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Initiation au théâtre de l’absurde et au Nouveau roman

Le théâtre de l’absurde est une rupture par rapport au théâtre classique qui s’est fondé sur des
contraintes aristotéliciennes. Il s’agit d’une rupture épistémologique et au niveau de la
représentation du monde. La conscience humaine était tranquille, mais à cause de la guerre,
l’être humain va subir un traumatisme. En effet, il va développer une vision athée du monde
lui permettant de s’autoriser de lui-même. Au niveau de l’art et de l’écriture, une nouvelle
façon de répondre aux symptômes de la guerre vont avoir lieu. Il s’agit d’inventer une écriture
elliptique qui interroge l’existence. Ainsi, la fonction de l’art est de mettre des interrogations
au monde qui est devenu de plus en plus incertain et incohérent.
Le théâtre de l’absurde
Le théâtre de l’absurde, de l’avant-garde ou de dérision est un théâtre qui met l’accent sur la
condition humaine après les deux guerres mondiales. C’est une analyse existentialiste de la
condition humaine et une réaction contre le théâtre classique au niveau de la forme et du
contenu. C’est un théâtre caractérisé par la modestie des informations concernant le temps et
l’espace. On a une ouverture in media res puisqu’on entre directement dans l’action, il n’y a
pas de scène d’exposition ; on parle plutôt d’anti-scène d’exposition. Ce genre de théâtre n’est
pas basé simplement sur le dialogue comme c’est le cas du théâtre classique. Le dialogue a un
sens parmi d’autres tel le décor, l’aspect vestimentaire, les silences, etc. Le théâtre de
l’absurde est une rupture avec les conventions et une quête de soi. Tout comme le Nouveau
roman, sa naissance est liée aux traumatismes causés par la deuxième guerre mondiale. Il y a
lieu de parler de la difficulté d’habiter le monde comme en témoigne En attendant Godot de
Samuel Beckett.
L’écriture du théâtre de l’absurde et du Nouveau roman
L’écriture du Nouveau roman et du théâtre de l’absurde vont battre en brèche l’écriture
classique connue par une certaine linéarité. De même pour le personnage qui va avoir un autre
statut. Au niveau de la langue, ces tendances vont avoir un relâchement de la langue.
(L’écriture classique est soutenue). Les dramaturges de l’absurde ainsi que les nouveaux
romanciers vont utiliser la langue de tous les jours : il s’agit de dire la réalité de l’être humain
dans un langage direct. Le théâtre de l’absurde insiste sur le non-sens de l’existence. « La vie
ne vaut pas la peine d’être vécue. » Ces tendances littéraires posent les questions suivantes :
notre vie a-t-elle un sens ? Quel est-il ? Quelle est la place de l’homme sur la terre ?
Ces romanciers et ces dramaturges ont une perspective absurde du monde. Notons que la
question de cette représentation du monde n’est pas d’ordre psychologique ni sociale, ni
économique. Mais elle est d’ordre existentiel puisqu’elle porte sur le sens de l’existence dans
un monde déshumanisé. D’où les questions suivantes : Qu’est-ce que l’existence ? Qu’est-ce
que je fais dans ce monde ?
Il est vrai que le théâtre classique est psychologique. Cependant le théâtre de l’absurde et le
Nouveau roman interrogent la viduité et l’incertitude du monde. La vacuité ontologique de
l’être et la viduité du monde créent un sentiment d’incertitude. Les thèmes qui reviennent
dans ces textes sont : l’attente, l’immobilité, le non-sens, l’intranquillité*, etc. Les
personnages subissent l’Histoire.
* Fernando Pessoa a écrit un livre qui s’intitule : Le livre de l’intranquillité (1982)

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