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1936
Giono a décidé de vivre à la campagne, au plus près de la nature. Néanmoins, il va parfois
à Paris. Il évoque ici son expérience de la ville.
1
Belleville : quartier parisien dans l’Est de la ville.
2
La Bellevilloise : coopérative ouvrière qui permettait aux ouvriers d’acheter des
produits de consommation moins chers. C’est aussi en 1936 un lieu culturel très connu.
3
nonchalant : lent et indifférent.
4
La Samaritaine : grand magasin parisien, fondé en 1870.
Le campagnard provençal qu’est Giono ne se reconnaît pas dans les rues de cette
banlieue parisienne. Il souffre de la « dureté du trottoir », il doit apprendre à éviter les
passants qui le frôlent. Il ne rencontre jamais « d’espaces libres ». Il a l’impression de se
noyer dans une foule qui « n’est pas sympathique ».
L’entassement renvoie d’une part à la foule qui se presse dans la rue et d’autre part à
un amalgame de sentiments qui restent individuels.
b- « Elle est … personnels. » (lignes 11-12) : quel est le procédé d’écriture utilisé dans
cette phrase ?
Il s’agit d’une énumération qui est en même temps une accumulation (plus de quatre
termes).
Le narrateur perçoit la foule comme une masse menaçante. Chacun y vit isolé si bien
que le promeneur ne peut éprouver de sympathie pour ceux qu’ils croisent.
3. Ligne 24 à ligne 32 :
a- Quelles remarques pouvez-vous faire sur la disposition et les procédés d’écriture
dans ce passage ? Trois remarques au moins sont attendues.
Il s’agit
– d’une succession d’interrogations (procédé affectif et oratoire),
– avec alinéa (retour à la ligne) après chacune d’elles,
– commençant par la même formule, « Qui saurait » ou anaphore.
Accessoirement on peut relever aussi un raccourcissement progressif des phrases avec,
à la fin, une reprise des diverses questions par un seul verbe fort qui les résume.
L’ensemble des procédés crée un effet d’insistance et une mise en valeur de l’angoisse
du narrateur.
b- Quel est, selon vous, l’effet recherché par le narrateur dans ce passage ? Développez
votre réponse. (4 points)
L’homme moderne et urbain ne sait plus « vivre ». En ville, il a désappris les « les gestes
essentiels de la vie » au profit de connaissances futiles qui lui seront inutiles si le progrès
technologique disparaît.
5. Ce texte est extrait d’un livre intitulé Les Vraies Richesses. Quelles sont, selon vous, les
« vraies richesses » auxquelles pense l’auteur ? Rédigez une réponse construite et
argumentée. (4 points)
Les vraies richesses sont pour Giono la symbiose avec la nature et l’appartenance à
une communauté à taille humaine. À la campagne, l’homme se construit dans ses
rapports vrais avec son milieu nourricier et ses proches voisins qu’il connaît et avec qui il
travaille. Il n’est plus un individu anonyme mais une personne en relation avec d’autres
personnes qui mènent une vie utile et harmonieuse.
Nous ressentons une impression d’isolement total. En effet, les divers courants de
piétons sont séparés par des cloisons opaques, parallèles et sans ouverture. De plus tous
les personnages marchent d’un pas uniforme. Nous ne distinguons aucun groupe,
aucun échange entre les passants.
Oui, cette œuvre peut illustrer le texte de Giono. Elle reprend bien le flot continu des
individus dans les rues de Belleville. Elle traduit bien cette angoisse qui saisit le narrateur
devant cette solitude désespérante au milieu de la foule. Mais elle ne saurait convenir
pour la fin du texte où il est question d’autobus, de métro et de terrasses de café.
Sujet A : Pensez-vous comme Jean Giono que la ville soit un lieu hostile ?
Votre rédaction sera d’une longueur minimale d’une soixantaine de lignes (300
mots environ).
Sujet B : Vous vous sentez vous aussi « dépaysé(e) » en arrivant dans une ville.
Racontez cette expérience. Vous décrivez les lieux que vous découvrez, vous
mots environ).