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François Le Huche and André Allali (Auth.) - La Voix - T1. Anatomie Et Physiologie Des Organes de La Voix Et de La Parole-ELSEVIER-MASSON (2010)
François Le Huche and André Allali (Auth.) - La Voix - T1. Anatomie Et Physiologie Des Organes de La Voix Et de La Parole-ELSEVIER-MASSON (2010)
4e édition
LA VOIX
Anatomie et physiologie
des organes de la voix
et de la parole
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
I
La voix Tome 1
Autres ouvrages
LES BILANS DE LANGAGE ET DE VOIX, par F. ESTIENNE, B. PIÉRART. Collection Orthophonie, 2006, 312 pages.
LA RÉEDUCATION DU LANGAGE DE L’ENFANT, par F. ESTIENNE. 2002, 192 pages.
TROUBLES DYSPHASIQUES, par G. DE WECK, M.C. ROSAT. 2003, 240 pages.
EXERCICES DE MANIPULATION DU LANGAGE ORAL ET ÉCRIT, par F. ESTIENNE. Collection Orthophonie, 2001, 256 pages.
LES DYSLEXIES, par A. VAN HOUT, F. ESTIENNE. 2001, 3e édition, 336 pages.
MÉMOIRE ET LANGAGE. SURDITÉ, DYSPHASIE, DYSLEXIE, par A. DUMONT. Collection Orthophonie, 2001, 2e édition, 136 pages.
DYSPHASIES, TROUBLES MNÉSIQUES ET SYNDROME FRONTAL. DU TROUBLE À LA RÉÉDUCATION, par M. MAZEAU. Collection Ortho-
phonie, 1999, 256 pages.
LES BÉGAIEMENTS, par A. VAN HOUT, F. ESTIENNE, 1996, 288 pages.
II
Collection phoniatrie
Tome 1
4e édition
LA VOIX
Anatomie et physiologie
des organes de la voix
et de la parole
François Le Huche
André Allali
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
III
La voix Tome 1
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays.
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ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
IV
I ntroduction
1
Chapitre 1
L a voix et le comportement
vocal
Selon l’instrument
Les modalités de fonctionnement de l’instrument vocal, ainsi que les caracté-
ristiques individuelles de celui-ci, permettent de distinguer parmi d’autres, les
catégories d’émissions vocales suivantes :
– voix parlée, voix chantée, voix criée, voix inspiratoire (dite « à l’envers ») ;
– voix haute (comme on dit « à voix haute ») et voix basse (ou voix chuchotée) ;
– voix féminine, masculine, enfantine ;
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1. Pragmatique : selon le Petit Robert, relatif à l’action. Qui accorde la première place à l’action, à la
pratique. En linguistique, la pragmatique constitue un domaine où les faits langagiers sont envisagés
selon le type d’actes réalisés par l’énonciation (que fait-on quand on parle ?) et plus généralement selon
les interactions qui se produisent entre les interlocuteurs.
Chapitre 1
3
La voix Tome 1
tivement tel ou tel type de voix ?), tout en se référant à des données mécaniques (à
« quel fonctionnement de quels organes » correspond telle émission vocale ?).
Selon la pragmatique
L’intentionnalité du sujet et le type d’action qu’en s’exprimant vocalement il
réalise permettent de distinguer trois comportements vocaux bien particuliers
correspondant respectivement à la voix implicatrice dite projetée, la voix d’expres-
sion simple et la voix d’insistance ou de détresse qui est aussi, comme nous le
verrons, celle du mécontentement, de l’étonnement, et paradoxalement celle aussi
de l’émerveillement. Là encore, s’ils peuvent se trouver plus ou moins intriqués
dans la vie courante en se succédant plus ou moins rapidement ou en s’entremêlant,
ces comportements peuvent néanmoins et très fréquemment se présenter de façon
isolée, à l’état pur en quelque sorte. Ils constituent des entités psychophysio-
logiques nettement individualisées, caractérisées, comme nous le verrons, par une
remarquable correspondance entre une attitude psychologique particulière, d’une
part, et certains faits spécifiques concernant l’attitude physique et la mécanique du
souffle phonatoire, d’autre part.
◗ Deux remarques
– Nous préférons désigner ce que l’on appelle habituellement la voix projetée par le terme
voix implicatrice. Le terme de voix projetée a en effet l’inconvénient d’évoquer une voix forte
émise pour porter au loin. Or le comportement vocal implicateur dit de projection vocale se
trouve mis en œuvre dès que l’intention manifeste d’impliquer autrui – en s’impliquant soi-
même de ce fait – occupe le devant de la scène. Bien que cette voix implicatrice soit généra-
Chapitre 1
4
La voix et le comportement vocal
lement reconnaissable à l’oreille du fait de certains caractères acoustiques qui lui sont
propres, l’intensité n’est pas nécessairement au programme. Cette voix implicatrice peut
même n’être que chuchotée sans rien perdre pour autant de son pouvoir implicateur.
– Bien qu’évident pour le non spécialiste, le caractère multiforme des manifestations vocales
n’est pas souvent pris en considération dans les études concernant la physiologie vocale où
la voix est abordée généralement à partir d’émissions de voyelles chantées ou de la lecture à
haute voix, dans des conditions très éloignées de son contexte naturel. C’est pourquoi il nous
a paru important d’y insister dès le début de cet ouvrage.
Nous espérons vivement qu’une recherche respectant la spontanéité du sujet puisse enfin
confirmer (ou infirmer) tout ou partie de ce que nous croyons savoir concernant la physio-
logie du comportement global d’un individu lors des actes phonatoires les plus courants.
Trop de notions ne reposent actuellement que sur l’expérience clinique. Une telle recherche
devra prendre en compte non seulement le comportement laryngé et ses relations avec les
caractères acoustiques de l’émission vocale, mais également le comportement respiratoire,
l’attitude générale du corps et le vécu psychologique du sujet (en particulier ses intentions).
Cela n’est pas sans poser des problèmes ardus : il n’est pas facile d’étudier le comportement
vocal d’un sujet en préservant l’authenticité de son vécu psychologique.
Chapitre 1
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La voix Tome 1
Remarques
Notons que le mécanisme psychophysiologique de l’acte vocal implicateur est en
général méconnu bien qu’il soit cependant journellement pratiqué par tout le monde.
C’est un acte réflexe dont l’excitant est l’intention d’impliquer l’autre. Il n’est pas
évident de le reproduire sur commande sans le dénaturer. Si vous demandez au contre-
maître qui vient d’appeler un ouvrier qui se trouve à l’autre bout du chantier de refaire
pour vous son appel, il vous répondra sans doute qu’il ne peut pas faire ça comme ça
et qu’il lui faut l’occasion. Le comportement automatique et le comportement volontaire
ne sont pas à la même échelle. Nous y reviendrons.
Insistons encore sur le fait que cette voix implicatrice dite projetée ne veut pas dire
voix forte. La définition de la voix implicatrice dite projetée ne repose pas sur l’analyse
des caractères acoustiques de l’émission vocale mais sur l’intentionnalité du sujet
vocalisant 2. On peut donner des ordres ou émettre des affirmations avec une autorité
2. Cela n’empêche pas l’interlocuteur de pouvoir décoder cette intentionnalité à partir des seuls indices
acoustiques : l’oreille humaine (y compris l’ordinateur cérébral qui s’y rattache) « entend » d’emblée les
comportements psychologiques à partir des productions vocales.
Chapitre 1
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La voix et le comportement vocal
maximum sans élever la voix le moins du monde. Dans certaines conditions, la voix
d’appel elle-même peut n’être que chuchotée. Regard, verticalisation, souffle abdo-
minal n’en seront pas moins au programme.
Ce qui caractérise le mieux cette voix implicatrice dite projetée, c’est qu’elle met
l’interlocuteur dans l’obligation de réagir. Elle prend son écoute. Son attention est
ici expressément requise. L’éventuelle absence de réaction signifierait soit que
l’interlocuteur n’a pas entendu, soit qu’il s’oppose manifestement à l’action que
cette émission vocale prétend produire sur lui.
Chapitre 1
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La voix Tome 1
Dans tous les actes que nous venons de citer et de décrire brièvement, l’attitude
physique reste des plus variables. La voix d’expression simple ne s’accompagne pas
en effet de la mise en œuvre d’un comportement réellement spécifique, comme c’est
le cas pour la voix implicatrice et pour la voix d’insistance que nous allons aborder
maintenant. Sur le plan de la mécanique du souffle phonatoire en revanche, c’est
le type thoracique supérieur qui est normalement mis en jeu, tandis que la muscu-
lature abdominale peut rester dans ce cas totalement inactive.
Contrairement à qui est souvent affirmé, l’usage de la respiration thoracique
supérieure n’a rien d’obligatoirement pathologique lors de l’émission vocale. Il suffit
de regarder parler les gens autour de soi pour s’en convaincre aisément.
Voix d’insistance
(ou voix de détresse, de mécontentement,
d’étonnement ou d’émerveillement)
3. L’usage abusif du mécanisme de la voix de détresse entre dans la constitution du cercle vicieux du
forçage vocal (cf. La voix, tome 2).
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La voix et le comportement vocal
n’étiez pas d’accord, et il revient à la charge ! Énervé, vous lui tenez sur le ton de
l’exaspération un discours du genre : « Écoutez ! Je vous ai déjà dit plusieurs fois que
ça n’est pas possible et que d’ailleurs ça ne m’intéresse pas. C’est agaçant à la fin ! Et
je ne comprends pas pourquoi vous venez encore m’embêter avec cette histoire ! »
Remarquons que, dans le cas présent, vous aviez bien l’intention et même la
certitude d’agir sur votre fâcheux interlocuteur. Mais c’est l’expression de votre
mécontentement qui dominait et qui vous a orienté non pas vers le comportement
de la voix implicatrice, mais vers celui de la voix d’insistance (ou de détresse).
Bougonner, râler comme on dit familièrement, pour exprimer son mécontente-
ment offre également l’occasion d’observer le comportement de la voix d’insistance
tel qu’il est décrit plus haut.
Notons cependant que la mécanique de la voix d’insistance ne se produit pas
seulement dans les situations désagréables ou dramatiques, mais également dans
des situations où le sujet s’étonne, fait part de son incrédulité… ou s’émerveille !
Toutes situations en somme où le sujet exprime qu’il n’est ou n’était pas « en
phase » avec ce qui arrive et qu’il se sent dépassé par l’évènement. Que le compor-
tement de détresse et celui d’émerveillement se rejoignent ainsi peut paraître
singulier. Mais n’est-ce pas une singularité analogue qui rapproche le comporte-
ment du rire et celui des pleurs ?
Le cri
Cris d’épouvante et de terreur, de désespoir ou de douleur, mais aussi, parado-
xalement cris d’enthousiasme et de joie sont des exemples où le mécanisme de la
voix d’insistance ou de détresse est prédominant, voire exclusif.
Cris de triomphe, cris d’approbation (les bravos), cris de rage et de fureur corres-
pondent au contraire à des comportements d’action mettant en jeu le comportement
de la voix implicatrice.
Dans la pratique, bien sûr, les oppositions ne sont pas absolument tranchées
car l’ambiguïté est fréquente en matière de sentiments. La distinction restera
cependant particulièrement nette entre le « cri du vainqueur » et le « cri du vaincu »
qui constituent des exemples très significatifs de l’opposition entre le comporte-
ment de la voix implicatrice dite de projection vocale et celui de la voix de détresse.
Il est frappant en effet de constater que le comportement du sujet s’oppose point
par point dans l’un et l’autre cas.
Le vaincu dans son cri :
– exprime sa terreur ;
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Le chant
Chantonner en s’occupant à quelque besogne domestique, chanter une complainte
ou une chansonnette en se promenant dans la campagne relève de comportements
Chapitre 1
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La voix Tome 1
purement expressifs. On peut de la même façon chanter sous la douche ou assis dans
le fond d’un fauteuil.
En revanche, chanter une chanson à boire ou un chant de marche manifeste une
intention d’agir, de stimuler, d’entraîner qui relève d’un comportement vocal
implicateur ; l’attitude physique n’est pas la même.
Quant au chant sur scène, et cela vaut aussi pour le théâtre parlé, il est toujours
donné avec l’intention d’atteindre le public et nous sommes donc dans le domaine
de l’implication vocale, même si l’expressivité occupe apparemment le devant de
la scène.
Notons en outre que, dans le chant, la mécanique du souffle se complique
parfois, comme nous le verrons, de ce curieux phénomène d’abduction paradoxale
des côtes dont nous aurons à reparler.
Chapitre 1
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Chapitre 2
Connaître le fonctionnement
des organes de la voix et de la parole
Beaucoup de notions circulent et se transmettent en ce qui concerne l’art de la voix
et de la parole. Ces notions reposent pour la plupart d’entre elles sur l’observation des
« sensations éprouvées » pendant l’acte vocal, observation faite sur eux-mêmes par des
chanteurs, des comédiens, des pédagogues de la voix parlée et chantée. Il s’est constitué
ainsi au cours des temps une sorte d’anatomie et de physiologie « imaginaire » qui entre
souvent en désaccord apparent avec l’anatomie et la physiologie objectives.
Il n’est pas question pour autant de rejeter, sans essayer d’abord de les
comprendre, toutes ces notions qui découlent de l’expérience vécue. Nous verrons
d’ailleurs qu’il est le plus souvent possible – et enrichissant – de concilier les points
de vue subjectif et objectif.
Anatomie fantasmée
Certains comédiens pensaient jadis qu’il y avait deux sortes de voix : la voix
ordinaire qui vient des poumons, la voix noble (propre au théâtre) qui vient du
ventre. Il n’est pas question bien sûr d’adopter telle quelle cette conception, dans
la mesure où l’air nécessaire à la production vocale vient dans tous les cas des
poumons. On peut remarquer cependant que cette idée de deux sortes de voix
correspond très exactement à deux modalités essentielles du souffle phonatoire, le
souffle thoracique supérieur utilisé lors de l’expression simple, le souffle abdominal
utilisé lors de la voix implicatrice dite projetée.
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Grotowski 1 a prétendu que la voix pouvait être produite à partir de toutes les parties
du corps humain, du fait des vibrations émises en toutes sortes d’endroits : épaule,
nuque, reins… Sans doute faut-il se garder d’accepter ces affirmations du point de vue
de la physique acoustique. Cependant, même s’il s’agit seulement de sensations
perçues lors d’émissions vocales particulières, cela reste fort intéressant à étudier.
L’exposé de notions objectives et scientifiques en matière de physiologie vocale
rencontre parfois méfiance ou même se heurte à un refus formel de la part de
certains professionnels de la voix – artistes surtout – désireux sans doute
Chapitre 2
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La voix Tome 1
d’entourer la voix (et surtout leur voix) d’un halo de mystère : « Le dieu ne risque-
t-il pas de prendre la fuite s’il est incommodé par trop de curiosité ? » ou encore
« La froide conscience ne risque-t-elle pas de gâcher le naturel ? Et d’ailleurs à quoi
bon savoir ? C’est sentir qu’il faut ! et vibrer ! L’Art n’a pas besoin de la Science ! »
Ces craintes ne sont pas vaines. On voit des artistes desséchés par la technique.
On sait que la conscience peut avoir un effet désorganisateur : se regarder marcher
dénature tout d’abord l’acte de marcher.
Pour se garder de ces dangers, à l’innocence volontaire, nous préférons le
respect des données suivantes.
Connaître la mécanique vocale ne nuit pas, si l’on entend « connaître » au sens
de « faire connaissance ». Si l’on sait attendre que cette connaissance s’intègre au
savoir précédent… et au « perçu » précédent. Si l’on sait attendre que cette connais-
sance s’éprouve et s’expérimente avant de passer peu à peu dans la pratique, comme
une chose que l’on a « à soi ». Si l’on se garde de réduire le phénomène vocal à son
seul aspect mécanique, oubliant son aspect expressif et humain. À ce prix, la
connaissance de l’organe vocal ne nuit pas.
Chapitre 2
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Vue d’ensemble des organes de la voix et de la parole
➤ Fig. 2-1
}
(Naso-pharynx) est vue cette coupe.
Bouche Oropharynx
Langue
(Oro-pharynx) Pharynx Rappelons que les dénominations
Épiglotte figurant en italique dans les légendes
{
Hypopharynx
Larynx Partie haute (Laryngo-pharynx) des figures correspondent à celles
de la trachée C proposées par la Commission
et plis vocaux B Œsophage de francisation des nomenclatures
Trachée anatomiques internationales.
Bronches
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Poumons
Diaphragme
Estomac
Chapitre 2
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La voix Tome 1
La soufflerie
La voix peut être considérée comme une expiration sonorisée. Dans la respira-
tion calme, les poumons sont remplis (plus ou moins) par l’action des muscles
inspirateurs et se vident (relativement) par simple retour au repos de ces muscles.
Dans la phonation, au contraire, l’expiration est active : l’air est chassé des
poumons par l’action des muscles expirateurs. L’expiration active nécessaire à la
production de la voix s’appelle « souffle phonatoire ».
Lorsque la voix est « bien timbrée », on n’a pas l’impression d’une émission de
souffle mais d’une émission de vibrations : « L’expiration perd sa qualité de vent
pour prendre sa qualité de son » (Talma 2). Bien que rendu inaudible et contrôlé
par une bonne technique, le courant d’air existe cependant.
Le souffle phonatoire n’est pas produit toujours de la même façon.
Parfois, il est produit par l’abaissement de la cage thoracique (souffle thoracique
supérieur). C’est ce qui a lieu lors de l’expression simple.
Parfois, il est produit par l’action des muscles abdominaux (souffle abdominal).
C’est ce qui a lieu lors de la voix implicatrice dite projetée.
Parfois, il utilise la flexion thoracique (souffle vertébral). Le dos s’arrondit dans
un contexte éventuel d’effort plus ou moins important. C’est ce qui a lieu dans la
voix d’insistance ou de détresse et dans le comportement de forçage vocal.
L’émission du souffle phonatoire est précédée – en principe – d’une inspiration,
d’un élan respiratoire : il est nécessaire d’emmagasiner de l’air dans les poumons
puisque c’est la matière première de la voix. Un élan respiratoire bien adapté est
un élément important pour la bonne santé de l’acte vocal.
Le diaphragme, muscle inspirateur principal, est une lame musculaire en forme
de dôme. Il sépare le thorax de l’abdomen. Au-dessus de lui, le cœur et les poumons.
Au-dessous de lui, les viscères de l’abdomen : estomac, foie, rate, intestin…
Le diaphragme joue un rôle important lors de la voix implicatrice : rôle inspi-
rateur au moment de « l’élan vocal » ; rôle de régulateur du souffle phonatoire au
moment de la production vocale proprement dite.
Lors de l’élan respiratoire, l’air pénètre dans les poumons par la bouche ou par le
nez pour atteindre les alvéoles pulmonaires en passant par le pharynx, la trachée, les
bronches souches, qui se divisent en bronches secondaires, puis en bronchioles de plus
en plus petites, chaque bronchiole terminale débouchant dans une alvéole pulmonaire.
Pendant la phonation, l’air parcourt le chemin inverse sous l’action des muscles
expirateurs pour aborder le larynx avec une pression et une vitesse réglées en fonc-
tion de la voix à produire.
Chapitre 2
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Vue d’ensemble des organes de la voix et de la parole
La glotte est l’espace compris entre les plis vocaux lorsqu’ils sont éloignés l’un
de l’autre.
Au-dessus des plis vocaux, existent deux replis un peu semblables, les plis vesti-
bulaires (ou bandes ventriculaires, ou fausses cordes vocales) qui ne jouent aucun
rôle dans la production de la voix normale.
L’épiglotte surmonte le tout. C’est un clapet qui, en se rabattant en arrière au
moment de la déglutition, forme un couvercle pour le larynx, de telle sorte que les
aliments passent dans l’œsophage vers l’estomac (et non pas dans la trachée vers
les poumons). Plus exactement, l’ensemble du larynx monte pendant que l’épiglotte
se rabat sur lui. Une fausse route des aliments ou de la salive est possible si
l’épiglotte ne s’est pas rabattue assez vite, mais cette fausse route provoque aussitôt
un accès de toux, ce qui a pour effet d’expulser de la trachée et du larynx ces
aliments ou cette salive introduits par accident.
L’épiglotte fait partie du larynx, bien que, lorsqu’elle est relevée, elle soit tout
➤ Fig. 2-2
entière située dans la cavité du pharynx dont nous allons parler bientôt.
Le larynx est en fin de compte l’ensemble composé par les plis vocaux, l’épiglotte Bien se représenter le larynx.
et les cartilages qui leur servent de support et les protègent. Le plus important de
ces cartilages correspond à la pomme d’Adam.
La description du larynx et des plis vocaux que nous venons de faire nous
permet de comprendre le schéma de la figure 2-3 et surtout ceux des figures 2-5 et
2-6, schémas très classiques du larynx, mais souvent difficiles à situer et à inter-
préter correctement.
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Chapitre 2
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La voix Tome 1
L’HYPOPHARYNX (laryngo-pharynx)
Pour bien comprendre ce qu’est l’hypopharynx, il faut se représenter clairement
les rapports du pharynx et du larynx. Pour cela, nous nous représenterons d’abord
le pharynx sous forme d’une sorte d’entonnoir. L’extrémité supérieure du tube
trachéal, c’est-à-dire le larynx, perfore verticalement la paroi antérieure de l’enton-
noir pharyngé. Le bord antérieur plus haut de ce tube représente l’épiglotte (fig. 2-7).
L’hypopharynx est toute la partie du pharynx située au-dessous de la partie libre de
l’épiglotte. Lors de la déglutition, comme nous l’avons dit, l’épiglotte se rabat pour
fermer le tube laryngé. Mais, en réalité, le bol alimentaire ne passe pas seulement sur
Maxillaire l’épiglotte rabattue, mais de l’un et l’autre côté du tube ou des deux côtés à la fois dans
inférieur ce qu’on appelle les gouttières pharyngo-laryngées ou sinus piriformes.
Deux conduits débouchent ainsi dans l’hypopharynx : le larynx en avant,
Os hyoïde
l’œsophage en arrière.
L’œsophage est un tuyau aplati, large de 2 centimètres environ, qui va du
Larynx pharynx à l’estomac. Sa paroi (musculaire) est élastique.
L’orifice d’abouchement de l’œsophage dans l’hypopharynx s’appelle la bouche
œsophagienne. Celle-ci peut rester fermée grâce à l’action d’un anneau musculaire
(muscle crico-pharyngien). Dans la déglutition, ce muscle doit se relâcher pour
Sternum permettre aux aliments de passer dans l’œsophage, en même temps que l’épiglotte
s’abaisse pour recouvrir le larynx et fermer la trachée.
L’OROPHARYNX
➤ Fig. 2-4 (voir fig. 4-20)
Lorsqu’on ouvre très grand la bouche (fig. 2-8), on aperçoit dans le fond, de
chaque côté, les « piliers » antérieurs et postérieurs du voile du palais. Ce sont des
Appareil suspenseur du larynx. replis de la muqueuse disposés verticalement. Séparés en bas par la base de la
Chapitre 2
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Vue d’ensemble des organes de la voix et de la parole
➤ Fig. 2-5
Langue
tirée ➤ Fig. 2-5 Larynx vu d’en haut
vers l’avant pendant la respiration.
Sur cette figure, on observe en avant
Papille caliciforme (c’est-à-dire vers le haut de la page)
la face supérieure de la langue. La langue
d’ailleurs est sur ce schéma tirée vers
l’avant, ce qui entraîne la bascule vers
Épiglotte (face postérieure vue l’avant de l’épiglotte dont on aperçoit
en fuite, du fait de la traction la face postérieure « en fuite ».
de la langue)
En arrière de l’épiglotte – et en contre-bas
Pli vestibulaire (ou bande ventriculaire – on aperçoit les deux replis supérieurs que
ou fausse corde vocale) constituent les plis vestibulaires
Pli vocal (ou corde vocale) (bandes ventriculaires), puis les plis
Gouttière pharyngo-laryngée (ou sinus piriforme) vocaux, eux-mêmes placés sur un plan
Glotte
inférieur par rapport aux précédents. Entre
Aryténoïde les plis vocaux, un espace triangulaire à
Margelle laryngée pointe antérieure : la glotte. Notons encore
Bouche œsophagienne
en arrière, les aryténoïdes – pyramides
cartilagineuses – sur lesquels s’insère
l’extrémité postérieure de chaque pli vocal.
Les aryténoïdes peuvent glisser l’un vers
langue, ils se rejoignent en haut pour former comme une ogive. Du sommet de cette l’autre sur la « margelle » de l’orifice
ogive pend la luette (à ne pas confondre avec la glotte qui, rappelons-le, est l’espace glottique entraînant la fermeture du larynx.
Cette fermeture correspond soit
compris entre les deux plis vocaux lorsqu’ils ne sont pas en contact). au blocage de la glotte (fermeture
Les piliers antérieurs du voile du palais, derrière lesquels on aperçoit les amyg- complète), soit à la phonation (fermeture
dales, forment, avec la base de la langue, une sorte de rétrécissement appelé relative).
« isthme du gosier ». En avant de l’isthme du gosier, c’est la bouche ; en arrière, c’est
le pharynx.
➤ Fig. 2-6
Rhinopharynx
(Nasopharynx)
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Épiglotte
(très schématique) Hypopharynx
(Laryngo-pharynx)
Larynx
➤ Fig. 2-7
Chapitre 2
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La voix Tome 1
➤ Fig. 2-8
Lèvre supérieure
Vue antérieure de l’oropharynx.
Voile du palais
Dans la parole, le voile du palais reste abaissé pour les voyelles et les consonnes
nasales [ã, ~e, õ, ~ø, m, n] ; il s’élève pour les autres sons.
◗ La bouche
Résonateur principal, au même titre que le pharynx, et articulateur principal, il
nous paraît inutile d’en donner ici une quelconque description : c’est un organe
familier et bien connu de chacun. Nous verrons plus loin de quelle manière les
organes qui composent la bouche (langue, mâchoires, lèvres…) interviennent dans
la fabrication des bruits à partir desquels se sont individualisés les sons du langage.
Remarques
Nous avons jusqu’ici respecté dans notre description de l’appareil vocal la divi-
sion classique en trois parties : soufflerie, vibrateur, résonateurs. Si l’on envisage
non plus la voix mais aussi la parole, en parlant non plus d’appareil vocal mais
Chapitre 2
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Vue d’ensemble des organes de la voix et de la parole
d’appareil phonatoire, il faut ajouter que vibrateur et résonateurs sont également ➤ Fig. 2-9
➤ Fig. 2-10
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 2
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La voix Tome 1
Chapitre 2
20
Chapitre 3
L es organes du souffle
phonatoire
– une circonférence creusée en avant et sur les côtés en forme de gouttière hori-
zontale. En arrière, cette circonférence est en rapport avec le trou vertébral et forme
une gouttière verticale ;
– quatre demi-facettes articulaires costales taillées en biseau latéralement et en
arrière. Elles sont destinées à s’articuler avec la tête des côtes (articulation costo-
vertébrale). Chaque côte au niveau de la tête costale s’articule avec les deux facettes
supérieure et inférieure de deux vertèbres voisines.
◗ L’arc neural (fig. 3-1)
Il circonscrit, avec la face postérieure du corps vertébral, un orifice : le trou
vertébral. La superposition des trous vertébraux constitue le canal rachidien qui
contient la mœlle épinière.
Chapitre 3
21
La voix Tome 1
➤ Fig. 3-1
L’arc neural est formé par les pédicules, les lames vertébrales, l’apophyse
épineuse, l’apophyse transverse et les apophyses articulaires.
LES PÉDICULES
Les pédicules sont des pièces osseuses aplaties transversalement, reliant le
corps vertébral dans sa moitié supérieure aux apophyses transverses et aux lames.
Le bord supérieur et le bord inférieur du pédicule présentent une échancrure pour
les nerfs rachidiens. Ceux-ci passent en effet par le trou de conjugaison formé par
l’échancrure supérieure d’un pédicule et l’échancrure inférieure – plus marquée –
du pédicule de la vertèbre sus-jacente (fig. 3-3).
Chapitre 3
22
Les organes du souffle phonatoire
➤ Fig. 3-3
L’APOPHYSE ÉPINEUSE
L’apophyse épineuse naît de l’union des deux lames, se dirige en bas et en
arrière et se termine par un tubercule.
L’APOPHYSE TRANSVERSE
L’apophyse transverse se détache à la jonction du pédicule et de la lame.
Elle se dirige en dehors et en arrière.
Elle présente sur sa face antérieure une surface articulaire, la facette costale qui
regarde en avant, en haut et en dehors pour s’articuler à la surface articulaire
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
1. Vers le dedans signifie : en se rapprochant du plan sagittal médian. Vers le dehors signifie à
l’inverse : en s’écartant du plan sagittal médian. Le plan sagittal médian est le plan vertical qui sépare
le corps en ses moitiés droite et gauche.
Chapitre 3
23
La voix Tome 1
Vertèbre cervicale.
Vue supérieure. Tubercule antérieur
(Tubercule ventral)
Gouttière transversale
Tubercule postérieur
(Tubercule dorsal)
} Apophyse transverse
(Processus transverse)
Apophyse épineuse
(Processus épineux)
Les côtes
Au nombre de douze de chaque côté, on les classe en trois catégories :
– les sept premières sont dites côtes vraies. Elles sont prolongées en avant par un
cartilage qui se dirige en dedans et s’insère individuellement sur le sternum ;
– les trois suivantes sont dites fausses côtes parce qu’elles sont prolongées en avant
par un cartilage qui se réunit au cartilage sus-jacent avant de s’insérer sur le
sternum ;
– les deux dernières sont dites côtes flottantes parce qu’elles sont prolongées en
avant par un cartilage qui reste libre.
La côte est un os plat en forme d’arc concave en-dedans (fig. 3-5).
Si l’on suit la côte d’arrière en avant, on observe deux changements de direction.
Initialement, elle est oblique en bas, en dehors et un peu en arrière. Un premier
changement de direction la rend oblique en bas et en avant. Un deuxième change-
ment de direction la rend oblique en bas, en avant et en dedans.
Les deux changements de direction constituent l’angle postérieur et l’angle anté-
rieur de la côte.
Chapitre 3
24
Les organes du souffle phonatoire
➤ Fig. 3-5
Col
Surfaces articulaires Côte, vue postérieure.
vertébrales Angle postérieur
(Surfaces articulaires (Angle de la côte)
de la tête costale)
Bord inférieur
Bord supérieur
Angle antérieur
Extrémité antérieure
La côte est dans son ensemble inclinée de haut en bas, d’arrière en avant et de
dedans en dehors ; cette inclinaison est d’autant plus marquée que la côte est plus
basse.
La côte présente à étudier :
– une extrémité postérieure ;
– un corps ;
– une extrémité antérieure.
◗ L’extrémité postérieure
Elle comporte trois parties.
LA TÊTE COSTALE
La tête costale présente un angle dièdre saillant en dedans. L’arête de cet angle
dièdre est dirigée d’avant en arrière et s’articule avec le disque intervertébral qui
lui correspond.
La tête costale comporte deux facettes articulaires, l’une supérieure et l’autre
inférieure délimitées par l’arête précédente.
La facette supérieure s’articule avec la facette costale inférieure du corps de la
vertèbre sus-jacente. La facette inférieure s’articule avec la facette costale supé-
rieure du corps de la vertèbre sous-jacente.
LE COL
Compris entre la tête et la tubérosité, le col de la côte est aplati d’avant en
arrière.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
LA TUBÉROSITÉ COSTALE
La tubérosité costale est une saillie présentant une surface articulaire qui
regarde en bas, en arrière et en dedans, pour s’articuler avec la facette costale de
la face antérieure de l’apophyse transverse de la vertèbre sous-jacente.
◗ Le corps
Le corps de la côte présente une face interne concave et une face externe
convexe ; un bord supérieur et un bord inférieur. Ce dernier est creusé d’une gout-
tière : la gouttière costale près de laquelle circule le paquet vasculo-nerveux
intercostal.
Chapitre 3
25
La voix Tome 1
◗ L’extrémité antérieure
L’extrémité antérieure de la côte est creusée d’une excavation pour l’extrémité
du cartilage costal.
LA PREMIÈRE CÔTE
La première côte présente quatre caractères particuliers :
– elle est plus large et plus courte que toutes les autres ;
– elle est aplatie de haut en bas (et non pas de dehors en dedans comme les autres
côtes) ;
– sa tête costale ne présente qu’une seule facette articulaire s’articulant avec la
vertèbre sous-jacente, la première vertèbre dorsale (D1) ;
– sa face supérieure, enfin, présente, près de son bord interne, une saillie, le tuber-
cule de Lisfranc sur lequel vient s’insérer le muscle scalène antérieur.
Appendice xiphoïde
(Processus xiphoïde)
Fausses côtes
(Côtes asternales)
Côtes flottantes
Chapitre 3
26
Les organes du souffle phonatoire
LA FACE ANTÉRIEURE
Sur cette face, on observe des crêtes horizontales qui sont les vestiges des « ster-
nèbres » primitives.
Le sternum est en effet primitivement formé de plusieurs pièces indépendantes,
les sternèbres, dont certaines se soudent au cours du développement.
La ligne horizontale séparant le manubrium, du corps du sternum forme l’arête
d’un angle ouvert en arrière : l’angle de Louis (cet angle peut varier au cours des
mouvements respiratoires).
L’EXTRÉMITÉ SUPÉRIEURE
Elle présente trois échancrures :
– une échancrure médiane concave en haut, la fourchette sternale ;
– deux échancrures latérales, les facettes claviculaires, qui regardent en haut et en
dehors et présentent une surface articulaire pour l’extrémité interne de la clavicule.
◗ L’appendice xiphoïde
Pointe triangulaire faisant saillie à l’extrémité inférieure du sternum dans
l’angle xiphoïdien de Charpy (ouvert en bas) formé par les cartilages des fausses
côtes (angle infra-sternal).
L’appendice xiphoïde est inconstant. Il manque le plus souvent chez la femme.
Plus mince que le corps du sternum, il est parfois déjeté en arrière.
Chapitre 3
27
La voix Tome 1
v Comme nous le verrons dans le sous-chapitre suivant, cet anneau peut s’élever
s’ et s’abaisser selon le mouvement « en poignée de pompe » (fig. 3-9).
s ◗ L’orifice inférieur (ouverture caudale du thorax)
Imaginons une ligne grossièrement antéro-postérieure et déplaçons cette ligne
v latéralement de façon à ce que cette ligne reste en contact en avant et en arrière
s’ avec le pourtour de cet orifice. Cette ligne engendre une surface comparable à celle
s
d’un toit dont le pignon antérieur est plus élevé que le postérieur.
L’arête de ce toit est en effet inclinée vers l’arrière. Elle correspond en avant à
l’angle xiphoïdien, en arrière à la vertèbre D12.
v Le bord antérieur, curviligne, est formé par les 7e, 8e, 9e et 10e cartilages costaux.
s’ Les bords latéraux sont formés par les sommets des 10e, 11e et 12e cartilages costaux.
s Le bord postérieur est formé par la 12e côte.
Sur le pourtour de cet orifice prend insertion le muscle diaphragme.
➤ Fig. 3-7
Comme nous le verrons ci-dessous, cet orifice est surtout le siège du mouvement
Schéma de Borelli. costal en « anse de seau » (fig. 3-10), mais le mouvement en « poignée de pompe »
Les points « V » représentent les attaches y est également possible.
vertébrales des côtes. Les points « S »
représentent les attaches sternales
de ces mêmes côtes. *
L’élévation de S en S’ détermine
une augmentation de surface telle que : Cinématique de la charpente
surface V S’ S’ V > surface V S S V.
Cette augmentation de surface symbolise des organes du souffle phonatoire
l’augmentation inspiratoire du volume
pulmonaire.
Mécanique costale
Chapitre 3
28
Les organes du souffle phonatoire
AXE VERTICAL
Cet axe passe approximativement par la tête costale. Le mouvement correspon-
dant de la côte est dit de rétropulsion → rétraction.
→ a
gorille). Il est produit par glissement des facettes articulaires de la tête costale par c
rapport aux demi-facettes articulaires correspondantes des corps vertébraux.
➤ Fig. 3-10
Ce glissement de la tête costale (angle dièdre) se produit vers l’avant dans le
mouvement de rétropulsion et vers l’arrière dans le mouvement de rétraction. Déplacement des côtes
L’arête de cet angle dièdre exécute son déplacement antérieur ou postérieur en selon le mode, dit en anse de seau.
regard du disque intervertébral. Le sternum reste fixe.
La rétropulsion costale correspond à l’inspiration et la rétraction costale, à a : En trait plein. Position inspiratoire.
b : En trait pointillé fin. Position
l’expiration.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
expiratoire.
Il est probable que ce mouvement selon l’axe vertical est indissociable du c – d : Axe antéro-postérieur selon lequel
mouvement selon l’axe horizontal antéro-postérieur (anse de seau). s’effectue le mouvement costal.
2. L’expiration abdominale massive et violente peut s’accompagner d’une élévation costale paradoxale.
3. Une abduction expiratoire paradoxale des côtes se produit parfois dans la voix chantée.
Chapitre 3
29
La voix Tome 1
ment selon l’axe vertical) soit en poignée de pompe, soit en anse de seau, soit selon
une combinaison des deux types, en proportion variable selon les circonstances.
Cela contredit la notion implicitement admise mais inexacte selon laquelle la
« trajectoire » d’une côte serait invariable, associant en proportion variable selon
la côte le mouvement en poignée de pompe (prédominant pour les côtes supé-
rieures) et le mouvement en anse de seau (prédominant pour les côtes inférieures).
En réalité, les côtes inférieures fonctionnent dans certains cas précis selon le mode
poignée de pompe tout comme les supérieures.
Mécanique thoracique
Chapitre 3
30
Les organes du souffle phonatoire
C’est cette bascule positive qui a lieu lors de l’exécution du souffle abdominal. Au cours Mouvement de bascule négative
de la rééducation vocale 4, le rééducateur juge de l’exécution correcte d’un souffle abdo- du sternum (coupe sagittale
minal en vérifiant que la bascule du sternum est positive. Si le mouvement du sternum, la face antérieure
d’élargissement inspiratoire ou de resserrement expiratoire est exécuté avec une de celui-ci regardant vers la gauche).
certaine brusquerie, on note même lors de la bascule positive un léger déplacement La bascule négative s’observe lors
paradoxal du manubrium sternal vers le bas et l’arrière à l’inspiration, vers le haut et du mouvement d’élévation
l’avant à l’expiration. → abaissement (en poignée de pompe)
→
exclusif ou prédominant.
◗ Rôle respiratoire du mouvement vertébral (fig. 3-13) Elle résulte d’une action plus marquée
Bien qu’il en soit rarement fait mention dans les traités classiques, les mouve- au niveau de l’orifice supérieur du thorax.
ments de la colonne vertébrale ont une fonction respiratoire importante. En effet, Dans ce cas le centre de bascule est
lors de son mouvement d’extension, les côtes se trouvent écartées en éventail tandis inférieur.
que sa flexion antérieure entraîne un resserrement costal. Il s’ensuit que l’extension
vertébrale est susceptible d’amplifier considérablement l’inspiration tandis que la
flexion va dans le sens de l’expiration forcée.
Dans la gymnastique expiratoire pratiquée dans les établissements scolaires, on
propose souvent aux élèves des mouvements respiratoires de grande amplitude où
l’on doit porter les bras vers le haut en creusant le dos, avec rejet de la tête en arrière
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
à l’inspiration puis fléchir le tronc en avant, les mains venant toucher le sol à l’expi-
ration. De tels mouvements constituent en fait un exercice de respiration
vertébrale.
Il existe, d’autre part, un mode respiratoire purement vertébral utilisé dans
l’essoufflement après la course pour récupérer rapidement. Il se trouve, en effet,
que c’est le mode respiratoire qui a le meilleur rendement (ventilation maximum
pour un travail musculaire minimum). Il s’exécute le torse fléchi en avant, les mains
reposant éventuellement sur les genoux, au moyen d’un léger redressement à
l’inspiration suivi d’un léger affaissement à l’expiration.
Chapitre 3
31
La voix Tome 1
Position inspiratoire
Position expiratoire
➤ Fig. 3-12
Mouvement de bascule positive L’extension vertébrale provoque un La flexion provoque un resserrement vertical
du sternum. écartement des côtes en éventail (effet de l’extrémité antérieure des côtes
La bascule positive s’observe lors inspiratoire). (effet expiratoire).
du mouvement d’élargissement
→ resserrement (en anse de seau)
→ ➤ Fig. 3-13 Fonction respiratoire du mouvement vertébral. Vue latérale gauche.
exclusif ou prédominant.
Elle résulte d’une action plus marquée *
au niveau de l’orifice inférieur du thorax.
Dans ce cas le centre de bascule est
supérieur. Forces s’exerçant sur le thorax
(dynamique respiratoire)
Les forces s’exerçant sur le thorax sont au nombre de quatre. La plus importante
est celle des muscles respiratoires auxquels nous consacrerons un sous-chapitre
spécial.
Plus brièvement, nous étudierons d’abord les trois autres : l’élasticité pulmo-
naire, l’élasticité thoracique et la pesanteur, ce qui nous permettra d’aborder la
notion délicate de dépression endo-thoracique.
Élasticité pulmonaire
Chapitre 3
32
Les organes du souffle phonatoire
Si l’on insuffle de l’air entre les deux feuillets pariétal et viscéral de la plèvre, les
deux feuillets se décollent l’un de l’autre et le poumon se rétracte autour des bronches Trachée
(c’est le principe de la création d’un pneumothorax pratiqué avant l’ère des antibio- Plèvre pariétale
tiques dans le traitement des cavernes pulmonaires tuberculeuses) (fig. 3-15). Plèvre viscérale
Espace
Cela prouve qu’il existe au niveau du poumon une force élastique qui tend à interpleural
s’opposer à son extension. Au repos respiratoire, cette force équivaut à une dépres- (virtuel)
sion de 8 cm d’eau.
Pesanteur
L’action de la pesanteur s’exerce sur tous les éléments qui composent le thorax,
même si cette action ne se manifeste pas d’une manière frappante.
Cependant, en position couchée sur le flanc, l’action de la pesanteur sur le
contenu abdominal provoque une certaine remontée dans le thorax de la coupole
diaphragmatique inférieure comme l’a montré Paillard en 1911.
➤ Fig. 3-15
Au début du siècle dernier, on estimait que l’attitude verticale correcte nécessitait une
paroi abdominale suffisamment musclée de façon à contenir les viscères de l’abdomen
bien en place à la manière d’une sangle.
Depuis les travaux de Madeuf, on a compris que les viscères sont en fait maintenus en
place grâce à la dépression endo-thoracique. Madeuf explique cela en faisant une
analogie avec ce qui a lieu lorsqu’on dispose une bouteille à moitié pleine, goulot en
bas, immergée dans une cuvette remplie d’eau. La dépression qui s’installe alors dans
la partie supérieure de cette bouteille renversée maintient dans celle-ci l’eau à un niveau
supérieur à celui de l’eau de la cuvette.
L’existence de la dépression endo-thoracique explique également qu’au repos dans
l’attitude verticale, on rencontre une pression négative dans la partie haute de la cavité
abdominale jusqu’à 4 cm au-dessous du sommet de la coupole diaphragmatique droite
(la plus haute).
Chapitre 3
33
La voix Tome 1
◗ Travaux de Moran–Campbell
Bien que figurant encore actuellement – avec quelques variantes – dans prati-
quement tous les traités, cette conception classique doit absolument être
abandonnée. Elle repose, en effet, non pas sur l’expérimentation physiologique,
mais sur des déductions logiques résultant de la considération des insertions de
ces divers muscles et de la direction de leurs fibres.
En 1958, Moran-Campbell a publié, une étude expérimentale complète du rôle des divers
muscles supposés avoir une action respiratoire dans diverses conditions susceptibles
de modifier la respiration (effort, essoufflement…). Moran-Campbell a utilisé pour
cette étude l’électromyographie qui donne une preuve irréfutable de l’activité ou de la
non-activité d’un muscle. Il s’est ingénié, d’autre part, à éviter d’attirer l’attention des
sujets en expérience sur l’acte respiratoire, ce qui aurait eu immanquablement un effet
modificateur fâcheux. Il a prouvé ainsi notamment les points suivants :
– dans la respiration calme, on observe une action inspiratoire au niveau du
diaphragme, des intercostaux externes et moyens et parfois des scalènes ;
– dans la respiration modérément accrue, on observe en outre la mise en jeu inspiratoire
des scalènes et des sterno-cléido-mastoïdiens. De plus, en fin d’inspiration intervien-
nent les muscles spinaux, extenseurs de la colonne vertébrale, tandis qu’en fin
d’expiration interviennent également les abdominaux et les intercostaux intimes ;
Chapitre 3
34
Les organes du souffle phonatoire
■ Le scalène antérieur
Il s’insère sur le tubercule antérieur de l’apophyse transverse des 3e, 4e, 5e et 6e
vertèbres cervicales. Il se dirige obliquement en bas, en avant et un peu en dehors.
Il se termine par un tendon à la face supérieure de la première côte sur le tuber-
cule de Lisfranc.
■ Le scalène moyen
Il s’insère sur le bord externe de la gouttière transversaire des 2e, 3e, 4e, 5e, 6e et
e
7 vertèbres cervicales.
Il se dirige parallèlement au précédent.
Il se termine sur la face supérieure de la première côte en arrière et en dehors
du tubercule de Lisfranc.
L’artère sous-clavière croise la face supérieure de la première côte entre les
insertions du scalène antérieur et du scalène moyen, marquant l’os d’une gouttière.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
■ Le scalène postérieur
Il s’insère sur le tubercule postérieur de l’apophyse transverse des 4e, 5e et
e
6 vertèbres cervicales.
Il se dirige en bas et en dehors.
Il s’insère plus bas que les précédents, au bord supérieur et à la face externe de
la deuxième côte.
■ Innervation
Les muscles scalènes sont innervés par les branches motrices issues du plexus
cervical, lui-même formé à partir des quatre premiers nerfs rachidiens cervicaux.
Chapitre 3
35
La voix Tome 1
➤ Fig. 3-16
C1 (atlas)
Muscles scalènes
(vue schématique de 3/4 antérieurs).
C2 (axis)
C3
C4
C5
Tubercule de Lisfranc
(Tubercule du muscle scalène ventral)
Action
Ce sont des muscles inspirateurs. Ils élèvent le thorax, mobilisant les côtes en
poignée de pompe. Ils sont également fléchisseurs de la tête.
Chapitre 3
36
Les organes du souffle phonatoire
➤ Fig. 3-17
Chef cléido-mastoïdien
(constitue le plan profond)
Chef sterno-mastoïdien
(sectionné)
Chef sterno-occipital
(sectionné)
Clavicule droite
■ Plan profond
Chef cléido-mastoïdien : plus profond et plus vertical que les précédents.
Il naît sur la face supérieure et le bord postérieur de la clavicule dans son quart
interne en arrière du cléido-occipital.
Il se dirige presque verticalement, recouvert en avant par le cléido-occipital,
puis s’insinue sous le chef sternal auquel il s’unit en haut.
Il se termine sur la pointe, le bord antérieur et la face externe de l’apophyse
mastoïde.
■ Innervation
Le muscle sterno-cléido-mastoïdien est innervé par la branche antérieure du
nerf spinal (XIe nerf crânien).
Action
Les chefs du plan superficiel sont :
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 3
37
La voix Tome 1
➤ Fig. 3-18
Muscles spinaux
(d’après Grégoire et Oberlin)
Muscle épi-épineux
Muscle sacro-lombaire
Masse commune
Ces quatre muscles se réunissent dans leur partie inférieure en une masse
commune qui s’insère sur la partie postérieure du bassin.
Se dirigeant en haut jusqu’à la 3e vertèbre cervicale pour le muscle sacro-
lombaire, ces muscles s’insèrent sur les apophyses tranverses, les lames verté-
brales, les apophyses épineuses et les angles postérieurs des côtes occupant ainsi
les gouttières formées par l’alignement des apophyses épineuses et des apophyses
transverses, des vertèbres lombaires et dorsales.
■ Innervation
Ces muscles sont innervés par les branches postérieures des nerfs rachidiens.
Intercostal externe
Action
Intercostal moyen Ces muscles sont des extenseurs de la colonne vertébrale. Ils interviennent dans
(Intercostal interne) la respiration fortement accrue.
Intercostal interne
(Intercostal intime) Les muscles intercostaux (fig. 3-19 et 3-20)
Ces muscles, dont le rôle dans la respiration est important (bien que parfois
discuté), occupent les espaces intercostaux en trois plans superposés correspon-
dant, selon l’ancienne nomenclature encore en usage, aux muscles intercostaux
externes, moyens et internes.
Gouttière costale Selon la nomenclature officielle, les intercostaux moyens prennent le nom
(Sillon costal)
d’internes et les intercostaux internes celui d’intimes.
➤ Fig. 3-19
■ L’intercostal externe
Coupe frontale d’un espace intercostal Ses fibres sont obliques en bas et en avant.
droit. Vue de face. Il étend ses insertions dans l’espace intercostal depuis l’articulation costo-transver-
Cette coupe passe par la ligne axillaire. saire en arrière jusqu’au voisinage de l’articulation chondro-costale en avant.
Chapitre 3
38
Les organes du souffle phonatoire
➤ Fig 3-20
Ses fibres s’insèrent en haut sur la lèvre externe de la gouttière costale ; en bas, sur
le bord supérieur de la côte sous-jacente.
➤ Fig. 3-22
■ L’intercostal interne (intime, selon la nomenclature officielle)
Schéma de Hamberger complété.
Ses fibres sont obliques en bas et en arrière.
Il étend ses insertions depuis l’angle postérieur des côtes en arrière jusqu’à 5 à L’élévation costale en anse de seau est
produite par le raccourcissement
6 cm du bord du sternum en avant. de l’ensemble des fibres de l’intercostal
Ses fibres s’insèrent en haut sur la lèvre interne de la gouttière costale ; en bas, externe et de l’intercostal moyen
sur le bord supérieur de la côte sous-jacente. constituant le deltoïde costal.
Les points X (ligne axillaire) doivent être
Action des muscles intercostaux compris comme étant dans un plan
externe par rapport au plan des points V
Le schéma de Hamberger (fig. 3-21) permet de comprendre l’action des inter- (colonne vertébrale) et des points S
costaux et comment cette action varie en fonction de l’obliquité de leurs fibres (sternum). Les points X’ ont une position
musculaires. encore plus externe après l’élévation en
anse de seau ce qui correspond à
l’élargissement du thorax.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
V
A’
V S
A A’ C’
S’
A X’ C
S
X
V
V S
B’
B’ D’
Colonne vertébrale B S’ X’
B D
Colonne vertébrale Sternum
S X
Sternum
Chapitre 3
39
La voix Tome 1
Chapitre 3
40
Les organes du souffle phonatoire
➤ Fig. 3-24
CD
CG
L.III
INSERTIONS PÉRIPHÉRIQUES
Les insertions périphériques du diaphragme sur l’orifice inférieur du thorax
comportent trois portions.
■ Portion vertébrale (fig. 3-26)
La portion vertébrale constitue ce que l’on appelle les piliers du diaphragme :
pilier interne (ou principal) et pilier externe (ou accessoire).
Le pilier interne s’insère par des fibres tendineuses sur la face antérieure des
vertèbres lombaires différemment à droite et à gauche :
– le pilier interne droit : plus long, s’insère sur les 2e et 3e lombaires ainsi que sur
le disque intervertébral séparant les 3e et 4e vertèbres lombaires ;
– le pilier interne gauche : s’insère sur la 2e vertèbre lombaire et sur le disque sépa-
rant la 2e vertèbre lombaire de la 3e.
De ces insertions, les fibres tendineuses se dirigent d’abord verticalement. Elles
contournent ensuite par en avant l’artère aorte pour s’unir à celles du côté opposé,
constituant ainsi une arcade. Cette arcade forme avec la face antérieure de la
colonne vertébrale l’orifice aortique.
Sur cette arcade s’insèrent des fibres charnues qui s’entrecroisent de la même
façon en avant de l’œsophage pour former l’orifice œsophagien avant de rejoindre
le centre phrénique.
Le pilier externe naît de l’arcade du psoas (faisceau de fibres tendineuses qui
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 3
41
La voix Tome 1
4e côte
4e côte
Centre phrénique (foliole gauche) 5e côte
6e vertèbre dorsale Orifice de la veine cave inférieure
(Centre tendineux) (6e vertèbre thoracique) (Foramen de la veine cave)
Centre phrénique
(Centre tendineux)
Orifice œsophagien
(musculaire)
(Hiatus œsophagien)
Faisceaux musculaires
périphériques
Chapitre 3
42
Les organes du souffle phonatoire
➤ Fig. 3-27
Digitations costales 8
(sectionnées)
10
■ Portion sternale
Elle s’insère sur la face postérieure de l’appendice xyphoïde.
Les fibres charnues de cette portion sont courtes et plus horizontales que les
autres.
INNERVATION
Le diaphragme est innervé par le nerf phrénique qui naît lui-même du 4e nerf
cervical. Ce nerf chemine au niveau du cou dans la gaine du scalène antérieur en
arrière du sterno-cléido-mastoïdien, avant de pénétrer dans le thorax pour aborder
le diaphragme par sa face supérieure au niveau de chaque coupole diaphragmatique.
Chapitre 3
43
La voix Tome 1
R
E
Chapitre 3
44
Les organes du souffle phonatoire
Aponévrose
du transverse
Chapitre 3
45
La voix Tome 1
Chapitre 3
46
Les organes du souffle phonatoire
➤ Fig. 3-30
➤ Fig. 3-32
Apophyse épineuse
(Processus épineux)
de la 5e vertèbre lombaire Crête iliaque Crête iliaque
Épine du pubis
Épine du pubis
(Tubercule pubien)
(Tubercule pubien)
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Cette double action se traduit par une compression de la masse viscérale qui
refoule le diaphragme vers le haut.
C’est en produisant ce resserrement de la base du thorax et cette remontée diaphrag-
matique que ces muscles sont expirateurs. Ils sont responsables de la mise en œuvre du
souffle abdominal lors de l’émission de la voix implicatrice (dite projetée).
Ils sont antagonistes du diaphragme.
Chapitre 3
47
La voix Tome 1
6
Autres actions des muscles abdominaux
7 Le petit oblique, contracté isolément d’un seul côté, produit la rotation du tronc
8
du côté du muscle en action.
9
Le grand oblique, contracté isolément d’un seul côté, produit la rotation du
10
tronc du côté opposé.
Fibres
musculaires Le grand droit est fléchisseur du tronc et élévateur de la partie antérieure du
Intersection bassin.
tendineuse
➤ Fig. 3-35
Chapitre 3
48
Les organes du souffle phonatoire
Chapitre 3
49
La voix Tome 1
quand vous parlez est un sous-produit qui a donné son énergie dans votre larynx
(c’est un déchet !). Ainsi, ce n’est pas l’air de vos poumons qui va dans les oreilles
de votre interlocuteur pour lui raconter ce que vous avez à lui dire, mais la vibration
de l’air qui vous sépare de lui. La voix ne navigue pas non plus sur le souffle que
vous émettez. Et l’on rejoint ainsi (plus ou moins) cette phrase de Talma (acteur
célèbre du début du XIX e siècle) que nous citons de mémoire : « Dans la voix, le
souffle perd sa qualité de vent pour ne garder que sa qualité de son. »
Il est cependant possible d’émettre des sons laryngés en utilisant le temps inspi-
ratoire. On peut même articuler des mots, voire des phrases entières de cette façon.
On dit alors « qu’on parle à l’envers ». Parler à l’envers ne constitue guère norma-
lement qu’une sorte de jeu (agaçant pour l’auditeur). Il arrive néanmoins qu’un
son exclamatif soit prononcé ainsi, de façon tout à fait spontanée dans certaines
circonstances (surprise, émoi). Dans certains cas pathologiques (dysphonies spas-
modiques), la « parole à l’envers » constitue parfois la seule parole possible.
◗ Temps inspiratoire
Dans la respiration calme, seul le temps inspiratoire nécessite la mise en jeu
d’une activité musculaire, ce que l’on exprime en disant que seul le temps inspira-
toire est actif.
Rappelons que cette activité musculaire fait appel, de façon variable selon les
circonstances et les individus, à trois systèmes musculaires distincts :
– les élévateurs du thorax (muscles scalènes) ;
– les élargisseurs du thorax (muscles intercostaux externes et moyens) ;
– le « sphérificateur » de la cavité abdominale (muscle diaphragme).
Dans la respiration « modérément accrue », entre en jeu le sterno-cléido-mastoï-
dien (chef cléido-mastoïdien). Dans la respiration « fortement accrue », une action
Chapitre 3
50
Les organes du souffle phonatoire
◗ Temps expiratoire
Le temps expiratoire est, dans la respiration calme, le résultat du retour à la
position de repos sous l’influence des forces d’élasticité thoracique et pulmonaire,
lorsque les muscles inspirateurs cessent leur action. Le temps expiratoire est dit
pour cette raison « passif ».
Dans la respiration « modérément accrue », on note au début du temps expira-
toire une persistance de l’activité des muscles inspirateurs. On note également une
certaine activité des muscles expirateurs (abdominaux, intercostaux intimes) qui
apparaît plus ou moins précocement : parfois en fin d’expiration seulement, parfois
dès le début de celle-ci.
Chapitre 3
51
La voix Tome 1
◗ Souffle abdominal
Dans ce souffle, l’action des muscles oblique et transverse de l’abdomen produit
conjointement :
– une rétraction de la paroi abdominale qui produit un refoulement du diaphragme
vers le haut ;
– un abaissement costal « en anse de seau » auquel participe également le muscle
thoracique transverse amenant le resserrement latéral de la cage thoracique.
Ces deux mouvements combinés produisent une compression de la partie infé-
rieure du poumon.
Dans ce mouvement, le diaphragme, antagoniste des abdominaux, contient et
contrôle l’action de ces muscles, permettant un dosage précis du souffle selon les
Chapitre 3
52
Les organes du souffle phonatoire
dite projetée produite rappelons-le, dans l’intention déclarée d’agir sur autrui.
◗ Souffle vertébral
Comme nous l’avons vu, et bien que cette notion ne soit pas classique en matière
de physiologie respiratoire, les mouvements d’extension et de flexion de la colonne
vertébrale thoracique ont une importante fonction respiratoire qui se manifeste en
particulier lors de l’essoufflement (respiration de secours).
Dans la phonation, la flexion vertébrale intervient dans la voix d’insistance ou
de détresse. Celle-ci rappelons-le, se produit lorsque le sujet ressent que son action
vocale n’atteint pas son but comme dans un second appel lorsque la personne
appelée n’a pas entendu ou dans une seconde explication lorsque l’interlocuteur
Chapitre 3
53
La voix Tome 1
◗ Souffle mixte
Ces trois mécanismes du souffle thoracique supérieur, du souffle abdominal et
du souffle vertébral peuvent fonctionner de façon parfaitement isolée dans
certaines circonstances bien déterminées.
Ils peuvent cependant se succéder au cours d’une même phrase lorsque l’émis-
sion vocale passe d’une simple constatation à une affirmation puis à une sur-
affirmation insistante.
Ces trois mécanismes peuvent encore s’associer lorsque le caractère de l’émis-
sion vocale est moins nettement déterminé et relève plus ou moins de chacun de
ces trois styles d’émission à la fois, dans le contexte d’une démarche complexe,
flottante ou ambiguë.
Chapitre 3
54
Les organes du souffle phonatoire
Conseils bibliographiques
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© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 3
55
Chapitre 4
A natomie et physiologie
du larynx
Chapitre 4
57
La voix Tome 1
Chapitre 4
58
Anatomie et physiologie du larynx
Chez l’homme, on note une seule réelle différence mais capitale, qui concerne la
situation du larynx. Par rapport à celui du chimpanzé en effet, le larynx de l’homme
adulte est situé plus bas (plus caudalement). De ce fait, l’épiglotte n’atteint plus le
voile du palais ce qui rend impossible la réalisation simultanée de la déglutition et
de la respiration et rend possible en revanche les phénomènes de fausse route
alimentaire. Comme nous le verrons, cela ne concerne pas le nourrisson où la
disposition est similaire à celle du chimpanzé.
La situation plus basse du larynx détermine par ailleurs un accroissement de
volume de la cavité pharyngée, ce qui facilite grandement les possibilités d’articu-
lation de la parole. En somme, pourrait-on conclure sans trop d’exagération que
l’homme a acquis la possibilité de parler au prix de celle d’avaler de travers !
Chapitre 4
59
La voix Tome 1
Conseils bibliographiques
Chapitre 4
60
Anatomie et physiologie du larynx
*
Éléments anatomiques constitutifs
du larynx
Les cartilages
Le larynx comprend cinq cartilages principaux :
– trois cartilages impairs et médians : les cartilages thyroïde, cricoïde et
épiglottique ;
– deux cartilages pairs et latéraux : les cartilages aryténoïdes.
Il comporte également quelques cartilages accessoires et peu importants, les
cartilages de Santorini et de Morgagni, les sésamoïdes, les cartilages corniculés.
Échancrure thyroïdienne
(Incisure thyroïdienne rostrale)
Lame thyroïdienne
Saillie de la pomme d’Adam
(Lame du cartilage thyroïde) Tubercule supérieur
(Proéminence laryngée)
Crête oblique
(Ligne oblique) Crête oblique
Petite corne (Ligne oblique)
(Corne caudale) Lame thyroïdienne
Tubercule inférieur (Lame du cartilage thyroïde)
Petite corne
a (Corne caudale) b
Chapitre 4
61
La voix Tome 1
Facette (surface)
articulaire aryténoïdienne Tubercule cricoïdien
Facette (surface)
articulaire thyroïdienne
➤ Fig. 4-2
Cartilage cricoïde.
Chapitre 4
62
Anatomie et physiologie du larynx
Fossette hémisphérique
(Fossette oblongue)
Apophyse vocale
(Processus vocal)
Apophyse musculaire
Apophyse musculaire (Processus musculaire)
(Processus musculaire)
Fossette hémisphérique
(Fossette oblongue) Angle postéro-interne
Cartilage corniculé
Apophyse musculaire
(Processus musculaire)
Vue supérieure ➤ Fig. 4-3
– une base qui repose sur le bord supérieur du chaton du cartilage cricoïde avec
lequel elle s’articule (articulation crico-aryténoïdienne) (fig. 4-4) :
• l’angle antérieur de cette base se prolonge pour former l’apophyse vocale sur
laquelle viendra s’insérer le muscle thyro-aryténoïdien inférieur (cf. p. 71),
c’est-à-dire le pli vocal qui s’insère également, comme nous l’avons vu, dans
la fossette hémisphérique qui est contiguë,
• l’angle externe de cette base se prolonge pour former l’apophyse musculaire.
Sur celle-ci viendront s’insérer les deux muscles responsables des mouvements
de rotation du cartilage aryténoïde :
– le muscle crico-aryténoïdien latéral (cf. p. 69) qui tire cette apophyse musculaire
vers l’avant (ce qui porte l’apophyse vocale vers l’intérieur),
– le muscle crico-aryténoïdien postérieur (cf. p. 68) qui tire l’apophyse musculaire
vers l’arrière (ce qui porte l’apophyse vocale vers l’extérieur) ;
– un sommet surmonté du petit cartilage corniculé (inconstant).
➤ Fig. 4-4
Ligament jugal
Articulation crico-aryténoïdienne
Articulation crico-thyroïdienne
Chapitre 4
63
La voix Tome 1
➤ Fig. 4-5
Cartilage épiglottique.
A B
Coupe selon AB
◗ Membrane thyro-hyoïdienne
La membrane thyro-hyoïdienne est tendue entre :
L’os hyoïde
– en bas : le bord supérieur du cartilage thyroïde ;
L’os hyoïde est, comme nous l’avons – en haut : le bord postérieur et supérieur du corps de l’os hyoïde et le bord interne
dit, (p.16) ce demi-anneau osseux,
concave en arrière que l’on peut sentir des grandes cornes de ce même os hyoïde.
entre le pouce et l’index à la partie toute La membrane thyro-hyoïdienne est renforcée en son centre pour former le liga-
supérieure du cou. Sa partie médiane est
appelée corps de l’os hyoïde. Ses parties
ment thyro-hyoïdien médian.
latérales constituent les grandes cornes de Elle est également renforcée sur les bords latéraux pour former les deux liga-
l’os hyoïde. Nous retrouverons cet os en ments thyro-hyoïdiens latéraux qui vont de la grande corne du cartilage thyroïde à
étudiant l’appareil suspenseur du larynx l’extrémité de la grande corne de l’os hyoïde.
(cf. p. 79).
◗ Membrane crico-thyroïdienne
La membrane crico-thyroïdienne est tendue du bord inférieur du cartilage
thyroïde au bord supérieur de l’arc cricoïdien. Elle est renforcée en avant pour
former le ligament crico-thyroïdien médian.
◗ Membrane crico-trachéale
La membrane crico-trachéale unit le bord inférieur du cartilage cricoïde au
premier anneau de la trachée.
Chapitre 4
64
Anatomie et physiologie du larynx
Sommet de l’épiglotte
Os hyoïde
Membrane thyro-hyoïdienne
Membrane crico-thyroïdienne
Membrane crico-trachéale
a b
➤b
➤a
Les bords latéraux de l’épiglotte sont reliés à la muqueuse du pharynx par les
ligaments pharyngo-épiglottiques (fig. 4-17) qui forment les replis pharyngo-
épiglottiques.
L’épiglotte est reliée à la muqueuse linguale par trois ligaments, les ligaments
glosso-épiglottiques qui forment les replis glosso-épiglottiques (fig. 5-28) médian et
latéraux.
Le bord supérieur du châton cricoïdien enfin est relié aux cartilages corniculés
qui surmontent les sommets des cartilages aryténoïdes par le ligament jugal ou
crico-corniculé. Ce ligament monte verticalement entre les deux aryténoïdes avant
de se diviser en deux branches horizontales, rejoignant leurs insertions corniculées
(fig. 4-4).
Chapitre 4
65
La voix Tome 1
Gouttière pharyngo-laryngée
(Récessus piriforme)
Ligament aryténo-épiglottique
(Ligament ary-épiglottique)
Bande ventriculaire
Muscle thyro-aryténoïdien supérieur
(Pli vestibulaire)
}
Ligament thyro-aryténoïdien inférieur
(Ligament vocal)
Pli
Espace de Reinke Muscle thyro-aryténoïdien inférieur vocal
(couche interne)
Muqueuse laryngée
➤ Fig. 4-7
1er anneau trachéal
Larynx – Coupe frontale. (1er cartilage trachéal)
Les articulations
◗ Articulations crico-thyroïdiennes
Paires et symétriques, les articulations crico-thyroïdiennes unissent l’extrémité
inférieure des petites cornes du cartilage thyroïde aux faces externes de l’arc
cricoïdien.
Elles permettent la bascule du thyroïde par rapport au cricoïde autour d’un axe
l transversal passant par les deux articulations. Cette bascule a pour effet d’éloigner
les points d’attache des plis vocaux qui sont alors soumis à une plus grande tension
l'
a (fig. 4-8).
b ◗ Articulations crico-aryténoïdiennes
Paires et symétriques, les articulations crico-aryténoïdiennes unissent la base
➤ Fig. 4-8
des aryténoïdes au bord supérieur du chaton cricoïdien (fig. 4-2 et 4-4).
Schéma de la bascule du cartilage Ces articulations permettent :
thyroïde sur le cartilage cricoïde sous – des mouvements de glissement de l’aryténoïde de dedans en dehors et de dehors
l’action du muscle crico-thyroïdien.
en dedans (réalisant l’abduction et l’adduction des plis vocaux) ;
Noter l’allongement du pli vocal
qui en résulte (l’ > I). – des mouvements de rotation de l’aryténoïde par rapport à l’axe vertical, entraî-
nant comme nous l’avons vu, le déplacement de l’apophyse vocale vers le dedans
➤a ou vers le dehors.
Fibres du muscle crico-thyroïdien au
repos. Les muscles intrinsèques du larynx
➤b Nous étudierons successivement :
Fibres du même muscle en action – les muscles tenseurs des plis vocaux qui sont les deux crico-thyroïdiens (les seuls
(raccourcissement). innervés par le nerf laryngé supérieur) ;
Chapitre 4
66
Anatomie et physiologie du larynx
– les muscles dilatateurs de la glotte qui sont, selon la conception classique, les
deux crico-arytéroïdiens postérieurs ;
– les sept muscles constricteurs de la glotte qui sont :
• les deux crico-aryténoïdiens latéraux (selon la conception classique),
• l’inter-aryténoïdien (ou ary-aryténoïdien),
• les deux thyro-aryténoïdiens supérieurs,
• les deux thyro-aryténoïdiens inférieurs (dont la couche interne entre dans la
constitution des plis vocaux).
■ Remarque
Ces muscles constituent les muscles intrinsèques du larynx. Ce qui signifie qu’ils
appartiennent en totalité au larynx.
Les muscles extrinsèques quant à eux relient le larynx aux organes voisins et
constituent l’appareil suspenseur du larynx (sus-hyoïdiens et sous-hyoïdiens). Ils
seront étudiés dans le sous-chapitre suivant.
Muscle crico-thyroïdien.
Arc cricoïdien
Muscle crico-thyroïdien
Tubercule cricoïdien
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Action
Le muscle crico-thyroïdien est tenseur des plis vocaux.
La contraction des fibres de ce muscle provoque le rapprochement de l’arc
cricoïdien et du bord inférieur du cartilage thyroïde, ainsi que le décalage vers
l’arrière de cet arc.
La première de ces deux actions entraîne le mouvement de bascule du cartilage
thyroïde sur le cartilage cricoïde grâce à l’articulation crico-thyroïdienne (fig. 4-8).
Chapitre 4
67
La voix Tome 1
Innervation
Le muscle crico-thyroïdien est innervé par le nerf laryngé externe, branche du
nerf laryngé supérieur dont il est la seule branche motrice (fig. 4-15). Il ne
comporte pas de fuseaux neuro-musculaires et apparaît de ce fait comme un muscle
plus volontaire que les autres muscles du larynx (Gould).
Membrane thyro-hyoïdienne
Larynx. Vue postérieure.
Muscles crico-aryténoïdiens
postérieurs (dorsaux) Muscle aryténo-épiglottique
et inter-aryténoïdiens. (Muscle ary-épiglottique)
Châton cricoïdien
(Lame du cartilage cricoïde)
Muscle trachéal
Chapitre 4
68
Anatomie et physiologie du larynx
Épiglotte
Os hyoïde sectionné
Aryténoïde gauche
Apophyse vocale
(Processus vocal)
Aryténoïde droit
Apophyse musculaire
(Processus musculaire)
➤ Fig. 4-11
1er anneau de la trachée
(1er cartilage trachéal)
Larynx. Muscles intrinsèques.
Vue latérale droite et légèrement postéro-inférieure.
Le cartilage thyroïde a été sectionné, la petite et la grande corne droites, ainsi que la partie attenante de la lame thyroïdienne ont été ôtées pour découvrir
les muslces : thyro-aryténoïdien inférieur, couche interne (pli vocal) ; crico-aryténoïdien latéral ; crico-aryténoïdien postérieur.
Chapitre 4
69
La voix Tome 1
Corde vocale
A (Pli vocal)
Apophyse vocale
(Processus vocal)
Axe de pivotement
du cartilage aryténoïde
B Apophyse musculaire
(Processus musculaire)
B) Position d’ouverture normale :
le muscle crico-aryténoïdien latéral (CL)
tire l’aryténoïde en dehors sans faire pivoter
CL celui-ci sur son axe grâce à l’action
compensatrice du muscle crico-
aryténoïdien postérieur (CP).
CP
C
Chapitre 4
70
Anatomie et physiologie du larynx
Membrane
Muscle aryténo-épiglottique thyro-
(Muscle ary-épiglottique) hyoïdienne
Muscle thyro-
aryténoïdien
Muscle thyro-aryténoïdien inf. supérieur
(couche externe)
Lame
Muscles inter-aryténoïdiens thyroïdienne
(Muscles aryténoïdiens) droite (sectionnée)
Nerf récurrent
(branche postérieure) Muscle thyro-aryténoïdien inférieur
couche interne (corde vocale)
Muscle crico-aryténoïdien latéral
Muscle crico-aryténoïdien
postérieur Membrane crico-thyroïdienne
➤ Fig. 4-13
Chapitre 4
71
La voix Tome 1
Chapitre 4
72
Anatomie et physiologie du larynx
Innervation
Ce muscle est innervé par la branche antérieure du nerf récurrent (fig. 4-13)
avec la particularité que cette innervation est largement multifocale, ce qui signifie
que comme pour les muscles oculomoteurs qui sont des muscles rapides, 50 à 70 %
de leurs fibres comportent plusieurs plaques motrices.
Muscle thyro-vocal.
Les vaisseaux du larynx (fig. 4-16)
➤b
◗ Les veines
Les veines du larynx sont au nombre de trois. Le système veineux est exactement
calqué sur le système artériel.
◗ Les lymphatiques
Il existe un réseau lymphatique sus-glottique ainsi qu’un réseau sous-glottique
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 4
73
La voix Tome 1
➤ Fig. 4-15
face interne de la carotide interne, puis continue son trajet oblique appliqué sur la
paroi latérale du pharynx pour croiser la face interne de la carotide externe au
niveau de la grande corne de l’os hyoïde.
Il se divise alors en deux branches :
– une branche supérieure constituant le nerf laryngé interne qui pénètre dans le
larynx en traversant la membrane thyro-hyoïdienne ;
– une branche inférieure qui constitue le nerf laryngé externe, nerf moteur qui
continue son trajet oblique en bas et en avant, pour innerver le muscle crico-
thyroïdien.
Après sa pénétration dans le larynx, le nerf laryngé interne se divise lui-même
en trois branches :
Chapitre 4
74
Anatomie et physiologie du larynx
Chapitre 4
75
La voix Tome 1
Carotide externe
Bord postérieur
du cartilage thyroïde
Anse de Galien
Artère laryngée moyenne (Rameau communicant
avec le nerf laryngé caudal)
Œsophage
Crosse de l’aorte
(Arc de l’aorte)
➤ Fig. 4-16
en deux branches : une branche postérieure qui va innerver les muscles trapèze et
sterno-cléido-mastoïdien, et une branche antérieure qui pénètre dans le ganglion
plexiforme placé sur le trajet du nerf pneumogastrique (X). De ce ganglion sortent
d’une part le nerf laryngé supérieur constitué de fibres nerveuses provenant du XI
et du X, et le nerf pneumogastrique (X) contenant à la fois ses fibres propres et
celles qui donneront plus bas le récurrent.
Chapitre 4
76
Anatomie et physiologie du larynx
◗ Étage sus-glottique
Cet étage constitue le vestibule laryngé qui s’ouvre en haut par l’orifice supé-
rieur du larynx (fig. 4-17).
Ovalaire, orienté vers le haut et l’arrière, l’orifice supérieur du larynx, encore
appelé margelle du larynx (ou couronne laryngée), est formé d’avant en arrière par :
– la face postérieure de l’épiglotte ;
– le ligament ary-épiglottique ;
– l’échancrure inter-aryténoïdienne.
Le vestibule est une structure en forme d’entonnoir.
Sa face antérieure correspond à la face postérieure de l’épiglotte.
Ses parois latérales correspondent en bas aux plis vestibulaires, puis aux ventri-
cules de Morgagni.
En arrière, on retrouve l’échancrure inter-aryténoïdienne.
➤ Fig. 4-17
Face postérieure de l‘épiglotte
(Face dorsale de l’épiglotte) Vue postérieure du larynx
Base de langue
(Racine de la langue) dans le pharynx.
La paroi postérieure du pharynx
a été ouverte.
Amygdale palatine
(Tonsille palatine)
Repli glosso-épiglottique
(Pli glosso-épiglottique)
Repli pharyngo-épiglottique
Saillie du nerf
laryngé supérieur
Gouttière pharyngo-laryngée
(ou sinus piriforme)
(Récessus piriforme)
Bouche œsophagienne
Chapitre 4
77
La voix Tome 1
Chapitre 4
78
Anatomie et physiologie du larynx
➤ Fig. 4-18
Chapitre 4
79
La voix Tome 1
L’os hyoïde
L’os hyoïde est un demi anneau osseux concave vers l’arrière, situé juste au-
dessus du cartilage thyroïde auquel il est relié par des ligaments (fig. 4-6). Cet os
a la particularité d’être le seul à n’être articulé directement à aucun autre.
Il présente à étudier une pièce centrale, le corps prolongé en arrière par les
grandes cornes, surmonté en haut par les petites cornes (fig. 4-19).
Le corps est une lame osseuse quadrilatère aplatie d’avant en arrière.
Sa face antérieure est divisée en deux parties par une crête transverse :
– la partie supérieure plus petite regarde en haut et en avant ;
– la partie inférieure regarde directement en avant.
Sa face postérieure est régulièrement concave.
Les grandes cornes prolongent le corps de chaque côté. Elles se dirigent en
arrière en dehors et en haut. Elles se terminent par un renflement : le tubercule de
la grande corne.
Les petites cornes sont de petites saillies osseuses qui prennent naissance à
l’union des bords supérieurs du corps et de la grande corne.
Grande corne
Petite corne
Crête transverse
Corps
Petite corne
Crête transverse
Grande corne
➤ Fig. 4-19
Corps
Os hyoïde.
Chapitre 4
80
Anatomie et physiologie du larynx
Muscle digastrique
(Ventre postérieur)
Muscle stylo-hyoïdien
Muscle digastrique (Ventre antérieur)
Muscle omo-hyoïdien
Muscle thyro-hyoïdien
Muscle sterno-cléido-hyoïdien
(Sterno-hyoïdien) attiré vers l’avant
Muscle sterno-thyroïdien
➤ Fig. 4-20
Ces muscles se divisent en deux groupes : les muscles sous-hyoïdiens, d’une part,
qui constituent les bretelles inférieures rattachant le larynx à la partie supérieure du
thorax ; les muscles sus-hyoïdiens, d’autre part, qui constituent les bretelles supérieures
et antérieures du larynx reliant celui-ci à la base du crâne et à la mâchoire inférieure.
Chapitre 4
81
La voix Tome 1
Muscle mylo-hyoïdien
Raphé médian
Muscle hyo-glosse Ventre postérieur du muscle digastrique
Muscle génio-hyoïdien Ventre antérieur du muscle digastrique
(visible grâce à une boutonnière
Muscle stylo-hyoïdien
pratiquée dans le muscle mylo-hyoïdien)
{
muscle sterno-cléido-hyoïdien
Plan superficiel (Sterno-hyoïdien)
muscle omo-hyoïdien
(sectionnés)
{
muscle thyro-hyoïdien
Muscle omo-hyoïdien (Ventre antérieur)
Plan profond
muscle sterno-thyroïdien
Muscle sterno-cléido-hyoïdien
(Sterno-hyoïdien)
Muscle cléido-mastoïdien
(sectionné)
Muscle sterno-thyroïdien Muscle omo-hyoïdien
(Ventre postérieur)
➤ Fig. 4-21
Chapitre 4
82
Anatomie et physiologie du larynx
PLAN PROFOND
■ Le sterno-thyroïdien
Ce muscle naît en bas de la face postérieure du manubrium sternal et sur la
partie interne du premier cartilage costal.
Il se dirige verticalement vers le haut, un peu oblique en dehors : il monte en
s’écartant du sterno-thyroïdien opposé (formant un V avec lui).
Il croise le corps thyroïde et s’insère sur les deux tubercules de la face externe
de la lame thyroïdienne et sur la ligne oblique (oblique en bas et en dedans) qui les
unit.
■ Le thyro-hyoïdien
Ce muscle continue le précédant au-dessus du cartilage thyroïde. Comme lui, il
s’insère sur les tubercules de la face externe de la lame thyroïdienne et la ligne
oblique qui les relie.
Il se dirige verticalement un peu oblique en dedans, cheminant au contact de la
membrane thyro-hyoïdienne.
Il se termine au bord inférieur du corps de l’os hyoïde dans son tiers externe et
sur la face inférieure de la grande corne.
PLAN SUPERFICIEL
■ Le sterno-cléido-hyoïdien
En bas, ce muscle s’insère sur la clavicule sur le bord de son extrémité interne,
sur le ligament sterno-claviculaire et sur la partie voisine du manubrium sternal.
Il se dirige en montant verticalement, un peu oblique en dedans.
Il s’insère en haut sur le bord inférieur de l’os hyoïde, en croisant superficielle-
ment le cartilage thyroïde.
■ L’omo-hyoïdien
L’omo-hyoïdien est un muscle digastrique (il est composé de deux « ventres »).
Il naît au bord supérieur de l’omoplate.
Se dirigeant obliquement en avant, en dedans et en haut, il croise les scalènes
et passe en arrière du sterno-cléido-hyoïdien.
En haut, il s’insère sur le bord inférieur de l’os hyoïde, juste en arrière du
précédent.
Chapitre 4
83
La voix Tome 1
Apophyse styloïde
(Processus styloïde)
Tendon intermédiaire
Muscle stylo-hyoïdien
Expansion tendineuse du digastrique
➤ Fig. 4-22
Muscles sus-hyoïdiens.
Apophyse coronoïde
(Processus coronoïde)
Génio-glosse sectionné
Condyle
(Processus condylaire)
Génio-hyoïdien
Mylo-hyoïdien
➤ Fig. 4-23
Chapitre 4
84
Anatomie et physiologie du larynx
Chapitre 4
85
La voix Tome 1
PRINCIPES
Cette théorie est caractérisée par deux notions importantes :
– la vibration des plis vocaux y est considérée comme passive ;
– les caractéristiques du son émis dépendent exclusivement de la pression sous-
glottique et de la tension des plis vocaux.
Chapitre 4
86
Anatomie et physiologie du larynx
PRINCIPES
Pour Husson, le larynx est une sirène à démasquage périodique. Les plis vocaux
y jouent un rôle actif. La fréquence de leur vibration (donc la hauteur du son) est
imposée par la fréquence des influx moteurs leur parvenant par le récurrent.
Ainsi, le mécanisme qui règle la hauteur des sons (fréquence des influx récurrentiels)
serait indépendant du mécanisme qui règle l’intensité des sons (pression sous-glottique).
Chapitre 4
87
La voix Tome 1
Chapitre 4
88
Anatomie et physiologie du larynx
CRITIQUES
La théorie neuro-chronaxique de Husson est séduisante pour trois raisons. Premiè-
rement, elle donne la première place au système nerveux, ce qui lui confère une aura
scientifique certaine. Deuxièmement, elle fournit une explication ingénieuse du phéno-
mène des registres vocaux. Troisièmement enfin, elle propose une solution simple et
élégante au problème du classement des voix. Cela explique que, même si actuellement
elle ne peut pas être retenue comme valable, cette théorie continue à avoir la faveur de
certains professionnels de la voix chantée. À ce titre, autant que pour son intérêt histo-
rique, elle mérite d’être connue par tous ceux qui s’intéressent à la voix.
L’électromyographie des plis vocaux ne met cepedant en évidence que des
potentiels d’action de fréquence relativement peu élevée. L’homorythmie entre ces
potentiels d’action et le son émis n’est pas retrouvée.
Par ailleurs, l’étude de la dynamique des ouvertures et des fermetures laryngées
observées en cinématographie ultra-rapide ne donne pas l’impression d’une ouver-
ture active (Timcke).
Quant à la principale critique concernant la dépendance hauteur/intensité, certains
auteurs comme Vallancien et Van den Berg… ont répondu à cette critique en indiquant
que l’indépendance hauteur/intensité pouvait être obtenue en jouant sur l’épaisseur et
donc sur la masse du pli vocal en vibration, grâce à un ajustement automatique dû à
l’existence, dans la muqueuse de la sous-glotte, d’organes sensoriels sensibles à la pres-
sion sous-glottique, les baro-récepteurs, organes susceptibles d’engendrer, par
rapport à cette pression, les réflexes régulateurs adéquats.
On peut, d’autre part, comparer le travail des plis vocaux au travail des lèvres
d’un trompettiste ou d’un tromboniste dans son embouchure. Damste a montré
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
qu’il s’agissait d’une analogie très valable en filmant les lèvres d’un tromboniste à
travers une embouchure transparente. Trompettistes et trombonistes réalisent des
sons filés par une telle variation d’épaisseur de leurs lèvres.
On remarquera enfin que la théorie de Husson n’accorde aucun rôle à la
muqueuse des plis vocaux. Le larynx de Husson est un larynx écorché. Lorsqu’on
connaît l’incidence de l’altération de la muqueuse dans la pathologie vocale, on ne
peut que mettre fortement en doute la validité de cette théorie.
3. La chronaxie d’un nerf est le temps en milli-secondes nécessaire pour qu’un courant, dont l’intensité
est le double de la rhéobase, entraîne une activité musculaire. La rhéobase est, quant à elle, l’intensité
minimum nécessaire au déclenchement de cette activité lorsque le temps de passage du courant n’est
pas limité. La mesure de la chronaxie d’un nerf renseigne sur le degré d’excitabilité de celui-ci.
Chapitre 4
89
La voix Tome 1
➤ Fig. 4-25
Schéma représentant
les mouvements des plis vocaux
et l’ondulation muqueuse durant
chaque cycle vibratoire,
selon Schönhärl.
• En 1 la glotte est ouverte.
• Au milieu on voit : l’image
laryngoscopique de l’ouverture
glottique.
• À gauche, au même moment on voit :
la coupe frontale du larynx.
• À droite on voit : le point
correspondant sur le tracé
électroglottographique.
• En 5 on a les mêmes images en phase
de fermeture glottique.
Chapitre 4
90
Anatomie et physiologie du larynx
– une discrète inflammation des plis vocaux produit une altération vocale
importante ;
– la dysphonie pré-menstruelle est produite par un épaississement de la couche
superficielle de la muqueuse du bord du pli vocal ;
– l’examen stroboscopique montre parfois une vibration normale d’un pli vocal
paralysé par section du nerf récurrent.
Perellò fait remarquer, d’autre part, que ce que l’on appelle vibration des plis
vocaux se présente en fait à l’observation stroboscopique et en cinématographie
ultra-rapide comme une ondulation de leur muqueuse.
Cette ondulation se dirige, pendant la phonation, de la sous-glotte à l’entrée du
ventricule. Sous l’influence du courant d’air, la muqueuse des plis vocaux semble
être agitée et onduler à la manière d’un tapis secoué.
On a montré qu’effectivement la fermeture glottique commence à la partie infé-
rieure de la glotte avant de se propager à la partie supérieure, tandis que le
décollement s’amorce à la partie inférieure (fig. 4-25).
LA LOI DE BERNOUILLI
La théorie muco-ondulatoire et la théorie myo-élastique complétée expliquent
ce qui se passe dans le larynx en se référant au phénomène de Bernouilli.
Rappelons ici ce phénomène classique de la physique des fluides. Lorsqu’on fait
circuler un fluide, par exemple de l’eau, dans un tube dont le diamètre varie, on observe,
d’une part, une diminution de la vitesse d’écoulement dans les parties du tube dont le
diamètre est plus grand, ce qui se comprend fort bien, et d’autre part, ce qui est moins
évident, une diminution de la pression dans les parties du tube dont le diamètre est
plus petit et où la vitesse est, par conséquent, plus grande (fig. 4-26 et 4-27).
➤ Fig. 4-27
Chapitre 4
91
La voix Tome 1
Chapitre 4
92
Anatomie et physiologie du larynx
Ce muscle vocal est comparé par Mac-Léod au muscle des ailes d’insectes,
muscle dit « asynchrone ».
Le muscle asynchrone est caractérisé par la possibilité d’entrer en vibration,
pourvu que la charge qui lui est opposée soit « réactive » (et non simplement
« résistive », comme c’est le cas le plus habituel pour un muscle). Cette réactivité
résulte, dans le cas de l’insecte, de l’élasticité des structures thoraciques de celui-
ci (fig. 4-28).
➤ Fig. 4-28
Coupe schématique
d’un thorax d’insecte.
Par déformation rythmique du thorax,
Aile
le muscle entraîne un mouvement
vibratoire de l’aile de l’insecte. Le rythme
Muscle asynchrone de vibration du muscle est indépendant
du rythme des potentiels d’action
qui l’excitent (muscle asynchrone).
faible amortissement.
Reprenant en outre les conceptions de Hirano distinguant dans la structure du
pli vocal le corps (le muscle) et le revêtement (la muqueuse), Dejonckère ajoute
qu’il s’agit d’un oscillateur complexe. Ces deux structures anatomiques n’ayant pas
les mêmes caractéristiques mécaniques, on peut en effet parler ici d’oscillateur à
plusieurs composantes.
Dejonckère note par ailleurs un décalage de phase au cours du cycle vibratoire
entre l’élongation du pli vocal et l’onde de pression sous-glottique, ce décalage
entretenant l’oscillation en apportant à chaque cycle l’énergie nécessaire.
Dejonckère propose en outre l’équation suivante :
(pression sous-glottique)–(pression sus-glottique)=(débit transglottique)×(impédance glottique)
Chapitre 4
93
La voix Tome 1
◗ Remarque
On voit que, progressivement, la compréhension de la mécanique laryngée s’est
affiné et a pris en considération des facteurs plus nombreux et plus complexes.
Il manque sans doute une synthèse générale tenant davantage compte des varia-
tions du timbre vocal. Les théories actuelles ne prennent guère en compte que
l’intensité et la tonalité.
Par ailleurs, on peut penser que l’importance relative de la pression sous-glot-
tique responsable de l’ouverture de la glotte et la dépression intraglottique
responsable de sa fermeture varient suivant le type de phonation émise. Une voix
fortement timbrée, voire hypertimbrée, s’explique assez bien selon la théorie myo-
élastique d’Ewald alors que, pour produire une voix de timbre plus doux, le phéno-
mène dit de rétro-aspiration de la muqueuse devient probablement prépondérant.
*
Incidence du fonctionnement laryngé
sur les qualités de la voix
TONUS
La contraction plus ou moins grande des muscles thyro-aryténoïdiens intervient
de façon majeure sur la qualité de la voix, en particulier en ce qui concerne le timbre
et l’intensité, comme nous le verrons plus loin.
Chapitre 4
94
Anatomie et physiologie du larynx
ÉPAISSEUR
Les plis vocaux sont susceptibles de s’amincir instantanément et peuvent ainsi
s’affronter tantôt comme d’épais bourrelets, tantôt comme des lames minces.
Conjointement avec l’élongation, ce changement d’épaisseur du pli détermine
comme nous le verrons le passage d’un mécanisme à l’autre.
PRESSION D’ACCOLEMENT
Les plis vocaux peuvent être plus ou moins fortement pressés l’un contre l’autre.
Il est probable que l’action antagoniste des muscles crico-aryténoïdien postérieur
et crico-aryténoïdien latéral permet de doser cette pression d’accolement en agis-
sant de part et d’autre sur l’apophyse musculaire, provoquant ainsi par pivotement
de l’aryténoïde serrage ou desserrage au niveau de la pointe des apophyses vocales.
Notons que comme l’explique Dejonckère, les plis vocaux peuvent vibrer sans
entrer en contact, les bords de chaque pli s’éloignant et se rapprochant rythmique-
ment sans jamais se toucher, dans une sorte de mouvement de flottement. Il peut
encore exister un décollement incomplet des plis vocaux, celui-ci n’intéressant que
la partie antérieure et médiane de la glotte. Cela correspond à la vibration réduite
de Tarneaud ou au phénomène de damping de Pressmann.
Ces modalités particulières entraînent, comme nous le verrons, des modifica-
tions du timbre de la voix.
◗ Facteurs extrinsèques
Il s’agit de facteurs qui concernent l’environnement immédiat du larynx et la
position de celui-ci. Ce sont :
– la pression sous-glottique ;
– la pression sus-glottique ;
– le débit d’air à travers la glotte ;
– le volume des cavités de résonance en notant qu’il est modifié entre autre chose
par les mouvements d’abaissement/élévation du larynx ;
– la pression atmosphérique ;
Chapitre 4
95
La voix Tome 1
– la densité des gaz contenus dans les poumons. Lorsque l’azote est remplacé par
de l’hélium comme cela se pratique en vue de la plongée à grande profondeur, la
voix émise est curieusement aiguë.
◗ Les trois qualités acoustiques de la voix
Comme on le voit, une multitude de phénomènes entrent en jeu et interagissent
au niveau du larynx pour donner à la voix humaine une variabilité très remarquable
lui permettant de s’adapter avec précision aux multiples circonstances où elle a à
se manifester. Toutes les variations de la voix se ramènent cependant à des modi-
fications des trois qualités acoustiques du « son vocal » : intensité, hauteur, timbre,
modifications isolées ou, plus fréquemment, associées entre elles.
INTENSITÉ
L’intensité d’un son et donc celle de la voix, traduit l’amplitude de la variation de
pression correspondant à ce son. On sait qu’un son résulte de la transmission dans le
milieu ambiant d’une variation périodique de pression, dans la mesure où la période se
situe dans le spectre audible (entre 30 cycles et 16 000 cycles par seconde).
L’intensité d’un son se traduit à l’enregistrement oscillographique par l’ampli-
tude des ondes du tracé (fig. 4-29).
L’intensité vocale varie en principe avec la pression sous-glottique et cela se
vérifie lorsque la voix est réalisée avec un rendement optimum (fig. 4-29). Il est
vrai également que l’on ne peut pas produire de sons puissants sans une pression
sous-glottique importante. Cependant, une pression sous-glottique importante
peut être contrebalancée par des contractions laryngées et sus-laryngées telles que
l’intensité vocale reste faible malgré cette importante pression sous-glottique.
D’après Husson, cette pression est égale à :
– 10 cm d’eau dans la conversation calme (30 dB) ;
– 60 cm d’eau dans le « chant de salon » (60 dB) ;
– 100 cm d’eau dans le cri d’appel (70 dB) ;
– 160 cm d’eau dans les pointes d’intensité chez un orateur dans un meeting (80 dB) ;
– 360 cm d’eau chez un premier ténor au maximum de sa puissance (120 dB).
HAUTEUR (ou HAUTEUR TONALE, ou FRÉQUENCE)
La « hauteur » d’un son exprime la fréquence de la variation de pression corres-
pondant à ce son. Elle se traduit sur l’enregistrement oscillographique par le
caractère plus ou moins serré des ondes du tracé (fig. 4-30).
La hauteur de la voix ou fréquence du son fondamental dépend directement de
la périodicité du mouvement des lèvres glottiques, c’est-à-dire, en pratique, du
nombre d’ouvertures glottiques par seconde, mais en notant bien, rappelons-le,
que la fermeture complète de la glotte n’est pas indispensable à la production du
son : si la fermeture glottique est incomplète, on aura simplement un son moins
timbré, comme nous le verrons plus bas.
La hauteur tonale utilisée par un sujet donné dépend – pour une part – de la taille
de son larynx. Plus les plis vocaux sont longs, plus la voix est, en principe, susceptible
d’être grave. Ainsi la voix d’un enfant dont les plis vocaux mesurent de 5 à 12 mm est
plus aiguë que celle d’une femme dont les plis mesurent de 14 à 18 mm, elle-même plus
aiguë que la voix d’un homme dont les plis vocaux mesurent de 18 à 25 mm.
Chapitre 4
96
Anatomie et physiologie du larynx
➤ Fig. 4-29
➤ Fig. 4-30
➤ Fig. 4-31
les possibilités communes à tous les types vocaux ; en trait discontinu, les possibilités
particulières selon le type vocal ; en pointillés, les possibilités exceptionnelles.
Chez l’homme, quel que soit son type vocal (ténor, baryton, basse), la voix en
mécanisme 1 (voix de poitrine) monte normalement jusqu’au Mi 3 et descend
normalement au La1. Cela est vrai même si le ténor n’utilise pas habituellement,
dans le chant, la partie de son registre située dans l’octave n° 1 (La1 – Si1) où la voix
ne peut avoir chez lui les qualités de timbre suffisantes.
Par ailleurs, la limite maximum vers l’aigu en mécanisme 1 est le Do4 (contre-ut des
ténors) et la limite extrême possible vers les graves est le Do1 (Do grave des basses).
Ces possibilités vocales non obligatoires figurent sur le tableau en pointillés.
Chapitre 4
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98
Chapitre 4
La voix
Tableau 4-I Étendue vocale et principaux registres selon le sexe et le type vocal
C D E F G A B c d e f g a b c1 d1 e1 f 1 g1 a1 b1 c2 d2 e2 f 2 g2 a2 b2 c3 d3 e3 f 3 g3 a3 b3 c4 d4 e4 f 4 g4 a4 b4
mi 2 Mécanisme 2 la 4
(voix « de tête »)
mi 2 sol 2 sol 4 do 5
Mécanisme 1
(voix « de poitrine «)
Femme
Contre-sol
Chapitre 4
99
La voix Tome 1
Dans la voix chantée, on observe parfois lors de l’émission de notes tenues, l’exis-
tence d’un vibrato. Il s’agit d’une variation régulière de la hauteur tonale ne dépassant
pas un demi-ton, variation dont la fréquence est de 5 à 7 cycles par seconde.
L’existence du vibrato correspond à un équilibre entre tous les muscles antago-
nistes intervenant dans l’émission de la voix chantée. Lorsqu’il est stable et
régulier, il manifeste à la fois la souplesse et la force expressive de la voix.
Le vibrato en réalité n’intéresse pas seulement la hauteur tonale mais, à un
moindre degré, l’intensité et le timbre. Il permet à la voix du chanteur d’être perçue
en tant que voix, au milieu des instruments de l’orchestre.
Le vibrato est un témoin extrêmement fidèle de la qualité d’émission de la voix
(G. Cornut).
L’élévation de la hauteur tonale dans la parole est, sans être absolu, un bon signe de
l’élévation du niveau de tension psychologique du sujet. On dit alors de celui-ci qu’il
hausse le ton. Dans le même ordre d’idée, lors des manifestations publiques, l’état de
tension collective peut être très exactement apprécié d’après la hauteur tonale des voix
masculines qui scandent les slogans. Si cette hauteur ne dépasse par le Mi 3, il s’agit à
coup sûr d’une manifestation froide, où les participants ne paraissent pas vraiment
convaincus du bien fondé de leur action. Si l’on arrive à Sol3, cela devient bien animé,
tout en restant cependant « bon enfant ». Le passage au La3 indique que cela commence
à chauffer réellement, qu’il pourrait y avoir des dégâts matériels. Si l’on entend le Do4,
qui est le contre-ut des ténors, c’est la sécurité des personnes qui à l’oreille apparaît à
l’évidence menacée. « Ça dégénère, pense chacun, il pourrait bien nous arriver quelque
chose. » On peut penser que ce contre-ut est le cri de mort de notre espèce. C’est sans
doute pour cela que quand il est chanté, il nous fait tant d’effet.
TIMBRE
C’est une caractéristique très importante du « son vocal ». En effet, c’est essentielle-
ment d’après le timbre que l’on peut identifier une personne à l’écoute de sa voix. Par
ailleurs, sur le plan esthétique, la qualité d’une voix repose surtout sur les qualités de
son timbre.
Du point de vue de la physique, le timbre d’un son à caractère musical, comme
par exemple celui de la voix chantée, est sous la dépendance du nombre et de
l’intensité relative des harmoniques contenus dans ce son.
Les harmoniques correspondent à des fréquences multiples du son fondamental qui
se superposent à celui-ci selon une répartition particulière dans l’échelle des fréquences
qui constitue le spectre sonore. Sur le tracé sonagraphique, les harmoniques sont mis
en évidence sous forme de plages grisées, d’autant plus hautes sur la figure que l’harmo-
nique en question est aigu et d’autant plus foncées qu’il est intense.
Le timbre de la voix dépend, d’une part, des modalités d’accolement des plis
vocaux et, d’autre part, des caractéristiques anatomiques des cavités de résonance
(pharynx, bouche et à moindre degré cavité nasale) et de l’arrangement de celles-ci.
L’accolement des plis vocaux peut être plus ou moins ferme. Lorsque cette
fermeté d’accolement augmente, le timbre vocal s’enrichit et l’on dit que la voix
Chapitre 4
100
Anatomie et physiologie du larynx
acquiert du mordant. Sur le plan physique, les ouvertures glottiques sont plus brus-
ques et plus brèves (l’onde sonore est à front plus raide). Cela se traduit sur le plan
acoustique par un « enrichissement en aigus » du spectre sonore (fig. 4-32).
Lorsqu’au contraire, l’accolement des plis vocaux est relaché, ou incomplet, on
a une voix de timbre pauvre. Parfois, ce timbre vocal s’accompagne d’un bruit de
souffle et l’on dit que ce timbre est voilé.
➤ Fig. 4-32
L’épaisseur des plis vocaux lors de leur accolement joue également un rôle
important dans le timbre vocal (fig. 4-33).
Sujet masculin. Passage du mécanisme
2 au mécanisme 1 et retour au
mécanisme 2.
Les passages s’accompagnent d’une
courte modification de la hauteur tonale.
Le phénomène mécanique qui
caractérise le passage du mécanisme 2
au mécanisme 1
est dû au couplage des couches
constituant les plis vocaux et qui entrent
en vibration. Ce couplage entraîne une
augmentation brutale de la masse
vibrante lors du passage du mécanisme
2 au mécanisme 1, ce qui produit
une chute rapide de la hauteur tonale.
Dans le sens contraire, on observe
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 4
101
La voix Tome 1
MÉCANISMES LARYNGÉS…
Lorsque l’on émet par demi-tons successifs ou en glissando ascendant une suite de
sons en partant du plus grave possible pour arriver au plus aigu possible, on observe
que le timbre de la voix tend à changer brusquement une ou plusieurs fois au cours de
cette montée tonale. Ces brusques modifications témoignent de l’existence de plusieurs
modes de fonctionnement des plis vocaux mis ainsi successivement en œuvre.
On distingue ainsi d’abord ce qu’il est convenu désormais d’appeler les mécanismes
1 et 2 les plus couramment utilisés, et auxquels nous avons fait plusieurs fois allusion,
qui correspondent le premier à la voix dite de poitrine et le second plus aigu à la voix
dite de tête. On distingue encore le mécanisme zéro dit fry ou de strohbass qui siège
dans l’extrême grave de la voix et le mécanisme 3 dit de sifflet qui occupe l’extrême aigu.
Le mécanisme 1 correspond comme nous l’avons déjà signalé à un fonctionnement
laryngé où les plis vocaux se présentent sous forme de bourrelets épais (fig. 4-35 a) Pour
le mécanisme 2, les plis vocaux se présentent sous forme de lames minces (fig. 4-35 b).
Ces deux aspects des plis vocaux correspondant aux mécanismes 1 et 2 sont bien visibles
sur les clichés tomographiques du larynx (cf. La voix, tome 2).
Comme on peut le constater sur le tableau 4-I, ces deux mécanismes cœxistent large-
ment sur certaines fréquences. On peut ainsi passer de l’un à l’autre en maintenant la voix
à la même hauteur, ce qui revient à dire qu’on peut chanter certaines notes aussi bien
en voix de poitrine qu’en voix de tête. Si l’on passe de l’une à l’autre sans interrompre
l’émission vocale, on entend une sorte de ressaut. Dans la pratique du chant, ce ressaut
Chapitre 4
102
Anatomie et physiologie du larynx
correspond à ce que l’on appelle un couac lorsqu’il survient par accident, ou « yodel »
lorsqu’il est voulu (comme dans le chant tyrolien) ou les chants de chasse des pygmées.
Le mécanisme fry – mot qui en anglais signifie friture – existe, aussi bien chez
l’homme que chez la femme. À l’oreille on a l’impression que le fry fonctionne réel-
lement à l’étage au-dessous par rapport au mécanisme 1. La fréquence du son
produit ne dépasse pas quelques dizaines de hertz et se situe donc au-dessous du
do1. La phase d’accolement des plis vocaux y est particulièrement importante,
autrement dit, à chaque période, la phase d’ouverture glottique est très courte par
rapport à la phase de fermeture, avec un débit du souffle très réduit. Ceci est dû à
une compression latérale importante des plis vocaux décontractés, ce qui augmente
la masse vibrante. Selon B. Roubeau, le passage au mécanisme 1 se ferait obliga-
toirement avec un saut de fréquence. Il n’y aurait donc pas de recouvrement de ces
deux mécanismes. Par ailleurs, il semble qu’il soit plus facile de mettre en œuvre
ce fry si l’on est un peu enrhumé et si la muqueuse des plis vocaux présente un
certain degré d’inflammation. Il n’est pas couramment utilisé dans la musique occi-
dentale. On le connaît surtout grâce aux chants religieux des moines tibétains. ➤a
Le mécanisme de sifflet quant à lui se situe à l’autre extrémité de l’étendue vocale, Registre grave, dit « de poitrine ».
c’est-à-dire dans l’extrême aigu. Il se caractérise par une disparition presque complète (Mécanismes laryngés)
de l’amplitude vibratoire et une réduction de longueur de la partie vibrante des plis
vocaux par serrage latéral, sous l’action du muscle crico-thyroïdien latéral qui porte en
dedans l’apophyse vocale du cartilage aryténoïde. Ce mécanisme existe aussi bien chez
l’homme que chez la femme, mais on l’entend surtout chez le jeune enfant lorsqu’il
pousse des cris perçants, et sauf erreur c’est lui qui est à l’œuvre dans les youyous.
Comme le fait remarquer B. Roubeau, à chaque fois que lors de l’ascension
tonale on passe d’un mécanisme au mécanisme suivant, cela correspond à une
diminution de la masse vibrante.
L’émission vocale démarre parfois par un déblocage glottique qui se signale à l’oreille .
par un coup de glotte plus ou moins marqué. C’est ce qui se produit assez souvent dans
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
➤ Fig. 4-35
la voix d’expression simple, surtout quand la parole présente quelques hésitations.
Coupe frontale du larynx
Le blocage de la glotte, qui s’est habituellement mis en place après un élan inspi- lors de l’émission
ratoire de type thoracique supérieur, cède en général rapidement, la glotte passant des deux registres principaux.
ainsi brusquement de l’état fermé à l’état vibrant. Le larynx dans ce cas joue le
double rôle d’un robinet libérant le souffle, et d’un instrument de musique sono-
risant la parole.
Dans certains cas, le blocage glottique se prolonge pendant plusieurs secondes
d’hésitation, des bruits de grésillement témoignant parfois d’une fermeture non
hermétique de la glotte.
L’arrêt de l’émission vocale se produit le plus souvent du fait de l’arrêt du souffle
phonatoire par baisse de la pression pulmonaire. Il peut cependant être produit par
Chapitre 4
103
La voix Tome 1
ATTAQUE SOUFFLÉE
Parfois aucun blocage glottique ne se produit, mais le souffle phonatoire
précède légèrement la mise en vibration des plis vocaux. On dit alors qu’il s’agit
d’une attaque soufflée, réalisant une certaine déperdition du souffle. Celle-ci peut
d’ailleurs se poursuivre tout au long de l’émission vocale. Là encore, il ne s’agit pas
forcément d’un comportement pathologique. Cette fuite d’air peut ne correspondre
qu’à une intention de modérer l’intensité vocale ou d’en adoucir le timbre.
Conseils bibliographiques
Chapitre 4
104
Anatomie et physiologie du larynx
Chapitre 4
105
Chapitre 5
L e pavillon pharyngo-buccal
et les cavités annexes
(résonateurs et organes
articulateurs)
Chapitre 5
107
La voix Tome 1
La mâchoire
➤ Fig. 5-1
Apophyse
Maxillaire inférieur (mandibule). coronoïde
Vue antérieure.
Condyle
Branche montante
(Processus frontal
de la mandibule)
Ligne oblique
externe
Corps
Trou mentonnier
Symphyse mentonnière
Éminence mentonnière (Protubérance mentonnière)
LE CORPS
Incurvé en fer à cheval, le corps du maxillaire inférieur présente une face externe
convexe, une face interne concave, un bord supérieur, un bord inférieur.
Chapitre 5
108
L e pavillon
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-2
➤ Fig. 5-3
■ Bord inférieur
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
■ Face externe
La face externe de chaque branche montante présente dans sa partie inférieure
des crêtes obliques en bas et en arrière pour l’insertion du muscle masséter.
Chapitre 5
109
La voix Tome 1
■ Face interne
La face interne présente dans sa partie inférieure des crêtes obliques en bas et
en arrière pour l’insertion du muscle ptérygoïdien interne.
À la partie moyenne de la face interne s’ouvre le canal dentaire inférieur dans
lequel pénètrent les vaisseaux et le nerf dentaires inférieurs. Cet orifice est limité
en avant par une saillie triangulaire, l’épine de Spix.
■ Bord antérieur
Le bord antérieur est dédoublé en deux lèvres (interne et externe). Entre les
deux lèvres de ce bord, dans sa partie inférieure, s’insère le muscle buccinateur.
Sur les deux lèvres de ce bord antérieur, dans sa partie supérieure, s’insère le
muscle temporal.
■ Bord supérieur
Le bord supérieur présente une saillie antérieure, l’apophyse coronoïde (ou
coroné) et une saillie postérieure (le condyle) séparées par une échancrure,
l’échancrure sigmoïde.
L’apophyse coronoïde est triangulaire. Sur elle s’insère le muscle temporal.
Le condyle est une formation osseuse grossièrement cylindrique dont l’axe est
dirigé transversalement. Il s’articule avec la cavité glénoïde et le condyle de l’os
temporal pour former l’articulation temporo-maxillaire étudiée plus bas.
Le condyle du maxillaire inférieur est relié à la branche montante par un pédi-
cule osseux : le col du condyle.
Ménisque
(Disque articulaire) Condyle du temporal
Cavité glénoïde
(Fosse mandibulaire)
Condyle du maxillaire
(Processus condylaire de la mandibule) Ptérygoïdien externe
(Ptérygoïdien latéral)
Col du condyle
➤ Fig. 5-4
Chapitre 5
110
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-6
Mouvement de propulsion/rétropulsion.
➤ Fig. 5-7
*
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
LE TEMPORAL
Le muscle temporal s’insère en haut (fig. 5-8, 5-9 et 5-16) :
– d’une part, dans la fosse temporale. Les fibres prennent naissance sur la ligne
courbe temporale inférieure et sur toute la surface qui va de cette ligne courbe
temporale inférieure en haut à la limite inférieure de la fosse temporale en bas
(crête sphéno-temporale). En avant, la gouttière rétro-malaire reste libre ;
Chapitre 5
111
La voix Tome 1
➤ Fig. 5-8
Insertions osseuses
du muscle temporal.
Ligne courbe temporale supérieure
(Ligne temporale supérieure)
Malaire
(Os zygomatique)
Gouttière rétro-malaire
Apophyse zygomatique
(Processus zygomatique)
■ Action
Le muscle temporal est élévateur du maxillaire inférieur (serrage des dents) et
ramène le condyle vers l’arrière.
➤ Fig. 5-9
Muscle temporal.
Muscle temporal
Chapitre 5
112
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Le faisceau superficiel s’insère en haut sur les trois quarts antérieurs du bord
inférieur de l’apophyse zygomatique de l’os malaire.
De là, il se dirige obliquement en bas et en arrière.
Il se termine en bas sur l’angle, le bord inférieur et la face externe de la branche
montante du maxillaire inférieur dans sa partie inférieure (crêtes obliques).
Le faisceau profond (ou moyen) naît en haut, au bord inférieur de l’arcade zygo-
matique en arrière du précédent.
Il se dirige verticalement, recouvert par le précédent.
Il se termine en bas, à la face externe de la branche montante, au-dessus du
faisceau précédent.
■ Action
Comme le temporal, le muscle masséter est élévateur du maxillaire inférieur.
➤ Fig. 5-11
Muscle masséter.
Pariétal
Frontal
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Temporal Sphénoïde
Faisceau superficiel
(Partie superficielle)
Chapitre 5
113
La voix Tome 1
➤ Fig. 5-12
Condyle
(Processus condylaire)
Faisceau supérieur
Faisceau inférieur
Chapitre 5
114
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-14
Apophyses geni
➤ Fig. 5-15
Muscles ptérygoïdiens
externe et interne.
Vue par en dedans.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Ligament stylo-maxillaire
(Stylo-mandibulaire)
Ligament ptérygo-maxillaire
(Raphé pharyngo-mandibulaire)
Apophyses geni
Chapitre 5
115
La voix Tome 1
➤ Fig. 5-16
Ligne courbe
Muscles masticateurs. temporale supérieure
Ligne courbe
Coupe frontale droite. temporale inférieure
Vue postérieure. Os temporal
Aponévrose temporale
Crête sphéno-temporale
Apophyse zygomatique
(Processus zygomatique)
Muscle temporal
Muscle ptérygoïdien
externe
Muscle masséter
Muscle ptérygoïdien
interne
Branche montante
(Branche de la mandibule)
■ Innervation
Les muscles masticateurs sont innervés par la branche motrice du nerf
trijumeau (V).
*
Le pharynx
◗ Configuration générale
Le pharynx est un conduit musculo-membraneux qui s’étend verticalement en
avant de la colonne vertébrale cervicale, en arrière des fosses nasales, de la cavité
buccale et du larynx.
Il se continue en bas par l’œsophage.
Sa forme est celle d’un entonnoir irrégulier.
Il correspond à la cavité de l’arrière bouche. Comme nous l’avons vu au
chapitre 2, il se divise en trois étages superposés qui sont de bas en haut : l’hypo-
pharynx, l’oro-pharynx, le rhino-pharynx.
Nous renvoyons à la figure 2-7 pour ce qui concerne les rapports entre le larynx
et l’hypo-pharynx.
Nous décrirons successivement la face postérieure, les faces latérales et la face
antérieure de l’entonnoir pharyngé, puis les extrémités supérieure et inférieure.
LA FACE POSTÉRIEURE
Verticale, la face postérieure est large de 4 cm environ dans sa partie haute et
de 2 cm environ dans sa partie basse.
Sa longueur, variable selon l’état de tension des muscles pharyngés, est de 15 cm
environ.
Elle se continue de chaque côté avec les faces latérales en formant les angles du
pharynx.
Chapitre 5
116
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-17
Pilier antérieur
(Arc palato-glosse)
Amygdale palatine
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
(Tonsille palatine)
Pilier postérieur
(Arc palato-pharyngien)
Os hyoïde
Muscle inter-aryténoïdien
(Aryténoïdien transverse)
Épiglotte Châton cricoïdien
(Lame du cartilage cricoïde)
Membrane
thyro-hyoïdienne Pli vocal
Ventricule de Morgagni
(Ventricule du larynx)
Cartilage thyroïde
Chapitre 5
117
La voix Tome 1
RHINOPHARYNX
(Naso-pharynx)
Choane droite
Saillie du bord interne de l’orifice de la trompe
d’Eustache (Trompe auditive)
Pli du releveur
(Pli salpingo-palatin)
Tube laryngé
Chapitre 5
118
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
L’EXTRÉMITÉ INFÉRIEURE
L’extrémité inférieure du pharynx correspond en avant au bord inférieur du
cartilage cricoïde et en arrière à la 6e vertèbre cervicale, C6.
Le pharynx communique à ce niveau avec l’œsophage par l’intermédiaire de la
bouche œsophagienne.
➤ Fig. 5-19
Couche musculaire
Aponévrose péripharyngienne
Expansions postérieures
(vers l’aponévrose pré-vertébrale)
LA MUQUEUSE
Elle est en continuité avec la muqueuse des cavités buccale, nasale, laryngée et
œsophagienne.
L’APONÉVROSE INTRAPHARYNGIENNE
Fibreuse et résistante, l’aponévrose intrapharyngienne n’occupe que les parois
postérieure et latérale du pharynx. Elles se présentent ainsi sous forme d’une gout-
tière ouverte en avant.
Elle se fixe en haut à la base du crâne.
LA COUCHE MUSCULAIRE
Les muscles du pharynx que nous étudions ci-dessous se divisent en deux
groupes : les muscles constricteurs du pharynx et les muscles élévateurs du pharynx
et du larynx.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
L’APONÉVROSE PÉRIPHARYNGIENNE
Membrane fibreuse et résistante, l’aponévrose pharyngienne se confond avec le
revêtement externe des muscles constricteurs.
Elle est reliée par des expansions aux aponévroses gainant les divers organes du
cou (vertèbres, muscles, vaisseaux).
Chapitre 5
119
La voix Tome 1
Constricteur moyen :
Os hyoïde
Pharyngo-staphylin
(Palato-pharyngien)
Constricteur inférieur :
Faisceau thyroïdien
(Partie thyro-pharyngienne)
Faisceau crico-thyroïdien
Faisceau cricoïdien
(Partie crico-pharyngienne)
➤ Fig. 5-20
Chapitre 5
120
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-21
Base du crâne
Apophyse styloïde
(Processus styloïde)
Muscle stylo-pharyngien
Trachée
Œsophage
Chapitre 5
121
La voix Tome 1
■ Le constricteur moyen
Le muscle constricteur moyen du pharynx s’insère :
– par un faisceau supérieur sur le bord postérieur de la petite corne de l’os hyoïde.
C’est le faisceau chondro-pharyngien ;
– par un faisceau inférieur à la face supérieure de la grande corne de l’os hyoïde.
C’est le faisceau cérato-pharyngien.
De ces insertions, les fibres se portent en arrière et en dedans par un trajet curvi-
ligne en s’épanouissant en éventail, les unes vers le haut, les autres vers le bas. Elles
se terminent, comme celles du constricteur supérieur qu’elles recouvrent partiel-
lement, sur le raphé médian postérieur du pharynx.
■ Le constricteur inférieur
Le muscle constricteur inférieur s’insère :
– par un faisceau thyroïdien sur la face externe du cartilage thyroïde et, plus préci-
sément, sur la ligne oblique en bas et en avant que présente cette face externe, et
en arrière de celle-ci ;
– par son faisceau crico-thyroïdien sur l’arcade concave en avant qui unit le bord
inférieur du cartilage thyroïde au bord inférieur du cartilage cricoïde ;
– par son faisceau cricoïdien sur le bord inférieur du cartilage cricoïde.
De ces insertions, les fibres musculaires se portent en arrière et en dedans, comme
celles du constricteur moyen qu’elles recouvrent partiellement. Elles s’épanouissent
en éventail, les unes vers le haut, les autres vers le bas, pour se terminer sur le raphé
médian postérieur du pharynx où elles s’entrecroisent avec celles du côté opposé.
Action des muscles constricteurs
Les trois muscles constricteurs du pharynx rétrécissent les diamètres antéro-
postérieur et transversal du pharynx.
■ Le stylo-pharyngien
Le muscle stylo-pharyngien s’insère en haut sur l’apophyse styloïde.
De cette insertion, les fibres musculaires descendent en s’élargissant oblique-
ment en bas et en dedans pour se diviser en plusieurs faisceaux qui passent en
dedans du constricteur moyen et se terminent :
– par son faisceau pharyngien sur l’aponévrose intra-pharyngienne ;
– par son faisceau épiglottique sur le bord latéral et la face antérieure de l’épiglotte ;
– par son faisceau thyroïdien sur la corne supérieure du cartilage thyroïde ;
– par son faisceau cricoïdien sur le bord supérieur du cartilage cricoïde.
Action
Le muscle stylo-pharyngien est élévateur du pharynx et du larynx.
■ Le pharyngo-staphylin (palato-pharyngien)
Le muscle pharyngo-staphylin sera étudié avec le groupe des muscles du voile
du palais dont il fait partie et qui font l’objet du sous-chapitre suivant.
*
Chapitre 5
122
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Le voile du palais
Péristaphylin externe
(Muscle tenseur du voile du palais)
Apophyse styloïde
(Processus styloïde)
Péristaphylin interne
(Muscle élévateur du voile du palais)
Crochet de l’aile interne
Ptérygoïdien externe de l’apophyse ptérygoïde
(Ptérygoïdien latéral) (Hamulus ptérygoïdien)
Bord inférieur
du cartilage tubaire Stylo-pharyngien
(de la trompe auditive)
Ptérygoïdien interne
(Ptérygoïdien médial)
Azygos de la luette
(Muscle uvulaire)
Angle de la machoire
(Angle de la mandibule)
Constricteur
supérieur du pharynx Pharyngo-staphylin (sectionné)
(récliné) (Palato-pharyngien)
➤ Fig. 5-22
Chapitre 5
123
La voix Tome 1
Entre les piliers antérieur et postérieur se trouvent de chaque côté une dépres-
sion : la fosse amygdalienne dans laquelle se trouve l’amygdale palatine.
Les piliers antérieurs du voile du palais limitent avec la base de la langue un
orifice : l’isthme du gosier qui constitue la limite entre le pharynx et la bouche.
L’APONÉVROSE PALATINE
L’aponévrose palatine est une lame fibreuse qui constitue la charpente du voile
du palais dont elle occupe la moitié antérieure. En avant, elle s’attache au bord posté-
rieur de la voûte palatine et latéralement au bord inférieur et au crochet de l’aile
interne de l’apophyse ptérygoïde. En arrière, elle se perd dans l’épaisseur du voile.
Chapitre 5
124
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Nerfs palatins
(Ptérygo-palatins)
Azygos de la luette
Constricteur supérieur du pharynx
(Muscle uvulaire)
Glosso-pharyngien (IX)
Stylo-glosse
Glosso-staphylin (Palato-glosse)
(constitue le pilier ant. du voile :
Arc palato-glosse)
Pharyngo-glosse :
Faisceau lingual (Partie glosso-
pharyngienne) du constricteur supérieur
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
➤ Fig. 5-24
Chapitre 5
125
La voix Tome 1
Chapitre 5
126
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
◗ Artères
Le pharynx et le voile du palais sont irrigués par trois artères principales.
L’artère pharyngienne ascendante, branche de la carotide externe, irrigue les
parois latérale et postérieure de la partie supérieure du pharynx.
L’artère palatine ascendante, branche de l’artère faciale, irrigue l’amygdale
(artère tonsillaire), la paroi latérale du pharynx et la partie externe du voile.
L’artère palatine descendante, branche de l’artère maxillaire interne, irrigue
le voile du palais.
◗ Veines
Les veines forment un plexus sous-muqueux, d’une part, et un plexus périphé-
rique, d’autre part, qui se jettent dans les veines jugulaires internes.
◗ Lymphatiques
Les réseaux lymphatiques de cette région aboutissent dans les ganglions de la
chaîne jugulaire interne, sauf ceux du rhino-pharynx et ceux de la face supérieure
du voile du palais, qui se rendent aux ganglions rétropharyngiens.
◗ Nerfs sensitifs
Les nerfs palatins antérieur, moyen et supérieur, branches du nerf maxillaire
supérieur, lui-même branche du nerf trijumeau (V), innervent le voile du palais.
Le plexus tonsillaire constitué par des rameaux du glosso-pharyngien (IX)
innerve les piliers du voile du palais et les amygdales.
Le plexus pharyngien formé d’anastomoses entre des rameaux du glosso-
pharyngien (IX), du pneumogastrique (X) et du grand sympathique innerve les
parois latérales et postérieure du pharynx.
◗ Nerfs moteurs
Le péristaphylin externe (muscle tenseur du voile) est innervé par un rameau du
nerf maxillaire inférieur (V).
Tous les autres muscles du voile du palais et du pharynx sont innervés par le
pneumogastrique et le plexus pharyngien.
*
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 5
127
La voix Tome 1
La bouche
La cavité buccale joue un rôle dans plusieurs fonctions distinctes : mastication,
déglutition, articulation de la parole, mimique.
Notons que ces diverses fonctions sont liées les unes aux autres, d’où la coexis-
tence fréquente des troubles de l’articulation et de la déglutition.
Notons encore, dès maintenant, que la forme des arcades dentaires et la façon
dont elles entrent en rapport l’une avec l’autre, dépendent, pour une grande part,
des modalités de fonctionnement des organes buccaux.
On distingue dans la bouche une partie périphérique ou vestibule, s’ouvrant à
l’extérieur par l’orifice buccal, et une partie centrale ou cavité buccale proprement
dite. Les deux parties sont séparées l’une de l’autre par les arcades gingivo-dentaires.
◗ Orifice buccal
L’orifice buccal est constitué par les lèvres supérieure et inférieure, dont la jonc-
tion en dehors forme les commissures labiales.
Les lèvres sont deux replis musculo-membraneux. Elles présentent chacune une
face antérieure cutanée, une face postérieure muqueuse, un bord libre.
Souples, élastiques, mobiles, elles ont un rôle de premier plan dans la succion,
la mimique expressive et l’articulation de la parole (phonèmes labiaux). Leur
musculature sera étudiée avec les muscles peauciers.
Au repos, la fente labiale est à 2 mm au-dessus du bord inférieur (bord occlusal)
des incisives supérieures.
◗ Vestibule
Le vestibule est l’espace en forme de fer à cheval compris entre les arcades
gingivo-dentaires, d’une part, les lèvres et les joues, d’autre part.
En avant, on trouve dans le vestibule : le frein de la lèvre supérieure en haut, le
frein de la lèvre inférieure en bas. Les freins sont de petits replis unissant la
muqueuse de la face interne de la lèvre à la gencive correspondante.
La paroi externe de la cavité vestibulaire qui constitue la face interne de la joue
présente, au niveau des molaires supérieures, l’abouchement du canal de Sténon,
canal excréteur de la glande salivaire parotide.
◗ Arcades gingivo-dentaires
Correspondant au bord supérieur du maxillaire inférieur et au bord inférieur
du maxillaire supérieur, elles sont revêtues d’une muqueuse très épaisse et très
adhérente : la gencive. Cette dernière s’arrête au pourtour des orifices alvéolaires
où sont implantées les dents.
■ Les incisives
Les incisives supérieures sont au nombre de quatre, deux médianes et deux laté-
rales. Leur couronne est aplatie d’avant en arrière et mince dans leur moitié
inférieure. Leur fonction est de couper (d’où leur nom). La racine des incisives
supérieures est conique et forte.
Chapitre 5
128
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-25
Cément
Racine
) ➤ Fig. 5-26
se re re re re
ai ai ai ai
ges ol ol ol ol
m m ém ém
sa e
2
re
1 pr pr
Arcades dentaires (profil droit).
e e re
ntd 2 1
(de Canine
aire
ol
e m
3
Incisive latérale
Incisive médiane
■ Les canines
Elles sont au nombre de deux pour chaque mâchoire.
La canine supérieure est conique, très forte ; sa fonction est de déchirer (comme
fait le chien). Sa racine est longue et forte.
La canine inférieure a grossièrement la forme d’une pyramide triangulaire. Sa
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
■ Les prémolaires
Elles sont au nombre de quatre pour chaque mâchoire.
Leur couronne porte deux « cuspides 1 », une cuspide interne et une cuspide
externe. Leur racine est unique, sauf celle de la première prémolaire supérieure,
souvent bifide.
Chapitre 5
129
La voix Tome 1
■ Les molaires
Elles sont au nombre de six par mâchoire.
Leur couronne, dont la face triturante est beaucoup plus large que celle des prémo-
laires, possède en général quatre cuspides. Leur fonction est de broyer (comme la meule 2).
La première molaire est plus forte. Elle constitue le pilier principal de la denture.
LES PROCÈS ALVÉOLAIRES
Les procès alvéolaires sont des gaines osseuses entourant les racines des dents.
Ils se forment et disparaissent avec les dents. Leur croissance obéit aux mêmes lois
que celles du squelette.
Les procès alvéolaires se développent à partir du 6e mois au niveau du bord
supérieur de la mandibule et sur le pourtour de la voûte palatine. Ce développement
se poursuit jusqu’à la 21e année, date à laquelle les arcades dentaires possèdent
généralement toutes leurs dents.
LES LIGAMENTS ALVÉOLO-DENTAIRES
Les ligaments alvéolo-dentaires unissent les racines dentaires aux alvéoles et
édifient les procès alvéolaires. D’un point de vue anatomique, l’os alvéolaire et son
support de base forment un seul bloc osseux, mais du point de vue embryologique, ces
deux corps osseux sont indépendants. En effet, les procès alvéolaires appartiennent au
système dentaire. On observe ainsi des interactions complexes entre les processus de
croissance des dents et l’évolution de leur support osseux. Le système dentaire subit les
éventuelles anomalies de formes et de rapports de ces supports.
Chapitre 5
130
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Dans un troisième cas, plus nettement pathologique, c’est l’arcade dentaire infé-
rieure qui déborde plus ou moins largement en avant la supérieure.
Le cas inverse où l’arcade dentaire supérieure déborde plus ou moins largement
l’inférieure est fréquent chez les Africains et les Asiatiques.
■ Position de repos
En dehors de la mastication, les deux arcades dentaires sont rarement en
contact. En position de repos, en effet, les arcades dentaires restent normalement
distantes de 2 millimètres environ, les lèvres étant jointes, non contractées.
◗ Dentitions
Frein
Éminence sublinguale
Caroncule
Chapitre 5
131
La voix Tome 1
■ Sillon gingivo-lingual
Le sillon gingivo-lingual est compris entre l’arcade gingivo-dentaire inférieure
et la racine de la langue. À la partie médiane de ce sillon, à la naissance du frein de
la langue, on note une saillie divisée en deux tubercules latéraux : les caroncules
linguales. Au sommet de chacun de ces tubercules s’ouvre l’orifice du canal de
Wharton (canal excréteur de la glande salivaire sous-maxillaire).
En dehors des caroncules, se trouve de chaque côté l’éminence sub-linguale,
saillie oblongue à grand axe, orientée en arrière et en dehors. Elle correspond à la
glande salivaire sub-linguale.
■ Langue
Au repos, la langue occupe la majeure partie de la cavité buccale. Son étude
détaillée fait l’objet du sous-chapitre suivant.
*
La langue
◗ Configuration générale
La langue occupe la partie moyenne du plancher de la bouche. Sa face dorsale
reste à distance de la voûte palatine. Sa pointe et ses bords ne s’interposent pas
entre les arcades dentaires.
Par sa partie libre, la langue fait saillie dans la cavité buccale. Cette partie libre
comporte une face dorsale, une face ventrale, deux bords et une pointe.
Par sa base, la langue est reliée par de nombreux muscles à l’os hyoïde, au maxil-
laire inférieur, à l’apophyse styloïde et à la voûte palatine.
➤ Fig. 5-28
Gouttière pharyngo-laryngée (sinus piriforme)
(Récessus piriforme)
Langue. Face dorsale. Fossette
glosso-épiglottique
Foramen cæcum
Pilier antérieur
(Arc palato-glosse)
Papille caliciforme
(Papille circumvalée)
Sillon terminal
Chapitre 5
132
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
petites saillies qui constituent les papilles linguales. Les plus volumineuses d’entre
elles, les papilles caliciformes, sont alignées juste en avant du sillon terminal selon
la même disposition en V.
La partie pharyngienne de la face supérieure de la langue, grossièrement verti-
cale, est recouverte de saillies irrégulières obliques en bas et en dedans dont
l’ensemble constitue l’amygdale linguale.
L’extrémité inférieure de cette face pharyngienne de la langue se prolonge
jusqu’à l’épiglotte, unie à elle par les trois replis glosso-épiglottiques : un médian,
deux latéraux. Ces replis déterminent de chaque côté de la ligne médiane les deux
fossettes glosso-épiglottiques.
La traction de la langue vers l’avant entraîne le relèvement de l’épiglotte, ce qui
permet la laryngoscopie au miroir ou à l’endoscope buccal.
BORDS LATÉRAUX
Les bords latéraux de la langue présentent à leur extrémité postérieure des replis
verticaux parallèles correspondant aux papilles foliées.
➤ Fig. 5-29
Membrane hyo-glossienne
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
MEMBRANE HYO-GLOSSIENNE
La membrane hyo-glossienne est disposée dans un plan frontal et s’attache en
bas, au bord supérieur du corps de l’os hyoïde d’une petite corne à l’autre. De là,
elle monte obliquement vers l’arrière pour se perdre dans l’épaisseur de la langue
après un trajet de 1 cm environ.
Chapitre 5
133
La voix Tome 1
SEPTUM LINGUAL
Le septum lingual est une lame fibreuse en forme de faux disposée dans un plan
sagittal. Elle se détache perpendiculairement de la membrane hyo-glossienne sur
la ligne médiane. De là, elle se dirige en haut et en avant vers la pointe de la langue.
Pharyngo-glosse
(faisceau lingual du constricteur sup. du pharynx)
(Partie glosso-pharyngienne du constricteur sup. du pharynx) Palato-glosse
Stylo-glosse
Stylo-hyoïdien
Lingual inférieur
Génio-glosse
Génio-hyoïdien
Mylo-hyoïdien (sectionné)
Hyo-glosse (faisceau postérieur)
Muscles de la langue.
Vue latérale droite.
Lingual supérieur
Septum lingual Génio-glosse
Palato-glosse
Stylo-glosse
Pharyngo-glosse
Loge sous maxillaire
(sous-mandibulaire) Tissus celluleux
Génio-hyoïdien
Mylo-hyoïdien
Ventre antérieur du digastrique
➤ Fig. 5-31
Muscles de la langue.
Coupe frontale.
Chapitre 5
134
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Action
Le muscle palato-glosse attire la langue en haut et en arrière et rétrécit l’isthme
du gosier.
■ L’amygdalo-glosse
Le muscle amygdalo-glosse, inconstant, plus ou moins confondu avec le palato-
glosse, naît de la face externe de la capsule amygdalienne. Ses fibres se portent en
bas et se terminent dans l’épaisseur de la langue en dedans du pharyngo-glosse.
Action
Le muscle amygdalo-glosse élève la base de la langue.
Chapitre 5
135
La voix Tome 1
■ Le transverse
Le muscle transverse est formé de fibres transversales qui vont de la face
profonde de la muqueuse du bord de la langue au septum lingual.
Action
Le muscle transverse rapproche du plan médian les bords de la langue. Il
provoque ainsi le rétrécissement en largeur et l’allongement de celle-ci.
Nerf lingual
Muscle génio-glosse
Constricteur moyen du pharynx
➤ Fig. 5-32
Chapitre 5
136
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
VEINES
Les veines de la langue comportent les veines linguales profondes, les veines
dorsales et les veines ranines accompagnant les artères correspondantes.
LYMPHATIQUES
Les lymphatiques de la pointe de la langue vont aux ganglions sous-
mentonniers.
Les lymphatiques du corps de la langue, divisés en lymphatiques marginaux,
basaux et centraux, se rendent aux ganglions sous-maxillaires et aux ganglions
antérieurs de la chaîne jugulaire interne.
NERFS
Les nerfs moteurs de la langue viennent essentiellement du nerf grand hypo-
glosse (XII). Seul le muscle stylo-glosse est innervé par le nerf glosso-pharyngien
(IX).
L’innervation sensitive de la langue est complexe.
En avant du V lingual, la muqueuse est innervée par le nerf lingual, branche du
maxillaire inférieur, lui-même branche du trijumeau (V). En arrière du V lingual,
la muqueuse est innervée par le glosso-pharyngien (IX).
Tout en arrière, les replis et les fossettes glosso-épiglottiques sont innervés par
des rameaux du nerf laryngé supérieur, branche du pneumogastrique (X).
*
Les fosses nasales
Les fosses nasales sont deux cavités séparées l’une de l’autre par une cloison
mince. Leur partie toute supérieure, étroite, est le siège de l’organe de l’olfaction.
La partie inférieure constitue la partie la plus élevée des voies respiratoires.
Les fosses nasales sont situées au-dessus de la cavité buccale, au-dessous de la
cavité crânienne et en dedans des cavités orbitaires. Elles se prolongent en avant
par les cavités du nez (appareil narinaire). Elles s’ouvrent en arrière dans la rhino-
pharynx par des orifices appelés choanes.
Les fosses nasales sont constituées d’une charpente osseuse complexe recouverte
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
d’une muqueuse. Elles sont en communication grâce à de petits orifices appelés ostium
avec un grand nombre de cavités pneumatiques qui constituent les sinus de la face.
Chapitre 5
137
La voix Tome 1
Branche montante
(Processus frontal)
Face orbitaire
Bord orbitaire
Canal sous-orbitaire
(Canal infra-orbitaire)
Bord alvéolaire
(Processus alvéolaire)
Fossette myrtiforme
(Fosse canine)
➤ Fig. 5-33
Chapitre 5
138
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-34
Apophyse crista-galli
(Crista-galli)
Ethmoïde (très schématisé).
Lame criblée
Masse latérale
(Labyrinthe ethmoïdal)
Lame perpendiculaire
Gouttière optique
➤ Fig. 5-35
(Sillon chiasmatique)
Bord postérieur de la selle turcique
Os sphénoïde. Vue postérieure.
Petite aile
Grande aile
Corps
Gouttière carotidienne
(Sillon carotidien)
}
(Lame latérale)
Chapitre 5
139
La voix Tome 1
■ La lame horizontale
Rectangulaire, la lame horizontale présente :
– une face supérieure, lisse, constituant la partie postérieure du plancher des fosses
nasales ;
– une face inférieure rugueuse, constituant la partie postérieure de la voûte palatine ;
Chapitre 5
140
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Apophyse pyramidale
Apophyse maxillaire (Processus pyramidal)
(Processus maxillaire)
Lame horizontale
■ La lame verticale
Sur la face interne de la lame verticale, on remarque les crêtes horizontales
d’insertion des cornets moyen et inférieur.
Son bord supérieur présente deux apophyses séparées par une échancrure,
l’échancrure sphéno-palatine, qui forme en partie le trou sphéno-palatin.
L’apophyse antérieure, orbitaire, s’articule avec l’ethmoïde, le maxillaire supérieur
et le sphénoïde. L’apophyse postérieure, sphénoïdale, est une lamelle osseuse qui
se recourbe en dedans pour s’appliquer à la face inférieure du corps du sphénoïde.
Sa face externe s’applique en avant sur le corps du maxillaire supérieur, obtu-
rant partiellement l’orifice du sinus maxillaire. Plus en arrière, elle ferme l’arrière-
fond de la fosse ptérygo-maxillaire. Plus en arrière encore, elle s’applique sur la
face interne de l’aile interne de l’apophyse ptérygoïde. De la partie inférieure et
postérieure de cette face, se détache l’apophyse pyramidale qui vient s’encastrer
dans l’échancrure ptérygoïdienne en complétant la fosse ptérygo-maxillaire.
Chapitre 5
141
La voix Tome 1
Cartilage de la cloison
Vomer
(Cartilage septal du nez)
Lame horizontale du palatin
Canal palatin antérieur
(Canal incisif)
Apophyse palatine du maxillaire supérieur
(Processus palatin de la mandibule)
PAROI EXTERNE
Six os disposés en trois plans prennent part à la constitution de la paroi externe
des fosses nasales (Rouvière).
Chapitre 5
142
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Cellule ethmoïdo-maxillaire
Branche montante du maxillaire supérieur Sinus sphénoïdal
(Processus frontal de la mandibule)
Selle turcique
Corps du sphénoïde
Crête lacrymale
Fosse ptérygo-maxilaire (ptérygo-palatine)
Sinus maxillaire
Gouttière palatine postérieure
(Sillon grand palatin)
Apophyse ptérygoïde (aile interne)
(Processus ptérygoïde) (lame médiale)
➤ Fig. 5-38
Chapitre 5
143
La voix Tome 1
➤ Fig. 5-39
Orifice inférieur
du canal lacrymal
Lame verticale du palatin
(Lame perpendiculaire)
➤ Fig. 5-40
}
Lame criblée
Apophyse unciforme
Os propre du nez
(Os nasal)
Cornet inférieur
Chapitre 5
144
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
➤ Fig. 5-41
Frontal
Unguis Éléments osseux constituant l’orifice
(Os lacrymal) Os propre du nez antérieur des fosses nasales (ouverture
(Os nasal)
Branche montante du piriforme).
maxillaire supérieur Rebord orbitaire
(Processus frontal
de la mandibule)
Cornet moyen
Cloison nasale
(lame perpendiculaire de l’ethmoïde)
(Septum nasal)
Cornet inférieur
➤ Fig. 5-42
*
Les sinus (fig. 5-43)
Les sinus de la face sont des cavités pneumatiques prolongeant les fosses nasales
avec lesquelles elles communiquent.
On distingue quatre paires de sinus de la face : les sinus maxillaires, éthmoï-
daux, frontaux, sphénoïdaux.
Chapitre 5
145
La voix Tome 1
➤ Fig. 5-43
Sinus de la face.
Des ouvertures pratiquées dans l’os
frontal, la fosse canine et la paroi interne
de l’orbite permettent d’apercevoir
les cavités des sinus frontal gauche,
maxillaire et ethmoïdal droits. Le sinus
sphénoïdal n’est pas visible. Sinus frontal
Sinus ethmoïdal
Sinus maxillaire
(fig. 5-40). Cet orifice n’occupe qu’une petite partie de l’orifice osseux, partielle-
ment comblé par de la muqueuse.
Nettement individualisé dès l’âge de 3 ans, la croissance de ce sinus continue
jusqu’à l’âge de 15 ans.
Chapitre 5
146
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
grandes et les petites ailes du sphénoïde, dans les racines des apophyses ptérygo-
ïdes, ainsi que dans les os voisins.
Le développement des sinus sphénoïdaux commence vers 3 ou 4 ans et s’achève
vers 15 ans.
*
Les muscles peauciers de la face (fig. 5-44)
Les muscles peauciers de la face présentent en commun trois caractères :
– ils présentent tous une insertion mobile à la face profonde de la peau ;
– ils sont tous innervés par le nerf facial (VII) ;
– ils se groupent autour des orifices de la face dont ils sont dilatateurs ou constricteurs.
On distingue essentiellement trois groupes de muscles peauciers de la face : les
muscles des paupières et des sourcils, les muscles du nez et les muscles des lèvres.
Aux peauciers de la face, on adjoint parfois un quatrième groupe de muscles
très restreints et atrophiques, les muscles du pavillon de l’oreille.
L’OCCIPITO-FRONTAL (ÉPICRÂNIEN)
Plat, mince et digastrique, le muscle occipito-frontal est appliqué sur la voûte
crânienne depuis la ligne courbe occipitale supérieure en arrière, jusqu’à la région
sourcilière en avant. Il est constitué par deux muscles, l’occipital en arrière, le
frontal en avant, séparés par une large aponévrose : l’aponévrose épicrânienne.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Le muscle occipital naît par des fibres charnues sur la ligne courbe occipitale
supérieure et sur la partie voisine de la région mastoïdienne de l’os temporal. Il est
séparé de son homologue du côté opposé par un prolongement postérieur de
l’aponévrose épicrânienne. Il se termine en avant sur le bord postérieur de l’aponé-
vrose épicrânienne.
Le muscle frontal naît en arrière, du bord antérieur de l’aponévrose épicrâ-
nienne. Ses fibres se dirigent en bas et en avant pour s’insérer à la face profonde
de la peau de la région sourcilière et inter-sourcilière. Il est contigu à son homo-
logue du côté opposé.
Action : ce muscle plisse le front en provoquant la formation de rides horizon-
tales, relève les sourcils et tend l’aponévrose épicrânienne.
Chapitre 5
147
La voix Tome 1
Aponévrose épicrânienne
(Galéa aponévrotique)
Frontal
(Ventre frontal de l’épicrânien) Orbiculaire des paupières
(Orbiculaire de l’œil)
(partie orbitaire)
Orbiculaire des paupières
(Orbiculaire de l’œil)
(partie palpébrale)
Sourcilier
(Corrugateur du sourcil)
Occipital
(Ventre occipital
Pyramidal de l’épicrânien)
(Procerus)
Transverse du nez
(Nasal : partie transverse) Muscles du pavillon
de l’oreille
(Auriculaires)
Releveur superficiel
(Releveur naso-labial)
Petit zygomatique
➤ Fig. 5-44
Chapitre 5
148
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
LE PYRAMIDAL (PROCERUS)
Les fibres du muscle pyramidal s’insèrent en bas à la partie inféro-interne de
l’os propre du nez et sur le cartilage avoisinant. De là, elles se dirigent vers le haut
en s’entrecroisant avec les fibres du frontal pour se terminer à la face profonde de
la peau de la région inter-sourcilière.
Action : ce muscle est antagoniste de l’occipito-frontal, attirant en bas la peau
de l’espace inter-sourcilier. Il participe à la mimique du dégoût.
◗ Muscles du nez
Chapitre 5
149
La voix Tome 1
■ Plan superficiel
Le releveur superficiel de l’aile du nez et de la lèvre supérieure
(releveur naso-labial)
Le muscle releveur superficiel de l’aile du nez et de la lèvre supérieure s’insère
en haut sur la branche montante du maxillaire supérieur. De là, ses fibres descen-
3. Le ligament ptérygo-maxillaire unit le crochet de l’aile interne de l’apophyse plérygoïde à la partie posté-
rieure du bord alvéolaire du maxillaire inférieur, juste en arrière de la dernière molaire (cf. figure 5-20).
Chapitre 5
150
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
et du buccinateur.
Action : ce muscle attire la commissure labiale en bas et en dehors, allonge le
sillon naso-génien et éverse légèrement la lèvre inférieure. C’est le muscle des
pleurs.
Le peaucier du cou (cutané du cou)
Le muscle peaucier du cou s’étend à la partie antéro-latérale du cou, jusqu’au
thorax. Il s’insère en haut à la face profonde de la peau de l’éminence mentonnière
et au bord inférieur du maxillaire inférieur, ainsi que sur la ligne oblique externe
de la face externe de cet os. De là, ses fibres se portent en bas et en dehors pour
s’insérer à la face profonde de la peau du thorax au-dessous de la clavicule et à la
partie antérieure de l’épaule.
Chapitre 5
151
La voix Tome 1
◗ Innervation
Tous les muscles peauciers sont innervés par le nerf facial (VII).
Ce nerf prend naissance dans le sillon bulbo-protubéranciel pour gagner le conduit
auditif interne, pénétrant ainsi dans le rocher (os temporal). Il s’engage ensuite dans
l’acqueduc de Fallope à la face interne de la caisse du tympan par un trajet d’abord hori-
zontal puis vertical et sort du rocher par le trou stylo-mastoïdien, en arrière de
l’apophyse styloïde, en avant et en dedans de l’apophyse mastoïde. Il pénètre ensuite
dans la glande salivaire parotide, située au bord postérieur de la branche montante du
maxillaire inférieur pour se diviser en ses deux branches terminales :
– la branche supérieure, branche temporo-faciale, se dirige en avant et innerve tous
les muscles peauciers situés au-dessus de l’orifice buccal ;
– la branche inférieure, branche cervico-faciale, se dirige vers le bas et, en attei-
gnant l’angle de la mâchoire, se divise en rameaux terminaux pour tous les autres
muscles peauciers, y compris le peaucier du cou.
Le trajet complexe du nerf facial est important à connaître du fait de la fréquence
des paralysies faciales qui se traduisent par des difficultés dans l’articulation de la
parole.
Chapitre 5
152
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Conseils bibliographiques
*
Physiologie de l’articulation
de la parole
Mouvements élémentaires des organes
composant le pavillon pharyngo-buccal
Le pavillon pharyngo-buccal est le siège de mouvements d’une grande
complexité. On s’en persuadera aisément en passant en revue les possibilités de
déplacement de chacun des organes mobiles qui le composent.
◗ Les lèvres
Les lèvres à l’état de repos sont, en principe, en simple contact l’une avec l’autre.
Ce contact peut devenir serré par augmentation du tonus de leur musculature.
Elles peuvent s’écarter l’une de l’autre, mettant la cavité buccale en communi-
cation avec l’extérieur, cet écartement peut être produit par l’abaissement de la
mâchoire inférieure, mais il peut avoir lieu, en l’absence de cet abaissement, décou-
vrant alors plus ou moins les dents.
En s’allongeant, les lèvres peuvent s’opposer à l’ouverture de la bouche malgré
l’abaissement de la mâchoire inférieure.
Les commissures labiales peuvent s’éloigner l’une de l’autre, étirant les lèvres,
ou se rapprocher au contraire, entraînant le geste de la « moue ».
Les lèvres sont encore susceptibles de s’éverser, d’entrer en contact par leur
bord avec les incisives, de « se rentrer », d’être mordillées.
◗ Le maxillaire inférieur
La mâchoire en s’abaissant augmente le volume de la cavité buccale. Ses mouve-
ments retentissent d’autre part sur la position de la lèvre inférieure et surtout de
la langue. Elle est également susceptible, comme nous l’avons vu, d’exécuter des
mouvements de protraction, de rétropulsion et de diduction.
◗ La langue
La langue peut s’étaler ou se resserrer latéralement. Sa face supérieure peut se
creuser plus ou moins jusqu’à former une gouttière par enroulement latéral de ses
bords.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Ses bords peuvent prendre contact avec les gencives ou les arcades dentaires
supérieures pour obturer plus ou moins complètement le passage entre la cavité
buccale proprement dite et le vestibule.
Sa pointe peut être portée en avant pour sortir de la bouche ou s’appliquer
contre les gencives (ou les dents). Elle peut se recourber vers le haut et vers le bas
ou effectuer des mouvements latéraux.
Sa base peut se porter en arrière vers la paroi postérieure du pharynx.
Son dos peut se porter en haut et entrer en contact avec le palais et le voile du
palais pour obturer la communication entre le pharynx et la bouche.
La position de repos de la langue est classiquement décrite avec la pointe au
contact de la région rétro-alvéolaire supérieure. Il semble bien que la position basse
Chapitre 5
153
La voix Tome 1
en dessous de l’interligne dentaire soit tout aussi naturelle, surtout lorsque les
arcades dentaires ne sont pas en contact.
◗ Les joues
Les joues peuvent se laisser distendre par la pression de l’air buccal (joues
gonflées) ou se laisser aspirer par la dépression intra-buccale (joues creuses). Elles
peuvent exercer une pression vers l’intérieur par contraction de leur musculature.
◗ Le voile du palais
Le voile du palais peut s’élever pour obturer la communication entre le rhino-
pharynx et la cavité nasale 4, agrandissant du même coup le passage entre le
pharynx et la cavité buccale. Il peut s’abaisser à l’inverse et interrompre, conjoin-
tement avec l’élévation du dos de la langue, la communication entre le pharynx et
la cavité buccale.
◗ Le pharynx
Le pharynx est susceptible de se rétrécir latéralement et d’avant en arrière grâce
à l’action des muscles constricteurs du pharynx et à la rétropulsion de la base de
la langue. Les mouvements d’inclinaison antérieure et de recul de la tête réduisent
également le diamètre antéro-postérieur du pharynx.
La dimension verticale du pharynx varie quant à elle avec les mouvements
d’élévation et d’abaissement du larynx. Ce volume peut augmenter également avec
l’écartement des mâchoires et la tension des muscles sus et sous-hyoïdiens comme
dans le bâillement.
◗ Les narines
Les narines enfin sont susceptibles de se dilater et de se resserrer plus ou moins.
Si elle est marquée et plus ou moins constante pendant la parole, l’existence de
mouvements narinaires relève de la pathologie.
*
Tableau des productions phoniques
et phonétiques
Dans le tableau 5-I (cf. p. 156) figurent la plupart des bruits susceptibles d’être
produits par un sujet de langue française (production phonique), un certain
nombre de ces bruits ayant acquis une signification phonétique (production phoné-
tique) du fait qu’ils sont utilisés dans la parole.
Ainsi, une partie seulement des bruits figurant dans le tableau correspond à des
sons du langage. Le reste correspond à des bruits expressifs (comme les clics) ou
à des bruits plus ou moins familiers.
Tous ces « bruits » sont classés selon six points d’articulation (colonne verti-
cale) et selon diverses modalités de fonctionnement à chaque point d’articulation
(colonne horizontale).
Gageons que le lecteur qui voudra bien consacrer un peu d’attention à chacune
des cases de ce tableau se forgera une représentation plus objective de cette
machine à parler qu’il possède, et que ce sera pour lui l’occasion de redécouvrir et
d’apprécier toute la richesse des possibilités phonatoires de celle-ci.
En orthophonie, ce tableau permet au patient présentant des troubles d’articu-
lation de faire des découvertes particulièrement fructueuses. Il est utilisable chez
4. Notons que ce n’est pas le bord postérieur du voile qui entre en contact avec le plafond du rhino-
pharynx mais la partie moyenne de sa face supérieure : le bord postérieur reste constamment libre.
Chapitre 5
154
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
l’enfant même assez jeune et incontournable à notre avis lorsqu’il s’agit d’un
bégaiement, chez l’adulte comme chez l’enfant.
Chapitre 5
155
La voix Tome 1
Tableau 5-I. Tableau des productions phoniques des organes de la voix et de la parole.
1 1bis 2 3 4 5 6
p t k coup coup pompe à vélo
de glotte de voile
A - Explosion
b d g toux canard mandoline
B - Écoulement j
Bolide v z gémissement ponçeuse sirène
de navire
l i u
D - Mécanique
plus complexe
m n l a
FERMÉES VOYELLES
(ue) y (ye) ω (we) but
E - Semi-voyelles fil i ü u bout
huile ( j il) pied (pjé) oiseau (wazo)
bruit baiser attention ! hue õ
F - Clics du « mimi » fameux ! cocotte ! pont
blé é ∅ peu ó pot
baiser au trot
ANT POST
Un grand nombre de bruits ou de sons peuvent être produits par notre « machine à mer è ò botte
parole » suivant le ou les points d’articulation intéressés (les six « robinets » de la e peur ã
parole) et les modalités de fonctionnement A, B, C, D, E et F de ces « robinets ». pan
En bas et à droite du tableau, figure l’agrandissement de la case D4 correspondant aux ~
e
voyelles. patte
á à pas
pin
Les éléments cerclés correspondent à des sons voisés.
Nous avons adopté pour certains phonèmes la notation phonétique de S. Borel- D4 OUVERTES
Maisonny mieux adaptée aux locuteurs de langue française. Nous donnons ci-
dessous entre crochets leur traduction selon l’Alphabet Phonétique International : Triangle de Hellwag (agrandissement de la case D4)
j ➞ [] ; y ➞ [j] ; ü ➞ [y] ; o ➞ [o] ; ò ➞ [ɔ] ; á ➞ [a] ; à ➞ [ɑ] ; é ➞ [e] ; è ➞ [ε] ; e ➞ [∂].
Chapitre 5
156
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
Chapitre 5
157
La voix Tome 1
Chapitre 5
158
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
en français.
5. Prononcez « ue ».
6. Prononcez « ye ».
7. Prononcez « we ».
Chapitre 5
159
La voix Tome 1
Chapitre 5
160
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
*
P hysiologie de la déglutition
La déglutition sort du cadre de la physiologie de la voix et de la parole. Nous
devons cependant aborder quelques notions capitales à son sujet, étant donné, d’une
part, qu’elle utilise les mêmes organes que la phonation et que, d’autre part, la patho-
logie de l’articulation de la parole est souvent associée à la pathologie de la
déglutition et réclame un traitement conjoint.
La déglutition est l’ensemble des actes qui assurent le transfert des aliments solides
ou liquides de la bouche à l’estomac en passant par le pharynx et l’œsophage. La
déglutition concerne non seulement les aliments mais aussi la déglutition de la salive
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
8. L’arrière et l’avant doivent être ici compris par rapport au sens de progression du bol alimentaire.
Chapitre 5
161
La voix Tome 1
◗ Le temps buccal
Après avoir été mastiqués et insalivés, les aliments sont réunis sur le dos de la
langue. La pointe, puis la partie moyenne et enfin le tiers postérieur de la langue
s’appliquent contre la voûte palatine, le bol alimentaire étant ainsi poussé vers
l’oro-pharynx. Pendant ce temps, le relèvement du voile empêche le reflux vers la
cavité nasale.
Le temps buccal est parfois appelé temps lingual. Durant ce premier temps, en
effet, la langue joue un rôle essentiel ; c’est le temps qui nous intéresse le plus, car
ses perturbations sont assez souvent liées aux perturbations de l’articulation des
phonèmes.
◗ Le temps pharyngien
Le temps pharyngien commence dès que les aliments arrivent dans l’oro-
pharynx. La déglutition devient dès lors un acte automatique sous la dépendance
des zones réflexogènes de l’oro-pharynx.
Ce temps se caractérise par un mouvement d’ascension pharyngo-laryngé
accompagné d’une bascule de l’épiglotte vers l’arrière. Cela permet au bol alimen-
taire de progresser dans le pharynx et l’hypo-pharynx, emplissant les gouttières
pharyngo-laryngées (sinus piriformes) – ou seulement l’une d’elles – avant d’être
poussé vers l’œsophage par la contraction du constricteur moyen. Cette contraction
constitue le départ de l’onde péristaltique qui sera responsable de la progression
du bol alimentaire vers la cavité gastrique.
Chapitre 5
162
Le pavillon pharyngo-buccal et les cavités annexes
La bascule vers l’arrière, de l’épiglotte réalise une couverture des voies aériennes
inférieures. Conjointement, se produit un accolement des plis vocaux et des plis
vestibulaires, ce qui réalise un deuxième système de protection de la trachée.
Notons que la toux constitue un système supplémentaire de sécurité, susceptible
d’expulser hors des voies respiratoires inférieures toute particule alimentaire qui
y serait parvenue malgré les deux premiers dispositifs de protection.
Par ailleurs, le voile du palais qui reste relevé pendant ce temps pharyngien
continue d’empêcher le reflux alimentaire vers la cavité nasale.
◗ Le temps œsophagien
Le temps œsophagien commence au moment où l’onde péristaltique atteignant
l’orifice œsophagien (bouche œsophagienne) provoque son ouverture puis sa
fermeture.
Le pharynx, le larynx (et en particulier l’épiglotte) reprennent leur position
normale ; l’air pénètre à nouveau dans les voies aériennes inférieures. La progres-
sion du bol continue à s’effectuer dans l’œsophage sous l’influence de l’onde
péristaltique. Cette progression peut d’ailleurs s’effectuer en position inverse (la
tête en bas) grâce à la coordination précise du système d’inhibition en avant du bol
alimentaire et de contraction en arrière de celui-ci.
◗ Déglutition primaire
La déglutition telle que nous l’avons décrite plus haut correspond à ce qui a lieu
à l’âge adulte. Dans la première enfance, celle-ci présente certaines particularités
en raison desquelles on donne à la déglutition du nourrisson et du jeune enfant le
nom de déglutition primaire.
La déglutition du nourrisson est à comprendre dans le cadre de l’acte de tétée
ou de succion. Dans cet acte, on observe que la langue passe entre les arcades gingi-
vales qui ne sont pas en contact. Le mamelon maternel est pris par les lèvres, d’une
part, et entre la face supérieure de la langue et la partie antérieure de la voûte pala-
tine, d’autre part.
Rythmiquement, grâce à l’écartement des mâchoires, est réalisée une aspiration
amenant le lait dans la cavité buccale, suivie d’une compression réalisée par les
lèvres et la langue.
L’interposition de la langue et l’écartement des mâchoires au cours du deuxième
temps de la déglutition persistent plus ou moins longtemps dans l’enfance et carac-
térise cette déglutition, dite primaire ou infantile. Cela n’est pas sans avoir un
certain retentissement sur la morphogénèse des arcades dentaires.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
On sait en effet que la direction dans laquelle s’effectue la croissance des dents
est influencée par les pressions exercées de part et d’autre de celles-ci par la muscu-
lature labiale, jugale et linguale (Cauhépé).
Notons que cette action néfaste de l’interposition linguale pendant la dégluti-
tion, ou de la pression de celle-ci sur la face postérieure des incisives, est accentuée
par un trouble fréquemment associé, la malposition linguale au cours de l’articu-
lation de certains phonèmes (ce trouble articulatoire pouvant être parfaitement
inaudible).
La succion du pouce au-delà de l’âge de 4 ans, le mordillement de la face interne
des joues et autres tics similaires peuvent également influencer défavorablement la
morphologie des arcades dentaires.
Chapitre 5
163
La voix Tome 1
◗ Déglutition secondaire
La déglutition secondaire se définit comme la déglutition « adulte » par oppo-
sition à celle du nourrisson et du jeune enfant. La déglutition de type adulte, dite
secondaire, répond aux trois caractéristiques suivantes :
– il n’existe pas de mouvement d’écartement des mâchoires au moment du temps
pharyngien : les molaires restent en contact ;
– la pointe de la langue se place au temps buccal à la partie tout antérieure de la
voûte palatine. En particulier, elle ne s’interpose pas entre les arcades dentaires et
elle n’exerce pas de pression contre la face postérieure des incisives ;
– il n’y a pas de contractions des muscles faciaux accompagnant le deuxième temps
de la déglutition, se traduisant par exemple par une dépression au niveau des
commissures labiales, une aspiration des joues, une crispation du menton.
Le passage d’un mode de déglutition à l’autre ne s’effectue pas de manière
brutale. On observe en effet, des positions transitoires de la langue au cours de
l’évolution.
Lors de la rééducation d’un trouble articulatoire, l’orthophoniste pourra provo-
quer l’évolution progressive vers le mode secondaire de déglutition grâce à la
pratique d’exercices appropriés.
Conseils bibliographiques
Chapitre 5
164
Chapitre 6
V oix nerveuse
de la phonation
et régulation de la parole
Le terme de voies nerveuses de la phonation bien que consacré par l’usage est
assez impropre puisque l’on décrit sous ce terme non pas les seuls axones condui-
sant l’influx nerveux mais plus généralement l’ensemble des structures nerveuses
autant grises que blanches qui interviennent dans les actes phonatoires. Ce terme
de voies nerveuses a de plus l’inconvénient d’évoquer l’image d’une phonation
naissant dans le cerveau puis circulant dans les axones tout au long des nerfs avant
de s’épancher à l’extérieur, de la même façon que dans un fleuve les eaux s’écoulent
depuis la source jusqu’à la mer. Cette représentation fantasmatique s’accorderait
assez bien, remarquons-le, avec la théorie neuro-chronaxique de Husson – qui n’est
plus défendue par personne – selon laquelle les caractères acoustiques des sons et
en particulier leur fréquence seraient déterminés dès leur origine encéphalique par
leur seule évocation mentale, pour circuler ensuite dans les nerfs récurrents sous
forme de potentiels d’action homorythmiques avant de s’exprimer à l’extérieur en
abordant le larynx.
Il existe il est vrai dans chaque hémisphère cérébral au niveau de la partie basse
de la circonvolution frontale ascendante une zone corticale dont la simulation élec-
trique unilatérale provoque régulièrement une émission vocale avec mobilisation
bilatérale des plis vocaux, témoignant de l’existence de faisceaux directs et de fais-
ceaux croisés.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 6
165
La voix Tome 1
Phénomène de Lombard
En 1909, à l’hôpital Lariboisière (Paris), Lombard, utilisant sur un patient un
appareil à assourdir une oreille par un bruit intense afin d’examiner l’acuité de
l’autre, remarqua que la voix du patient, avec lequel il conversait, augmentait
d’intensité de façon involontaire et inconsciente dès que le bruit commençait et
reprenait son niveau antérieur dès que le son cessait.
Lombard proposa l’utilisation de ce phénomène pour le dépistage des simula-
teurs de surdité en procédant de la manière suivante.
On envoie un son dans l’oreille prétendue sourde, en même temps que l’on
demande au sujet de lire. Lorsque la surdité est simulée, on obtient une augmen-
tation de volume de la voix du sujet, parallèle à l’augmentation d’intensité du son
qu’il reçoit. C’est le signe de Lombard.
Cette découverte et cette première utilisation donnèrent lieu de par le monde à
quantité de travaux concernant l’évaluation de la surdité et le dépistage de sa simu-
lation, la communication verbale dans le bruit, les relations de l’audition et de la
parole, l’auto-régulation de la parole.
Parmi les résultats de ces travaux nous relèverons les constatations suivantes :
– l’absence du signe de Lombard n’est pas un indice infaillible de perte de l’ouïe.
Autrement dit, il peut manquer, malgré une audition normale ;
– le phénomène de Lombard n’intéresse pas seulement l’intensité vocale, mais
également la hauteur tonale, ainsi que le débit et l’articulation de la parole, de façon
variable selon les circonstances de l’expérience ;
– l’effet est renforcé si le son est présenté aux deux oreilles à la fois ;
– la variation du niveau vocal est plus importante si l’on est dans la zone des inten-
sités moyennes : les variations d’un son très faible ou d’un son très fort n’ont pas
beaucoup d’effet sur le volume vocal du sujet ;
– le phénomène de Lombard est renforcé si la tâche verbale s’inscrit dans une situa-
tion de communication plus authentique. Ainsi l’élévation vocale reste faible
lorsqu’il s’agit de lire des syllabes. Elle est plus forte s’il s’agit de transmettre des
informations, c’est-à-dire lorsque le sujet se doit d’être compris. Cela a une grande
importance théorique ;
– si l’on établit enfin les relations quantitatives existant entre la variation d’inten-
sité du son imposé au sujet et de la variation d’intensité vocale, on observe que,
dans les meilleures conditions, l’augmentation du volume vocal du locuteur est au
mieux égale à la moitié de l’augmentation de l’intensité du son imposé. Autrement
dit : « Quand la pression sonore du bruit quadruple, la pression sonore de la voix
double » (Lane et Tranel).
Chapitre 6
166
Voix nerveuse de la phonation et régulation de la parole
Phénomènes de Flétcher
(réaction aux modifications de l’auto-écoute)
L’étude du phénomène de Lombard a, dès l’origine, été complétée par l’obser-
vation de l’influence sur le volume de la voix, de l’audition par le sujet, de sa propre
voix (side-tone).
En 1918, en effet, Flétcher constate que lorsqu’on répercute sur le sujet sa propre
voix au moyen d’écouteurs ou de haut-parleurs, si l’on amplifie artificiellement le
volume de cette répercussion (side-tone), on obtient une diminution du volume de
la voix émise par le sujet.
Plus tard, en établissant les relations quantitatives existant entre cette amplifi-
cation de l’auto-écoute et la diminution correspondante du volume vocal, on note
que cette diminution s’effectue dans le même rapport que l’augmentation observée
dans le phénomène de Lombard. Ainsi, cette diminution est au mieux de 5 dB
quand l’augmentation du side-tone est de 10 dB.
1. Voir p. 87.
Chapitre 6
167
La voix Tome 1
Chapitre 6
168
Voix nerveuse de la phonation et régulation de la parole
Conseils bibliographiques
CARON J. Les régulations du discours. Paris : PUF, 1983.
GARDE E. La voix. Paris : PUF, 1954.
HUSSON R. Physiologie de la phonation. Paris : Masson, 1962.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 6
169
Chapitre 7
D ynamique de la parole
Chapitre 7
171
La voix Tome 1
1. Notons que le référent ne se confond pas avec la réalité dont on parle. Il correspond à l’idée qu’on se
fait de cette réalité. Cette précision est importante.
2. Il est classique de dire que les faces appellative (circonstancielle) et expressive restent subconscientes
ou inconscientes, alors que la face référentielle requiert la focalisation de l’attention. Cela paraît tout à
fait contestable comme nous le verrons plus loin.
Chapitre 7
172
Dynamique de la parole
série de jurons proférés par une personne aux prises avec des difficultés quelcon-
ques ou qui vient de se taper pour la troisième fois sur le même doigt avec un
marteau. On peut imaginer enfin une parole sous la dépendance quasi exclusive de
sa face circonstancielle. C’est ce qui a lieu dans la voix d’appel lorsqu’il n’y a ni
problème ni urgence ou dans l’exemple d’un ordre simple tel que celui de fermer
la porte.
On doit observer cependant que ces trois faces de la manifestation parlée, ne
s’excluent pas toutes les trois de la même façon. En effet, si la réduction à la seule
face référentielle est parfaitement possible, la réduction à la face expressive est plus
difficile. Fatalement, un peu d’information sur « ce dont il s’agit » va passer. Une
forte expressivité cependant n’exige aucunement la marque du domaine circons-
tanciel. Quand cette marque circonstancielle existe, au contraire, on ne peut pas
exclure la marque des deux autres.
En somme, si la face circonstancielle existe, il est difficile d’exclure complète-
ment les faces expressive et référentielle. Si la face expressive existe, la face
circonstancielle peut être complètement exclue, mais non la face référentielle. Cette
dernière, en revanche, peut exister isolément.
RÉFÉRENTIELLE
{ }
(contexte)
POÉTIQUE
(message)
EXPRESSIVE
(destinateur) ➔ ➔ CONATIVE
(destinataire)
PHATIQUE
(contact)
MÉTALINGUISTIQUE
(code)
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 7
173
La voix Tome 1
par exemple aux expressions suivantes : « Si je peux m’exprimer ainsi », « À tel sens
de ce mot », « Vous me suivez ? » ;
– la fonction poétique caractérise, dit Jakobson, le message en tant que tel :
« L’accent mis sur le message pour son propre compte ».
Chapitre 7
174
Dynamique de la parole
Chapitre 7
175
La voix Tome 1
détresse, elle s’oppose tout autant à la voix neutre dans les manifestations parlées où
la face circonstancielle prédomine.
Des modifications du comportement physique et mental interviennent
lorsqu’on passe d’une manifestation parlée à bas niveau d’énergie (qui n’engage
pas la personne) à une manifestation à haut niveau d’énergie. Bien entendu, ces
modifications diffèrent selon le type d’acte de parole considéré. Laissant de côté le
cas des actes de parole où la face expressive prédomine, nous étudierons dans le
chapitre suivant ces modifications dans le cas des actes de parole où cette prédo-
minance concerne la face circonstancielle. Cela correspond en fait au passage de la
voix d’expression simple à la voix implicatrice.
Il en résultera un éclairage de première importance en ce qui concerne la patho-
logie de la voix et de la parole et des bases solides quant à leur pédagogie.
*
Dynamique de la voix implicatrice
L’énergie de détermination
à la mise en œuvre du comportement vocal
implicateur dit de projection vocale
L’acte vocal implicateur nécessite, comme nous l’avons vu, une certaine énergie et
comporte des risques. Ces risques découlent des réactions d’autrui, en partie imprévisi-
bles, et qu’il faudra affronter obligatoirement. C’est pourquoi d’ailleurs on ne se lance pas
dans un acte vocal implicateur sans s’y sentir autorisé, ou sans s’en juger capable. Des
mécanismes d’inhibition psychologique (parfaitement normaux) sont d’ailleurs là pour
nous éviter les conséquences désagréables d’une activité implicatrice intempestive de
notre part. Comme nous le verrons, ces mécanismes inhibiteurs peuvent devenir excessifs
et embarrassants si bien qu’un important chapitre de la pathologie vocale pourrait avoir
pour titre « Troubles vocaux par excès d’inhibition de l’activité vocale implicatrice ».
L’existence de cette énergie de conviction et de détermination de l’acte vocal impli-
cateur est évidente et son importance est à la mesure de notre conviction et de notre
désir d’agir sur autrui. Nous sentons monter en nous cette énergie lorsque dans une
discussion nous sommes pris du désir d’insister sur un point qui nous paraît important
ou de féliciter chaleureusement quelqu’un dont nous approuvons les propos ou le
comportement ; lorsque nous nous apprêtons à décocher à l’adversaire un propos bien
senti ; lorsque nous nous cabrons devant une affirmation d’autrui qui nous paraît
erronée ou scandaleuse. Dans tous ces cas et bien d’autres, nous percevons en nous-
mêmes cette sorte d’augmentation de tension psychique – ou plutôt psycho-motrice –
qui nous donnera des chances d’accroître l’efficacité de notre action verbale.
Lorsque, d’autre part, nous sommes soumis à l’action verbale d’autrui, nous
nous faisons à chaque moment une idée de la profondeur de sa conviction ou de la
force de sa détermination. À travers maints détails de son comportement, nous
évaluons instinctivement la quantité d’énergie dont cet individu qui parle semble
disposer pour la défense de son idée ou pour la réalisation de son dessein. De cette
évaluation dépendra en grande partie notre réaction.
Remarquons que cette montée de l’énergie nous est tout aussi évidente dans le
cas des manifestations parlées à prédominance expressive lorsque soudain
l’émotion déferle en nous et fait irruption à l’extérieur.
Laissons de côté la question de savoir de quoi est faite cette énergie et comment
elle prend naissance. C’est là un problème de psychologie générale sur lequel la
lumière semble loin de pouvoir être faite. Contentons-nous simplement d’observer
les effets produits par cette montée d’énergie sur le comportement de celui qui se
manifeste vocalement, effets qui sont représentés sur la figure 8-1.
Chapitre 7
176
Dynamique de la parole
Là encore, des excès sont possibles, que la conscience populaire a repérés et dési-
gnés par les mots : « piailler », « s’égosiller 4 ». Selon le tempérament ou les
circonstances, l’énergie de conviction peut prendre l’une ou l’autre des deux direc-
tions précédentes et être utilisée soit à « donner de la voix », soit à « hausser le ton ».
Mais le plus souvent, les deux choses vont de pair. On dit alors que « l’on élève la
3. Cela peut être dû à un défaut d’adaptation par manque de perception correcte du milieu ambiant. Cela
peut résulter encore de l’irruption d’une force émotionnelle imprévue ou réprimée par le sujet que celle-
ci soit consécutive à un événement du monde extérieur à lui ou à un mouvement de sa vie intérieure.
4. Les vocables populaires souvent irremplaçables sont intéressants à relever ici : ils authentifient les
notions qu’ils désignent. La conscience populaire ne se trompe pas dans ce domaine. Lorsqu’elle invente
un mot ou une locution, on peut être certain que cela correspond réellement à quelque chose.
Chapitre 7
177
La voix Tome 1
précipitation
piailler, s’égosiller s’emballer
– pa
plus rler
x vite
voi ton appuyer sur les mots
rl
a r le
e u sse
– gueuler ev – ha
– forçage vocal él
–
déb
it
ur
h aute
av
– d éner
ec
mar-te-ler
la er
ire gie
ix
de donn
vo
art
icu
–
lat
sit
ion
en
int
ÉLOCUTION
ÉNÉRGIE
DE
SOURCE D’ÉMOTIONS
DÉTERMINATION « RÉTRO-ACTION »
IMPRÉVUES
À l’IMPLICATION VOCALE
– radar – peur
COMPORTEMENT – construct.
GÉNÉRAL du jugement
OREV – panique
ue s
hiq on
ma neu
– a card
s
yc ati
nif r. v
– activation
cc iaq
– agressivité
ps ifest
élé ue
es eg
psychique – insolence
tat .
rat
n
–S
– emportement
ma
ion
ion
’éc
– contrôle
h au
technique – défaut
ffe
ma ns
tio
– c visa
nif sta
du
n
iqu ion ma motr
leu
– syncope es s
r
– palpitations es
est
–o –g
ou rienta rou
te
visage cramoisi – v du re tion en fle
erti
cali gard i s e u f
sat
ion – m du so inal
om
abd
– sueurs
– sécheresse
de la bouche
– coliques – gesticulation
– agitation
– crispation du visage
ou des poings usage du souffle vertébral
– flexion du tronc
– comportement de la voix de détresse
➤ Fig. 8-1
Chapitre 7
178
Dynamique de la parole
voix ». Le terme élever la voix s’applique aussi bien à une voix qui devient plus aiguë
qu’à une voix qui devient à la fois plus forte et plus aiguë. Il y a d’ailleurs souvent
confusion de terme à ce propos : « parler haut », cela veut surtout dire « parler fort ! ».
Un excès existe également pour cette augmentation combinée de hauteur et
d’intensité, dont le nom est « brailler » ou « casser les oreilles » : « Il commence à
nous casser les oreilles à brailler comme ça », dit-on parfois.
tion pédagogique, ils permettent de signaler à l’élève le mot à bien noter, le mot
jalon. En dehors de ces circonstances particulières, les accents d’insistance risquent
de donner l’impression que l’on fait la leçon, ce qui n’est généralement pas trouvé
agréable. Appuyer sur les mots hors de propos n’est pas d’ailleurs un défaut bien
naturel. C’est plutôt un défaut appris ou le résultat d’une déformation
professionnelle.
Marteler représente un excès beaucoup plus spontané qui consiste à appuyer et
détacher chaque syllabe. « Mar-te-ler », c’est l’expression typique de l’exaspération
qui se produit au moment où il est manifeste que « l’entretien tourne mal ». Souvent
dans certains textes, on trouve la réplique d’un personnage dans cette situation,
transcrite avec un tiret entre les syllabes.
Chapitre 7
179
La voix Tome 1
Chapitre 7
180
Dynamique de la parole
MANIFESTATIONS NEURO-VÉGÉTATIVES
Une conviction un peu intense provoque une certaine accélération cardiaque et
une certaine rougeur du visage. C’est l’échauffement qui caractérise la discussion
vive.
Ces manifestations réactionnelles peuvent devenir excessives et gênantes. Le
visage devient écarlate quand la colère surgit. La bouche devient soudain sèche si
l’on se trouve dans l’impossibilité de s’exprimer comme on le voudrait. La sueur
perle au front lorsque, pressé de questions, il ne nous est pas possible de répondre.
À un degré de plus peuvent apparaître des coliques. Dans une discussion publique,
il suffit parfois de décider de demander la parole pour qu’en 30 secondes, si cette
parole n’est pas accordée, le pouls passe à 120 ou 140. Cela risque de se traduire
par quelques difficultés. Dans certaines circonstances, l’accélération cardiaque
aboutira à des troubles plus importants : palpitations, malaise, voire, dans un
contexte d’émotion intense, syncope. Mourir de conviction est certainement une
chose exceptionnelle, mais non pas une chose impensable.
fixer l’autre, et l’affrontement est à son maximum lorsque les deux adversaires se
regardent mutuellement en face, c’est-à-dire lorsque l’orientation des visages coïn-
cide avec l’orientation des regards. Le deuxième signe est, malgré la position assise,
le redressement du corps (verticalisation partielle) : l’appui sur la table ou contre
le dossier de la chaise a disparu, les deux adversaires se dressant face à face, avant
peut-être de se lever et de s’injurier... Autre exemple. Quelqu’un attend l’autobus
debout, mais dans une attitude détendue de déhanchement, passant de temps en
temps d’un pied sur l’autre ou encore le dos appuyé contre un poteau... Soudain,
il aperçoit sur le trottoir d’en face une personne qu’il doit absolument appeler.
Avant de lancer son appel, son attitude change : il oriente intensément son regard
et se redresse abandonnant tout appui accessoire pour se camper sur ses deux
pieds.
Chapitre 7
181
La voix Tome 1
RELAXATION
Il s’agit d’une « canalisation » fermée pendant le fonctionnement de la
« machine à voix implicatrice ». Il en est ainsi du moins si l’on entend par relaxation
l’attitude de détente complète et profonde obtenue, de préférence en position
allongée, soit par un repos suffisamment long, soit par une technique spéciale de
relaxation, celle par exemple de Schultz ou l’une des nombreuses pratiques qui en
dérivent. Ces pratiques peuvent être comparées à une sorte de « vidange » salutaire
de toute l’énergie accumulée dans toutes les directions précédentes au cours de
l’action verbale. Notons qu’il existe des possibilités de relaxation partielle (loca-
lisée), instantanée, qui sont utilisables pendant l’action verbale elle-même. On dit
parfois qu’il s’agit alors de « relaxation dynamique » par opposition à la « relaxation
statique » précédente (Ch. Antonetti).
MANIFESTATIONS MOTRICES
Caractéristique de l’implication vocale est – comme nous l’avons vu dans les
chapitres précédents – l’utilisation du souffle abdominal mobilisant à l’expiration
les côtes par abaissement en anse de seau et provoquant la remontée du
diaphragme grâce à la réduction des diamètres horizontaux de l’abdomen. Cette
mise en route du souffle abdominal au moment du passage à la voix implicatrice
va de pair avec la verticalisation : l’action des muscles abdominaux n’est vraiment
aisée que si le sujet est redressé. De plus, l’usage du souffle abdominal permet,
grâce au contrôle diaphragmatique (antagonisme abdominaux-diaphragme), de
régler avec beaucoup plus de précision la pression sous-glottique. Il évite ainsi au
larynx d’avoir à supporter des pressions inutiles et dangereuses pour lui, en parti-
culier au début de l’émission vocale (coup de glotte).
Rappelons que quand le sujet se sent débordé par l’événement, le mécanisme
du souffle abdominal est remplacé par celui du souffle vertébral dans le contexte
du comportement de la voix de détresse. L’appel à ce mécanisme parfaitement
justifié dans certains cas, en particulier dans l’urgence, signe la faillite du compor-
tement de la voix implicatrice, surtout lorsque, cessant d’être employé de façon
limitée, ce mécanisme devient habituel, réalisant alors une dysfonction vocale
chronique.
Chapitre 7
182
Dynamique de la parole
■ Activité « radar »
Le fait qui caractérise le mieux l’acte vocal implicateur est l’orientation délibérée de
la majeure partie de l’attention du sujet vers son interlocuteur. Cette attention à autrui
peut être comparée à une activité de « radar », permettant au sujet de se faire une idée
de ce qui se passe dans la conscience de son interlocuteur, de cerner ses intentions, ses
raisons, ses mobiles et surtout d’évaluer la quantité d’énergie que cet interlocuteur
semble susceptible de mobiliser pour la défense de son point de vue ou l’approbation
de ce qu’on lui dit. De cette analyse plus ou moins consciente, découle de façon très
automatique chez le sujet, une adaptation de son propre niveau de tension au plaisir de
se trouver d’accord, ou la mise en place d’une riposte adéquate ou d’un évitement
incontournable (circuit rétroactif). Sur le schéma, ce circuit rétroactif est figuré à droite
au moyen d’une flèche en grisé représentant un canal centripète, apportant de l’énergie
vers la canalisation centrale. Il correspond au troisième circuit régulateur de la parole,
le circuit public dont nous avons parlé au chapitre 6. On peut dire que les possibilités
d’investissement de l’énergie dans cette « activité radar » sont illimitées : on a toujours
avantage à comprendre mieux comment réagit et fonctionne l’interlocuteur ou l’audi-
toire. Le parleur efficace est avant tout celui qui sait comprendre rapidement à qui il a
affaire, celui qui sait écouter, celui qui sait prendre le temps nécessaire ou faire les
détours nécessaires pour jauger l’interlocuteur.
Lorsque l’action vocale entreprise devient défaillante, la suppression de cette « acti-
vité radar » signe la faillite complète de l’implication. C’est ce qui a lieu par exemple
dans le cas du conférencier qui perd le contact avec l’auditoire et se réfugie dans ses
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
notes avec l’idée d’en finir le plus vite possible. Dans plusieurs troubles de la parole, en
particulier dans le bégaiement et le bredouillement, cette « activité radar » est fréquem-
ment perturbée. La personne bègue redoute de lire dans la conscience d’autrui que son
bégaiement incommode, d’où suppression de « l’activité radar » normale. La parole ne
peut plus dès lors être ajustée : la cible est perdue de vue.
■ Activation psychique
On sait que, dans le feu de la discussion, les idées se font souvent plus précises :
la pensée s’active. C’est dans l’action verbale intense que surgissent les meilleures
trouvailles oratoires, les traits les plus originaux, que la parole devient la plus
savoureuse et que se développent les plus belles envolées lyriques.
Chapitre 7
183
La voix Tome 1
AFFÉRENCES
Une dernière indication figure sur le schéma. Il s’agit de cette flèche « centri-
pète », venant de la gauche et qui représente les apports d’énergie imprévus ou
réprimés. On peut, d’une part, être surpris par un événement inattendu, que cet
événement se rapporte à l’environnement extérieur ou au monde intérieur du sujet.
On peut encore refuser de vivre une partie gênante de la réalité extérieure ou inté-
rieure. C’est ce qui a lieu par exemple lorsqu’on veut ne pas tenir compte de telle
réaction de l’interlocuteur (réalité extérieure) ou lorsqu’on veut dissimuler son
émotion (réalité intérieure). Dans tous ces cas, faute d’être intégrée à l’action entre-
prise, l’énergie mobilisée pour réprimer tend à perturber le bon déroulement de
cette action. Ces apports auraient pu être bénéfiques et donner au discours ou à
l’action verbale entreprise plus de force expressive mais, faute de cette intégration,
faute d’une adaptation rapide, on va vers « la perte de ses moyens » vers la
désorganisation.
Conclusion
On voit que ce schéma permet de représenter un grand nombre de phénomènes
susceptibles de se produire lors de la prise de parole dans le contexte du compor-
tement général du sujet. Ce schéma permet de rendre compte de l’aspect
dynamique de cet acte dont la charge énergétique est si variable et s’exprime de
manières si diverses. Il nous indique que si l’on veut progresser sur le plan de
l’élocution, il faut apprendre à gérer au mieux les mouvements de l’énergie psycho-
Chapitre 7
184
Dynamique de la parole
Conseils bibliographiques
FRANÇOIS F. Le langage et ses fonctions. In : Le langage. Encyclopédie de la pléiade. Paris :
Gallimard, 1968.
LE HUCHE F. Bégaiement. Option guérison. Paris : Albin Michel, 1999.
TROUBETZKOY NS. Principes de Phonologie. Klincksieck, 1970 : 16.
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 7
185
T able de correspondance
des termes anatomiques
A
Abaisseur de l’angle de la bouche (Muscle) Triangulaire des lèvres (Muscle)
Abaisseur de la lèvre inférieure (Muscle) Carré du menton (Muscle)
Abaisseur du septum nasal (Muscle) Myrtiforme (Muscle)
Acétabulum Cavité cotyloïde
Aile externe de l’apophyse ptérygoïde Lame latérale de l’apophyse ptérygoïde
Aile interne de l’apophyse ptérygoïde Lame médiale de l’apophyse ptérygoïde
Aile thyroïdienne Lame thyroïdienne
Amygdale linguale Tonsille linguale
Amygdale palatine Tonsille palatine
Amygdale pharyngée Tonsille pharyngienne
Angle de la côte Angle postérieur de la côte
Angle de la mâchoire Angle de la mandibule
Angle de la mandibule Angle de la mâchoire – Gonion
Angle de Louis Angle sternal
Angle postérieur de la côte Angle de la côte
Angle sternal Angle de Louis
Anneau trachéal Cartilage trachéal
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
187
La voix Tome 1
B
Bande ventriculaire Pli vestibulaire
Base de la langue Racine de la langue
Bord alvéolaire du maxillaire Processus alvéolaire de la mandibule
Bourrelet tubaire Torus tubaire
Branche montante du maxillaire supérieur Processus frontal de la mandibule
C
Canal incisif Canal palatin antérieur
Canal infra-orbitaire Canal sous-orbitaire
Canal palatin antérieur Canal incisif
Canal sous-orbitaire Canal infra-orbitaire
Canin (Muscle) Releveur de l’angle de la bouche (Muscle)
Carotide commune droite Carotide primitive droite
Carotide primitive droite Carotide commune droite
Carré du menton (Muscle) Abaisseur de la lèvre inférieure (Muscle)
Cartilage de la cloison Cartilage septal du nez
Cartilage septal du nez Cartilage de la cloison
Cartilage trachéal Anneau trachéal
Cavité cotyloïde Acétabulum
Cavité glénoïde du temporal Fosse mandibulaire
Cavités nasales Fosses nasales
Cavum Naso-pharynx
Centre phrénique Centre tendineux
Centre tendineux Centre phrénique
Chaton cricoïdien Lame du cartilage cricoïde
Cloison nasale Septum nasal
Conduit auditif Méat acoustique
Condyle du maxillaire Processus condylaire de la mandibule
Corde vocale Pli vocal
Corne caudale du cartilage thyroïde Petite corne du cartilage thyroïde
Corne rostrale du cartilage thyroïde Grande corne du cartilage thyroïde
188
Table de correspondance des termes anatomiques
D
Dentine Ivoire
Disque articulaire Ménisque
Droit de l’abdomen (Muscle) Grand droit (Muscle)
E
Échancrure claviculaire Incisure claviculaire
Échancrure inférieure du pédicule de la vertèbre Incisure vertébrale caudale
Échancrure nasale Incisure nasale
Échancrure sigmoïde Incisure mandibulaire
Échancrure supérieure du pédicule de la vertèbre Incisure vertébrale crâniale
Échancrure thyroïdienne Incisure thyroïdienne rostrale
Élévateur du voile du palais (Muscle) Péristaphylin interne (Muscle)
Épine du pubis Tubercule pubien
Épine mentonnière Apophyse géni
F
Facette articulaire costale inférieure Fossette costale caudale
Facette articulaire costale supérieure Fossette costale crâniale
Facette articulaire transversaire Surface articulaire du tubercule costal
Facette articulaire vertébral Surface articulaire de la tête costale
Facette costale de l’apophyse transverse Fossette costale transversaire
Faisceau cérato-pharyngien du constricteur moyen du pharynx Partie cérato-pharyngienne du constricteur moyen du pharynx
(Muscle) (Muscle)
Faisceau chondro-pharyngien du constricteur moyen Partie chondro-pharyngienne du constricteur moyen du pharynx
du pharynx (Muscle) (Muscle)
Faisceau cricoïdien du constricteur inférieur du pharynx Partie crico-pharyngienne du constricteur inférieur du pharynx
(Muscle) (Muscle)
Faisceau lingual du constricteur supérieur du pharynx (Muscle) Pharyngo-glosse
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
Faisceau mylo-hyoïdien du constricteur supérieur du pharynx Partie mylo-pharyngienne du constricteur supérieur du pharynx
(Muscle) (Muscle)
Faisceau profond du masséter (Muscle) Partie profonde du masséter (Muscle)
Faisceau ptérygoïdien du constricteur supérieur du pharynx Partie ptérygo-pharyngienne du constricteur supérieur
(Muscle) du pharynx (Muscle)
Faisceau ptérygo-maxillaire du constricteur supérieur Partie bucco-pharyngienne du constricteur supérieur du pharynx
du pharynx (Muscle) (Muscle)
Faisceau superficiel du masséter (Muscle) Partie superficielle du masséter (Muscle)
Faisceau thyroïdien du constricteur inférieur du pharynx Partie thyro-pharyngienne
(Muscle) du constricteur inférieur du pharynx (Muscle)
Fascia bucco-pharyngien Aponévrose péripharyngienne
Fascia pharyngo-basilaire Aponévrose intrapharyngienne
Fausse côtes Côtes asternales
Foramen de la veine cave Orifice de la veine cave inférieure
189
La voix Tome 1
G
Galéa aponévrotique Aponévrose épicranienne
Glande sous-maxillaire Glande submandibulaire
Glande submandibulaire Glande sous-maxillaire
Glande thyroïde Corps thyroïde
Glosso staphylin (Muscle) Palato-glosse (Muscle)
Gonion Angle de la mandibule
Gouttière carotidienne Sillon carotidien
Gouttière costale Sillon costal
Gouttière optique Sillon chiasmatique
Gouttière palatine postérieure Sillon grand palatin
Gouttière pharyngo-laryngée Récessus piriforme
Grand droit (Muscle) Droit de l’abdomen (Muscle)
Grand oblique (Muscle) Oblique externe de l’abdomen (Muscle)
Grande corne du cartilage thyroïde Corne rostrale du cartilage thyroïde
H
Hamulus ptérygoïdien Crochet de l’aile interne de l’apophyse ptérygoïde
Hiatus aortique Orifice aortique
Hiatus œsophagien Orifice œsophagien
Houpe du menton (Muscle de la) Mentonnier (Muscle)
Hypopharynx Laryngo-pharynx
I
Incisure claviculaire Échancrure claviculaire
Incisure jugulaire Fourchette sternale
Incisure mandibulaire Échancrure sigmoïde
Incisure nasale Échancrure nasale
Incisure thyroïdienne rostrale Échancrure thyroïdienne
Incisure vertébrale caudale Échancrure inférieure du pédicule
de la vertèbre
Incisure vertébrale crâniale Échancrure supérieure du pédicule
de la vertèbre
Inter-aryténoïdien (Muscle) Aryténoïdien transverse (Muscle)
Inter-aryténoïdien oblique (Muscle) Aryténoïdien oblique (Muscle)
Inter-aryténoïdien transverse (Muscle) Aryténoïdien transverse (Muscle)
Intercostal interne (Muscle) Intercostal intime (Muscle)
Intercostal intime (Muscle) Intercostal interne (Muscle)
190
Table de correspondance des termes anatomiques
L
Labyrinthe ethmoïdal Masse latérale de l’ethmoïde
Lame du cartilage cricoïde Chaton cricoïdien – Plaque cricoïdienne
Lame du cartilage thyroïde Lame quadrilatère
Lame latérale de l’apophyse ptérygoïde Aile externe de l’apophyse ptérygoïde
Lame médiale de l’apophyse ptérygoïde Aile interne de l’apophyse ptérygoïde
Lame perpendiculaire du palatin Lame verticale du palatin
Lame thyroïdienne Aile thyroïdienne
Lame verticale du palatin Lame perpendiculaire du palatin
Laryngo-pharynx Hypopharynx
Ligament alvéolo-dentaire Périodonte
Ligament arqué latéral Ligament cintré
Ligament arqué médial Arcade du psoas
Ligament arqué médian Pilier interne
Ligament ary-épiglottique Ligament aryténo-épiglottique
Ligament aryténo-épiglottique Ligament ary-épiglottique
Ligament cintré Ligament arqué latéral
Ligament inguinal Arcade fémorale
Ligament ptérygo-maxillaire Raphé pharyngo-mandibulaire
Ligament stylo-mandibulaire Ligament stylo-maxillaire
Ligament stylo-maxillaire Ligament stylo-mandibulaire
Ligament thyro-aryténoïdien inférieur Ligament vocal
Ligament thyro-aryténoïdien supérieur Ligament vestibulaire
Ligament vestibulaire Ligament thyro-aryténoïdien supérieur
Ligament vocal Ligament thyro-aryténoïdien inférieur
Ligne courbe occipitale supérieure Ligne nuchale supérieure
Ligne courbe temporale inférieure Ligne temporale inférieure
Ligne courbe temporale supérieure Ligne temporale supérieure
Ligne nuchale supérieure Ligne courbe occipitale supérieure
Ligne oblique du cartilage thyroïde Crête oblique du cartilage thyroïde
Ligne temporale inférieure Ligne courbe temporale inférieure
Ligne temporale supérieure Ligne courbe temporale supérieure
Loge amygdalienne Fosse tonsillaire
Loge sous-mandibulaire Loge sous-maxillaire
Loge sous-maxillaire Loge sous-mandibulaire
Luette Uvule palatine
M
Malaire Os zygomatique
Mandibule Maxillaire inférieur
Masse latérale de l’ethmoïde Labyrinthe ethmoïdal
Maxillaire Maxillaire supérieur
Maxillaire inférieur Mandibule
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
N
Naso-pharynx Rhinopharynx – Cavum
Nerf grand hypoglosse Nerf hypoglosse
Nerf hypoglosse Nerf grand hypoglosse
Nerf laryngé caudal Nerf récurrent
191
La voix Tome 1
O
Oblique externe de l’abdomen (Muscle) Grand oblique (Muscle)
Oblique interne de l’abdomen (Muscle) Petit oblique (Muscle)
Occipital (Muscle) Ventre occipital de l’épicrânien
Orbiculaire de la bouche (Muscle) Orbiculaire des lèvres (Muscle)
Orbiculaire de l’œil (Muscle) Orbiculaire des paupières (Muscle)
Orbiculaire des lèvres (Muscle) Orbiculaire de la bouche (Muscle)
Orbiculaire des paupières (Muscle) Orbiculaire de l’œil (Muscle)
Orifice aortique Hiatus aortique
Orifice de la veine cave inférieure Foramen de la veine cave
Orifice du canal dentaire Foramen mandibulaire
Orifice du canal sous-arbitaire Foramen infra-orbitaire
Orifice œsophagien Hiatus œsophagien
Orifice tubaire Ostium pharyngien de la trompe auditive
Os lacrymal Unguis
Os nasal Os propre du nez
Os propre du nez Os nasal
Ostium pharyngien de la trompe auditive Orifice tubaire
Os zygomatique Malaire
P
Palato-glosse (Muscle) Glosso staphylin (Muscle)
Palato-pharyngien (Muscle) Pharyngo-staphylin (Muscle)
Palato-staphylin (Muscle) Uvulaire (Muscle)
Papille caliciforme Papille circumvalée
Papille circumvalée Papille caliciforme
Paroi externe des fosses nasales Paroi latérale des cavités nasales
Paroi latérale des cavités nasales Paroi externe des fosses nasales
Partie bucco-pharyngienne du constricteur supérieur du pharynx Faisceau ptérygo-maxillaire du constricteur supérieur
(muscle) du pharynx (Muscle)
Partie cérato-pharyngienne du constricteur moyen du pharynx Faisceau cérato-pharyngien du constricteur moyen du pharynx
(Muscle) (Muscle)
Partie chondro-pharyngienne du constricteur moyen du pharynx Faisceau chondro-pharyngien du constricteur moyen
(Muscle) du pharynx (Muscle)
Partie crico-pharyngienne du constricteur inférieur du pharynx Faisceau cricoïdien du constricteur inférieur du pharynx
(Muscle) (Muscle)
Partie mylo-pharyngienne du constricteur supérieur du pharynx Faisceau mylo-hyoïdien du constricteur supérieur du pharynx
(Muscle) (Muscle)
Partie profonde du masséter (Muscle) Faisceau profond du masséter (Muscle)
Partie ptérygo-pharyngienne du constricteur supérieur Faisceau ptérygoïdien du constricteur supérieur du pharynx
du pharynx (Muscle) (Muscle)
Partie superficielle du masséter (Muscle) Faisceau superficiel du masséter (Muscle)
Partie thyro-pharyngienne du constricteur inférieur du pharynx Faisceau thyroïdien du constricteur inférieur du pharynx
(Muscle) (Muscle)
Pavillon de l’oreille (Muscle) Auriculaire (Muscle)
Peaucier du cou (Muscle) Cutané du cou (Muscle)
Périodonte Ligament alvéolo-dentaire
Péristaphylin externe (Muscle) Tenseur du voile du palais (Muscle)
Péristaphylin interne (Muscle) Élévateur du voile du palais (Muscle)
Petite corne du cartilage thyroïde Corne caudale du cartilage thyroïde
Petit oblique (Muscle) Oblique interne de l’abdomen (Muscle)
192
Table de correspondance des termes anatomiques
R
Racine de la langue Base de la langue
Rameau externe du nerf laryngé crânial Nerf laryngé externe
Rameau interne du nerf laryngé crânial Nerf laryngé interne
Raphé pharyngo-mandibulaire Ligament ptérygo-maxillaire
Releveur de la lèvre supérieure (Muscle) Releveur profond (Muscle)
Releveur de l’angle de la bouche (Muscle) Canin (Muscle)
Releveur du voile Pli du releveur
Releveur naso-labial Releveur superficiel
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
S
Saillie de la pomme d’Adam Proéminence laryngée
Septum nasal Cloison nasale
Sillon carotidien Gouttière carotidienne
Sillon chiasmatique Gouttière optique
Sillon costal Gouttière costale
193
La voix Tome 1
T
Tenseur du voile du palais (Muscle) Péristaphylin externe (Muscle)
Thyro-aryténoïdien inférieur (Muscle) Pli vocal (Muscle du)
Tonsille linguale Amygdale linguale
Tonsille palatine Amygdale palatine
Tonsille pharyngienne Amygdale pharyngée
Torus tubaire Bourrelet tubaire
Transverse (Muscle) Transverse de l’abdomen (Muscle)
Transverse de l’abdomen (Muscle) Transverse (Muscle)
Triangulaire des lèvres (Muscle) Abaisseur de l’angle de la bouche (Muscle)
Trompe auditive Trompe d’Eustache
Trompe d’Eustache Trompe auditive
Trou de conjugaison Foramen intervertébral
Trou mentonnier Foramen mentonnier
Trou sphéno-palatin Foramen sphéno-palatin
Trou transversaire Foramen transversaire
Trou vertébral Foramen vertébral
Tubercule antérieur Tubercule ventral
Tubercule de la côte Tubérosité costale
Tubercule de Lisfranc Tubercule du muscle scalène ventral
Tubercule dorsal Tubercule postérieur
Tubercule du muscle scalène ventral Tubercule de Lisfranc
Tubercule postérieur Tubercule dorsal
Tubercule pubien Épine du pubis
Tubercule ventral Tubercule antérieur
Tubérosité costale Tubercule costal
U
Unguis Os lacrymal
Uvulaire (Muscle) Azygos de la luette – Palato-staphylin (Muscle)
Uvule palatine Luette
V
Veine profonde de la langue Veine ranine
Veine ranine Veine profonde de la langue
Ventre frontal de l’épicrânien (Muscle) Frontal (Muscle)
Ventre occipital de l’épicrânien (Muscle) Occipital (Muscle)
Ventricule du larynx Ventricule de Morgagni
Ventricule de Morgagni Ventricule du larynx
Vertèbre dorsale Vertèbre thoracique
Vertèbre thoracique Vertèbre dorsale
194
I ndex Les chiffres en caractères gras indiquent les pages où l’on trouvera l’essentiel en ce qui concerne le sujet.
A Arcade
– de Sénac, 41
Abaissement costal, 52 – dentaire, 128, 130, 163
Abaissement/élévation du larynx, 95 – du psoas, 41
Acqueduc de Fallope, 152 – fémorale, 45
Activation psychique, 183 – gingivo-dentaire, 128
Agitation, 183 – zygomatique, 112-113
Ailes vomériennes, 142 Artère, 73
Air climatisé, 90 – carotide, 79
Alvéole
– dorsale de la langue, 137
– dentaire, 109
– laryngée
– pulmonaire, 14
– moyenne, 73
Amygdale – postéro-inférieure, 73
– linguale, 133 – supérieure, 73
– pharyngée, 118 – palatine
Anatomie comparée, 58 – ascendante, 127
Angle – descendante, 127
– de la mâchoire, 115 – pharyngienne ascendante, 126
– de Louis, 27-28 – ranine, 137
– du pharynx, 116 – sous-clavière, 75
– xiphoïdien de Charpy, 27 – sublinguale, 137
Anse Articulation
– de seau, 28-29, 52, 182 – crico-aryténoïdienne, 66
Antonetti, 182 – crico-thyroïdienne, 66-67
Aperture, 159 – de la parole, 153, 179
Aponévrose, 14
– temporo-maxillaire, 110-111
– épicrânienne, 147
Articulé dentaire, 130
– intrapharyngienne, 119
Audition, 166
– palatine, 124, 135
Avaler de travers, 59
– péripharyngienne, 119
– temporale, 112 Axes du mouvement costal, 28
Apophyse Azygos de la luette, 126
– articulaire, 23
– coronoïde, 110 B
– épineuse, 23 Baro-récepteurs, 89
– géni, 108 Bascule
– malaire, 138, 145 – du cartilage thyroïde, 67, 94
– mastoïde, 85 – du sternum, 30
– musculaire, 63, 68-69 – du thyroïde, 66
– orbitaire, 141 Bégaiement, 161, 168, 183
– palatine, 138 Bernouilli, 92
– du maxillaire supérieur, 141-142 Borelli, 28
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
– ptérygoïde, 114, 117, 121, 124, 139-142, 144 Bouche, 18, 128
– pyramidale du palatin, 140-141 – œsophagienne, 16, 79, 119
– sphénoïdale, 141 Branche montante, 109
– styloïde, 85, 132 Bredouillement, 183
– transverse, 23 Bretelle, 83
– unciforme, 143 Bronche, 33
– vocale, 63, 65, 78 Bruit de souffle, 101
– zygomatique, 112-113 Bruits familiers, 160
Appareil suspenseur du larynx, 80-81 Bulbo-protubéranciel, 152
Appendice xiphoïde, 27
Aquapendente, 86
Arc C
– costal, 43 Canal
– cricoïdien, 62, 66, 69 – de Sténon, 128
– neural, 21 – dentaire, 110
195
La voix Tome 1
– lacrymal, 141, 143 Déglutition, 57, 59, 64, 86, 124, 150, 162
– sous-orbitaire, 138 – primaire, 163
Canine, 129 – secondaire, 164
Capsule amygdalienne, 135 Dejonckère, 86
Caroncule, 133 Demi-facettes articulaires costales, 21
Carotide Densité des gaz, 96
– externe, 74, 126 Dent, 128
– interne, 74 Dentition, 131
Cartilage Dépression endothoracique, 33, 58
– aryténoïde, 58, 61-62 Diaphragme, 12, 14, 34, 40, 44, 52, 58
– costal, 26 Diduction, 111
– cricoïde, 61-62, 66, 79 Duchene de Boulogne, 44
– épiglottique, 61, 63 Dynamique respiratoire, 32
– thyroïde, 59, 61, 79, 81 Dysphonie
Casser les oreilles, 179 – dysfonctionnelle, 54
Cavité – pré-menstruelle, 91
– buccale, 128, 131
– de résonance, 95, 100-101, 147 E
– glénoïde, 110 Écartement paradoxal des côtes, 53
– sus-glottique, 92 Échancrure
Cavum, 144 – inter-aryténoïdienne, 77
Centre phrénique, 40-41 – nasale, 138
Cercle vicieux de l'effort vocal, 177 – ptérygoïdienne, 140-141
Chabry, 28 – sigmoïde, 110
Chiasma optique, 140 – sphéno-palatine, 141
Choane, 58, 137, 142, 144 Effet Lee, 168
Chorion, 64, 79 Élan
Chronaxie, 89 – du geste phonatoire, 49
Cinétique laryngée, 92 – inspiratoire, 53
Circuit – respiratoire, 14
– court, 168 Élasticité
– privé, 168 – pulmonaire, 32-33
– public, 168, 183 – thoracique, 32-33
Classement vocal, 89 Électromyographie, 162
Cloison nasale, 141-142 Élever la voix, 179
Col du condyle, 110 Élocution, 177, 180
Collet de la dent, 128 Éminence mentonnière, 108
Commissure labiale, 150, 152 Émotion, 51, 53, 184
Concentration mentale, 89 Énergie
Condyle, 110 – de conviction, 177-178
Contractions laryngées, 96 – psychomotrice, 184
Contrôle technique général, 184 Enrichissement du timbre, 95
Conus elasticus, 62, 65 Épaisseur des plis vocaux, 95, 101
Cornet, 143 Épiglotte, 15, 59, 77, 86, 133, 136
Cornet inférieur, 141, 143 Épine
Cornut, 86, 92-93, 100 – de Spix, 110
Côte, 24, 26 – nasale, 138
Couleur de la voix, 102 Épithélium, 78
Coup de glotte, 52, 182 Essoufflement, 53
Coup pour coup récurrentiel, 88 Étendue de la voix, 96, 98
Couronne Étendue vocale, 98
– de la dent, 128 Ethmoïde, 138-139, 141, 146
– laryngée, 77, 118 Ewald, 86-87, 93-94
Couverture des sons, 94 Expression simple, 11
Crête Expressivité, 53
– malaire, 140 – chaude, 175
– oblique, 61 – froide, 175
Cri de mort, 9, 100 Extraversion, 185
Crosse de l'aorte, 75
Cuspide, 129 F
Face
D – référentielle, 175
Damste, 89 Facette claviculaire, 27
Débit Fausse route, 15, 59-60
– d'air, 95 Fente labiale, 128
– verbal, 179 Fermeture glottique, 96
196
Index
Ferrein, 86 Hématose, 49
Filé (son), 87 Hirano, 86, 93, 95
Flexion vertébrale, 53 Husson, 86-87, 89-90, 93, 96, 167
Fonction Hygiène vocale, 100
– métalinguistique, 173-174 Hypo-pharynx, 16, 79, 116
– phatique, 173-174 Hypophyse, 139
– poétique, 174
Fondamental usuel, 100 I
Foramen cæcum, 132
Impulsion laryngée, 92
Forçage vocal, 54, 177, 180
Incisive, 128
Formant du chanteur, 102
Inflammation des plis vocaux, 91
Fosse
Inhibition, 176
– amygdalienne, 124
Intensité, 96, 100, 166, 177, 180
– canine, 145-146, 152
Intention d’agir, 6, 53
– nasale, 18, 123, 137, 140, 143-145
Introversion, 185
– pituitaire, 139
Irritation laryngée, 54
– ptérygoïde, 115, 140-141
Isthme du gosier, 118, 124, 126, 135
– ptérygo-maxillaire, 138, 141, 145
– temporale, 111, 140
– zygomatique, 140 J
Fossette Joue, 154
– digastrique, 85, 109
– glosso-épiglottique, 137 L
– hémisphérique, 62, 72
– myrtiforme, 152 Lafon, 92
– sous-maxillaire, 109 Lafon, 86, 92
– sublinguale, 109 Lame
Fourchette sternale, 27 – basale, 79
Frein de la lèvre, 128 – criblée, 144
– vertébrale, 23
– verticale de l'os palatin, 140-141
G Lane et Tranel, 166
Galien, 86 Langue, 126, 131-132, 153
Ganglion Laryngite sèche, 90
– plexiforme, 73 Laryngo-pharynx, 16
– rétropharyngien, 127 Laryngoscopie, 133
– sous-maxillaire, 137 Lèvre, 128, 153
– sous-mentonnier, 137 Ligament, 65
Ganz, 68 – alvéolo-dentaire, 130
Garde, 167 – ary-épiglottique, 65, 77
Gencive, 128 – cintré, 41
Geste respiratoire, 54, 183 – jugal ou crico-corniculé, 65
Glande – pharyngo-épiglottique, 65
– muqueuse, 79 – ptérygo-maxillaire, 117, 121, 140, 150
– pituitaire, 139 – thyro-aryténoïdien, 65
– séreuse, 79 – thyro-hyoïdien, 64, 117
– sub-linguale, 85 – vocal, 65, 73, 79
– thyroïde, 75 Ligne
Glosso-pharyngien, 127 – courbe temporale, 111
Glosso-staphylin, 135 – mylo-hyoïdienne, 85, 108, 117, 121
Glotte, 15, 68, 78, 86 – oblique externe, 108, 150
Goerttler, 73, 88 Liskovius, 86
Gonion, 110 Loi de Bernouilli, 91
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit.
197
La voix Tome 1
198
Index
– gingivo-lingual, 132-133
Plancher buccal, 131, 135 – naso-génien, 150
Plancher nasal, 142 – terminal, 132
Plèvre, 32-33 Sinus, 18, 145
Plexus tonsillaire, 127 – costo-diaphragmatiques, 32
Pli – de la face, 137
– vestibulaire, 15, 72, 77 – ethmoïdal, 146
– vocal, 12, 14, 72 – frontal, 146
Pneumogastrique, 73, 75, 137 – maxillaire, 145
Pneumothorax, 33 – piriformes, 16, 79, 118, 162
Poignée de pompe, 28-29, 40, 52 – sphénoïdal, 146
Points d'articulation, 155 Smith, 86
Polype, 94 Son fondamental, 96
Pomme d'Adam, 15, 19, 57, 61 Souffle
Poumon, 32 – abdominal, 6, 14, 52, 54, 182
199
La voix Tome 1
200
P lan des 4 ouvrages
Tome 1
201
La voix Tome 1
Tome 2
I II
Sémiologie Dysphonies dysfonctionnelles
1. Examen de la voix et du comportement phonatoire 4. Dysphonie dysfonctionnelle simple
Trois remarques préliminaires fondamentales (sans complication laryngée)
Interrogatoire Théories pathogéniques
Examen physique Clinique
Examen du comportement vocal 5. Dysphonies dysfonctionnelles compliquées
Signification pratique de l’examen de la voix (avec laryngopathies dysfonctionnelles)
Nodule du pli vocal
2. Modes d’examen du larynx et de son fonctionnement
Pseudo-kyste séreux
Laryngoscopie
Œdème en fuseau ou épaississement muqueux fusiforme
Laryngostroboscopie
Œdème chronique des plis vocaux ou œdème de Reinke
Laryngoscopie en décubitus (dite laryngoscopie directe)
ou pseudo-myxome
Glottographie
Polype du larynx
Électromyographie laryngée
Kyste muqueux par rétention
Examens radiologiques
Hémorragie sous-muqueuse du pli vocal – Coup de fouet
Tomodensitométrie laryngien
Résonance magnétique nucléaire Ulcère de l’aryténoïde
Endoscopie virtuelle
6. Formes particulières des dysphonies dysfonctionnelles
Cinématographie ultra-rapide
Raucité vocale infantile
3. Évaluation objective de la fonction vocale Troubles de la mue
Phonétogramme Problème vocal des transsexuels
Quotient phonatoire Dysphonie chez les chanteurs ou dysodie
Test S/Z Glotte ovalaire
Renseignements apportés par l’analyse du signal vocal Monocordite vasomotrice
Évaluation multiparamétrique et profil vocal Voix et Serrage des plis vestibulaires
Aphonies et dysphonies par inhibition vocale dites
psychogènes
Troubles vocaux dans la pathologie psychiatrique
Planches iconographiques
202
Plan des 4 ouvrages
Tome 3
203
La voix Tome 1
Tome 4