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L’anticolonialisme en France dans les années 30

Selon La France de 1848 à nos jours écrit entre autre par Maurice Agulhon (André Nouschi,
Antoine Olivesi, Ralph Schor), la colonisation à le vent en poupe après 1918. Entre l’expansion +
fortification des groupes de pressions comme le Comité de l’Afrique Française ; le succès
indéniables des expositions coloniales (1923 Marseille, 1931 Vincennes) ; la médiatisation des
colonies → dév de l’exotisme. = vision fantasmée des terres coloniales, des coutumes et des
populations. Par ex L’Immoralisme d’André Gide, Il y a encore des paradis d’Henry de
Montherlan, en terme de reportage ou de production cinématographique : La Croisière Jaune, Pépé
le Moko ou encore La Bandera.
Donc, à première vue, le climat= très favorable au colonialisme comme le montre le succès de
l’exposition universel de 1931 (Consacrée exclusivement aux colonies, elle fut présentée du mois de
mai au mois de novembre 1931, elle accueillit près de 8 millions de visiteurs pour 33 millions de
billets vendus). Selon Jacques Marseille dans « Empire colonial et capitalisme français » (1994) on
a même après cette expédition une montée de l’enthousiasme pour l’idée impérial, en partie car =
marché coloniale bonne débouché pour capitalisme français.
Mais paradoxalement, à partir des années 1930, la prise de conscience colonialisme semble
s’accélérer et s’organiser. C’est par exemple, pour la première fois contre-expo universel orga par
surréaliste.
On peut donc se demander de quelles manières se manifeste l’anticolonialisme dans les années
30 en France.
Pour cela 1) L’anticolonialisme dans le monde politique, avec particulièrement le communisme
2) Les manifestations artistiques
3) L’anticolonialisme en Algérie Française, donc les mouvement indépendantistes

→ les revendications politiques (surtout communistes, Lénine → colonialisme comme


manifestation du capitalisme)

a) La vision de l’impérialisme comme prolongement du capitalisme (lutter contre le


colonialisme devient une nécessité pour les communistes).

La majeure partie de la gauche n’était pas anticolonial → Discours de Léon Blum : « Nous
admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas
parvenues au même degré de culture, et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la
science et de l'industrie » en 1925 devant les députés. → La SFIO pour beaucoup voit une mission
civilisatrice ds les colonies.
→ Le communisme à une place prédominante dans la lutte anticoloniale comme le montre
l’exemple de la création en 1927 de la Ligue contre l’impérialisme et l’oppression coloniale, orga
affilié à l’internationale communiste. → S’est révélé être un échec et meurt en 1936). La section
française ne dépasse pas les 400 adhérents
→ propagande communiste anti-colonialiste avec affiche présentant les colonisés comme les
esclaves du capitalisme.
C’est ce que la contre-exposition intitulée “La vérité sur les colonies”, à laquelle participèrent les
surréalistes, un groupe d’artistes et d’intellectuels parmi lesquels on compte Louis Aragon, Paul
Eluard ou André Breton, tenta de dénoncer.
• Le 4 juillet 1931, L’Humanité annonce une contre-exposition organisée par la Ligue contre l’Impérialisme et l’Oppression coloniale. Le 31
octobre 1931, la une du journal L’Humanité est consacrée à cet événement. Un tract « Ne visitez pas l’Exposition Coloniale » fut, à cette
occasion, distribué par les Surréalistes. La vérité sur les colonies, titre officiel de l’exposition anticoloniale, est installée dans une grande
construction de bois aux vastes baies vitrées à deux étages sur un terrain appartenant à la CGTU Place du Colonel Fabien. Elle comporte trois
sections. La première offre une rétrospective de la colonisation. On y montre les crimes des conquêtes coloniales. On y parle des troupes
coloniales mortes durant la guerre de 1914. On se sert des témoignages d’Albert Londres et d’André Gide sur le travail forcé…

Dans la seconde salle, entièrement consacrée à l’URSS, les organisateurs opposent « au colonialisme impérialiste l’exemple de la politique des
nationalités appliquées par les Soviets ». La visite se termine par une présentation des problèmes culturels soulevés par le colonialisme. Une
partie de cette exposition est dédiée à « l’art indigène » qui présente des objets issus de collections privées et notamment de collections de
surréalistes comme André Breton ou Paul Eluard. Restée ouverte jusqu’en 1932, la contre-exposition n’eut pas le succès escompté par ses
organisateurs et ne reçut que 5 500 visiteurs.

c) Nuances :
→ une faible présence dans la sphère politique dans les années trentes
Globalement le sujet colonial était pour la majorité un sujet mineur sur lequel on parlait peu. Même
pour communiste, peu présent dans leur prgm, malgré 8e condition imposée par la IIIe
Internationale concernant la libération des peuples opprimés
→ C’est plus des contestations des mauvaises conditions de vie des colonies qu’une véritable rejet
du colonialisme. Le nombre de personne qui sont pour l’indépendance des colonies est beaucoup
plus faible que le nbr de gens qui en font une critique. Pdt longtemps, être contre les colonies c’était
être contre la France et c’était pour bcp considéré comme être antifrançais car la puissance fr était
associé à l’impérialisme et à son empire coloniale.

→ L’anticolonialisme dans l’expression artistique/ culturel

Le courant qui se caractérise par son rejet de la colonisation, plus ou moins engagé selon les artistes
et le surréalisme. On peut distinguer dans le courant surréaliste 2 dynamiques :

a) La reconnaissance de la culture des colonisés comme une culture légitime et sa


revalorisation :

L’ Exposition surréaliste d’objets du 22 au 29 mai 1936 à la Galerie Charles Ratton répond à


l’ambition surréaliste de détourner les objets de l’usage et de faire émerger « ces champs de force
créés dans l’imagination par le rapprochement de deux images différentes ». L’exposition regroupe
de nombreux objets surréalistes, des éléments naturels, des objets trouvés, des objets américains,
océaniens. Les masques inuit ou de NouvelleGuinée s’affichent dans le patrimoine surréaliste aux
côtés du Veston aphrodisiaque de Salvador Dali ou du Déjeuner en fourrure de Meret Oppenheim.
André Breton souligne en parlant de l’art surréaliste et de l’art des peuples colonisés « Elles visent
l'une et l'autre à supprimer l'hégémonie du conscient, du quotidien pour se porter à la conquête de
l'émotion révélatrice. ». → En plaçant côte à côte ces œuvres = reconnaissance de l’indigène en tant
qu’être non inférieur = légitimise le désir d’indépendance des peuples puisque ça rend caduc
l’existence d’une potentiel « mission civilisatrice ». C’est pr ça que c’est autant important la
reconnaissance de leur art, ça vient s’opp à l’idée que les colonisés sont presque des animaux, sans
culture.

→ Dès 1934 avec Aimé Césaire et Léon Damas, Léopold Sédar Senghor fonde L’étudiant noir,
éphémère revue où se forge la notion de négritude. Il milite au Parti socialiste et est anticolonialiste.
Césaire explicitera plus tard cb le surr, dt il ne songeait pas a se revendiquer, l’aura aider à libérer sa
langue poétique et à prendre cs de cette libération dans et par le langage.
C’est en 1939 Aimé Césaire Le cahier d’un retour au pays natal (préface par Breton) → mot
négritude
=de la même façon que la tenue d’exposition c’est un fait majeure, pour la première fois
reconnaissance d’un art à part entière.

b) Les œuvres des artistes anticolonialistes en elle même :


Les surréalistes se mobilisent sur d’autres actualités, comme les mutineries et les condamnations
de Yen Bay en Indochine, qui ont divisé l’opinion en 1930. La crise éthiopienne de 1935 oriente,
quant à elle, leur critique vers un anti-impérialisme qui ne distingue pas entre l’expansionnisme
sur le continent européen et celui qui a cours dans les territoires d’outre-mer.
On pt s’intéresser à un auteur en particulier ARAGON. La contre-exposition universel à été en parti
fait par Aragon, dj dit. Aragon est en effet en 1931 l’un des intellectuels les plus anticolonial. →
Dans le contexte, « Mars à Vincennes », publié par Aragon dans Persécuté Persécuteur (1931)
exprime une prise de position originale, et se trouve d’ailleurs très souvent cité par les historiens,
qui en retiennent en général le dernier vers (« Il pleut il pleut à verse sur l’Exposition coloniale »).
Les positions du jeune Aragon évoluèrent vers un anticolonialisme marqué au moment de
l’exposition coloniale de 1931 et les romans du Monde réel (cycle romanesque écrit par Louis
Aragon. Aragon évoque la France de la fin du XIX e siècle et de la première moitié du XX e siècle
au travers de personnages issus de toutes les classes de la société que l'on retrouve d'un roman à
l'autre.) = dénonciation de l’esprit colonial.
Dans les voyageurs de l’impériale, le troisième du cycle Le Monde réel, écrit en 1938 :
Les épisodes de Fachoda et d’Agadir y révèlent que l’Afrique n’intéresse les protagonistes (et
l’auteur) qu’à titre d’excroissance territoriale où se jouent des affaires politiques (et parfois
économiques) de l’Europe.

Enfin au-delà du mouvement surréaliste, des chercheurs en sciences humaine :


→ Charles A Julien qui publie en 1931 son Histoire de l’Afrique du Nord avec préface de S.Gsell,
prof au Collège de France. = s’intéresse à l’histoire non coloniale.
On peut également cité l’intellectuel André Gide et ses livres qui dénonce le colonialisme ou plutôt
la façon dont il a dénoncé le colonialisme dans Voyage au Congo, NRF, 1927.
•Le Retour du Tchad, NRF, 1928 qui raconte ses propres expériences et influencé l’opinion de certains
intellectuels.

Nuance :

Sophie Leclercq, La rançon du colonialisme. Les surréalistes face aux mythes de la


France coloniale (1919-1962) :
Si tous les surréalistes sont anticolonialistes, la question coloniale n’apparaît « majeure pour le
mouvement » que pour certains d’entre eux : René Crevel, Louis Aragon, Paul éluard, Robert
Desnos, André Breton.

→ la place des indépendantistes

L’une des luttes les plus emblématiques anticolonialiste est l’indépendance de l’Algérie qui était
reconnu depuis 1950 comme région française. A ce titre on peut s’intéresser à la lutte pour
anticolonialiste en Algérie car c’était un territoire français et donc on rentre dans le sujet.
a) Les partis politiques indépendantistes
Le mouvement national émerge à partir de la fin des années 1920 et véritablement ds 1930 avec la
radicalisation du courant nationaliste lancée par la création de l’Étoile nord-africaine en 1926 à
Paris et milite dès sa création pour l'indépendance de l’Algérie. Hadj Ali Abdelkader, un membre
du Parti communiste français est le fondateur → show encore ici le lien étroit entre communisme et
indépendantiste. Par la suite, Messali Hadj s’impose comme le chef charismatique des mouvements
indépendantistes. Après la dissolution de l'Étoile, le Parti du peuple algérien est constitué en 1937

Selon Benjamin Stora, les couleurs du drapeau algérien sont choisies lors d'une réunion des
dirigeants de l'Étoile nord-africaine au domicile de Hocine Benachenhou, dans
le 13e arrondissement de Paris, en 1934 ; le drapeau est ensuite confectionné par Émilie Busquant,
compagne de Messali Hadj, dans leur logis du 20e arrondissement
Messali Hadj participe au congrès anti-impérialiste de Bruxelles de 1927 où il rencontre de
nombreuses associations et organisations européennes ainsi que des futures personnalités du « tiers-
monde ». Son mouvement réclame une justice sociale à l’instar des autres courants du mouvement
algérien, mais il s’illustre surtout par sa position de premier parti politique à réclamer
l’indépendance de l’Algérie, la constitution des institutions étatiques nationales, et la nationalisation
à l’État algérien, des infrastructures économiques et des moyens de productions ainsi que
l’officialisation de la langue arabe. Il organise de nombreuses réunions publiques dans l'objectif de
cette indépendance.
Déclare à ce propos dans une réunion publique à Alger en 1933 : « Les Algériens [...] veulent leur
indépendance ».

b) les Oulémas, la formation intellectuel


D’autres mouvements plus modérés évoluent également dans la scène politique algérienne,
principalement l’Association des oulémas musulmans algériens, créée en 1931 par les Oulémas.
Les Oulémas ont dans la vie algérienne un rôle très important qui s’amplifie dans toute la période
de l’entre de guerre.
Charlotte Courreye, dans « L’école musulmane algérienne de Ibn Bâdîs dans les années 1930, de
l’alphabétisation de tous comme enjeu politique » met en avant
= rôle de guides de la population musulmane d’Algérie, mission d’éducation et de porte parole
+ qu’une action scolaire mais une vraie volonté d’éduquer sur tout les plans pour élever les
consciences, un peu comme le parti communiste et les prolétaires. Comme les communiste le but
est de politisé les esprits → en encourageant l’apprentissage des traditions et d’une culture arabe il
vise l’indépendance.

Devant la politisation de plus en plus forte de l’Association, les autorités françaises redoublent de
vigilance, et opèrent des actions répressives ciblées. Promulgation le 8 mars 1938 d’un décret
renforçant le contrôle des écoles musulmanes privées. Publié au Journal officiel du 15 mars 1938,
le « décret Chautemps » concerne l’inspection des écoles privées musulmanes. La loi prévoit
l’octroi d’autorisations officielles pour ouvrir une école ou enseigner en son sein. Des fiches sont
créées par les autorités, recensant toutes les activités politiques et associatives passées et présentes
des candidats, leurs fréquentations, leur conduite (bonnes vie et mœurs, loyauté à la France,
et affiliations politiques et religieuses).

Ainsi, on peut dire que la lutte anticolonialiste dans les années 30 est surtout caractérisé par une
prise de conscience d’une partie du monde intellectuel et politique, notamment par des témoignages
décisif comme celui D’André Gide ou d’Albert Londres. Les acteurs principaux en sont les
communistes, les surréalistes, presque systématiquement communistes eux-même et les premiers
concernés qui sont les colonisés.
Selon certaines analyses, le rayonnement culturel de Paris et son cosmopolitisme en fait l’une des
villes pionnières au niveau international concernant l’anticolonialisme. C’est notamment la thèse de
l’historien allemand Michael GOEBEL (en 2015) dans Paris, métropole anti-impériale de
l'entre-deux-guerres et les germes du nationalisme du tiers-monde.
La mutinerie de Yên Bái est un soulèvement général organisé par le Việt Nam Quốc Dân
Đảng (VNQDĐ, le Parti nationaliste vietnamien), qui se déroula le 10 février 1930

En 1925, les surréalistes se posent la question de l’engagement aux côtés du Parti communiste [5].
C’est à la faveur de la mobilisation contre cette guerre coloniale que le rapprochement va s’opérer,
par l’intermédiaire du groupe de la revue Clarté. Dans cette revue, de même que dans Le
Surréalisme au service de la révolution et dans L’Humanité, les surréalistes dévoilent un discours
anticolonial déjà singulier, dans lequel on décèle certaines valeurs qui leur sont chères : par
exemple, l’appel à la désertion et le passage à l’ennemi, qu’on retrouvera dans l’arsenal discursif
des opposants à la guerre d’Algérie.

Cette mobilisation anticoloniale s’opère dans le giron du Parti communiste français, qui met au
point sa politique anticoloniale à partir de 1925, non sans mal [8]. Idéologiquement, les surréalistes
en sont très proches, puisqu’ils ne réclament pas une humanisation de la situation coloniale mais
contestent le colonialisme dans son principe même et en appellent à « l’évacuation immédiate des
colonies » [9]. Comme les communistes, ils ne conçoivent l’émancipation des colonies que sous une
forme révolutionnaire. Mais, à la différence de ces derniers, ils ne réduisent pas l’opprimé colonial
au prolétaire. Leur rejet de l’Occident sur le plan de la culture ainsi que leur fascination pour les
mondes non occidentaux, qu’ils englobent sous la catégorie du Primitif, les invitent à considérer
l’aliénation coloniale au-delà de la seule vision communiste. À ce titre, la représentation poétique,
esthétique et presque romantique qu’ils se font des non-Occidentaux et, de proche en proche, des
colonisés est, au même titre que le modèle révolutionnaire communiste, le matériau de leur
anticolonialisme.

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