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SOMMAIRE
1. Introduction ………………………………………………………………………… 4
2. L'architecture des mosquées: un aperçu historique ………………………………. 5
2.1 La mosquée à travers l'histoire ………………………………………………… 5
2.2 La mosquée hypostyle ………………………………………………………… 6
2.3 La mosquée à Iwans …………………………………………………………….. 7
2.4 La mosquée ottomane à coupole ……………………………………………. 8
2.5 La mosquée marocaine des origines au XX ème siècle ………………….. 10
2.6 Constantes et variables dans les mosquées marocaines à travers les
âges ……………………………………………………………………………….. 11
2.7 L'adaptation à l'environnement géographique et social ………………. 13
3. Decription de quelques mosquées historiques ……………………………………. 26
3.1 La mosquée Al Moravide ……………………………………………………… 26
3.2 La mosquée Al Mohade ……………………………………………………….. 30
3.3 La mosquée Merinide ………………………………………………………….. 35
3.4 La mosquée Saadienne ……………………………………………………….. 43
3.5 La mosquée Alaouite …………………………………………………………... 46
4. Normes juridico-islamiques requises par la chari'a dans le domaine
de la construction des mosquées …………………………………………………... 56
5. Normes urbaines en matière d’équipement cultuel ……………………….. 59
5.1. Caractéristiques des équipements cultuels …………………….…. 59
5.1.1. Statut juridique …………………………………………………….… 59
5.1.2. Besoin incompressible ……………………………………………….. 59
5.1.3. Financement multiple ……………………………………………….. 59
5.2. Nouvelles normes urbaines en matière d’équipements en mosquées … 59
5.2.1. Objectifs ……………………………………………………….. 59
5.2.2. Population ciblée ……………………………………………….. 60
5.2.3. Localisation ……………………………………………………….. 60
5.2.4. Accessibilité ……………………………………………………….. 60
5.2.5. Surface du terrain ……………………………………………….. 60
5.2.6. Forme de la parcelle …………………………………………..…… 61
5.2.7. Mobilité ……………………………………………………………….. 61
3
1. Introduction
Les objectifs du référentiel ne sont pas de mettre une base normative en matière
d’architecture des mosquées. Cependant, les établissements culturels devront
impérativement respecter entre autre :
• Les spécificités architecturales des mosquées marocaines.
• Les connotations des architectures locales.
• Les normes urbaines en matière d’équipement en mosquées.
• Les règlements de sécurité contre les risques d’incendie.
• Les normes et règles techniques relatives aux installations électriques et
aux appareils à gaz
• Les règles sur le renouvèlement d’air dans les mosquées.
• Les normes concernant l’accessibilité des handicapés.
• Les règles de l’isolation thermique et acoustique.
4
2. L’ARCHITECTURE DES MOSQUEES : UN APERCU HISTORIQUE
5
plus en plus grand de fidèles qui y viennent prier et se recueillir sur la tombe du
Prophète.
7
et sont, parfois, accentuées par la présence de minarets élancés et aussi
magnifiquement décorés. Par ailleurs, les façades des iwans, et les iwans eux-mêmes,
sont toujours conçus en fonction de la cour et non de l’organisation intérieure de la
mosquée.
La cour à quatre iwans n’est pas propre à la mosquée. Elle est aussi présente dans
les madrasas, comme dans les caravansérails de l’Iran et des régions limitrophes.
Certains historiens de l’art islamique n’hésitent pas à faire remonter son apparition
dans la madrasa avant de passer à la mosquée. Mais dans la première l’iwan est une
salle de cours, alors que, dans la seconde, sa fonction est celle d’un passage à la
manière d’un portail.
La mosquée du Shah, construite en 1610, marque une certaine évolution de la
mosquée iranienne sans renier les principes de centralité de la cour et du plan
cruciforme. En effet, les quatre iwans ne sont pas équivalents et si le sahn garde sa
primauté organisationnelle de l’espace, les salles de prière qui lui sont contigües
suivent sa configuration : celle du mihrab et de sa grande coupole (23m de diamètre),
au Sud, est conforme à la symétrie centrale et se trouve flanquée, de part et d’autre,
par deux salles longitudinales ; à l’Est et à l’Ouest, les salles, beaucoup plus petites, ont
aussi leurs coupoles et des niches en guise de mihrabs, mais qui ne jouent point ce
rôle; l’iwan nord qui abrite l’entrée principale de l’édifice, sert aussi de lieu de prière
mais, ne possédant pas de niche, s’ouvre largement sur la cour, de sorte que les fidèles
se trouvent directement en face de la grande salle du mihrab. La configuration de
cet iwan, placé à près de 45° par rapport à l’axialité du bâtiment, est dicté par la
nécessité devant laquelle s’étaient trouvés les architectes de Shah Abbas de relier
l’entrée de la mosquée non à l’axialité de la mosquée, mais à celle de Mayda-i-Shah,
l’immense place publique d’Ispahan, parfaitement ordonnancée, et qui constitue le
cœur d’un complexe monumental unique. Ainsi, la mosquée de Shah Abbas semble
découler d’un plan homogène, réfléchi, où l’on trouve, accomplie, la primauté de la
symétrie centrale. Mais à l’inverse de la mosquée dite arabe, la fonctionnalité de la
mosquée iranienne ne constitue pas la priorité des commanditaires et de leurs
architectes. L’attention est plutôt portée sur la recherche de la grandeur, de la
splendeur et de la beauté des édifices.
9
les enseignements que nous pourront tirer des études qui ont pu être menées sur ces
derniers.
Les plus anciennes mosquées marocaines connues à ce jour ne remontent pas
au-delà du IXème siècle. Deux oratoires les représentent : la première Qarawiyyin et la
mosquée de Sidi Darras à Fès.
La première Qarawiyyin a disparu, noyée dans les divers agrandissements que la
mosquée a connus durant les siècles qui suivirent sa fondation. Néanmoins, sur la base
d’un examen des sources historiques et de l’analyse archéologique qu’il entreprit,
Henri Terrasse a pu rendre compte de sa configuration et des éléments dont elle se
composait.
C’est en 857 que la première Qarawiyyin a été fondée. Le plan choisi pour cette
mosquée est celui d’un quadrilatère rectangle plus large que profond. La salle de
prière mesurait, selon les sources textuelles confirmées par l’étude archéologique, 30
m de profondeur sur près de 47m de large. Elle était une fois et demie plus grande que
le sahn. Le minaret, modeste, se dressait au Nord, dans l’axe du mihrab, sans que l’on
sache avec précision s’il surmontait la porte d’entrée ou s’il s’appuyait sur le mur
extérieur nord.
Cette disposition générale faisait de la première Qarawiyyin une mosquée à nefs
transversales, c’est à dire parallèles au mur de la Qibla. De ce fait, elle s’inscrit dans la
tradition orientale dont le prototype est la mosquée omeyyade de Damas (voir ci-
haut). Cet agencement sera, d’ailleurs, celui de plusieurs parmi les premières
mosquées du Maghreb telles que celles de Sousse (Tunisie), de Tahert (Algérie) ou
encore, à Fès même, celles d’al-Achyakh et d’al-Chorafas, toutes deux antérieures à
la Qarawiyyin.
La deuxième mosquée représentative est celle de Sidi Darras (7) à Fès. C’est un
modeste oratoire de quartier mais qui renferme, dans sa simplicité et l’exigüité de sa
surface, toutes les composantes d’une mosquée habituelle. Sans que l’on s’étende sur
ses caractéristiques (8), notons simplement que sa salle de prière est inscrite dans un
rectangle presque parfait de 9,10m sur 8m, et qu’elle se compose de trois nefs
longitudinales, c'est-à-dire perpendiculaires au mur de la Qibla, qu’entrecoupent trois
travées parallèles à celui-ci. Dans ce schéma, la nef axiale est plus large que les deux
autres et son importance est mise en valeur par une toiture en bershla (toiture en
pentes). Quant au sahn, il est aussi de plan rectangulaire mais est plus vaste que la
salle de prière.
La salle à nefs longitudinales est la plus répandue en Andalousie et dans certaines
des premières villes du Maghreb. C’est le schéma adopté, par exemple, à la grande
mosquée de Kairouan, à celles de Cordoue et de Cuatrohabitan en Espagne, ou
encore, celle de Mertola au Portugal.
Ces deux dispositions, transversale et longitudinale, sont celles qui seront
adoptées par les mosquées marocaines postérieures. Elles font du Maroc islamique
une terre fidèle aux deux traditions, et ce à travers les différentes époques. Il arrive
souvent que, dans la même ville, on trouve l’un des deux types de plan repris par
diverses dynasties. C’est ainsi qu’à Meknès, par exemple, aussi bien la mosquée
almoravide d’al-Najjarin, que la grande mosquée (al-Jami‛ al-Kabîr) d’époque
almohade ou celle, mérinide, d’at-Tuta, ou encore, les mosquées alaouites d’al-Rwa
et d’al-Zaytouna, toutes sont de plan transversal. Cependant, les époques almohade,
mérinide et saadienne semble avoir eu une prédilection pour le plan à nefs
longitudinales. Presque toutes les grandes mosquées de ces dynasties l’ont adopté :
la koutoubia comme Hassan, la grande mosquée de Fès Jdid comme jami‛ al-Hamra,
jami‛ Mouassin comme Jāmi‛ Bāb Doukkala.
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A l’encontre de leurs prédécesseurs, les Alaouites, sans qu’ils aient totalement
abandonné ce plan, ont eu, jusqu’au XXème siècle, une prédilection pour la mosquée
à nefs transversales. La mosquée al-Sounna de Rabat, ou celles de Moulay Abdallah
à Fès, de Lalla Aouda et d’al-Rwa à Meknès, pour ne citer que quelques exemples,
sont construites sur ce modèle. Et même lorsqu’ils choisirent un schéma plus élaboré,
faisant greffer des éléments d’agrément au corps principal de la bâtisse (comme c’est
le cas à Jami‛ Lalla Soukaïna de Rabat pourtant très proche de nous), l’agencement
interne de la mosquée ne déroge guère à la tendance indiquée.
2.6 Constantes et variables dans les mosquées marocaines à travers les âges
La mosquée marocaine est très diversifiée. Elle évolua, à travers les siècles, suivant
le désir des commanditaires et le génie créateur des constructeurs dont les œuvres
démontrent, souvent, la grande maîtrise à la fois dans l’agencement des parties
constitutives et dans le choix des éléments décoratifs ou d’agrément. Il reste que dans
cette diversification, somme toute à l’image du pays et de sa culture, des constantes
existent et relèvent de la tradition islamique, telle qu’elle se retrouve à travers
l’ensemble du monde islamique. Ces constantes sont:
• la salle de prière couverte
• le sahn
• le mihrab
• le minaret
• la salle d’ablution
Pour ce qui est de la salle de prière, nous avons vu qu’elle pouvait indifféremment
arborer un plan à nefs transversales ou longitudinales. Dans l’un comme dans l’autre
cas, les arcatures et leurs supports varient suivant les époques et prennent, dans les
grands sanctuaires, des profils d’une grande finesse. Les couvertures des nefs peuvent
être en terrasse, mais le plus souvent, elles sont en pentes, recouvertes de tuiles vertes.
La présence des coupoles est aussi tributaire de l’importance des édifices et c’est, de
même, l’un des traits distinctifs des dynasties et des époques. Les coupoles se
répartissent, quand elles existent, entre le mihrab, l’espace qui le précède, les deux
extrémités de la nef transversale devant mihrab et l’entrée de la nef axiale.
Les sahns, comme les salles de prières, peuvent être de forme carrée ou
rectangulaire. Leur surface peut dépasser celle de la salle de prière ou en être plus
petite. Lorsque le terrain n’est pas de forme régulière (un côté pouvant être oblique,
par exemple), ils épousent son irrégularité. Le sol de ces cours est presque toujours en
contrebas, de quelques centimètres, du niveau de celui de la salle de prière. Dans
certaines mosquées, les cours sont bordées de galeries. Ces dernières sont, parfois, le
simple prolongement des nefs latérales de la salle de prière. Certaines cours sont
égayées de vasque centrale ou de bassin. Parfois, plus d’une vasque existe. Il arrive
aussi que ces vasques soient recouvertes de kiosques à l’allure élégante, comme c’est
le cas dans la cour de la Qarawiyyin.
Le mihrab est un élément omniprésent dans toutes les mosquées, grandes ou
petites. Seule la configuration (semi-circulaire ; octogonale), le mode de couverture
(coupole) et, parfois, la profondeur de cette niche varient. Le mihrab peut être
entièrement nu de tout embellissement ou, au contraire, rehaussé de décors de stuc
et/ou de zellij.
Le minaret est un élément majeur dans toutes les mosquées principales et, de
plus en plus, dans toute mosquée de quelque importance qu’elle soit. Au Maroc, le
minaret est principalement de forme carrée. Depuis l’époque des almohades, sa
hauteur équivaut, en général, à 4 ou 5 fois sa base. Des minarets à section polygonale,
circulaire ou même barlongue existent aussi, mais constituent des exceptions ou un
trait de spécificité régionale (9). D’ordinaire, l’emplacement de ces tours est à l’un des
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angles du sanctuaire. Mais des minarets sont érigés dans l’axe du mihrab, derrière
celui-ci, ou même au dessus de la porte d’accès.
Le Maroc possède quelques uns des plus beaux et des plus hauts minarets du
monde islamique. Le minaret de la Qarawiyyin dans sa simplicité, ceux de la
Koutoubiya ou de Hassan dans leur magnificence, ou celui de la grande mosquée
Hassan II dans l’exubérance de ses décors, constituent des chefs d’œuvres inégalés.
La propreté étant une obligation en Islam, la salle d’ablution est un élément
important, voire indispensable ou même obligatoire dans toute mosquée. Au Maroc,
les salles d’ablution se retrouvent soit à l’intérieur soit à l’extérieur des sanctuaires.
Certaines de ces salles sont de véritables chefs d’œuvres de l’architecture (ex. la
Qoubba almoravide dite Qoubbat al-Bu‛diyyīn à Marrakech). Elles se trouvent
pourvues de vasques et/ou de bassins en marbre de très belle qualité et recouvertes
de coupoles de haute facture. Certaines mosquées renferment des fontaines murales
rehaussées de décors multiples, exécutés en stuc et/ou en zellij.
Les variables sont tout aussi nombreuses que les constantes. Leur existence relève
de l’importance des mosquées. Ces variables sont :
• La chambre de l’Imam et la pièce de rangement du minbar
• Jami‛ al-Janā‛z ou « mosquée des morts »
• La bibliothèque
• La madrasa
• Le msid ou école coranique
• Bayt al-Muwaqqit ou chambre du préposé aux heures d’appel à la
prière
• La fontaine extérieure
La chambre de l’Imam et la pièce de rangement du minbar deviennent
nécessaires dans toute mosquée à khotba. La configuration interne de la chambre est
à la mesure du sanctuaire auquel elle appartient : elle peut être une simple pièce sans
aucun élément ni détail distinctif, comme elle peut renfermer une décoration ou
comporter des éléments architectoniques de bonne facture (arcs lobés, par exemple,
comme c’est le cas à la Qarawiyyin).
La pièce de rangement du minbar est toujours simple et ne se distingue, dans les
grands sanctuaires, que par la décoration, souvent relevée, de sa porte de fermeture.
La mosquée des morts est considérée comme une annexe non obligatoire mais
dont l’utilité est avérée. Elle se situe toujours à l’arrière du mur de la Qibla et peut être
simple ou, au contraire, constituer une œuvre d’art d’exception. Jami‛ al-Janā’iz de
la Qarawiyyin est, encore une fois, l’exemple accompli des mosquées des morts au
Maroc.
La bibliothèque est l’outil d’appui indispensable à l’enseignement et à la
formation. Comme on sait, L’enseignement classique était dispensé, jusqu’au XXème
siècle, dans l’enceinte des mosquées. Deux d’entre ces dernières, la Qarawiyyin et
Ben Youssef à Marrakech avaient été le siège d’universités qui avaient atteint une
notoriété mondiale pour l’excellence de l’enseignement traditionnel qu’elles
dispensaient. Pour cette raison, ces mosquées avaient des bibliothèques très bien
fournies, où l’on trouvait toutes les productions scientifiques et littéraires anciennes. Les
fonds de ces bibliothèques continuent, de nos jours encore, à véhiculer l’écho de la
réputation passée de ces vénérables sanctuaires, bien qu’elles ne soient plus
directement liées à leurs mosquées d’appartenance.
La madrasa eut une double fonction : l’enseignement et l’hébergement des
tolbas (étudiants). Apparue, au Maroc, avec les Almohades, la madrasa a pris une
importance considérable avec les Mérinides et s’est perpétuée sous les Saadiens et
les Alaouites. Certaines bâtisses de ces collèges sont parmi les plus belles réalisations
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architecturales du bas Moyen Age (al-‛Attārīn ; al-Bou‛nāniya ; madrasa de Salé) et
des époques modernes qui le suivirent (madrasa Benyoussef ; madrasa Charrātīn). Elles
constituent des attractions touristiques de premier plan et contribuent à donner une
idée de la vie estudiantine des temps jadis. La madrasa avait commencé par s’élever
en dehors des grandes mosquées, mais jamais loin d’elles. A l’époque alaouite, elle a
intégré ces dernières pour constituer, avec d’autres annexes, des complexes
architecturaux aux activités complémentaires.
Le msid constitue, dans le cursus éducatif traditionnel, le premier d’une suite de
cycles d’apprentissages indispensables pour acquérir une solide formation de
Fqīh/Faqīh (lettré versé dans les sciences traditionnelles). Ce sont les mosquées dites
« secondaires » qui dispensaient ce premier apprentissage, consacré exclusivement à
l’apprentissage du Coran, des préceptes de l’Islam et de la Tradition prophétique. A
Fès, où l’on a compté près de 700 mosquées aux temps des Almohades, presque
toutes ces mosquées abritaient des écoles coraniques, et l’enseignement de certaines
d’entre elles était obligatoire pour prétendre accéder à celui, supérieur, de la
Qarawiyyin.
Bayt al-Mouwaqqit est cette pièce que l’on ne trouve que dans certaines
grandes mosquées auxquelles était rattaché un Muwaqqit, préposé à suivre l’heure et
à la préciser, pour les besoins de la prière, du jeûne et de sa rupture pendant le mois
de ramadan. C’est pourquoi cette pièce était toujours pourvue d’horloges
nombreuses, dont certaines sont de véritables pièces d’art.
La fontaine extérieure, enfin, est une annexe qui marque de sa présence, quand
elle existe, les rues ou places où elle s’élève. Certaines fontaines sont doublées
d’abreuvoirs et sont, de ce fait, monumentales. Tel est le cas de la fontaine de la
mosquée al-Mouassin ou celle de la mosquée du quartier Bab Doukkala à Marrakech.
Le rôle social se double alors d’un rôle d’agrément et d’embellissement des anciens
quartiers des médinas.
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NOTES
(1) Cette mosquée n’existe plus dans son état initial. Elle fut restaurée à plusieurs
reprises et surtout à la fin du XVIII e siècle, sous le règne du calife ottoman
Mahmoud II (1784-1839).
(2) Certains historiens de l’art disent qu’elle était rectangulaire ; cf. A. Fikry,
Mosquées et médersas du Caire, (voir surtout l’introduction et la fig. 76, p. 183).
(3) D’où le qualificatif de « mosquée arabe hypostyle » que bien des historiens de
l’art islamique donnent à cette catégorie de sanctuaires.
(4) Nous ne parlons pas de la toute première mosquée érigée par les conquérants
en 638 qui était, selon les historiens, « une salle hypostyle ouverte », c'est-à-dire
qui ne comportait pas de murs extérieurs.
(5) Ulya Vogt-Göknil, Mosquées, éd. Chêne, Paris, 1975, p. 121.
(6) L. Golvin, Essai sur l’architecture religieuse musulmane, I, p. 190-191.
(7) Du nom de l’illustre personnage dont il a pris le nom, Darras ibn Ismaïl, grand
savant de son temps et éminent fakih malékite, mort à Fès en 966-67 ap.J.C. La
tradition rapporte que Sidi Darras est le fondateur de la mosquée dont nous
parlons.
(8) Pour prendre connaissance de celles-ci, voir A .Touri, Les oratoires de quartier
de Fès : essai d’une typologie, thèse de Doctorat de 3ème cycle d’archéologie
et d’histoire de l’art islamiques (inédite), Paris Sorbonne IV, 1980, p. 188 s.
(9) La région nord (Tétouan, Chefchaouen en particulier) renferme des mosquées
à minaret octogonal. A Moulay Idriss du Zerhoun, une mosquée possède un
minaret de section ronde. Le minaret de la mosquée de Tinmel est de section
barlongue.
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3. Description de quelques mosquées historiques
LA MOSQUEE AL MORAVIDE
26
LA MOSQUEE AL MORAVIDE LA
MOSQUEE AL QUARAOUIVINE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programma général :
1 - Salle de prière . 2-
Sahn.
3- Mihrab
4- Minaret.
5- Jamaa Al Janaiz
6- Minbar.
7- Latrines .
7a- Fontaine extérieure .
9- Bibliothèque 10-
Madrassa \ 1 - Vestibule
d'entrée 12- Salle du
Mowaqqit
27
LA MOSQUEE AL MORAVIDE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme gênerai :
1 - Soile de prière. 2-
Sahn
3- Mihrob
4- Minaret.
5- Maqsoura
6- Mlnbar.
7- Latrines .
11 - Vestibule d entrée
■ ■■ M
'M TE il
T ™ ^
*
28
LA MOSQUEE AL MORAVIDE LA
MOSQUEE ANDALOUS - FES
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme gênerai :
1 - Salle de prière.
2-Sahn
3- Mihrab
A- Minaret,
5- Jamaa Al Janalz
6- Minbar,
7- Latrines,
10- Madrassa
11 - Vestibule d entrée 12-
Salle du Mowaqqît,
Plan de la mosquée:
Organigramme:
29
8
30
3.2 La mosquée al mohade
LA MOSQUEE AL MOHADE
LA MOSQUEE AL MOHADE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme :
1 - Salte de prière.
2-Satin
2a- petite COUJS
3- Mihrab
4- Minaret
5- Maqsoura
6- MlnLxif-
9- Bibtoîtièque
Organigramme:
Plan de la mosquée
31
LA MOSQUEE AL MOHADE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme :
1 - Salle de prière.
2- Saha
3- Mihrab.
4-Minaret,
5- Jamaa Al Janalz,
6- Minbar.
7- Latrines,
9- Bibliothèque,
I0- Msid,
I1 ■ Vestibule d'entrée,
12- Salle du Mawaqqit
■ ■ < • ■ S t ■
32
LA MOSQUEE AL MOHADE
LA MOSQUEE DE BOUJLOUDÊ
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme :
1 - Salle da prière. 2-
Sahn 3^ Mihrab-. 4-
Minaret 6- Minbar
12- Salle pour imam
Organigramme:
Plan de la mosquée :
33
LA MOSQUEE AL MOHADE
LA MOSQUEE DE TINMEL
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programm
1- Salle de prière.
2- Satin
3- Mihrab
4- Minaret.
5- Mlnbar.
6- Salle pour Imam,
plan de la mosquée
Organigramme:
34
LA MOSQUEE AL MOHADE LA
MOSQUEE DE LA KASQAT MARAKECHÊ
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme :
1 - Salte de prière.
2-Sahn
2a- pettte cours
3- Mihrab
A- Minaret.
6- Minbor.
2a 2a
'h I ■ m. -
35
3.3 La mosquée Merinide
LA MOSQUE MERINIDE
36
LA MOSQUEE MERINIDE LA
MOSQUEE BAB GUISSA A FES
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme gênera) :
l - Salle de priera,
2- Sahn,
3- Mlhratx
4- Minaret
5- Jamaa A3 Janaiz,
6- Minbar,
7- Latrines,
6- Salle da prière pour femme,
10- Madrassa, 11 - Vestibule
d'entrée, 12-Salle pour Irnam,
37
LA MOSQUEE MERINIDE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme général :
1- Salle de prière,
2- Sahn,
3- Mihrab,
4- Minaret,
5- Jamaa Al Janaiz.
à- Mlnbar,
7- Latrines, 9-
Bibliothèque,
12
12a
38
LA MOSQUEE MERINIDE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme : l-
Saîle de prière.
3- Le mihrab
4- nninaret
12a- Chambre du muezine
13- Salle ou se trouve la
12a
39
LA MOSQUEE MERINtDE LA
MOSQUEE RAS AIN AZLITEN
Description de la mosquée :
Programme gênerai :
1-Salle de prière.
2- Sohn
3- Mihrab
4- Minaret
6- Minbar.
7- Latrines .
12a
40
LA MOSQUEE MERINIDE LA
MOSQUEE TOUTA MEKNES
Description de la mosquée
Programme gênerai :
1 - Salle de prière,
2-Sohn
3- Mlhrab
à- Minaret.
ù- Minbor.
7- Latrines. 11 - Vestibule d
entrée 12- Salle de l imam
Organigramme:
Pion de lo mosquée :
41
LA MOSQUEE MERINIDE LA GRANDE
MOSQUEE. FÈS
Description de la mosquée
Programme.general
1 ■ Salle de prière. 2-
Sahn
3- Minrab
4- Minaret
5- Maqsoura
6- Mlnbar.
11- Vestibule d'entrée
12- Salle de lïmam
Plan de la mosquée ;
42
LA MOSQUEE MERINIDE LA
GRANDE MOSQUEE. RABAT
Description de la mosquée ;
Programme général :
43
3.4 La mosquée saadienne
LA MOSQUEE SAADIENNE
44
LA MOSQUEE SAADIENNE
gênerai :
1 - Salfe de prière.
2-Sohn
3- Mihrab
4- Minaret.
5- Maqsoura
7- Latrines .
11 - Vestibule d'entrée
45
LA MOSQUEE SAADIENNE LA MOSQUEE Ai
MOUASSINES MERAKECH
Description de lo mosquée :
Programme gênerai :
1 - Salle de prière.
2- Sahn
3- Mihrab
4- Minoret.
5- Maqsoura
6- Mlnbar.
7- Latrines,
7a - Fontaine extérieure . 11 -
Vestibule d entrée
46
3.5 La mosquée alaouite
LA MOSQUEE ALAOUITE
47
LA MOSQUEE ALAOUITE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme gênerai :
1- Salle de prière.
2- Sahn
3- Mihrab
4- Minaret.
5- Jamao Al Janalz
6- Mlnbor.
7- Latrines,
8- Salle da prière pour femme
9- BiPiiotheaue
10-Medrassa
11 - Vestibule d entrée
12- Salle du Muwazzine et Imam
13 - Sanctuaire
1 4-Cimetière
15 - Boutique
48
LA MOSQUEE ALAOUITE LA
MOSQUEE ROUA A MEKNES
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme gênerai :
1 - Salie de prière.
2-Sohn
3- Mihrab
4- Minaret.
5- Moqsouro
7- Latrines,
10- Medra&sa
11 Vestibule d entrée
12- Salle du ,Muwazzlne
10
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LA MOSQUEE ALAOUITE
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme :
1 - Saite de prière.
2- Mlhrab
3- Minaret.
50
LA MOSQUEE ALAOUITE LA MOSQUEE
MOULAY SLIMANE A RABAT
DESCRIPTION DE LA MOSQUEE
Programme generalj
1 - Salle de prière.
2-Sahn
3- Mihrab
4- Minaret
5- Jamoa Al Janalz
7- Loîrines,
11-Vestibule d entrée
12- Satie du Muwazzlne
Plan de la mosquée:
Organigramme:
51
52
LA MOSQUEE ALAOUITE LA
MOSQUEE DE LAZAOUIA
DESCRIPTIONDE LAMOSQUEE
Programme :
1 - Salle de prtère.
3- Mlhrab.
4- Minaret,
5- Maqsoura.
6- Minbar
53
LA MOSQUEE ALAOUITE LA
MOSQUEE QOUBBA A RABAT
Description de la mosquée
Programme : 1 - Saite
da prière.
3- Mlhrab.
4- Minaret.
6- Mfnbar
11 - Vestibule d entrée
Organigramme:
plan de la mosquée;
54
LA MOSQUEE ALAOUITE LA
MOSQUEE GUAZZARiNE A RABAT
Description de la mosquée :
3- Mihrab
4- Minaret
5- Jamao AI Janatz
6- Minbar.
7- Latrines .
8- Salle do prière pour femme.
1 - \testibuïe d entrée
2- Salle du Muwazzine
Organigramme:
Plan de la mosquée:
55
LA MOSQUEE ALAOUITE
Description de lo mosquée
Programme général
I - Salle de prière.
2-Sahn
3- Mih;ab
4- Minaret.
5- Maqsoura
6- Minbar.
7- Latrines.
8- Salle da prière pour femme
I1 - une grande avant cour
13- Deux Salles
13
56
LA MOSQUEE ALAOUITE LA
MOSQUEE ATHQ ARABAT
Description de la mosquée
Programme gênerai :
1-Salle de prière,
3- Mlnrab
A- Mlnoret
7- Latrines.
11-Vestibule d entrée
14- Rangement
57
4. Normes Juridico-Islamiques requises par la chari'a dans le
domaine de construction des mosquée
1. Avant de construire une mosquée, concevoir son plan, et fixer son emplacement et
sa superficie, il faut vouer cette action à Allah en cherchant son agrément, et être
convaincu que c'est une bonne œuvre, conformément à ce que dit Allah dans la
sourate 98 (la Preuve): "pourtant, la seule consigne qu'ils aient reçue leur enjoignant
de n'adorer qu'Allah en Lui vouant un culte exclusif". Le Prophète a dit dans un hadith
rapporté par al-Nassai: "Allah n'accepte l'œuvre que si celle-ci n'est vouée qu'à Lui
seul, à la recherche de Son agrément".
2. Les grands et les petites mosquées s'associent dans l'essence de la récompense, Allah
rétribue dans l'au-delà toute personne construisant une mosquée. Le degré de cette
rétribution variant selon la perfection.
3. Il est permis d'attribuer des appellations aux mosquées (Mosquée Al Yasser par
exemple) afin de les localiser et de les distinguer.
4. Il est prohibé d'allouer de l'argent gagné illicitement à la construction de mosquées.
5. Il n'est pas permis d'édifier une mosquée sur un terrain usurpé.
6. Il n'est pas permis de construire une mosquée près d'une autre pour en faire un mobile
de rivalité entre deux mécènes. Les foukahas musulmans (jurisconsultes) ont toujours
traité, aujourd'hui comme jadis, la distance minimale qui doit séparer une mosquée
déjà construite d'une autre à construire. La majorité des oulémas ont fixé cette
distance à 5,5 km. De nos jours, il est primordial de prendre en considération la densité
de la population dans le cas des mosquées de vendredi, et la distance les séparant
dans le cas des mosquées des cinq prières. Il existe d'ailleurs, dans les villes
marocaines antiques, une grande mosquée dédiée à la prière du vendredi et des
mosquées des cinq prières dans chaque quartier.
Aujourd'hui, des mosquées peuvent être construites dans les immeubles, les marchés
et dans d'autres petites et moyennes entités; le but étant de permettre au plus grand
nombre de fidèles d'accomplir la prière collectivement .D'ailleurs, la prière en
commun est une pratique recommandé (souna moakkadah ), la mosquée étant un
de ses principaux éléments de base .
7. Il n'est pas permis d'édifier une mosquée sur le périmètre d'un cimetière à moins que
la période exigée par les foukahas pour en faire usage ne se soit écoulée.
8. Il est permis d'édifier une mosquée près d'un cimetière si un mur ou un bâtiment les
sépare.
9. Il faut choisir un emplacement adéquat et répondant aux besoins des fidèles pour la
mosquée.
10. Il est permis de construire les mosquées des cinq prières dans les quartiers afin de
faciliter l'accomplissement des prières collectivement.
11. L'architecture de la mosquée doit prendre en considération les critères de l'ère et du
lieu où celle-ci est construite.
12. Il faut veiller à déterminer la direction de la qibla avec précision avant d'édifier la
mosquée. car il est impératif pour l'imam et ceux qui prient avec lui de s'orienter vers
la Ka'ba. Allah a dit: "et où que vous soyez, tournez vos visages [vers la Mecque
sacrée]" (sourate2 (la Génisse), verset 150). Dans un hadith rapporté par Attirmidhi, le
Prophète que la paix et la bénédiction soient sur lui, a dit aux gens de Médine et aux
habitants de sa zone que l'espace entre le Levant et le Coucher constituait une
Qiblah.
58
Dans son livre intitulé Al Mi'yar, Al Wanchrissi estime que le fait de s'orienter vers la
Ka'ba elle-même n'est pas requit par la chari'a et ne doit pas être, par conséquence,
pris en considération. Certes, pour les personnes chargées de déterminer et de
calculer les points cardinaux de la Qibla , s'orienter vers cette dernière suppose que
si on trace une ligne droite de l'endroit où se trouve celui qui prie en direction de la
Qiblah, la personne sera debout exactement en face de la Ka'ba. Toutefois, même
les foukahas qui requièrent de s'orienter vers la Ka'ba n'optent pas pour cette
restriction, selon lui. Car il s'avère parfois nécessaire de dévier de la direction de la
qibla. La légère déviation est acceptable, car la chari'a (la loi divine) requiert de prier
en direction de la Ka'ba et non vers la ka'ba elle-même.
13. Il faut aménager une salle de prière pour femmes.
14. Il faut aménager des entrées pour les personnes handicapées.
15. Les mesures de sécurité doivent être prises en considération lors de la construction
des différentes parties de la mosquée pour préserver la vie de ceux qui prient.
16. Il faut prendre en considération l'aspect architectural islamique des mosquées.
17. Il faut prendre en considération l'aspect civilisationnel marocain dans la construction
des mosquées.
18. Il faut veiller à ce que les ornements de la mosquée ne comportent pas les emblèmes
des israélites et des chrétiens (l'étoile de David et la croix…).
19. Il est permis d'orner les mosquées, mais sans exagération, pour ne pas distraire celui
qui prie.
20. La présence des minarets est indispensable, ils sont un signe de la grandeur de l'Islam.
21. Il est préférable de construire le mihrab dans les mosquées.
22. Il est permis de calligraphier des versets de Coran ou autres dans les mihrabs, mais
sans que cette calligraphie ne distrait ceux qui prient.
23. Le nombre de marches de l'escalier du minbar varie selon la mosquée.
24. Il faut aménager un espace dans la maksoura de la mosquée pour loger le minbar,
afin que celui-ci ne soit utilisé que pour la prière du vendredi et sans interrompre le
rang des prieurs.
25. Il faut doter les mosquées en nattes et tapis en nombre suffisant et veiller à leur
propreté.
26. Il faut désigner un imam, un muezzin, un khatib (prêcheur du vendredi), des
prédicateurs et des instituteurs chargés de l'alphabétisme et de l'apprentissage du
Coran dans les mosquées.
27. L'éclairage doit être suffisant pour une lecture aisée du Coran.
28. Il est préférable, autant que possible, de construire les latrines dans les extrémités de
la mosquée, non orientés vers la qibla. Pour les malékites, le fait de faire face à la
Qiblah ou de lui tourner le dos en satisfaisant ses besoins naturels quand on se trouve
à l'intérieur des toilettes est permis. Mais cela n'est possible quand il s'agit du plein air.
C'est d'ailleurs l'avis d'Al Bokhari, énoncé dans son recueil de hadiths, intitulé "ne pas
faire face à la Qiblah quand on urine ou qu'on satisfait un autre besoin, à moins qu'on
soit devant un mur ou quelque chose d'analogue". Néanmoins, il est préférable,
autant que possible, d'éviter de s'orienter vers la Qibla en faisant ses besoins même si
cela est permis dans les latrines.
Les avis de la majorité des oulémas se concordent sur le fait de mettre, autant que
possible, une distance entre les toilettes et la mosquée afin de préserver cette
dernière de toute impureté ou de toute mauvaise odeur. Toutefois, il est permis, selon
59
Al Zarkachi, de construire les latrines et les espaces d'ablutions près des mosquées,
sauf que les portes d'accès doivent s'ouvrir sur l'extérieur, et séparées de celles des
mosquées.
29. Il est permis de faire face à la Qibla dans les latrines si ces dernières sont déjà
construites.
30. Il est préférable de fonder des medersas pour apprendre le Coran annexées aux
mosquées.
31. Il est préférable de fonder des bibliothèques annexées aux mosquées, comme c'est
le cas pour la mosquée Quarawiyine.
32. Les constructions au rez-de-chaussée et à l'étage des mosquées:
Dans l'architecture islamique, nombre de mosquées construites ont été construites à
l'étage, les fidèles y accèdent par le biais d'escaliers situés à l'extérieur comme à
l'intérieur, ou par le biais d'escaliers électriques, le rez-de-chaussée étant réservé aux
habitations de l'imam et du muezzin et aux commerces dont le revenu du loyer sert
à couvrir les dépenses de la mosquée.
Pour l'imam Malik, il est détestable que la personne construise un appartement
destiné à l'habitat à l'étage de la mosquée. Toutefois, des appartements pour loger
l'imam et le muezzin peuvent être construits le cas échéant. Il est aussi permis d'édifier
une bibliothèque, une salle de lecture ou autres si celles-ci ne nuisent pas à la
sacralité et à la mission de la mosquée.
Néanmoins, le docteur Houssain Mounisse considère que les mosquées de nos jours
ne doivent pas être utilisées à ces fins qui, malgré leur aspect noble, affectent la
propreté et la pureté des mosquées…d'autant plus que des propos inconsidérés qui
ne conviennent pas avec la sacralité de la mosquée peuvent être prononcés dans
ces lieux.
33. Il en va de même pour la construction d'une medersa à l'étage de la mosquée, si
cela s'avère nécessaire en raison de l'étroitesse du lot de terrain ou du prix
d'acquisition élevé d'un terrain limitrophe.
34. La majorité des oulémas ont permis l'accomplissement de la prière entre les piliers de
la mosquée. L'imam Malik, pour sa part, l'accepte si la mosquée est étroite et le
croyant ne peut faire autrement.
Il est rapporté dans les recueils d-Al Bokhari et de Moslim que les compagnons du
Prophète se hâtaient pour prier près des piliers lors de la prière du Maghrib.
Toutefois, les nouvelles techniques de construction sont à même, aujourd'hui, de
surmonter ces difficultés tout en préservant les spécificités de l'architecture des
mosquées marocaines.
60
Elle insiste sur la flexibilité, dans l’usage de la grille.
Les critères d’insertion retenus sont donc la localisation, l’accessibilité, la densité de
la population et le seuil de population à desservir.
61
groupements d’habitations. L’espace ainsi réservé pourrait toutefois avoir un caractère
pluridisciplinaire ou modulatoire.
5.2.5 Surface du terrain :
Les terrains réservés aux mosquées doivent renfermer en plus des espaces de prière
plusieurs dépendances nécessaires à savoir :
• Minaret ;
• Patio ;
• Logements Imam et Muazzin ;
• Ecole coranique ;
• Locaux de commerces et d’habitations pour location pour générer des
revenus suffisants pour couvrir les charges de fonctionnement de la
mosquée.
Programmation des mosquées du vendredi comme équipement structurant des
quartiers.
1/ Surface des mosquées de vendredi : La superficie du terrain (SV) varie selon la
densité moyenne de la population à l’intérieur de l’aire géographique de la mosquée.
(zone d’influence)
SV = 1/5 x Z x D = 29 x D
62
2/ Surface des mosquées de quartiers: La superficie du terrain (SQ) varie selon la
densité de la population de l’aire géographique de la mosquée;
Z = 600m x 600m= 36 Ha
SQ = 3.6 x D
D : Densité moyenne de la population dans le quartier
(habitant / hectare)
63
6. Critères de fonctionnement (espace par type d'usage)
Rôle culturel :
• Chairs de sciences.
• Enseignement du Saint Coran.
• Cours d’alphabétisation.
• Service bibliothèque.
• Conférence et cours.
Rôle social :
• Lieux de rencontre et médiation à l’amiable entre personnes qui la demande.
• Lieux de réconciliations entre fidèles.
• Participation aux fêtes sociales (mariages, naissances, circoncision,
nécrose,…)
• Logement de fonction.
Rôle économique :
• Locaux commerciaux.
• Locaux d’habitations à usage locatif.
• Terrains nus ou agricoles.
• Droits d’eau d’irrigation.
6.2 Programme :
Les mosquées sont constituées d’une multitude d’espaces de fonction variable
selon le besoin à remplir, nous pouvons énumérer :
Activité cultuelle :
• Salle de prière pour hommes.
• Salle de prière pour femmes.
• Maksoura.
• Sahn (cours à ciel ouvert)
• Niche du Mihrab.
• Minaret
• Entrées
• Salles d’ablutions – Douche.
Activité culturelle :
• Espace, généralement dans l’oratoire, pour les chairs des sciences islamiques.
• Ecole coranique (M’sid).
• Bibliothèque.
• Espace, généralement dans l’oratoire, pour les cours de la lutte contre
l’analphabétisation.
64
• Salle de conférences et de cours.
Activité sociale :
• Logements de fonction pour imam et muezzin.
• Crèche.
• Centre de soins médicaux.
Activité économique :
• Dépendances de rente : Hammam, Four, locaux commerciaux ou
d’habitations à usage locatif ; superette, etc.
Services :
• Bureau.
• Débarras.
Les éléments du programme varient d’une mosquée à une autre, selon les rôles qui
lui sont assignés. Trois principales typologies des mosquées se distinguent selon leurs
programmes :
Mosquée de quartier ou petite agglomération rural:
• Cinq prières.
• Logement imam.
• Locaux commerciaux.
Mosquée de vendredi à l’échelle d’une zone urbaine ou rurale :
• Cinq prières.
• Prières et Prêches du vendredi.
• Prières de l’Aïd.
• Fêtes religieuses.
• Logements imam et muezzin.
• Ecole coranique.
• Activités culturelles.
Grandes mosquées du vendredi à l’échelle de la ville ou centre rural :
• Complexes islamiques d’activités cultuelles, culturelles, sociales et
économiques.
6.3 Organigramme :
Les mosquées marocaines présentent une diversité de dispositions fonctionnelles.
La première caractéristique du schéma spatio-fonctionnelle de la mosquée fait
distinguer deux entités, Nettement séparés :
L’oratoire ou s’exerce le culte musulman d’une part ;
Et les espaces d’activité culturelle, les salles d’ablutions, les
dépendances de rentes et les logements de fonctions d’autre part.
Des espaces complémentaires à l’oratoire s’avèrent utile pour que l’oratoire puisse
répondre aux besoins qui lui sont demandés, nous pouvons cités la maksoura, le sahn et
les accès.
Dans le cas, d’une superposition de la salle de prière femmes et de la salle de prière
hommes, il y a lieu de réfléchir aux moyens d’accessibilité en faveur des personnes âgés
et handicapés à la mezzanine ou à l’étage ; et aux espaces dédiés à ces personnes au
niveau de RDC.
Pour parler d’un organigramme type de la mosquée marocaine nous pouvons
avancer qu’il n’existe pas de schéma optimal qui dépend des besoins qui restent très
relatifs.
1- Exemple d’organigramme d’une mosquée de quartier ou petite agglomération
rurale.
65
1 3
Programme
1 Salle de prière
2 Mihrab
3 Minaret
4 Entrée
5 Salle d’ablution
6 Boutiques
12
6 11
5 3
4 1 2
7
8 2 9
Programme
1 Salle de prière 7 Logements Imams et muezzin
2 Patio 8 Bibliothèque
3 Minaret 9 Sous-sol
4 Mihrab 10 Jardin
5 Minbar 11 Mezzanine pour femmes
6 Moksoura 12 Salle d’ablution femmes
1 Salle de prière 7
6 6
66
2 Maksoura + Logement
3 Annexes culturel + commerces
4 Sahn
5 Galeries du Sahn
6 Salles d’ablutions
7 Minaret
67
6.4 Les composants de la mosquée
LA MOSQUEE MAROCAINE
LES COMPOSANTES DE LA MOSQUEE
GENERALITE
Les constantes
- la salle de prière,
- le sahn,
- le mihrab,
- Le minaret.
Les variantes
- AJ minbax
- La maqsûra,
- Les latrines et mida,
- Les galeries et Les courettes.
- Les rangements.
- La salte de priée pour femme,
-Balt Al mowaquit,
-Bait AJ muwazln,
- Boit Al Imam,
- La mosquée des morts,
- La madrassa,
Organigramme:
- La bibliothèque,
- Le msJd,
Lo fontaine extérieure,
Programme gênerai :
1 - Salle de prière,
2- Sahn,
3- Mihrab,
4- Minaret,
5- Jamaa Al Janaiz,
6- Mlnbar,
7- Latrines,
7a ■ Fontaine extérieure,
10 10a
68
7. Caractéristiques et exigences architecturales et techniques
7.1. L'oratoire
Usagers : hommes, femmes et enfants.
Missions : - Cinq prières quotidiennes.
- Prières de vendredi.
- Prières de trawihs durant le mois sacré de ramadan.
- Cours de sensibilisations et de prédication.
- Cours d’alphabétisation.
- Chairs de sciences islamiques.
- Célébrations des fêtes religieuses.
Ordonnancement :
• Salles hypostyles avec piliers ou poteaux.
• L’ordonnancement de l’oratoire se constitue des nefs dressées transversalement ou
longitudinalement au mur de la qibla.
• Nef axiale mise en relief, dans certains cas plus large et plus haute.
Exigences architecturales et techniques :
• La superficie des salles de prières se détermine d’après la superficie de prière de 0,75
m² pour une personne.
• Le mur du mihrab doit être tourné perpendiculaire à la direction vers la Mecque.
• L’oratoire doit être de préférence plus large que profonde. Elle est souvent
rectangulaire voire carré.
• La hauteur sous plafond dépend de la portée entre les poteaux les plus distants ainsi
que de la forme de l'arc de l'arche. (Voir tableau)
• La surface de la salle de prière femme doit avoisiner les 30% de la superficie de la salle
de prière homme.
• Trame des plateaux ou piliers (avec la nef axiale de part et d’autre part de l’axe du
mihrab).
L = largeur
69
R1
R2
E
Rn
P = profondeur
70
55 - 65 cm 110 - 120 cm 60 cm
60 - 80 cm
Nord
α Vers la Mecque
Ouest Est
Sud
7.3. Le Mihrab
Mission :
Le Mihrâb est dans une mosquée particulièrement privilégié. C’est le lieu le plus élevé
et le plus noble au sein de la mosquée, autant dire un emplacement d’honneur et de respect.
Le mihrâb désigne précisément un endroit, un emplacement et l’endroit où l’Imam
devait se tenir pour diriger la prière ?
Avant l’Islam, le terme Mihrâb dans le sens sanctuaire (masjid) ou oratoire (musalla)
n’existait pas et avec l’Islam le terme a pris une connotation fortement religieuse. Avec le
Coran, le hadith et les besoins de la liturgie il s’est islamisé, particularisé et a revêtu en
quelque sorte une signification technique.
En fait, le terme Mihrâb est employé aux sourates III (37 et 39), XIX (II), XXXVIII (29) au
singulier, et à la sourate XXXIV (12), au pluriel, soit en tout cinq fois. Le passage le plus connu
et le plus cité est celui où il est question d’un dialogue entre la vierge Marie (Mariam al
‘Adrae) et son oncle Zacharie (Zakaria) père de Jean-Baptiste (Yahiya) : « kullama dakhala
‘alayha Zakaria-
l-Mihrâb wajada ‘indaha Rizqan », (chaque fois que Zacharie entrait chez elle dans le
Mihrâb, il trouvait auprès d’elle de la nourriture) III (37).
Après le Prophète, précisément lors de la génération suivante, le Mihrâb est devenu
l’endroit de préséance de l’Imam officiant horizontalement grâce à un enfoncement
pratiqué dans le mur et servant de point de mire montrant la Qibla.
Cet enfoncement devait ultérieurement recevoir de la piété islamique et des souverains
musulmans, la magnificence et la diversité extraordinaire que l’on connaît, en Orient comme
en Occident.
72
Selon Lucien Golvin et d’après al Bokhari, à la Mecque, Muhammad (PSL) prêchait
debout, ses fidèles étant assis autour de lui sur le sol. Le plus souvent adossait à l’un des troncs
de palmiers qui soutenaient la toiture de branchage. En voyage à l’heure indiquée, il plantait
dans le sol son bâton ‘anaza ou un objet comme une borne ou autre chose pour désigner
la Qibla. Ce qui a été déjà fait par le Prophète lui-même pour signaler en même temps
l’emplacement de l’Imam. Face à cet objet il se reculait pour se mettre dans l’axe
d’orientation passant par sa personne et l’objet ainsi planté. L’espace entre le signe « sutra »
et l’Imam était alors une zone sacrée que personne ne devait franchir le temps de la prière.
Nous savons que l’orientation de la prière, à Médine, fut d’abord déterminée en
direction de Jérusalem, masjid al-Aqsa (la mosquée la plus éloignée), puis Muhammad (PSL)
reçut l’ordre divin de se tourner vers le Sud, en direction du masjid al-Haram, orientation qui
allait être définitive.
Aucune mosquée primitive comme Kûfa, Basra, Wasit etc. ne présente la moindre trace
d’une niche sur le mur de la Qibla.
Aussi, le mot mihrâb n’a pris que bien après la mort du Prophète Muhammad (PSL) le
sens que nous lui donnons aujourd’hui, à savoir celui de la niche défonçant le mur de la Qibla.
Il n’est pas sans intérêt de rappeler d’ailleurs que plusieurs mosquées datant des siècles
précédents ont une fausse orientation, à commencer par la Grande Mosquée de Cordoue,
la Qarawiyyne de Fès, la première Koutoubiyya à Marrakech qui fut démoli pour en
reconstruire une seconde accolée à la première, mais bien orientée.
Les mosquées contemporaines ne sont pas toutes bien orientées pour cause de
contraintes ou d’erreur de tracés urbains, à l’exemple de la mosquée Badr de Rabat.
Si nous remontons à l’époque de la conquête de Damas qui fut à moitié moins étendue
qu’aujourd’hui, il est à noter qu’elle possédait un seul mihrâb appelé actuellement al-Malkya
(Imam Malik). Les musulmans ont aussi transformé le clocher de l’Est en minaret, tandis que
les clochers Ouest conservaient leurs attributions anciennes. Plus tard, un accord avec les
chrétiens permit à al-Walid de démolir l’église et d’ordonner la construction de la mosquée
des omeyyades à l’endroit où avait été érigé le temple de Jupiter. Al-Maqrisi rapporte qu’Ibn
Dokmak et al-Maqrisi tenaient
D’Al-Wakidi que le premier à avoir réalisé un Mihrâb concave fut Omar Ibn Abd al-Aziz
à la reconstruction de la Mosquée du Prophète à Médine. Cependant, le premier mihrâb
conçu pour les musulmans a été le mihrâb « al-Sahabé » (compagnons), dans la Mosquée
des Omeyyades de Damas, probablement bâti par Mouawiya ibn Abi Soufian et c’est ainsi
qu’autour de l’an 87 de l’Hégire, simultanément qu’Omar ibn Abd al-Aziz a construit le
Mihrâb de la mosquée de Médine sur l’ordre d’al-Walid lui-même et selon le même système
que celui de la Grande Mosquée de Damas. Ce mihrâb est considéré comme analogue à
celui de Damas et le gouverneur (Wali) de Médine a fait rebâtir la mosquée en pierre
sculptée ; a remplacé les troncs et les feuillages des palmiers par le bois de al-Aje qui était
considéré comme le bois le plus précieux et il a donc prévu le Mihrâb. Pour confirmation,
ajoutons que d’après A. Daoulati*, la reconstruction de la Mosquée de Médine autour de
87–88 Hg, une niche d’orientation a été même considérée plus tard comme une bid’a
(innovation). Mais toute innovation dans l’Islam n’est pas forcément blâmable tant qu’elle
ne porte pas préjudice aux préceptes coraniques et aux règles fondamentales de la religion.
Et, on n’imaginerait pas le pieux Omar Ibn ‘Abd al-Aziz se permettre une telle orientation, si
elle n’avait pas acquis l’agrément préalable des fuqaha de son temps. De plus, les cheikhs
d’al Mouhajirin et al-Ansar ont été convié et se sont entendu dire : « venez et constatez la
construction de votre Qibla pour ne pas reprocher ensuite à Omar de l’avoir modifiée ». En
92, on a construit dans la mosquée d’Amr ibn al-Ass à Foustat un Mihrâb sur l’ordre de Qourra
ibn Charik. Ensuite, les mihrâb se multiplient dans toutes les mosquées. Et, la fondation du
mihrab de Kairouan ou plutôt de la désignation de la Qibla par Oqba Ibn Nafaa, rappelle
73
un peu le geste du Prophète pour indiquer le sens de la prière. Oqba aurait lui-même indiqué
à ses compagnons la direction de la Mecque à la suite d’un rêve. Il planta alors devant lui
son étendard et le désigna de la main, il aurait crié à ses compagnons voici votre mihrâb,
puis désigna le lointain horizon, il leur lança : Là-bas est votre Qibla.
Ordonnancement :
Il est placé au centre dans le mur de la qibla.
Exigences techniques :
On rencontre 3 Types de Mihrab:
• Type circulaire :
Il est le plus ancien des mihrabs et rencontré essentiellement dans les petites mosquées.
Couvert par un demi dôme, il a la particularité d'être très économe en terme de
consommation de l'espace. Dans ce cas, l'Imam reste devant le mihrab;
74
• Type avec joint de dilatation:
Ce type du mihrab est rencontré uniquement dans les grandes mosquées, le mihrab est
séparé de la salle des prières par un joint de rupture. Dans ce cas, il est recommandé d'élargir
l'arche de la salle des prières pour le dissocier de celui du mihrab et éviter, après tassement,
d'avoir une différence trop apparente visuellement.
75
Tableau des dimensions
7.4. Le Minbar
Mission :
Avant l’an 7 et 8 de l’Hégire un minbar a été utilisé d’abord dans la mosquée de Médine,
construite en 622 par le Prophète. Celui-ci avait l’habitude de parler à sa communauté à
proximité d’un tronc d’arbre ou autre chose planté comme une borne pour désigner la Qibla
(Abd el-Majid Wafi). Suite à la suggestion de Tamim al-Dari on construisit un petit mobilier de
trois paliers et seul l’Imam pouvait monter cette chaire à prêcher qui symbolise l’endroit où
se tenait le Prophète pour parler avec sa communauté. Ultérieurement, l’Imam lui-même ne
dépassait pas la troisième marche, s’interdisant aussi de s’asseoir sur la partie la plus élevée
qui devait être la place du Prophète.
Le minbar reste considéré comme un meuble sacré qu’on ne sort pour être utiliser que
le vendredi et les deux jours des grandes fêtes musulmanes.
Il est donc considéré comme le seul mobilier, datant du vivant du Prophète ; sans aucun
élément décoratif, de facture simple, ouvragé en bois avec trois degrés et sur lequel
Muhammad (PSL) s’asseyait (contrairement à la coutume actuelle où le prédicateur parle
debout) pour s’adresser à l’assistance lors d’un discours religieux, d’un prêche et même
quand il s’adressait à une délégation qu’il recevait habituellement, dans sa mosquée de
Médine*.
76
Ce minbar n'aurait été rehaussé par ordre de Muawiya qui aurait ajouté six degrés aux
trois primitifs sur lesquels le prédicateur ne s’asseyait pas par respect du Prophète. Par la suite,
il allait servir de modèle mais aucune information n’est consignée sur ceux des premiers
califes. Mais selon Al-Kindi, celui de ‘Amr à Fustat (vieux quartier du Caire) est le plus ancien*
qui hélas aurait été remplacé en 94 H. = 716. Ce minbar était élevé comme le seront par la
suite la plupart des autres. De tous ceux qui ont subsisté, le Minbar de Kairouan est le mieux
conservé malgré d’inévitables et multiples réparations * (p. 213) :
Il est haut de 3.30 m et long de 3.90 m, il se présente sous la forme d’un imposant
escabeau de onze marches conduisant au siège en forme de trône.
Des panneaux rectangulaires de dimensions très variables, sculptés de décors floraux ;
de décor géométrique ; de décor mixte obtenu par l’entrelacs et de décor à réseau de
losanges ornés de fleurons.
Son art précieux témoigne de l’orient abbasside qui remonte aux thèmes sassanides,
en vigueur aussi à la fin de la période des Umayyades que l’on retrouve par exemple à Qasr
Al-Machatta*
En passant donc par le Minbar cité de Kairouan ; le Minbar almoravide de la Grandes
mosquée d’Alger introduisit au Maghreb, l’art Andalous avec des thèmes décoratifs de
fleurons et de palmettes ; le Minbar à panneaux étoilés de la mosquée d’Al-Andalous à
Fès puis celui de la Koutoubia de Marrakech (vers 1120)qui reste l’un des plus prestigieux par
sa composition de type oriental, emprunté à l’Espagne musulmane par ses panneaux
spécifiques polygonaux et étoilés, ornés d’un décor foisonnant dont les montants, aux lieux
d’être sculptés, sont ornés d’incrustations d’ivoire et de bois précieux. Sa porte donne accès
à l’escalier de 3.86 m pour une profondeur de 3.46 m.
Ultérieurement, l’Imam lui-même lors du prêche ne dépasse pas la troisième marche,
s’interdisant aussi de s’asseoir sur la partie la plus élevée qui devait être la place du Prophète.
Le minbar en conséquence reste considéré comme un meuble sacré qu’on ne sort que
le vendredi ou qui n’est utilisé que le vendredi et les deux jours des grandes fêtes musulmanes.
A partir de cette chaire, toutes celles construites au Maroc seront de menuiserie aussi
complexe et emploieront avec autant de bonheur les ressources de la sculpture et de la
marqueterie. Nous remarquons:
Que tous nos Minbar sont en bois et sont mobiles ;
Qu’ils ne possèdent jamais de baldaquin en forme de coupole bien qu’ils soient pourvus
de porte d’accès* (p. 229- 230)
Exigences techniques :
Il est recommandé de le doter d’un système manuel ou mécanique de guidage afin
de faciliter son déplacement.
Le nombre de marches des Minbar toujours impaires : 5 ; 7 ; 9 ; 11 ou 13.
Le minbar à 5 ou 7 marches:
Utilisé dans les petites mosquées, il est constitué de 5 ou 7 marches, réalisé en panneaux
et ne comprend pas en général une arche d'entrée.
77
Le minbar à 9; 11 ou 13 marches:
Ce minbar rencontré dans les grandes mosquées est constitué en T'biaa ou en
panneaux, avec une arche d'entrée ainsi qu'une ossature métallique.
78
Exemple de minbar à 11 marches:
79
7.5. Le sahn
Mission :
Le sahn est une cour à ciel ouvert qui sert essentiellement pour l’aération et l'éclairage
de la mosquée. C’est un espace supplémentaire pour les croyants quand la salle de prière
est au complet. Il est doté de son mihrab tracé au sol pour servir aussi comme lieu principales
des prières en été. Il peut dans une mosquée comprendre une ou deux fontaines à partir
desquelles coule de l’eau potable pour boisson et ablutions rituelles.
Ordonnancement :
• Il dessine un plan généralement carrée ou rectangulaire.
• Grandeur en fonction de la taille de la mosquée, la situation géographique et les
conditions climatiques.
Exigences techniques :
• Mosquée peut être sans ou avec un ou plusieurs sahn.
• Situé dans les côtés nord, est et ouest, peut être bordé par des galeries à une ou
multiples nefs.
• Doit être surbaissé d’une marche par rapport au sol de l’oratoire.
• Une découpure de forme pentagonale dans le centre du seuil qui donne accès à la
nef axiale de la salle de prière prend place comme mihrab d’été.
80
Mosquée Koutoubia avec un Sahn
7.6. Le minaret
Mission :
Depuis le minaret, par un escalier jusqu’au chemin de ronde supérieur, le muezzin
appelle à la prière 5 fois par jours.
De nos jours l’appel à la prière se fait par haut –parleur.
De ce palier supérieur le muezzin dresse des étendards chaque vendredi.
C’est un repère visuel et élément incontournable de la mosquée.
Le Minaret est incontournable dans nos cités du monde musulman. Son esthétique confère toute une
variante régionale, ce qui lui donne un cachet particulier : Celui de l’Orient musulman est tout à fait différent
de celui de l’Occident musulman. Cependant, plusieurs types de minarets peuvent coexister.
L’aspect formel, l’utilisation de certains matériaux et les éléments décoratifs nous donnent autant de
renseignements pouvant le situer dans une région déterminée et pas une autre.
En quelque sorte le minaret est une tour devenue l’endroit de l’appel à la prière(6) et il est apparu pour la
première fois sous le règne de Muawiya à Damas mais auparavant, Bilal faisait l’appel à la prière du haut de
toiture d’une maison voisine à la mosquée du Prophète à Médine* puis après la prise de la Mecque, du haut
de la Kaaba. La période omeyyade a été la plus déterminante pour la création des premiers minarets :
- La Mosquée de Damas a été pourvue de trois minarets dont un minaret de plan carré,
au milieu du mur nord a été ajouté en 705, donc à la période musulmane. A cette époque des minarets de
plan carré ont apparu et allaient devenir les prototypes de la plupart des minarets nord-africains ;
- La grande mosquée de Kairouan qui est l’un des plus anciens du monde musulman
(première moitié du VIIIe siècle).De forme massive, il compte environ 18.96 m de hauteur pour une base
carrée de 10.67 m de côté et dans le rapport approximatif de ½ ;
81
- Le minaret de Sfax (Xe siècle) est beaucoup plus élancé, d’une hauteur de 16 m sur 5.40 de côté à la base,
soit un rapport de 1/5. L’originalité de ce minaret réside dans son décor extérieur qui contraste avec la
simplicité de son prédécesseur.
L’un des plus anciens minaret des Almohades, celui de la Grande Mosquée de Taza (536 = 1141-1143) a été
très remanié au XIIIe siècle, et cela ne permet plus d’avoir une idée des premières conceptions ; par la suite
celui de Tinmâl (548 = 1153) bien qu’il fut original de par sa conception au dessus du Mihrâb, il ne semble pas
avoir fait école et ne semble pas annoncer les grands minarets almohades : ceux de la Koutoubia de Marrakech,
de la Grande Mosquée de Séville, appelée actuellement la Giralda, de la Grande Mosquée dite Hassan à Rabat,
restent encore de nos jours de remarquables réalisations.
• Le Minaret de la Koutoubia est le plus ancien des trois. Par ses dimensions il va dépasser
tout ce que l’on connait jusqu’alors en Occident. C’est une tour de section carrée et de forme
parallélépipédique, surmonté d’un lanternon, coiffé d’une coupole que termine un Jamor* La hauteur totale
du minaret est de 67.50 m, et sa largeur à la base de 12.50 m, soit un rapport approximatif de 1/5.
Toute l’originalité réside dans la hardiesse de la construction, dans le décor des façades et de l’imagination des
maîtres d’œuvre. On distingue sur le lanternon et sous la frise de merlons une bordure de carreaux de faïence
dont les joints sont soulignés par des baguettes de faïence noire. Au centre de chacune des façades, le décor
est composé d’un réseau d’entrelacs. Il est interrompu à la partie inférieure par deux fenêtres jumelées. Sur la
tour principale, on trouve un bandeau de carreaux de faïence plus large que celui du lanternon. Au dessous,
un registre rectangulaire se compose d’entrelacs lobés surmontant quatre ouvertures. Le décor va ensuite
varier d’une façade à l’autre. Ce Minaret est le plus complet de ceux qui ont existé jusqu’alors.
• Le minaret de la Grande Mosquée de Hassan à Rabat est une œuvre colossale mais
inachevée (593 = 1169). Il s’élève encore a 44,20 m et compte 16.12 m de côté mais si la proportion de 1/5 lui
été appliquée, il faudrait penser qu’elle aurait pu culminer à plus de 80 m de hauteur ! Son décor extérieur est
semblable à la partie supérieure, et se compose alors d’un registre suivant, sur les quatre faces du minaret et
se compose alors d’un registre d’entrelacs. Le registre suivant varie selon les façades.
L’appareil général de la construction est de belles pierres taillées sur la façade desquelles se creuse
profondément un décor large.
Le style devait se perpétuer aux périodes suivantes et donner des minarets aussi remarquables comme à
l’époque des Mérinides, notamment à Tlemcen, tel le minaret de Mansoura, puis de Tlemcen (702 = 1303).
Cette influence se fera sentir jusqu’à Tunis (Minaret hafside de la mosquée de la Qasba)
Le type du minaret polygonal, inspiré plus ou moins de l’art hispano-mauresque existent à Tunis, Alger,
Oran et Tlemcen, datant de la période turque. Il en existe est fort peu connu au Maroc où cependant on en
pourra citer quelques-uns (Rabat, Chefchaouen et Tanger en particulier).
Ordonnancement :
Encastré généralement dans le mur d’enceinte avec une prédilection pour le côté du
sahn.
Conçu sous forme d’une tour quadrilatérale ou octogonale.
82
Constitutions et exigences techniques des minarets quadrilatéraux :
Le minaret est constitué d'un :
• Sous bassement ;
• Fût ;
• Ensemble de couronnement.
83
7.6.1. Le soubassement :
Il peut exister ou non. En général, il est d'une hauteur de 2 m minimum.
7.6.2. Le fût
C'est la partie la plus imposante du minaret, sa base (B) est presque toujours carrée dont
le côté est calculé en fonction de la hauteur du fût du minaret (F).
La hauteur du fût (F) est comptée à partir du sol jusqu'à la limite basse de la cherrafa.
Cette hauteur peut être égale à 3, 5 ou 7 fois la hauteur du fût (F= 3B, F= 5B, F= 7B ou tout
autre rapport approprié).
Selon les cas, l'accès se fait soit directement de la mosquée ou bien à partir des porches.
84
Le fût comprend les escaliers qui mènent jusqu’au chemin de ronde supérieur (ou
afrague). Il peut abriter également des locaux techniques notamment le tableau de
contrôle électrique et la sonorisation du minaret.
L'éclairage est à la fois électrique et naturel. Les fenêtres doivent être placées de façon
à ne pas coïncider avec la paillasse.
85
7.6.3. Ensemble du couronnement
Il s'agit d'un dispositif servant à l'appel à la prière et comprend :
• Azri ;
• Afrague ;
• Jamor ;
• Tassa ;
• Sari ;
• Cherrafa .
E1
E2
G
Moulure
7.6.3.2. Afrague
Mission :
C’est un chemin rond supérieur au sommet du fût du minaret d’où le muezzin :
• Appel à la prière dans les quatres côtés / directions.
• Lève les étandars chaque vendredi.
Le plancher d'Afrague doit être uniforme et présente la même horizontalité sur les
quatre côtés pour que l'appel à la prière soit uniforme dans toutes les directions.
La hauteur du muret qui clôt cet espace à partir du plancher jusqu'à la limite basse de
la cherrafa, est de 1,50m environ soit la hauteur moyenne d'une personne (jusqu'à l'épaule).
L'évacuation des eaux pluviales se fait par des gueulards.
87
7.6.3.3. La Tassa :
Mission :
Tassa est un élément indispensable qui couronne lanternon.
88
7.6.3.4. Le Jamor
Mission :
Elément incontournable du minaret, qui symbolise dit-on, l’ascension vers les planètes
(jamor) puis les étoiles (étoile au dessus des jamor) puis les cieux lointains.
Exigences architecturales et techniques :
C'est un ensemble constitué de :
• Un axe de scellement en acier galvanisé rempli de béton armé ou nom, selon les
sections. Cet axe muni de pattes à scellement doit être mis en place sur la dalle
haute du Azri avant le coulage du béton de la tassa ;
• Trois sphères en tôle de laiton de 20/10, ces boules sont assemblées par des
manchons en laiton moulé de 6 mm d'épaisseur ;
• Un croissant et une étoile à cinq branches en laiton moulé de 20mm d'épaisseur.
89
TABLEAU DES DIMENSIONS DU JAMORE
7.6.3.5. Le Sari
Mission :
Il permet de dresser des drapeaux en nombre de deux:
• Le premier de couleur bleu foncé, dressé chaque vendredi du levé du soleil
jusqu’à l’avènement de l’heure de la prière du vendredi.
• Le second de couleur blanche dressé à la place du premier dès l’entrée du
temps de la prière du vendredi.
Exigences architecturales et techniques :
C'est un ensemble comprenant:
Un mat constitué de quatre éléments en acier galvanisé de section dégressive qui
s’emboîtent les uns dans les autres de 0,5 à 1 m selon la hauteur du sari ;
Un étendard métallique en fer en U menu d'une poulie de diamètre de 0.15 m ;
Une ampoule étanche de 100w avec un hublot en verre incassable ;
Des barres en fer carré galvanisé de 30x30 servants d'échelle (voir détail) ;
Des colliers de scellement en fer plat galvanisé de 50x4 fixés à l'azri et servant à la fixation
du mat;
Des boulons de diamètre de 8 mm situés au niveau des emboîtements afin d'empêcher
la rotation de l’étendard;
Un cylindre à fond perforé en fer plat galvanisé de 100x4 servants de support à la base
du sari.
90
•
91
7.6.3.6. Les Cherrafas
Les Cherrafas du fût ainsi que celle du Azri jouent le rôle de couronnement de la
terminaison du minaret.
Cherrafa du fût :
La cherrafa du fût empêche la vue sur les terrasses des maisons voisines et laisse
entendre l'appel à la prière.
Sa hauteur est comprise entre 60 à 100 cm et 20 cm d'épaisseur.
Les cherrafas du fût sont en nombre de sept (7).
Il existe trois types de cherrafa :
- Carrée;
- Rectangulaire;
- Nejjari (cherrafa nejjaria).
E1
E2
G
Moulure
92
Cherrafa de lanternon azri:
Leur hauteur est comprise entre 40 est 60 cm. Ils sont en nombre de 5 et de même type
que ceux de la cherrafa du fût.
Pour le rapport des proportions des minarets quadrilatéraux entre largeur et la hauteur,
il semble qu’un canon se soit établi. Les formules reconnues parfaites par les participants
semblent être :
Minaret robuste
Minaret quatre fois plus haut que large, c’est le cas du minaret de la mosquée
Quaraouiyine et de la mosquée de Cordoue.
Caractéristiques
Ht= 4B
B=Base
F= Hauteur à la première moulure, F=3B
G= Largeur de lanterneau
G=B/2 + 0,40
E= Hauteur de lanterneau à la première moulure
E= 2xG
Ht= Hauteur total du Minaret ; Ht = 4B
Cas de la grande mosquée de Cordoue.
B= 18 coudées de large
Ht= 73 coudées
Ht= 4,1x1,8 = 73,1
Minaret élégant
Minaret six fois plus haut que large, Ce rapport donne au minaret de la Koutoubia son
élégance.
Caractéristiques
93
Ht= 6B
B=Base
F= Hauteur à la première moulure, F=5B
G= Largeur de lanterneau
G=B/2 + (0,20x2)
E= Hauteur de lanterneau à la première moulure
E= 2xG
Ht= Hauteur total du Minaret ; Ht = 6B
Cas de la grande mosquée Koutoubia.
Base= 12,80x12,80
F= Hauteur à la première moulure=51,25
Ht= 6B= 76,80 m
Ht jusqu’à l'appointe de la flèche = 77 m
Ht=5B+2(B/2-2e)+I=5B+B-4e+I
I # 4e
Ht=6B
Minaret filiforme
Minaret sept fois plus haut que large c’est le cas du minaret de la mosquée Souna et
mosquée My Slimane et Mosquée al Aadam à Rabat.
Caractéristiques
Ht = 7 B
F= Hauteur à la première moulure, F=5B
E=B
G = B/2 + (0.20 x 2).
He = Hauteur extérieure de la salle des prières.
B = Hauteur du fut du Minaret.
C = Moulure du Minaret.
D D'= Charrafa.
E = Hauteur du Azri.
I = Hauteur du Tassa.
G = Largeur du Azri.
B = Largeur du Minaret
Cas du minaret de la mosquée Souna à Rabat :
Ht= 56,7 m # 7B
F= 44,2 m # 5B
G= 4,2 m # B/2
B= 8,3 m
He= 8 m
Cas du minaret de la mosquée My Slimane :
Ht= 36 m # 7B
F= 30 m # 6B
G= 2,5 m # B/2
B= 5 m
He= 7,2 m
Cas du minaret de la mosquée Al Aadam à Rabat :
Ht= 33 m # 6B B= 5 m
F= 26 m # 5B He= 7 m
G= 2,4 m # B/2
94
95
96
97
7.7. Les entrées
H = Hauteur de la porte.
T = Traverse basse.
T1 = Traverses intermédiaires.
T2 = Traverse haute.
M = Montants extérieures.
M1 = Montant intermédiaires
H = - 3.50 m.
T = 0.20 m.
T1 = 0.075 m.
T2 = 0.15 m.
M = 0.15 m.
M1 = 0.075 m.
H = + 3.50 m.
T = 0.20 m.
T1 = 0.15 m.
T2 = 0.20 m.
M = 0.20 m.
M1 = 0.15 m.
98
b- Exemple de portes d'Entrées à lames bouvetées et clous en fer forgé
99
Les portes à panneaux
7.8. La Maksoura
Mission :
La maksoura est l'espace où:
- L'imam attend l'heure de la prière ;
- Le minbar est rangé à droite du Mihrab ;
- Le cercueil est déposé ;
- L'imam fait (dirige) la prière du mort ;
- L'imam fait ses ablutions ;
- Les ablutions du défunt (sont faites si c'est nécessaire).
100
Ordonnancement :
Située à l'Est de la salle des prières et réservée uniquement à l'usage de l'imam.
De l'intérieur de la salle des prières, on y accède par deux portes se trouvant de part et
d'autre du Mihrab. Quant à l'accès extérieur, il doit être situé sur le côté gauche du mihrab.
Exigences architecturales et techniques :
Dimensions de la maksoura :
• Profondeur minimum: 3.50 m (selon la grandeur du minbar);
• La longueur : 6m minimum ;
• Hauteur sous plafond : dépend de la hauteur du Minbar ;
• Portes intérieures entre 1.25m x 2.75m jusqu'à 1.50m x 3.75m et selon les
dimensions du minbar.
101
a. Capacité de la mosquée : Chaque prieur occupe 0.75 m² de la surface totale de la
salle de prière :
Hypothèses retenues
Formule
Cap : Capacité d’accueil de la mosquée.
b. Ratio par genre : La surface de la salle de prière pour femmes représente 30% de la
salle de prière hommes.
Hypothèses retenues
Formule
SpF : Surface de la salle de prière femmes.
SpF = 0.3 x SpH SpH : Surface de la salle de prière hommes.
Hypothèses retenues
Formule
N PF : Le nombre de prieurs qui fréquentent la mosquée
quotidiennement.
N PF = Cap / 5 Le taux de fréquentation :
Hypothèses retenues
Formule
N PFT : Le nombre de prieurs qui fréquentent les toilettes de la
NPFT=NPF / 5 = Cap/ 25 salle d’ablution.
Hypothèses retenues
Formule
- Le temps séparant l’appel à la prière et la prière = 10 min à
15 min, 102
- On suppose que chaque prieur va utiliser une toilette pour
NWC = SP/ 95
103
104
7.10. Les terrasses et toitures
1. Coupoles
Toute fois les mosquées à dômes sont de constations perse et ne répondent pas aux
specificités architectures des mosquées marocains.
105
Coupoles
106
7.10.2. Berchelas
107
Berchelas
108
Coupoles et Berchelas séparées
109
Coupoles et Berchelas accollées
110
Pose des tuiles et étanchéité
111
8. Elements d’ornement
8.1 Les Arches
Actuellement les arches sont réduites uniquement à un rôle d'esthétique vu les
performances du béton.
Les arches réalisées à l'intérieur sont faites en plaques de plâtre en double parois ce qui
facilite à l'artisan le tracé des arcs suivant les formes voulues. Celles de l'extérieur sont
réalisées en béton.
Construction des arches et hauteur minimale sous plafond des salles de prières:
A = Largeur des pieds droit ou poteaux.
B = Distance entre poteaux.
C = Ouverture de l'arc.
D = Raccordement de l'arc au pieds droits.
E = Distance déterminant le rayon de l'arc.
F = Hauteur des pieds droits.
G = Distance du haussement de l'arc.
H = Distance entre la ligne du tracé et la naissance de l'arc.
I = Encadrements de l'arche.
J = Hauteur de l'arche.
K = Hauteur minimum de la salle des prières.
112
113
114
115
116
117
118
119
CONSTRUCTION DES ARCHES
ET LA HAUTEUR MINIMALE DES SALLES DES PRIERES
120
Calcul de la hauteur de l'arche et plafond de la salle des prières
F = 2 x H.
J = H + G + F = hauteur de l'arche.
C = B - 2 D.
R = B / 2 + E / 2.
G = R / 4.
I = A.
K = J + 2 I = hauteur sous plafond de la salle des priers.
121
122
8.3 Décors
Les représentations de personnes et d’animaux ne sont pas autorisées dans les décors.
Des ornements végétaux et géométriques (arabesques) sont devenus une véritable culture.
L’utilisation du plâtre et de la pierre, simple ou sculptés, comme éléments
architectoniques, d’ornement ou de revêtement obéit généralement aux règles d’art
traditionnel marocain. La créativité en la matière est désirée, si elle ne porte pas atteinte à
cet héritage.
Concernant la forme du mihrab dans le style du Maghreb et de l’Andalous, celle-ci
possède une concavité profonde et parfois elle constitue une chambre hexagonale avec
une entrée coiffée par un arc outrepassé en forme de fer à cheval dont les claveaux sont
longitudinaux et construits en plâtre et en mosaïque. L’exemple le plus brillant de ce type de
mihrab est celui de Cordoue qui fut édifié sur l’ordre d’Al-Hakam al-Moustanser en 354 de
l’Hégire =973 (pl. 34-35).
b- Le décor géométrique
I l est à base de formules mathématiques, avec la règle et le compas, ne laissant pas de place au hasard,
l’entrelacs en est la parfaite illustration ;
c- Le décor épigraphique
C’est la calligraphie arabe, formulée selon deux styles majeurs : le Koufi avec ses lignes rectilignes et
anguleuses pour souligner la monumentalité des bâtiments ; le Nash avec ses lignes courbes,
accentuées par le geste de la main, se trouve à la hauteur de l’œil et accompagne souvent l’arabesque
pour assoupli la rigueur des façades intérieures.
Assez souvent, on utilise plus d’un type d’ornementation et des fois on mélange les
écritures avec les deux autres types d’ornementation.
Les inscriptions qui se situent sur et autour du mihrab sont particulièrement des copies
de versets du Coran ou de hadith. Parfois est inscrite la déclaration des deux chahadat. Les
textes du Coran et du hadith possèdent une signification claire et franche qui exclue toute
suggestion symbolique.
Dans toutes les ornementations florales et géométriques, on ne trouve absolument pas
de significations symboliques : Ce ne sont que des abstractions plastiques illustrant les degrés
de la richesse et l’étendue de l’art musulman de son extrême Orient jusqu’à son extrême
Occident.
Les motifs décoratifs qui se sont répandus pendant quatorze siècles ne sont que des
travaux artistiques et ne représentant pas de signification symbolique. Tous ces éléments du
décor ne sont utilisés que pour animer et enrichir les surfaces, particulièrement celles du
mihrab, du minbar et partiellement du minaret pour la mosquée. Celle-ci toutefois, exclue le
décor dans les autres endroits da la mosquée pour permettre une concentration toute
religieuse. Si la décoration musulmane reste en profusion dans les palais, les médersas et
autres édifices profanes, elles trouvent d’abord sa légitimité dans la mosquée.
123
8.3.2 Forme et esthétique
Le mihrâb au Maroc se différencie de ceux des autres pays musulmans d’Orient et nous
notons que notre mihrâb rappelle à s’y méprendre la conception architecturale des portes
monumentales de nos capitales impériales : La porte « Jamaa Nouar » à Meknès est
évocatrice par son vaste panneau à décors et à son esthétique.
La différence par rapport aux mihrâb d’orient est nette, tant sur le plan de la forme que
par les matériaux utilisés pour le décor.
On a le plus souvent un vaste panneau rectangulaire à la base duquel vient s’insérer
un petit carré renfermant le ou les arcs de la niche. A l’intérieur de celle-ci, c’est souvent une
coupole que l’on trouve et non une demi-coupole comme dans certains mihrâb
marocains.et n’apparaissent que bien plus tard et même assez récemment, à l’exemple de
la mosquée mausolée Mohamed V. (pl. 57).
Les coupoles entières comportent parfois des lobes dont les nervures les plus minces
forment les rayons d’un polygone.
Quand au décor, il est en plâtre ciselé et souvent monochrome. Des fois, pour faire
ressortir des formes jugées essentielles par le maitre artisan, la couleur intervint, mais elle reste
discrète. Nous ne retrouvons pas de décor réalisé avec des carreaux émaillés à l’image du
mihrab de Kairouan, ni d’incrustation de marbres colorés, comme c’est le cas pour les mihrâb
du Caire.
Par ailleurs, les arcs employés dans les mihrâb sont souvent brisés, mais peuvent avoir 1
ou 2 centres, avec une ligne de référence divisée en 5, 6 ou 7.
Certains sont en plein cintre mais souvent réservés aux fenêtres, portes ou
chemmassiats*. D’autre part, les tracés du décor sont faits à partir de certaines figures de
base : le Carré, le Cercle, les Polygones, l’Arabesque.
Le Carré constitue souvent la partie haute du Mihrâb. Ce vaste panneau constitue
l’ensemble du décor et englobe aussi d’autres carrés plus petits faisant partie du tracé
régulateur. Le fameux carré tournant dans un cercle donne un ensemble varié de figures
décoratives très symboliques, dont l’octogone étoilé appelé « sceau de Salomon est très
répandue » ; le Cercle, qui a plusieurs significations dont : le ciel, l’unité et l’infini. Il est
l’élément d’origine dont sont issus les arcs d’ouverture, d’accentuation et aussi de
différenciation entre une zone de décor et une autre.
Le cercle et le carré avec ses diagonales donnent une multitude de combinaisons de
formes, allant de la « marguerite à huit pétales », que l’on retrouve souvent au centre des
coupoles du mihrâb, jusqu’à toute une famille de polygones étoilés, octogones et
dodécagones notamment.
Tous ces éléments de décor se trouvent rassemblés dans le vaste panneau incluant
l’ouverture de l’arc du mihrâb. La partie inférieure de ce mur reste nue ou seulement
rehaussée d’un treillis de losange.
L’élaboration des décors de panneau rectangulaire du mihrab ouvre deux possibilités :
- La première est le tawriq : c’est un dessin plus libre faisant appel au geste et au graphisme des courbes
pour le remplissage des écoinçons, des fenêtres aveugles (sorte de chemmassiats non ajourée) et des
surfaces exiguës et irrégulières ;
- Le deuxième est le Taçtir : c’est un dessin nécessitant une géométrie plus rigoureuse. Il est réservé à
de petits panneaux souvent rectangulaires.
Les grandes lignes de tracé régulateur facilitent souvent l’exécution du décor.
124
125
9. Annexes des mosquées:
9.1 Bibliothèques
9.2 M’sid
9.3 Maison de l’Imam et Muezzin
9.4 Dépendances de rente
126
10. Eléments de sécurité
A. les issues de secours:
1-nombre d'issues:
La salle de prière doit avoir une issue de secours pour chaque 150 m2. Chaque
mosquée doit avoir au moins deux issues de secours aux extrémités de la façade dans les
mosquées qui n'ont en qu'une seule et une issue dans chaque façade dans les mosquées
qui ont en deux. Il est impératif d'avoir une issue de secours à chaque 20m dans la même
façade.
Pour les salles de prière réservées aux femmes, contiguës à celles des hommes, une issue
de secours doit être ouverte sur la salle des hommes s’il s’avère impossible que deux issues
soient ouvertes dans chaque façade.
4- les paravents:
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S'il y a une nécessité d'installer des paravents, ces derniers ne doivent pas entraver la
sortie des prieurs en cas d’urgence.
Le modèle ci-dessous doit être pris en considération lors de l'installation de ces
paravents à l'entrée des mosquées. Ceux déjà existants doivent être modifiés selon ce
modèle.
C- l'étage supérieur:
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D'habitude, les mosquées sont constituées d'un rez- de- chaussée. Toutefois, il s'avère
nécessaire parfois d'ajouter un étage supérieur pour femmes ou afin d'augmenter la
capacité des mosquées. Il est donc obligatoire, le cas échéant, d'appliquer les mesures de
sécurité afin de réserver la vie des prieurs en cas d’urgence.
Pour ce faire, il faut tenir compte des points suivants :
1- le sol de l'étage supérieur doit répondre aux normes techniques relatives au nombre
des prieurs, sciemment l'effet de marteau (causé par la prosternation d'un grand nombre de
prieurs en même temps).
2 – deux escaliers doivent être construits, un de chaque coté, avec possibilité d'ajouter
d'autres si le nombre de prieurs augmente, à raison d'un escalier pour 150 prieurs. Ces
escaliers doivent être de 1.40m minimum pour chaque volée.
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11. Ameublement des mosquées
11.1. Porte-chaussure
Dans les entrées, entre les plateaux ou piliers ou dans le mur, sont disposées des étagères
pour les chaussures de croyants.
Les chaussures sont rangées dans des niches placées dans les murs y compris, s'il le faut
celui de la Qibla ainsi, elles sont rangées aussi dans des meubles adossés aux poteaux.
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11.3. Tapissage
Type de produit
La natte traditionnelle
Le jonc était la matière traditionnelle des nattes, la seule pratiquement employée à
grande envergure jusqu’à la découverte des textiles synthétiques.
La natte syntyhétique
La natte synthétique à base généralement de polystère se substitue progressivement à
la natte naturelle. Si sa résistance à l’usure est bonne, elle doit être employée principalement
dans les msalas des Aids et dans quelques mosquées à forte humidité de sol. Elle ne doit en
aucun cas être de produits recyclés.
La moquette
Plusieurs types de moquette sont utilisés dans les mosquées. Elles sont fabriquées à partir
d’une fibre naturelle, de la laine ou des fibres synthétiques : polyamide, acrylique, polyster,
polypropylène.
Le tableau ci-dessous situe le comportement des principales fibres face aux exigences
d’usage.
Les principales propriétés des fibres :
Caractéristique Polyamide Polypropylène Laine
Aptitude au nettoyage des
Bonne Bonne Bonne
taches aqueuses
Aptitude au nettoyage des
Bonne Très médiocre Bonne
taches grasses
Durabilité de l’aspect neuf Excellente Très médiocre Bonne
Facilité de l’entretien Excellente Acceptable Bonne
Aptitude à la rénovation Excellente Médiocre Bonne
Tenues des coloris Bonne Bonne Acceptable
Resistance au feu Bonne Faible Excellente
Recommandation d’usage Oui Non Oui
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La fibre acrylique offre un aspect et un toucher excellents, proches de ceux de la laine.
Elle se teint bien, résiste aux taches, mais da résistance d’abrasion et à l’écrasement est
moyenne.
Polyester
Si sa résistance à l’usure est bonne, sa résistance à l’écrasement l’est beaucoup moins.
Cette fibre à une nette tendance à feutrer, entrainant une conservation d’aspect médiocre
et une grande difficulté de rénovation. En outre, elle est plus difficile et plus couteuse à
teindre que le polyamide.
Cette fibre est peu employée à l’état pur dans la moquette tuftée. Par contre elle est
parfaitement adaptée à la moquette aiguilletée où à la rencontre souvent en mélange
avec le polyamide.
Polypropylène
Bien qu’ayant une résistance à l’abrasion élevée, cette fibre présente une certaine
fragilité dans sa structure qui se traduit par une faible résistance à l’écrasement entrainant
une dégradation du velours et des changements d’aspect en usages intensifs. Par ailleurs,
elle est difficile à teindre autrement que dans la masse. Le faible prix de cette matière rend
cependant son emploi possible pour les moquettes à usage résidentiel modéré et faible. Par
contre, c’est un bon matériau pour les tapis et moquettes aiguilletés où dans leur
construction, la notion de la résistance et de l’écrasement ne se pose pas de la même façon.
Le polypropylène est rarement utilisé dans les moquettes destinées à des locaux collectifs.
Dans ce créneau de marché. Le polyamide règne au marché. Le polyamide règne en
maitre, car c’est seul qui satisfait aux exigences du marché bâtiment.
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Annexe 1:
MUR DE LA QIBLA
Schéma de moquette
Les dessins centraux des moquettes dans l’axe de la nef axiale doivent être alignés.
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