Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Methodology
Paulin J. Hountondji
To cite this article: Paulin J. Hountondji (2016) Construire l’universel: un défi transculturel,
Méthod(e)s: African Review of Social Sciences Methodology, 2:1-2, 155-168, DOI:
10.1080/23754745.2017.1354559
Article views: 8
DOSSIER THÉMATIQUE
RÉSUMÉ MOTS-CLÉS
Il y a une manière de défendre les cultures opprimées qui ne leur Eurocentrisme; Cultures;
rend service qu’en apparence parce qu’elle revient, somme toute, Valeurs; relativisme;
à les enfermer dans leur particularité. Le plaidoyer habituel en Universalité;
ethnophilosophie;
faveur des cultures non occidentales tombe souvent dans ce
postmodernisme
piège. Il ne les valorise qu’au nom du droit à la différence, face
aux prétentions d’une civilisation occidentale qui revendique, à
travers quelques-uns de ses représentants les plus en vue, le
monopole de l’universel.
L’Europe est amnésique. Elle oublie trop souvent ce qu’elle doit aux
autres cultures. L’Europe au sens large, au sens où les Amériques
actuelles ne sont, d’une certaine façon, qu’une excroissance
historique du vieux continent, refoule dans son Inconscient les
innombrables emprunts culturels auxquels elle doit d’être
aujourd’hui ce qu’elle est. Oublieuse de ses origines et de ses racines,
oublieuse aussi de ses propres échecs, de ses désastres historiques et
de ses tâtonnements, elle ne trouve rien de mieux, pour décrire ses
réussites les plus spectaculaires, que de les présenter comme autant
de « miracles », ou plus simplement comme le miracle : miracle grec,
et par extension miracle européen, miracle occidental.
Mais autant l’Occident est oublieux, autant le tiers-mondisme est
équivoque. S’il dénonce à juste titre la fausse universalité des valeurs
occidentales, ce n’est pas pour y opposer une universalité vraie qui
viendrait d’ailleurs, mais pour conclure à la relativité de toutes les
cultures et de leurs systèmes de valeurs.
Face à cette double tentation, à mi-chemin entre l’universalisme
figé qui caractérise l’eurocentrisme et le relativisme forcené du
discours tiers-mondiste, on voudrait ici proposer une voie médiane:
celle qui voit dans l’universel non pas un acquis à prendre ou à
rejeter en bloc, mais une fin à promouvoir, l’horizon infini d’une
tâche commune à laquelle doivent œuvrer toutes les cultures du
monde.
ABSTRACT KEYWORDS
There is a way of defending oppressed cultures which does them a Eurocentrism; Cultures;
service in appearance only, because, overall, it amounts to confining Values; relativism;
them in their particularity. The usual plea for non-Western cultures Universality;
often falls into this trap. It values them only in the name of the right ethnophilosophy;
to be different, faced with the objectives of a Western civilization postmodernism
2. La tentation relativiste
2.1. Richard Rorty à Porto-Novo
Le relativisme est une tentation. Une tentation ancienne, une tentation permanente de
l’esprit humain, mais une tentation à laquelle il est possible et, me semble-t-il, nécessaire
de résister. Je ne puis m’empêcher d’évoquer une conférence prononcée au Centre afri-
cain des hautes études à Porto-Novo, au Bénin, en septembre 2002, par le regretté
Richard Rorty sous le titre : « Grandeur universaliste, profondeur romantique, ruse pragma-
tiste ».11 Rorty constate à juste titre que, depuis près de vingt-cinq siècles, la question du
MÉTHOD(E)S: AFRICAN REVIEW OF SOCIAL SCIENCES METHODOLOGY 159
Je n’entrerai pas ici dans une discussion serrée des thèses de Rorty, bien connues
depuis la publication, en 1979, de Philosophy and the mirror of nature.12 J’ajouterai seule-
ment qu’à Porto-Novo, ces thèses ont été reprises et précisées. Le débat qui a suivi n’a mal-
heureusement pas été, je crois, à la hauteur de l’événement, tant il est vrai qu’au Bénin et
en Afrique francophone, Richard Rorty, l’un des porte-parole les plus cohérents et les plus
visibles du pragmatisme américain contemporain, était et est toujours très peu connu.
2.2. Le postmodernisme
Ce qui est vrai du pragmatisme l’est aussi de ce qu’on appelle aujourd’hui le postmoder-
nisme. Comme tout le monde, je me suis longtemps demandé moi aussi ce que pouvait
bien signifier ce mot. Qu’y a-t-il, en effet, après la modernité? Le mot n’a visiblement aucun
sens si on entend seulement par modernité l’époque moderne, au sens d’une périodisa-
tion historique. Car après la modernité, ce serait encore la modernité. Tout s’éclaire, par
contre, si l’on entend par modernité un projet de société, ou encore une figure idéologi-
que déterminée. Ce projet, cette figure idéologique se caractérisent en l’occurrence par la
croyance au progrès, la croyance à l’universalité des valeurs et des normes effectivement
proclamées par la culture européenne, l’érection de cette culture en modèle de toute
culture humaine en général. C’est par rapport à la modernité ainsi comprise que Jean-Fran-
çois Lyotard publiait en 1979 La condition postmoderne (1979). Depuis lors, l’expression a
fait une carrière fulgurante, en France et surtout hors de France, notamment aux Etats-
Unis. On appellera donc postmodernisme la reconnaissance de l’échec de la modernité
en tant que projet, et de toutes les croyances fondatrices de ce projet, à savoir l’universa-
lisme, le progressisme, le rationalisme, pour n’en citer que quelques-unes.13
Dans sa communication au colloque de Porto-Novo, Ioanna Kuçuradi, alors présidente
de la Fédération Internationale des Sociétés de Philosophie (FISP), a, de façon très péda-
gogique, distingué le débat occidental sur la modernité, qui traduit une réaction contre
la valorisation excessive de la modernité en tant que vision du monde, et le vieux débat
sur la modernisation, qui se déroule dans les pays non occidentaux depuis le début du XXe
siècle au moins (Kuçuradi 2003). Hors d’Occident, la « modernisation » a toujours été con-
sidérée comme un bien. Le seul débat aujourd’hui est de savoir si cette modernisation doit
être encore comprise comme synonyme d’occidentalisation, ou s’il est possible d’inventer,
en cette matière, des stratégies originales. Les deux débats ne se recouvrent donc pas, sauf
160 P. J. HOUNTONDJI
change rien : la discussion n’est possible que si, dans le jeu de l’argumentation et de la
contre-argumentation (the game of giving and asking for reasons), les interlocuteurs, de
part et d’autre, regardent vers un même horizon et élèvent, les-uns et les-autres, une
même prétention à la vérité.
J’aimerais cependant ajouter ceci : cette exigence de validité, cette prétention à dire le
vrai, cette recherche de l’universalité ne constituent nullement des caractéristiques spéci-
fiques de la culture occidentale. La distinction entre le vrai et le faux se dit dans toutes les
langues du monde. La valorisation du vrai et le refus du mensonge comme de l’erreur,
l’exigence de véracité et d’universalité traversent les frontières des différentes cultures.
L’exigence d’universalité est elle-même universelle. L’universalité est perçue partout
comme une valeur, une norme qui doit régir partout et toujours nos pratiques discursives.
Que cette norme reste un idéal asymptotique jamais atteint, ne suffit pas pour l’invalider.
L’échec prescrit au contraire une tâche précise : recommencer sans cesse, poursuivre inlas-
sablement cet idéal en reconnaissant, à chaque étape, les limites du savoir que l’on croit
universel, et pourquoi, comment, dans quelle direction il doit être corrigé.
convergence, on avait tout intérêt à examiner comment celle-ci s’était développée au sein
de la société, au lieu d’admettre d’emblée qu’elle avait toujours existé, de toute éternité.
Je ne reviendrai pas sur le long débat suscité par cette critique. Je m’en suis longue-
ment expliqué dans divers articles, et plus encore dans un ouvrage traduit en américain
par mon collègue sierra-léonais, le regretté John Conteh-Morgan (Hountondji 1997).
sommes en train d’effectuer, pour le meilleur et pour le pire, ce passage à l’écriture. Dans ce
contexte nouveau, nous ferions bien de nous approprier effectivement, de manière lucide
et responsable, ce qu’il y a de meilleur dans les cultures étrangères avec lesquelles nous
avons été mis en contact, et dans le même temps, de nous réapproprier méthodiquement,
avec discernement et esprit de responsabilité, ce qu’il y a de meilleur dans nos propres
cultures, dans nos traditions ancestrales.
Au-delà de la philosophie, ce que nous devons acclimater et développer pour notre
propre compte, de manière autonome, c’est la science elle-même comme tâche infinie.
Husserl voyait dans l’exécution de cette tâche la vocation spécifique de « l’humanité eur-
opéenne ». ‘Européenne’ est de trop: une telle restriction n’est possible qu’aussi longtemps
qu’on se refuse à effectuer le passage à l’interculturel. Il faut désenclaver l’idée d’humanité,
désenclaver l’humanité elle-même. Il faut, comme disait Frantz Fanon, « lâcher l’homme ».
L’exigence d’universalité, nous l’avons vu, n’est le monopole d’aucune culture. Nous con-
statons cependant que, par un concours de circonstances qui reste à expliquer, l’Occident
a réussi à ce jour, mieux que toute autre civilisation, à transformer cette exigence en projet
historique.18 Rien ne nous empêche aujourd’hui, en Afrique, de faire de même. Non pour
imiter l’Europe et l’Amérique, ou pour nous occidentaliser en quelque autre façon, mais par
amour pour nous-mêmes, et pour gérer efficacement les immenses défis auxquels nous
sommes confrontés.
Cette nécessaire réforme du savoir doit s’accompagner d’une réforme des mœurs et
des pratiques sociales. Car il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder autour de nous, dans
notre environnement proche et lointain, pour voir l’intolérable : le triomphe, partout, de
l’injustice la plus criarde, le cynisme et l’arrogance de quelques-uns parmi ceux et celles
qui devraient le plus contribuer à consolider l’état de droit, mais qui se comportent, objec-
tivement, en fossoyeurs de l’état de droit, l’immoralité patente de ceux que l’on prenait
naïvement pour les gardiens de la morale, la barbarie la plus abjecte au cœur de la civilis-
ation et, pour parachever le tableau, le chambardement général des valeurs, la mystifica-
tion suprême qui mélange tout, et fait tenir pour la beauté même, des actions et des
choses d’une prodigieuse laideur.
Sur ce plan aussi, il faut aujourd’hui se battre pour faire triompher le bon sens. Il faut
combattre toutes les formes du relativisme éthique et politique qui prétendent justifier
l’injustifiable, combattre, au passage, certaines pratiques iniques de nos tribunaux et de
tout notre appareil judiciaire. La beauté est encore à naître, assurément, comme dit le
romancier ghanéen (Armah 1968). La beauté n’est réalisée nulle part. Mais si nous pou-
vions au moins balayer devant nos portes et y assurer un minimum de propreté, ce
serait déjà un acquis considérable. Et la beauté, forcément, finira par éclore.
4. Pour conclure
Construire l’universel n’est pas tâche facile. Il nous faut prendre au sérieux des auteurs
comme Rorty, prendre au sérieux Protagoras dont il se réclame, suivant en cela l’exemple
de Platon qui, justement, loin de banaliser les arguments du grand sophiste, en était au
contraire troublé parce qu’il les savait, à leur manière, irréfutables. Mais d’un autre côté,
nous ne pouvons accepter l’enfermement auquel conduisent fatalement les positions rela-
tivistes. Nous ne pouvons accepter, à plus forte raison, les propos obscènes de quelques-
uns parmi les meilleurs apôtres de l’universalisme qui, à l’occasion, s’enferment eux aussi,
MÉTHOD(E)S: AFRICAN REVIEW OF SOCIAL SCIENCES METHODOLOGY 165
sans s’en rendre compte, dans l’espace clos de leur culture ou de leur race. Il faut ouvrir
portes et fenêtres, et respirer le grand air du large.
L’ethnophilosophie, telle qu’elle s’est développée en Afrique, a conduit à un enferme-
ment du même genre, à un essoufflement de la pensée. Pour libérer l’intellect et imposer
l’ouverture, en Afrique comme ailleurs, il faut, après avoir intégré la leçon de modestie et
d’humanisme de Protagoras, reprendre son souffle, malgré tout, pour tâcher de construire
l’universel.
Enfin il faut libérer la conscience des voix intéressées qui l’étouffent et retrouver, sous
l’épaisse couche des mensonges sédimentés, derrière le charabia des arguties juridiques et
par-delà les astuces scélérates des tribunaux, par-delà les « jonctions de dossier » (sic) qui
autorisent, au nom de la loi, les amalgames les plus criminels et les détentions les plus arbi-
traires, le sens authentique du beau, du juste et du vrai.
Notes
1. Dans une note au bas d’un article de 1748 sur ‘Les caractères nationaux’, Hume écrit en
substance:
Je soupçonne volontiers les Nègres, et en général toutes les autres espèces d’hommes
(…) d’être naturellement inférieurs aux Blancs. Il n’y a jamais eu de nation civilisée, ni
même d’individu éminent dans le domaine de l’action ou de la spéculation, qui ne
fût de couleur blanche. (…) Il y a des esclaves noirs dispersés dans toute l’Europe,
chez qui personne n’a jamais découvert le moindre signe d’ingéniosité (…). En Jamaï-
que, il est vrai, on cite le cas d’un Nègre qui serait un homme intelligent et cultivé; mais il
est probable qu’on l’admire pour des exploits superficiels, comme un perroquet qui pro-
noncerait distinctement quelques mots. (cité par Eze, 1997a: 33. Je traduis)
2. Bien qu’il soit signé Heidegger, la logique de ce texte ne va guère plus loin que celle des méde-
cins de Molière (l’opium fait dormir parce qu’il possède une vertu dormitive …), ou celle des
alchimistes qui expliquaient la combustion par l’évaporation d’une substance mystérieuse, le
phlogistique.
3. Dans un essai paru en 1775 sous le titre ‘Des différentes races humaines’, Kant affirme, sur le
mode du constat, que tous les Nègres sentent mauvais. Tenant ce phénomène pour acquis, il
entend l’expliquer en faisant intervenir des notions qui en disent long sur la science de
l’époque: particules de fer dans le sang, dont l’excès serait compensé par un dégagement
d’acide phosphorique dans la substance rétiforme, etc.
4. Non seulement leur couleur les distingue, mais ils diffèrent des autres hommes par tous
les traits de leur visage; des nez larges et plats, de grosses lèvres, et de la laine au lieu de
cheveux, paroissent constituer une nouvelle espèce d’hommes. Si l’on s’éloigne de
l’équateur vers le pôle antarctique, le noir s’éclaircit, mais la laideur demeure: on
trouve ce vilain peuple qui habite la pointe méridionale de l’Afrique.
5. L’homme est un animal raisonnable, et en ce sens vaste, le Papou est aussi un homme,
et non un animal (…). Mais de même que l’homme, et le Papou lui-même, représentent
un nouveau degré dans l’animalité, précisément celui qui s’oppose à la bête, de même
la raison philosophique représente un nouveau degré dans l’humanité et dans sa raison.
6. Eze, on le voit, ne s’embarrasse pas de nuances. La position de Wiredu est plus équilibrée. Pour
peu que s’exerce cette ‘maturité’ préconisée par le philosophe ghanéen, on reconnaîtra
l’apport considérable du mouvement des Lumières dans la pensée occidentale. On reconnaî-
tra aussi, sur cette question controversée de la race et de l’humanité non européenne, les con-
tradictions internes et l’évolution du mouvement des Lumières.
166 P. J. HOUNTONDJI
7. La critique la plus forte et la plus rigoureuse de Hume a été faite justement par un de ses con-
temporains beaucoup plus jeune, il est vrai, mais qui ne disposait pas d’autres repères géogra-
phiques que lui. Dans An Essay on the Nature and Immutability of Truth, in Opposition to
Sophistry and Skepticism (1770), James Beattie rappelle entre autres choses, l’étonnante civilis-
ation des Aztèques et des Incas, déjà parfaitement connue à cette époque. Bien que l’histoire
africaine fût encore mal connue, il montre, sur la base des faits alors avérés et d’une réflexion
de simple bon sens, l’absurdité de la démarche de Hume. Voir Eze, op. cit.: 34–37
8. Des intellectuels noirs se sont beaucoup émus aux Etats-Unis, dans les années 90, d’un
ouvrage qui prétendait établir ‘scientifiquement’ les différences de quotient intellectuel et
de ‘capacité cognitive’ entre les races (Herrnstein and Murray, The Bell Curve, 1994). Peut-
être aurait-on dû plus simplement noter l’indigence de la question même à laquelle ces
auteurs prétendaient répondre et faire apparaître, avec un détachement total, la logique
cachée de ce type de discours ainsi que les conditions de son succès dans l’Amérique des
années quatre-vingt dix.
9. Raewyn Connell observe à juste titre que ces frontières, que je qualifie ici d’invisibles, étaient
dans une large mesure parfaitement visibles dans le monde colonial, et qu’on gagnerait à exam-
iner l’histoire objective des tracés successifs de l’espace d’interlocution. Un tel examen serait en
effet du plus grand intérêt, comme le montrent les travaux remarquables de Connell (2007) elle-
même. L’histoire, cependant, n’explique pas tout – pas plus l’histoire politique que l’histoire des
épistèmè. Des auteurs portés par la même histoire et placés dans le même contexte peuvent
penser différemment. Ils engagent, ce faisant, leur responsabilité personnelle.
10. On lira avec intérêt, entre autres textes d’excellente facture, Amadi Aly Dieng (1978) et Eze
(1997b), le chapitre ‘The Color of Reason: the Idea of “Race” in Kant’s Anthropology’.
11. Cette conférence a été publiée dans Diogène (Paris), n° 202, avril-mai 2003, Paris, P.U.F., 152–
167, avec une sélection d’autres communications du même colloque, puis dans Hountondji
2007.
12. Rorty 1979.
13. Le livre de LYOTARD est ici pris pour repère pour avoir joué le rôle que l’on sait dans la récep-
tion du mot « postmodernisme » et la conceptualisation du concept en France à la fin des
années soixante-dix. Mais le mot a d’abord désigné un courant esthétique manifeste en archi-
tecture et dans d’autres disciplines artistiques. Comme courant de pensée, il a servi à désigner
aux Etats-Unis ce qu’on appelait aussi la ‘French Theory’ incluant notamment Foucault,
Derrida, Deleuze.
14. Wissenschaftliche Weltauffassung: Der Wiener Kreis, von Hans Hahn, Otto Neurath und Rudolf
Carnap. Wien: Artur Wolf Verlag, 1929. Traduction française: Antonia Soulez (sous la direction
de), Manifeste du cercle de Vienne et autres écrits: Carnap – Hahn – Neurath – Schlick – Waismann
– Wittgenstein. Coll. Philosophes d’aujourd’hui, Paris, P.U.F. 2000.
15. Cet article devait devenir le premier chapitre de Sur la « philosophie africaine », op.cit.
16. Ce manuscrit était répertorié, à l’époque, aux Archives nationales du Ghana sous la cote P. 129/
63–64. Je ne suis pas sûr qu’il y existe encore, mais je dois à l’extrême amabilité de William
ABRAHAM, philosophe ghanéen de l’Université de Californie à San Francisco, et l’un des
plus proches collaborateurs de Nkrumah, d’en détenir aujourd’hui un exemplaire.
17. On lira aussi avec intérêt Pierre Macherey, « Compte rendu de Walter J. Ong, ’Oralité et écri-
ture’ », publié le 10 septembre 2014 sur Internet, https://philolarge.hypotheses.org/1492 (con-
sulté le 1/02/2017), et Pierre-Emmanuel Brugeron, « L’oralité secondaire », publié sur Internet
le 27 octobre 2014: www.implications-philosophiques.org/actualite/loralite-secondaire (con-
sulté le 1/02/2017).
18. Sur ce plan, il faut donner acte à Max Weber de son constat sur la singularité du destin de
l’Europe, sans céder pour autant à la tentation d’un commentaire de type essentialiste qui pro-
jetterait, derrière les faits, une essence imaginaire de la civilisation occidentale. Il faut, tout en
prenant acte des faits, reconnaître avec Lévi-Strauss le rôle des accidents historiques et des
concours de circonstances imprévisibles dans la genèse et le développement de ces faits.
Cf. Max Weber (1964), L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Avant-propos; Georges
Charbonnier (1969), Entretiens avec Lévi-Strauss.
MÉTHOD(E)S: AFRICAN REVIEW OF SOCIAL SCIENCES METHODOLOGY 167
Disclosure statement
No potential conflict of interest was reported by the authors.
References
Armah, Ayi Kwei. 1968. The Beautyful Ones Are Not Yet Born. Londres: Heinemann.
Charbonnier, Georges. 1969. Entretiens avec Lévi-Strauss. Paris: Union Générale d’Edition.
Connell, Raewyn. 2007. Southern Theory. Sydney: Allen and Unwin 2007.
Diagne, Pathé. 1980. L’euro-philosophie face à la pensée du Négro-africain. Dakar: Sankoré.
Diagne, Mamoussé. 2006. Critique de la raison orale: les pratiques discursives dans les civilisations de
l’oralité. Dakar/Paris: IFAN/Karthala.
Diagne, Mamoussé. 2007. De la philosophie et des philosophes en Afrique. Dakar/Paris: IFAN/Karthala.
Dieng, Amadi Aly. 1978. Hegel, Marx, Engels et les problèmes de l’Afrique noire. Dakar: Sankoré.
Diogène (Paris). 2003. n° 202, avril-mai, Paris, P.U.F., p. 152–167.
Dossou, François C. 1994. Ecriture et oralité dans la transmission du savoir. In Les savoirs endogènes:
pistes pour une recherche, edited by Paulin J. Hountondji (sous la dir. de), 257–268. Dakar: Codesria.
suivi de « Discussion », Ibid., p. 269–82.
Eze, Emmanuel Chukwudi, ed. 1997a. Race and the Enlightenment: A Reader. Oxford: Blackwell.
Eze, Emmanuel Chukwudi. 1997b. “The Color of Reason: The Idea of “Race” in Kant’s Anthropology”.”
In Postcolonial African Philosophy: A Critical Reader, edited by Eze. Oxford: Blackwell.
Goody, Jack. 1986. The Logic of Writing and the Organisation of Society. Cambridge: Cambridge
University Press. 1986. Traduction: La logique de l’écriture: aux origines des sociétés humaines,
Paris: Armand Colin, 1986.
Goody, Jack. 1987. The Interface between the Written and the Oral. Cambridge: Cambridge University
Press. Traduction française: Entre l’oralité et l’écriture. Paris: PUF, 1994.
Habermas, Jürgen. 1985. Der philosophische Diskurs der Moderne: 12 Vorlesungen, Frankfurt am Main,
Suhrkamp Verlag, Traduction française: Le discours philosophique de la modernité: douze
conférences, Paris, Gallimard, 1988.
Heidegger, Martin. 1957. Qu’est-ce que la philosophie? Paris: Gallimard.
Hountondji, Paulin J. 1970. “Remarques sur la philosophie africaine contemporaine”. Diogène (Paris)
71: 120–140.
Hountondji, Paulin J. 1997. Combats pour le sens: un itinéraire africain, Cotonou, Flamboyant, 1997.
Publié en anglais sous le titre: The Struggle for Meaning: Reflections on Philosophy, Culture and
Democracy in Africa, traduction John Conteh-Morgan, préface de Kwame Anthony Appiah. Athens:
Ohio University Press. 2002.
Hountondji, Paulin J. 1998. From the Ethnosciences to Ethnophilosophy: The Thesis Project of Kwame
Nkrumah, Research in African literatures (Bloomington), XXVIII: 4, special issue on Multiculturalism:
112–120.
Hountondji, Paulin J., ed. 2007. La rationalité, une ou plurielle? Dakar: Codesria.
Husserl, Edmund. 1976. La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale. Paris:
Gallimard. 1976: 372.
Kuçuradi, Ioanna. 2003. “Rationality and Rationalities in the Framework of the Modernism/
Postmodernism Debate.” Diogenes 202: 11–17.
Lyotard, Jean-François. 1979. La condition postmoderne. Paris: Stock.
Niamkey, Koffi. 1976. L’impensé de Towa et de Hountondji Le Korè (Abidjan), n° l, janvier–mars.
Niamkey, Koffi, et Abdou Toure. 1976. “Controverses sur la philosophie africaine” » in Le Koré n° 3–4:
11–24.
Ong, Walter J. 1982. Orality and Literacy. The Technologizing of the Word. New York: Routledge,
Second Edition 2002 (First Edition: 1982). Traduction française: Oralité et écriture. La technologie
de la parole. Paris: Les Belles Lettres, 2014.
Rorty, Richard. 1979. Philosophy and the Mirror of Nature, New York, Blackwell. Traduit en français sous
le titre L’homme spéculaire, Paris, Seuil, 1990.
Towa, Marcien. 1971. Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle. Yaoundé: Clé.
168 P. J. HOUNTONDJI
Weber, Max. 1964. L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Avant-propos. Paris: Plon.
Wiredu, Kwasi. 1980. Philosophy and an African culture. Cambridge: Cambridge University Press, 49.
Wissenschaftliche Weltauffassung: Der Wiener Kreis, von Hans Hahn, Otto Neurath und Rudolf Carnap.
Vien: Artur Wolf Verlag. 1929. Traduction française: Antonia Soulez (sous la direction de), Manifeste
du cercle de Vienne et autres écrits: Carnap – Hahn – Neurath – Schlick – Waismann – Wittgenstein.
Coll. Philosophes d’aujourd’hui, Paris, P.U.F. 2000.
Yai, Olabiyi Joseph. 1978. Théorie et pratique en philosophie africaine: misère de la philosophie
spéculative. in Présence africaine (1978) n.108, 65–91 – Critique de Hountondji, Towa et autres.