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CEG GBEGAMEY Année académique 2015-2016

01B.P.872-Tél. 21-30-32-75
COTONOU

DEUXIEME EVALUATION SOMMATIVE DU PREMIER SEMETRE

EPREUVE : FRANCAIS

CLASSE : Tles ABCD DUREE : 4 heures

Situation d’évaluation
« Notre siècle est encore bien barbare » écrivait voltaire en février 1757. Ce constat désabusé de
l’auteur de Candide, nous ne pouvons, hélas, qu’y souscrire aussi pour le nôtre. La violence s’étale à la
une des journaux et sur le petit écran, elle rôde dans la rue ou sur les routes.
Voici un corpus qui aborde différemment la question.
Tu es invité à le lire et à répondre aux préoccupations de cette évaluation.

Corpus :
Texte1 : Léon Poliakov, le racisme, 1977
Texte 2 : Joke Van LEEUWE et Malika, Libehez mar frève, coll « Médium », 2002
Texte3 : Louis SACHAR, Le passage, Ecole des Loisirs, 2000, p11 à 13

Texte1 :
Les Français ne sont pas racistes. Ou, plus exactement, ils prétendent ne pas l’être. Et se déclarent
volontiers scandalisés par la pratique de l’apartheid, par exemple. Il est vrai que l’Afrique du Sud est très
loin de chez eux…. Mais en France même des sondages officiels paraissent confirmer, de temps à l’autre,
cette régression du racisme. En particulier, la forme jadis la plus virulente du racisme dans notre pays,
l’antisémitisme, semble avoir bien reculé – ou ne survivre que dans les couches les plus âgés de la
population. Le racisme anti noir, lui aussi, a reculé. Mais Juifs et Noirs n’ont –ils pas été remplacés,
aujourd’hui par les Arabes ? Et les travailleurs immigrés en provenance d’Afrique du Nord ne sont-ils
pas, en France, les principales victimes d’une nouvelle forme racisme ? En fait, les gens qui n’aiment pas
les Arabes cherchent le plus souvent à dissimuler qu’il s’agit là d’une forme de racisme manifeste, et
tendent de justifier leur haine par des raisons d’ordre économique ou moral qui ne sont, bien sûr, que le
mauvais alibis. On reproche, par exemple, aux Arabes de venir prendre le travail des Français. Ou bien
alors, on les accuse d’être sales et de vivre entre eux comme des animaux. Alibis qu’il est facile de
démonter : la France a besoin de l’immigration pour que les tâches que les Français ne veulent plus faire
– les tâches manuelles les plus pénibles et les moins rémunérées- soient tout de même accomplies. Sans
doute est-ce anormal- mais ce n’est manifestement pas à cause de l’immigration qu’il y a du sous –
emploi en France, bien au contraire. Si, d’autre part, les immigrés vivent « entre eux », c’est que les
Français ne font rien pour les accueillir, et finalement les forcent à se replier dans des sortes de ghettos
(les bidonvilles). Même les travailleurs français – du moins ceux qui se laissent influencer par une
propagande habile mais mensongère- sont hostiles à l’émancipation syndicale et politique des immigrés.
Enfin, les Français condamnent les immigrés à une misère si scandaleuse qu’eux-mêmes éprouvent le
besoin de s’en disculper, en affirmant l’inhumanité de ceux qui en sont les victimes : mécanisme de
projection assez classique sur lequel nous aurons l’occasion de revenir plus longuement.
Ainsi le racisme n’est-il pas mort- mais peut-être est-il mieux caché qu’autrefois. On n’ose plus se
dire raciste, mais on persiste à l’être, d’une façon sourde et d’autant plus dangereuse qu’elle demeure
inconsciente. Ce racisme caché derrière l’antiracisme officiel, il peut être repéré à tous les niveaux de
l’idéologie. Dans le discours populaire, où subsistent des expressions stéréotypées telles que « voleur
comme un Juif » ou « cruel comme un Jaune ». Dans le discours »scientifique » ou « sérieux », par
exemple dans les définitions de certains dictionnaires réédités sans discernement, qui font de l’homme de
race blanche le modèle idéal pour toute l’humanité. Dans la publicité, où les Noirs sont présentés comme
de bons sauvages parlant mal le français (« y’a bon Banania »…). Dans la bande dessinée, où les
« méchants » sont souvent représentés par des hommes de couleurs- l’Arabe jouant ici également un rôle
de choix, comme d’ailleurs dans de nombreux romans d’espionnage. Dans le western classique américain,
où l’Indien devait toujours être vaincu par le « bon » blanc- et tué, s’il résistait à la percée vigoureuse de
la « civilisation »…
Bref, on n’en finirait pas d’énumérer les exemples de ce racisme confus dans lequel nous baignons
et que, pour cette raison, nous avons tendance à sous-estimer.

Léon Poliakov le racisme 1977


Texte 2 :
Maman a retrouvé son calme. Elle m’a dit qu’elle s’est énervée parce qu’elle avait trop pensé au
passé. Au jour où j’étais encore dans son ventre et où Amrar, enfant, avait disparu. Ce jour-là aussi, la
ville était sens dessus dessous. Le matin, les étudiants les plus âgés avaient commencé à manifester aussi
calmement que possible, parce qu’il y avait trop peu d’écoles, trop d’élèves, des directives impossibles à
suivre et des classes trop chargées. Mais de plus en plus de monde s’était joint à la manifestation, des
gens qui n’avaient pas de travail, pas d’argent et pas de maison, rien qu’un bout de carton en guise de
toit. Comme ils ne savaient pas ce qu’ils devaient faire, ils avaient commencé à arracher les piquets des
arrêts d’autobus et avaient mis le feu à des pneus de voiture.
La police était arrivée, puis l’armée avec des tanks et des camions. Ils avaient attrapé les étudiants
et les avaient emmenés pendant que les pères et les mères hurlaient aux forces de l’ordre de ne pas
toucher à leurs enfants, mais cela n’avait servi à rien. La police avait alors commencé à tirer à partir
d’hélicoptères. Certains manifestants avaient essayé de s’enfuir en escaladent des murs ; d’autres en
s’introduisant par la fenêtre ouverte de la maison d’un curieux qui avait suivi les événements, mais qui ne
voulait en rien être mêlé à tout cela ».

Joke Van LEEUWEN et Malika BLAIN, Libérez mon frère, Ecole des loisirs, 2002, coll
« Médium »

Texte 3 :
Il n’y a pas de lac au Camp du lac vert. Autrefois, il y en avait un, le plus grand du Texas. C’était
il y a plus de cent ans. Maintenant, ce n’est plus qu’une terre sèche, plate, désolé.
Il y avait aussi une ville, au lac vert. La ville a dépéri et s’est desséchée en même temps que le lac
et les gens qui y habitaient.
En été, dans la journée, la température tourne autour de trente –cinq degrés à l’ombre-quand on en
trouve. Les grands lacs desséchés n’offrent pas beaucoup d’ombre.
Les seuls arbres des environs sont deux vieux chênes plantés sur la rive Est du « lac ». Un hamac
est accroché entre deux troncs et on voit une cabane en rondins un peu plus loin. Les campeurs n’ont pas
le droit de s’allonger dans le hamac. Il appartient au Directeur. L’ombre est sa propriété exclusive.
Sur le lac, les serpents à sonnette et les scorpions trouvent de l’ombre sous les rochers et dans les
trous que creusent les campeurs.
Voici une règle dont il est bon de se souvenir à propos des serpents à sonnette et des scorpions :
quand on les laisse tranquilles, eux aussi vous laissent tranquille.
Etre mordu par un serpent à sonnette ou piqué par un scorpion n’est pas la pire chose qui puisse
vous arriver. On n’en meurt pas. En principe.
Parfois, un campeur essaie de se faire piquer par un scorpion, ou même mordre par un petit
serpent à sonnette. Comme ça, il passera un ou deux jours à se reposer dans sa tente au lieu d’être obligé
de creuser des trous dans le lac.
En revanche personne n’a envie de se faire mordre par un lézard à taches jaunes. Ça, c’est : la pire
chose qui puisse vous arriver. On en meurt dans de longues et terribles souffrances.
A coup sûr.
Quand on se fait mordre par un lézard à taches jaunes, il vaut encore mieux aller s’allonger dans le
hamac, à l’ombre des chênes. Parce que personne ne pourra plus rien faire pour vous.
Le lecteur se demande sans doute : qui donc aurait l’envie d’aller faire un séjour au camp du lac
vert ? Mais la plupart de ses pensionnaires n’ont pas le choix. Le camp du lac vert est destiné aux mauvais
garçons. Si on prend un mauvais garçon et qu’on l’oblige à creuser tous les jours un trou en plein soleil, il
finira par devenir un gentil garçon. C’est ce que pensent certaines personnes. Stanley Yelnats n’avait pas
eu le choix. Le juge lui avait dit : « ou bien vous allez en prison, ou bien vous allez au camp du lac vert. »
Stanley était né dans une famille pauvre. Il n’avait jamais fait de camping.
Louis SACHAR. Le passage,
Ecole des loisirs, »Médium », 2000, p.11 à 13
I-Questions de lecture (6 pts)
Après avoir justifié l’unité thématique du corpus, tu dis l’angle sous lequel les auteurs ont abordé le
thème.
Trois sujets au choix
Sujet 1 : Contraction de texte : Texte 1
1 - Tu découvres trois connecteurs logiques dans le texte et tu indiques la valeur de chacun
2 - Tu dégages la structure du texte et tu donnes un titre à chaque partie.
3 - Résumé : Le texte comporte 560 mots. Tu le résumes au quart de son volume soit 140 mots. Une
marge de 10% en plus ou en moins est tolérée.
4 - Discussion :
« On n’ose plus se dire raciste, mais on persiste à l’être, d’une façon sourde et d’autant plus
dangereuse qu’elle demeure inconsciente. »
Partagez-vous cet avis des auteurs ?
Sujet 2 : Commentaire composé : Texte 2
Tu fais de ce texte un commentaire composé que tu organises à ton gré. Tu peux par exemple montrer par
quels procédés l’auteur joue sur la focalisation pour rendre compte de la violence des grands groupes
sociaux.
Consigne
Analyse du texte
a- Tu justifies l’idée générale du texte. (1pt)
b- Tu découvres les champs lexicaux du texte (1pt)
c- Tu en déduis les centres d’intérêts que tu développeras.(1pt)
d- Tu rassembles les outils syntaxiques et rhétoriques indispensables à l’interprétation des idées (1pt)
e- Tu rédiges entièrement ton devoir (10pts)
Sujet 3 : Dissertation : Texte 3
« Le camp du lac vert est destiné aux mauvais garçons. Si on prend un mauvais garçon et qu’on l’oblige à
creuser tous les jours un trou en plein soleil, il finira par devenir un gentil garçon. »
Discute ce propos
Consigne
1 - Tu dégages la problématique du sujet.
2 - Tu construis ton plan de devoir.
3 - Tu rédiges entièrement ton devoir.

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