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LE CONTRÔLE FISCAL

Université Hassan II
AU MAROC

Réalisé par :
Zakaria MOUMOU
Mohamed SADIK

Encadré par :

Pr. EL MANSOURI MY HASSAN

Année universitaire 2018/2019


Master ACGSI Formation Initiale

1
SOMMAIRE

Introduction ………………………………………………………………………………………………………………….. 3

A. Finalités et types de contrôle fiscal …………………………………………………………………………………………………. 4

B. Organisation des services chargés de la vérification ………………………………………………………………………… 7

C. Nomination et attribution du vérificateur ……………………………………………………………………………………….. 8

D. Quels sont les exercices comptables qui peuvent être vérifiés ………………………………………………………… 9

E. Techniques de contrôle …………………………………………………………………………………………………………………. 10

F. Que se passe-t-il si les écritures d’un exercice comptable présentent des irrégularités graves ? ……. 14

G. Conséquences de la vérification ……………………………………………………………………………………………………. 16

H. Procès de vérification des impôts ………………………………………………………………………………………………….. 17

I. Les commissions locales de taxation (C.L.T.) ………………………………………………………………………………..… 20

2
INTRODUCTION
Dans un système fiscal déclaratif où la plupart des impôts sont établis d'après les indications figurant dans
les déclarations souscrites par les entreprises ou les individus, la sincérité des déclarations est présumée,
cela implique nécessairement la possibilité pour l'administration des impôts de contrôler les éléments
déclarés.
Ce contrôle a pour objectif : la lutte contre la fraude et l'application correcte de la loi fiscale par les
contribuables souvent désorientés par la complexité et l’instabilité législative.

Pour être efficace, le contrôle fiscal exige des moyens d’investigation énergiques, à savoir :
 Le pouvoir de contrôle des déclarations souscrites, ainsi que les autres documents, pièces ou
éléments nécessaires à l'assiette et à l'établissement des impôts ;
 Le pouvoir d'investigation et d'appréciation de la comptabilité de l'entreprise, afin de s'assurer de
l'exactitude des bases déclarées par les contribuables, personnes morales et physiques, au titre de
l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le revenu et de la taxe sur la valeur ajoutée;
 Le pouvoir de contrôle des prix et des déclarations estimatives, exprimés dans les actes et
conventions obligatoirement soumis à l'enregistrement.

Mais pour éviter que contrôle ne devienne synonyme d’inquisition, ou d'exactions, une protection
à la mesure des pouvoirs et des prérogatives de l'administration doit être accordée aux contribuables.
Ce travail expose :

 Les formes et les moyens du contrôle ;


 La préparation et le déroulement de la vérification ;
 Les différentes procédures de redressement et les garanties accordées aux contribuables.

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J. Finalités et types de contrôle fiscal

I. Finalités du contrôle
- L'administration fiscale contrôle les déclarations et les actes utilisés pour l'établissement des impôts,
droits et taxes.
A cette fin, les contribuables, personnes physiques ou morales, sont tenus de fournir toutes justifications
nécessaires et présenter tous documents comptables aux agents assermentés de cette administration (art.
210 du Code Général des Impôts).
Ce contrôle répond à trois finalités principales :

 Eviter la minoration des rentrées fiscales;


 Lutter contre la concurrence déloyale;
 Rétablir l'égalité fiscale détruite par le fraudeur.
En pratique, cela revient à :
 Vérifier la bonne application des textes fiscaux par les particuliers et les entreprises;
 Rectifier les erreurs dans les déclarations;
 Dissuader ceux qui seraient tentés de se soustraire à leurs obligations;
 Réprimer les comportements frauduleux.

II. Types de contrôle :


Le contrôle des déclarations s'exerce sous deux formes différentes mais complémentaires l'une de
l'autre, le contrôle au bureau (contrôle formel, contrôle sur pièces) et le contrôle sur place (vérification de
comptabilité), qui permettront d'agir selon l'objectif recherché.
L'administration fiscale dispose également d'un droit de constatation en vertu duquel elle peut
demander aux contribuables, de se faire présenter les factures, ainsi que les livres les registres et les
documents professionnels se rapportant à des opérations ayant donné ou devant donner lieu à
facturation et procéder à la constatation matérielle des éléments physiques de l'exploitation pour
rechercher les manquements aux obligations prévues par la législation et la réglementation en vigueur.
Le droit de constatation s'exerce immédiatement après remise d'un avis de constatation par les agents
assermentés et commissionnés pour procéder au contrôle fiscal
1. Contrôle formel :
Ce contrôle n'implique aucune recherche et aucune modification des éléments déclarés ; il s'exerce à partir
du bureau.
Il est systématique et exhaustif, il regroupe l'ensemble des opérations ayant trait à la rectification des
erreurs matérielles évidentes dans les déclarations et permet de s'assurer de la régularité des
éléments déclarés (Identification du redevable, pièces justificatives et vérification des chiffres).
Le contrôle formel peut être automatique lors de la saisie informatique des données ou manuel lors de la
réception des documents et/ou avant leur classement dans le dossier.

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Il a pour but d'assurer la maîtrise du fichier des redevables par les services gestionnaires et de préparer le
contrôle sur pièces (CSP) sur des indices sélectifs.
2. Contrôle sur pièces :
 Il consiste en un examen attentif des déclarations souscrites par le service gestionnaire du dossier
(service d'assiette) ;
 Il est exercé par l’inspecteur des impôts chargé du secteur dans lequel se trouve le siège social ou le
principal établissement du contribuable.
 Il a pour objet de s'assurer que les contribuables ont bien déposé leurs déclarations.

 Il permet à l'administration :
- d’identifier le nombre du retardataire
- et de procéder à leur mise en recouvrement.

 L’inspecteur d'assiette contrôle aussi les déclarations des contribuables soumis au régime du forfait. Il
compare le bénéfice forfaitaire et le revenu minimum qu’il calcule. Ce revenu est retenu s’il est
supérieur.
 En cas d'absence de déclaration ou de détection des erreurs, omissions ou inexactitudes des chiffres
déclarés, L’inspecteur est habilité à demander les déclarations et toutes les pièces justificatives
nécessaires.
Attention : l'administration a le droit de procéder à une taxation d'office sur la base des éléments dont elle
dispose, dans le cas où le contribuable ne dépose ou ne complète pas sa déclaration dans le délai.
En somme, le contrôle sur pièces a pour objectif de détecter les anomalies et erreurs commises par le
contribuable et de procéder à leur régularisation immédiate.
3. Vérification de comptabilité
 La vérification de comptabilité se définit comme l'ensemble des opérations qui ont pour objet
d'examiner sur place la comptabilité d'une entreprise et de la confronter à certaines données
matérielles ou de fait, en vue de s'assurer :
- de l'exactitude des déclarations souscrites.
- de l'existence matérielle des éléments de l'actif immobilisé et des stocks.
 Elle constitue un moyen dont dispose l'administration pour veiller au respect de la législation en
vigueur et devoir si la situation réelle du contribuable est bien cohérente avec les revenus qu'il
déclare.
 Elle porte sur toutes les déclarations souscrites concernant tous les impôts dans la limite du délai
de prescription. Elle est normalement engagée après l'envoi d'un avis de vérification laissant au
contribuable un délai suffisant pour se faire assister d'un conseil de son choix.

4. Garanties du contribuable vérifié


Le déroulement des contrôles est soumis à un ensemble de règles garantissant des droits aux
contribuables, à savoir :

 le droit de reprise de l'administration et la durée du contrôle sur place sont limités dans le temps
pour contrecarrer tout excès de nature à nuire aux intérêts du contribuable.

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 La détention des documents comptables dans les formes prévues par la loi constitue une garantie
contre le rejet de la comptabilité.
 L'article 212 du C.G.I. permet au contribuable de faire appel à un conseil de son choix pour l'assister
lors des opérations de vérification.
A ce titre, le contribuable dispose de la garantie de choisir librement aussi bien le titre, la qualification que
l'effectif des personnes pouvant remplir ce rôle d'assistance. Il reste également libre de se faire assister
parce conseil lors des travaux de vérification ou de se faire remplacer directement par celui-ci.
Lorsque le conseil représente le contribuable sans que celui-ci soit présent aux travaux de contrôle, il doit
justifier d'un mandat ou tout autre écrit authentifié (légalisé) émanant du contribuable l'habilitant à agir au
nom et pour le compte de ce dernier pour les besoins de la vérification.
Remarque :
Les obligations comptables que le contribuable est tenu de se conformer sont instituées par les
dispositions de la loi des obligations comptables des commerçants promulguée par le dahir de 1992.
Mais vu la complexité et les modifications très fréquentes de la législation et de la jurisprudence fiscales, Il
est conseillé au contribuable de recourir aux services d'un cabinet comptable pour lui charger de sa
comptabilité et de l'établissement de ses déclarations.
5. Droit de constatation :
Par exception à ce qui vient d'être dit, le vérificateur peut intervenir à l'improviste dans l'entreprise ; c'est
ce que l'on appelle le droit de constatation ou le contrôle inopiné (art.210 du C.G.1.)
Mais, dans ce cas le vérificateur ne peut se livrer qu'à la constatation matérielle des éléments physiques de
l'exploitation pour rechercher les manquements aux obligations prévues par la législation et la
réglementation en vigueur (ex : contrôle des stocks, arrêté de caisse relevé de prix) ou de l'existence et de
l'état des documents comptables (ex : documents professionnels se rapportant à des opérations ayant
donné ou devant donner lieu à facturation.)
Ce contrôle inopiné s'exerce immédiatement après remise d'un avis de constatation par les agents
assermentés de l'administration fiscale qui sont commissionnés pour procéder au contrôle fiscal.
L'avis de constatation doit comporter les nom et prénoms des agents de l'administration fiscale chargés
d'effectuer l'opération de constatation et doit informer le contribuable de l'exercice du droit de
constatation.
Les agents précités peuvent demander copie, établie par tous moyens et sur tous supports, des pièces se
rapportant aux opérations ayant donné ou devant donner lieu à facturation.

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K. Organisation des services chargés de la vérification :

La vérification de comptabilité est organisée à deux niveaux : central et régional


 Le service central a pour mission la programmation et l'orientation des vérifications ainsi que le
suivi des travaux effectués par les vérificateurs
 Les services régionaux des vérifications s'occupent de l'exécution de l'opération du contrôle sur
place.
Cette subdivision est justifiée par le souci de séparer les personnes chargées de mener le contrôle sur
le terrain des personnes ayant pour mission de superviser leurs travaux et de contrôler les méthodes
utilisées dans le but :
 de sauvegarder les intérêts de la collectivité ;
 d'éviter les abus du pouvoir d’appréciation.

I. Attributions de l'administration centrale


les opérations de contrôle sont coiffées au niveau central par une direction dite des vérifications fiscales
constituée de trois divisions :
1. Division de suivi des dossiers de vérifications des brigades régionales :
Cette division se penche sur l'étude des rapports de vérification, des notifications adressées au
contribuable et des réponses de celui-ci aux chefs de redressements notifiés. Le but est de procéder au
suivi des travaux des inspecteurs vérificateurs et de contrôler les méthodes et les démarches utilisées.
La mission de cette division est importante dans la mesure où il permet à l'administration centrale de
centraliser toutes les vérifications opérées et de constituer une base de données statistique et technique.
2. Division de la brigade nationale de vérification :
Cette division a pour attribution de procéder à la vérification des entreprises industrielle et commerciale
de grande dimension.
Elle est constituée de trois services qui s'occupent de la vérification des dossiers à l'échelle nationale. Ces
services sont constitués de brigades.
L'affectation des dossiers à ces brigades se fait selon l’importance du chiffre d'affaires réalisé.
Une tentative de restructuration des brigades nationales s'est faite ces dernières années par le biais de la
création des brigades des grandes entreprises au niveau de certaines directions régionales. L'objectif
escompté est de parvenir à toucher le plus grand nombre possible des grandes entreprises dans la limite
du délai de prescription.

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3. Division de programmation et monographies :
Sa mission consiste à collecter les informations sur les différents secteurs d'activité et les problèmes qu'ils
rencontrent dans le but de mettre à la disposition des vérificateurs quelque soit leur affection des
monographies en tant qu'instrument de travail pour leur faciliter la tâche.
La restructuration des structures de la direction générale des impôts n'a pas touché uniquement les
services centraux, elle a concerné également les services extérieurs.

II. Organisation des services extérieurs


Le service régional des vérifications est géré par un chef de service dont la mission consiste à coordonner
avec le directeur régional et le service de suivi au niveau central.
Ce service comprend des brigades polyvalentes de vérifications dont le nombre varie selon l'importance de
la région. En principe chaque brigade est formée de six vérificateurs et gérée par un chef de brigade ayant
la mission d'encadrer les inspecteurs et de participer à la formation des nouveaux recrus et des
personnes nouvellement mutées au service des vérifications.

L. Nomination et attribution du vérificateur.


Critères de nomination - L'opération de vérification de comptabilité ne peut être effectuée que par une
catégorie bien déterminée du personnel de la Direction Générale des Impôts. Il s'agit d'agents assermentés
qui ont au moins le grade d'inspecteur adjoint et qui sont commissionnés pour procéder à un contrôle
fiscal.

Attribution -La loi précise que les intéressés vérifient la sincérité des écritures comptables et des
déclarations souscrites et s'assurent sur place de l'existence matérielle des biens figurant à l'actif.
Autrement dit, l'inspecteur examine à la fois les écritures comptables et s'assure de l'existence matérielle
des immobilisations déclarées et des stocks.
N.B - L'inspecteur a le droit de demander au contribuable de lui consentir toutes facilités pour l'exercice
du contrôle et l'analyse des données enregistrées en cas où la comptabilité est tenue par des moyens
informatiques ou si les documents sont conservés sous forme de microfiches.
Pour faciliter l'accès à des renseignements détenus par des tiers et pour avoir obtenu les documents
comptables détenus par le contribuable, le législateur a prévu, le droit de communication.
Il revient à lui seul de déterminer si cette comptabilité est probante ou si elle présente des irrégularités de
nature à lui enlever sa valeur probante. Dans ce dernier cas, il a le pouvoir de l'écarter et de reconstituer le
chiffre d'affaires déclaré d'après les éléments dont dispose l’administration.

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M. Quels sont les exercices comptables qui peuvent être vérifiés ?

La réponse à cette question nécessite l’éclaircissement de deux point:


 le droit de reprise ;
 et la vérification des exercices déficitaires.

Droit de reprise : Il s'agit du délai pendant lequel l'administration fiscale est autorisée à "procéder aux
réparations des omissions, erreurs ou insuffisances constatées dans la comptabilité ou les déclarations du
contribuable. Ce délai est fixé à 4 ans
La mise en œuvre de ce droit se traduit par des redressements qui entraîneront une imposition
complémentaire.
Les rectifications autorisées peuvent être donc opérées jusqu'au 31 décembre de la quatrième année
suivant celle au titre de laquelle l'imposition est due.
Il y a lieu de préciser que la loi autorise L’inspecteur vérificateur de procéder à l'examen des documents
comptables et des déclarations fiscales correspondantes aux exercices prescrits lorsque les résultats
déclarés relatifs à ces exercices ont une incidence sur les exercices non prescrits.
Par cette mesure jugée d'une extrême importance pour la sauvegarde des intérêts du trésor, l’inspecteur
vérificateur s'assure que les reports déficitaires des années prescrits sont fondés et essaye de les absorber
dans le cas où ils ne sont que des déficits fictifs et artificiels. Aussi, il vérifie la sincérité et l'exactitude des
provisions constituées, des amortissements différés, des reports des soldes des comptes de l'actif et du
passif d'une année sur l'autre et l'existence des immobilisations acquises postérieurement aux exercices
non prescrits.
Malgré cette autorisation expresse d'examiner la comptabilité des exercices prescrits, il reste toutefois
limité puisque l’Administration n'a pas le droit d'émettre des impositions concernant cette période.
Vérification des exercices déficitaires : Le législateur a prévu cette action pour contrecarrer les
manœuvres conduisant à alourdir les charges d'un exercice non prescrit par des charges d'un ou plusieurs
exercices prescrits car le déficit devient une charge autrement dit un élément de détermination du
résultat Imposable de l'exercice non prescrit.
Lorsque la base de ce déficit s’est formée d'un ou plusieurs éléments fictifs ou non admis en déduction, il
conduit alors à réduire indûment la base imposable de l'exercice non prescrit.
Important :il y a lieu de préciser que l'Administration n'a pas le droit de vérifier des années prescrits dont
le résultat n'a pas de répercussion sur les exercices non prescrits et des exercices qui ont déjà fait l'objet
de contrôle.
Il s'ensuit donc que le droit de vérification n'est pas répétitif, mars l'administration a le droit d'examiner
des exercices déjà vérifiés sans toutefois revoir à la hausse les bases déjà notifiées. Il s'agit d'une autre
garantie offerte au contribuable en matière de vérification de comptabilité.

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N. Techniques de contrôle
La mission de l'inspecteur vérificateur consiste à employer des techniques de contrôle pour vérifier
l'exactitude des écritures comptables et leur confrontation avec la réalité.
Ces techniques peuvent être utilisées séparément ou conjointement selon l'activité exercée par le
contribuable, 11mportance de son chiffre d'affaires et le traitement fiscal du secteur où il exerce (exonéré,
taxable, hors champ)

I. Le contrôle arithmétique et le pointage


Il s'agit de deux techniques utilisées, par l’inspecteur vérificateur dans la majorité des dossiers à vérifier
pour voir si la comptabilité est sincère et probante, autrement toutes les écritures comptables transcrites
ont une contrepartie réelle et des pièces justificatives (le principe de la partie double).
Malgré que la méthode de sondage est très intéressante, il est recommandé par le décideurs, elle n’est pas
toujours utilisée par l'inspecteur qui n'a pas toujours à sa disposition des recoupements suffisants et
nécessaires pour effectuer le contrôle Par sondage, il préfère recourir à un examen exhaustif et détail de la
comptabilité pour avoir plus d'assurance de l'exactitude des chiffre déclarés.
1. Contrôle arithmétique
Le contrôle arithmétique consiste à s'assurer de l'exactitude des additions des écritures comptables et des
soldes d'un même exercice et des reports d'un exercice sur un autre.
Il consiste également de confronter les soldes retenus sur les journaux auxiliaires avec ceux transcrits au
grand livre et à la balance puis dans une phase finale avec les écritures transcrites sur les états de synthèse
(actif, passif, CPC,...).
Les erreurs répétées constituent un élément de preuve justifiant le caractère non probant de la
comptabilité présentée.
L'inspecteur vérificateur procède à rapprocher les soldes des différents comptes d'année (N-1) avec les à
nouveaux de l'année (N) afin de s'assurer que les reports effectués sont faits d'une manière fidèle.
Dans le cas où la vérification concerne une affaire très importante, le contrôle arithmétique ne peut être
utilisé d'une manière systématique sous la contrainte du tems. L’inspecteur vérificateur procède alors à un
contrôle partiel concernant un nombre limite de comptes.
Si le contrôle arithmétique est effectué dans le but d’opérer des erreurs d'imputation ou d'addition, le
contrôle par pointage à un objectif différent. Qu'en est-il de ce type de contrôle ?
2. Le pointage
Le pointage ou le contrôle des pièces justificatives constitue l'une des tâches essentielles entreprises par
l'inspecteur vérificateur. Ce contrôle puise sa légitimité dans le fait que la loi oblige le contribuable à
appuyer toute écriture comptable transcrite par une pièce justificative probante que cette écriture est un
achat, une vente ou une dépense nécessaire à l'exploitation.

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Ce contrôle consiste à s'assurer que :
Les écritures comptables transcrites sont appuyées par des pièces justificatives sous peine d'être rejetée
par l'administration ;
 les marchandises, articles, matières et services achetés par le contribuable, objet des factures
présentées doivent concourir à l'exploitation, il s'agit du caractère réel de la dépense.
 l'imputation est régulière autrement la transcription de la charge se fait dans le compte concerné et
avec le montant exact tel qu'il figure sur la facture.
 la pièce justificative présentée à l'appui d'une charge comptabilisée doit être probante
conformément aux dispositions de l'article 146 du C.G.I.
Bon à retenir : Par pièce justificative probante, la loi vise une facture ou un document en tenant lieu.
Les écritures comptables justifiées par des bons pour, des bons de livraison, des devis, des factures
incomplètes ou portant le nom ou la raison sociale d'un autre contribuable, d'une facture pro forma ou
d'une simple feuille ne peuvent être acceptées par l'administration.

II. Contrôle quantitatif


Le contrôle quantitatif est une technique utilisée par l'administration pour la vérification du chiffre
d'affaires déclaré par les contribuables qui revendent leurs articles en l'état autrement dit les
commerçants grossistes, les importateurs et les commerçants détaillants qui ont opté pour le régime du
bénéfice réel ou bénéfice net simplifié.
L’inspecteur procède à ce contrôle :

 soit systématiquement lorsque l'entreprise vérifiée est de petite taille ou lorsque les articles
revendus en l'état sont peu nombreux ;
 soit partiellement lorsque le contribuable revend en l'état un ensemble d'articles de petite valeur
ou lorsqu'ils sont très variés. Dans ce cas, il procède à un contrôle par sondage en se basant sur les
articles les plus importants.
Le choix de l'échantillon est laissé à l'appréciation de l'administration.
Pour appliquer ce type de contrôle, l'agent du fisc est tenu de déterminer :

 le nombre d'articles achetés au cours de l'exercice vérifié (exercice N) ;


 le nombre d'articles figurant en stock d'ouverture de l'exercice N ;
 le nombre d'articles figurant en stock de clôture de l'exercice N ;
 le nombre d'articles vendus au cours de l'exercice N.
Le contrôle quantitatif consiste à vérifier l'égalité de l'équation suivante :
Nombre d'articles achetés
+ Nombre s'articles en stock d'entrée
- Nombre d'articles en stock de sortie
- Nombre d'articles vendus
=0

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Cette égalité peut ne pas être vérifiée, cela signifie, qu’il y a une minoration des achats ou des ventes qu’on
peut identifier comme suit :

 si le résultat est supérieur à 0 : il s'agit d'une minoration des ventes ou des stocks ;
 si le résultat est inférieur à 0 : il s'agit d'une minoration des achats.
Dans les deux cas, l'inspecteur est tenu d'informer le contribuable des résultat obtenus et lui demander ,de
lui fournir les explications nécessaires dans le plus bref délai.
Au cas où les explications fournies ne sont pas fondées et non justifiées ou lorsque le contribuable n'arrive
pas à donner des éclaircissements à ce sujet, l'inspecteur procède à la rectification du chiffre d'affaires et
par conséquent de la base imposable déclarée.

1. Contrôle matière
Les entreprises de production procèdent à la fabrication de produits à partir des matières premières ou des
produits semi-finis à l'aide des matières consommables et de la main d'œuvre.
Le contrôle du chiffre d'affaires réalisé par ces entreprises se fait au moyen de la technique du contrôle
matière qui permet de suivre les entrées des matières utilisées dans la production et la sortie des produits
fabriqués (produits semi-finis, articles finis)
Pour s'assurer qu'aucune insuffisance n'a été opérée par l'entreprise, l'inspecteur vérificateur procède
alors à la reconstitution du chiffre d'affaires à l'aide des factures d'achats et de ventes comptabilisées. Il
peut entreprendre ce travail à partir de la comptabilité matières et des fiches de stocks s’ils lui sont
communiquées.
Pour appliquer ce type de contrôle, l'agent du fisc est tenu de déterminer :

 la quantité de matières premières achetées au cours de l'exercice vérifié (exercice N) ;


 la quantité de matières premières figurant en stock d'ouverture de l'exercice N ;
 la quantité de matières premières figurant en stock de clôture de l'exercice N ;
 la quantité d'articles produits vendus (matières premières fabriquées) au cours de l'exercice N
 la quantité d'articles produits restant en stock en fin d'exercice N
 la quantité d'articles produits figurant en stock d'entrée de l'exercice N.
Le contrôle matières consiste à vérifier l'égalité d l'équation suivante :
Qualité de matières premières achetées
+ Quantité de matières premières en stock d'entré
- Quantité de matières premières en stock de sortie
+ Quantité de produits semi-finis en stock d'entrée
- Quantité de produits semi-finis en stock de sortie
+ Quantité d'articles produits en stock d'entrée
- Quantité d'articles produits en stock de sortie
+ Quantité d'articles produits vendus
=0

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D'autres moyens peuvent être utilisés pour vérifier l'exactitude du chiffre d'affaires en cas d'une entreprise
de production tels que : la main d'ouvre (rendement moyen par ouvrier, nombre d'heures de travail,
quantité d'énergie utilisée, etc.).
Les résultats obtenus peuvent permettre un rapprochement significatif de la réalité. Toutefois ils offrent un
champ fertile pour les critiques à la suite de la faiblesse de « garantie de fiabilité » de ces méthodes qui
reposent le plus souvent sur des approximations et des moyennes.
Malgré ce problème de fiabilité, ces moyens offrent au vérificateur les indices de l'existence d'une
dissimulation d'une partie du chiffre d'affaires, il lui reste de chercher les preuves tangibles de cette
insuffisance.
Les difficultés qui apparaissent à ce niveau sont à reconsidérer pour aider le contribuable à agir dans le
respect de la légalité.
Insérer dans la loi fiscale des mesures autorisant clairement l'administration à établir la preuve des
insuffisances du chiffre d'affaires à partir de telles simulations est plus que nécessaire.
2. contrôle de déductions en matière de T.V.A
Les contribuables assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée sont tenus de souscrire mensuellement ou
trimestriellement selon 11mportance de leurs ventes réalisées, une déclaration de chiffre d'affaires. Ils
sont tenus de joindre à celle-ci un état détaillé des déductions opérées.
Le contrôle des taxes déduites se fait en plusieurs étapes qu'on peut énumérer comme suit :

 l'examen de la pièce justificative de la dépense en s'assurant qu'elle soit conforme aux


prescriptions de la loi ;
 la vérification des biens et services acquis afin de saisir s’ils ne sont pas exclus de droit de
déduction ;
 le rapprochement de la pièce conforme aux écritures comptables de manière à s'assurer que celle-
ci a été bien transcrite en comptabilité ;
 le recalcule et le rapprochement du prorata avec celui pratiqué par le contribuable en cas où il
exerce des activités taxables et des activités situées hors champ ou exonérées.

3. Contrôle des encaissements réalisés


Les encaissements réalisés correspondent aux sommes reçus à la suite de la vente des biens et services
produits par l'entreprise ou des marchandises revendues en l'état par le contribuable. Ces sommes
peuvent parvenir d'une opération effectuée à titre principal, occasionnel ou accessoire.
Ces encaissements peuvent être contrôlés en examinant le journal caisse et le journal banque. L'inspecteur
vérificateur procède à la confrontation des sommes figurant au crédit des relevés bancaires avec les
écritures passées en comptabilité.
La détermination des encaissements réalisés par le contribuable permet à l'administration de s'assurer du
chiffre d'affaires déclaré en matière d’impôt sur les sociétés et d’impôt sur le revenu d'une part et
d'autre part des encaissements déclarés en matière de la taxe sur la valeur ajoutée.
En matière d’impôt sur les sociétés et d'impôt sur le revenu l’inspecteur vérificateur procède au
rapprochement de encaissements réalisés par le contribuable au cours d'un exercice au chiffre d'affaires

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déclaré au compte de produits et de charges (CPC) en tenant compte des variations des clients débiteurs,
des lettres de changes et chèques émis non encaissés.
En matière de taxe sur la valeur ajoutée, l'inspecteur vérificateur est tenu de distinguer entre les
encaissements taxables et les encaissements non taxables. Il procède au rapprochement des
encaissements réalisés soumis à la TVA aux encaissements déclarés par le contribuable. En cas de
différence non justifiée, l’Administration informe le contribuable et procède au rappel de la taxe
encaissée non déclarée.

O. Que se passe-t-il si les écritures d’un exercice comptable présentent des


irrégularités graves ?
Lorsque les écritures d'un exercice comptable présentent des irrégularités graves de nature à mettre en
cause, la valeur probante de la comptabilité, l'administration peut déterminer la base d'imposition d'après
les éléments dont elle dispose.
I. Irrégularités graves
La loi a énuméré les irrégularités graves qui sont de nature à mettre en cause la valeur probante de la
comptabilité.
Cette liste limitative se présente comme suit :

 Le défaut de présentation d'une comptabilité tenue conformément aux prescriptions du code de


commerce et organisée de manière à permettre à l'inspecteur vérificateur d'exercer le droit de
contrôle ;
 L'absence des inventaires prévus par la loi. En effet, les dispositions en vigueur stipulent que le
contribuable est tenu d'établir, à la fin de chaque exercice comptable, des inventaires détaillés, en
quantités et en valeur, des marchandises, des produits divers, des emballages et des matières
consommables qu'elle achète en vue de la revente ou pour les besoins de l'exploitation ;
 La dissimulation d'achats ou de ventes, dans ce sens, l'administration doit apporter la preuve de
telles manœuvres (factures d'achats non déclarés, factures de ventes non présentées, ventes sans
factures ...);
 Les erreurs, omissions ou inexactitudes graves et répétées, constatées dans la comptabilisation des
opérations (double comptabilisation des charges, comptabilisation des charges toute taxe comprise
lorsque la taxe sur la valeur ajoutée est déductible, inscription des dépenses personnelles ou ne
concernant pas l'exploitation, etc.) ;
 L'absence de pièces justificatives privant la comptabilité de toute valeur probante ;
 La non comptabilisation d'opérations effectuées par la société ;
 La comptabilisation d'opérations fictives.
Important : Il y a lieu de préciser que la comptabilité présentée par le contribuable ne peut être rejetée
que si elle est entachée de l'une ou plusieurs des irrégularités énumérées ci-dessus. Cette liste limitative
prévue par le législateur a donc restreint le pouvoir d'appréciation de l'administration qui ne peut plus
écarter la comptabilité arbitrairement.

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Toutefois, l’inspecteur-vérificateur ne doit pas se limiter à citer les seules irrégularités graves constatées
énumérées par la loi fiscale, il ne lui est pas interdit de les appuyer, le cas échéant, des infractions
commises par l'assujetti en matière de droit comptable ou commercial.

II. Rejet de comptabilité


En cas de rejet de la comptabilité, suite à l'existence des irrégularités énumérées ci-dessus, l’administration
a le droit de procéder à la rectification des déclarations déposées. L’assise alors à deux cas possibles :
l'inspecteur Peut procéder à un rejet total ou simplement à un rejet partiel.
Rejet total - Le rejet total doit être appuyé des arguments solides qui détruisent les éléments de preuve du
contribuable et rendent sceptiques l'exactitude de ses comptes et des bases déclarées. Dans ce cas le
transfert de la charge de la preuve se fait de l'administration au contribuable. Ce dernier doit présenter
toutes les pièces et documents susceptibles de justifier la sincérité des chiffres déclarés que soit en
matière des impôts directs qu'en matière d'impôts indirects ainsi que la véracité des bases déclarées.
En cas de rejet de la comptabilité, le chiffre d'affaires peut être reconstitué par plusieurs méthodes, il
incombe au vérificateur de sélectionner la méthode la plus adéquate qui convient le plus pour se
rapprocher de la situation réelle de l'entreprise. Or faute de dispositions légales précisant les méthodes à
utiliser par le vérificateur, la reconstitution est marquée par une certaine subjectivité qui diffère selon la
compétence du vérificateur ou la qualité de l'encadrement dont il bénéficie de la part de ses chefs
hiérarchiques immédiats.
Les méthodes de reconstitution de chiffre d'affaires ne sont pas nombreuses, elles sont utilisées selon la
forme juridique du contribuable, la nature d'activité et la taille de l'entreprise. Ces méthodes sont :

 La méthode des coefficients réglementaires ;


 La méthode du contrôle quantitatif ;
 La méthode du contrôle matière ;
 La méthode de la reconstitution selon certains éléments de l'entreprise tels que l’électricité, main
d’œuvre, achats de force motrice.
Il existe une autre méthode de reconstitution du chiffre d'affaires, il s'agit de l'utilisation des coefficients
de marge brute calculés à partir des factures d'achats et de ventes des articles revendus en l'état par le
contribuable. Ces coefficients sont appliqués aux achats revendus (achats + stock initial - stock fin I). Cette
méthode donne des résultats réels à la condition que les achats et les stocks sont bien justifiés.
Il y a lieu de préciser que le vérificateur pourrait utiliser autant de coefficients qu’il a de produits pour que
la reconstitution du chiffre d'affaires ne puisse être contestée par les commissions. Toutefois il a toujours
la possibilité de calculer un coefficient moyen pondéré de marge brute qu11 applique à l'ensemble des
achats revendus.
Rejet partiel - L’inspecteur peut procéder à un rejet partiel de la comptabilité lorsqu'il constate lors de
l'examen des documents comptables que le contribuable possède tous les documents comptables et que
certains recoupements ou certains indices remettent en cause le chiffre d'affaires déclaré.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
III. Rectification des déclarations sans rejet de comptabilité
Lorsque l’inspecteur est en présence d'une comptabilité régulière en la forme et qu'elle ne présente
aucune irrégularité grave, il conserve tout de même le droit de rectifier les déclarations des contribuables
lorsqu’il constate l'existence des erreurs, omissions et insuffisances involontaires ou de simples erreurs
d'additions ou de mauvaises imputations.
Ces anomalies si elles n'ont pas un caractère répétitif, peuvent être réparées et notifiées par l'inspecteur
des impôts au contribuable dans le cadre de la procédure contradictoire prévue par la loi.
Les insuffisances constatées peuvent résulter de l'existence des :

 Provisions injustifiées au regard de la loi fiscale ;


 Charges d'impôts non déductibles ;
 Inexactitudes matérielles telles que les erreurs de reports, les inscriptions inexactes,
 Doubles emplois,
 Reliquats d'amortissement non déductibles ;
 Lacunes dues à l’incompréhension des dispositions légales (absence d'inventaire, absence de pièces
justificative s pour certaines opérations ;
 Erreurs de comptabilité involontaires ;
 Irrégularités mineures.

P. Conséquences de la vérification
La vérification pourrait aboutir à l'un des résultats suivants :
1°/ l’inspecteur constate que la comptabilité présentée est régulière en la forme et au fond et que le
contribuable a respecté à la fois les dispositions comptables et fiscales prévues par les lois en vigueur.
Dans ce cas, L'administration est tenue d’informer le contribuable, par lettre recommandée avec accusée
de réception ou remise en main propre, que la vérification dont il a fait l'objet n'a pas abouti à des
rectifications de sa base imposable.
Important : L'administration fiscale n'a pas le droit d'apporter des rectifications aux déclarations déposées

par le contribuable lorsque l'examen des documents comptables présentés a révélé que :

 La comptabilité est complète et régulière ;


 Les écritures comptables sont justifiées par des pièces probantes ;
 La comptabilisation en partie double est respectée ;
 Les marges calculées sont suffisantes et positives ;
 Le chiffre d'affaires déclaré aux Impôts directs et à la Taxe sur la valeur ajoutée coïncident.

2°/ L’inspecteur apporte des rectifications à la base imposable déclarée par le contribuable sans rejeter sa
comptabilité ;

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
3°/ l'inspecteur dispose d'éléments suffisants prouvant la valeur non probante de la comptabilité, auquel
cas il procède à son rejet total ou partiel
4°/ le contribuable refuse de se soumettre au contrôle ou de communiquer une partie ou la totalité des
documents comptables susceptibles de justifier les déclarations déposées, l'administration procède à la
taxation d'office.
Trois types de procédures de rectification des impositions sont alors prévues par la loi, il s'agit de :

 la procédure normale de rectification;


 la procédure de rectification accélérée ;
 la procédure de taxation d'office.
Dans le deuxième et troisième cas, l’Administration se propose de rectifier les résultats déclarés afin de les
rapprocher plus ou moins à la réalité de la situation fiscale du contribuable. Dans le dernier cas, elle
procède à la détermination de nouvelles bases imposables sans tenir compte des bases déclarées.
La loi a prévu une procédure à ce sujet.

Q. Procès de vérification des impôts :

I. Procédure normale de redressement


La procédure normale de redressement est déclenchée dès la fin des travaux de vérification.
Elle vise le redressement de la situation fiscale du contribuable vérifié en rectifiant la base d1mposition
que celle-ci résulte de sa déclaration déposée auprès des services des impôts ou d'une taxation d'office.
Il s'agit d'une procédure contradictoire permettant de déclencher une phase de dialogue entre
l'administration et le contribuable et de clarifier les points de désaccords entre eux qu'ils soient sur les
irrégularités commises ou sur les questions soulevées par le vérificateur.
L'échange de points de vue se fait par le biais de lettres qui doivent respecter certaines conditions de fonds
et de forme.
1. La première lettre de notification
L’inspecteur vérificateur est tenu d'informer le contribuable des rectifications qu11 a apporté à ses
déclarations et les nouvelles bases d1mposition auxquelles il serait imposé s11 ne se conforme pas aux
prescriptions légales en vigueur.
Les redressements proposés sont notifiés au contribuable par lettre recommandée avec accusée de
réception, et remise en main propre. La notification peut être effectuée à l'adresse que le contribuable a
lui-même fait connaitre aux services des impôts dans ses déclarations.
La notification doit indiquer l'adresse et le numéro de téléphone du service des vérifications des impôt
pour permettre au contribuable de venir discuter son dossier, de répondre par lettre ou de téléphoner
pour s’informer sur un problème qu’il le concerne.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
L’inspecteur est tenu de rédiger sa notification en offrant au contribuable toutes les explications et les
précisions complémentaires.
Les réintégrations proposées doivent être dûment motivées par l'administration.
Cette notification doit contenir les motifs qui ont amené l’inspecteur vérificateur à procéder au rejet de la
comptabilité, la nature des anomalies constatées et le montant des réintégrations opérées.
La loi stipule que ces réintégrations ne sont fondées que si elles sont motivées et les motifs y afférents sont
bien détaillés. L’inspecteur veille à ce qu’il appuie sa notification par les articles de la loi prévoyant de telles
irrégularités.
Dans le cas où l'administration procède à la reconstitution du chiffre d'affaires déclaré par le contribuable,
elle est tenue de préciser les éléments qui ont servi à cette reconstitution et la méthode utilisée.
Il est de coutume d'offrir en annexe des tableaux détaillant les montants réintégrés ou les chiffres sur
lesquels est établie la reconstitution proposée.
D'autres informations doivent être mentionnées sur la lettre de notification à savoir :
 Les exercices vérifiés et les impôts et taxes concernés ;
 Les articles de la loi autorisant l'administration à procéder à la rectification des déclarations ;
 L’invitation du contribuable à émettre ses remarques ou à produire ses observations dans un délai
de 30 jours suivant la date de réception de la lettre ;
 Les articles indiquant les irrégularités commises ;
 Chaque réintégration doit être motivée et le montant doit être détaillé de manière à permettre
au contribuable d’identifier l'origine de celle-ci.

Attention - le refus de réception de la lettre de notification des redressements par le contribuable, ou les
personnes désignées par la loi doit être considéré comme valant réception.
N.B - L’inspecteur n'est pas tenu, de communiquer au contribuable le montant des pénalités et
majorations qu’il court sur les nouvelles bases et les rappels de taxe notifiés.
Toutefois en cas où le contribuable invite l'administration à un éventuel accord, l’inspecteur est autorisé à
lui fournir les montants à payer Y compris les pénalités et majorations de retard et ce dans le cadre d'une
commission administrative où sont présents les chefs hiérarchiques de l'inspecteur et le contribuable et
ses assistants.
1. Réponse du contribuable à la première lettre de notification
Le contribuable est tenu de répondre à la lettre de notification adressée par l’inspecteur vérificateur dans
le délai prescrit par la loi, soit trente jours (30) à compter de la date de réception de ladite lettre.
Il doit exprimer son accord sur la nouvelle base notifiée ou son désaccord total ou partiel sur les
chefs des redressements proposés.
Il est tenu également de veiller à ce que sa lettre soit postée à l'adresse indiquée sur la notification ou
déposée au secrétariat du chef de service de vérification.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
Remarques
1 - Le délai d'un mois imparti au contribuable pour répondre est un délai franc. Le jour de la réception de
l'avis par le ce dernier et le jour d'échéance du délai sont en sus des 30 jours.
2 - Le contribuable pourrait toujours contacter 11nspecteur vérificateur ou son chef immédiat pour
discuter certains oints avant de répondre ou de demander des éclaircissements mais ceci n'interrompt par
le délai prévu de 30 jours.

L'examen de la réponse du contribuable peut aboutir à trois cas :


1° I Le contribuable formule dans sa répo se son accord sur la totalité des redressements proposes, dans ce
cas la procédure contradictoire est ,terminée. Pa conséquent, les redressements proposes feront l'objet
d'une taxation par 11nspecteur et ils ne pourront plus être contestés.
2° / Le contribuable ne répond pas dans le délai d'un mois prévu par la loi : dans ce cas, l'imposition est
établie sur les bases notifiées qui ne pourront plus être contestées par lui dans le cadre de cette
procédure.
Le défaut de réponse dans le délai est considéré par l'administration comme un accord tacite. Toutefois la
loi accorde au contribuable la voie de la réclamation devant le directeur général des impôts ou son
délégué.
3° / Le contribuable répond dans le délai imparti et formule son désaccord partiel ou total sur les
redressements proposés.
Dans ce cas, l’inspecteur est tenu de lui adresser une deuxième lettre de notification pour lui émettre ses
observations sur les remarques et pièces justificatives produites et l'invite à formuler sa réponse dans un
délai de trente jours à compter de la date de réception de cette lettre.

2. La deuxième lettre de notification de redressements


Lorsque le contribuable répond dans le délai à la première lettre de notification de redressements qu'il
conteste une partie ou la totalité, l'inspecteur doit après examen approfondi des observations émises et
des pièces justificatives produites répondre dans un délai de 2 mois.
La réponse à ces observations fait l'objet de la 2ème lettre de notification où l'inspecteur est tenu de
traiter point par point les remarques formulées par le contribuable.
La loi a fixé le délit de réponse de l'administration à 60 jours à compter de la réception de la lettre du
contribuable et elle est tenue de le nullité de cette procédure.
N.B - L'inspecteur vérificateur doit respecter les conditions de forme et de fonds comme dans la première
lettre de notification de redressements.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
Après examen de la réponse du contribuable deux cas de figure peuvent se présenter :
1er cas : l'inspecteur accepte toutes les observations formulées par le contribuable, il doit lui notifier
son acceptation et l'informer qu'aucune imposition ne sera émise à son égard ;
2ème cas : l'inspecteur trouve non fondé une partie ou la totalité des remarques émises par le contribuable.
Il est tenu de répondre à ses observations dans le délai prescrit (60 jours) en invitant le contribuable à
formuler son acceptation ou en cas de contestation à demander le pourvoi devant la commission locale de
taxation dans les 30 jours qui suivent la date de réception de la 2ème lettre de notification.
Dans le cas où le vérificateur trouve fondé les observations du contribuable, ou les pièces justificatives qu'il
a communiqué pour justifier une partie des réintégrations proposées, il doit aviser clairement le
contribuable de son acceptation et par conséquent il doit modifier à la baisse les bases initialement
notifiées.

R. Les commissions locales de taxation (C.L.T.)

Les C.L.T. sont instituées par l'administration qui en fixe le siège et le ressort, conformément aux
dispositions du Ide l'article 225 du C.G.I. Le même article précise les compétences, la composition et le
fonctionnement de ces commissions.

I. Compétences des C.L.T


Les C.L.T. statuent sur les litiges qui leur sont soumis et doivent se déclarer incompétentes sur les
questions qu'elles estiment porter sur 11nterprétation des dispositions législatives ou réglementaires.
Ces commissions connaissent des réclamations formulées par le contribuable sous forme de requêtes.
Il s'ensuit que la continuité de la procédure contradictoire, après la deuxième lettre de notification, est
subordonnée à la condition que le contribuable ait exprimé d'une manière expresse, dans sa deuxième
réponse, sa décision de porter le litige devant la commission locale de son lieu d1mposition.
Les compétences dévolues à ces commissions sont des compétences territoriales et d'attribution.
1. Compétence territoriale
Le siège et le ressort des C.L.T. sont fixée par l'administration, conformément à l'article 225 du C.G.I.
A cet effet, la C.L.T. compétente à statuer sur le litige qui est soumis par le contribuable est celle du lieu de
son imposition.
Il est à rappeler que le lieu d'imposition s'entend :
 pour les personnes morales, du siège social ou du principal établissement;
 pour les personnes physiques, de la résidence habituelle ou du principal établissement et
pour les contribuables non-résidents au Maroc, du domicile fiscal élu.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
Toutefois, en matière d’I.R. sur les profits fonciers et des droits d'enregistrement, la commission locale
compétente est celle du lieu de situation des immeubles, des fonds de commerce ou des biens objet du
contrôle.
2. Compétence d'attribution
Les commissions locales connaissent de tous les litiges relatifs à la détermination des bases des impôts,
droits et taxes et doivent se déclarer incompétentes sur les questions que ces commissions estiment porter
sur l'interprétation des dispositions légales ou réglementaires.
Elles sont donc appelées :

à confirmer ou infirmer que les motifs invoqués par les parties portent sur l'interprétation des
dispositions légales ou réglementaires (article 225 -1- deuxième alinéa du C.G.I.) ;
 à statuer valablement sur les questions de fait.
En revanche, les commissions locales n'ont pas à statuer :
 sur les redressements ayant fait l'objet d'un accord en cours de procédure;
 Lorsque le contribuable, du fait de sa propre défaillance, a fait l'objet d'une taxation pour défaut de
réponse dans le délai légal à la première ou à la deuxième notification ;
 Lorsque le contribuable répond, dans le délai, à la deuxième lettre de notification, mais ne
demande pas expressément le pourvoi devant la C.L.T.

II. Composition de la C.L.T


Le II- A de l'article 225 du C.G.I. fixe la composition de chaque C.L.T. comme suit :
 un magistrat, président ;
 un représentant du gouverneur de la préfecture ou de la province dans le ressort de laquelle est
situé le siège de la commission ;
 le chef du service local des impôts ou son représentant qui tient le rôle de secrétaire rapporteur ;
 un représentant des contribuables appartenant à la branche professionnelle la plus représentative
de l'activité exercée par Le contribuable requérant.

1. Fonctionnement de la C.L.T. Rapport de l'inspecteur


Pour chaque affaire, l'inspecteur des impôts établit un rapport faisant ressortir les propositions et les
observations du contribuable et de l'administration, les différents points de litige et tous les
renseignements de nature à éclairer la commission.
2. Tenue de la séance
La C.L.T. se réunit à l'initiative de son président.
Après accord du président, le secrétaire rapporteur adresse les convocations aux membres de la
commission dans un délai raisonnable et suffisant pour que lesdits membres ou les parties intéressées
(contribuables, vérificateurs ou leurs représentants) puissent prendre connaissance du dossier.
Ces convocations doivent être accompagnées :
 de la liste des affaires litigieuses ;
 des copies des rapports préparés à cet effet.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
Le secrétaire rapporteur, chef du service d'assiette représentant informe également le contribuable de la
date de la réunion de la commission pour lui permettre au cas où il le désire, de demander de se faire
entendre ou de fournir à· l'appui de sa requête expresse, des informations supplémentaires susceptibles
d’éclairer les membres de la commission sur la nature du litige et l’importance réelle de son activité.
Lorsqu'elle le juge utile, la commission locale peut demande à l'administration de procéder à un
supplément d'instruction. Mais en aucun cas, ce nouvel examen ne peut se solder par de nouvelles
rectifications. C'est ainsi que la commission peut :

 substituer ou compenser l'abandon d'un redressement, relevé lors de la notification initiale par
une réintégration (de fait), relevée au niveau d’une instruction supplémentaire ;
 statuer sur des points litigieux autres que ceux qui lui ont été soumis par le contribuable dans sa
requête.

3. Délibération de la C.L.T
En application du II- A de l'article 225 précité, la commission statue valablement lorsque trois au moins de
ses membres, dont le président et le représentant des contribuables, sont présents.
Elle délibère à la majorité des voix des membres présents.
En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
Elle statue valablement au cours d'une seconde réunion en présence du président et de deux autres
membres quelle que soit leur qualité.
Les décisions des commissions locales doivent être détaillées et motivées, en application des dispositions
du quatrième alinéa du II- A de l'article 225 du code précité.
La commission doit fixer les bases d'imposition et se déclarer incompétente pour les questions qu'elle
estime porter sur l’interprétation de la loi.
Les décisions de la C.L.T. sont consignées sur des rapports établis selon un modèle prévu à cet effet, qui
doivent être dûment signés par les seuls membres habilités à statuer et ayant délibéré.

4. Délai de prise de décision de la C.L.T


La C.LT. dispose d'u délai de vingt quatre (24) mois, à compter de la date d’introduction du recours, pour
rendre ses décisions ; étant précisé que le délai de vingt quatre (24) mois commence a courir a compter de
la date de réception, par l’inspecteur, de la demande du pourvoi devant la C.L.T.
Lorsqu'à l'expiration de ce délai, la C.L.T. n'a pas pris de décision, 11nspecteur compétent informe le
contribuable, dans les formes prévues à l'article 219 du C.G.I., de l'expiration de ce délai et de son droit de
saisir la C.N.R.F. dans un délai de soixante (60) jours à compter de la date de réception de l'avis
d'information et lui indique l'adresse exacte de cette commission.
A défaut de présentation, par le contribuable, du recours devant la C.N.R.F. dans le délai de soixante (60)
jours, 11nspecteur établit les droits complémentaires d'après les bases arrêtées dans la deuxième
notification.
Ces impositions ne peuvent être contestées que dans les conditions prévues à l'article 242 du code précité.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
5. Contenu de la décision de la C.L.T
Les décisions de la C.L.T. doivent être détaillées et motivées afin de permettre, à la fois au contribuable et
à l'administration fiscale, de connaître les fondements sur lesquels la commission s'est basée pour rendre
sa décision et de mieux juger de l'opportunité d'un recours devant la C.N.R.F.
La décision notifiée au contribuable doit également faire ressortir distinctement les bases arrêtées par la
commission locale et les rectifications sur lesquelles elle s'est déclarée incompétente.

6. Notification de la décision de la C.L.T


Les décisions de la C.L.T. sont notifiées au contribuable par l’inspecteur vérificateur, dans les formes
prévues à l’article 219 du C.G.I. conformément aux dispositions du l'article 11 du même livre.
La notification de la décision au contribuable doit l’informer du délai de soixante (60) jours pour exercer
son recours devant la C.N.R.F.
Le point de départ de décompte du délai de recours devant la C.N.R.F., aussi bien pour l’administration
que pour le contribuable, est constitué par la date de notification de la décision au contribuable (article
220 (IV) du code précité).

7. Recours contre les décisions de la C.L.T. devant la C.N.R.F


Les décisions de la commission locale ainsi que les litiges pour lesquels le contribuable n'a pas formulé sa
demande comparaitre devant la commission locale dans composition restreinte dans le délai de trente
(30) jours comme prévu au C du II de l'article 225 du C.G.I. sont susceptibles de recours devant la C.N.R.F.
Ce recours peut être exercé par chacune des deux parties dans les conditions de forme et de délai prévues
aux articles 220, 221, 224, et 225 du C.G.I.

8. Exécution de la décision de la commission locale dans le cas où le contribuable n'a pas exercé le
recours devant la C.N.R.F
Lorsque le contribuable n'a pas exercé le recours devant la C.N.R.F dans le délai légal de soixante (60)
jours, les droits correspondant aux rectifications sur les questions estimées de fait par la C.L.T. et aux
rectifications de droit sur lesquelles elle s'est déclarée incompétente sont immédiatement établis par voie
de raie, état de produits ou ordre de recettes. L'administration conserve le droit de recours devant la
C.N.R.F. pour :
 la partie rejetée des redressements par la C.L.T. ;
 les rectifications opérées par la C.L.T. à l’avantage du contribuable, que l’administration estime
portant sur l’interprétation des dispositions légales ou réglementaires.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
Trois situations peuvent être constatées :
 les propositions de l'administration sont entérinées par la commission locale qui s'est déclarée par
ailleurs incompétente sur les questions qu'elle estime porter sur 11nterprétation des dispositions
légales ou réglementaires.
Dans ce cas, les bases arrêtées par la C.L.T. et les impositions reltive aux rectifications de droit sont
immédiatement etabltes.
 la C.L.T. statu .sur l'ensemble des rectifications, y compris celles est1mees par l'administration
comme étant des questions de droit.
Dans ce cas l'inspecteur :
- procède à la taxation des bases arrêtées par la C.L.T. en faveur de l'administration ;
- peut exercer le recours devant la C.N.R.F. pour :
- les rectifications relatives à des questions de fait et que la C.L.T. a rejeté ;
- les rectifications que l'administration estime porter sur l'interprétation de la loi (question de
droit) et sur lesquelles il y a conflit de compétence.
 la C.L.T. a entériné l'ensemble des rectifications proposées par l'administration fiscale.
Dans ce cas l'inspecteur procède à la taxation des bases arrêtées par la C.L.T.
Recours judiciaire contre les décisions de la C.L.T.
Les impositions susceptibles de recours judiciaires sont celles émises suite aux décisions de la C.L.T.
devenues définitives, en l'absence de recours du contribuable devant la C.N.R.F., y compris les impositions
qui découlent des questions pour lesquelles ladite commission s'est déclarée incompétente conformément
aux dispositions de l'article 242 du C.G.I.
La procédure de recours judiciaire est effectuée en application des articles 220 (VU) et 225 (II - D) du C.G.I.

III. commission Nationale du Recours Fiscal (C.N.R.F.)


L'article 226- I du C.G.I a institué une commission permanente dite Commission Nationale du Recours Fiscal
(.N.R.F.) à laquelle sont. dressé; les recours contre les décisions des C.L.T., les litiges prévus au II- c de
l'article 225 du code précité et les recours contre les décisions des commissions locales communales
prévus à l'article 227 du code précité.
Cette commission, qui siège à Rabat, est placée sous l'autorité directe du Premier Ministre.
Les compétences, la composition, et le fonctionnement de ladite commission sont prévus par ledit article
226 .
1. Compétences de la C.N.R.F
La C.N.R.F. statue sur les litiges dont elle est saisie, dès lors que les recours sont exercés dans les conditions
de forme et de délai prévues aux articles 220, 221 et 227 du C.G.I.
a. Compétence territoriale
La C.N.R.F. siège en permanence à Rabat et traite des recours des contribuables ou de l'administration . Sa
compétence territoriale couvre tout le territoire national.

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LE CONTRÔLE FISCAL AU MAROC
b. Compétence d'attribution.
La compétence de la C.N.R.F. couvre :

 les recours contre les décisions de la C.L.T. ;


 les litiges pour lesquels le contribuable n'a pas formulé de demande de comparaître devant la C.L.T.
dans sa composition restreinte comme prévu aux dispositions du II- C de l'article 225 du C.G.I. ;
 les recours en cas d'absence de décisions de la C.L.T. dans le délai légal de 24 mois.
 Les recours contre les décisions des commissions locales communales prévues à l'article 227 du
code précité.
Elle doit, toutefois, se déclarer incompétente sur les questions qu'elle estime portant sur l'interprétation
des dispositions légales ou réglementaires sans être tenue par les appréciations émises par les
commissions locales.

2. Composition de la C.N.R.F
Conformément aux dispositions du I de l'article 226 du C.G.I. la C.N.R.F. comprend :
 cinq (5) magistrats appartenant au corps de la magistrature, désignés par le Premier
Ministre, sur proposition du Ministre de la Justice ;
 vingt cinq (25) fonctionnaires, désignés par le Premier Ministre sur proposition du Ministre
des Finances, ayant une formation fiscale, comptable, juridique ou économique et qui ont
au moins le grade d'inspecteur ou un grade classé dans une échelle de rémunération
équivalente. Ces fonctionnaires sont détachés auprès de la commission ;
 cent (100) personnes du monde des affaires désignées par le Premier Ministre, sur
proposition conjointe des Ministres chargés du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat,
des Pêches Maritimes et du Ministre chargé des Finances, pour une période de trois ans, en
qualité de représentants des contribuables.
Ces représentants sont choisis parmi les personnes physiques membres des organisations professionnelles
les plus représentatives exerçant des activités commerciales, industrielles, de services, artisanales oude
pêches maritimes, figurant sur les listes présentées par lesdites organisations et par les présidents des
chambres de commerce, d'industrie et de services, des chambres d'artisanat, des chambres d’agriculture et
des chambre maritimes.
Enfin, tout représentant des contribuables ne peut siéger à la C.N.R.F. pour un litige dont il a déjà eu à
connaitre en tant que membre d’une C.L.T.

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