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Dans un système déclaratif, la règle d’or veut que les actes ou déclarations déposées
par le contribuable bénéficient d’une préemption d’exactitude et de sincérité. Les
omissions ou inexactitudes relevées sont présumées être commises de bonne foi et
doivent être corrigées par l’Administration.
C’est à l’Administration fiscale qu’incombe l’obligation de préserver les intérêts du
trésor public. Cette préservation est assurée par le contrôle fiscal qui constitue la
contrepartie normale de l’obligation faite aux contribuables de produire des
déclarations sincères et exactes de la matière imposable.
Contrôle sur pièces et contrôle sur
place
Il est courant de distinguer entre ces deux formes de contrôle que mène
l’Administration pour vérifier si le contribuable a rempli ses obligations
fiscales. Le contrôle sur pièces inclut en premier lieu les opérations
effectuées par l’agent sur la base des déclarations des contribuables : elles
conduisent à détecter les erreurs grossières et incohérences affectant ces
déclarations, ou l’absence des pièces justificatives obligatoires.
L’Administration dispose en outre de la possibilité d’approfondir ses
investigations, en déclenchant un contrôle externe( sur place). Ce terme
vise à l’origine l’ensemble des investigations conduisant le contrôleur à
rechercher des informations hors des murs de son cabinet en vue de
l’établissement de l’impôt sur des bases exactes
Section 1 - Le droit de communication
Article 214 CGI
Le droit de communication est un pouvoir reconnu à l’Administration de
prendre connaissance et, au besoin, copie de documents détenus par des
tiers.
l’efficacité du contrôle fiscal se mesure par rapport aux informations dont
dispose l’Administration. De ce fait, personne n’est exemptée de cette
procédure accordée au fisc, toute personne physique ou morale soumise
à l’impôt, ainsi que toutes entités de l’État , les banques , les autorités
judiciaires , les professions libérales.
Section 2 - le droit de constatation
ART 210 CGI
Selon l’article 210 du C.G.I.M : « L’Administration fiscale dispose […] d’un
droit de constatation en vertu duquel elle peut demander aux
contribuables précités , de se faire présenter les factures, ainsi que les livres,
les registres et les documents professionnels se rapportant à des opérations
ayant donné ou devant donner lieu à facturation et procéder à la
constatation matérielle des éléments physiques de l’exploitation pour
rechercher les manquements aux obligations prévues par la législation et la
réglementation en vigueur ».
A - Le déroulement de la procédure
L’avis de vérification est prévu par l’article 212 du C.G.I.M qui dispose qu’«
en cas de vérification de comptabilité par l’Administration au titre d’un
impôt ou taxe déterminée, il est notifié au contribuable un avis de
vérification, dans les formes prévues à l’article 219 ci-dessous, au moins (15)
quinze jours avant la date fixée pour le contrôle ».
cet avis adressé au contribuable doit être accompagné de la charte du
contribuable . Cette dernière a pour objet de faciliter le travail du
vérificateur. En effet, ce document présente au contribuable la manière
dont déroule le contrôle et insiste sur le droit et les obligations de chaque
partie.
L’avis de vérification constitue le premier contact entre l’Administration et
l’entreprise. Le respect de cette garantie fait l’objet d’un contrôle très strict
de la part du juge, car le défaut d’envoi d’un avis de vérification constitue
une erreur substantielle qui a pour effet de porter atteinte aux droits de la
défense.
La vérification de la comptabilité doit être entamée dans un délai ne
dépassant pas cinq (5) jours ouvrables à compter de la date fixée pour le
début du contrôle;
Le contribuable peut se faire assister par un conseil, il s’agit d’une garantie
« substantielle » qui doit obligatoirement être mentionnée sur l’avis de
vérification. Le défaut d’avertissement est sanctionné par la nullité de la
procédure et aussi, des impositions supplémentaires qui ont pu être mises à
la charge de l’entreprise ou du contribuable vérifié.
Art 212 « En aucun cas, la vérification prévue ci-dessus ne peut durer :
- plus de trois (3) mois pour les entreprises dont le montant du chiffre
d’affaires déclaré au compte de produits et charges, au titre des exercices
soumis à vérification, est inférieur ou égal à cinquante (50) millions de
dirhams hors taxe sur la valeur ajoutée;
- plus de six (6) mois pour les entreprises dont le montant du chiffre
d’affaires déclaré au compte de produits et charges, au titre de l’un des
exercices soumis à vérification, est supérieur à cinquante (50) millions de
dirhams hors taxe sur la valeur ajoutée. »
L’avis de VERIFICATION : L’entreprise, à la date fixée pour le contrôle, a
l’obligation de mettre ses documents comptables à la disposition du
vérificateur, tel que découle de l’avis de vérification. Le vérificateur peut
emporter, sous autorisation expresse du représentant de l’entreprise, des
documents comptables hors de l’entreprise
Le vérificateur est censé examiner les livres et documents comptables, ainsi
que les inventaires ou encore l’ensemble des pièces de recettes et de
dépenses. Grosso modo, toute pièce justifiant l’exactitude des écritures
ayant permis l’établissement des résultats déclarés.
Avant la clôture de la vérification, l’administration procède à un échange
oral et contradictoire concernant les rectifications qu’elle envisage
d’apporter à la déclaration fiscale. A cet effet, le contribuable est informé
selon un imprimé modèle établi par l’administration, dans les formes
prévues à l’article 219 ci-dessous, de la date fixée pour l’échange oral et
contradictoire précité et de la date à laquelle la vérification sera clôturée.
B) L’achèvement de la vérification
Art 231 « Lorsque les écritures d'un exercice comptable ou d’une période
d’imposition présentent des irrégularités graves de nature à mettre en
cause la valeur probante de la comptabilité, et ayant pour conséquence
une insuffisance de chiffre d’affaires ou de résultat imposable ou de ne pas
permettre à la comptabilité présentée de justifier les résultats déclarés,
l’administration peut déterminer la base d'imposition d'après les éléments
dont elle dispose.
Sont considérés comme irrégularités graves :
1°- le défaut de présentation d'une comptabilité tenue conformément aux
dispositions de l’article 145 ci-dessus ;
2°- l'absence des inventaires prévus par le même article ;
3°- la dissimulation d'achats ou de ventes dont la preuve est établie par
l'administration ;
4°- les erreurs, omissions ou inexactitudes graves et répétées, constatées dans la
comptabilisation des opérations ;
5°- l'absence de pièces justificatives privant la comptabilité de toute valeur
probante ;
6°- la non comptabilisation d'opérations effectuées par le contribuable;
7°- la comptabilisation d'opérations fictives. »
Chapitre 2 - la procédure de
redressement des bases d’imposition
Une fois le contrôle sur place a permis de constater les omissions,
insuffisances ou dissimulations, la règle générale est qu’une procédure de
rectification contradictoire prévue par l’article 220 du C.G.I.M doit être
engagée. Exceptionnellement, la loi prévoit une procédure unilatérale : la
taxation d’office.
Section 1 – les procédures de rectification
contradictoires (Article 220.et 221 du CGI)
« l’inspecteur notifie aux contribuables, durant les trois (3) mois qui suivent la
date de la fin du contrôle fiscal et dans les formes prévues à l’article 219 ci-
dessus : -
les motifs, la nature et le montant détaillé des redressements envisagés en
matière d’impôt sur les sociétés, d’impôt sur le revenu ou de taxe sur la
valeur ajoutée ;
- la nouvelle base devant servir d’assiette à la liquidation des droits
d’enregistrement ainsi que le montant des droits complémentaires
résultants de cette base.
L’inspecteur des impôts invite les contribuables à produire leurs
observations dans un délai de trente (30) jours suivant la date de réception
de la lettre de notification. »
2- La deuxième lettre de rectification