Vous êtes sur la page 1sur 17

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche scientiique

Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou

Travail de recherche fait en binôme :

Nom et prénom : - Boudjeraba Farid né le 15 mars 2002

- Bentaleb Adel né le 12 février 2001

Filière : Finance et Comptabilité

Section : A

Groupe : 02

Module : Fiscalité

Thème : Le contrôle fiscal

Plan :
Introduction :

Définition du contrôle fiscal

Section 01 : Les différentes procédures du contrôle fiscale

1) Le contrôle du bureau

2) Le contrôle fiscal sur place

3) La vérification de comptabilité

4) L’examen contradictoire de la situation fiscale personnelle

Section 02 : la flagrance fiscale

1) Les modalités d’exercice de la procédure de flagrance

2) Les conséquences fiscales de la procédure de flagrance fiscale

3) Les garanties accordées aux contribuables ayant fait l’objet d’une flagrance fiscale

4) Les sanctions applicables en cas de constat de flagrance:

Section 03 : le but d’un contrôle fiscal

1) Le contrôle des particuliers

2) Le contrôle des professionnels

Section 04 : combien de temps peut durer un contrôle fiscale ?

Section 05 : le redressement fiscal

Conclusion
Introduction :

Le contrôle fiscal permet de vérifier l’exactitude des déclarations au travers du contrôle et de


la confrontation de certaines données.  Ce terme regroupe plusieurs types de vérifications. Il
s’agit du contrôle du bureau, également nommé Contrôle sur Pièces (CSP) et du contrôle
fiscal externe (CFE) qui dénombre deux types de vérifications : l’examen contradictoire de la
situation fiscale personnelle (ESFP) et la vérification de comptabilité.

I. Les différentes procédures du contrôle fiscal :

1) Le contrôle de bureau :

Ce type de contrôle fiscal vise notamment à détecter les contribuables qui ont oublié de
déposer une déclaration ou bien vise à réparer d’éventuelles erreurs constatées dans les
déclarations. Il s’agit principalement d’un contrôle fiscal à destination des particuliers.
Elle implique une analyse complète de l’ensemble des déclarations déposées ainsi que des
renseignements et documents du dossier du contribuable. Cette procédure peut aussi
simplement être une demande d’informations complémentaires directement au contribuable
ou bien à un organisme tiers.
Un rehaussement de l’impôt peut alors être nécessaire. Dans ce cas de figure, le contribuable
peut recevoir une proposition de rectification modèle 2120 et cela sans même avoir été
contacté par courrier avant. Il est important de lire en détails la proposition de rectification,
celle-ci doit en effet bien mentionner les années soumises à vérification, les droits et taxes
vérifiés et les impôts.
Vous pouvez soit accepter la proposition, soit la refuser. Il est alors nécessaire d’y répondre
dans un délai de 30 jours, si vous souhaitez contester ou rectifier la décision. En effet, si
vous ne répondez pas à cette proposition, le fisc considère alors que vous donnez un accord
tacite.
Si les rectifications apportées sont dues à des omissions importantes et graves, une
majoration de 40 % peut alors s’appliquer pour manquement délibéré. Cependant, cette
majoration est applicable sous réserve que le fisc donne la preuve du caractère intentionnel
de l’infraction commise.
2) Le contrôle fiscal sur place :

Il s’agit de la forme la plus visible de contrôle, elle est cependant bien moins fréquente. Cette
procédure commence obligatoirement par la réception d’un avis de vérification qui doit
préciser le type d’impôt concerné et la période visée. C’est une procédure assez lourde aussi
bien pour le contribuable que pour le fisc et ce contrôle fiscal externe est précisément
encadré par le Code Général des Impôts.
Ce contrôle concerne majoritairement les professionnels et particulièrement les grandes
entreprises. Dans ce cas de contrôle fiscal, il est parfois conseillé de recourir aux services
d’un professionnel comme un avocat fiscaliste et cela dès le lancement de la procédure. Le
contrôle fiscal externe comporte deux types de vérifications.

3) La vérification de comptabilité :

Il s’agit de la forme de contrôle fiscal pour les entreprises. Cette procédure a pour but
d’examiner, directement dans les locaux d’une société, la comptabilité en la confrontant à
des données matérielles ou de fait dans le but de contrôler l’exactitude et la sincérité des
déclarations. Enfin, une vérification de comptabilité peut aussi être ponctuelle quand son
champ d’investigation porte uniquement sur un impôt déterminé ou sur un point précis de la
situation fiscale du contribuable.
Le contribuable doit obligatoirement être informé par l’envoi (via recommandé et avec avis
de réception) ou en remise en mains propres d’un avis de vérification accompagné de la
chartre des droits et obligations du contribuable. Un délai (en général 15 jours) est laissé
entre la réception de l’avis et la première intervention au sein de l’entreprise.
Pendant le contrôle, un dialogue doit se construire entre le vérificateur et le contribuable, ce
dernier est en effet associé à l’ensemble des opérations et doit mettre à disposition
l’ensemble des documents nécessaires au contrôle (comptes bancaires, factures, contrats,
livres comptables etc.)
La durée légale d’intervention est encadrée et ne peut dépasser 3 mois (sauf exception) pour
les petites entreprises (les entreprises dont le montant HT du CA ne dépasse pas 763 000
euros pour les entreprises industrielles ou commerciales et 230 000 euros pour les
prestataires de services). Pour les autres, la durée est généralement inférieure à 9 mois.
Cette vérification de comptabilité se termine par un entretient de clôture ou le vérificateur
récapitule les rehaussements possibles, détaille le montant des pénalités et enregistre les
arguments du contribuable en réponse. Au final cette opération de contrôle doit se traduire
par l’envoi d’une proposition de rectification ou par l’envoi d’un avis d’absence de
rectification dans le cas où les chiffres déclarés ne sont pas remis en cause.
4) L’examen contradictoire de la situation fiscale personnelle :

Il s’agit d’un contrôle fiscal poussé de la situation des particuliers. Le but de cette procédure
est de vérifier la cohérence entre les revenus déclarés et la situation réelle (patrimoniale,
trésorerie et train de vie) des membres d’un foyer fiscal et cela au regard de l’impôt sur le
revenu.
Dans ce but, le fisc peut vérifier tous les documents qui prouvent les encaissements et les
décaissements comme par exemple les relevés de comptes bancaires. Dans le cas de
particuliers qui possèdent une entreprise ou qui ont une activité professionnelle,
l’administration fiscale peut également vérifier les comptes mixtes utilisés par le
contribuable, sans que cela soit une vérification de comptabilité.
Comme pour la vérification de comptabilité, le fisc doit tout d’abord envoyer un avis de
vérification qui est généralement envoyé deux semaines avant le début du contrôle. Un
examen contradictoire de la situation fiscales personnelle ne peut dépasser la durée légale qui
est fixée au totale à une année décomptée de la date de réception de l’avis d’ESFP
jusqu’à l’envoi de la proposition de rectification.
Enfin, il existe des délais de prescriptions et cela pour tous les contrôles fiscaux. Ainsi, si le
délai est dépassé, le contribuable ne peut pas faire d’objet d’un contrôle. Pour la TVA, le fisc
peut réaliser un contrôle sur les trois années précédentes celle au cours de laquelle la taxe est
devenue exigible. Pour l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu, l’administration
fiscale peut procéder à un contrôle sur l’année en cours et les trois années précédentes. Mais
en l’absence de déclaration, ce délai peut être porté à 10 ans.
II. La flagrance fiscale :
1) Les modalités d’exercice de la procédure de flagrance :

La flagrance fiscale est un contrôle opéré par l’administration fiscale et qui s’effectue avant
toute manœuvre organisée par le contribuable visant, notamment, l’organisation
d’insolvabilité. Les agents de l’administration fiscale ayant au moins le grade d’inspecteur et
dûment assermentés peuvent, en cas de circonstances susceptibles de menacer le
recouvrement de créances fiscales futures, dresser un procès-verbal de flagrance fiscale à
l’encontre des contribuables exerçant des activités relevant du régime de droit commun et
des régimes particuliers en matière d’imposition. Le procès-verbal de flagrance fiscale est
établi par l’administration est signé par l’agent de l’administration fiscale et contresigné par
le contribuable auteur de l’infraction. En cas de refus de signer, mention en est faite sur le
procès-verbal. L’original du procès- verbal est conservé par l’administration des impôts et
copie est remise au contribuable verbalisé. Cette procédure permet à l’administration fiscale
d’avoir un accès direct aux documents comptables, financiers et sociaux des personnes
concernées, en un temps réel et, ce, même pour une période au titre de laquelle l’obligation
déclarative, prévue par la législation fiscale en vigueur, n’est pas échue.

2) Les conséquences fiscales de la procédure de flagrance fiscale :

La procédure de flagrance fiscale entraîne des conséquences fiscales au regard des régimes
d’imposition, des procédures de contrôle, et du droit de reprise notamment :

- La possibilité d’établissement de saisie conservatoire par l’administration ;

- L’exclusion du bénéfice de la franchise de la TVA et des régimes dérogatoires ;

- La possibilité de renouveler une vérification de comptabilité achevée ;

- La possibilité d’élargissement des durées de vérification sur place ;

- La prorogation du délai de prescription de deux (2) ans ;

- L’exclusion du droit au sursis légal de paiement de 20 % et de l’échéancier de paiement

- L’application des amendes prévues par l’article 194 ter du code des impôts direct et taxes
assimilées ;

- L’inscription au fichier national des fraudeurs.

3) Les garanties accordées aux contribuables ayant fait l’objet d’une flagrance
fiscale :

Le contribuable ayant fait l’objet d’une flagrance fiscale peut saisir la juridiction
administrative compétente, dès la réception du procès-verbal de flagrance, conformément
aux procédures en vigueur
4) Les sanctions applicables en cas de constat de flagrance:

En cas de constat de flagrance, il est fait application par l’administration fiscale au titre des
contribuables verbalisés d’une amende de 600.000 DA. Ce montant est porté à 1.200.000
DA, si à la date d’établissement du procès-verbal de flagrance fiscale, le chiffre d’affaires ou
recettes brutes excédent la limite de 5.000.000 DA prévue en matière de régime de l’IFU; Ce
montant est porté à 2.000.000 DA, si à la date d’établissement du procès-verbal de flagrance
fiscale, le chiffre d’affaires ou recettes brutes excédent 10.000.000 DA prévu en matière du
régime du réel simplifié; Outre ces sanctions, le délit de flagrance fiscale soustrait le
contribuable du bénéfice des garanties prévues aux articles 19, 156 et 158 du code des
procédures fiscales se rapportant au délai de réponse, échéancier de paiement et sursis de
paiement. Les sanctions encourues par le contribuable au titre de la même période et pour
d’autres motifs que la flagrance fiscale s’appliquent indépendamment des amendes prévues
au titre de cette dernière.

III. Le but d’un contrôle fiscal :

Une finalité budgétaire qui vise à recouvrer avec rapidité et efficacité l’impôt éludé ; - une
finalité de lutte contre la fraude qui sanctionne les comportements les plus frauduleux, sur le
plan financier voire sur le plan pénal. Dans sa mise en œuvre, le contrôle fiscal opère une
distinction entre les contribuables selon qu’ils sont ou non de bonne foi. En ce qui concerne
la lutte contre la fraude, la priorité est donnée à la répression de la fraude la plus grave, qui
peut aboutir à des poursuites pénales (domiciliation fiscale à l’étranger fictive ; avoirs à
l’étranger non déclarés ; activités occultes ; carrousels TVA..). En outre, la priorité en
matière de lutte contre la fraude vise également les paradis fiscaux et les montages
complexes et abusifs mis en œuvre pour échapper à l’impôt. Le contrôle fiscal regroupe la
recherche des activités non déclarées (activités occultes ou déclarations minorées), le
contrôle des particuliers, en principe du bureau, et exceptionnellement sur place, et le
contrôle des professionnels, particuliers ou sociétés, du bureau ou sur place.

Sa mission est de détecter les mécanismes de fraude, collecter, centraliser et enrichir des
renseignements extérieurs et les informations dispersées dans les services pour proposer
l’engagement de contrôles fiscaux. Il s’agit donc pour les services de recherche
d’appréhender :

– tant la fraude émanant des entreprises (par exemple activité occulte, délocalisation fictive à
l’étranger, établissements stables, fraudes au siège social) que des particuliers (par exemple
fausse domiciliation à l’étranger, comptes bancaires à l’étranger non déclarés) ;
– les différentes manifestations de fraude, de la plus banalisée (minoration de chiffre
d’affaires) à la plus sophistiquée (utilisation de sociétés écrans localisées dans des paradis
fiscaux), qu’elle soit individuelle (activité dissimulée, fausses factures) ou le fait de plusieurs
personnes (escroqueries à la prime pour l’emploi [PPE], carrousel) ;

– la fraude dans toutes ses dimensions géographique, locale (contrôle de billetterie des
spectacles locaux), nationale (sous-traitance fictive, activités occultes via internet), voire
internationale (détection des carrousels par le biais du contrôle de facturation ou commerce
intracommunautaire de véhicules automobiles) ;

– l’ensemble des secteurs socioprofessionnels à risque. Les services de recherche orientent


leur action vers la collecte de renseignements en vue de la programmation du contrôle fiscal
externe, l’appui aux vérificateurs et la lutte contre les activités clandestines et les montages
frauduleux.

1)  Le contrôle des particuliers :

Le contrôle des particuliers : repose essentiellement sur le contrôle sur pièces. Cette forme de
contrôle implique une analyse critique exhaustive des déclarations souscrites et est réalisée à
l’aide de tous les renseignements et documents du dossier du contribuable, ainsi que, le cas
échéant, d’informations complémentaires demandées au contribuable ou collectées auprès de
tiers (clients, fournisseurs, administration…) dans le cadre de l’exercice du droit de
communication. Le contrôle sur pièces vise à détecter les contribuables qui ont omis de
souscrire leur déclaration et à réparer des erreurs relevées dans les déclarations faites par les
contribuables, que ce soit en matière de revenus ou de patrimoine. De même, l’intégralité des
dossiers à forts enjeux sont contrôlés sur une période triennale dans le cadre d’un contrôle
corrélé et croisé entre actifs et revenus qui implique une approche globale de la situation des
contribuables. Exceptionnellement, l’administration peut mettre en œuvre une procédure de
contrôle sur place, l’examen de situation fiscale personnelle (ESFP) en matière d’impôt sur
le revenu.

2) Le contrôle des professionnels :

Le contrôle des professionnels s’appuie sur le contrôle sur pièces dit du bureau (selon des
objectifs et des modalités identiques à ceux du contrôle des particuliers) mais également sur
le contrôle fiscal sur place ou contrôle fiscal externe qui constitue la forme la plus visible de
contrôle. Cette forme de contrôle incombe aux directions nationales principalement la
direction des vérifications nationales et internationales, aux dix directions interrégionales de
contrôle fiscal (DIRCOFI) et aux directions régionales et départementales des finances
publiques.

IV. La durée d’un contrôle fiscal :

C’est un principe,  La règle est relativement simple : la durée d’un contrôle fiscal à titre
personnel, ou pour reprendre la terminologie exacte, la durée d’un examen de la situation
fiscale personnelle (ESFP) ne peut pas excéder 1 an. Mais, comme toujours, à règle simple,
exceptions un peu plus compliquées. Commençons par analyser ce délai d’un an : comment
est-il calculé ?

Concrètement, le délai d’un an est calculé de date à date. Pour savoir si ce délai est respecté
par l’administration, vous devez tenir compte, comme point de départ, de la date de réception
ou de remise de l’avis de contrôle fiscal et, comme point d’arrivée, la date d’envoi de la
notification de redressements qui clôture la procédure de contrôle.

Un contrôle annulé ? Si le contrôle fiscal se déroule sur une période plus longue, vous
disposez là d’un argument pour faire annuler la procédure. Il s’agit, en effet, de ce que l’on
appelle une garantie du contribuable dont le non-respect par l’administration est sanctionné
par la nullité de la procédure, et donc des redressements fiscaux qui s’ensuivent.

Par principe, les personnes soumises à imposition commune (mariées, pacsées, etc.) sont
présumées se représenter mutuellement pour le contrôle de l'impôt dû au titre des revenus
perçus au cours de la période d'imposition commune. Lorsque deux personnes mariées ou
pacsées, et aujourd’hui divorcées ou séparées font l'objet d'un contrôle au titre de leur
période d'imposition commune, l'administration est autorisée à ne conduire la procédure de
contrôle qu'avec l'une d'entre elles, qui bénéficie alors seule des droits et garanties afférents à
cette procédure.

Un contrôle fiscale peut désormais prendre plus de temps que prévue :

La règle est bien connue en matière fiscale : à tout principe, ses exceptions. Et la
réglementation de la durée du contrôle fiscal personnel n’y échappe pas. Cette durée peut
effectivement excéder 1 an, notamment parce qu’elle peut faire l’objet de prorogations. Et
c’est possible dans plusieurs hypothèses…
1ère hypothèse : répondre à une demande de l’administration. L’hypothèse visée ici
concerne le cas où l’administration vous a envoyé une demande d’éclaircissements ou de
justifications, demande pour laquelle une réponse de votre part est obligatoire dans les 2
mois. Si vous demandez un délai supplémentaire pour répondre, la durée maximale du
contrôle fiscal sera, le cas échéant, prorogée de ce délai complémentaire : ce délai de
prorogation a pour point de départ le lendemain de la date d’expiration du délai de 2 mois
prévus pour répondre et pour point d’arrivée la date fixée par l’administration.

Exemple. Si vous sollicitez un délai supplémentaire pour répondre et si l’administration vous


accorde 1 mois supplémentaire, la durée maximale du contrôle fiscal sera prorogée d’un
mois.

2ème hypothèse : préciser une réponse insuffisante. Cette prorogation de délai s’appliquera


également en cas de mise en demeure de l’administration de préciser une réponse à une
demande d’éclaircissements ou de justifications qu’elle estime insuffisante. Dans ce cas, la
durée de la prorogation est égale aux 30 jours qui vous sont généralement accordés pour
préciser votre réponse.

3ème hypothèse : obtenir vos relevés de comptes bancaires. En principe, l’administration


vous demande de lui fournir vos relevés de compte (comptes bancaires, comptes courants,
comptes titres, comptes d’épargne, etc.) et vous octroie un délai de 60 jours pour le faire. Si
vous ne vous exécutez pas, l’administration usera de son droit de communication auprès des
établissements financiers pour obtenir ces documents. Dans ce cas, la durée maximale du
contrôle fiscal est alors prorogée du délai nécessaire à l’administration pour obtenir ces
relevés de compte.

En pratique. Il faut distinguer les situations suivantes :

vous fournissez vos documents bancaires dans le délai de 60 jours : la durée maximale de
votre contrôle fiscal sera d’un an ;

vous ne fournissez pas les documents dans les 60 jours ou vous fournissez des documents
incomplets :

  la durée maximale du contrôle est prorogée du délai nécessaire pour les obtenir : le délai de
prorogation se décompte à partir du 61ème jour suivant la demande initiale jusqu’à la date de
réception de l’intégralité des documents par l’administration (qui les aura obtenus auprès de
la banque en faisant application de son droit de communication) ;

      bien entendu, si vous produisez les relevés manquants dans le délai de 60 jours, aucune
prorogation du délai ne peut vous être opposée, qui reste alors fixé à 1 an ;

      par exception, si, dans le délai de 60 jours, vous donnez à l’administration les
coordonnées exactes de vos comptes, le délai de prorogation est décompté à partir de la date
de la demande des documents à la banque et s’achève à la date de réception de l’intégralité
des documents ;

      s’il y a plusieurs banques, il faut retenir le délai pris par la banque qui a été la plus
longue à fournir les relevés demandés.

Et si le contrôle personnel fait suite au contrôle d’une société ? Dans une affaire récente,
le juge a rappelé à un dirigeant que son contrôle fiscal personnel et la vérification de
comptabilité de sa société étaient 2 choses différentes. Dès lors, quand bien même
l’administration avait déjà obtenu communication de ses relevés de compte courant d’associé
dans le cadre du contrôle de la société, elle pouvait parfaitement en réclamer communication
dans le cadre de son contrôle fiscal personnel. Et parce que le dirigeant ne s’est pas exécuté
dans les délais impartis, la durée du contrôle a été prolongée.

4ème hypothèse : récupérer les informations sur vos revenus étrangers. Cette dernière
hypothèse vise le cas où l’administration a réuni des éléments permettant de présumer que
vous disposez ou avez pu disposer de revenus à l’étranger. Dans ce cas, l’administration peut
mettre en œuvre la procédure dite de l’assistance administrative, prévue par les conventions
fiscales internationales, pour obtenir des informations à ce titre. La durée maximale du
contrôle est alors prorogée du délai nécessaire à l’administration pour recevoir la réponse des
autorités étrangères sollicitées (décompté à partir de la date d’envoi de la demande de
l’administration fiscale française).

Il est arrivé que l’administration envoie une 2nde proposition de rectifications fiscales,
après l’expiration du délai d’un an, rectifiant une erreur matérielle relevée sur une 1ère
proposition de rectifications fiscales : il a dans ce cas été jugé que cette 2nde notification de
redressements n’a pas pour effet de prolonger le contrôle fiscal personnel au-delà du délai
d'un an.
Il est possible d’avoir un contrôle fiscal de 2 ans :

En cas de découverte, en cours de contrôle, d’une activité occulte, la durée de votre contrôle
fiscal sera alors prolongée à 2 ans maximum.

Concrètement,  si le vérificateur découvre que vous exercez une activité non déclarée, c’est-
à-dire une activité pour laquelle aucune formalité obligatoire de création n’a été accomplie,
la durée maximale qui lui offerte pour exercer son contrôle est portée à 2 ans. Et ce délai de 2
ans vaut pour l’ensemble du contrôle, même pour le contrôle des revenus qui ne sont pas
directement liés à cette activité occulte.

V. Le redressement fiscal :

Basé sur la confiance, le contrôle fiscal est le pendant du système déclaratif :

Par ce système, l'administration fiscale s'assure que les éléments déclarés par les
contribuables sont complets et sincères.

En cas d'insuffisances, d'inexactitudes, d'omissions ou de dissimulations dans les


déclarations de revenus, l'Administration peut procéder au redressement fiscal du
contribuable.

Le redressement fiscal n'est pas applicable pour :

Les impôts directs locaux perçus par les collectivités territoriales ;

Les contributions indirectes ;

Les droits de timbre ;

Les cas de taxation ou d'évaluation d'office des bases d'imposition.

La procédure commence par une notification adressée au contribuable, par lettre


recommandée avec accusé de réception :

La notification indique au contribuable le montant du redressement, des taxes, et des


pénalités.
Cette notification doit être motivée. Elle doit expliquer les raisons pour lesquelles
l'Administration entend mettre en œuvre le redressement.

Le défaut de motivation est susceptible d’entraîner la nullité de la procédure.

À compter de la réception de la notification, le contribuable peut répondre à l'Administration


dans un délai de 30 jours :

Le contribuable a la possibilité de négocier avec l'Administration.

À l'issue du délai, il peut accepter le redressement ou le refuser, totalement ou en partie.

En cas de refus du contribuable, l'Administration répond à celui-ci. Elle peut alors refuser la
proposition du contribuable, l'accepter, ou la modifier.

L'Administration ne dispose pas d'un délai illimité pour procéder au redressement fiscal. En
matière de droit de reprise, c'est le délai de droit commun qui s'applique :

En principe, l'Administration dispose de 3 ans pour modifier l'assiette de l'impôt dû par le


contribuable. Exceptionnellement, ce délai est porté à 4 ans pour l'impôt 2019 sur les revenus
de 2018.

Ainsi, pour l'impôt dû en 2019, l'Administration peut exercer son droit de reprise auprès du
contribuable jusqu'au 31 décembre 2022.

Lorsque le contribuable est de bonne foi, l'administration fiscale ne recourt pas à la


procédure de redressement. La bonne foi du contribuable est toujours présumée. C'est à
l'administration fiscale de prouver la mauvaise foi. Le contribuable qui déclare spontanément
son erreur, par exemple, est de bonne foi.

En revanche, lorsque la mauvaise foi est démontrée, (dissimulation de revenus, déclaration


de parts supplémentaires, etc.), l'Administration met en place des sanctions :

En cas de manquement délibéré dans la déclaration de revenus, le montant de l'impôt dû est


majoré de 40 %.

En cas de manœuvres frauduleuses, la majoration monte à 80 %.

Des intérêts de retard peuvent être appliqués 0,2 % par mois de l'impôt dû.

Un contribuable peut également être sanctionné en cas de défaut ou retard de déclaration :

10 % en cas de déclaration tardive spontanée ;


20 % en cas de déclaration déposée dans les 30 jours suivant une mise en demeure ;

40 % en cas de déclaration non déposée dans les 30 jours suivant une mise en demeure.

L'administration accepte bien souvent une négociation sur certains aspects. Car si le discours
officiel du MINEFI est d'être intransigeant avec les fraudeurs, la réalité est toute autre.

En cas de redressement fiscal, 4 points sont essentiels :

1) Négocier le montant de redressement :


Pourtant à première vue, on peut penser que ce sera le point le plus fermement
non négociable avec Bercy. Le montant du redressement peut toutefois faire
l'objet d'un accord. Il s'agit de négocier une remise, un rabais sur le montant de
l'impôt réclamé. Pour cela, il faut que son mode de calcul ou son application
soient remis en cause par le contribuable et que cette contestation puisse être
portée devant les tribunaux. Dans ce cas, le fisc peut consentir une réduction
substantielle. On parle de 'transaction fiscale' qui porte alors sur le montant de
l'impôt et les pénalités correspondantes.
2) Négocier les pénalités :
En cas de redressement, des pénalités sont appliquées. Elles sont néanmoins de
montants différents : 10% en cas de 'simple erreur' attestée par le fisc, 40% en cas
de 'mauvaise foi' et 80% en cas de soupçons de fraude fiscale. Toute la
négociation porte alors sur la classification même du redressement que certaines
entreprises essaient de faire passer de 'mauvaise foi' à 'simple erreur' par
exemple.
3) Négocier le délai de paiement :
Sur ce point, l'administration fiscale est plutôt clémente et accorde dans de
nombreuses situations un étalement de la dette. Pour cela, rendez-vous au centre
des impôts en justifiant en même temps d'une baisse de revenus d'au moins 30%,
ce qui favorisera encore plus la demande d'étalement. Un étalement pouvant
atteindre une durée de 24 mois selon certains cas.
4) Négocier jusqu'à l’annulation de sa dette :
En cas de situation proche de l'insolvabilité ou dans le cas où le paiement de
l'impôt et des pénalités entraînerait une impossibilité à subvenir aux besoins
essentiels comme l'achat de nourriture, il peut être possible de demander
d'annuler la totalité du montant de redressement.

Autant de points qu'il est ainsi possible de négocier pour autant qu'une procédure
précise soit mise en place : à savoir une demande en bonne et due forme avant la
date limite du paiement du redressement et des pénalités.

Conclusion :

Pour éviter les irrégularités et les pénalités et sanctions lors d’un contrôle fiscal,
il est important de régulièrement mettre à jour ta comptabilité, qu’il s’agisse de
factures ou frais. L’utilisation d’un logiciel de facturation et de comptabilité en
ligne peut s’avérer utile pour cela. Bien conserver ses notes de frais et
correctement numéroter ses factures sont également des points essentiels à
respecter pour éviter toute erreur. Les erreurs les plus communes concernent
souvent des incohérences entre le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise et les
déclarations de TVA, ainsi que des erreurs quant au montant payé de l’impôt sur
le revenu ou de l’impôt sur les sociétés.
Bibliographie :

COLLET Martin, Droit fiscal, PUF, coll. Thémis, 2021, 461 pages.


CHADEFAUX Martial, COZIAN Maurice, Exercices de fiscalité des entreprises
2021 – 2022, LexisNexis, pages.coll. Précis fiscal, 2021, 405 pages.
ATTAC, Impôts. Idées fausses et vraies injustices, Ed. Les liens qui libèrent,
2021, 144 pages

MESSAOUD Sadoudi, Le droit fiscal général en tableaux, Ellipses, 2021, 432


pages.

PELLAS Jean-Raphaël, Droit fiscal, Ed. Breac, coll. Lexifac, 2021, 200

Vous aimerez peut-être aussi