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FUPA Année Académique 2023-2024

Faculté des Sciences Economique et de Gestion

MASTER 1 GESTION

LE CONTROLE FISCAL ET LOI DE FINANCES

Joseph LEGBLE
Expert-comptable Diplômé

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SOMMAIRE
INTRODUCTION

1. ORGANES CHARGES DU CONTROLE DU SYSTEME


DECLARATIF EN MATIERE D’IMPOTS…………………….………………5
2. REGIMES D’IMPOSITION EXISTANTS ......................................................... 6
3. PRINCIPAUX IMPOTS ET TAXES… ............................................................... 7

CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL. ........................................... 8

I. LES DIFFERENTS TYPES DE CONTROLES ................................................... .8

1.1LE CONTROLE SUR PIECES… ................................................................ .8


1.2LA VERIFICATION DE COMPTABILITE………………………………8

1.3LA VERIFICATION APPROFONDIE DE LA SITUATION FISCALE


D'ENSEMBLE DES PERSONNES PHYSIQUES OU
VASFE………………………………………………………………………..9

II. DEROULEMENT DE LA VERIFICATION GENERALE DE LA


COMPTABILITE……………………………………………………………….…9

A- AVIS DE VERIFICATION........................................................................................... 9

B- DEROULEMENT DU CONTROLE………………………………………………...10

C- DUREE DU CONTROLE……………………………………………………………10

D- DELAI DE NOTIFICATION…………………………………………….…………..10

E- REPONSE A LA NOTIFICATION…………………………………………………11

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CHAPITRE II : PROCEDURES DE REDRESSEMENT…………..12

I. LES DIFFERENTES PROCEDURES DE REDRESSEMENT ........................ 12

A- LA PROCEDURE DE REDRESSEMENT CONTRADICTOIRE .......................... 12

B- LES PROCEDURES D'OFFICE ................................................................................. 13

C- LES PROCEDURES PARTICULIERES… ............................................................... 15

D- LA PROCEDURE DE REPRESSION DES ABUS DE DROIT ............................... 16

CHAPITRE III : SANCTIONS FISCALES ......................................... 17

I- LES INTERETS DE RETARD………………………………………………….17

II- LES MAJORATIONS………………………………………………………...….17

III- LES AMENDES FISCALES……………………………………………………..19

CHAPITRE IV : LES POURSUITES DE RECOUVREMENT……23


I- LE COMMANDEMENT DE PAYER…………………………………………..23

II- LE SURSIS AUX POURSUITES………………………………………………..23

III- L’AVIS A TIERS DETENTEUR………………………………………………..24

IV- LES MESURES CONSERVATOIRES, SAISIES VENTES…………………..24

CHAPITRE V : GARANTIES ET RECOURS


DU CONTRIBUABLE...............................................26
I- GARANTIE DU CONTRIBUABLE…………………………………………….26

A- GARANTIES EN CAS DE VERICATION…………………………………………26

B- LIMITES AU DROIT DE REPRISE DE L’ADMINISTRATION……………..…28

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II- RECOURS DU CONTRIBUABLE……………………………………………...29

II-1 LE RECOURS HIERACHIQUE…………………………………………...29

A- LE RECOURS CONTENTIEUX……………………………………………29

B- LE RECOURS GRACIEUX…………………………………………………31

C- LA TRANSACTION FISCALE……………………………………………..32

II-2 LE RECOURS JURIDICTIONNEL……………………………………….32

II-3 LE RECOURS DEVANT LA COMMISSION


MIXTE PARITAIRE………………………………………………..………33

CHAPITRE VI : LOI DE FINANCES… .................................................. 34


I. ETABLISSEMENT DE LA LOI DE FINANCES ......................................... ....34

A- CONFORMITÉ DE LA LOI DE FINANCES AVEC LES PRINCIPES


DU DROIT BUDGETAIRE………………………………………………………...34

B- LA PREPARATION DU DOCUMENT BUDGETAIRE…………………..36

II. L'ADOPTION DU PROJET DE LOI DE FINANCES………………………...38


III. PROMULGATION ET PUBLICATION DE LA LOI DE FINANCES………39

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………..40

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INTRODUCTION
1. ORGANES CHARGES DU CONTROLE DU SYSTEME DECLARATIF
ENMATIERE D’IMPOTS

Le paiement des impôts en Côte d’Ivoire se fait sous le système déclaratif c'est-à- dire le
contribuable paie son impôt en établissant une déclaration d’impôt.

L’Etat de Côte d’Ivoire a créé, pour la collecte des impôts, une Direction Générale des Impôts
(DGI).
La DGI a en son sein plusieurs Directions qui sont chargées en permanence, du contrôle du
système déclaratif des contribuables.

Il s’agit de :

• Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation


• Direction des Grandes Entreprises (DGE)
• Direction des Moyennes Entreprises (DME)
• Direction des Opérations d’Assiette
• Direction des Enquêtes et Vérifications fiscales
• Direction de la conservation foncière, de l’enregistrement et du timbre
La direction du contentieux et de la documentation met à jour les textes de fiscalité et
instruit les réclamations contentieuses et les recours gracieux.

La Direction des Grandes Entreprises (DGE) est compétente pour la gestion des dossiers
des entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 3 milliards de francs hors
taxes

La Direction des Moyennes Entreprises (DME) est compétente pour la gestion des
dossiers des entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 200 millions
et 3 milliards de francs hors taxes

La Direction des opérations d’assiette a sous son autorité les Centres des Impôts.

Les centres des impôts contrôlent en permanence les déclarations et les règlements des
contribuables qui ne relèvent pas de la DME et de la DGE.

La Direction de la Vérification et des Enquêtes Fiscales est :

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• De la vérification générale de la comptabilité des entreprises,
• Du contrôle ponctuel des entreprises,
• Du contrôle inopiné des entreprises,
• De la vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble des personnes
physiques,

• De toutes enquêtes et recherches de renseignements prévus par le livre des


procédures fiscales.

2. REGIMES D’IMPOSITION EXISTANTS


- Taxe communale de l’entreprenant est perçue au profit des communes et en dehors de
celle-ci, au profit des régions : chiffre d’affaires TTC inférieur à 5 millions de francs
CFA.
- Taxe d’Etat de l’Entreprenant
• L’impôt à payer s’appelle la taxe d’Etat de l’entreprenant : chiffre
d’affaires TTC compris entre 5 millions et 50 millions de francs CFA
• Les contribuables qui réalisent des bénéfices non commerciaux
soumis à l’impôt BNC dès lors que leur chiffre d’affaires annuel TTC
est entre 5 millions et 50 millions de francs CFA

- Régime des microentreprises


• Il est applicable aux contribuables dont le chiffre d’affaires TTC est
compris entre 50 millions et 200 millions de francs CFA

- Régime du réel Simplifié d’Imposition (RSI)


• Ce régime s’applique aux personnes physiques ou morales dont le
chiffre d’affaires annuel TTC est compris entre 200 millions et 500
millions de francs CFA

- Régime du réel Normal d’Imposition (RNI)


• Le régime s’applique aux entreprises dont le chiffre d’affaires annuel
TTC excède 500 millions de francs CFA.

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3. PRINCIPAUX IMPOTS ET TAXES
Les principaux impôts et taxes sont les suivants
A- Impôts directs

- Impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux


- Impôt sur les bénéfices agricoles
- Impôt sur les bénéfices non commerciaux
- Contribution des patentes
- Contribution des licences
- Impôts fonciers
- Impôt sur les traitements et salaires
- Impôt sur les revenus des capitaux mobiliers
✓ Impôt sur le revenu des valeurs mobilière (IRVM)
✓ Impôt sur le revenu des créances (IRC)
- Impôt général sur le revenu

B- Impôts et Taxes indirects

- Taxes sur la valeur ajoutée :


✓ Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
✓ Taxe sur les opérations bancaires (TOB)

- Autres taxes indirectes

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CHAPITRE I : LE CONTROLE FISCAL

L’administration fiscale contrôle l’exactitude de l’impôt de chaque contribuable à partir


des déclarations, des états financiers de synthèse et autres documents déposés dans les
centres des impôts.

I. LES DIFFERENTS TYPES DE CONTROLES

I.1 Le contrôle sur pièces

Le contrôle sur pièces est le contrôle des déclarations souscrites par les contribuables.
Ce contrôle, qui s’effectue normalement depuis le bureau de l’agent des Impôts, peut
conduire à demander aux contribuables des explications orales ou écrites en vue de
vérifier la sincérité des déclarations souscrites.

Ces opérations ont pour objet de s’assurer que les obligations fiscales sont respectées
(délai de déclaration, présentation formelle) et de réparer des erreurs, omission ou
insuffisances éventuelles.

Les contrôles sur pièces peuvent aboutir à des redressements ou des rappels de droits.

I.2 La vérification de comptabilité

A- La vérification générale de comptabilité


La vérification générale de comptabilité est un ensemble d’opérations ayant
pour objet d’examiner sur place, au sein de l’entreprise, la comptabilité de
celle-ci et de la confronter à certaines données matérielles ou de fait, afin de
contrôler l’exactitude et la sincérité des déclarations souscrites.

B- La vérification ponctuelle de comptabilité

La vérification ponctuelle de comptabilité est un contrôle limité à des impôts


déterminés. Elle est réalisée sur une période généralement de courte durée. Ce
type de contrôle est destiné à rétablir le cas échéant, la situation fiscale dans
le cas où des anomalies ont été relevées.

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I.3 La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble
des personnes physiques ou VASFE

C’est un contrôle dont l’objet est d’apprécier la cohérence entre, d’une part,
les revenus déclarés et, d’autre part, la situation patrimoniale, la situation de
trésorerie et les éléments du train de vie des personnes physiques au regard de
l’impôt général sur le revenu. En d’autres termes, il s’agit de s’assurer que les
dépenses du contribuable sont compatibles avec ses revenus connus et
déclarés.

La réalisation de ce type de contrôle conduit le vérificateur à examiner


l’ensemble des comptes financiers, des dépenses et les éléments du
train de vie des personnes composant le foyer fiscal (comptes
bancaires, compte d’épargne…)

La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble s’effectue au bureau du


vérificateur.

II- DEROULEMENT DE LA VERIFICATION GENERALE


DE LA COMPTABILITE

A- Avis de vérification

L’envoi préalable d’un avis de vérification est obligatoire. Cet avis doit préciser :

- Les années, les impôts soumis à vérification,


- La date et l’heure de la première intervention sur place.
- Il doit préciser que le contribuable peut se faire assister par le conseil de son
choix.

- L’avis doit être remis quinze (15) jours au moins avant la première
intervention.

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B- Déroulement du contrôle

Le contrôle a lieu sur place, au siège social pour les sociétés. Le vérificateur n’a pas le
droit d’emporter les documents comptables sauf autorisation expresse du contribuable.

C-Durée du contrôle

Vérification générale de comptabilité


Le contrôle sur place ne peut excéder :

• 6 mois pour les entreprises relevant du réel normal d’imposition


• 3 mois pour les entreprises relevant du réel normal d’imposition dont le chiffre
d’affaires annuel n’excède pas 1 000 000 0000 de francs TTC, les entreprises
relevant de l’impôt BNC, du régime simplifié en matière de BIC ou de TVA. Et
les contribuables relevant de la taxe d’Etat de l’Entreprenant et de l’impôt des
micros entreprises.

Vérification ponctuelle de comptabilité


C’est-à-dire limitée à des opérations particulières ou à des impôts déterminés.
• Le délai de vérification sur place ne peut excéder 30 jours ouvrables à
l’égard de tous les contribuables.

D- Délai de notification

Notification provisoire

L’administration dispose d’un délai de :

• 10 mois à compter de la date de l’avis de vérification pour notifier au


contribuable les redressements envisagés par une notification provisoire pour les
entreprises
• 6 mois à compter de la date de l’avis de vérification pour notifier au contribuable
les redressements envisagés par une notification provisoire pour les entreprises
:
o Relevant du régime réel normal dont le chiffre d’affaires annuel
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n’excède pas 1 000 000 000 de francs TTC.
o Relevant du régime réel simplifié en matière de BIC ou de TVA
o Les contribuables relevant de la taxe d’Etat de l’Entreprenant ou de l’impôt des
micros entreprises
o Les contribuables relevant de BNC

Notification définitive

L’administration dispose d’un délai de 3 mois pour toutes les entreprises, à compter de la date de
notification provisoire pour confirmer les redressements qu’elle maintient par une notification
définitive lorsque le contribuable a présenté ses observations.

NB Vérification ponctuelle de comptabilité

Notification provisoire

Le délai de notification provisoire est de 60 jours à partir de la date de l’avis de


vérification pour notifier au contribuable les redressements envisagés

Notification définitive
Le délai est de 60 jours maximum à compter de la date de notification provisoire pour
confirmer les redressements que l’administration maintient lorsque le contribuable a
présenté des observations.

E- Réponse à la notification provisoire

Le contribuable dispose d’un délai de 30 jours pour répondre à la notification provisoire.

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CHAPITRE II : PROCEDURES DE REDRESSEMENT

La fin du contrôle fiscal est marquée par l’envoi :

- soit d’un avis d’absence de redressements

- soit d’une notification de redressements.

La notification de redressements est l’acte administratif, par lequel le vérificateur porte


à votre connaissance les redressements qu’il envisage mettre à votre charge à l’issue du
contrôle.

I- LES DIFFERENTES PROCEDURES DE REDRESSEMENTS

Il s’agit des procédures :

- de redressement contradictoire
- d’offices
- particulières
- de répression des abus de droit

A. LA PROCEDURE DE REDRESSEMENT CONTRADICTOIRE

❖ Principe
C’est la procédure de droit commun qui s’applique lorsque l’Administration
fiscale constate une insuffisance, une inexactitude, une omission ou une
dissimulation dans les éléments servant de base au calcul de l’impôt.

Cette procédure est dite contradictoire parce que l’Administration est tenue de
recueillir les observations du contribuable. En tout état de cause, la charge de la
preuve du bienfondé des redressements incombe à l’Administration.

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❖ Déroulement

Le déroulement de la procédure est le suivant :

▪ l’Administration adresse au contribuable une notification


de redressement par laquelle elle lui fait connaitre la nature
des redressements envisagés. Si le contribuable se rend
inaccessible, la notification de redressements peut être
signifiée à la mairie de rattachement ou à la sous-
préfecture de celui-ci, s’il ne réside pas dans le périmètre
communal.

▪ le contribuable dispose d’un délai de 30 jours, soit pour


faire connaitre son acceptation, soit pour produire des
observations motivées ;
▪ si le contribuable donne son accord, ou s’il ne répond pas,
l’Administration lui adresse un avis de mise en
recouvrement portant mention des droits (rappels
d’impôts) et des pénalités qui
deviennent immédiatement exigibles ;
▪ si les observations du contribuable ne sont pas retenues,
l’Administration est tenue de confirmer les redressements
maintenus par lettre motivée. Le contribuable peut alors
contester les redressements par voie de réclamation
contentieuse.

B. LES PROCEDURES D’OFFICE

a) La procédure de taxation d’office

La procédure de taxation d’office est applicable dans le cas où le contribuable n’a pas
rempli ses obligations fiscales.
Est taxé d’office :

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▪ tout contribuable qui n’a pas souscrit dans les délais légaux ses déclarations
fiscales en matière :
✓ d’impôt général sur le revenu ;
✓ de taxes sur le chiffre d’affaires et autres taxes indirectes ;
✓ de contributions foncières ;
✓ de contributions des patentes et licences ;
✓ d’impôts et taxes retenus à la source
▪ tout contribuable qui n’a pas déposé dans les délais légaux, les documents
annexes à la déclaration des résultats visés aux articles 35 du Code Général
des Impôts.
▪ tout contribuable qui s’est abstenue de répondre, aux demandes de
renseignements, éclaircissements ou justification de l’Administration
fiscale, prévues aux articles 8 à 11 du Livre des Procédures Fiscales, ou qui
a fourni une réponse équivalente à un refus de répondre.

Est également taxé d’office à l’impôt général sur le revenu, tout contribuable
dont les revenus déclarés sont notoirement insuffisants pour justifier les
éléments de son train de vie. C’est le cas notamment des contribuables qui,
manifestent, déclarent des revenus sans rapport avec leurs revenus réels.

b) La procédure d’évaluation d’office


Lorsqu’un contribuable ou un tiers s’oppose à un contrôle fiscal, les bases
d’imposition sont évaluées d’office.

c) La procédure de rectification d’office


Les résultats déclarés par les contribuables peuvent être rectifiés d’office par
l’Administration dans les cas suivants :
▪ en cas de non présentation des documents comptables et pièces annexes;
▪ lorsque des erreurs graves et répétées ont été constatées dans la comptabilité ;
▪ lorsque le défaut de pièces justificatives prive la comptabilité de toute valeur
probante ;
▪ en cas de tenue de comptabilité parallèle.
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▪ lorsque les déclarations comportent des erreurs matérielles non régularisées par
le contribuable après un délai de 10 jours suite à une relance de l’Administration
en vue de corriger les dits erreurs.

d) Notification des impositions d’office


Les bases ou les éléments retenus dans le cadre d’une procédure d’office sont notifiés au
contribuable. Les droits et les pénalités légalement encourues sont immédiatement
exigibles.
Lorsque le contribuable est inaccessible, la notification de redressement qui lui est adressé,
est signifiée par l’administration fiscale à la mairie de sa commune de rattachement ou à
la sous-préfecture si celui-ci ne réside pas sur un périmètre communal, qui en accuse
réception

C. LES PROCEDURES PARTICULIERES

Le contribuable de bonne foi qui désire spontanément réparer une omission, rectifier une
erreur ayant conduit à une insuffisance dans les éléments servant de base au calcul des
impôts dont il est redevable, peut saisir les services compétents de l’Administration des
impôts, en vue de leur soumettre les déclarations rectificatives appropriées.

Cette procédure particulière n’est applicable que si :


▪ aucune insuffisance de même nature n’a été relevée par l’Administration
au cours des trois années précédentes ;
▪ le contribuable n’a pas fait l’objet d’une procédure de redressement sur les
points soumis à rectification spontanée ;
▪ le contribuable n’a pas reçu un avis de vérification de comptabilité ou de
vérification approfondie de sa situation fiscale d’ensemble au regard de
l’impôt général sur le revenu.

Lorsque l’Administration est d’accord avec les rectifications proposées, le


contribuable s’engage à acquitter immédiatement les droits simples ainsi
que les pénalités (intérêts de retard)

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D. LA PROCEDURE DE REPRESSION DES ABUS DE
DROIT

L’abus de droit est constitué par des manœuvres destinées à dissimuler la véritable
portée d’un contrat ou d’une convention. Il s’agit des manœuvres qui ont pour effets par
exemple de réduire le montant des droits d’enregistrement normalement dus ou encore
de déguiser des transferts de bénéfices. Ce type d’acte n’est pas opposable à
l’Administration qui est en droit de restituer son véritable caractère à l’opération
litigieuse.

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CHAPITRE III : SANCTIONS FISCALES

Des sanctions sont applicables :

- dès qu’il existe une insuffisance de déclaration,


- en cas de manquement à des obligations déclaratives,
- en cas de paiement tardif des impôts et taxes

I. LES INTERETS DE RETARD

L’intérêt de retard est destiné à réparer le préjudice financier causé à l’Etat par le
retard de paiement de l’impôt.
Ainsi, toute somme non acquittée dans le délai légal est passible d’un intérêt de
retard.

A. En cas de retard dans le paiement des impôts directs


• BIC
• BNC
• BA
• IRVM
• IRC
• IGR
• Patente
• Impôt foncier
Le taux est de 5% pour le premier mois de retard et 0,5% par mois supplémentaire de
retard.
B. En cas de retard dans le paiement des impôts suivants :
• TVA
• Impôt sur Traitement et salaires
• Impôt retenu à la source
Le taux est de 10% pour le premier mois de retard et de 1% par mois supplémentaire de
retard.

II. LES MAJORATIONS

En sus des intérêts de retard, les contribuables sont astreints, selon le cas, au paiement
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des majorations ci-après.

A- Les majorations pour paiement hors délai des impôts et taxes recouvrés par
le Trésor public
Les impôts et taxes recouvrés par les comptables du Trésor, qui ne sont pas
acquittés le dernier jour du mois suivant celui de la mise en recouvrement sont
passibles d’une majoration de 10%.

B- Les majorations pour émission de chèques sans provision


L’émission de chèques qui se révèlent impayés faute de provision est sanctionnée
par une majoration égale au montant du chèque.

C- Les majorations pour insuffisances de déclaration

1) S’agissant des impôts directs (BIC, BNC, Impôt foncier, IRVM,


IRC, Impôts à la charge des employeurs, Patente)
La déclaration d’une base d’imposition ou d’éléments servant au calcul de
l’impôt (par exemple : minoration des recettes, majoration des charges),
inexacts ou incomplets donne lieu, à l’application d’une majoration de :

▪ 15% si les droits éludés sont inférieurs au quart des droits réellement dus
(c’est- à-dire n’excèdent pas le quart des droits réellement dus)

▪ 30% si les droits éludés sont supérieurs au quart des droits réellement dus ;

▪ 100% en cas de manœuvres frauduleuses (exemple : cas des ventes sans


factures, achats sous un nom d’emprunt ou avec un faux numéro de compte
contribuable, etc…).
NB : les taux sont appliqués sur les droits simples dus

2) S’agissant de la TVA, TOB, impôt sur salaire part salariés et


autres taxes indirects

Les majorations sont appliquées dans les conditions suivantes :


▪ 30% si les droits éludés sont inférieurs au quart des droits réellement dus
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▪ 60% si les droits éludés sont supérieurs au quart des droits réellement dus
▪ 150% en cas de manœuvres frauduleuses.

D- Majorations pour déclaration hors délai légal en cas de taxation d’office

Les droits afférents aux déclarations souscrites hors délais légaux dans le cadre d’une
procédure de taxation d’office sont passibles d’une majoration de 10% en sus des intérêts
de retard indiqués ci-dessus.
Ce taux est porté à 50% en matière d’IGR, d’impôt sur les bénéfices, d’impôts
fonciers et de contribution des patentes et licences, et à 100% pour les taxes
retenues à la source et pour les taxes sur le chiffre d’affaires, si la situation n’a pas
été régularisée dans un délai de trente (30) jours suivant une demande de
l’Administration.

E- Rectification d’office
Lorsque la procédure de rectification d’office est appliquée, les rappels d’impôt sont
majorés de 100%.

F- Evaluation d’office en cas d’opposition à contrôle fiscal


Lorsqu’un contribuable ou un tiers s’oppose à un contrôle fiscal, il commet une
faute grave qui entraine la mise en œuvre d’une procédure d’évaluation d’office.
Dans ce cas, les impôts rappelés sont passibles d’une majoration de 200%.

G- Sanction de l’abus de droit


Les rappels d’impôts sont passibles d’une majoration de 150% en cas d’abus de
droit.

III. LES AMENDES FISCALES

Les amendes fiscales peuvent être appliquées au contribuable fautif, sans


préjudice des intérêts de retard et majorations sus indiqués.

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A-Amendes pour refus ou défaut de communication de renseignements

Le refus de communication sur place de documents ou de renseignements est


constaté par procès-verbal et sanctionné par une amende fiscale de 2 000 000
de francs. Cette amende est applicable à chaque refus constaté.

Le défaut de communication par correspondance avec accusé de réception


dans les trente (30) jours d’une demande de l’Administration est sanctionné
par une amende de 1 million de francs, portée à 2 millions en cas de non-
réponse dans les 30 jours de la notification d’une mise en demeure. Chaque
mois ou fraction de mois de retard donne lieu à une amende de 500 000 francs.
Cette amende s’applique par ailleurs à tous les cas de non-respect de
l’obligation de communication sans demande préalable, mise à la charge des
contribuables par les dispositions du Livre de Procédures fiscales.

Toute omission ou inexactitude dans les renseignements fournis est passible


d’une amende de 100.000 francs.

B- Amendes pour défaut de conservation dans le délai légal des documents


Comptables
Le défaut de conservation des livres, registres, documents, pièces pendant le délai
de dix (10) ans prévu à l’article 33 du Livre de Procédures fiscales est sanctionné
par une amende de 500 000 francs par document.

C-Amendes pour retard dans la production des déclarations de résultats


Le retard dans le dépôt des déclarations de résultats bénéficiaires, déficitaires ou
nuls, ou non imposables, sont passibles d’amendes fixées à
- 3 000 000 de francs, majorée de 300 000 francs par mois ou fraction
de mois de retard supplémentaire, en ce qui concerne les entreprises
relevant de la Direction des Grandes Entreprises ;
- 1 000 000 de francs, majorée de 100 000 francs par mois ou fraction
de mois de retard supplémentaire, en ce qui concerne les entreprises
relevant de la Direction des Moyennes Entreprises ;
- 500 000 de francs, majorée de 50 000 francs par mois ou fraction de
mois de retard supplémentaire, en ce qui concerne les entreprises
relevant de la Direction Régionales des Impôts ;
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D-Amendes pour retard ou défaut dans la production des états financiers, des
actes notificatifs des statuts des entreprises, des comptes rendus des
délibérations des Assemblées générales, ainsi que des documents annexés
fournis par les entreprises d’assurance ou de réassurance
Le non-dépôt ou le dépôt des états financiers des entreprises, après le délai légal prévu
à cet effet est sanctionné par une amende de 1 000 000 de francs, majorée de 100 000
de francs par mois ou fraction de mois de retard supplémentaire.
Passé un délai de 3 mois à compter de la date limite de dépôt, l’amende déjà calculée
est cumulée avec une amende de 2 000 000 de francs, majorée de 200 000 de francs par
mois ou fraction de mois de retard supplémentaire.
Ces mêmes sanctions s’appliquent au non-dépôt ou au dépôt tardif des actes modificatifs
des statuts des entreprises, des comptes rendus de leurs Assemblées générales ainsi que
des documents annexés à produire pour les entreprises d’assurance ou de réassurances.

E- Amendes pour retard dans la production des déclarations relatives


aux taxes sur le chiffre d’affaires

En matière de taxe sur le chiffre d’affaires, lorsqu’aucun droit n’est dû sur la


déclaration (déclaration « néant », ou « Créditrice »), le retard de dépôt de la déclaration
est sanctionné par une amende de 20 000 francs, majorée de 10 000 francs par mois de
retard supplémentaire.

F- Amendes pour retard ou défaut de production de l’état récapitulatif


Des salaires
Le défaut ou le retard de production de l’état récapitulatif des salaires (état 301),
est sanctionné par une amende de 1 000 000 francs majorée de 100 000 francs par
mois ou fraction de mois de retard supplémentaire.

G-Amende pour déclaration de crédits injustifiés de TVA

La déclaration de crédits de taxe sur la valeur ajoutée non justifiée donne lieu à
une amende de 30% du montant du crédit non justifié.
Ce taux est porté à 100% lorsque le crédit non justifié procède de manœuvres
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frauduleuses.
Cette sanction est appliquée sans préjudice de la mise en cause par
l’Administration, du crédit non justifié.

22
CHAPITRE IV : LES POURSUITES EN RECOUVREMENT

L’une des missions de la Direction Générale des Impôts est de procéder au recouvrement
des impositions mises à la charge des contribuables. Le recouvrement de l’impôt peut
être spontané, amiable ou forcé. Dans le dernier cas, la Direction Générale des Impôts
engage un certain nombre d’actions à l’encontre des contribuables qui ne se sont pas
acquittés spontanément de leurs impôts et taxes, conformément à la procédure de
recouvrement forcé, spécialement prévu aux articles 114 et suivant du Livre de
procédures fiscales.

I- LE COMMANDEMENT DE PAYER

Le commandement de payer est le premier acte de poursuite engagé par l’Administration


fiscale. En effet, tout recours aux voies d’exécution doit être précédé par la notification
au débiteur, d’un commandement de payer. Les sommes dues sont alors majorées de 3%.

Si le débiteur ne procède pas au paiement de sa dette dans les 10 jours de la réception


d’un commandement de payer, la dette fiscale peut être recouvrée par tout moyen de
droit.

II - LE SURSIS AUX POURSUITES

Le contribuable qui ne s’est pas acquitté de sa dette fiscale dans les 10 jours de la
réception du commandement, peut demander le sursis aux poursuites à deux conditions
:

▪ Verser immédiatement 25% des sommes exigibles ;


▪ Prendre l’engagement écrit de payer le reliquat dans les 6 mois et présenter des
garanties.

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La demande de sursis doit être faite par écrit et être motivée. Le non- respect des
engagements pris entraine la reprise immédiate des poursuites.

III- L’AVIS A TIERS DETENTEUR

L’avis à tiers détenteur est une demande adressée par les comptables publics ou assimilés,
aux personnes (tiers détenteurs) qui détiennent des deniers appartenant au contribuable
qui ne s’est pas acquitté de sa dette fiscale.

En effet, lorsqu’un contribuable est redevable d’arriérés d’impôts, et qu’il a des créances
sur un tiers, l’Administration peut demander à ce tiers débiteur du contribuable défaillant,
de verser entre les mains du receveur des impôts les sommes dues, à concurrence de la
dette fiscale.

Exemple : En cas de location d’immeuble, le tiers détenteur, à savoir le locataire, est tenu
de verser les sommes dues, non pas au propriétaire, mais à l’Administration en tant que
créancière du propriétaire des locaux.

L’avis à tiers détenteur appréhende toutes les sommes dont le tiers est détenteur au
moment où il les reçoit et toutes les sommes dont il deviendra détenteur dans les 6 mois,
dans les limites de la créance fiscale.

Le détenteur qui s’abstient d’exécuter l’avis à tiers détenteur devient solidairement


responsable de la dette fiscale du débiteur, c'est-à-dire que l’Administration est fondée à
poursuivre le recouvrement de l’impôt sur les propres biens du tiers détenteur.

IV- LES MESURES CONSERVATOIRES, SAISIES VENTES

En vue de poursuivre le recouvrement des impôts, la Direction Générale des Impôts peut
prononcer des mesures conservatoires, notamment la saisie et la vente des biens du
contribuable.

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A- La saisie mobilière
Les biens meubles corporels, les fruits et récoltes du contribuable peuvent être
saisis par l’Administration, en quelques mains qu’ils se trouvent.
La saisie est précédée d’un commandement qui a pour effet de majorer de 5% les sommes
dues au Trésor.

B- La saisie immobilière
Les biens immeubles du contribuable peuvent également être saisis, à condition
que le trésor dispose d’une hypothèque sur l’immeuble. La saisie est également
précédée d’un commandement de payer qui a pour effet de majorer de 5% les
droits dus, et la vente est réalisée aux enchères publiques, à défaut de paiement.
Qu’il s’agisse de biens meubles ou immeubles, la vente est précédée par les formalités de
publicité.

25
CHAPITRE V : GARANTIES ET RECOURS DU CONTRIBUABLE

I. GARANTIES DU CONTRIBUABLE

En contrepartie des pouvoirs étendus de contrôle et de redressement reconnus à l’Administration


fiscale, les contribuables bénéficient de droits et de garanties.

La plupart de ces garanties sont accordées dans le cadre des :

- Vérifications de comptabilité,
- Vérifications approfondies de la situation fiscale d’ensemble des personnes
physique (VASFE)

A- GARANTIES EN CAS DE VERIFICATION

1- Garanties communes à la vérification de comptabilité et à la VASFE

L’avis de vérification
L’envoi d’un avis de vérification est obligatoire. Cet avis doit préciser : Les
Années
Impôts

• Mentionner expressément sous peine de nullité de la


procédure, que le contribuable a la faculté de se faire assister
par un conseil au cours de la vérification.

• En cas de vérification de comptabilité, l’avis doit préciser la


date et l’heure de la première intervention sur place.
Il doit être remis au contribuable au moins quinze jours avant
l’engagement de la procédure.

• En cas de vérification approfondie de la situation fiscale


d’ensemble, l’avis précise les documents, et
pièces que le contribuable doit présenter au bureau du vérificateur.

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2- Garanties propres aux vérifications de comptabilité

Lorsque la vérification de la comptabilité pour une période déterminée, au


regard d’un impôt ou taxe, ou d’un groupe d’impôts ou taxes, est achevée,
l’Administration ne peut procéder à une nouvelle vérification de ces écritures
au regard des mêmes impôts ou taxes et pour la même période, même lorsque
aucun redressement n’a été pratiqué au regard d’un ou plusieurs impôts. Cette
règle ne s’applique pas :
✓ lorsque la vérification a été limitée à des opérations déterminées, telles
que notamment crédits de taxes, droits à déduction, frais généraux,
amortissement, provisions, à condition que l’avis de vérification ait
mentionné que la vérification portait sur lesdites opérations.
✓ aux taxes sur le chiffre d’affaires et aux taxes indirectes pour les
périodes comprises dans des exercices comptables soumis à
vérification au regard des impôts sur les bénéfices.
✓ lorsque le réexamen des écritures et des documents comptables
s’avère nécessaire pour instruire les observations et réclamation des
contribuables.

L’impossibilité de procéder à une nouvelle vérification de comptabilité au regard des


mêmes impôts ou taxes et pour la même période, est effective douze mois à compter de
la date de réception par le contribuable de la notification définitive.

L’Administration conserve dans ce délai, la faculté de procéder à de nouvelles


vérifications sur place. Tout contrôle dans ce cadre est subordonné à l’autorisation
spéciale du Directeur Général des Impôts.

3- Garanties propres à la VASFE

▪ lorsqu’elle a procédé à une vérification approfondie de la situation


fiscale d’ensemble, l’Administration ne peut plus procéder à des
redressements pour la même période en matière d’impôt général sur
le revenu, même si aucun redressement n’a été effectué à l’issue de
cette vérification, à moins que le contribuable ne lui ait fourni des

27
éléments incomplets ou inexacts.
▪ l’impossibilité de procéder à de nouveaux redressements est
effective douze mois à compter de la date de réception par le
contribuable des résultats définitifs de la vérification approfondie
de la situation fiscale d’ensemble.
▪ dans ce délai, toute nouvelle vérification est subordonnée à
l’autorisation spéciale du Directeur général des Impôts.

B- LIMITES AU DROIT DE REPRISE DE L’ADMINISTRATION

1- Les règles de prescription

La prescription est le délai au terme duquel l’action publique ne peut plus être
exercée, rendant de ce fait toute poursuite impossible. On distingue:

- la prescription d’assiette
- et la prescription de recouvrement
a) La prescription d’assiette

En matière de prescription d’assiette de l’impôt, le droit de reprise de l’Administration


est de (3) ans pour les impôts directs et taxes assimilées ainsi que la TVA.
L’Administration ne peut exercer de contrôle ou de poursuite après ce délai.

Exemple :

• Vérification de comptabilité effectuée en 2022 ;


• Les années concernées par le contrôle sont : 2019, 2020, 2021 et 2022 pour les
déclarations qui auraient dû être souscrites à la date du contrôle.
NB : En cas de déficits reportables en matière d’impôts sur les bénéfices,
l’Administration peut remonter à l’origine du déficit.

b) La prescription de recouvrement

Le Trésor public dispose d’un délai de dix (10) ans à compter de la date de mise en
recouvrement ou d’exigibilité des
28
• Impôts
• Taxes
• Redevances
• et prélèvements

de toute nature pour leur recouvrement.

II. RECOURS DU CONTRIBUABLE


Il existe trois types de recours ouverts au contribuable

• Le recours hiérarchique ;
• Le recours juridictionnel ;
• Le recours devant la commission mixte paritaire

II- 1– Le recours hiérarchique

Le recours hiérarchique est l’action exercée par le contribuable pour demander l’arbitrage du
supérieur hiérarchique de l’agent qui a réalisé l’imposition ou effectué le contrôle à l’origine
du contentieux. Il est facultatif. Le recours hiérarchique est aussi appelé recours administratif.

Il existe deux types de recours hiérarchiques :

▪ Le recours contentieux
▪ Le recours gracieux
▪ La transaction fiscale

A- Le recours contentieux
Le recours contentieux a pour objet d’obtenir :
✓ La réparation d’erreurs commises dans l’assiette (c'est-à-dire la
fixation des bases imposables) ou le calcul de l’impôt lui-même
(Exemple : application d’un taux d’impôt erroné) ;
✓ L’application d’une disposition législative ou réglementaire dont le
contribuable s’estime avoir été privé (exemple : application d’une mesure
d’exonération qui a été omise lors de l’établissement d’une imposition).

Le recours contentieux est engagé par la présentation d’une réclamation contentieuse.

29
Les réclamations sont, à peine de nullité, adressées par écrit au Directeur général des Impôts
ou son représentant, lorsque le montant global contesté excède la somme de 500 millions de
francs, par le contribuable, ses ayants droit, ses mandataires régulièrement désignés, ses
représentants légaux justifiant de leurs pouvoirs, ou par toute personne mise personnellement
en demeure d'acquitter un impôt qu'elle n'estime pas dû.
Les réclamations portant sur des sommes inférieures ou égales à 500 millions de francs sont
adressées aux directeurs centraux lorsqu'elles sont liées aux travaux de leurs services. Les
réclamations sont formulées auprès des directeurs régionaux lorsqu'elles sont liées aux
activités de leurs services et que le montant global notifié n'excède pas 100 millions de
francs. Lorsque les montants contestés issus des travaux des directions régionales excèdent
100 millions de francs, la compétence en matière de contentieux portant sur de tels montants
revient au Directeur général des Impôts.
Par ailleurs, le Directeur général des Impôts est autorisé à se saisir d'office de tout
contentieux vidé par ses services.
Cette procédure est autorisée dans un délai de douze (12) mois à compter de la date de
notification de la réponse au contribuable par les services concernés.

Les réclamations font obligatoirement l'objet d'un récépissé délivré au requérant.

Toute réclamation adressée à un service des impôts non compétent est transmise par celui-ci
au service compétent. Le requérant est avisé par écrit de la transmission de sa réclamation.

Pour être recevable, les réclamations doivent être présentées à l'Administration au plus tard
six mois après la date :
• de la mise en recouvrement du rôle ou de la notification d'un avis de
recouvrement
• du versement de l'impôt contesté lorsque cet impôt n'a pas donné lieu à
l'établissement d'un rôle ou à la notification d'un avis de mise en
recouvrement;
• de la réception de la notification définitive des impositions;
• de la réalisation de l'événement qui motive la réclamation.

Toute réclamation doit, à peine d'irrecevabilité:

• Etre individuelle; toutefois, les contribuables imposés collectivement ainsi


que les membres des sociétés de personnes qui contestent les impôts à la
charge de la société, peuvent présenter une réclamation collective.

• Mentionner toutes les impositions contestées.

• Contenir l'exposé sommaire des moyens et les conclusions du requérant


pour chacune des impositions litigieuses.

• Etre adressée soit au Directeur général des Impôts, soit aux directeurs
centraux ou aux directeurs régionaux dont les travaux sont à l'origine de la
réclamation

30
• Etre appuyée de toutes les pièces justificatives nécessaires à l'instruction du
dossier. Celles-ci comprennent notamment:

- l'original ou la copie de l'avis d'imposition ou de l'avis de mise en recouvrement;


- l'extrait de rôle ou la copie de l'extrait de rôle ;
- les notifications provisoire et définitive de redressements, si les impositions litigieuses
résultent d'un contrôle fiscal ;
- l'original ou la copie de la quittance, de l'attestation de versement, de l'attestation de retenue
à la source ou du certificat informatisé de crédit d'impôt, en ce qui concerne le prélèvement à
la source sur les sommes mises en paiement par le Trésor public, délivrés par les comptables
de la Direction générale des Impôts ou de la Direction générale du Trésor et de la
Comptabilité publique.

Le Directeur général des Impôts statue sur les réclamations des contribuables lorsque le montant
global notifié excède les seuils fixés pour les directions centrales et les directions régionales,
dans le délai de quarante-cinq jours suivant la date de leur réception.

Il connait des appels formés contre les décisions des directions centrales ou régionales.

Les directeurs centraux et les directeurs régionaux statuent sur les réclamations, dans la limite de
leur seuil de compétence dans le délai de trente (30) jours suivant la date de leur réception.

La décision est notifiée au réclamant et contient en cas de rejet total ou partiel un exposé des
motifs du rejet.
L’absence de réponse dans les délais prévus vaut rejet. En cas de rejet de sa requête par le
Directeur Général des Impôts, le contribuable a la possibilité de saisir dans les 30 jours le
ministre en charge du Budget qui statut dans un délai de 45 jours à compter de la réception de la
réclamation.

La décision est notifiée au réclamant et contient en cas de rejet total ou partiel, un exposé des
motifs du rejet.
L’absence de réponse dans les délais prévus vaut rejet.

B- Le recours gracieux

Le recours gracieux est la démarche qui consiste à demander une atténuation


par voie de remise, de modération, de transaction des droits, pénalités et
amendes fiscales de toute nature.

Il peut être accordé sur demande du contribuable, des remises ou modérations


de droits, d’amendes fiscales, de majorations d’impôts et d’intérêts de retard,
lorsque ces impositions ne sont plus susceptibles de faire l’objet d’un recours
contentieux. En effet, le contribuable ne peut demander la grâce ou la
31
clémence de l’Administration fiscale que s’il n’entend plus contester les
impositions mise à sa charge. En ce qui concerne l’impôt général sur le revenu,
l’impôt sur le revenu foncier et/ou l’impôt sur le patrimoine foncier, les
remises ou modérations sont consenties aux personnes physiques qui se
trouvent dans l’impossibilité absolue par suite de gêne ou d’indigence, de
s’acquitter de l’impôt régulièrement mis à leur charge et de faire en même
temps face aux besoins de l’existence.

C- La transaction fiscale
La transaction fiscale, tout comme la remise gracieuse aboutit à une atténuation des impositions
(droits en principal, amende fiscales, intérêts de retard, majorations).
Toutefois, elle ne peut être sollicitée que si les impositions sont encore susceptibles de donner
lieu à contestation.
Les remises ou modérations peuvent être subordonnées à la réalisation de conditions à la charge
du demandeur.
La transaction fiscale peut viser aussi bien les pénalités que les droits simples. Dans ce cas,
diverses obligations peuvent être mises à la charge de l’entreprise en contrepartie des abandons
d’impôt concédés.
Lorsqu’une transaction a été conclue, aucune procédure contentieuse ou d’abandon total ne peut
plus être engagée ou reprise par le contribuable pour remettre en cause les pénalités et les droits
visés dans l’acte de transaction.
En cas de non-respect total ou partiel des obligations mises à la charge du contribuable, la
transaction devient caduque. L’Administration peut alors poursuivre le recouvrement intégral et
immédiat des pénalités et des droits légalement exigibles.

II-2. LE RECOURS JURIDICTIONNEL

Lorsque le recours contentieux du contribuable a été rejeté de manière définitive, il peut saisir le
tribunal. C’est le recours juridictionnel.

Le contribuable peut alors déférer au tribunal, dans le délai de 2 mois à partir du jour de
la notification de la décision, les décisions de rejet total ou partiel prononcées par le
Directeur général des impôts ou par le Ministre de l’Economie et des Finances.
Le délai de recours est prolongé de deux mois pour les demandeurs qui résident hors de la

32
Côte d’Ivoire.

De même, le contribuable qui n’a pas reçu de réponse de l’Administration suite à sa


réclamation dans un délai de deux mois, peut saisir le tribunal dès l’expiration de ce
délai.

De son côté, l’Administration fiscale peut soumettre d’office au tribunal la réclamation


contentieuse présentée par le contribuable et elle est tenue de l’en informer.

II-3. LE RECOURS DEVANT LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE

La commission mixte paritaire est une instance de conciliation entre l’Administration


fiscale et les contribuables. Elle peut être saisie par le contribuable ou par
l’Administration.

A-Litiges concernés
La commission ne peut être saisie qu’à l’issue d’une vérification sur place de comptabilité et
seulement en cas de procédure contradictoire.

Seuls les litiges portant sur des questions de fait sont susceptibles d’être portés à
l’appréciation de la Commission. Par question de fait, il faut entendre ce qui touche à
l’appréciation des circonstances ou des faits, exemple : appréciation des valeurs
locatives, d’un taux de marge, d’un taux de perte à retenir dans telle activité, et même la
disponibilité d’une pièce justificative.

B- Délai pour saisir la Commission


La commission doit être saisie dans les 30 jours de la réception de la notification
définitive de redressement. La demande est transmise au Directeur général des impôts.

C- Composition et rôle de la Commission

La Commission mixte paritaire comprend trois (3) membres représentants des


contribuables et trois (3) membres représentants de l’Administration fiscale. Elle est
présidée par un magistrat et rend un avis sur le litige. Cet avis ne constitue pas une
décision, mais il entraine une conséquence importante : la partie (contribuable ou
Administration fiscale) qui n’entend pas se conformer à cet avis supportera la charge de
la preuve en cas de contentieux ultérieur. L’intervention de la Commission mixte
33
paritaire a donc pour objet d’éviter ce qui pourrait être perçu comme l’arbitraire de
l’Administration, lorsqu’il s’agit d’apprécier la nature et l’étendue des faits.

Les questions de droit relèvent de l’application de la loi et par conséquent, de l’appréciation


ultime des tribunaux.

34
CHAPITRE VI : LOI DE FINANCES

La loi de Finances détermine

• La nature
• Le montant
• Et l’application des recettes et des dépenses de de l’Etat
La loi de finance fixe également les objectifs économiques et financiers de la politique de
l’Etat et les moyens pour les atteindre

I – ETABLISSEMENT DE LA LOI DE FINANCES

L’élaboration de la loi de Finances impose que trois (3) étapes soient mises en œuvre. Il s’agit
de la conformité de la loi de Finances avec les principes du Droit budgétaire, la préparation
administrative du document budgétaire et l’adoption du projet de la loi de Finances.

A – CONFORMITÉ DE LA LOI DE FINANCES AVEC LES PRINCIPES


DU DROIT BUDGETAIRE

Le budget est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses de l’Etat
et ceux des Organismes publics.

Le Droit budgétaire est donc le Droit qui s’applique au budget.

Ce Droit implique que le principe de l’annualité budgétaire, le principe de l’unité budgétaire,


le principe de l’universalité budgétaire et le principe de la spécialité budgétaire soient suivis.

• Le principe de l’annualité budgétaire


Ce principe signifie que le budget est voté pour une année civile. L’année civile en
Côte d’Ivoire part du 1er Janvier au 31 Décembre.

35
• Le principe de l’unité budgétaire

Ce principe dispose que les recettes et les dépenses de l’Etat doivent figurer dans un
document unique.

• Le principe de l’universalité budgétaire

Ce principe implique l’existence d’un seul document budgétaire dans lequel


l’ensemble du budget est détaillé. L’universalité budgétaire impose que l’ensemble des
recettes assure l’ensemble des dépenses.

• Le principe de la spécialité budgétaire.

Il s’agit dans ce cas d’indiquer de manière précise le montant et la nature des opérations
prévues par la loi de Finances.

Ainsi, les autorisations de crédits sont votées par : « Titres », puis par
« Sections », ensuite par « Chapitres », « Sous-Chapitres », « Articles »,
Paragraphes » et « Lignes »

B – LA PREPARATION DU DOCUMENT BUDGETAIRE

Sur délégation du Président de la République, le ministre de l’Economie et des Finances établit


le projet de loi de Finances qui suit un processus bien déterminé pour aboutir à l’évaluation
prévisionnelle des recettes et dépenses.

• Le mode d’élaboration de la loi de Finances

L’élaboration du document budgétaire se fait en six (6) étapes :

• Le cadrage macro-économique.

Ce cadrage définit les grandes tendances se rapportant à la croissance économique pour


connaître la progression des Finances Publiques sur les trois prochaines années. Il sera

36
donc tenu compte des grands agrégats que sont le revenu, les investissements, la
consommation, le taux de chômage, les exportations, les importations, le PIB, le taux
d’inflation…
• Le cadrage budgétaire

A l’aide du cadrage macro-économique, la Direction de la Conjoncture et de la


Prévision Economique fait des projections de recettes budgétaires pour l’année
suivante.

• La lettre de cadrage du Premier Ministre

Il est indiqué dans cette lettre, la situation du budget par rapport au cadrage macro-
économique, les moyens de rendre la gestion publique efficiente, l’inventaire des
engagements de l’Etat avec précision des priorités, les enveloppes plafond de chaque
ministère et la date limite des propositions des ministères à la direction du Budget.

• La remise des dossiers standards de préparation du budget et des


fiches de projet

Ces documents remis aux Directeurs des Affaires Administratives et Financières, Directeurs
des Etablissements Publics Nationaux et chefs de projets leur permettront d’indiquer par
priorité, leurs besoins en fonctionnement et investissement.

• Les conférences

Ces conférences permettent :

• D’exposer les demandes en personnel des ministères. Elles se font


pendant les « Conférence des effectifs »,
• Défendre les propositions de ventilation des crédits alloués aux
départements. Cette tâche est confiée aux Directeurs des Affaires
Administratives et Financières (DAAF) de chaque département. La
discussion a lieu pendant la « Conférence budgétaire »,

37
• De défendre les questions restées sans réponses devant le ministre de
l’Economie et des Finances, pendant la Conférence budgétaire. Elle se fait
pendant la « Conférence ministérielle »

• Les arbitrages ou ultimes mises au point du projet de budget

Avant le dépôt du projet de loi de Finances, les différents ministres et le ministre de


l’Economie et des Finances qui ne sont pas tombés d’accord sur certains points lors de la
« Conférence ministérielle », soumettent ces questions au Premier ministre.

II – L’ADOPTION DU PROJET DE LOI DE FINANCES

Préalablement à l’adoption de la loi de Finances, des conditions doivent être remplies :

• Le dépôt du projet de loi de Finances

Au plus tard, le premier mardi du mois d’octobre, le projet de loi de Finances doit être distribué à
l’Assemblée nationale.

• La discussion du projet de loi de Finances

A la suite de la distribution du projet de loi de Finances, la procédure se déroule comme suit


: o l'examen en Commission. Le projet de loi de Finances est examiné par la Commission
des Affaires Economiques et Financières de l’Assemblée nationale pour ses critiques et
amendements, o le débat en séance publique. Le ministre de l’Economie et des Finances
défend seul le projet de loi des Finances devant les
Députés. Pour les questions techniques, les collègues du ministre de l’Economie et des
Finances interviennent.

• Le vote du projet de loi de Finances

Les députés disposent de soixante-dix (70) jours du dépôt du projet de loi de Finances pour
se prononcer. Si l’Assemblée nationale ne se prononce pas dans ce délai, le gouvernement
peut :

38
̤ Prendre des ordonnances budgétaires.

Ces ordonnances lui permettront de transformer le pouvoir d’autorisation en


pouvoir de ratification ;

̤ Accorder des crédits complémentaires ou additionnels.


Ils serviront à corriger le budget en cours d’année en l’absence de la loi de
Finances ;

̤ Des dépenses et des recettes de trésorerie.


Le Trésor en accordant des Bons de Trésor, des dépôts de correspondants, des intérêts
d’amortissement de la dette publique hors budget assure l’exécution des lois de Finances.

III - LA PROMULGATION ET PUBLICATION DE LA LOI DE FINANCES.

La Loi de finances est publiée au journal officiel de la République de Côte d’Ivoire dès
qu’elle est votée.

La DGI fait un communiqué dans les journaux pour indiquer que la Loi des finances a été
publiée au journal officiel et que son application est immédiate dès sa publication.

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BIBLIOGRAPHIE

• Code général des Impôts – Livre des procédures fiscales et


textes fiscaux -- Fidafrica
Edition 2022

• Le guide du Contribuable
DIRECTION GENERALE DES IMPOTS

• Mémento fiscal -- Fidafrica


Edition 2022

• Loi de finances 2022

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