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1
Albert Camus, Le mythe de Sisyphe, 1942
2
Article de Joséphine Bindé, sur Paul Klee, le gourou de l'art moderne.
Klee postule clairement que l'art est un
révélateur du monde et indubitablement
l'Art nous aide à voir le monde sous un
nouvel ongle, notamment celui des artistes.
Il est possible que cela soit justement
l'intérêt de l’art. Il peut être une extare, une
possibilité de sortir de soit même, de sortir
de son propre esprit pour aller rencontrer
des visions qui ne sont pas les nôtres, et
qui sont celles des artistes.
« A quoi vise l’art, si non à nous montrer, dans la nature et dans
l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas
explicitement nos sens et notre conscience ? Le poète et le romancier qui
expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne
seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un
certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous
parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui
pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui
demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été
plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur […]. Les
grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision
des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes.
» Henri Bergson
3
4
Wilde Oscar, version numérique du: « Le déclin du mensonge », Intentions, 1891, Hugues Rebell
(Traduction)
Oscar Wilde postule que « La vie imite l'art
bien plus que l'art n'imite la vie ».5
5
Ibidem
Quand on lit Dostoïevski ou Stendal par
exemple, on détecte chez ces écrivains une
capacité à ressentir exactement ce que les
autres ressent, comme s’ils étaient dans
leurs situation. Et donc grâce à l'art, on
peut nous aussi le faire, par le biais de la
lecture.
Donc ces artistes sont des médiateurs.
En effet l'intermédiaire entre un homme et
la vie d'une femme par exemple, peut être
L'immoralité6 de Milan Kundera ou le
personnage d’Emma Bovary7 de Gustave
Flaubert.
Donc un homme peut aussi comprendre
plus ou moins ce que d'être une femme, par
ce qu'il l’était au moins le moment de la
lecture.
Pour conclure en peut dire que l'art
nous permet de voir et notamment de vivre
6
Un roman de Milan Kundera publié en 1990 en France, dans lequel il a bien décrit les
sensations et les perceptions féminines de l’espace, du temps, du corps et de la vie en
général.
7
Personnage très connue de la littérature française dans le roman “Madame Bovary”
différent. L'art démultiplie notre existence
et nous rapproche d'autrui.
8
Aristote, Métaphysique, 1904
mais ce n’est pas du tout la solution que
nous propose Baudelaire. En effet, il y a
une citation largement connue de
Baudelaire, où il fait une opposition
métaphorique entre la boue et l’or, il dit :
« j’en ai pétrit de la boue et j‘en ai fait de
l’or » ou encore quand il s’adressait à Paris,
il a dit : « tu m’a donné de ta boue et j’en ai
fait de l’or »9
Il décrit dans cette phrase l'activité
artistique s'appliquant à tous ce qui peut
être désigner métaphoriquement comme la
boue10, c’est-à-dire, l’ensemble des aspects
du réel qui peuvent nous repousser ou voir
nous heurter.
Baudelaire oppose deux esthétiques
de l’art, une qui a tendance à minimiser le
mal-être et la perversité humaine, c'est une
esthétique de la beauté morale.
Et une autre qui, contrairement décrit
pleinement ce mal-être et cette perversité,
9
1861 - Charles Baudelaire, Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal
10
La boue là c’est à la fois laideur dans le sens physique et morale, la laideur morale inclue la perversité, la
souffrance psychologique, le mal être ou le spleen.
esthétique que Baudelaire qualifie de
moderne.
Baudelaire s'exprime clairement sur
ce sujet dans un texte qui est absolument
fondamentale, un texte extrait de son
article sur Théodore De Banville :
« Jusque vers un point assez avancé des temps modernes, l’art,
poésie et musique surtout, n’a eu pour but que d’enchanter l’esprit en lui
présentant des tableaux de béatitude, faisant contraste avec l’horrible vie
de contention et de lutte dans laquelle nous sommes plongés.
Beethoven a commencé à remuer les mondes de mélancolie et de
désespoir incurable amassés comme des nuages dans le ciel intérieur de
l’homme. Maturin dans le roman, Byron dans la poésie, Poe dans la poésie
et dans le roman analytique, l’un malgré sa prolixité et son verbiage, si
détestablement imités par Alfred de Musset ; l’autre, malgré son irritante
concision, ont admirablement exprimé la partie blasphématoire de la
passion ; ils ont projeté des rayons splendides, éblouissants, sur le
Lucifer latent qui est installé dans tout cœur humain. Je veux dire que l’art
moderne a une tendance essentiellement démoniaque. Et il semble que
cette part infernale de l’homme, que l’homme prend plaisir à s’expliquer à
1- L’héritage
La mort
La mort est paradoxalement évoquée dans
le feuilleton pour une société viscéralement
attachée à la vie. La mort est effrayante
pour les vivants, ils sont seuls qui sentent
15
C’est une métaphore largement utilisée par Sidi Ahmed qui considère la terre comme la femme
16
Sauvé de ce comble par Shimi, le père dans le roman a eu un mort tragique.
sa terreur. « Quand nous existons la mort
n'est pas là, et lorsque la mort est là, nous
n'existons pas »17 Epicure
La mort peut être une trahison comme la
mort de la femme de Sidi Ahmed, qui l’a
laissé seul dans une période intensément
difficile, une stupide excuse pour se
débarrasser de la cruauté de la vie. Mais la
mort peut être également une délivrance
dans le cas de Al-Zaiim.
Mais on ne va pas analyser la mort et ce
qu’elle est. Mais on va mettre l’accent sur
un pétrin des temps immémoriaux :
1-quoi faire d’un mort :
Depuis les temps les plus reculés, l'homme
a toujours accordé une grande importance
à la manière dont il s'occupe de ses morts.
Les rituels funéraires varient à travers les
cultures.
Oujaa trab dépeint comment la société
marocaine s’occupe de ses morts. Et c’est
tout un rituel qui est intéressant à
analyser. Au Maroc, des heures après la
mort de quelqu’un on entend des
lamentations qui sont des cries
généralement exprimées par des femmes.
17
Et ce qui est captivant c’est qu’ils peuvent
prendre des formes de cris de tristesses
mais aussi des chants mélancoliques
singulières. Ce n’est pas que les femmes qui
lamentent leurs défunts. Il faut le dire au
Maroc ils existent des hommes qui
pratiquent la lamentation comme métier et
on les appelle des « mrouda ».
Généralement c’est une équipe d’hommes et
femmes « » qui sont engagées pour exprimer
la douleur lors des funérailles et aider les
familles endeuillées à extérioriser leur
chagrin.
Pour honorer les défunts il faut les enterrer
sans tarder, c’est une philosophie
emprunter de l’Islam, une religion qui a vu
le jour dans le désert, où la chaleur intense
peut avoir des conséquences sur la
conservation du corps, en conséquence il
est obligé de procéder à une inhumation
rapide après le décès. En outre,
l'enterrement rapide peut apaiser le deuil
des familles. Il permet aux proches de
rendre hommage rapidement, pour faciliter
le processus de deuil et le début du
processus de guérison émotionnelle.
Les rituels jouent un rôle essentiel dans le
processus de deuil pour trouver du
réconfort.
Conclusion