plus coûtent cher. Le pansement
gastrique en lui-même, c’est aussi déjà une première question, mais on
se pose une véritable question en se demandant : quelle est l’utilité de
continuer à utiliser autant d’IPP ? Il faut qu’on travaille là-dessus, nous
les médecins, puisque les études montrent en plus que les IPP sur le long
court ont une incidence d’effets indésirables qui commencent à peser
dans la balance. Ces médicaments ne sont pas anodins et puis, si on se
penche juste sur l’action de ces antiacides, peut-être qu’on est carrément
contreproductif à certains moments de notre physiologie puisque si on
est déjà en manque, dans notre production d’acidité, et qu’on rajoute
quelque chose qui bloque la production d’acidité, ces fameuses protéines
qui doivent être bien digérées au niveau de l’estomac ne le sont vraiment
plus. Et que se passe-t-il quand des protéines mal digérées continuent
leur périple au niveau du tube digestif ? Elles vont alimenter une flore au
niveau du côlon qu’on appelle flore de putréfaction. Et là, ce sont des ef-
fets secondaires d’inflammation locale, de ballonnement, et on a poten-
tiellement un phénomène d’hyperperméabilité intestinale qui va se faire
en contrebas et qui n’est pas franchement désiré.
Que faire pour lutter contre ces acidités ? Manger par petites portions,
éviter de manger et d’aller se coucher rapidement. Il faudrait manger
normalement trois à quatre heures avant le coucher. Il faut qu’il y ait
une vidange gastrique qui se soit opérée. Essayez d’éviter les alimen-
tations trop riches en graisse, on s’est aperçu que ça favorisait l’acidité.
Prenez plutôt des viandes maigres pour ceux qui continuent à manger
de la viande et puis évitez les tomates parce qu’elles sont quand même
130
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
131
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
ajouter à cela une prescription qui s’appelle le bilan des intolérances alimen-
taires aux IGG (immunoglobulines G), à ne pas confondre avec les immunoglo-
bulines E que testent les allergologues. Et grâce à ces deux armes, le bilan qui
est un interrogatoire et un questionnaire ciblé et de bilan biologique, on peut
avoir une évaluation des intolérances alimentaires de tout un chacun.
Mais en tout cas, quand on est intolérant au gluten, soit totalement soit
partiellement, on peut avoir un déséquilibre en étant une femme sur la
progestérone et les œstrogènes.
132
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
Franck Gigon : Le rapport premier qu’on peut mettre en avant, c’est que
quand on a un déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose), il peut y
avoir des phénomènes d’hyperperméabilités intestinales, c’est-à-dire
que le tube digestif devient un peu plus poreux. Il peut y avoir aussi des
phénomènes d’inflammation locale qui prévalent. Et à ce moment-là, on a
un tube digestif plus inflammatoire, plus poreux, et ça favorise la fabrica-
tion des auto-anticorps. Les auto-anticorps, c’est notre système immu-
nitaire qui fabrique les anticorps, par une surexcitation, par des aliments
qui reviendraient en fréquence, en quantité. C’est la théorie qui était mise
en place pour comprendre ces phénomènes d’intolérance alimentaire.
133
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
deux. Et ça marche dans les deux sens. C’est pour ça qu’il faut préserver notre
flore intestinale, parce qu’elle dialogue avec notre système immunitaire, et
quand notre système immunitaire est bien équilibré, on a moins de cas aller-
giques, on fait moins d’intolérance alimentaire, on sera probablement aussi
moins pathologie auto-immune, on sera plus protégé de ce point de vue-là.
Franck Gigon : En fait, chez tous les mammifères, nous sommes faits pour
recevoir jusqu’à deux, trois ans le lait de notre maman qui est un liquide de
croissance et qui comporte entre autres comme ingrédient, mais comme
sucre principal un ose qu’on appelle le lactose, c’est-à-dire le sucre du
lait. Il se trouve que pour digérer le lactose, notre organisme en tant que
mammifère nous a dotés d’une enzyme qui s’appelle la lactase pour di-
gérer le lactose. Cette lactase est opérationnelle génétiquement parlant
jusqu’à deux, trois ans. Ensuite, elle n’est plus du tout opérationnelle ou
beaucoup moins. Et ça, c’est vrai pour tous les mammifères.
134
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
Donc pour ceux qui continuent à bien digérer le lait et les produis laitiers,
vous pouvez continuer d’en manger. Le lait en lui-même et ses produits
dérivés ne comportent pas plus d’éléments fondamentaux qu’on puisse
trouver ailleurs, donc si vous aimez le lait, si vous le digérez bien, continuez
à quantité raisonnable puisqu’on a montré dans les études que quand on
commençait à manger trop de produits laitiers, et vous savez que les pro-
duits laitiers, ils sont souvent industriels, transformés, trop sucrés, portés
à haute température, et contiennent des pesticides et des antibiotiques.
Pour toutes ces raisons-là et surtout pour le fait que des études de Har-
vard ont montré que les gros mangeurs de produits laitiers avaient déve-
loppés plus de pathologies de civilisation et notamment certains cancers,
et aussi des facteurs de cataractes, soyez raisonnables. Donc il ne faut
être ni anti-produit laitier, ni pro-produit laitier puisque quand on com-
mence à en manger un petit peu trop, l’effet santé peut s’inverser chez
certaines personnes. Quant à la question du calcium, on doit la régler. Le
calcium est surtout biodisponible, c’est-à-dire bien assimilable à partir
135
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Franck Gigon : De risque, peut-être, mais en tout cas, le lait nature n’est
pas constitué des mêmes ingrédients que le yaourt ou les fromages
puisque ces derniers contiennent des bactéries qui permettent lors de la
fermentation de faire disparaître la quasi-totalité du lactose. Ils sont plus
digestes pour les personnes qui seraient intolérantes au lactose. Or, il ne
faut pas confondre l’intolérance alimentaire et l’intolérance au lactose.
L’intolérance au lactose concerne un sucre qui est l’ose (ose veut dire
sucre), le sucre principal des produits laitiers. L’intolérance alimentaire
concerne essentiellement des protéines alimentaires qui peuvent d’ail-
leurs être contenues dans le lait. Dans le lait par exemple, on a des proté-
ines comme la caséine, de l’albumine, etc., pour lequel on peut être aussi
intolérant et pour lequel on peut fabriquer les anticorps anti-protéines.
Retenons qu’il y a l’intolérance au lactose, qui est une intolérance physio-
logique à partir de trois ans, sauf chez certaines personnes qui gardent la
capacité à digérer le lactose encore à l’état adulte, ce qui leur permet fi-
nalement de continuer de manger des produits laitiers plus ou moins bien
digérés au niveau du lactose. Maintenant qu’on a fait la différence entre
le lait nature cru, pasteurisé UHT, le yaourt et les fromages, revenons sur
un point qui concerne les laits industriels.
136
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
137
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
ment qui a été incriminé soit par questionnaire soit par le bilan des into-
lérances alimentaires aux IGG. Une fois qu’on a identifié cet aliment, on le
retire au moins trois mois. Pour certaines personnes, ça peut être six mois,
pour d’autres personnes, ça peut être un an pour avoir des résultats.
Si on a des retours positifs, c’est-à-dire une baisse des symptômes qui sont
vraiment significatifs, on attend que le bruit immunitaire diminue au niveau
intestinal et on demande aux personnes au bout de trois mois, six mois, un
an de réintroduire en petite quantité le produit incriminé. En l’occurrence,
c’était un produit laitier puisque c’était du fromage de chèvre.
C’est là qu’il faut faire la différence avec une allergie qui provoque, dès qu’on
réintroduit l’aliment incriminé dans les minutes ou les heures qui suivent,
voire dans les secondes, une réaction potentiellement dangereuse, aller-
gique, avec le fameux œdème de Quincke, mais aussi des réactions cutanées,
des rougeurs, le grattage qu’on appelle le prurit, etc. Il faut bien distinguer
l’allergie qui est une réponse plutôt immédiate et l’intolérance alimentaire qui
est une réponse retardée à des protéines qui sont dans des aliments comme
le lait, le gluten, le blanc d’œuf, etc. Donc réintroduisez en faible quantité les
aliments pour lesquels vous avez été intolérant, et ne les réintroduisez pas
tous en même temps. Et quand on en reprend, c’est en petite quantité et si
on le tolère. Après, ça ne veut pas dire qu’il faut se lâcher, ça veut dire qu’il
faut les reprendre partiellement, de temps en temps, pour se faire plaisir.
Franck Gigon : Les céréales raffinées sont des aliments dits à index gly-
cémique élevé et ce n’est ni plus ni moins ce que l’on sert à nos chères
138
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
Donc qu’est-ce que je pense des céréales raffinées ? On n’est pas fait
pour manger ça, en tout cas régulièrement. Eventuellement de temps en
temps pour se faire plaisir, mais en aucun cas ça ne devrait être une base
alimentaire, surtout pour nos enfants.
139
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
et qui ont essayées d’arrêter le gluten pendant un, deux, trois mois. Qu’a-
t-on remarqué chez ces personnes ? Un mieux-être : moins de fatigue,
une perte de poids souvent assez rapide (quelques kilos), les idées plus
claires. Tout ça peut s’expliquer puisque dans « gluten », comme son nom
l’indique, il y a glu qui est une colle biologique. Si on en mange de temps
en temps, ça va. Mais chez certaines personnes, ça peut « encrasser »
certains organismes.
Et puis, vous savez, les sportifs ont tendance à manger ce qu’ils appe-
laient anciennement le sucre lent, donc des pâtes, des pains, des pommes
de terre, etc. Dans les pâtes, il y a du blé, qui contient du gluten. Donc
ce que je pense du régime sans gluten lorsqu’on n’est pas intolérant : on
peut faire des pauses totales avec un jeûne d’un ou deux jours, ou de
quelques heures, de 14 à 16 heures par jour. Mais on peut aussi continuer
de manger, sans gluten, pendant quelques jours ou quelques semaines.
Et ça peut apporter chez certaines personnes un certain bienfait.
140
Problème 5 : les intolérances alimentaires avec Dr Franck Gigon
J’espère que cette conférence vous a plu. N’oubliez pas que tous les
conseils que l’on vous donne ne vous dispensent pas d’aller voir un mé-
decin si les symptômes perdurent, car quand on a des troubles diges-
tifs, que ce soit des diarrhées, des constipations, etc., il y a des examens
complémentaires à la clé qui sont importants, qui passent par un examen
clinique. Il y a aussi éventuellement une coloscopie ou une fibroscopie
qui peuvent être évaluées par un médecin conventionnel spécialiste ou
généraliste. Donc ne vous passez pas d’une consultation médicale si vous
avez des effets digestifs qui durent. La complémentation et les conseils
alimentaires peuvent s’opérer dans un second temps, une fois que vous
avez fait le bilan et un état des lieux. Au revoir.
PROBLÈME 6 : L’ASTHME
ET LES ALLERGIES
AVEC DR DANIELLE ROUX
MARS 2017
Alessandra : Avant de commencer, j’aimerais savoir,
vous qui avez une grande expérience dans la phytothérapie, ce
qui vous a poussé un jour à vous intéresser aux plantes ?
Danielle Roux : J’ai eu pendant quelques années une pharmacie, une of-
ficine, avec pas mal de clients et un naturopathe dans le quartier qui était
passionné de plantes. Alors j’ai foncé à la faculté et j’ai suivi un ensei-
gnement de phytothérapie pointu en fac de médecine. Et ce fut le début
d’une passion, j’ai interrompu mes activités à l’officine pour me consacrer
à la formation des professionnels de la santé, des médecins, des pharma-
ciens, des kinés, des ostéopathes, et même des naturopathes, ce que je
continue à faire encore aujourd’hui.
145
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
sait très bien que par exemple, les gens qui sont piqués par une guêpe,
la première fois, c’est anodin mais la deuxième fois, ils peuvent avoir une
réaction énorme.
Alessandra : Un antigène ?
146
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
On connaît bien les allergies aux pollens. Ces pollens très fins vont se
coller dans les muqueuses et peuvent provoquer une réaction allergique
localisée sur le nez, avec le nez qui coule (rhinorrhée), ou plus profondé-
ment, dans les bronches.
Avec l’asthme, en général, on dit que c’est une dyspnée expiratoire : les
asthmatiques aspirent de l’air qui passe dans les poumons, mais quand ils
veulent expirer, ça se resserre au niveau des bronches et ça fait comme
un sifflement. Et quand l’air ressort, ça siffle, c’est très caractéristique.
Et ça se resserre fort, ils ont l’impression d’étouffer. C’est dramatique
l’asthme, ça les fait souffrir. C’est difficile à vivre.
Danielle Roux : Lorsqu’il y a par exemple une allergie aux pollens, fermez
les fenêtres au moment de la saison. Attendez qu’il pleuve pour ouvrir les
fenêtres. Evitez de sortir le jour où il y a du vent dans des périodes où il y
a un effet pollinique plus important. Chaque fois qu’on peut faire une évic-
tion de l’allergène, c’est mieux. Mais parfois on ne le sait pas tout de suite.
147
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Danielle Roux : Oui. On peut être asthmatique très jeune. On peut faire
un eczéma atopique quand on est enfant et déclencher l’asthme plus
adulte, et on a des asthmes qui se déclenchent après 30 ans. Donc ce
n’est pas parce qu’on n’est pas asthmatique tout petit qu’on ne peut pas
déclencher de l’asthme à l’âge adulte.
Danielle Roux : Il faut savoir d’abord que les pollens sont souvent des
pollens de cyprès ou d’ambroisie. Vous avez des pollens de plantes qui sont
plus agressifs que d’autres parce qu’ils sont tellement fins qu’ils vont coller
aux muqueuses plus facilement. Plus le pollen est petit, plus on a un risque.
Ce n’est pas parce qu’on mange l’aliment qu’on est allergique, c’est parce
qu’on l’inhale : il passe par les voies respiratoires. Quand l’allergie est aiguë,
c’est-à-dire qu’il y a une réaction allergique brutale et très grave, il faut
aller aux urgences. Ça, c’est clair, on ne va jamais soigner quelqu’un qui
vous fait une réaction allergique ou une crise d’asthme avec des plantes.
Celles-ci peuvent simplement aider au quotidien.
148
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
pas prendre en trop grande quantité. Mais ça peut être intéressant contre
l’allergie à toute petite dose.
Danielle Roux : Si vous pensez savoir à quel pollen vous êtes allergique, l’al-
lergologue peut faire un certain nombre de tests pour le vérifier, et il peut
faire un traitement en injectant ou en scarifiant des petites quantités de
cet allergène progressivement, pour vous désensibiliser, ça existe. Ce qu’on
peut faire pour aider, c’est donner des plantes et des huiles essentielles ou
même de la gemmothérapie qui va aider dans l’allergie. On ne parle pas de
l’asthme là, on parle de l’allergie aux pollens. On a une plante, le plantain
lancéolé, dont on peut faire des petites infusions en tisane et appliquer sur
les yeux, ça marche assez bien. On peut aussi consommer cette plante en
tisane. 20 grammes dans un litre d’eau, soit une concentration à 2 %. Et on
peut consommer cette tisane régulièrement, il n’y a pas de danger.
149
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Danielle Roux : Oui, tous les jours, et j’applique sur les yeux.
Danielle Roux : Ce n’est pas un produit toxique, on peut faire des garga-
rismes. Et cette forme de tisane est assez intéressante par rapport aux
gélules parce qu’on peut aussi l’utiliser comme compresse sur le visage.
J’avais participé une fois à une conférence, et un des participants avait eu
une espèce d’allergie au niveau des yeux, on ne sait pas trop pourquoi. Il
avait vu un ophtalmo qui lui avait donné de la cortisone, mais ça n’avait
pas bien fonctionné. Quand on lui a appliqué ces compresses de plantain,
très vite, ses yeux ont dégonflé, il allait mieux. Ce sont des choses qui
peuvent marcher très bien et qui ne sont pas dangereuses. En matière
d’huile essentielle, l’huile essentielle antiallergique est l’estragon qui
marche bien, mais à petite dose. On pourrait l’inhaler.
150
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
Danielle Roux : On met quelques gouttes dans de l’eau bien chaude, cette
huile essentielle va se vaporiser et on va pouvoir l’inhaler. Et on laisse la
voie orale aux professionnels. Les professionnels peuvent prescrire des
choses, des suppositoires ou une autre forme, mais pour le public qui le fait
tout seul, il vaut mieux que ce soit uniquement par voix inhalée, ou les com-
151
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
152
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
Ce qui est compliqué, c’est de dire quelles sont les bactéries intestinales
qui sont bien pour ça ou moins bien. J’ai lu que des chercheurs canadiens
se sont aperçus que lorsque certaines bactéries sont en nombre insuffisant
dans l’intestin d’un patient, il a plus de chance de devenir asthmatique. On
s’est aperçu qu’un adulte manquant de Faecalibacterium ou Lachnospi-
ra par exemple avait plus de risque de faire de l’asthme que des gens qui
avaient plus de ces bactéries. Donc n’en ayant pas assez, il y avait un risque.
Ce qu’on sait aussi, c’est qu’il y a un certain nombre de choses qui interfère.
Par exemple, quand les mamans accouchent par césarienne, l’enfant n’est
pas forcément en contact avec la flore vaginale de la mère. On s’est aperçu
que ces enfants font plus d’allergies, ont plus de réactions allergiques que
les autres. Et en plus, sur le plan immunitaire, ils sont moins costaux.
Danielle Roux : Non, bien sûr, et ce qu’on peut dire pour ne pas culpa-
biliser les mamans, c’est que la sage-femme ou la gynéco va récupérer
la flore bactérienne de la mère avec les mains et en enduire l’enfant. On
le fait de plus en plus pour que cet enfant ait cette flore et elle va lui en
mettre dans la bouche, un peu partout, de façon à ce qu’il puisse avoir
cette flore protectrice. Et puis il y a plein d’autres raisons. On peut re-
chercher aussi les immunoglobulines.
153
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
154
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
application sur la peau des femmes qui veulent perdre un peu de cellulite.
Ce n’est plus du tout la même chose.
Le lierre grimpant (Hedera helix) est utilisé dans les bronchies comme
béchique, ça veut dire qu’il fait expectorer, et comme antispasmodique,
ça veut dire qu’il relâche un peu les spasmes de la fybrolyse, c’est-à-dire
de l’intestin, mais aussi des bronches. Donc c’est intéressant pour ça. Ça
calme la toux, ça permet de drainer, donc pour l’asthmatique, ce n’est pas
mal. C’est antitussif et ça relâche un peu le spasme. Pourquoi pas des
tisanes de lierre grimpant mais uniquement à petite dose.
Le lierre terrestre, lui, a été utilisé longtemps pour faire mûrir un furoncle
par application sur la peau en cataplasme. Il est aussi béchique et on l’a
longtemps utilisé dans les catarrhes bronchiques, pour les gens qui tous-
saient et qui avaient des catarrhes.
Donc les deux peuvent être utilisés, mais pour moi, le lierre grimpant
est mieux pour les spasmes. Donc chez l’asthmatique ce n’est pas mal
puisque ça relâche le spasme, alors que le lierre terrestre agit sur les
bronches. C’est plutôt à utiliser sur une petite bronchite, une petite toux.
De toute façon, il faut le prendre sous une forme de tisane ou de sirop. Il
existe des sirops qui contiennent du lierre grimpant. Ça existe en phar-
macie. Il n’est pas toxique, c’est toujours une question de dose.
Danielle Roux : Alors là, je suis intraitable. En cas de crise d’asthme sé-
vère, on donne toujours la même chose, c’est-à-dire les béta-2-agonistes,
c’est-à-dire les choses d’actions rapides qui vont relâcher les bronches
dès qu’elles sont inhalées. Les asthmatiques se baladent toujours avec
leurs inhalateurs et il faut qu’ils l’aient sur eux. Et quand c’est sévère,
ils vont voir le médecin ou les urgences qui vont leur donner de la corti-
sone orale, à avaler peut-être et à inhaler. Mais on va faire rapide, parce
que dès que la fréquence respiratoire diminue, dès que la fréquence car-
diaque augmente, c’est-à-dire qu’on sent que le cœur se fatigue, qu’on
155
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Après, il fera des traitements lorsque ça ira mieux pour prévenir une
autre crise. Mais en cas d’urgence, ni l’homéopathie, ni la phytothérapie,
ni l’aromathérapie ne vont supplanter un traitement allopathique d’ur-
gence incontournable. En revanche, s’il prend de la phyto régulièrement,
il aura de moins en moins de crises, même en association avec son trai-
tement. J’entends beaucoup de gens me dire : « Alors, j’arrête tout et je
prends de la… ». Non, vous continuez votre traitement et le médecin va
se rendre compte que ça va mieux et baisser les doses. Il sait tout l’intérêt
de vous en donner le moins possible. Mais ça, ça va être parce qu’on va
vous rééduquer par les oligoéléments, par le manganèse, par le plantain,
par l’estragon, par tout ce que je vous ai raconté. Petit à petit, on va avoir
des gens qui ont des crises qui s’espacent. C’est ça qu’on veut. Mais en
aucun cas on ne se substitue au traitement allopathique qui sauve des
vies, parce qu’avant, ils mouraient.
Ce que l’on voit, et ça arrive très souvent, c’est pour ça que je vous parle
de l’eczéma atopique, ce sont des enfants qui, dès l’âge de six, sept mois
font des eczémas, parfois terribles. Ces enfants-là se grattent et ça peut
durer jusqu’à l’âge de cinq ans, voire plus. Parfois ça s’apaise vers l’âge de
cinq ans et puis à 25-30 ans, ils font de l’asthme. C’est une réaction aller-
gique qui s’est modifiée au cours du temps. C’est classique, ces eczémas
atopiques qui deviennent de l’asthme à l’âge adulte. Donc c’est toujours
un problème de terrain. Et ce terrain est lié évidemment à un équilibre,
mais aussi probablement à un problème d’origine intestinale.
156
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
Danielle Roux : On ne commence pas à six mois, mais à partir d’un an,
nous on leur donne par exemple des capsules d’huiles de bourrache,
parce que ça assouplit la peau. On les masse aussi, on met une goutte
d’huile essentielle de lavande, ça va les calmer parce qu’il y a un phéno-
mène de stress. Moi, j’avais fait intervenir un psychiatre dermatologue
qui était absolument fantastique.
Danielle Roux : Je pense qu’il y a un peu de ça. Quand vous êtes stressé,
ça se voit au niveau de la peau, du teint. Des personnes, suite à un coup
de stress, font de l’eczéma ou une poussée d’acné car les corticosurré-
nales se mettent à travailler.
Ce psychiatre, qui était absolument fantastique, avait expliqué qu’il y avait des
liens très importants entre l’eczéma atopique de l’enfant et le comportement
de la mère. Ça allait très loin, il nous avait raconté des histoires fantastiques.
J’avais été stupéfaite. Il connaissait le cas d’une maman qui, lorsqu’elle a vu
que son enfant faisait de l’eczéma atopique, a arrêté toute activité pour s’oc-
cuper de lui. Parce que c’était dramatique. Il était très rouge et il se grattait au
sang. Ce psychiatre a pris en charge cette maman, il n’arrivait pas à trouver
des vraies solutions, il y avait des récidives. Lorsque l’enfant a eu 4-5 ans, il a
dit à la mère : « Maintenant, il faut envoyer l’enfant chez sa grand-mère ». Là,
157
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
la mère a dit : « Il n’en est pas question, autrement je viens avec lui. » Il a dit :
« Non, la grand-mère va venir le chercher. Et vous, vous restez chez vous. Il va
aller seul chez la grand-mère. » Quand l’enfant est arrivé chez la grand-mère
au bout de 48 heures, il n’avait plus rien. Elle était tellement anxieuse que cette
anxiété a provoqué chez l’enfant un stress énorme. Un enfant est complète-
ment fusionnel avec sa mère quand il est petit. Et quand l’enfant est retourné
à la maison, de nouveau, il a refait des crises. Il a fallu attendre très longtemps
pour qu’il se débarrasse de cet eczéma atopique.
Danielle Roux : Très bonne idée. La maman peut masser l’enfant avec un petit
de lavande dans l’huile végétale et la mère va largement inhaler la lavande.
158
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
159
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Danielle Roux : Ce que disent les spécialistes, c’est qu’on a fait entrer des
nouveaux aliments, des nouveaux fruits comme le kiwi par exemple et on
s’est aperçu que quand on avait des choses nouvelles qui rentraient dans
l’alimentation que l’organisme ne reconnaissait pas, on pouvait avoir une
réaction un peu plus importante. Mais là franchement, mieux vaut de-
mander à un nutritionniste.
Danielle Roux : Oui, trois mois pendant la période des pollens. Les méde-
cins oligothérapeutes les donnent sur du long terme.
Danielle Roux : Oui, tous les jours on prend une tasse de tisane, par
exemple le matin ou le soir.
160
Problème 6 : l’asthme et les allergies avec Dr Danielle Roux
Alain Robert : C’est un jeune papa, qui vient d’avoir un bébé, son épouse
allaite et ça, c’est fantastique. Le lait de maman, c’est le lait qui est parfai-
tement adapté à l’espèce humaine. Mais la maman souffre d’un état qui ar-
rive très fréquemment, c’est la dépression postpartum ou postnatale. Cette
dépression est liée à la fois aux modifications hormonales qui apparaissent
après la naissance, et surtout, lors de la naissance et puis avec l’allaitement,
au don de sels minéraux à son bébé…. Ce qui entraîne une fatigue.
A cela s’ajoutent, très fréquemment, des nuits qui ne sont pas répara-
trices parce que, les mamans, comme on le sait tous, vont dormir d’une
seule oreille. Ce qui peut provoquer une fatigue, une irritabilité, une dé-
pression, d’autant plus que l’allaitement continue de « pomper » les vita-
mines et minéraux de la maman.
165
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
• China Rubra en 5 CH ;
Prendre trois granules, trois fois par jour, ou bien quinze gouttes trois fois
par jour dans un peu d’eau, y associer une complémentation en vitamines
du groupe B, en sels minéraux, pourquoi une cure de spiruline par exemple.
166
Problème 7 : l’anxiété et la dépression avec Dr Alain Robert
Alain Robert : C’est une personne en activité libérale, donc qui travaille
beaucoup malgré ses 66 ans. Mais on est jeune à 66 ans ! La fatigue qui
s’installe est à la fois liée à la gestion du cancer, à l’irritabilité et à l’insom-
nie. Bien sûr, il est impératif de suivre et de poursuivre les traitements or-
donnés par les médecins s’il y en a. Ce que l’on peut faire en complément,
mais après vérification qu’il n’y a pas de contre-indication avec les mé-
dicaments que vous prenez, c’est de faire une cure à base de curcumine.
Moi, j’adore la curcumine de curcuma ! Elle a un effet très protecteur, en
prévention du cancer et mais également au niveau du système immuni-
taire en protégeant la muqueuse intestinale. Il faut également recharger
en vitamines et minéraux, en antioxydant, si possible d’origine naturelle
(flavonoïdes, zinc…).
On peut compléter avec certaines plantes comme le lapacho, qui est une
plante immunostimulante et tonique. Je rappelle qu’il faut impérative-
ment boire suffisamment d’eau. Une bonne hydratation permet à l’orga-
nisme de beaucoup mieux fonctionner. Concernant le diabète, il faut, bien
sûr, prendre les médicaments. Mais on peut de temps en temps essayer
d’être très vigilant au niveau de l’apport des sucres pour laisser votre
pancréas au repos de façon à ce qu’il se nettoie. Pour cela, faire des ti-
sanes avec de l’aubier de tilleul, du radis noir, du géranium, du mûrier. Ce
dernier est intéressant aussi bien au niveau cancer qu’au niveau diabète.
167
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Les oméga-3 peuvent être intéressants s’il n’y a pas de traitement mé-
dicamenteux à base d’anticoagulants, ils vont avoir une activité anti-in-
flammatoire et permettre une bonne nutrition de toutes les enveloppes
de nos cellules. Ce sont des approches qui viennent en complément,
et j’insiste là-dessus, des traitements allopathiques, des traitements
conventionnels. Je ne suis pas là pour vous dire d’arrêter un traitement
qui est instauré par un médecin.
Alain Robert : Je vais être très clair, il n’est pas question d’arrêter les trai-
tements sans l’accord du médecin. Par contre, rien n’empêche de les ac-
compagner avec des plantes pour détoxiquer le foie ou la vésicule biliaire
comme le chardon-Marie, le desmodium, le radis noir, la fumeterre… mais
également avec des compléments qui vont permettre de recharger en ma-
gnésium, en oméga-3, qui vont agir sur les enveloppes du cerveau et ain-
si permettre à la sérotonine, à la dopamine de mieux fonctionner. On peut
avec l’accord du médecin, pour certains antidépresseurs, je ne parle pas
des antipsychotiques, je parle des antidépresseurs, éventuellement cer-
taines benzodiazépines, essayer de diminuer très progressivement. On a
toujours tendance à vouloir aller trop vite. Dans les pays anglo-saxons, la
tendance est de dire qu’on essaie de baisser d’un dixième la dose toutes
les quatre à six semaines. Il ne faut pas essayer d’arrêter en 15 jours, c’est
dangereux, surtout si cela fait depuis un certain temps que le traitement
est commencé. En parallèle, vous pouvez prendre des précurseurs de la
dopamine ou de la sérotonine comme : la tyrosine, l’hypéricine, la griffo-
168
Problème 7 : l’anxiété et la dépression avec Dr Alain Robert
169
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Il est intéressant aussi, si on n’est pas allergique, de prendre une goutte d’huile
essentielle de bergamote. Ça semble intéressant en hiver. Je ne dirais pas que
cela remplace le soleil mais elle pourra avoir une action sur l’humeur qui est
assez intéressante. Pensez aussi au magnésium et aux vitamines du groupe B !
Dès que l’on peut, pourquoi pas un petit peu de luminothérapie, pour ceux qui
le peuvent, partir au soleil, ça peut être utile ! Des complexes de vitamines et
minéraux, peuvent aussi vous soulager, si possible d’origine naturelle, ils sont
beaucoup mieux assimilés. Alors, moi je connais ceux de Naturathera, puisque
je suis conseiller scientifique de Naturathera à Paris, mais il y a certainement
d’autres marques qui sont très intéressantes. L’angoisse aussi peut être amé-
liorée avec de l’homéopathie : Ignatia, Gelsemium, Arsenicum Album, Lycopo-
dium… mais également des plantes : la passiflore, l’eschscholtzia.
Travaillez votre respiration, si vous sentez que vous commencez à être en-
vahi par cette anxiété, asseyez-vous, respirez profondément pour bien oxy-
géner le cerveau. S’il est nécessaire de prendre des médicaments parce que
cette anxiété est beaucoup trop importante et que vous ne pouvez pas la
supporter, il faut les prendre, tout simplement. Dès que vous irez mieux,
vous pourrez voir pour les éliminer ou les diminuer. Il faut être pragmatique.
170
Problème 7 : l’anxiété et la dépression avec Dr Alain Robert
171
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
Alain Robert : Les plantes du jardin sont intéressantes s’il n’y a pas de
pesticide. Le romarin, la mélisse et tous les aromates que l’on peut avoir
dans le jardin peuvent être intéressants. Deuxième élément, il faut être
sûr de l’identification de la plante, que ce soit bien le romarin, la mélisse,
que ce ne soit pas une autre plante, qu’il n’y ait pas de confusion. Ensuite,
quand on les cueille, bien les laver puisque la pluie va tomber dessus et
apporter tous les polluants qu’il peut y avoir dans l’eau de pluie. Le sé-
chage aussi est extrêmement important parce que si c’est mal séché la
plante va pourrir, et donc il faudra la jeter ou bien il peut y avoir des moi-
sissures qui se développent dessus.
Si l’on veut prendre une tisane avec les plantes du jardin, c’est possible
si on les connaît bien, mais il faut savoir que la composition de la plante
varie dans la saison. Il y a des périodes privilégiées pour les cueillir de
façon à avoir le maximum de propriétés. Il y a des ouvrages de botanique
qui peuvent vous donner des conseils. Ici, je parle des plantes cueillies
dans le jardin.
Je ne suis pas partisan des plantes cueillies en forêt, pendant une balade,
pour plusieurs raisons. D’abord, il faut être vraiment un très bon botaniste
pour être sûr que c’est la bonne plante que l’on cueille parce qu’il y a des
plantes qui se ressemblent énormément ou des racines de plante qui se
172
Problème 7 : l’anxiété et la dépression avec Dr Alain Robert
173
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
174
Problème 7 : l’anxiété et la dépression avec Dr Alain Robert
175
RENDEZ-VOUS PRIVÉS : 9 MALADIES PASSÉES AU CRIBLE
tiques : on met une bonne cuillère à soupe d’une plante ou d’un mélange
pour une tasse, on laisse infuser 8-10 minutes couvert et on boit ça, le
soir, en essayant de ne pas trop sucrer.
176
Problème 7 : l’anxiété et la dépression avec Dr Alain Robert
tit peu titiller l’organisme. On fait une cure de vermifuge une à deux fois par
an. Dans le temps, on pouvait traiter aussi avec l’ail, manger des gousses
d’ail, ça peut être intéressant comme un antiparasitaire naturel. Mais ça
c’est quelque chose d’assez fréquent et que l’on ignore de plus en plus.
Au niveau sommeil, soyez vigilant aussi qu’il n’y ait pas trop de prises
électriques, d’ondes électromagnétiques au niveau de la tête : ça peut,
pour des personnes sensibles, perturber et entraîner des problèmes de
sommeil. Si on a tendance à se réveiller vers deux, trois heures du ma-
tin, on considère que c’est l’heure à laquelle le foie se met à travailler et
peut-être de façon un peu excessive, c’est peut-être un signe qu’il fau-
drait faire une cure un peu détox, dépurative. Notre organisme a besoin
d’être nettoyé avec toujours les mêmes : radis noir, fumeterre, desmo-
dium, chardon-marie, on a vraiment un très grand choix dans les plantes
ou dans les huiles essentielles qui peuvent être utilisées.
Je pense que l’on a fait le tour de questions que j’ai. Donc en conclusion,
ne pas hésiter à utiliser la nature pour s’aider : aussi bien avec des tisanes,
des huiles essentielles, des gélules. Faire un petit peu le bilan chez soi
pour voir si on n’a pas aussi des habitudes négatives qui pourraient ex-
pliquer cette insomnie, ce mauvais sommeil, comme trois ou quatre cafés
par jour, beaucoup de thés le soir, trop de télévision pour les enfants, les
plus jeunes, ondes électromagnétiques.
177
Et si vous passiez à la pratique ?
Grâce aux conseils pas à pas de Christophe Bernard, herbaliste passionné, vous apprenez à réaliser :
• Les produits de votre propre pharmacie naturelle : un remède contre les piqûres d’insectes, des pastilles
adoucissantes pour la gorge, un onguent contre les irritations, etc.
• Des remèdes naturels à base de plantes pour les douleurs articulaires, les insomnies, les infections
urinaires, le stress, la grippe, etc.
• Mais également des bonbons à base de plantes pour les enfants et, dans un tout autre domaine, vos propres
produits de beauté.
Retrouvez Christophe Bernard dans son atelier et réalisez les recettes en suivant ses conseils
L’Atelier des Plantes vous invite à un parcours expérimental complet. À chaque vidéo, les étapes de réalisation vous
sont expliquées pas à pas et, bien entendu, Christophe Bernard ne manque pas de vous expliquer en détail l’origine
de la plante, ses vertus, sa saisonnalité, le meilleur usage qu’il est possible d’en faire, sans aucune perte lors de la recette.