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Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

The Cavalry of the Roman Republic. Cavalry Combat and Elite Reputations in the Middle and
Late Republic by Jeremiah B. McCall
Review by: François Cadiou
Latomus, T. 63, Fasc. 3 (JUILLET-SEPTEMBRE 2004), pp. 750-752
Published by: Societe d’Etudes Latines de Bruxelles
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41542594 .
Accessed: 20/06/2014 14:10

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750 RENDUS
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JeremiahВ. McCall, The Cavalryof theRomanRepublic.CavalryCombatand


in the Middleand Late Republic
Elite Reputations , Londres- New York,
Routledge,2002,22,5 X 14,5cm,viu-200p.,fig.,45 £,ISBN 0-415-25713-1.
Malgréles nombreux travaux consacrés à l'arméeromaine républicaine, il estun
domainede cettehistoire militaire qui a suscitéunmoindre intérêt de la partdeshis-
toriens. C'estceluide la cavalerie légionnaire. Certes, le groupesocialcorrespondant
à celuides équitésa donnélieuà uneabondante bibliographie, en raisonde la rela-
tionqu'il entretient avec la formation progressive de Yordoequester , si important
pourcomprendre les évolutions politiques et sociales de la République moyenne et
tardive. En revanche, le rôleproprement militaire de ces équitésn'a pas faitl'objet
de la mêmeattention. Ce déséquilibre s'expliquepar la réputation persistante de
médiocrité, aussi bien techniqueque tactique,attribuée à la cavaleriecivique.
L'ensemble des ouvrages traitant de l'arméeetde la guerre à l'époquerépublicaine
souligneà l'envicetteinsignifiance de la cavalerieromaine, au pointde convertir
cetteconviction en un véritabletoposde l'historiographie moderne.Pourcette
raison,on admetgénéralement sansdiscussion qu'aprèsles troiscuisants revers(Le
Tessin,La Trébieet Cannes)éprouvésparles cavaliersromains faceà la cavalerie
ď Hannibalau débutde la SecondeGuerrePunique,Romepritconsciencede son
infériorité structurelle surce planet substitua progressivement des troupes montées
auxiliaires à sa cavalerienationale, avantde fairetotalement disparaître celle-civers
la findu iieou le débutdu Г siècle.L'intérêt du livrede Jeremiah McCallconsiste
avanttoutà remettre en questionl'explication militaire traditionnellement donnéeà
cettedisparition de la cavalerie légionnaire. En effet, sonproposn'estpas de repren-
drede manière exhaustive le dossierrelatif à cettecomposante de l'armée.Le sous-
titredonnéparl'auteurà sonouvrage(CavalryCombatandEliteReputations inthe
Middleand Late Republic)préciseainsi,mieuxque le titrelui-même, l'approche
retenue etseslimites: il s'agitessentiellement de réaliser une«analysesystématique
de la cavalerieà la foiscommearmeetcommesourcede prestige socialetpolitique
pourl'éliteromaine»(p. 10).Aprèsunpremier chapitre introductif destinéà rappe-
lerl'importance revêtue parle servicemilitaire, effectué entantque cavalier, comme
facteur identitaire de l'élitesocialeromaine auxiiieet nesiècles,J.McCallconsacre
les troischapitres suivants à réfuter l'idéede l'inefficacité de la cavalerie romaine au
combat.Il remarque que la cavaleriegréco-macédonienne, considérée parles sour-
ces antiqueset parl'historiographie moderne commela meilleure de l'Antiquité,
avaitpourtâcheprincipale de contribuer à rompre la cohésionde la formation d'in-
fanterie ennemie. Dans le contexte antiquemarquéparla prédominance de la batail-
le rangée,la capacitéde la cavalerieà participer directement à la déroute des lignes
adverses luiparaîtdoncle critère décisifpourévaluerl'efficacité destroupes monté-
es romaines. Or,loind'êtreréservée, commeon l'affirme souvent, à des tâchesde
reconnaissance duterrain avantla batailleou de poursuite desennemis enfuiteaprès
la victoire,la cavalerieromaine intervenait aussiau coursdu combatpourpesersur
la décisionfinale.À partir du débutdu ir siècle,les équitésromains et italiensdis-
posaienten outred'un équipement similaire à celuide la cavaleriegréco-macédo-
nienne(bouclier lourd,cuirasse, lance,épée).J.McCallconsidère le développement
de cettecavaleriecuirasséecommele résultat de la criseprovoquée parles désastres
de 218-216,qui ontrévélél'insuffisance de sonarmement défensif antérieur : selon
lui,la SecondeGuerre Puniquecorrespond doncmoinsà uneentrée endécadence de
la cavalerieromaine qu'à unmoment de transition où se modifie la panopliedéfen-

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sivedu cavalier.Cetteévolution soulignesurtout, au yeuxde l'auteur, la capacité


d'adaptation de la cavalerie républicaine. En effet, l'examen des sources pourla
périodeentre300 et 100montre que la cavalerieromaine parvenait à remplir effica-
cementla doublefonction assignéeà toutecavaleriedansl'Antiquité : presserles
fantassinsennemisen les chargeant de front, de flancou surleursarrières, touten
défendant l'infanterie légionnaire contre les tentatives similaires descavaliers adver-
ses.Rienn'autorise, parconséquent, à supposer que Romeétaiten la matière parti-
culièrement inférieure à d'autrespeuplesméditerranéens de l'époque.Au contraire,
la cavalerieromaine semblemêmeavoirfaitpreuved'uneoriginalité certaine enpri-
vilégiant,contredes forcesd'infanterie commede cavalerie, la recherche du corps-
à-corpsarrêté parrapport au combatmobileà distance, caractéristique de la concep-
tionhellénistique. Dans le chapitre 5, l'auteurmetce styleparticulier de combaten
relationavec l'idéologiede la uirtusqui fondel'éthiquearistocratique chez les
Romainset valorisela prisede risquechez leurscavaliers.De même,l'habitude
romaine de mettre régulièrement piedà terre pouraffronter descavaliers adverses ne
traduitpas, selon lui, une incapacité à manœuvrer à cheval, mais une volonté de ga-
gnersurl'ennemiun avantagetactique(surprise, stabilité, maniabilité). La variété
des optionstactiques analyséesparJ.McCalltémoigne ainside la relative sophisti-
cationde l'emploide la cavalerieau combat, en combinaison ou nonavecl'infante-
rielégère.Les arguments présentés démontrent de manière plutôt convaincante l'ab-
sencede fondement dujugement de valeurnégatif émisparl'historiographie anté-
rieure.Avecpertinence, l'auteurappliqueici au cas particulier de la cavalerieune
approche pragmatique de la batailleinspirée parl'ouvragefondateur de J.Keeganet
en ce qui concernel'Antiquité,
illustrée, parles travaux de V. D. Hansonpourla
bataillehoplitique grecqueou parceuxde A. Goldsworthy ou de Ph. Sabinpourla
guerre romaine. On peutregretter cependant, entreles chapitres 1 à 5, unetendance
inutileà la redondance des principaux arguments, alors que certainséléments
(notamment le détailde l'armement) auraient mérité au contraire untraitement moins
expéditif.Ainsi,page49, l'auteuraffirme que le gladiushispaniensis maniéparles
cavaliersromains en 200 (Liv.31, 34, 4) étaitidentique à la falcataibérique, alors
que des travaux récents ont définitivement rejeté cette hypothèse et démontré en
outreque lafalcatan'étaitpas unsabrede cavalier. Enfin, il paraîtdifficile d'admet-
tre,commele penseJ.McCall,que l'adoption d'unarmement pluslourdau coursde
la SecondeGuerrePuniquen'ait entraînéaucunemodification dans la tactique
employée parla cavalerieà partir de cettepériode.L'auteurreconnaît d'ailleurslui-
mêmeque,ce faisant, les cavaliers romains «choisissaient de perdre en flexibilité et
en maniabilité au bénéfice d'uneprotection renforcée» (p. 44). Malgréces réserves,
onnepeutque souscrire à la conclusion de l'auteur: rien,dansla documentation dis-
ne
ponible, permet prioria d'affirmer la
que disparition de la cavalerie légionnaire
futcauséeparsoninefficacité militaire. Les deuxderniers chapitres du livrepropo-
sentensuiteuneexplication alternative. Recensant les donnéestransmises parles
sources,J.McCallsituel'arrêt durecours à descontingents de cavalerie civiqueentre
90 et63. Plutôtque d'attribuer leursuppression auxréformes maliennes, il se rallie
à
parconséquentl'hypothèse déjà formulée J.
par Madvig et F. : il
Fröhlig privilégie
unedécisionsénatoriale intervenue au coursde la Guerresociale,enraisondespro-
blèmesde recrutement deslégions,etmaintenue parla suite.Commele servicedans
la cavaleriereprésentait jusqu'alors un élément fondamental du statutde l'élite
romaine, J.McCallsuggèreque sonéclipsea correspondu enréalitéà unemutation

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profonde de la culture de cetteélite,enrelation étroiteavecles transformations radi-


calesaffectant l'ensemble de la sociétéromaine depuis le milieu du 11esiècle. Selon
lui,dansuneRomemarquéeparl'importance croissante des tribunaux, la monétisa-
tionde l'économieetl'afflux de richesses, la réputation oratoire etla fortune person-
nelleontremplacé désormais le servicemilitaire en tantque principales sourcesde
prestige socialet politiquepourl'élite.Bien que séduisante, cettehypothèse pose
néanmoins uncertain nombre de problèmes. Mêmesi J.McCallinsistesurle main-
tienau Iersiècled'uneparticipation militaire des équitéssousuneformedifférente
(commandement, cohorsamicorum), il meparaîtexagéréde prétendre que l'idéolo-
giede la uirtusn'imprègne plusà cetteépoquela sociétéromaine d'unefaçonaussi
viveque deuxsièclesplustôt.Évoquéparl'auteurcommesymbolede cetteélite
désormais définie parl'argent (p. 131),l'exemplede Crassusmontre au contraire le
besoinressenti parle plusrichedes Romainsd'acquérirla gloiremilitaire qui lui
manqueenacceptant le commandement de la guerre contre les gladiateurs puisense
faisantoctroyer celuid'uneexpédition malheureuse contre le redouté empire parthe.
La Tabled'Héracléeatteste en outrele maintien théorique du servicemilitaire exigé
desmembres de l'élitemunicipale. Onpourrait ainsimultiplier lesexemples quiinvi-
tentà nepasprendre pourargent comptant la visionmoralisante deshistoriens gréco-
latinsstigmatisant le goûtdu luxe et l'affaiblissement de l'espritmilitaire de la
République tardive. Sansnierles profondes évolutions de la sociétéromaine à cette
époque,ni la transformation du modede vie aristocratique, il mesembleque la cul-
tureromainecontinuealorsd'exalterla guerre.Ainsi,la participation à celle-ci
commesourcede profit, loinde représenter, commele suggèrel'auteur, unedéca-
denceintroduite au Г siècle,reflète au contraire la vigueur de la conception archaï-
que du munus. Toutefois, si l'explication donnéeparJ.McCallà la disparition de la
cavalerielégionnaire n'emporte pas pleinement l'adhésion(etinvitedu mêmecoup,
me semble-t-il, à s'interroger davantage surla réalitéde ce phénomène), ce livre
démontre avec bonheur, et le plus souventde façonstimulante, l'utilitéd'une
réflexionrénovée surcetélément essentiel,bienquetropnégligé, de l'arméeromaine
républicaine.
FrançoisСadiou.
Karl Leo Noethlichs,Die Judenim christlichen ImperiumRomanům(4.-
6. Jahrhundert
), Berlin,Akademie
Verlag,2001 (Studienbücher. Geschichte
und
KulturderAltenWelt),21,5 X 14,5cm,271 p.,fig.,3 cartes,19,80€, ISBN 3-
05-003431-9.
Le livrede К. L. Noethlichs,
professeur d'histoireancienne à Aix-la-Chapelle,
se
présente sousla forme d'unmanuelen deuxgrandes parties. La première comprend
essentiellement un parcourschronologique depuisl'avènement de Constantin le
Grandjusqu'au2eConcilede Nicéeen 787 (p. 31-51)etunaperçusystématique du
judaïsmeà l'époquede l'Empireromain christianisé(p. 53-91),tandisque la secon-
de partieoffre,entraductionallemande ou enrésumé, unchoixde sourcesanciennes
surlesquellesuneétudedece typedoitse fonder (p. 99-242).Troiscartes, unebiblio-
graphiede base,un glossaire, des indexde sourcesjuridiqueset épigraphiques, de
nomspropres etde sujetstraités
(p. 245-271)complètent le volume, quipossèdeainsi
tousles atoutsd'uninstrument de travail.
La suitedesévénements signalésdu iveau
viiiesièclenes'accompagne évidemment pasd'unediscussion desfaitsrapportéspar
les historiographes.La confusiondansla présentation des événements de l'Arabie

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