- Les garanties des contribuables - La phase administrative de contentieux fiscal - La phase des commissions fiscales Procédures fiscales: contrôle
Les pouvoirs de contrôle de
l’administration fiscale Droit de contrôle Définition: le pouvoir de contrôle a 2 sens: -S1 large: l’ensemble des pouvoirs reconnus à l’administration fiscale (contrôle, communication, rectification..) y compris le droit de contrôle, pour la réalisation des objectifs de recouvrement des impôts et de lutte contre la fraude; - S2 strict: consiste à contrôler les déclarations et les actes des contribuables par l’administration. Objectifs: - contrepartie de la liberté du contribuable dans la détermination de l’assiette et de l’impôt; -lutte contre la fraude et l’évasion. Droit de contrôle Objet de contrôle: en principe les documents et pièces justifiant la base imposable: -Déclarations et actes utilisés pour l’établissement des impôts, droits et taxes; - documents comptables sur support électronique pour les contribuables qui tiennent une comptabilité par procédé électronique, ainsi qu’une copie du fichier des écritures comptables pour les contribuables qui tiennent une comptabilité sous format électronique; - documentation permettant de justifier leur politique de prix de transfert pour les entreprises dépendantes (directement ou indirectement) des entreprises étrangères (hors du Maroc). Droit de contrôle Identité du contrôleur: le principe général c’est l’administration fiscale, mais l’agent qui exerce le contrôle ou la vérification doit avoir au moins le grade d’inspecteur adjoint commissionné pour procéder au contrôle fiscal. Moment et durée de contrôle: à tout moment, l’administration n’est pas limitée dans le choix du moment ni la durée de contrôle. Motif du contrôle: c’est un droit reconnu à l’administration fiscale, elle n’est pas obligée à justifier l’exercice de ce droit. Droit de contrôle Effet juridique: les contribuables soumis au contrôle doivent présenter les documents et les pièces demandés ainsi que les justifications nécessaires, et ne doivent pas entraver l’administration d’exercer ce droit, l’administration peut recourir à l’invitation du contribuable pour lui demander de présenter ces documents (en cas de défaut ou de manque), ou de compléter ces documents (en cas d’insuffisance) dans un délai de 30j de la date de réception de la demande, ce délai peut être prorogé jusqu’à la fin de la période de contrôle. Le contribuable est privé du droit de présenter les documents et pièces manquants durant le contrôle, devant les commissions pour la 1ère fois. Droit de constatation Objet de constatation: -factures; - documents et pièces se rapportant à des opérations ayant donné ou devant donner lieu à facturation; - constatation matérielle des éléments physiques de l’exploitation pour rechercher les manquements ou obligations prévues par la législation et la réglementation en vigueur. Lieu et moment de constatation: (intervention sur place): Tous les locaux des contribuables concernés utilisés à titre professionnel et/ou dans les exploitations agricoles, aux heures légales et durant les heures d’activité professionnelle et/ou agricole. Droit de constatation Procédure de constatation: • remise d’un avis de constatation par les agents assermentés et commissionnés, l’avis doit comporter l’identité des agents chargés de la constatation et informer les contribuables de l’exercice de ce droit; • remise contre récépissé (le refus d’accuser la réception doit être mentionné sur le récépissé) aux personnes suivantes: -Pour les PP: (à la personne, aux employés, à toute autre personne travaillant avec le contribuable); - pour les PM: (l’associé principal, représentant légal, employés, toute autre personne travaillant avec le contribuable). Droit de constatation • le droit de constatation s’exerce immédiatement après remise de l’avis (pas de notification préalable de la date fixée pour commencer la constatation). Durée de la constatation: 8 jours ouvrables, à compter de la date du remise de l’avis, à la fin du constatation les agents de l’administration fiscale établissent un avis de clôture, signé par les 2 parties dont un exemplaire est remis au contribuable. Effet juridique de la constatation: Les contribuables ne doivent pas entraver l’exercice du droit de constatation; Droit de constatation Toute opposition à ce droit est sanctionnée: -Amende de 2000 dhs; - le cas échéant une astreinte de 100 dhs par jour de retard dans la limite de 1000 dhs aux contribuables qui refusent de présenter les documents comptables et les pièces justificatives ou de se soumettre au contrôle fiscal (vérification de la comptabilité). Les manquements relevés sur place donnent lieu à l’établissement d’un PV dans les 30 js suivant l’expiration du délai de cons (8j), une copie du PV est remise au contribuable qui dispose d’un délai de 8j de la réception du PV pour faire part de ses observations (procédure contradictoire). Les constatations du PV peuvent être opposées au contribuable dans le cadre d’un contrôle fiscal. vérification de la comptabilité A- obligation de conservation des documents comptables: -Personnes concernées: contribuables+personnes chargées d’opérer la retenue de l’impôt à la source; - objet de conservation: les doubles des factures de vente ou des tickets de caisse, les pièces justificatives des dépenses et des investissements, ainsi que les documents comptables nécessaires au contrôle fiscal, notamment les livres sur les quels les opérations ont été enregistrées… les supports électroniques pour la comptabilité électronique. vérification de la comptabilité -Durée de conservation: 10 ans; - lieu de conservation: lieu d’imposition; - cas de perte des documents: les contribuables doivent informer l’administration de leur domicile fiscal, de leur siège social ou de leur principal établissement, par lettre recommandée avec accusé de réception dans les 15j de la constatation du perte, ce délai est porté à 30j en cas de force majeure. B- objet de la vérification: générale ou partielle: - Tous les impôts et taxes afférents à la période non prescrite; vérification de la comptabilité -Un ou plusieurs impôts ou taxes ou quelques postes ou opérations déterminés figurant sur une déclaration et/ou ses annexes se rapportant à une partie ou à toute la période non prescrite. Dans tous les cas, l’avis de vérif doit préciser la période objet de vérf, les impôts et taxes concernés ou les postes et opérations visés par le contrôle. C- lieu de la vérification: les locaux, selon les cas, du domicile fiscal, du siège social, ou du principal établissement des contribuables (PP ou PM). D- but de la vérification (immédiat et direct): les agents vérifient la sincérité des écritures comptables et des déclarations souscrites par les contribuables, et s’assurent, sur place, de l’existence matérielle des biens figurant à l’actif. vérification de la comptabilité E- procédure de la vérification: notification d’un avis de verification au contribuable au moins 15j avant la date fixée pour le contrôle; avis accompagné de la charte du contribuable; début de la verf dans un délai ne dépassant pas 5j ouvrables à compter de la date fixée; PV: au début de la verf les agents de l’administration fiscale procèdent à la rédaction d’un PV signé par les 2 parties, une copie est remise au contribuable; le contribuable a la faculté de se faire assister par un conseil de son choix. vérification de la comptabilité F- durée de la vérification: ne dépasse pas: 3 mois pour les entreprises dont le montant du CA déclaré au titre des exercices soumis à vérification, est inferieur ou égal à 50 millions dhs hors TVA; 6 mois pour les entreprises dont le montant du CA déclaré au titre des exercices soumis à vérification, est supérieur à 50 millions dhs hors TVA; Ne sont pas comptées dans la durée de verf, les suspensions dues à l’application de la procédure de taxation d’office pour infractions aux dispositions relatives au défaut de présentation des documents comptables. L’inspecteur est tenu d’informer le contribuable de la date de clôture de la vérification. vérification de la comptabilité G- effet juridique de la vérification: 2 possibilités: 1/ rectification: si l’administration envisage une rectification après vérification elle doit inviter le contribuable, dans les 30j suivant la date de clôture de la vérification, à un échange oral et contradictoire (dialogue), portant sur les rectifications que l’inspecteur envisage d’apporter à sa déclaration fiscale. Les observations formulées par le contribuable sont prises en considération si l’administration les estime fondées. L’inspecteur informe le contribuable de la date de clôture de la vérification et la date fixée de l’échange. 2/ pas de rectification: dans ce cas l’administration doit aussi aviser le contribuable. vérification de la comptabilité -l’administration peut procéder ultérieurement à un nouvel examen des écritures (nouvelle verf), sans qu’il aboutit à la modification des bases d’imposition retenues au terme du 1er contrôle même s’il concerne d’autres impôts et taxes; - si la vérification concerne une période déterminée et des postes ou opérations déterminés au titre d’un ou plusieurs impôts et taxes, l’administration peut procéder ultérieurement à une nouvelle verf au titre de tous les impôts et taxes et pour la même période, sans qu’elle aboutit au rehaussement des montants des redressements ou rappels retenus au titre du 1er contrôle au titre des postes et opérations précités (la durée cumulée du 1ère et 2ème verf ne peut excéder la durée normale de verf: 3 et 6 mois). vérification de la comptabilité - les sanctions prévues pour les infractions concernant le droit de vérification: la non conservation de la comptabilité: amende de 5000 dhs par exercice; la non présentation des documents comptables: amende de 2000 dhs (pour l’IR elle varie entre 500 et 2000) + astreinte de 100 dhs par jour de retard dans la limite de 1000 dhs. Droit de communication Appelé droit de communication et échange d’informations. Objectif: permettre de relever tout renseignement utile en vue de la détermination de l’assiette et du contrôle des impôts, droits et taxes dus par les tiers. Personnes exerçant la communication: les agents de l’administration fiscale ayant, au moins, le grade d’inspecteur adjoint. Personnes soumises à la communication: les tiers: -Organes publics (administrations de l’état, CT, EP…); - personnes assujetties aux impôts notamment les membres des professions libérales; - juges; -Administrations fiscales étrangères; - entreprises assujetties ayant des liens de dépendance; -Établissements de crédit et d’assurance. Droit de communication Objet de la communication: 1- l’original ou délivrance d’une reproduction sur support magnétique, sur papier ou sur tout autre support informatique: -des documents de service ou comptables détenus par les administrations de l’état, des CT, des EP et de tout organisme soumis au contrôle de l’état; - Des livres, documents, actes, écrits, registres et dossiers détenus par les personnes P ou M exerçant une activité passible des impôts, droits et taxes (exemple: les membres des professions libérales sans que l’exercice de la communication porte sur l’ensemble du dossier des contribuables concernés) Droit de communication 2- les registres de transcription tenus par les cadis chargés du taoutiq; 3- pour les entreprises installées au Maroc ayant des liens de dépendance avec les entreprises situées hors du Maroc, le droit de communication pour les premières comprend: -la présentation, par procédé électronique, de la documentation permettant de justifier leur politique des prix de transfert (soit l’ensemble des activités relatives à la politique des prix de transfert pratiquée et à la répartition des bénéfices et des activités à l’échelle mondiale, soit les informations spécifiques aux transactions entre les deux); Droit de communication -La présentation des informations et documents relatifs à certains éléments (nature des relations entre les deux entreprises, nature des services rendus ou produits commercialisés, méthode de détermination des prix des opérations réalisées, régimes et taux d’imposition des entreprises situées hors du Maroc). Ces entreprises peuvent demander à l’administration de conclure un accord préalable sur la méthode de détermination des prix de transfert pour une durée de 4 ans. Une fois l’accord est conclu, l’administration ne pourra pas remettre en cause la méthode convenue. L’accord est frappé de nullité dans 2 cas: • Erreurs du contribuable; • non respect de l’accord. Droit de communication 4- les informations requises auprès des établissements de crédit, d’assurance et de réassurance (institutions financières) pour l’application des conventions conclues par le Maroc permettant un échange automatique d’informations à des fins fiscales (concernant les revenus de capitaux mobiliers, les soldes des comptes, la valeur des placements financiers…). Les établissements mentionnés doivent prendre les mesures nécessaires pour la connaissance de l’identité des personnes concernées, leurs comptes et leurs flux financiers. les informations recueillies peuvent être communiquées au pays ayant conclu des conventions avec le Maroc en la matière. 5- les informations auprès des administrations fiscales des états ayant conclu avec le Maroc des conventions tendant à éviter les doubles impositions de l’IR. Dans tous les cas les renseignements doivent être complets, probants et sincères. Droit de communication Lieu de la communication: les locaux du siège social ou du principal établissement des PP et PM concernées, à moins que les intéressés ne fournissent les renseignements, par écrit, ou remettant les documents aux agents de l’administration fiscale contre récépissé. Procédure de la communication: demande écrite comportant la nature des renseignements ou les documents demandés, les exercices ou les périodes concernés, ainsi que la forme, le mode et le support de communication desdits renseignements et documents. Droit de communication la transmission des renseignements et documents à l’administration fiscale dans un délai maximum de 30j suivant la date de réception desdites demandes. Les effets juridiques: - On peut pas s’abstenir de présenter les renseignements par motif de secret professionnel. - Pour le entreprises installées au Maroc ayant des liens de dépendance avec des entreprises situées hors du Maroc, le défaut de réponse ou l’insuffisance de réponse (incomplète: ne comprend pas tous les éléments demandés) a pour effet que le lien de dépendance entre les deux est supposé établi. Droit de communication -Le refus de communiquer les informations demandées entraine l’application de sanctions (astreinte journalière de 500 dhs dans la limite de 5000 dhs). -La sanction est élevée à 20000 dhs par compte pour les établissements de crédit et d’assurance. Droit de rectification La rectification consiste à modifier les données figurant dans la déclaration fiscale de manière à changer la base initiale d’imposition, la rectification est en principe un pouvoir de l’administration fiscale, mais la loi permet aussi aux contribuables de procéder au rectification de leurs déclarations fiscales (déclaration rectificative ou rectification déclarative). A- les rectifications établies par l’administration: Modes de rectification (formes ou formules): 2 modes possibles: rectification normale et accélérée Rectification normale Objet de rectification: impôts, taxes et droits: -Bases d’imposition; - les montants retenus des revenus salariaux; - les prix et les estimations exprimés dans les actes et les conventions; Soit que lesdits éléments (les trois) sont issus d’une déclaration émanant du contribuable ou son employeur ou son débirentier, ou d’une taxation d’office exercée par l’administration fiscale. Procédure de la rectification: procédure contradictoire: l’administration adresse une 1ère lettre de notification au contribuable dans les 3 mois suivant la date de la fin du contrôle fiscal (vérification). Rectification normale La lettre de rectification comprend les éléments suivants: -Les motifs; - la nature et le montant détaillé des redressements envisagés en matière de l’IS, l’IR et la TVA; - la nouvelle base d’imposition; - invitation du contribuable à produire ses observations. les observations du contribuable doivent être présentées dans 30j de la réception de la première lettre de notification. Rectification normale l’attitude du contribuable face à la 1ère lettre aura deux hypothèses: 1/ défaut de réponse dans le délai de 30j, dans ce cas l’administration procède à la mise en recouvrement des droits complémentaires, et toute contestation de la part du contribuable ne peut être formulée qu’à travers une réclamation contentieuse; 2/ réponse de la part du contribuable contenant soit l’acceptation de la rectification administrative, soit le refus de cette rectification, dans ce dernier cas l’administration a un droit d’accepter les remarques du contribuable, par conséquent elle peut se mettre d’accord avec le contribuable, mais elle a aussi le droit de rejeter, totalement ou partiellement, les observations formulées par le contribuable quand elle estime que ces observations sont infondées. Rectification normale 2ème lettre de notification: en cas de refus des remarques formulées par le contribuable, l’administration doit le notifier dans un délai de 60j suivant la date de réception de la réponse du contribuable. La 2ème lettre de notification comprend les éléments suivants: - les motifs de rejet total ou partiel; - la base imposable retenue par elle; - l’information du contribuable que cette base sera définitive, en cas de non contestation, à travers un pourvoi (recours) devant l’une des commissions fiscales (selon les cas), dans un délai de 30j de la réception de la 2ème lettre de notification. Rectification normale Effets juridiques de la rectification: 1/ la mise en recouvrement: l’administration fiscale entame une procédure immédiate de recouvrement des droits complémentaires issus du redressement ainsi que les majorations, amendes et pénalités y rapportent, dans les cas suivants: -Défaut de réponse du contribuable à la 1ère lettre de notification dans les délais prescrits; - défaut de recours du contribuable aux commissions fiscales après la 2ème lettre de notification; - accord total ou partiel entre les 2 parties; -Après décision de la commission fiscale, soit que la décision détermine la base d’imposition, soit elle déclare qu’elle n’est pas compétente des redressements envisagés dans la 2ème lettre de notification; -Défaut d’observations du contribuable dans sa réponse. Rectification normale 2/ nullité de la procédure de rectification: la procédure est considérée nulle dans les cas suivants: -Défaut de notification de l’avis de vérification ou de la charte du contribuable dans les délais prescrits par la loi; - défaut de la réponse aux observations des contribuables. Mais ces cas, considérés erreurs de la part de l’administration, ne doivent pas être évoqués pour la 1ère fois devant les commissions fiscales, le contribuable concerné doit d’abord les soulever devant l’administration, s’il veut bénéficier de ce droit devant les commissions fiscales. Rectification accélérée Les éléments qui distinguent la procédure accélérée sont à l’ordre de trois (en principe on applique les mêmes règles pour les 2 types): 1/ elle concerne la trilogie fiscale seulement (limitée à l’IR, l’IS et la TVA); 2/ concerne des cas d’urgence, notamment les cas suivants: -Cession totale ou partielle des actifs de l’entreprise; -Cessation totale ou partielle de l’activité de l’entreprise; -Redressement ou liquidation judiciaire ou transformation de la forme juridique de l’entreprise (statut) entrainant soit son exclusion du domaine d’application de l’impôt (IR ou IS) soit la création d’une personne morale nouvelle (ex: la fusion); Rectification accélérée -Les déclarations déposées par les contribuables qui cessent d’avoir au Maroc un domicile fiscal ou un établissement principal; - les déclarations des contribuables qui cèdent des valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance; - décès du contribuable, dans ce cas la procédure s’applique à l’encontre des ayants droits (héritiers); - les montants des retenues déclarées par les employeurs ou débirentiers qui cessent totalement ou partiellement leur activité, qui transfèrent leur clientèle ou qui transforment la forme juridique de leur entreprise; - les impositions initiales de la TVA de la dernière période non prescrite, en cas de cession totale ou partielle des actifs de l’entreprise ou de cessation totale ou partielle d’activité; - cessation temporaire d’activité. Rectification accélérée 3/ établissement des impositions sur les bases adressées au contribuable dans la 2ème lettre de notification sans attendre la décision de la commission fiscale compétente. Droit de rectification B- rectifications établies par les contribuables: rectification déclarative ou déclaration rectificative: Ce sont des rectifications produites par les contribuables sur la base d’une invitation de l’administration fiscale, les invitant à déposer des déclarations en but de rectifier leur base d’imposition . 1/ formule de la rectification: elle est faite d’après une déclaration selon un imprimé-modèle. 2/ objet de la déclaration: elle porte sur des éléments différents, notamment les éléments suivants: -Erreurs matérielles dans la déclaration; - dépassement des CA (au niveau des régimes du CPU, résultat net simplifié ou de l’auto-entrepreneur de l’IR); Droit de rectification -Les irrégularités observées par l’administration qui influencent la base imposable. 3/ déroulement ou procédure de la rectification: la procédure diffère selon 2 cas: 1er cas: les erreurs matérielles et les CA dépassés: La procédure est contradictoire, elle passe par les étapes suivantes: - l’administration procède suite à des observations constatées dans la base d’imposition déclarée, à l’envoi d’une lettre de notification au contribuable, l’invitant à déposer une déclaration rectificative dans un délai de 30j qui suit la notification; Droit de rectification -La lettre de notification doit préciser les motifs et la nature des erreurs ou des insuffisances constatées; - l’attitude du contribuable prend 2 formes: • attitude positive: en acceptant l’invitation de l’administration et en procédant au dépôt de la déclaration rectificative, cette déclaration peut être totale ou partielle; • attitude négative: le contribuable ne procède pas au dépôt de ladite déclaration; - l’administration procède à une taxation d’office en cas de déclaration rectificative partielle ou de défaut de cette déclaration, mais après l’information du contribuable des bases retenues par l’administration s’il ne dépose pas la déclaration dans un 2ème délai de 30j suivant l’information. Droit de rectification 2ème cas: les irrégularités observées par l’administration: -l’administration fiscale procède à une analyse préliminaire des déclarations et des informations dont elle dispose; - demande au contribuable des explications portant sur les irrégularités influençant la base d’imposition dans un délai de 30j de la réception de la demande (la demande doit être détaillée); - l’attitude du contribuable peut être négative à travers l’indifférence envers la demande (possibilité de taxation d’office), mais elle peut être positive s’il estime que les observations de l’administration sont fondées totalement ou partiellement, dans ce cas il procède au dépôt d’une déclaration rectificative dans 30j. Droit de rectification 4/ effets juridiques: -La déclaration rectificative n’interdit pas l’administration de recourir à exercer pleinement ces pouvoirs de contrôle (contrôle, constatation, vérification…) et de taxation d’office; - la déclaration rectificative évite pour les contribuables l’application des sanctions portant sur: • les paiements tardifs des impôts, droits et taxes; • défaut ou retard dans le dépôt des déclarations fiscales et des actes et conventions. Droit d’appréciation a/ concept de droit d’appréciation de l’administration: le concept n’a pas une seule et unique signification, mais il a 2 sens: sens large: l’administration est habilitée à exercer un pouvoir d’appréciation envers les contribuables durant l’exercice de tous ses droits de contrôle et d’imposition, pour qu’elle puisse jouer ses fonctions de lutte contre la fraude et de préservation des droits financiers de l’état; sens strict: ce droit concerne des cas limités, ceux mentionnés par la loi (notamment dans l’article 213 du CGI). Droit d’appréciation b/ cas des irrégularités graves dans la comptabilité: dans le cas où ces irrégularités rendent impossible de prouver la sincérité de la comptabilité, à cause soit de l’insuffisance du CA ou du résultat imposable, soit que la comptabilité présentée n’a pas une valeur justificative des résultats déclarés. La notion des irrégularités est limitée à 7 cas: 1/ défaut de présentation d’une comptabilité tenue selon les conditions concernant la tenue de la comptabilité au niveau de la trilogie fiscale (IR, IS, TVA); 2/ absence des inventaires; 3/ dissimulation d’achats ou de ventes, en ce cas c’est l’administration qui doit prouver la dissimulation; Droit d’appréciation 4/ erreurs, omissions ou inexactitudes graves et répétées dans la comptabilisation des opérations; 5/ absence de pièces justificatives privant la comptabilité de toute valeur probante; 6/ la non comptabilisation d’opérations effectuées par le contribuable; 7/ la comptabilisation d’opération fictives. Si l’administration recourt à une reconstitution du CA hors ces cas cités, elle doit prouver l’irrégularité commise par le contribuable. Droit d’appréciation c/ cas de transfert indirect des bénéfices à l’étranger: ce cas concerne les transferts opérés par des entreprises installées au Maroc et dépendantes des entreprises situées au Maroc ou hors du Maroc, au profit de ces dernières. L’administration peut recourir à la rectification des déclarations en révisant certaines pratiques de transfert indirect des bénéfices comme les manœuvres concernant la détermination des prix d’achat et de vente. La rectification s’opère sur la base de 2 moyens: -Comparaison avec celles des entreprises similaires; - appréciation administrative directe sur la base des informations dont dispose l’administration. Droit d’appréciation d/ cas de dépenses engagées à l’étranger: Ce cas concerne les entreprises étrangères ayant une activité permanente au Maroc: Dans le cas de non justification de ces dépenses l’administration peut les rectifier par 2 moyens: -Comparaison avec celles des entreprises similaires; - appréciation administrative directe sur la base des informations dont dispose l’administration. Droit d’appréciation e/ cas de l’abus de droit: l’administration a la possibilité de rectifier les opérations qu’elle estime des actes d’abus de droit. La notion d’abus de droit comprend deux types d’opérations: -Le caractère fictif de l’opération exercée uniquement pour bénéficier des avantages fiscaux d’une manière qui contredit les objectifs poursuivis par la loi fiscale (politique fiscale); - lorsque les opérations constituent une évasion ou visent réduire le montant qui aurait été normalement supporté eu égard à la situation réelle du contribuable ou de ses activités, si ces opérations n’avaient pas été réalisées. Les opérations contenant un abus de droit ne sont pas opposables à l’administration, et peuvent être écartées afin de restituer leur véritable caractère. Droit d’appréciation L’adoption de la notion d’abus de droit en droit fiscal marocain a suscité une vive réaction dans le monde des affaires, c’est un concept que redoutent les entreprises, il n’est pas exclusif au droit fiscal marocain. Le but affiché de la notion c’est d’éviter le contournement de la loi fiscale, elle est donc censée déjouer les mesures visant à éluder l’impôt en recourant à des montages qui ne reflètent pas le véritable caractère des opérations réalisées dans un but exclusivement fiscal. Droit d’appréciation Le problème est que l’abus de droit reste une notion large et dangereuse, les frontières entre abus et légalité d’un montage ou d’une opération demeurent floues, ce qui implique des risques de confusion. Pour des raisons de sécurité juridique des acteurs, la notion doit être encadrée et bien définie pour sécuriser les contribuables. Dans ce sens le législateur marocain a instauré des garde-fous à l’encontre de cette notion dangereuse, en vue de garantir les contribuables, notamment 3 garde-fous: la preuve, la création d’une commission paritaire et le rescrit fiscal. Droit d’appréciation 1/ la preuve: la loi incombe à l’administration l’obligation de prouver que des opérations constituent abus de droit (conforme aux dispositions de la loi cadre relative à la réforme fiscale). 2/ la commission consultative paritaire: une commission paritaire nommée commission consultative du recours pour abus de droit (CCRAD), doit être composée, dont la fonction principale est de donner des avis envers les opérations supposées cas d’abus de droit par l’administration: nature et fonction de la CCRAD: étant donné que la CCRAD est consultative, ses décisions ne sont pas contraignantes, sa fonction principale est le traitement des recours des contribuables concernant les rectifications de leurs bases d’imposition pour lesquelles l’administration évoque l’abus de droit (attribution exclusive et unique portant sur les rectifications relatives à l’abus de droit). Droit d’appréciation composition de la CCRAD: elle est paritaire, composée des représentants des 2 parties (contribuables et administration fiscale). procédure et fonctionnement de la CCRAD: -Pourvoi du contribuable parallèlement à sa réponse à la 1ère lettre de notification pour rectification reçue de l’administration; - transmission du pourvoi par l’inspecteur des impôts à la CCRAD dans 15j de la réception de la réponse du contribuable. La demande du contribuable doit être accompagnée des documents relatifs aux actes de la procédure contradictoire de rectification permettant à la CCRAD de trancher (prononcer son avis); Droit d’appréciation -La CCRAD rend son avis consultatif dans un délai ne dépassant pas 30j de la réception de la lettre de transmission; - notification de l’avis à l’inspecteur des impôts et aux contribuables dans un délai ne dépassant pas 30j de la date d’émission de l’avis. 3/ le rescrit fiscal ou la consultation fiscale préalable: détermination de la notion: c’est une consultation à l’initiative du contribuable sur le volet fiscal de ses opérations imposables, notamment celles d’investissement. La consultation préalable prend la forme d’une demande adressée à l’administration pour statuer sur le régime applicable à sa situation de fait au regard des dispositions législatives et réglementaires fiscales. L’administration prend donc une position a priori envers les activités du contribuable objet de la consultation. Droit d’appréciation objet de la consultation: les opérations suivantes: -Les montages juridiques et financiers portant sur les projets d’investissement à réaliser; - les opérations de restructuration des entreprises et des groupes de sociétés situés au Maroc; - les opérations à réaliser entre entreprises situées au Maroc et ayant des liens de dépendance directe ou indirecte, tout en écartant les opérations effectuées avec les entreprises situées hors du Maroc du champ d’application de la consultation. procédure de la consultation: - Demande envoyée au directeur général des impôts d’après un imprimé modèle de l’administration, cette demande doit comprendre des éléments identifiant le contribuable, son activité et ses opérations relatives à la consultation; Droit d’appréciation -Réponse de l’administration: cette réponse doit être: • écrite; • motivée; • envoyée au contribuable dans un délai ne dépassant pas 3 mois de la réception du demande; • en cas d’insuffisance dans les éléments, l’administration invite le contribuable à compléter sa demande avant l’expiration du délai de 3 mois; • la demande ne peut, en aucun cas, porter sur les dossiers en cours de procédure de contrôle ou de contentieux. le législateur marocain a introduit dans la loi fiscale, également, l’avis préalable portant sur les profits fonciers, notamment les éléments de détermination du profit (loi de finances 2023). Droit d’appréciation effet juridique de la consultation préalable: En principe la réponse de l’administration l’engage et limite donc son droit de remettre en cause sa position préalable envers les opérations objet de la consultation, elle lui est même opposable. Le législateur marocain a écarté l’interprétation d’un texte fiscal du champ d’application de la notion de rescrit fiscal, comme les ont fait certains systèmes juridiques et fiscaux comparés à l’instar de l’expérience française. Droit de taxation d’office La taxation d’office consiste en l’établissement de la base imposable sur la base des informations dont dispose, en cas de défaut de conformité aux obligations fiscales. On distingue entre 2 cas qui donne droit à la TO: A/ cas des déclarations et des retenues à la source: 1- motifs: défaut de déclaration; défaut de dépôt d’actes et conventions; insuffisance dans les déclarations ou les actes; défaut de retenue à la source et de versement. 2- procédure: • notification adressée au contribuable l’invitant à déposer ou à compléter sa déclaration ou ses actes, ou verser les retenues effectuées ou qui auraient du être retenues dans 30j de la notification. Droit de taxation d’office soit que le contribuable répond favorablement à cette invitation, soit qu’il aura une attitude négative, dans ce dernier cas la procédure est poursuite de la manière suivante: Information du contribuable des bases retenues par l’administration, sur les quelles le contribuable sera imposé d’office s’il ne dépose pas ou ne complète pas sa déclaration dans un 2ème délai de 30j suivant l’information. 3- effets: Émise des droits imposés ainsi que les majorations, amendes et pénalités y afférente par voie de rôle. La contestation de la taxation d’office se fait à travers une réclamation. Cette procédure de taxation d’office est suspendue pour les entreprises inactives. Droit de taxation d’office Suspension de la procédure: Appliquée en cas de cessation d’activité par l’entreprise pendant les 3 derniers exercices clos d’après les informations dont dispose l’administration, cessation illustrée par le défaut de déclaration et de paiement. L’entreprise est invitée de déclarer la dite cessation dans un délai de 30j de la notification, après ce délai l’entreprise est inscrite dans le registre des entreprises inactives et la procédure de TO est suspendue. Mais dans le cas où l’administration constate que l’entreprise a repris l’activité, elle sera retiré dudit registre, et l’administration entame la procédure de TO. Droit de taxation d’office B/ défaut de présentation de la comptabilité et abstention de se soumettre au contrôle fiscal: L’administration adresse une lettre au contribuable l’invitant à se conformer aux obligations légales dans un délai de 15j de la réception de la lettre de notification. S’il ne procède pas à cette présentation dans le délai prescrit, l’administration lui informe de l’application d’une amende de 2000 dhs, et lui accorde un délai supplémentaire pour s’exécuter ou pour justifier l’absence de la comptabilité. S’il ne procède pas dans ce 2ème délai à la présentation des documents demandés ou s’il ne justifie pas le défaut de présentation, il est imposé d’office en plus de l’application d’une astreinte journalière de 100 dhs (dans la limite de 1000 dhs). Garanties des contribuables
Garanties des contribuables
Garanties des contribuables Les garanties consenties aux contribuables sont développées parallèlement au développement de la société, de l’état et des droits fondamentaux. On distingue entre 2 types de garanties: -Générales: provenant du droit international (chartes internationales), des constitutions et des principes généraux de droit; -Spéciales: provenant des dispositions de la loi fiscale. Les objectifs des garanties: assurer et sécuriser les contribuables, afin de réaliser un certain équilibre dans les relations entre l’administration et le contribuable d’une part, et d’améliorer la communication entre les 2 parties d’autre part. Garanties générales Les garanties générales se concrétisent à travers des principes visant à protéger les contribuables sur la base de normes universelles, parmi ces principes: consentement de l’impôt: «celui qui va payer l’impôt doit l’accepter d’abord», ce principe s’est concrétisé suite à de longs conflits opposant le pouvoir politique aux représentants des contribuables au sein des parlements en occident notamment en Angleterre sur le droit d’imposition (les membres du parlement étaient les grands contribuables), aujourd’hui et puisqu’il est impossible que le consentement se réalise d’une manière personnelle, le principe devient collectif et indirect à travers les représentants des contribuables au sein des parlements, la portée de ce principe est très limitée actuellement en raison de la crise de la représentabilité parlementaire. Garanties générales l’égalité devant l’impôt: l’art 39 de la constitution stipule «tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la loi peut, dans les formes prévues par la présente constitution, créer et répartir», le principe est appliqué sur la base d’un autre principe qui est la solidarité, ce qui implique une égalité verticale devant et par l’impôt au lieu de l’égalité horizontale. la non rétroactivité: l’art 6 de la constitution stipule que «la loi ne peut avoir d’effet rétroactif», elle ne s’applique pas sur des faits antérieurs à son entrée en vigueur (une loi plus sévère que la loi antérieure ne peut produire des effets rétroactifs, mais la rétroactivité est possible en cas d’allègement des sanctions pénales). Garanties générales L’importance de la non rétroactivité en matière fiscale provient du caractère instable de la loi fiscale. La portée du principe en cette matière est relative en raison de l’autonomie et la spécificité du droit fiscal, en plus de la difficulté dans la détermination du fait générateur qui justifie l’imposition. En France le conseil constitutionnel a prononcé dans une décision (98-40 c 18/12/1998) que le principe revêt une portée absolue dans les matières répressives de la loi fiscale, et une portée relative dans les matières non répressives de la loi fiscale. Garanties générales faculté contributive: la capacité d’un contribuable de pouvoir s’acquitter de ses impôts, c’est un principe forgé par A Smith qui consiste à exonérer le niveau minimal de vie, ce qui implique le diagnostic de la situation réelle du contribuable notamment ses charges pour la prise en considération de leurs répercussions sur le résultat fiscal. principe de bonne foi: ce qui implique que l’administration doit accorder de la confiance envers les déclarations et les paiements du contribuable, puisque ce dernier est censé loyal et régulier, et si l’administration prétend le contraire elle doit le prouver. Garanties générales l’interprétation stricte du texte fiscal: notamment par le juge, il ne doit pas s’élargir dans l’interprétation de la portée des règles juridiques fiscales, le principe résulte d’un autre principe, il est le corollaire direct du principe de légalité au niveau de l’imposition et de l’exonération. Ce principe limite le pouvoir discrétionnaire du juge de l’impôt , sauf en cas de vide ou d’ ambigüité d’un texte fiscal, où le juge doit créer de règles nouvelles dans le cadre de la jurisprudence, en tant que source de droit. Le principe s’applique également et d’une manière plus stricte, envers l’administration et ses opérations d’interprétation et d’explication des dispositions fiscales (doctrine administrative), notamment à travers ses notes circulaires qui doivent restées conformes à la loi. Garanties spéciales Les garanties spéciales (particulières) proviennent des textes juridiques fiscales, elles visent à encadrer les pouvoirs de l’administration fiscale envers les contribuables, et préserver les droits de ces derniers. Ces garanties peuvent être répartis en 2 types: contentieuses et non contentieuses: 1/ garanties non contentieuses: qui se rapportent aux pouvoirs de l’administration fiscale, notamment les pouvoirs de contrôle, mais qui n’ont pas un aspect de contestation, parmi ses pouvoirs: la notification: visant à informer le contribuable en vue de l’exercice des pouvoirs de contrôle, le droit fiscal a consacré une place importante à la notification (art 219 du CGI) malgré quelques reculs par rapport à la portée avancée de la notion il y’a quelques années, et même en cas de constatation qui est une procédure inopinée l’inspecteur doit remettre un avis au concerné. Garanties spéciales La notification demeure une mesure nécessaire dans toutes sortes de pouvoirs exercés par l’administration et dans toutes les phases des différentes procédures de contrôle, les PV qui doivent être remis aux contribuables sont aussi un moyen d’information. • les délais: à l’exception du droit de constatation qui s’exerce d’une manière inopinée l’ensemble des pouvoirs de l’administration nécessite d’accorder un délai au contribuable afin de lui permettre de préparer ses pièces justificatives ou ces arguments. Les durées d’exercice des pouvoirs sont limitées aussi pour que le pouvoir administratif ne se transforme pas à un droit permanent et infini. Garanties spéciales • la procédure contradictoire: l’ensemble des pouvoirs de l’administration s’exercent d’après une procédure contradictoire qui permet aux parties fiscales de défendre leurs positions et de présenter et échanger leurs arguments. Le législateur a même instauré le dialogue fiscal selon son sens strict (échange oral et contradictoire) pour permettre un échange de justifications et d’observations entre les deux parties du rapport fiscal. • le statut du contribuable: c’est un document qui précise les droits et obligations des contribuables d’une manière simplifiée, document revendiqué depuis des années par les chercheurs et professionnels avant son introduction dans la loi. La procédure de vérification est considérée nulle dans le cas où l’administration ne remet pas au contribuable ladite charte. Garanties spéciales La prescription: elle est une notion qui a pour but d’éteindre un droit ou une obligation par le seul écoulement du temps, ce qui implique que l’administration ne peut pas après les délais légaux de prescription effectuer des rectifications ou de taxation d’office, ainsi que des opérations de recouvrement de l’impôt, pour la période prescrite, ce qui constitue une restriction à son pouvoir de contrôle et une garantie pour les contribuables. Au-delà des délais la prescription est un droit acquis à l’encontre du trésor et au profit du contribuable. L’objectif principal de cette notion est de sécuriser les contribuables face à un droit infini de l’administration pour imposition et recouvrement des droits fiscaux. Garanties spéciales • le secret professionnel: les agents de l’administration exerçant le contrôle doivent garder le secret professionnel envers les dossiers des contribuables soumis au contrôle, d’un autre coté on peut opposer à ces agents le droit de préserver certaines informations par les personnes et les établissements soumis au pouvoir de communication en raison de la protection des données personnelles des gens, (ex: un membre d’une profession libérale comme le médecin a le droit de refuser de renseigner l’administration sur la vie personnelle ou les maladies de son client, la communication porte essentiellement sur l’aspect fiscal ou financier du contribuable concerné). Garanties spéciales • le traitement préférentiel: la loi fiscale marocaine a instauré le principe de traitement préférentiel des bons contribuables contrairement aux mauvais, qui sont dans une situation fiscale régulière (art 164 bis du CGI), ce traitement se fait à travers la catégorisation des contribuables (le Maroc dispose d’un décret et des arrêtés ministériels consacrés à la catégorisation des contribuables), cependant la concrétisation de la règle de catégorisation reste très limitée, quelques contribuables seulement ont bénéficié de cette catégorisation. La catégorisation des contribuables a pour but de privilégier les bons contribuables classés dans des catégories favorisées, parmi leurs avantages: confiance envers leurs déclarations, possibilité de remboursement de la TVA…, afin d’encourager les pratiques de civisme fiscal et l’implication des contribuables à l’impôt. Garanties spéciales 2/ garanties contentieuses: qui se rapportent au contentieux fiscal, ce dernier prend trois formes: administrative, judiciaire et celle des commissions fiscales. Le contentieux dans ses trois formes fera l’objet d’études séparées. -Le contentieux administratif devant l’administration à travers la réclamation et la demande gracieuse; - le contentieux devant les commissions fiscales: locales, régionales et nationale; - le contentieux judiciaire devant les tribunaux administratifs. Le contentieux administratif La phase administrative préalable du contentieux: cette phase traduit le souci du législateur de préserver le plus long possible les chances de dialogue entre l’administration et le contribuable. Elle consiste à exposer par le contribuable devant le fisc la requête qu’il souhaite déposer devant le juge ainsi que les moyens qu’il entend déployer au soutien de celle-ci. L’administration dans cette phase est confrontée à une présentation peut-être inédite des arguments du contribuable, en tout cas cette présentation doit l’inciter à porter un nouveau regard, pour essayer d’explorer les voies d’un accord. Le contentieux administratif L’importance de cette phase: la saisine du juge pour le règlement des litiges fiscaux est un constat d’échec, peut-être préjudiciable au contribuable, certainement négatif pour l’administration dont la créance fiscale se trouve contestée, probablement aussi pour le juge dont le rôle risque de se trouver engorgé par les litiges qui auraient pu être évités. La réclamation est la voie principale du contentieux fiscal administratif, elle constitue une procédure préalable obligatoire pour le contribuable, qui doit déposer sa réclamation dans le délai légal, cette réclamation doit contenir un certain nombre de mentions pour être recevable, avant d’être instruite par l’administration. Le contentieux administratif La phase administrative de contentieux fiscal est composée de deux types de requêtes: la réclamation et la demande gracieuse. 1/ la réclamation: a- définition: c’est une requête en contestation totale ou partielle de l’imposition, qui concerne soit: -Un surtaxe; - une double imposition; - une imposition infondée. Elle est obligatoire pour que le contribuable puisse poursuivre le contentieux devant le juge, et ce malgré que certains arrêts judiciaires rares ont jugé la recevabilité de l’action même en défaut d’une réclamation préalable ou retard dans la réclamation (hors délai). Le contribuable qui conteste l’administration à travers la réclamation considère la position de l’administration non conforme à la loi; par contre il estime que lui est en position légale. Le contentieux administratif b- l’objectif de la réclamation: Le contribuable réclame soit: - Réduction (diminution ou dégrèvement partiel) ce qui implique une contestation partielle; - annulation (décharge ou dégrèvement total) ce qui implique une contestation totale; - restitution (remboursement) ce qui implique la contestation des montants encaissés par l’administration fiscale. c- formalisme de la procédure de réclamation: La procédure de réclamation exige le respect d’un certain formalisme quant aux organes recevant la réclamation, les délais et le contenu de la réclamation, ainsi que l’instruction et la décision qui portent sur ladite réclamation. Le contentieux administratif l’organe recevant la réclamation: C’est le directeur général des impôts ou son délégué pour les impôts et les droits de l’état au titre de l’assiette (non pas le recouvrement), et l’ordonnateur ou la personne déléguée par lui pour les taxes des collectivités territoriales. les délais de réclamation: 6 mois: - qui suivent l’expiration des délais prescrits en cas de paiement spontané de l’impôt; - qui suivent la date de la mise en recouvrement, en cas d’imposition par voie de rôle, état de produits ou ordre de recettes (et non pas la notification). Le contentieux administratif forme et contenu de la réclamation: -écrite; - doit contenir obligatoirement certains éléments à savoir: identité du contribuable; l’imposition concernée; motifs ou justifications. -Adressée à l’organe compétant et dans le délai légal. instruction de la réclamation: le service compétent au niveau de la DGI ou les directions régionales, examine la réclamation en vue soit d’accorder aux contribuables ce qu’ils réclament s’il estime que la demande est fondée, ou de rejeter la réclamation. Le contentieux administratif décision de l’administration fiscale: L’organe qui statue (tranche) sur la réclamation est: -Le ministre des finances ou son délégué pour les impôts de l’état ainsi que les trois taxes gérées et encaissées par les services fiscaux de l’état au niveau des collectivités territoriales (taxe professionnelle, taxe d’habitation, taxe des services communaux); - l’ordonnateur ou la personne déléguée par lui pour les autres taxes des collectivités territoriales. La réponse de l’administration à la réclamation aura 3 hypothèses: - Réponse positive: l’administration doit répondre favorablement si la réclamation est justifiée et respecte les conditions formelles prescrites par la loi, dans ce cas l’administration a la possibilité de recourir à la compensation; Le contentieux administratif -Réponse négative: l’administration rejette la réclamation si elle estime qu’elle n’est pas fondée, dans ce cas le contribuable peut saisir le juge administratif; - défaut de réponse administrative: le défaut de réponse dans un délai de 3 mois (6 mois pour les taxes territoriales) est considéré réponse négative, dans ce cas le contribuable soit il accepte ce rejet implicite soit il saisit le juge administratif. d- l’effet juridique de la réclamation: on peut citer deux principaux effets juridiques de la réclamation, la poursuite de recouvrement durant la procédure de réclamation ainsi que le droit à la compensation pour l’administration après sa réponse favorable à la réclamation du contribuable. Le contentieux administratif • poursuite de recouvrement: la réclamation ne suspend pas le recouvrement immédiat de l’impôt, y compris le recouvrement forcé. Après recouvrement si la décision de l’administration ou le jugement prononcé par le juge est favorable au contribuable, l’administration doit restituer totalement ou partiellement les sommes recouvrées. • compensation: l’administration a la possibilité en cas de réponse favorable au contribuable d’entamer la procédure de compensation. cette procédure consiste à compenser entre les dégrèvements justifiés d’une part, et les droits dont le contribuable peut encore être redevable d’autre part en raison d’insuffisances ou d’omissions non contestées dans l’assiette ou dans le calcul de ses impositions non atteintes par la prescription. En cas de contestation du contribuable l’administration peut accorder le dégrèvement et entamer la rectification. Le contentieux administratif 2/ la demande gracieuse: -Le contribuable dans la demande gracieuse ne conteste pas la légalité de l’imposition, il reconnait la légalité de la position de l’administration; - cette demande n’exige pas une certaine rigueur dans les formalités par rapport à la réclamation; - la demande est fondée sur les circonstances difficiles du contribuable, notamment celles à caractère financier et surtout le cas d’insolvabilité; - la demande vise à obtenir la tendresse de l’administration sur la base de ses circonstances, en vue d’accorder le dégrèvement; - la demande concerne uniquement les majorations, amendes et pénalités, et non pas le montant principal de l’impôt. Le contentieux administratif -La décision administrative portant sur la demande gracieuse est prise par le ministre des finances ou son délégué pour les impôts de l’état, et par le ministre des finances ou de l’intérieur pour les taxes des collectivités territoriales y compris les taxes gérées et encaissées par les services fiscaux desdites collectivités; - en principe cette demande n’ouvre pas la voie au recours devant le juge de l’impôt, malgré que certains estiment qu’elle a les mêmes effets de la réclamation au titre du contentieux judiciaire, puisque le juge a un pouvoir discrétionnaire en vertu duquel il a le droit de recevoir l’action du contribuable contestant la réponse de l’administration, ce pouvoir d’appréciation ne peut pas être limité. Les commissions fiscales Les commissions fiscales sont à l’ordre de 3: locales, régionales et nationale. 1/ les commission locales de taxation (CLT): A- composition: elles sont instituées par l’administration qui fixe le siège et le ressort de la commission, chaque commission est composée des membres suivants: -Un magistrat, président; - un représentant du gouverneur de la préfecture ou de la province dans le ressort de la quelle est situé le siège de la CLT; - un représentant de l’administration qui tient le rôle de secrétaire rapporteur; - un représentant des contribuables appartenant à la branche professionnelle la plus représentative de l’activité exercée par le contribuable requérant et à l’ordre des notaires et/ou adoul. Les commissions fiscales Les représentants des contribuables sont désignés par le gouverneur pour un mandat de 3 ans, et en cas de retard ou d’empêchement dans la désignation, le mandat des représentants sortants est prorogé d’office jusqu’à la désignation des nouveaux représentants. B- attributions de la CLT: elle est compétente pour examiner et statuer les litiges entre contribuables et administration, à travers les réclamations des contribuables sous forme de requêtes portant sur les cas suivants: - Les rectifications en matière des revenus professionnels déterminés selon le régime de la CPU; -Les rectifications en matière des revenus et profits fonciers; - les revenus en matière des droits d’enregistrement et de timbre. Les commissions fiscales Les CLT ne sont pas compétentes sur les questions qu’elles estiment portant sur l’interprétation des dispositions légales ou réglementaires, puisqu’elles sont compétentes uniquement sur les questions relatives aux faits. C- la procédure devant la CLT: a- le contribuable adresse la requête à la CLT durant la procédure de rectification par le biais de l’inspecteur des impôts, la requête comprend 2 éléments: -Objet de désaccord; - exposé des arguments invoqués. b- l’inspecteur reçoit la requête et la transmet à la CLT avec les documents qui permettent à la CLT de statuer. Les commissions fiscales La transmission de la requête doit être faite dans un délai maximum de 3 mois de la notification du pourvoi du contribuable à l’administration. À défaut de communication de la requête et des documents dans ce délai, les bases d’imposition ne peuvent être supérieures à celles déclarées ou acceptées par le contribuable. c- réunion de la CLT, après convocation de ces membres par le secrétaire rapporteur 15j au moins avant la date de la réunion, et information des 2 parties au litige de la date de ladite réunion 30j au moins avant cette date. d- la CLT délibère sur le litige et prend une décision en respectant les conditions suivantes: Les commissions fiscales - Présence au moins du président et 2 autres membres; -Prise de la décision à la majorité des voix, et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante; - les décisions doivent être détaillées et motivées; - la CLT doit statuer dans un délai de 12 mois, à compter de la date de la réception de la requête et des documents transmis par l’administration; - la CLT entend le représentant du contribuable à la demande de ce dernier ou si elle estime cette audition nécessaire. Dans les 2 cas la CLT convoque en même temps les représentants des contribuables et de l’administration. La CLT les entend séparément ou en même temps, soit à la demande des parties, soit lorsqu’elle estime leur confrontation nécessaire. Les commissions fiscales e- la notification de la décision par le SR aux 2 parties dans les 4 mois suivant la date de la décision. f- en cas où la CLT ne prend pas de décisions dans 12 mois le SR informe par lettre les 2 parties dans 2 mois de la date d’expiration du délai de 12 mois. Dans ce cas l’administration doit communiquer la requête et les documents à la CNRF dans un délai maximum de 2 mois de la réception de la lettre d’information du SR. à défaut de cette communication, les bases d’imposition ne peuvent être supérieures à celles déclarées ou acceptées par le contribuable. g- les 2 parties peuvent saisir le juge en cas de refus des décisions de la CLT, y compris celles déclarant la C incompétente, mais le recours par voie judiciaire ne peut être intenté en même temps que le recours devant les CLT. Les commissions fiscales 2/ les commissions régionales du recours fiscal (CRRF): Le nombre, le siège et le ressort des CRRF sont fixés par voie réglementaire. Les CRRF reçoivent les réclamations sous forme de requêtes présentées par les contribuables qui possèdent leur siège social ou leur principal établissement à l’intérieur du ressort desdites commissions. A- composition: chaque CRRF est composée des membres suivants: -Un magistrat, président désigné par le chef du gouvernement sur proposition du conseil supérieur du pouvoir judiciaire; - 2 représentants de l’administration dont l’un tient le rôle de SR; - 2 représentants des contribuables appartenant à la branche professionnelle la plus représentative de l’activité exercée par le contribuable requérant. Les commissions fiscales Les représentants des contribuables sont désignés par le chef du gouvernement pour une période de 3 ans sur proposition conjointe des autorités gouvernementales chargées du commerce et de l’industrie, de l’artisanat, des pêches maritimes, et de l’autorité gouvernementale chargée des finances, et en cas de retard ou d’empêchement dans la désignation, le mandat des représentants sortants est prorogé d’office jusqu’à la désignation des nouveaux représentants. B- attributions de la CRRF: elle est compétente pour examiner et statuer les litiges entre contribuables et administration, à travers les réclamations des contribuables sous forme de requêtes portant sur les cas suivants: Les commissions fiscales -Rectifications en matière des revenus et profits des capitaux mobiliers; - vérification de la comptabilité des contribuables dont le CA déclaré au compte des produits et charges au titre de chaque exercice de la période non prescrite vérifiée est inferieur à 10 millions de dhs. Les CRRF ne sont pas compétentes sur les questions qu’elles estiment portant sur l’interprétation des dispositions légales ou réglementaires, puisqu’elles sont compétentes uniquement sur les questions relatives aux faits. Les commissions fiscales C- la procédure devant la CRRF: a- le contribuable adresse la requête à la CRRF durant la procédure de rectification par le biais de l’inspecteur des impôts, la requête comprend 2 éléments: -Objet de désaccord; - exposé des arguments invoqués. b- l’inspecteur reçoit la requête et la transmet à la CRRF avec les documents qui permettent à la CRRF de statuer. La transmission de la requête doit être faite dans un délai maximum de 3 mois de la notification du pourvoi du contribuable à l’administration. À défaut de communication de la requête et des documents dans ce délai, les bases d’imposition ne peuvent être supérieures à celles déclarées ou acceptées par le contribuable. Les commissions fiscales c- réunion de la CRRF, après convocation de ces membres par le secrétaire rapporteur 15j au moins avant la date de la réunion, et information des 2 parties au litige de la date de ladite réunion 30j au moins avant cette date. d- la CRRF délibère sur le litige et prend une décision en respectant les conditions suivantes: - Présence au moins du président et 2 autres membres; -Prise de la décision à la majorité des voix, et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante; - les décisions doivent être détaillées et motivées; - la CRRF doit statuer dans un délai de 12 mois, à compter de la date de la réception de la requête et des documents transmis par l’administration; Les commissions fiscales - la CRRF entend le représentant du contribuable à la demande de ce dernier ou si elle estime cette audition nécessaire. Dans les 2 cas la CRRF convoque en même temps les représentants des contribuables et de l’administration. La CRRF les entend séparément ou en même temps, soit à la demande des parties, soit lorsqu’elle estime leur confrontation nécessaire. e- la notification de la décision par le SR aux 2 parties dans les 4 mois suivant la date de la décision. f- en cas où la CRRF ne prend pas de décisions dans 12 mois le SR informe par lettre les 2 parties dans 2 mois de la date d’expiration du délai de 12 mois. Dans ce cas l’administration doit communiquer la requête et les documents à la CNRF dans un délai maximum de 2 mois de la réception de la lettre d’information du SR. Les commissions fiscales à défaut de cette communication, les bases d’imposition ne peuvent être supérieures à celles déclarées ou acceptées par le contribuable. g- les 2 parties peuvent saisir le juge en cas de refus des décisions de la CRRF, y compris celles déclarant la CRRF incompétente, mais le recours par voie judiciaire ne peut être intenté en même temps que le recours devant les CRRF. 3/ la commission nationale du recours fiscal (CNRF): Elle n’est pas une cour d’appel ou 2ème degré de recours devant les commissions fiscales, puisque chaque type de commissions est compétent pour statuer sur des cas de contentieux fiscal. Les commissions fiscales A- composition de la CNRF: elle siège à Rabat, elle est placée sous l’autorité directe du chef de gouvernement. La CNRF comprend: - 7 magistrats désignés par le CG sur proposition du conseil supérieur du pouvoir judiciaire; -30 fonctionnaires désignés par le CG sur proposition du ministre des finances pour une période de 3 ans renouvelable; - 100 personnes du monde des affaires représentant les contribuables, désignées par le CG sur proposition conjointe des autorités gouvernementales chargées du commerce et de l’industrie, de l’artisanat, des pêches maritimes, et de l’autorité gouvernementale chargée des finances, et en cas de retard ou d’empêchement dans la désignation, le mandat des représentants sortants est prorogé d’office jusqu’à la désignation des nouveaux représentants. Les commissions fiscales Ces représentants des contribuables sont choisis parmi: - les personnes physiques appartenant aux organisations professionnelles les plus représentatives; - les experts comptables ou les comptables. La CNRF se subdivise en 7 sous-commissions délibérantes, et chaque SC se compose des membres suivants: -Un magistrat, président; - 2 fonctionnaires tirés au sort parmi ceux qui n’ont pas instruit le dossier soumis à la délibération; - 2 représentants des contribuables choisis par le président. Le président choisit aussi un SR en dehors des 2 fonctionnaires membres de la SC, pour assister aux réunions sans voix délibérative. La présidence et le fonctionnement de la CNRF sont assurés par un magistrat désigné par le CG sur proposition du conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Les commissions fiscales B- attributions de la CNRF: elle est compétente pour statuer sur les recours et les litiges qui lui sont soumis, relatifs aux cas suivants: • rectifications résultant de l’examen de l’ensemble de la situation fiscale des contribuables relative à l’IR; • rectifications résultant des vérifications de la comptabilité des contribuables, lorsque le CA déclaré au compte des produits et charges, au titre de l’un des exercices vérifiés, est égal ou supérieur à 10 millions de dhs; • rectifications des bases d’imposition pour les quelles l’administration invoque l’abus de droit; • les recours pour les quels les CLT et les CRRF n’ont pas pris de décision dans le délai de 12 mois; Les commissions fiscales • les recours contre les décisions de la commission locale communale déterminant le bénéfice forfaitaire agricole relatif aux revenus agricoles (IR), adressés par le président de la chambre d’agriculture ou le directeur général des impôts ou la personne déléguée par lui, dans les 60j suivant la date de réception de la notification de la copie de procès verbal. La CNRF n’est pas compétente sur les questions qu’elle estime portant sur l’interprétation des dispositions légales ou réglementaires, à l’exception des questions d’abus de droit. Les commissions fiscales C- la procédure devant la CNRF: a- le contribuable adresse la requête à la CNRF, durant la procédure de rectification par le biais de l’inspecteur des impôts, la requête comprend 2 éléments: -Objet de désaccord; - exposé des arguments invoqués. b- l’inspecteur reçoit la requête et la transmet à la CNRF avec les documents qui permettent à la CNRF de statuer. La transmission de la requête doit être faite dans un délai maximum de 3 mois de la notification du pourvoi du contribuable à l’administration. À défaut de communication de la requête et des documents dans ce délai, les bases d’imposition ne peuvent être supérieures à celles déclarées ou acceptées par le contribuable. Les commissions fiscales Le président de la CNRF confie les recours pour instruction à un ou plusieurs fonctionnaires (parmi les 30) et répartit les dossiers entre les SC. c- réunion de la CNRF, après convocation de ces membres par le secrétaire rapporteur 15j au moins avant la date de la réunion, et information des 2 parties au litige de la date de ladite réunion 30j au moins avant cette date. d- la CNRF délibère sur le litige et prend une décision en respectant les conditions suivantes: - Présence au moins du président et 2 autres membres; -Prise de la décision à la majorité des voix, et en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante; - les décisions doivent être détaillées et motivées; - la CNRF doit statuer dans un délai de 12 mois, à compter de la date de la réception de la requête et des documents transmis par l’administration; Les commissions fiscales e- la notification de la décision par le SR aux 2 parties dans les 4 mois suivant la date de la décision. f- en cas de non prise de décisions par la CNRF après expiration du délai de 12 mois, aucune rectification ne peut être apportée à la déclaration du contribuable ou à la base d’imposition retenue par l’administration en cas de taxation d’office pour défaut de déclaration ou déclaration incomplète. Toutefois, dans le cas où le contribuable aurait donné son accord partiel sur les bases notifiées par l’administration ou en l’absence d’observations de sa part sur les chefs de redressements rectifiés par l’administration, c’est la base résultant de cet accord partiel ou des chefs de redressements précités qui est retenue pour les émissions des impositions. Les commissions fiscales g- les impositions émises suite aux décisions de la CNRF et celles établies par l’administration, y compris celles portant sur les questions pour les quelles ladite commission s’est déclarée incompétente, peuvent être contestées par le contribuable et par l’administration devant le juge de l’impôt. le recours par voie judiciaire ne peut être intenté en même temps que le recours devant la CNRF.