Sujet : « La démocratie est toujours menacée par ses adversaires, sans doute, mais

bien plus encore par la négligence ou l’inertie des citoyens ».

Commentez ces idées de Pierre Mendes France.

De nos jours, la démocratie est le régime le plus utilisé en matière de la gouvernance.

Elle est une forme de pouvoir qui met le peuple au centre de sa gestion. Mais cette
démocratie se trouve menacée non seulement par les abus de pouvoir de la part des
dirigeants mais aussi par la passivité et la non-implication du peuple dans la gestion.
C’est dans cet ordre d’idées que Pierre Mendes France a dit : « La démocratie est
toujours menacée par ses adversaires, sans doute, mais bien plus encore par la
négligence ou l’inertie des citoyens ». Pour bien développer ce sujet, on peut se poser
les questions suivantes : qu’est-ce que la démocratie ? pourquoi dit-on que la
démocratie est menacée ? Dans les lignes qui suivent, il s’agira de la définition de la
démocratie dans un premier temps et de ses dérives qui empêchent son bon
fonctionnement dans un second temps.

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La démocratie est définie par Abraham Lincoln comme « le gouvernement du peuple,

par le peuple et pour le peuple ». Par cette définition, on comprend que c’est le peuple
qui décide du pouvoir. Il le donne à qui il veut et peut le reprendre si le dirigeant n’agit
pas dans l’intérêt commun. Car selon toujours Abraham Lincoln, « les systèmes
démocratiques sont supposés agir dans l’intérêt du peuple ».

Cependant, dans la pratique, on déplore certaines dérives qui menacent le bon

fonctionnement de la démocratie.

Tout d’abord, on constate que la séparation des pouvoir n’est pas une réalité dans les
pays à régimes démocratiques. L’exécutif contrôle l’assemblée et la justice. La
centralisation des pouvoirs installe le système dictatorial. Cela conduit forcément à des
abus de pouvoir. En ce sens, Montesquieu affirme : « c’est une expérience éternelle
que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». Par-là, il veut dire que le
simple fait d’avoir le pouvoir favorise les abus. Pour éviter ces abus, il ajoute « pour
qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le
pouvoir arrête le pouvoir ».

Ensuite, la non-application des lois et des règles en vigueur donne naissance au

népotisme (le favoritisme), l’injustice et l’inégalité. La recherche de l’intérêt
personnel, la corruption et le laisser aller prendront alors le dessus. Dans ce cas, on
parlera beaucoup plus de l’anarchie car chacun fait ce qu’il veut.

Par ailleurs, les libertés individuelles et collectives se trouvent confisquées dans les
pays démocratiques notamment africains. Par exemple, dans notre pays, le Mali, on a
vu des manifestations refusées par les autorités ou interrompues par les forces de
l’ordre. Aussi, des journalistes disparaissent-ils à cause de leurs propos. Des hommes
politiques ou des artistes sont enfermés à cause de leurs opinions. Ces pratiques sont
contraires aux principes démocratiques car les libertés de manifester ou de presse sont
fondamentales en démocratie.

Enfin, on remarque que le pouvoir est géré par une minorité de personne. Le peuple
n’est pas consulté dans les prises de décision. De plus, les citoyens restent passifs face
à la mauvaise gouvernance. Ils négligent la gestion du pouvoir. Leur implication se
limite beaucoup plus aux élections. Or la démocratie ne limite pas aux seules élections.

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En somme, on peut dire que des menaces sérieuses pèsent sur le système
démocratique. Des menaces qui relèvent surtout de la non-application de ses
principes : les pouvoirs ne sont pas séparés, les libertés ne sont pas garanties, le peuple
n’est pas impliqué dans la gestion pouvoir. Toutefois, si elle est bien appliquée, la
démocratie reste le meilleur des régimes politiques. C’est pourquoi Jean Jacques
Rousseau a dit : « la démocratie est un gouvernement si parfait qu’il convient aux
dieux et pas aux hommes »