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COMMUNICATION

Les troubles du péripartum de la vache laitière :


risques associés et moyens de contrôle
Peripartum disorders in dairy cows: associated
risks and control measures
Par Olivier SALAT(1)
(communication présentée le 3 février 2005)

RÉSUMÉ
Avec l’amélioration de leur productivité, les vaches laitières sont confrontées en début de lactation
à de telles modifications de leur métabolisme que le moindre problème peut avoir des conséquences
catastrophiques. Une mobilisation trop précoce ou trop forte de leurs réserves de lipides va conduire
à une stéatose hépatique, dont les conséquences sur la santé de la vache sont multiples : chute de
l’appétit, dégradation de la néoglucogenèse, de la réponse immunitaire. De même, une calcémie trop
faible induira non seulement un déficit de la contraction musculaire, pouvant entraîner un décubi-
tus, mais aussi une baisse de la réponse immunitaire, ainsi que des perturbations des fonctions diges-
tives. Enfin, toute altération de l’immunité dans la période du péripartum, moment où elle est déjà
à son niveau le plus bas, provoquera une exacerbation des phénomènes infectieux mais aussi méta-
boliques. Ainsi, les troubles du péripartum sont tous liés les uns aux autres avec comme élément déclen-
chant un de ces trois facteurs. Une nouvelle approche thérapeutique de la moindre affection à ce
moment-là s’impose, qui prend en compte non seulement son traitement mais aussi la prévention
des troubles directement liés. Une conduite d’élevage adaptée et une bonne maîtrise de l’alimentation
et des transitions alimentaires peuvent prévenir l’apparition de ces affections. Si ce n’est pas le cas,
existe un arsenal de produits à visée diététique dont l’efficacité a été prouvée.

Mots-clés : immunité, maladies métaboliques, prévention, physiopathologie.

SUMMARY
Productivity improvements expose dairy cows to such intense metabolic changes at the beginning of
lactation, that any small problem may have extreme consequences. Too early or too intense fat mobi-
lisation may lead to hepatic steatosis, with numerous consequences on the cow’s health, such as appe-
tite loss, decreased neoglycogenesis, and reduced immunity. Likewise, hypocalcemia may cause not
only muscle contraction disorders and eventually a downer cow syndrome, but also reduced immune
response and digestive disorders. Finally, any change in the immune function during the peripartum
period, a time when it is already at its lowest, may exacerbate infectious as well as metabolic events.
Consequently, peripartum disorders are all interconnected and triggered by any of these three fac-
tors. It is therefore essential to combat the slightest problem during this period, both by treating it
and by preventing directly associated disorders. Appropriate farming techniques and proper mana-
gement of dietary changes can prevent these disorders. Failing that, such disorders can be corrected
with several dietary products whose efficacy has been proved.

Key words: immunity, metabolic diseases, prevention, pathophysiology.

(1) DMV, Commission Vaches Laitières SNGTV.

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Le péripartum représente un moment-clé dans la vie de On observe également, dans les jours qui précèdent le
la vache laitière. C’est une période qui peut se définir comme vêlage, un effondrement des concentrations plasmatiques en
allant de 3 semaines avant à 3 semaines après le vêlage. La vitamine A et vitamine E, de respectivement 38 et 47 %, résul-
transition de l’état de gestation et de non lactation à celui de tant d’une part, d’ une accumulation dans le colostrum et
lactation se révèle trop souvent désastreuse pour la vache lai- d’autre part, d’ une utilisation excessive en relation avec les
tière. Chez les vaches hautes productrices, l’expression du perturbations immunitaire et métabolique du vêlage (GOFF
potentiel laitier entraîne, à ce moment-là, un fardeau méta- et HORST, 1997). Or ces deux éléments tiennent des places
bolique tel que très fréquemment, apparaîtront des consé- importantes dans l’immunité, soit directement comme la vita-
quences graves sur leur santé. Ainsi, cette période est asso- mine A, soit par son rôle anti-oxydant comme la vitamine E.
ciée au pic d’incidence des affections de la vache laitière,
qu’elles soient métaboliques (non délivrances, fièvres de lait, Conséquences métaboliques
cétoses, déplacements de caillette) ou infectieuses (mammites,
Les besoins au moment du tarissement sont beaucoup plus
métrites, paratuberculose, troubles respiratoires). Bien
faibles que ceux de la lactation. La densité énergétique de la
connaître les mécanismes qui aboutissent à tous ces problèmes
ration est considérablement diminuée pendant la période
est essentiel pour la mise en place de mesures préventives et
sèche pour éviter un engraissement rapide et excessif de la
donc pour la survie économique de nos élevages.
vache laitière ; la ration de tarissement est essentiellement
constituée de fourrages et la microflore ruminale est de type
• FARDEAU MÉTABOLIQUE DU PÉRIPARTUM ET SES cellulolytique. Cette baisse de la densité énergétique de la ration
CONSÉQUENCES s’accompagne d’une réduction de la surface d’absorption des
papilles ruminales, qui peut aller jusqu’à 50 %. Or il faut 3 à
Évolution des besoins nutritionnels
4 semaines pour modifier le faciès fermentaire de la microflore
Dans les dernières semaines de gestation, les besoins ruminale, du fait d’un développement lent des bactéries uti-
utéro-placentaires d’une vache laitière représentent environ lisant le lactate et au moins 5 semaines, pour retrouver un plein
30 % de l’énergie totale, 45 % du glucose et 72 % des acides développement des papilles ruminales (OETZEL, 1998).
aminés (GERLOFF, 2000). Or les besoins de la mamelle pour Une modification alimentaire trop brusque pour couvrir rapi-
des vaches Holstein hautes productrices requièrent plus de dement l’élévation des besoins nutritionnels peut donc entraî-
90 % de l’apport en énergie et plus de 80 % de l’apport en ner dans le rumen l’accumulation d’acides gras volatils, voire
protéines (DRACKLEY, 1999). Ainsi en début de lactation de lactate et être à l’origine d’acidose ruminale aux consé-
et pour ce type de vaches, l’augmentation des besoins nutri- quences graves sur l’appétit et les fonctions digestives.
tionnels par rapport au pré-partum est :
Quatre jours après le vêlage, les besoins en énergie et
- triplée pour l’énergie, en protéines métabolisables sont supérieurs d’ environ 25 %
- doublée à triplée pour le glucose, aux apports. La vache laitière est alors obligée de mobi-
- doublée pour les acides aminés. liser ses réserves corporelles pour faire face à cette bru-
tale augmentation de la demande. Or les seules réserves
Cette élévation considérable intervient au moment où la mobilisables sont les graisses. La vache peut ainsi mobi-
capacité d’ingestion est la plus faible. En effet, les dernières liser 30 à 60 kg de tissu adipeux en début de lactation. Cette
semaines de gestation sont associées à une baisse de la matière mobilisation s’accompagne d’une élévation de la concen-
sèche ingérée, progressive au cours des 3 dernières semaines tration sanguine en acides gras non estérifiés (AGNE), qui
pour les multipares, plus brutale lors de la dernière semaine est inversement proportionnelle à la capacité d’ingestion
pour les primipares. Ainsi, dans les jours précédant le (INGVARTSEN et ANDERSEN, 2000). Elle peut appa-
vêlage, la capacité d’ingestion est réduite de 30 à 50 % par raître avant le vêlage chez des bovins à risque : vaches
rapport à celle du début de tarissement. Un bilan énergétique grasses, vaches gestantes de jumeaux, génisses mélangées
négatif est donc systématique en début de lactation aux vaches taries, animaux nouvellement introduits, ani-
(tableau 1). Son ampleur ainsi que sa durée ont des consé- maux boiteux ou malades. Il faut savoir que la corrélation
quences directes sur la santé de la vache. Tout ce qui dimi- entre d’une part l’élévation des AGNE la semaine anté-par-
nue l’appétit de l’animal en péripartum a des conséquences tum et d’autre part, l’augmentation de l’incidence de la non
sanitaires majeures. délivrance, de la cétose et du déplacement de la caillette
Chez les ruminants, le glucose est essentiellement d’origine à gauche (DCG) a pu être établie (DRACKLEY, 1999). En
endogène et hépatique (à plus de 90 %). Un bon fonctionne- fait, c’est une chute brutale de la matière sèche ingérée
ment du foie se révèle donc primordial à ce moment-là. avant vêlage, quelle qu’en soit la raison, qui conditionne
une grande part des troubles du post-partum.
Les besoins en calcium de la vache tarie sont modérés,
environ 60 g par jour. Ils sont couverts sans complémenta- La captation hépatique des AGNE est proportionnelle à
tion minérale spécifique par la très grande majorité des rations leur taux plasmatique. Dans le foie, deux grandes voies méta-
de tarissement. Mais les synthèses du colostrum et du lait pro- boliques existent pour ces AGNE :
voquent une élévation brutale et forte des besoins en calcium, - soit ils pénètrent à l’intérieur des mitochondries où ils sont
avec un quasi doublement de ceux-ci. dégradés en acétylcoenzyme A, intermédiaire qui peut être

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Moment où le bilan Moment où le bilan
Demande maximale Maximum d’énergie
énergétique négatif énergétique redevient
d’énergie consommée
est maximum positif
Primipares 7e semaine 12e semaine 4,8 jours 56,2 jours
e e e
2 lactation 5 semaine 14 semaine 5,4 jours 85,3 jours
Multipares 6e semaine 16e semaine 2,5 jours 85,4 jours
Tableau 1 : Caractéristiques de la balance énergétique en début de lactation en fonction de la parité (DE VRIES et al.,1999).
intégré dans le cycle de Krebs lors de disponibilité en acide présente chez la plupart des vaches en péripartum ; elle
oxalo-acétique, ou alors transformé en corps cétoniques ; crée, sans même atteindre une forme clinique, des per-
- soit ils sont transformés en triglycérides et accumulés turbations du fonctionnement digestif ou de la contracti-
dans les hépatocytes. Cette voie métabolique prédomine lité de la musculature lisse.
lors d’apport massif d’AGNE. La stéatose ainsi créée L’effondrement des concentrations de vitamines A et E
est favorisée par l’incapacité hépatique des ruminants aggrave l’immunodépression physiologiquement présente au
à sécréter de grandes quantités de VLDL (very low den- moment du vêlage (figure 1) et liée en partie aux fortes
sity lipoproteins) (DURAND et al., 1995), seule voie concentrations d’œstrogènes décrites pendant le péripartum
d’exportation de ces acides gras. et à l’élévation de la cortisolémie, physiologique à ce
L’accumulation de graisses dans le foie a comme consé- moment-là.
quence critique une altération de ses fonctions, en particulier Cet état est caractérisé par :
de la néoglucogenèse ; pour celle-ci, l’altération n’est pas directe,
- une diminution de la capacité des phagocytes à ingérer
la stéatose perturbe l’uréogenèse hépatique et l’élévation de
et tuer les bactéries ;
l’ammoniémie altère secondairement la néoglucogenèse.
- une diminution de la réponse des lymphocytes aux
Les capacités métaboliques hépatiques augmentent au agents mitogènes ;
début de la lactation : la consommation d’oxygène et la capa-
- une baisse de la teneur sérique en immunoglobulines,
cité à convertir l’alanine en glucose sont doublées (OVER-
complément et conglutinine (MALLARD et al., 1998).
TON et al., 1998). Elles restent souvent insuffisantes pour
éviter les conséquences néfastes d’une trop grande accu- Cette immunodépression, dont l’existence est bien établie
mulation d’acides gras. autour du vêlage (OETZEL, 1998 ; DRACKLEY, 1999 ; STA-
BEL et GOFF, 2004), intervient directement ou indirectement
La calcémie est réglée par 3 éléments :
dans les troubles du péripartum. Elle semble tenir un rôle
- la calcitonine et la parathormone aux effets antagonistes, majeur dans la rétention placentaire (MIYOSHI et al., 2002)
respectivement hypo- et hypercalcémiante ; et elle favorise l’expression clinique de nombreuses infections,
- le 1,25 dihydrocholécalciférol, métabolite actif de la en particulier celles de la mamelle, souvent contractées pen-
vitamine D. dant le tarissement et celles de l’utérus. Un des symptômes
accompagnant ces affections est la baisse de l’appétit, donc l’ef-
Les mécanismes responsables du maintien de la cal-
fondrement de la matière sèche ingérée, ce qui va favoriser
cémie prennent 2 à 3 jours pour être totalement efficace,
secondairement l’apparition d’autres troubles métaboliques
ce qui parfois aboutit à la forme clinique de l’hypocalcé-
comme la cétose ou le déplacement de caillette.
mie : la fièvre de lait. De toute façon, l’hypocalcémie est
Ainsi les 3 caractéristiques majeures du péripartum
150 que sont :
- un bilan énergétique négatif avec ses conséquences ;
(% par rapport aux témoins)

130
- des fluctuations de la calcémie ;
Fonction immunitaire

110 - un état d’immunodépression plus ou moins marqué ;


90 conditionnent l’apparition des troubles métaboliques et
infectieux de cette période.
70
• PHYSIOPATHOLOGIE DES TROUBLES DU PÉRIPARTUM
50
Fièvre de lait
30
-5 -4 -3 -2 -1 1 2 3 4 5
Semaines autour du part Deux origines principales de la fièvre de lait ont été iden-
tifiées. Elle est due :
• Lymphocytes Neutrophiles
- soit à une distribution alimentaire de calcium trop élevée
Figure 1 : Activité (aptitude des lymphocytes à la blastogenèse) et des par rapport aux besoins pendant le tarissement, et le vêlage
neutrophiles (aptitude à ingérer et tuer des bactéries) en péripartum survient alors dans une période où l’environnement hor-
(GOFF et HORST, 1997). monal est inadéquat pour une mobilisation rapide du cal-

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cium, la parathormone et le 1.25 dihydrocholécalciférol

Nombre de globules blancs/champ


450
étant en concentrations insuffisantes (MESCHY, 1995) ;
400
- soit à une alcalose métabolique, liée à des apports désé- 350
quilibrés en faveur des cations forts (sodium et surtout 300
potassium), qui crée un environnement défavorable à une
250
réponse d’adaptation rapide de la calcémie. En effet une
200
alcalose métabolique inactive les récepteurs osseux de la
150
parathormone, ce qui bloque la résorption calcique,
ainsi que ses récepteurs rénaux, ce qui empêche la 100
-7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1
deuxième hydroxylation de la vitamine D. Le bilan ali-
mentaire cation anion (BACA) permet d’établir si la vache Jours par rapport au vêlage
est en état d’acidose ou d’alcalose métabolique. Il se tra- Vaches à ND Vaches saines
duit le plus souvent par l’équation simplifiée suivante :
Figure 2 : Évolution du nombre de neutrophiles dans les coty-
BACA = [Na+] + [K+] – [Cl-]. Des fourrages riches en lédons lors du péripartum (KIMURA et al., 2002). Noter la
cations et en particulier en potassium comme l’ensilage chute des globules blancs après le vêlage chez les vaches ND
ou l’enrubannage d’herbe vont favoriser l’alcalose méta- (vaches à non délivrance).
bolique, donc l’apparition de fièvre de lait.
Maladies Risque relatif
D’autres facteurs influent sur l’apparition de la parésie puer-
Dystocie 2,8
pérale : une hypomagnésémie entraîne une inhibition de la sécré-
Non délivrance 6,5
tion de parathormone ; une atteinte hépatique ou rénale entrave DCG 3,4
les hydroxylations nécessaires à la transformation de la vita- Cétose 8,9
mine D en son métabolite actif ; enfin le nombre de récepteurs Mammite 8,1
osseux de la parathormone et celui des ostéoclastes actifs dimi-
nuent avec l’âge des animaux (GOFF, 2000). L’hypocalcémie Tableau 2 : Liens entre la fièvre de lait et d’autres affections (les chiffres
représentent les risques relatifs, associés à l’existence d’une fièvre de
représente un facteur de risque majeur de nombreuses affec- lait, de survenue d’une affection donnée (CURTIS et al., 1983).
tions (tableau 2). Différentes perturbations associées à une hypo-
calcémie même subclinique, c’est-à-dire restant supérieure à l’immunité participe fondamentalement à l’étiologie des
40 mg/l, ont pu être établies (GOFF et HORST, 1997) : rétentions placentaires. Tout d’abord, des corrélations signi-
ficatives ont été établies entre cette affection et les faibles
- une moindre contractilité de la musculature lisse, qui est concentrations plasmatiques de vitamine E d’une part, et une
à l’origine d’une baisse des efforts expulsifs de l’uté- élévation des AGNE d’autre part, avant le vêlage (LEBLANC
rus et du tonus du sphincter des trayons ; et al., 2004). De plus, KIMURA (2002) a mis en évidence,
- une réduction de la motricité abomasale, avec une chute chez les vaches à non délivrance, une baisse de l’afflux des
de la fréquence des contractions de 30 % et de leur ampli- neutrophiles dans les cotylédons (figure 2), essentiellement
tude de 25 % pour une calcémie à 75 mg/l et respecti- induite par un défaut de sécrétion d’interleukine 8, ainsi qu’une
vement de 70 % et de 50 %, pour une calcémie à 50 mg/l ; diminution de leur activité myélopéroxydasique, traduisant une
réduction de leur capacité à la lyse oxydodépendante. Ainsi,
- une élévation de la cortisolémie, inversement propor-
tout élément détériorant l’immunité à médiation cellulaire aug-
tionnelle à la calcémie, ce qui aggrave l’immunodé-
menterait le risque de non délivrance et a contrario, l’appa-
pression naturelle du péripartum ;
rition d’une rétention placentaire signifierait que l’animal pré-
- une baisse du niveau d’ingestion, proportionnelle à la sente une susceptibilité accrue aux infections.
calcémie et donc, une diminution de l’insulinémie, ce
qui tend à exacerber la balance énergétique négative et Cétose
la lipomobilisation ;
Elle est la résultante d’un bilan énergétique trop fortement
- enfin une moindre sécrétion d’acide gastrique, le cal- négatif. Elle peut être clinique ou subclinique ; dans ce cas,
cium intervenant comme second messager intracellu- la plupart des auteurs s’accordent pour considérer la concen-
laire dans la stimulation de l’activité de l’anhydrase car- tration sérique de bêta-hydroxybutyrate (β-HBA) de
bonique (VAN WINDEN et al., 2003).
1.200 µmol/l comme valeur seuil de cétose subclinique.
Or, 10 à 50 % des vaches restent hypocalcémiques jus- OSBORNE (2003) a montré que les vaches qui avaient des
qu’à 10 jours après vêlage (GOFF et al.,1996). concentrations sériques d’AGNE supérieures à 0,7 mEq/l avant
le vêlage, dont la mobilisation des graisses était donc précoce,
Rétentions placentaires présentaient 5 fois plus de risques de développer une cétose
L’action de nombreux facteurs a été suspectée sans tou- subclinique après le vêlage. Celle-ci peut avoir des consé-
tefois mettre en évidence une quelconque intervention hor- quences néfastes sur la production de lait, sur la reproduction,
monale. Hormis les relations établies avec l’hypocalcémie, qui sur les déplacements de la caillette à gauche (DCG) ainsi que
ne peut, loin s’en faut, expliquer toutes les non délivrances, sur l’immunité non spécifique (ENJALBERT et al., 2001).
il semble actuellement de plus en plus clair que le déficit de Le plus souvent, la cétose est le résultat d’une mauvaise

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conduite alimentaire lors du tarissement et des premières cétose. Différents chercheurs ont tenté d’identifier les indices
semaines de lactation. Toute détérioration trop forte de l’appétit d’une meilleure prédiction de la survenue d’un DCG. GEI-
s’accompagne d’une mobilisation des lipides à l’origine de stéa- SHAUSER (2000) avance les concentrations seuils des β-HBA
tose. Les animaux à risque sont les vaches à tarissement trop (1.400 µmol/l), des aspartate-amino-transférases (1.700 UI/l)
long, les gestantes de jumeaux, les vaches trop grasses, les et la valeur seuil de1,4 du rapport taux butyreux/taux protéique.
vaches qui avortent, celles à vêlage dystocique (génisses Ces trois indices conjugués atteignent des valeurs de sensibi-
essentiellement), celles qui ne délivrent pas et enfin les vaches lité et spécificité intéressantes mais ne s’appliquent qu’après
boiteuses (GUTERBOCK, 2004). Le cas le plus classique le vêlage. En dosant les AGNE 4 à 10 jours avant le vêlage,
concerne les vaches trop grasses : en fin de gestation, elles pré- LEBLANC, LESLIE et DUFFIELD (2005) ont mis en évi-
sentent des chutes d’appétit particulièrement fortes, en relation dence que les vaches qui présentaient des niveaux supérieurs
avec des concentrations sériques de leptine augmentées, ce qui à 0,5mEq/l, avaient 3,6 fois plus de risque de développer un
a un effet dépresseur direct sur l’appétit. DRACKLEY (1999) DCG après le vêlage et, avec des concentrations sériques de
indique que la consommation alimentaire de vaches grasses β-HBA supérieures à 1.200 µmol/l, au cours de la semaine sui-
Holstein hautes productrices, est, avant le vêlage, inférieure de vant le vêlage, le risque de DCG était multiplié par 8.
18 % et après le vêlage, de 20 % par rapport à celle de vaches
témoins à état corporel adéquat, qui ne présenteront pas de Maladies infectieuses
troubles ultérieurs . La lipomobilisation chez ces animaux est
Le péripartum est la période au cours de laquelle est
plus précoce et plus intense que chez les vaches normales et
observée l’incidence maximale des maladies infectieuses chez
il a été prouvé que leur capacité hépatique d’oxydation des
la vache. Certaines, comme les métrites, sont directement liées
acides gras est diminuée (GOFF et HORST, 1997).
au vêlage, d’autres en revanche n’en ont pas de relation
L’élévation sérique des corps cétoniques tend à inhiber directe évidente, comme la paratuberculose, la salmonellose,
l’activité des neutrophiles et des macrophages dans le sang voire même les mammites. Toute infection à ce moment-là
et le lait et à diminuer les fonctions leucocytaires et les aura une expression clinique plus grave. Un état d’immu-
niveaux d’interféron (SURIYASATHAPORN et al., 2000). nodépression est physiologique lors du vêlage. Comme on
Ainsi des corrélations positives ont pu être établies entre de l’a vu, une hypocalcémie, l’élévation des corps cétoniques
fortes pertes de poids en début de lactation et l’incidence de sanguins diminuent la réponse immunitaire de l’organisme.
mammites cliniques (KREMER et al.,1993). Ainsi, la prévention des maladies métaboliques diminue l’in-
cidence des infections en péripartum. Un autre point essen-
Un bilan énergétique négatif a également des répercus-
tiel à retenir est l’extrême prudence à l’emploi de corticoïdes
sions à long terme, en particulier l’intensité du déséquilibre
dans cette période. Hormis les états de choc, il semble donc
est corrélée à l’apparition de troubles locomoteurs (boiteries
que leur utilisation devrait être évitée pendant le péripartum.
d’origine podale) et sa durée, directement liée à une chute
de la fécondité (COLLARD et al., 2000). Les besoins en vitamines et oligoéléments de la péri-
parturiente ne sont pas précisément connus. En revanche, il
Déplacement de caillette à gauche (DCG) est établi que l’amélioration des niveaux sanguins en vita-
mine E et en rétinol fait chuter le nombre de mammites et
Cette affection est typiquement la résultante des divers
de métrites en début de lactation (LEBLANC, 2004). De
troubles du péripartum. En effet, pour qu’un DCG sur-
même, les carences en zinc et sélénium sont des facteurs de
vienne, il faut la conjonction de trois phénomènes (VAN
risque avérés de ces deux maladies (tableau 3).
WINDEN et al., 2003) :
- une vacuité du rumen, due à la chute de l’appétit Par l’état d’anorexie plus ou moins durable qu’elles
consécutive à une cétose clinique ou à une mauvaise induisent, les infections cliniques pendant le péripartum vont
adaptation alimentaire conduisant à l’acidose ; servir de facteurs déclenchant des cétoses et déplacements
de caillette.
- une diminution de la motricité abomasale consécutives
à l’hypocalcémie, l’ hypoglycémie, l’hypoinsulinémie La caractéristique essentielle des troubles du péripar-
(VAN WINDEN et al., 2003), une endotoxémie (VLA- tum est leur imbrication. La survenue d’une affection aug-
MINCK, 1985) ; mente fortement le risque d’apparition d’une autre. A
- une accumulation de gaz, liée à l’arrivée dans la contrario, les mesures visant à prévenir une maladie dimi-
caillette d’acides gras volatils (BREUKINK, 1991), non nueront le risque des autres. La thérapeutique d’une affec-
absorbés par la muqueuse ruminale (mauvaise adapta- tion doit donc être orientée non seulement vers la guérison
tion alimentaire) ou de particules fermentescibles qui de celle-ci mais aussi vers la prévention des autres. Par
n’ont pas été retenues par l’intercouche fibreuse rumi- exemple, un vêlage dystocique ou une césarienne chez une
nale (acidose chronique ruminale). vache laitière devrait être accompagné de perfusion calcique
et de distribution orale de précurseurs énergétiques. De
Ainsi les facteurs de risque du DCG suivants ont pu être même, tout traitement anti-infectieux devrait être complété
identifiés (ROHRBACH et al., 1999) : vêlage prématuré, mise de suppléments nutritionnels visant à stimuler l’appétit.
bas de jumeaux, non délivrances, métrites, fièvre de lait et

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zinc sélénium

clinique subclinique marginale clinique subclinique marginale

Non délivrance 6.4 4.62 1.99 6.52 2.34 1.61

Métrite 5.09 2.66 1.79

Mammite 4.61 4.04 3.18 2.24 2.22


Faible
21.25 16.96 2.67 4.94 1.81
production
Tableau 3 : Odds ratio (risques relatifs) des troubles du péripartum selon les différents niveaux de carence (clinique, subclinique ou
marginale) en zinc et sélénium (d’après ENJALBERT, soumis), (les chiffres en gras sont statistiquement significatifs).
Pour le zinc, l’expression clinique de la carence est associée à une symptomatologie (parakératose cutanée), celle subclinique est défi-
nie par une teneur plasmatique inférieure à 11,5 µmol/l et le statut marginal, par des concentrations comprises entre 11,5 et 13,6 µmol/l.
Pour le sélénium, le statut est établi par la mesure de la glutathion peroxydase érythrocytaire (GSH px). La carence clinique s’exprime
par de la myopathie, elle est dite subclinique pour des niveaux de GSH px inférieurs à 105 UI/g d’hémoglobine et le statut est margi-
nal entre 105 et 250 UI/g Hb. La carence est sévère lorsque les niveaux sont inférieurs à 65 UI/g Hb.

Affections Objectifs ont fait l’objet d’une synthèse récente (ARZUL, 2004).
J’en rappellerai seulement quelques aspects primordiaux :
Fièvre de lait <6%
Vaches
Rétention placentaire < 12 % Les deux principaux dangers sont la fièvre de lait et la stéa-
tose hépatique. Il faut absolument éviter que la vache ne soit
Cétose 5% trop grasse au moment du vêlage mais en revanche, elle doit
consommer en fin de tarissement une ration de densité éner-
Déplacement de gétique assez élevée, avec un niveau de protéines brutes
5%
caillette à gauche d’environ 15 % et un bilan alimentaire cation/anion (BACA)
Métrite < 10 % négatif. La supplémentation en vitamines A et E est indis-
pensable les jours qui précèdent le vêlage et toute carence en
Mammite* < 10 % oligoéléments est à éviter. L’introduction de la vache tarie dans
le troupeau laitier doit se faire le jour du vêlage, moment le
Tableau 4 : Principaux objectifs à atteindre pour la maîtrise des plus propice à l’acceptation de la nouvelle arrivante.
troubles du péripartum en race Prim’Holstein.
* incidence sur les 2 premiers mois de lactation – d’après Génisses
GRÖHN et al., 1995 et MEE, 2004.
Celles ci sont très sensibles aux changements environ-
• LES CLÉS DE LA MAÎTRISE DU PÉRIPARTUM nementaux dont une des conséquences principales est le
Les troubles du péripartum peuvent être correctement pré- vêlage dystocique. En revanche, les génisses ont deux avan-
venus par une bonne conduite d’élevage et une alimentation tages : elles ne font normalement pas de fièvre de lait et sont
optimale. Toutefois, ces deux aspects nécessitent des bâti- moins sensibles à la stéatose que les vaches. Deux options
ments adaptés ainsi qu’un investissement important de l’éle- sont possibles : soit introduire les génisses dans le troupeau
veur, en particulier en temps. Or le bâtiment est une struc- en lactation suffisamment tôt, c’est-à-dire un mois avant le
ture lourde dont toute évolution demande des investissements vêlage, le temps qu’elles puissent s’adapter, à condition
conséquents, donc rarement réalisables rapidement par l’éle- qu’elles ne soient pas déjà trop grasses à ce moment-là, soit
veur et le temps et la disponibilité sont devenus des denrées les mélanger avec le reste du troupeau en lactation au moins
rares dans l’élevage moderne . Heureusement les suppléments 3 semaines après le vêlage. Cette deuxième option n’est envi-
diététiques, voire les médicaments sont là pour pallier ces sageable que dans les grands troupeaux. Lors du péripartum,
manques. Une certaine prévalence de ces troubles est incon- les mesures alimentaires prises pour les vaches (réalisation
tournable dans les élevages laitiers modernes. La mise en d’une transition alimentaire, complémentation oligo-vita-
place de mesures correctives sera donc nécessaire si l’inci- minée) doivent être appliquées aussi aux génisses.
dence de ces affections dépasse les objectifs (tableau 4).
Gestion diététique du péripartum
Conduite d’élevage et de l’alimentation Des outils diététiques particuliers existent pour gérer les
Deux procédures s’imposent : assurer de bonnes transi- trois éléments-clés du péripartum (SALAT, 2004):
tions alimentaires en optimisant l’appétit et atténuer au - le maintien de la calcémie, qui passe par l’emploi de
maximum les perturbations auxquelles sont soumis les ani- formes buvables de calcium, l’injection de vitamine D
maux (changement d’alimentation, de lot, de bâtiment). ou par l’utilisation de sels anioniques ;
L’approche nutritionnelle et les diverses stratégies applicables

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- la lutte contre la stéatose, pour laquelle existent diffé- cétoses et déplacements de caillette. Les mécanismes
rents moyens : stimulation de l’appétit, donc de la contrôlant l’ingestion et particulièrement l’immunodé-
matière sèche ingérée (levures), orientation des fer- pression sont loin d’être totalement élucidés.
mentations ruminales (bolus de monensin), limitation
Deux pistes semblent particulièrement intéressantes à
de la lipomobilisation (propylène glycol, niacine) et oxy-
suivre :
dation hépatique des acides gras (propylène glycol, nia-
cine) ou leur réexportation (choline) ; - la mesure de la prévalence réelle des troubles subcli-
niques, hypocalcémie et cétose, et leur impact sur les
- la limitation de l’immunodépression, grâce à des injec-
affections cliniques ;
tions de vitamines A et E avant le vêlage et à la lutte
contre les carences en oligoéléments. - la détermination des paramètres permettant d’identifier
les animaux à risque dès avant le vêlage : par exemple,
l’appréciation de leur lipomobilisation ou la capacité de
• CONCLUSION
leur réponse immunitaire serait utile dans la décision
Les éléments explicatifs de la physiopathologie de d’emploi de mesures préventives.
ces affections, malgré des progrès récents et substantiels
Le péripartum représente bien la période critique dans la
ces dernières années, restent limités. De nombreuses
vie de la vache laitière. L’absence de troubles à ce moment
questions restent posées quant au déclenchement de
là est un gage essentiel de sa longévité.
nombreux troubles : non délivrances, fièvres de lait,

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