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Étude de texte : le contexte : Germinal est un roman naturaliste : il a l'ambition de décrire la vie
réelle. Au peuple, Zola emprunte ainsi son langage et ses mœurs ; il décrit avec beaucoup de
minutie le monde de la mine et ne recule pas devant les termes techniques. L'histoire est réaliste,
mais développée de façon suggestive, pour que les lecteurs sentent ce qui se passe, comme s'ils le
vivaient eux-mêmes. L'action se passe autour du centre minier de Montsou dans le nord de la
France.
Le plan de l'auteur :
La descente aux enfers est matérialisée comme si la mine et ses profondeurs représentaient l'enfer
des Grecs. La scène se situe presque exclusivement dans les "entrailles" de la terre, la mine.
L'extérieur est à peine évoqué comme une réminiscence (la bonne odeur du grand air, l'odeur
oubliée du soleil...)
Les éléments d'interprétation développés :
Comparaison et métaphore filée
« C'était comme… » est une expression très fréquente du roman. Les comparaisons chez Zola sont
simples et bien choisies, donc faciles à retenir par le lecteur. Zola peut donc ensuite abandonner
le comme, l'auteur choisit la personnification : la mine est devenue un ogre, les mineurs sont des
fourmis. Il ne s'agit plus de comparaisons mais de métaphores. À chaque fois qu'il les évoque, Zola
reprend des termes propres aux ogres ou aux fourmis : on dit qu'il file la métaphore.
Symboles
Dans le roman, certains éléments sont symboliques, c'est-à-dire qu'ils expriment une idée, un
sentiment. Le paysage par exemple, tout plat, « sans un mât » (sans arbres), représente l'immobilité,
la résignation. Les chevaux ici représentent l'exploitation, la difficulté, l’inhumanité Mais ce
sont surtout les couleurs que Zola utilise comme symboles. Le noir du charbon envahit tout : c'est le
deuil, le désespoir. Le blanc des riches ne ressemble pas à celui des pauvres. Le premier est éclatant
de lumière, le second pâle et maladif. Le rouge, bien sûr, symbolise le feu et le sang, c'est-à-dire à la
fois la vie et la violence.
Antithèses
Les personnages, les thèmes, les symboles s'opposent deux à deux dans le roman. Lantier et Chaval,
Lantier et Souvarine (le socialisme et l'anarchisme), les Maheu et les Grégoire. La mort est
omniprésente par la fatigue, la rudeté, le danger (ténèbres, galeries noires, on descendait, comme
une masse, trou obscur, mélancolie).
Le vocabulaire et la syntaxe : Les mots sont simples pour mieux rendre le vécu, associer le
lecteur, susciter l'émoi et la compassion, pousser à la révolte...Le langage est imagé (endroits trop
bas, lampe énorme, œil fixe, agrandi), expressionniste.
Conclusion : Zola est un peintre et un auteur engagé. Il écrit pour témoigner et provoquer des
réactions. L'utilisation du cheval rend l'histoire poignante et renvoie à nos images de jeunesse. Rien
n'épargne la cruauté humaine, même le cheval domestique, représentant la liberté et l'enfance. Les
mots de Zola sont bruts comme les scènes racontées. Ce n'est pas pour rien que l'auteur a enquêté
avant de relater. Il veut faire vivre, suer, saigner ses héros. L'animal est l'image de l'innocence
meurtrie, l'auteur veut susciter l'indignation et l'émotion.
SUJET 2 /
Dans le résumé il faudra faire ressortir les idées successives suivantes de l’auteur :
L’enseignement se doit de prendre de la hauteur et ne pas s'attacher à l'instant seul.
La comparaison est une source importante de l'éducation dans une société complexe qui plus est.
L'enseignement d'une étude se fait à la lumière du contexte comme dans l'étude grecque. Cela
permet d'appréhender la complexité des situations et de mieux s'adapter. Un exemple de récit
permettra aussi de ressortir les valeurs immuables que l'on veut transmettre.
Le monde actuel avec la technique est très complexe. Le sentiment de modernité que je ressentais
n'est plus aussi actuel. Cela suscite du trouble voire du désarroi.
Il est important dès lors de penser l'intemporel ou valeurs non négociables et l'adaptation aux temps
qui changent et le goût de l'instant présent.
L'éducation doit choisir ou mêler l'intemporel à l'éphémère dit l'auteur à la relecture de Gargantua.
Eduquer c'est transmettre des principes hors des temps, immuables. Mais c'est aussi adapter aux
changements. L'objectif de la réflexion est de délimiter ce qui relève de l'indiscutable de ce qui est
aménageable, évolutif.
- Au temps nouveaux n'est pas forcément associée éducation nouvelle. La modernité n'implique pas
de changer d'éducation. L'apprentissage classique des Grecs est un bon ciment pour l'auteur. Les
valeurs d'héroïsme et de dévouement restent éternels et doivent être transmis. Rabelais, à travers
Gargantua et ses excès, livre des « schèmes », même avec humour, transmissibles de génération en
génération. Mais l'auteur et son modèle de la littérature du moyen âge comme Rousseau vitupèrent
les "modes" ou éducation oubliant les principes essentiels.
- Actualiser l'éducation, c'est permettre de s'adapter et non se soumettre aux changements de société.
Rabelais comme La Bruyère, Rousseau, Molière se moquent, chacun avec son style, des mauvaises
éducations tournées vers l'égoïsme, la vantardise et qui n'ont que comme but de paraître au lieu
d'être. Hugo, dans ses Contemplations chante aussi les valeurs naturelles, humaines simples,
ouvertes à la société et son évolution.
Comment peut-on associer la peinture ou la description romanesque qui sont des artifices en soi à la
vérité ou valeur formelle, presque physique ? L'imaginaire ne se départie pas de la raison quand il
relate, prend en photo, peint.
-Le portraitiste comme La Bruyère ou le photographe cherche à relater mais ne peut oublier son
affect, son sentiment. L'artiste ou le photographe amateur impliquent leurs personnalités à travers le
souhait de fixer le temps qui passe. Qu'il cherche l'éternité ou à éliminer l'idée du temps qui passe et
conserver un instant les sculpteurs comme les peintres font le choix d'un moment. Ils cherchent la
vérité d'un instant mais aussi un résumé d'un tout à travers leurs œuvres.
-Peindre les hommes c'est aussi donner son opinion, son sentiment jusqu'à être désagréable.
L'auteur d'un roman ou un peintre intègre son état d'âme comme La Bruyère et ses critiques acerbes,
Hugo et son romantisme. L'artiste selon H. Amer décrit plus sa vérité personnelle que la vérité
extérieure s'opposant au naturaliste.
Peindre, raconter s'est se mettre en scène avec son regard et ses sentiments. La preuve en est du
choix du moment, de la pose. Qui peint les hommes se raconte avec son époque.
Quel est le véritable lien entre un combat moral comme le droit des femmes et son efficacité ?
Ceux qui militent comme Georges Sand, Hugo, Rabelais cherchaient ils des résultats immédiats ou
une progression des consciences ? Le rapport est-il proportionnel ou décalé ?
-Il existe un décalage entre les œuvres militantes et les droits véritablement acquis. Les romanciers
comme Zola, Sand, Hugo, dans leurs combats pour les droits de l'homme, la femme, contre
l'injustice sociale et à travers leurs personnages se projetaient et nous projetaient vers un futur qu'ils
voulaient meilleur. Ils savaient pour autant qu’il fallait du temps pour permettre l'efficacité et
l'aboutissement vrai. Leurs écrits se voulaient plus prophétiques que réalistes.
-Des écrits comme "J'accuse", les témoignages sur les abus sexuels ont donné lieu à des remises en
causes rapides par le choc provoqué. Des réactions politiques aux œuvres de Hugo, Zola, Sand se
sont manifestées dans les comportements, votes peu après leurs parutions.
-Ecrire pour l'égalité c'est transmettre des valeurs incontournables et indiscutables. Quitte à choquer
son temps par le caractère osé, moderne. Mais écrire c'est libérer une parole muselée jusqu'alors.
C'est un acte qui porte son efficacité en lui-même. Si la société n'est pas prête il faudra compter sur
le mûrissement des esprits pour parler d'efficacité. La foi des auteurs les emporte. La célébrité est
une preuve de premier résultat.