Lycée officiel de Haret Saida

Examen final de français

Classe: ES

Un acte d’une valeur inestimable

Ils sont des dizaines d’enfants malades du rein, subissant des dialyses depuis un
certain temps, qui attendent une transplantation 1. Plusieurs autres auraient pu être
sauvés ou auraient retrouvé la vue si un « donneur », avant de mourir, avait fait don de
son cœur, de sa cornée ou d’un foie. De nombreux adultes aussi s’éteignent tristement
dans leur lit de malades pour n’avoir pu obtenir l’organe ou le tissu dont ils avaient
besoin. Sujet difficile, ballotté2 entre principes religieux, sociaux, culturels et
préjugés3, le don d’organes continue de susciter beaucoup de tabous4 dans les pays
comme le Liban. Par conséquence, devant une telle rigidité 5 des esprits et des
mœurs6, le citoyen n’arrive toujours pas à accéder à une « morale de société »
devenue indispensable pour adhérer à une certaine qualité de vie. L’ignorance reste un
des plus gros handicaps au progrès !

« Des tabous, nous en avons par milliers au Liban », commente le Dr

Carlo Akatchérian, chef de pédiatrie à l’hôpital de l’Hôtel Dieu de France et militant
de la cause des enfants malades du rein. « Ici, le mort a plus d’importance que le
vivant », ajoute-t-il en dénonçant, un à un, les préjugés et stéréotypes de la société en
ce qui concerne les dons d’organes en l’occurrence la peur de défigurer ou même de
« mutiler »7, comme le pensent certains, le corps du bien-aimé, ou d’en souffrir au
point de vue santé, s’il s’agit d’un don provenant d’un membre de la famille, encore
en vie.

Mais toute la problématique change dès lors que l’on est conscient que le rein, que
l’on va offrir après la mort, pourra bien sauver un enfant de deux ans ou plus ; que les
yeux offerts vont permettre à un jeune homme accidenté de reprendre goût à la vie, ou
que son propre cœur continuera un jour à battre dans le corps d’un autre en lui
restituant la vie. Situation étrange bien sûr pour quelqu’un qui accepte de son vivant
de souscrire, après sa mort, à un don d’organe, mais qui n’en est pas moins
significative et source de vie et de générosité. « Au Liban, nous sommes extrêmement
égoïstes », commente amèrement le docteur Akatchérian. « C’est la loi de l’ « après
moi, le déluge » qui règne. La responsabilité de l’individu envers son prochain est
totalement absente, dans un pays où l’on enseigne aux enfants l’histoire, la géographie
et les sciences, sans se soucier de leur enseigner la citoyenneté. Cela fait partie de
l’éducation civique ».

_______________________
 1 Action de planter un organe dans un autre corps.
2 Agité, secoué, hésitant.
3 Jugement favorable ou défavorable porté par avance.
4 Chose interdite parce qu’elle est sacrée.
5 Sévérité, dureté.
6 Habitudes naturelles ou acquises relatives à la pratique du bien et du
mal.
7 Détériorer, détruire partiellement.

I. Questions :(10 pts)

1. En vous basant sur le texte et son paratexte, choisissez et recopiez la bonne

réponse : (0,75 pt)
a. Le genre du texte est : un récit sur le don d’organes/ un article de presse/ une
conférence.
b. Dans son texte, le locuteur traite : l’importance de la science pour l’avenir de l’homme/
la nonchalance et l’ignorance des Libanais face au don d’organes/ La bravoure des
hommes qui donnent leur organes.
c. « Après moi, le déluge » est une expression imagée qui montre : qu’après ma mort, les
choses vont s’améliorer/ qu’après ma mort, les choses vont tourner mal/ qu’après ma
mort je serais dans le paradis.
2. Dites pour chacune des affirmations suivantes si elle est vraie ou fausse et justifiez,
quand c’est faux, en citant le texte. (1,5 pts)
a. Le don d’organes est un sujet scandaleux et polémique au Liban.
b. Les Libanais sont prêts à risquer leur vie pour des membres de leur famille.
c. Au Liban, penser à sauver les autres est plus important que les personnes mortes.
d. Les exemples par lesquels le locuteur appuie sa thèse dans le 3 paragraphe sont
ème

d’ordre moral.
3. a- Le thème de ce texte est le don d’organes. A ce thème s’associent deux champs
lexicaux dominants dans les deux premiers paragraphes. Identifiez- les et relevez les
termes et les expressions qui composent chacun d’eux. (1,5 pts)
b- Quelle est alors la problématique soulevée ? (0,5 pt)
4. a- Relevez dans le premier paragraphe les termes évaluatifs qu’utilise le locuteur pour
décrire l’attitude des Libanais. (1 pt)
b- Quels sont les deux autres moyens de persuasion utilisés par le locuteur dans
le même paragraphe ? (1 pt)
 c- Les réponses en a et b, que nous révèlent- elles sur la prise de position du
locuteur? (0,5 pt)
5. Remplissez la grille suivante en vous basant sur le deuxième paragraphe :
Le relevé de la thèse adverse (0,5 pt)

La reformulation de la thèse adverse (0,5 pt)

Le relevé des deux arguments des partisans de la thèse réfutée (1

pt)

6. En quoi la référence au Dr.Carlo Akatchérian renforce-t-elle l’argumentation ? (0,5

pt)
7. Relevez une structure parallèle dans le dernier paragraphe. Quel est son rôle dans le
contexte ? (0,75 pt)

II. Production écrite :(6 pts)

Sujet 1 : Que pensez-vous du don d’organes ? Est-il en concordance avec les
règles d’éthique ?
Quel que soit votre point de vue sur la question, vous l’exposerez dans un
développement argumenté illustré d’exemples.

Sujet 2 : Vous êtes un chirurgien, racontez le parcours psychique et médical

que vous avez fait auprès d’un enfant qui a subi une greffe de foie, et sa
famille.

III. Œuvre intégrale :(4 pts)

Présentez et analysez la problématique de l’œuvre étudiée dans le cadre du
programme.

Bon travail