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LES TYPESFISCAL
DE CONTRÔLE
ICFF
2022/2023
Table des matières
Introduction : 2
Partie 1 : Concepts et généralités 2
1. Définition du contrôle fiscal 2
2. Objet du contrôle fiscal 3
3. Finalités du contrôle fiscal : 3
4. Les facteurs déclencheurs d’un contrôle fiscal : 3
Partie 2 : Typologie du contrôle fiscale : 5
1. Le contrôle au bureau : 5
A. Le contrôle formel 5
B. Contrôle sur pièces 6
Réalisé par :
2. Contrôle sur place : 6
ERRAIHANI Abderrahim
LAKHAL Oussama
A. La vérification de la comptabilité 6
CHEFRI Youssef
B. La vérification ponctuelle 7
C. Contrôle de la consistance des biens en matière de revenus agricoles. 8
Encadré
3. Lecture dans les rapports d’activité de la Direction Générale par ::
des Impôts 9
Mme. ABA
4. Examen de l'ensemble de la situation fiscale sur place du contribuable 10
Naima
Conclusion : 10
Bibliographie : 11
Introduction :
Le Maroc, un pays parmi d’autres, utilise la fiscalité comme moyen principal pour se procurer
des ressources financières afin d’honorer ses engagements et faire face à ces dépenses, et puis
ce que le système fiscal marocain est essentiellement déclaratif, le législateur reconnaît à
l’administration fiscal le pouvoir de contrôle et de vérification des différentes déclarations des
contribuables. Ce contrôle est divisé en plusieurs types que nous allons avoir l’opportunité de
les détailler par la suite
Pour une meilleure visibilité sur le sujet que nous allons traiter, il faut savoir que nous allons
commencer une définition du contrôle fiscal, après nous allons répondre à la question qu’est ce
qui peut déclencher un contrôle fiscal, nous allons parler des finalités du contrôle fiscal, les
différents types du contrôle fiscal et nous allons finir par une conclusion.
1. :
● Pour l’administration, il permet de détecter les erreurs, les fautes, les fraudes et les
évasions fiscalement infractionnelles et susceptibles d'influencer l'assiette de l'impôt;
● Pour le contribuable, le contrôle fiscal peut constituer un instrument de test ou
d'amélioration de la comptabilité qui lui permet d'éviter les erreurs et fautes déjà
fiscalement sanctionnées.
En 1984 les responsables du système fiscal marocain ont décidé de rendre le système fiscal un
système déclaratif, cela implique que le contribuable, présumé de bonne foi, déclare les
différents éléments sur la base desquels l’administration fiscal effectue le calcul des impôts.
L’objet du contrôle fiscal réside dans la volonté de garantir un certain équilibre et une certaine
justice entre les différents contribuables, ces finalités peuvent être présentées sous trois
catégories :
1) Finalité budgétaire : C’est tout simplement le recouvrement des sommes de l’impôt
éludé (impôt qui devait être payé et qui n’a pas été payé de mauvaise foi) et le suivi des
dossiers à caractère financier jugés importants
2) Finalité répressive : cette finalité a pour objectif de punir ceux qui viole et détourne la loi
volontairement ou involontairement
3) Finalité dissuasive : L’administration fiscal doit se présenter à l’égard de l’ensemble des
contribuables afin d’effectuer des contrôles pour mieux assurer une justice fiscale et
pour atteindre le but ultime qui est le civisme fiscal (l'accomplissement volontaire par
les contribuables, de leurs obligations fiscales)
Le système fiscal marocain est basé sur un régime déclaratif. Il est par conséquent tout à fait
légitime que l’administration fiscale dispose d’un droit de contrôle, qui lui permet de Contrôler
l’ensemble des documents nécessaires à l’établissement de l’assiette fiscale, s’assurer de
l’exactitude de ces derniers et de faire des investigations. Pour assurer ces taches, « la Direction
du contrôle fiscal » a été créée en 2005 au sein de la DGI (au niveau central) et placée sous
l'autorité directe du Directeur Général des Impôts. Cette direction remplie plusieurs missions,
parmi ces missions on a l'élaboration du programme annuel des vérifications.
À cet effet, Durant chaque exercice, l’administration fiscale procède au lancement, à l’échelle
nationale ou régionale, de campagnes de vérification ciblant un secteur d’activité ou une
profession en particulier (Programmation sectorielle).
Outre le programme annuel approuvé par la direction générale, des programmations
ponctuelles sont établies. Elles concernent principalement les opérations de restructuration ou
de liquidation (fusions, apports partiels d’actif, les cessions et les cessations d'activités), dont
l'impératif de la sauvegarde des intérêts du trésor implique un enclenchement immédiat du
processus du contrôle fiscal, qui peut être engagé sans approbation préalable de la direction
centrale, une simple lettre d'information est suffisante.
En outre, des vérifications hors programme annuel sont couramment engagées. Elles
concernent les dossiers proposés à vérification par le système d’information et d’analyse de
risques de la Direction Générale des Impôts, ces dossiers choisis selon certains critères, on peut
les nommés les déclencheurs d’un contrôle fiscal.
Parmi les déclencheurs les plus connus sont les suivants :
● Le dépôt tardif des déclarations fiscales : Les déclarations fiscales, étant la « matière
première » sur laquelle travaille l’administration fiscale, des retards répétés de déclarations
ou le dépôt de déclarations rectificatives sont vus par l’administration comme des
indicateurs de profils de contribuables à risque. Ceux-ci sont donc plus exposés, a minima,
un contrôle sur pièces, au plus à une vérification étendue de leur comptabilité.
● Les déficits chroniques : l’administration fiscale a tendance à cibler les entreprises déclarant
depuis plusieurs exercices des déficits chroniques importants sans pour autant cesser
d’activité. En effet, le maintien en activité d’un business a priori en perte continue suscite
les soupçons de l’administration quant à l’existence des ventes au noir ou de planification
fiscale agressive.
● Les déclarations fiscales divergentes : Le recoupement entre les différentes déclarations
des contribuables peut donner lieu à des discordances qui font l’objet d’investigations par
les inspecteurs des impôts et qui peuvent faire l'objet d’un contrôle sur pièces. A titre
d’exemple, l’administration fiscale procède de manière systématique et automatisée à des
tests de cohérence de la TVA ou à des rapprochements entre données comptables du
contribuable et les données de certaines déclarations telle que celle des rémunérations
versées à des tiers ou celle des traitements et Salaires.
● L’existence d’un précédent contrôle : Il s’agit dans ce cas d’une situation ou
l’administration procède au contrôle d’une entreprise déjà vérifiée pour s’assurer que les
pratiques fiscales erronées, identifiés lors d’un précédent contrôle fiscal, ont bien été
corrigées par le contribuable.
● Les ratios incohérents : L’administration fiscale dispose d’un certain nombre d’indicateurs
ou de « guidelines » par secteur regroupés sous forme de monographies. De fait et à titre
d’exemple, des ratios de rentabilité trop bas par rapport aux normes du secteur peuvent
pousser l’administration à approfondir ses investigations.
● La délation : La délation d’une tierce personne (ancien employé, concurrent, etc…)
n’entraîne pas systématiquement un contrôle fiscal mais si les informations communiquées
par le délateur peuvent être facilement corroborées par des éléments probants, cela peut
déclencher une vérification fiscale.
● Le recoupement auprès d’autres administrations : L’interconnexion récente du système
d’information de l’administration fiscale avec celui d’autres administrations (tels que
l’administration des douanes, la CNSS, l’office des changes ou la conservation foncière)
permettent de faire ressortir d’éventuelles incohérences dans les données communiquées
par le contribuable. Ainsi, un décalage relevé entre les importations déclarées à la douane
et les achats comptabilisés, ou entre les retenues à la source acquittées et les paiements
effectués au profit de prestataires non-résidents, enregistrés par l’office des changes, peut
pousser l’administration à déclencher un contrôle sur pièces ou même une vérification sur
place.
● Echange d’information avec des administrations fiscales d’autres pays : le gouvernement
marocain signé en 2019, la convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures
relatives aux conventions fiscales visant à prévenir l’érosion de la base d’imposition et le
transfert des bénéfices, plus communément appelées mesures anti-BEPS (Base Erosion
and Profit Shifting).2
2
https://fnh.ma/article/actualite-financiere-maroc/fiscalite-ocde-le-maroc-signe-officiellement-la-convention-anti-
beps
Partie 2 : Typologie du contrôle fiscale :
1. Le contrôle au bureau :
C'est un contrôle effectué par l'inspecteur des impôts à partir de son bureau, sans déplacement
dans les locaux du contribuable contrôlé. Il se compose de deux types :
A. Le contrôle formel
Cette forme de contrôle est limitée à la vérification des erreurs matérielles évidentes
constatées dans les déclarations, ne porte pas sur l’exactitude des données de la déclaration,
mais uniquement sur la manière dont ces données sont indiquées et n’implique aucune
recherche extérieure d’informations.
En effet, ce contrôle préliminaire vise à s'assurer que les déclarations respectent les principes
de forme exigés, notamment :
● Identification du contribuable
Il s'agit, en bref, d'un contrôle succinct visant à s'assurer que les déclarations ne présentent pas
d'incohérences notoires.
C’est un ensemble d’opérations effectuées dans les locaux de l’entreprise dans le but
d’examiner la comptabilité et la confronter avec les données matérielles afin de s’assurer de
l’exactitude des déclarations.
Le contrôle sur place constitue un prolongement du contrôle sur pièce et il est exercé par des
brigades spécialisées en dehors des bureaux de l’administration fiscale.
Le contrôle sur place peut être divisé en trois types :
A. La vérification de la comptabilité
B. La vérification ponctuelle
C’est une procédure de vérification pointue, ciblée et qui est caractérisée par sa rapidité, elle
porte essentiellement sur l’examen des pièces justificatives et comptables de quelques
rubriques d’impôt, et même la période peut être courte, c’est-à-dire moins d’un exercice
comptable
Pour vous rapprocher le mieux de cette vérification ponctuelle il faut vous expliquer sur quoi
elle porte :
- Le contrôle des postes comptables
- Le contrôle de remboursement des crédits d’impôt
- Le contrôle des régularités des déductions opérées en matière de TVA, des taux
pratiqués…
Rapport de Bank-Al Maghreb concernant le contrôle sur place :
En 2021, la direction générale des impôts a pu contrôler 4804 dossiers sur place, 2422 en étant
une vérification générale et 2382 vérifications ponctuelles. Les circonstances particulières de
2020 n’ont pas permis la DGI de contrôler autant de dossier qu’avant mais on constate qu’il y a
une augmentation du nombre des dossiers vérifiés de 71% pour les vérifications générales et
29% pour le contrôle ponctuel.
En ce qui concerne la population contrôlée, les personnes morales constituent 86% de la
population globale, et le reste 14% sont des personnes physiques
Pour les droits recouvrés, l’administration fiscale à pu recouvrir 2823,2 millions de DH, un
montant qui modeste par rapport à 2019 et 2018, mais ça reste comme même une somme très
importante pour le Maroc.
L’IR est toujours sous contrôle, cette fois, c’est le contrôle fiscal des revenus agricoles. Le
revenu agricole peut se définir comme « des bénéfices réalisés par un agriculteur ou/et éleveur
et provenant de toute activité inhérente à l’exploitation d’un cycle de production végétale
et/ou animale dont les produits sont destinés à l’alimentation humaine et/ou animale, ainsi que
des activités de traitement des dits produits, à l’exception des activités de transformation
réalisées par des moyens industriels »3
1) L’inspecteur des impôts peut visiter les exploitations agricoles en vue du contrôle de la
consistance des biens agricoles.
Dans ce cas, il est tenu de se faire accompagner par les membres de la commission locale
communale visée à l’article 50 (CGI) et d’informer ces derniers et le contribuable concerné dans
les formes prévues à l’article 219, trente (30) jours avant la date de la visite.
2) Le contribuable est tenu de laisser pénétrer, aux heures légales, sur ses exploitations
agricoles, l’inspecteur des impôts ainsi que les membres de la commission.
Il est tenu d’assister au contrôle ou de s’y faire représenter.
3) Après contrôle et si le contribuable ou son représentant donne son accord sur la
constatation des biens agricoles de son exploitation, un procès-verbal est établi et signé
par l’inspecteur, les membres de la commission locale communale et le contribuable lui-
même ou son représentant. Dans ce cas l’imposition est établie d’après les éléments
retenus.
3
Article 46 du C.G.I Maroc : définition des revenus agricoles.
Si le contribuable ou son représentant formule des observations sur tout ou partie des
constatations relevées, celles-ci sont consignées dans le procès-verbal et l’inspecteur
engage la procédure de rectification prévue aux articles 220 ou 221 ci-dessous.
4) Lorsque le contribuable s’oppose à la visite de son exploitation, un procès-verbal est
établi et signé par l’inspecteur et les membres de la commission locale communale.
Dans ce cas, l’inspecteur est tenu de remettre une copie du procès-verbal auxdits
membres et établit les impositions qui ne peuvent être contestées que dans les
conditions prévues à l’article 235.
Source : le rapport d’activité de la Direction Générale des Impôts pour l’année 2021 et 2018.
On remarque une augmentation importante des dossiers vérifie entre 2017 et 2018 avec
une variation de + 138%. Cette augmentation s’explique par le renforcement de La DGI de
ses actions de contrôle sur pièces et sur place, à travers l’amélioration de son système
d’information et de sa data et l’automatisation de la programmation par un système
d’analyse de risque en 20174. Ces efforts permettent au DGI de recouvrer 3.44 milliards de
dirhams de droits en 2018.
Le nombre des dossiers vérifiés a gardé une tendance haussière en 2019, mais il a diminué
en 2020 à cause de la pandémie de COVID-19. Alors qu’en 2021 il a repris son
augmentation, et atteint le plus haut niveau dans l’histoire avec 50 048 dossiers vérifiés.
Cette procédure, de plus en plus privilégiée par l’administration fiscale, a ainsi rapporté 5,11
Milliards dirhams de recettes en 2021, soit une augmentation de 6% par rapport à l’année
de 2020, si on la compare avec le contrôle sur place qui lui a rapporté 2,82 milliards de
dirhams dans la même année.
4
Rapport d'activité de la DGI au titre de l'année 2017
TABLEAU 2 : Nombre de dossiers vérifiés
Source : le rapport d’activité de la Direction Générale des Impôts pour l’année 2021.
Conclusion :
Le contrôle fiscale est un pouvoir attribué à l’administration fiscale afin de compenser le
système déclaratif, nous avons vu qu’il y a deux types majeurs de contrôle, le contrôle sur place
et le contrôle sur pièce, qui se subdivisent en d’autre types que nous avons traité ci-dessus, ces
contrôles apportent à l’Etat des recettes très importantes, donc il s’avère très nécessaire de
faire évoluer les méthodes de contrôle et faire évoluer le système d’information de l’Etat afin
de pouvoir contrôler tous les contribuables qui ne paient pas d’impôt ou qui ne paient pas assez
d’impôt et élargir l’assiette des personnes contrôler chaque année.
Bibliographie :