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Le souffle

On appelle "souffle", ou parfois "jeu", d'un joint le déplacement relatif maximal


prévisible des deux éléments en regard, mesuré entre leurs deux positions
extrêmes.

Mouvements de liberté

Le modèle de joint devra satisfaire aux trois degrés de liberté correspondant


aux trois directions du déplacement relatif des deux éléments par rapport à
l'axe de la voie : longitudinale, transversale et verticale.

La composante longitudinale est, en général, la plus importante. Elle


représente les mouvements de contraction et d'extension réversibles ou non
de la structure sous l’effet de la température, du retrait ou d’un autre
phénomène..

La composante transversale apparaît dans le cas d'ouvrages courbes ou biais


et elle est la conséquence d'une déformation particulière du tablier (sous
l'action de la température surtout) et de l'effet du trafic (force centrifuge et
freinage). Dans le cas de grands ponts suspendus ou à haubans l'action
du vent peut être sensible dans la valeur 1e cette composante.

La composante verticale est faible, mais pas négligeable.

Détermination du souffle
Les éléments ou paramètres nécessaires à la détermination du souffle du joint
sont la température, le retrait, le fluage, le coefficient de dilatation thermique,
les actions.

Dilatation due à la température

La variation de longueur en fonction de la température moyenne d'une


structure sans contrainte, part la plus importante du souffle, résulte de
l'expression :

Δl = l * λ * ΔT

où Δl est la modification de la longueur, l est la longueur dilatable, λ est


le coefficient de dilatation, et ΔT la différence de température, en degrés
Celsius.

La longueur dilatable est connue avec précision. Le coefficient de dilatation


couramment admis pour le béton armé est 10-5.

L'écart de température est quant à lui fonction de nombreux paramètres


comme : la latitude, l'altitude, la zone géographique, l'environnement du site,
etc. En France, à défaut de justifications précises, les textes considèrent des
variations de températures de +30°C à -40°C, en supposant une température
initiale à l'origine de la construction comprise entre +5/+8° et +14/+15°C et un
coefficient de dilatation forfaitaire du béton armé de 1.10 -5. En d'autre terme la
plage de température s'étale de -27°/-30°C à +38°/+47°C. Dans la pratique, le
projeteur utilisera les relevés météorologiques nationaux pour une
première approximation, puis locaux pour affiner.

Si l'ouvrage est courbe la valeur de Δl est fonction du rayon de courbure, de


même que la direction du déplacement qui n'est pas obligatoirement suivant
une tangente à la courbe de l'ouvrage, sauf si les culées de l’ouvrage
comportent des butées de limitation de déplacement transversal. En outre la
longueur dilatable à prendre en compte n'est pas la
longueur développée courbe, mais une longueur nettement inférieure.

Pour les ouvrages biais, la valeur de Δl est la résultante de deux composantes


du mouvement : suivant une perpendiculaire à l’axe du joint et suivant une
parallèle au joint.

Les écartements dus au retrait ou au fluage du béton sont très faibles.

Une méthode rapide (mais exacte) pour calculer les souffles est la suivante
(pour la France métropolitaine, donc avec les valeurs moyennes de
température citées ci-dessus) : vous multipliez la demi longueur de l'ouvrage
(en mètres) par 0,7 pour les ponts en béton ou précontraints ou par 1 pour les
ponts métalliques; le résultat est en centimètres : exemple : un pont de 40 m
de long en béton : 40/2=20 donc 20*0.7=14 mm de souffle par joint. Cela
permet de déterminer rapidement quel est la gamme de joint dont on
aura besoin.

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