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Materiaux

CHAPITRE 0 : LES MATERIAUX


A. Le béton hydraulique
1. Généralités
Le béton hydraulique est un mélange judicieusement choisi de granulats (sable, gravier,
cailloux), de liant (ciment), d’eau avec parfois des adjuvants. Les adjuvants ont pour rôle de
modifier certaines propriétés du béton frais (fluidifiant, retardateur de prise). Il existe
aujourd’hui des produits dits super plastifiants, qui permettent d’obtenir dans le cadre des
bétons très haute performance et auto plaçants des bétons très faciles à mettre en place, mais
avec des propriétés mécaniques très importantes. Un mètre cube de béton comprend environ :
 400 l de sable
 800 l de gravier
 300 à 400 kg de ciment
 100 à 200 litres d’eau
Le rapport entre la quantité d’eau et le ciment est d’environ 2.
2. Le ciment
C’est une poudre fine constituée principalement de silicate et d’aluminate de chaux
qui s’hydratent en présence de l’eau pour donner progressivement une consistance solide au
matériau. Tout au long de sa vie, le ciment passe par trois phases essentielles :
2.1.La phase dormante
La pâte de ciment semble ne pas évoluer, elle peut encore être travaillée. En réalité il y a déjà
des réactions chimiques qui ont lieu puisque des ions passent en solution dans l’eau durant cette phase
(notamment des ions calcium, silicates, hydroxydes et sulfates). Une fois l'eau de gâchage saturée en
ions, le début de la prise commence. La durée de la phase dormante dépend du ciment utilisé mais elle
est généralement de une à quatre heures.
2.2. La prise
La prise du ciment c'est-à-dire le passage de la pâte de ciment (ciment + eau) d'une
consistance fluide à un état solide est une phase essentielle dans la fabrication du béton puisqu'elle
donne sa cohésion au matériau. La prise correspond à la période pendant laquelle les premiers
hydrates se forment et permet au matériau de passer progressivement du fluide au solide. Le
temps de prise est mesuré par l’essai de prise. Ce temps de prise dépend de la finesse des
grains de ciment, caractérisée par la surface spécifique, c’est-à-dire la surface développée par
unité de masse.
Après quelques heures, on observe une brusque augmentation de la viscosité du ciment ainsi
qu’un dégagement de chaleur, c’est le début de la prise. En présence de gypse, les aluminates
tricalciques réagissent pour former des aiguilles d'ettringite (ou trisulfoaluminate de calcium
hydraté) ((CaO)6(Al2O3)(SO3)3, 32H2O), c’est cette réaction qui est exothermique et la
formation des cristaux d’ettringite qui est à l’origine du début du raidissement de la pâte de
ciment. Plus tard, l’ettringite réagira avec les aluminates tricalciques restants pour former des
monosulfo aluminates de calcium ((CaO)3(Al2O3)(CaSO4), 12H2O). L’aluminate tricalcique
est le composé du ciment le plus réactif avec l’eau et s’il n’y avait pas de gypse pour ralentir
son hydratation, la réaction serait trop brutale et il se produirait une fausse prise avec
formation d’aluminates de calcium hydratés qui ont un effet négatif sur la résistance du
ciment. Moins réactifs, les silicates tricalciques (Ca3SiO5) et les silicates bicalciques (Ca2SiO4)
réagissent avec l’eau pour former de la Portlandite ou chaux éteinte (cristal hexagonal
d'hydroxyde de calcium : Ca(OH)2) et des CSH (silicates de calcium hydratés). Les CSH sont
des composés non cristalins. Il ont les caractéristiques d’un gel et possèdent une composition
variable, leur formule générale pouvant s'écrire : (CaO) x(SiO4)y(H2O)z avec 0.6 < x/y < 2 et 1
< z < 4. Leur composition moyenne est proche de (CaO) 1.7(SiO4)(H2O)4. C’est
l’enchevêtrement du gel CSH qui donne sa solidité au ciment : les CSH se développent à la
surface des grains de ciment non hydratés et comblent progressivement les interstices
capillaires entre les grains. La pâte devient de plus en plus dure.

Les aluminoferrites tétracalciques s’hydratent également mais ne participent pas à la


solidification du ciment. Quand le ciment est rigide, la prise en elle-même est terminée.

Gâchage, t=0 Début de prise Fin de prise


Temps

Période dormante Prise Periode de durcissement


2.3.Le durcissement

Le durcissement qui suit la prise est caractérisé par une augmentation progressive de
la résistance mécanique. Elle peut s’étaler sur plusieurs années.
2.1. Fabrication du ciment
On extrait du calcaire et de l’argile des carrières. Ces deux matières premières sont
mélangées à raison environ de 80% pour le calcaire et 20% pour l’argile. Ce mélange naturel
est concassé à des grains de taille inférieure à 0,1mm de diamètre, puis cuit à environ 1400°
dans des fours spéciaux. A la fin de cette cuisson on obtient du Clinker qui se présente sous
forme de boules ocres brillantes. Le clinker est rebroyé jusqu’à des grains de taille inférieure
à 200 microns, puis on y ajoute une petite quantité de gypse 5% (sulfate de chaux hydratés
(ca2S04 H20), qui a pour rôle de régulariser la prise du ciment en présence de l’eau. En
définitive :

CIMENT CPA = 95%Clinker(80%calcaire+ 20% d’argile) + 5% gypse


Sa composition chimique est la suivante :
CaO C Alite C3S 60% (CaO)3 SiO
SiO S Belite C4S 20% (CaO)4 SiO
Al2O3 A Celite C3A 10% (CaO)3 Al1O3
Fe2O3 F C4AF 10% (CaO)4 Al2O3

2.2 Prise et durcissement du béton


En présence d’eau de gâchage les sels qui forment le ciment s’hydratent. Le gypse et les
sels se combinent à l’eau suivant des réactions chimiques fortement thermiques qui
s’effectuent progressivement donnant lieu successivement à la prise et au durcissement du
ciment.
La prise : C’est le changement d’état physique qui transforme la pâte en un solide (durée 3 à
4 heures au plus suivant le temps.
Durcissement : C’est l’augmentation progressive de la résistance mécanique avec le temps
2.3 Classification normalisée des ciments
Il y a deux grandes catégories :
 CPA : Ciment portland artificiel sans constituant secondaire. [97% (clinker + gypse)
3% de filler]. Le filler est une roche fine broyée qui sert à augmenter la maniabilité du
béton.
 Les CPJ ciment portland artificiel avec constituants secondaires (pour la Cimencam,
l’ajout est la pouzzolane).
¿
65% (clinker + gypse)
¿
35% de constituants secondaires.
Constituants secondaires
 L : laitiers de Hauts fourneaux, résidu de fabrication de la fonte. Ce laitier a presque
la même formation chimique que le clinker.
CaO 40 à 50% AlO3 0 à 25%

SiO2 30% MgO3 5%


 C : Cendres volantes, Résidus de combustion de houilles des centrales thermiques
sorti des dépoussiéreurs.

 Z Pouzzolane
{Artificiel
Naturel volcanique
calcination de l'arg ile

 CLK ciment de laitier au clinker ¿ 80% de laitier


 CHF ciment de HF 60 à 75% de laitier

t
Classification des ciments (classe de résistance)
On rencontre sur le marché
CPA 45 55 Ces chiffres représentent la résistance caractéristique
moyenne en 28 jours en MPA
45 R 55 R

CPJ 35 45 55

45R 55R 45 Résistance moyenne à 28 jours

CHF 45 55 35 Résistance minimal garantie à 28 j

45R 55R

R = Rapidité de prise.

2. LE GRANULATS (Sables, graviers, cailloux)


3.1. Généralités
Ces granulats peuvent être naturels ou artificiels. Les naturels sont moulés (rivières et
montages) ⇒ ronds. Les concassés sont artificiels (carrières). Les calcaires peuvent être soit
calcaires soit siliceux.
Qualité requise : le granulat doit être :
 Inerte ici ne doivent pas réagir chimiquement avec le ciment et l’eau,
 Résistant (à l’usure, à la compression, au cisaillement
 Non poreux,
 Propre (pas de poussières, bien lavé,

 Forme favorisant la mise en œuvre ⇒ roules de préférence, mais les concassés


donnent une meilleures résistance que les roulés.
P()

3.2. Granulométrie ou granularité


Suivant les dimensions les grains sont classés. 100%
refus

Sables
φ de 0,1 à 6,3mm

Graviers
φ de 6,3 à 25mm
tamisat
Cailloux  de 25 à 100 mm
φ Représente le diamètre du passoir
 Log10
 Côté du passoir
10 log 10 Q( μ)
Le module est le nombre entier le plus voisin de .
Exemple :
φ = 10mm = 10 4 μ module = 10log104 = 40

φ = 100 = 105 μ module = 10log105 = 50


Classification :
On distingue :
Fin 20 à 26 0,1 à 2,4mm
Sable Moyen 26 à 32 0,4 à 1,6mm
Gros 32 à 38 1,6 à 6,3mm

Petit 38 à 40 6,3 à 10mm


Gravier Moyen 40 à 42 10 à 16mm
Gros 42 à 44 16 à 25mm

Petits 44 à 46 25 à 40mm
Cailloux Moyen 46 à 48 40 à 63mm
Gros 48 à 50 63 à 100mm

Granulométrie continue ou discontinue


 Granulométrie continue : Presque toutes les grosses de grains sont présentes, mise
en œuvre facile mais le dosage en haut est souvent plus élevé pour obtenir une même
résistance qu’avec un béton à granularité discontinue.
 Granulométrie discontinue : Le plus rencontré, toutes les grosseurs de grain ne sont
pas présentes. Les petits grains se logent facilement entre les plus gros sans les écarter.
But recherché : Utiliser les granulats de la région. Compacité maximale du béton obtenu
avec le minimum de haut, en vue d’obtenir une résistance donnée, est l’objectif essentiel. Que
ce soit en continu ou en discontinu.
Exemple : 0 – 5 ; 5 – 25

3.3. Paramètres d’identification


P
γ= =
On définit :
V poids spécifique apparent (densité apparente)
PS
γ d= =
V Poids spécifique = densité sèche
PS
γ s= =
VS
Poids spécifique des grains du sol (densité absolue)
Vv
n=
Porosité V

Vv Vs
c=1−n=1− =
Compacité V V

Pe Ve
w= =γ e
Ps PS
Teneur en eau
Vv
ws=γ e
PS
= teneur en eau de saturation

W
s=
WS
Degré de saturation
Exemple : Détermination de la densité sèche d’un sable
On prend un échantillon de sable qu’on étuve et on le place dans un bocal gradué.
Supposons qu’on ait obtenu V=2,5l, et qu’après séchage, on ait Ps = 4kg. Nous avons :
2,4l = Vs + Va

Vs 4
γ d= = =1, 6 kg /l

V 2 ,5

Soit 1600 daN/m3


Déterminons le poids spécifique s du sable
Versons de l’eau jusqu’à affleurement V=2,5l, le volume absolu étant maintenu puis pesons.
On trouve Pw=0.960kg.
P = 4,960kg= Ps + Pw
Ps Ps 4
γ s= = = =2. 60 kg /l
Vs V −Vw 2 ,5−0 , 960
¿ 26 kN /m3

Déterminons la compacité
V s V −V e 2. 5−0 .960 1 , 54
c= = = = =61 , 6 %
V V 2. 5 2,5
Détermination de la teneur en eau d’un sable
Echantillon de sable : P= 4,160kg
Après étuvage :Ps= 4kg
Quantité d’eau : pw=P-Ps=4.160-4=0.160kg
Pw 0 , 160
w= = =4 %
Ps 4
Teneur en eau :
3.4. Qualités des granulats
 Il faut un minimum d’impuretés (l’essai correspondant est l’essai équivalent de sable.
Dans une éprouvette inverse l’échantillon de sable dans une solution aqueuse de (chlorure de
sodium formaldéhyde) de la glycérine, on agite et on laisse reposer.
On va voir le sable épuré et les impuretés vont rester en dessus (flocules)
On compare la hauteur du sable à la hauteur sable + floculant.
H
H1
ES = 100.
ES < 65% impropre pour le béton
65 < ES < 75% assez bon pour le béton

75 < ES ¿ 80% bon béton


> 85% très bonne qualité.
4 LE BETON
4.1.Masse volumique du béton
Elle varie entre 22 et 24 KN/m3pour le béton. Pour le béton armé, il est de l’ordre de
25KN/m3
4.2. Déformation du béton
4.2.1Déformation instantanée
C’est la déformation mesurée instantanément lors d’un essai de compression.
Ei = module d’élasticité instantanée
σ
Ei =
j εi
Eij =Ecd= 

( )
0. 3
f
Eij =22 cm
10
Ei


Le module de déformation instantané du béton est donné par :

4.2.1Déformation sous charges de longues durées d’application


A long terme le béton est le siège de deux types de déformation : le retrait et le fluage.

4.2.1.Le retrait

Le béton est le siège de plusieurs types de retrait. Les déformations de retrait sont dues aux
propriétés du ciment et au mouvement de l’eau libre dans le béton et ne dépendent des
charges appliquées. On distingue :
 Le retrait en phase dormante (endogène)
Il a lieu avant le début de prise et est dû aux réactions exothermiques ayant cours lors du
contact ciment eau.
 Le retrait thermique
Il a lieu lors de la prise. Le refroidissement s’accompagne d’une diminution de dimension.
C’est le retrait thermique (peu important).
 Le retrait hydraulique (dessiccation)
Le béton perd une partie de son eau, ce qui entraîne une diminution des dimensions et il y a
stabilisation dans le temps. Il dépend donc de diverses interactions entre l’ouvrage et son
environnement. Il dépend en particulier de :
 Dosage en ciment, avec qui il augmente ;
E
 Rapport C quantité d’eau
 Le temps
 Il augmente lorsque diminue l’hygrométrie
(Teneur en eau de l’air)
 Il augmente quand diminue l’épaisseur des pièces. Pour y remédier, on protège
le béton. Cela consiste à maintenir sa surface imbibée d’eau.
 Il faut dans ces conditions prévoir des joints sur le béton.
La déformation totale de retrait se compose d’une déformation de retrait endogène et d’une
déformation de retrait de dessiccation.
cs=cd+ca
Avec :
 cs : déformation totale de retrait
 cd : déformation due au retrait de dessiccation
 ca : déformation due au retrait endogène
cd(t)=ds(t,t0)kh.cd,0
kh coefficient qui dépend du rayon moyen donné dans le tableau 33
(t−t 0 )
β ds (t , t 0 )=
(t−t 0 )+0 . 04 √ h30

Avec :
 t, âge(jours) du béton
 t0, âge au début du retrait de dessiccation ou du gonflement(fin de cure)
 h0, rayon moyen de section transversale de la pièce
2 Ac
h 0=
u
 Ac : aire de la section du béton
 U périmètre de la partie de la section exposée à la dessiccation
La déformation de retrait endogène est donnée par
ε ca (t )=β as (t ). ε ca (∞ )
ε ca (∞ )=2 .5( f ck −10)10−6
β as (t ).=1−exp (−0 . 2 t 0 . 5 )
t en jours

Les différentes relations ci-dessus données pour le retrait et le fluage s’applique aux bétons
courants, mais pas à ceux dont la résistance est supérieure à C50/60 avec ou sans fumée de
silice.
4.2.2. Le fluage
La déformation de fluage comme celle du retrait dépendent de l’humidité ambiante, des
dimensions de l’élément et de la composition du béton. Elle dépend de la maturité du béton,
du premier chargement, de la durée et de l’intensité du chargement. Le coefficient de fluage
dépend de EC=1.05Ecm. La déformation de fluage sous une contrainte de compression
constante à l’âge t0 du béton est donnée par :
σc
ε cc (∞ ,t 0 )=ϕ(∞ , t 0 )
Ec
σc
ε cc ( ∞ , t 0 )= ϕ ( ∞ , t 0 )
Ec

ϕ k (∞ ,t 0 ) ϕ(∞ , t 0 )
est le coefficient de fluage théorique non linéaire, remplaçant
σc
( t0 )
f cm
K est le rapport

i

fl

i r

4.2.3. Evaluation des déformations finales

Le module de déformation différée, c’est-à-dire sous charge de longue durée est donnée par la
relation où fcm est la résistance caractéristique à la compression à 28 jours, fcm(t), la
résistance à la compression à l’âge t(jours).
( )
1 /3
f cm(t )
E vj (t )=E cm(t )= Ecm
f cm

5.Essai de dosage du béton


Avant la construction d’ouvrage on effectue une ou plusieurs essais au préalable, de façon à à
se fixer sur la nature et la qualité du ciment, la provenance et la granulométrie du sable et des
graviers à utiliser en fonction des impératifs de résistance fixés. Afin de faciliter la mise en
œuvre tout en préservant la qualité de la résistance, le béton doit être compact tout en restant
ouvrable.

5.1.Ouvrabilité
C’est la qualité du béton qui permet sa maniabilité tout en conservant son homogénéité. Sur le
plan pratique cela se traduit par la facilité :
 De mise en œuvre dans le coffrage,
 D’enrobage des aciers,
 D’obtention d’un parement brut acceptable.
La condition d’ouvrabilité est fixée par la plasticité du béton.
5.1.1. Evaluation de la plasticité
Il en existe plusieurs essais.
 Essai au cône d’ABRAMS
Cône métallique ouvert aux deux bouts, et posée à la base sur une plaque métallique. On
remplit le cône de béton en 4 couches. Chaque couche est compactée avec une tige

métallique de diamètre
φ =6mm à raison de 25 coups. Après la dernière couche, on arase, puis
on démoule en tirant le moule vers le haut puison mesure l’affaissement h(cm).

10

h

30
Résultats :
Affaissement 0 à 2cm béton très ferme vibration puissante
2 à 5cm Béton ferme vibration bonne
5 à 9cm béton plastique vibration courante
9 à 13cm béton mou piquage
> 13 à très moins léger piquage nécessaire

 Essai à la table à secousses


On remplit le moule tronconique posé sur une table à secousse de béton frais. La géométrie
du moule est donnée sur la figure. On démoule en soulevant le moule puis imprime à la
table une série de 15 secousses. On mesure l’étalement qui est le diamètre du béton étalé. La
D
fluidité du béton est le rapport
25 .
17
D
Rapport d’élasticité = fluidité = 25
1,1 = 1,3 très ferme 1.1 à 1.3 : béton très ferme
1,3 à 1,5 ferme 1.3 à 1.5 : béton ferme
1,5 à 1,7 plastique
1.5 à 1.7 : béton plastique
25 1,7 à 2 mou
1.7 à 2 : béton mou
D

5.2. Dosage du béton


Les modes de composition des bétons ont donné lieu à de nombreux travaux. On ne peut
cependant pas dire que le problème soit résolu. Il est en pleine évolution. On va présenter une
méthode faisant la synthèse de quelques travaux sur la question (Bolomey Dreux, Cagnol,
Faury, Josel, Abrams). Le dosage du béton dépendra de :
 La nature de l’ouvrage. La connaissance de l’ouvrage est nécessaire. Ouvrage massif
ou de faible épaisseur, fortement ou faiblement ferraillé, il est necessaire de connaitre
l’épaisseur minimale et les dispositions des armatures dans les zones de fortes densité
de ferraillage..
 La résistance mécanique exigée fc28
On demande en général une résistance nominale à 28 jours ’n, et pour tenir compte
des dispersion il faut viser une résistance plus grande. On prend en général :
’28=1.15’n.
 De l’ouvrabilité désirée (mou, ferme…) qui est d’ailleurs fonction de la nature de
l’ouvrage. Mais aujourd’hui il existe sur le marché des plastifiants permettant d’avoir
une bonne ouvrabilité, tout en maintenant une bonne résistance.

Plasticité Serrage Affaissement(cm) Nombre de chocs

Béton très ferme Vibration puissante 0 à2 >60

Béton ferme Bonne vibration 3à5 30 à 50

Béton plastique Vibration courante 6à9 15 à 25

Béton mou Piquage 10 à 13 10 à 15

Béton liquide Leger piquage ≥13 <10

Caractéristiques des pièces à bétonner Granulat D

Roulé Concassé

e : espacement entre armatures D<0,9e D<0,8e

c : enrobage D>0,8c D<0,7c

r : rayon moyen des mailles de ferraillage D>1,8r D<1.6r

R : rayon moyen du moule D<1.2R D<R

hm : épaisseur minimale D>hm/4

 Dosage en ciment
On cherche le rapport C/E à partir de la relation suivante :
R = G.’c.
( C
E
−0 ,5 )
’c : classe du ciment (CPA45 .= 45MPa
G : coefficient granulaire qui est fonction de la qualité du granulat et de ses dimensions
maximales donné dans le tableau en fonction de la qualité et de la taille des grains..

Qualité des granulats Dimensions D des granulats

Fins(D<16mm) Moyens(25<D<40)mm Gros(D>63)mm

Excellente 0,55 0,6 0,65

Bonne, courante 0,45 0,5 0,55

Passable 0,35 0,4 0,45

E : dosage en eau(litre)
C : dosage en ciment (Kg/m3)
Connaissant C/E, on peut déduire en fonction de l’affaissement A, le dosage
en ciment, puis la quantité d’eau E, à partir de l’abaque ci-dessous.

3
Dosage en ci-
ment (kg/m3)
2.5

C 1.5 200
/ 250
E 300
1 350
400

0.5

0
1 2 3 4 5 6 7
Affaissement(cm)
La quantité d’eau donné ici correspond aux bétons dont la taille maximale des grains est
25mm. Pour D plus petit, la surface spécifique augment et il faut un supplément d’eau pour
la même ouvrabilité.

Dimension max de D 5 10 16 25 40 63 100

Correction du dosage en % +15 +9 + 0 -4 -8 -12


4

 Granulométrie
Les graviers doivent être suffisamment durs et propres mais leur granulométrie a une
influence moins importante que celle du sable.
Le sable a une influence prépondérante et sa propreté sera mesurée par l’essai
d’équivalent de sable.
Le module de finesse Mf de celui-ci est calculé comme la somme des refus aux (tamis
de 23, 26, 29, 35, 98).
2,2 <Mf < 2,8
La courbe granulométrique du sable sera comparée au fuseau optimal. On apportera
si nécessaire une correction par l’ajout d’un sable fin ou grossier à partir du tableau qui suit.
 Tracé de la courbe granulaire de reférence
Comme dans la méthode F. Oury on définit une courbe granulométrique de référence
B (D, 100%)

A
D
2 ( )
.. .. . . D≺25 mm

Y =50−√ D+ K + K s + K p
Les valeurs de K sont données dans le tableau.
Dosage des granulats

Tableau : Terme correcteur K (mm) pour la fixation de l’ordonnée Y de la courbe de


référence.

Vibration Forme des granulats Dosage du ciment (kg/m3)


(du sable en 400 +
400 350 300 250 200
particulier) fluidifiant

Roulé 0 +4 +4 +6 +8 +10
Faible
Concassé +4 +6 +8 +10 +12 +14

Roulé -4 -2 0 +2 +4 +6
Normale
Concassé 0 +2 +4 +6 +8 +10

Roulé -8 -6 -4 -2 0 +6
Puissante
Concassé -4 -2 0 +2 +4 +6

Correction ks si le module de finesse est fort (sable grossier)


Ks=6Mf-15
Correction kP si la qualité du béton est précisée pompable,

Kp varit entre +5 et +10 en fonction de la plasticité désirée ;


La courbe de référence OAB est tracée sur le même graphique que les courbes métriques
des constituants.
A partir de là on trace la ligne de partage entre les granulats en joignant le point d’ordonnée
95% et 5% sur le gravier. Voir page ci-dessus.
L’intersection avec la courbe de référence donne le pourcentage à volume absolu de chacun
des granulats (gravier seul).
Coefficient de compacité C’
Le volume (ciment + granulat) absolu est inférieur au volume du béton réalisé avec ce
mélange. Le rapport de ces deux volumes définit le coefficient C’.
Vab .total
C '=
1 m3

Vab.gain = Va.tot – Vab.ciment.(


( δS=
Vs )
PS

C
= pds ciment en kg
= 1000C’ -
3 ,1→ Kg/l

Si s1 = %sable g1 = %gravier

Vab.sab =
(
S1 1000C '−
C
3 ,1 )
Vab.grain = g1
(1000C '− 3,1C )
Poids sable = volume absolu sable x densité absolue sable.
Poids gravier = Vab.gravier x densité absolue gravier.
Exemple pratique :
Hypp - CPA45 (dépend de la nature de l’ouvrage)
 Granulats roulés de bonne qualité

 D = 25 mm

 Plastique ⇒ affaissement 6.cm

 Résistance exigée à 28 jours 25 π pas

 Vibration normale
R=
GF ( CE −0 ,5) ⇒ CE = GfR +0 , 5
C 1,15.25
= x 0,5=1,8
⇒ E 0,5 x45
R = 1,15.25 G = 0,5

affaissement 6 ⇒ type S ⇒ l’abaque donne C =350kg

C C
=1 , 8⇔ E =195 kg. d ' eau
E 1,8

A
{ y=50−D/√ D+2 KK =0 pour dosage à 350 kg de ciment.

A
{ D/2
45 %=50−√25

 En joignant la ligne de partage 5% gravier 95% sable l’intersection donne 96% en bas
et 64% en haut.
Volume absolue de sable = 36%
Volume absolue de gravier = 64%
Dans 1 000 litres de béton le volume absolu des granulats est :
C 350
VabG=1000C '− =1000. 0 ,825− =7 ,2 l
3 ,1 3 ,1 de granulats.
Volume absolu de sable :
Vas = 36%x712 = 256l de sable
VAg = 64.712 = 456l du gravier
Détermination absolue
δS S =2 ,54 et δ Sg=2 , 62
Si
Ps = Ds.Vs = 2,54 x 256 = 650kg de sable
Pg = 2,62 x 456 = 1195kg de gravier
P P 650 P
δa= = V a s= =
r δ δ 8

C+E+S+G = 2390kg/m3
Les poids de granulats ci-dessus trouvés sont les poids de matière sèche. Il faut connaître
leur teneur en eau pour effectuer une correction.
Supposons W = 4% teneur en eau
Sable = 650 x 1,04 = 676 kg de sable
Gravier = 1195 x 1,04 = 1243kg de gravier en réalité
Eau dans le sable = 676 – 650 = 26kg dans le gravier 1243 – 1195=48kg. Dans la pratique il
faut dans ces conditions, diminuer la quantité d’eau de gâchage.
Eau = 195 – (26 + 48) = 121l
Condensé de la démarche à suivre
C
1. E
C
2. E et affaissement ⇒ C
C
et ⇒ E
3. E

4.
{ Sable
Gravier ⇒
fuseau granulométrique à respecter

Courbe de référence 0AB ⇒ x% sable (100-x)% gravier
5. Gr = quantité total – quantité ciment

Poids ciment
1000C’ -
3,1

Terme correcteur K(mm) pour la fixation de l’ordonnée Y de la courbe de reférence

Vibration Forme des granulats Dosage en ciment (kg/m3)

(du sable en particulier) 400+fluidifiant 400 35 300 250 200


0

Faible Roulé 0 +2 -4 +6 +8 +10

Concassé +4 +6 +8 +10 +12 +14

Normale Roulé -4 -2 0 +2 +4 +6
Concassé 0 +2 +4 +6 +8 +10

Puissante Roulé -8 -6 -4 -2 0 +2

Concassé -4 -2 0 +2 +4 +6

Consistan Serrage Coefficient de compacité c’


ce
D=5 D=10 D=16 D=25 D=40 D=63 D=10
0

Piquage 0.750 0.780 0.795 0.805 0.810 0.815 0.820

Molle Vibration 0.755 0.785 0.800 0.810 0.815 0.820 0.825


faible

Vibration 0.760 0.790 0.805 0.815 0.820 0.825 0.830


normale

Piquage 0.760 0.790 0.805 0.815 0.820 0.825 0.830

Vibration 0.765 0.795 0.810 0.820 0.825 0.830 0.835


faible
Plastique
Vibration 0.770 0.800 0.815 0.825 0.830 0.835 0.840
normale

Vibration 0.775 0.805 0.820 0.830 0.835 0.840 0.845


puissante

Vibration 0.775 0.805 0.820 0.830 0.840 0.840 0.845


faible
Ferme
Vibration 0.780 0.810 0.825 0.840 0.845 0.845 0.850
normale

Vibration 0.785 0.815 0.830 0.845 0.850 0.850 0.855


puissante

Coefficient de compacité en fonction de la consistance du béton


Chapitre 1

Introduction à la théorie des états limites

1.1 Définition

Les anciennes approches de dimensionnement des ouvrages en béton armé étaient


basées sur la méthode dite de contraintes admissibles. On admettait ici, que le matériau
pouvait supporter les charges au plus jusqu’à sa contrainte limite élastique, limite à la quelle
on appliquait un coefficient de sécurité.



e

e

Figure 1.1 : Valeur de calcul dans la théorie des contraintes admissibles.


σe
σ ad=
k

Cette approche ne prenait pas en compte le fait que non seulement les caractéristiques
du matériau e, et E par exemple, sont des paramètres aléatoires du fait du caractère
hétérogène du matériau, mais que la charge qui s’applique sur une structure durant son
utilisation varie également dans le temps et dans l’espace. Les approches dites semi
probabilistes ou des états limites tentent de prendre en compte ce facteur aléatoire, tant sur le
comportement des matériaux, que sur les charges que vont supporter les ouvrages.

En effet si nous faisons une série d’essais sur des éprouvettes de compression, toutes
issues de la même gâchée, on se rend compte que les éprouvettes n’auront pas les mêmes
caractéristiques mécaniques e, e, E, . Chacun de ces paramètres peut être caractérisé par
une distribution telle qu’indiquée sur la figure ci-dessous.
P(X)

O X
Figure 1.2 : Distribution des valeurs des caractéristiques mécaniques

De même, si on considère une poutre sous une dalle, on ne peut connaître avec
exactitude le nombre de personnes ou d’objets qui, à un moment t donné, vont être placés sur
la dalle. La figure ci-dessus schématise la distribution aléatoire des charges sur un élément de
construction.

P(q)

q
qmin qmoy qmax

Figure 1.3 : Distribution des valeurs des charges d’exploitation

q(t)

Figure 1.4 : Distribution temporelle des charges d’exploitation

Ces exemples montrent le caractère aléatoire des données de dimensionnement d’un


ouvrage. Cependant, les données statistiques relatives à ces différents facteurs d’insécurité, ne
sont pas à l’heure actuelle suffisante, pour permettre une étude rigoureusement probabiliste,
c’est-à-dire pour introduire ces lois de distribution dans le calcul pratique des structures. Les
méthodes de calcul dites aux états limites (BAEL, Eurocode….) s’appuient sur une approche
dite semi probabiliste, qui limite les études statistiques rigoureuses à l’étude des variations des
résistances et de l’intensité des sollicitations sur les ouvrages.

Ces approches consistent à prendre en compte des valeurs dites caractéristiques, qui
expriment les valeurs seuil admissibles sur la résistance des matériaux, ainsi que sur les
actions qui s’exercent sur l’ouvrage (charges permanentes, charge d’exploitation, charges
climatiques, charges accidentelles).
Les valeurs caractéristiques sont ensuite traduites en valeurs de calcul, par
l’intermédiaire des coefficients (qui réduisent les résistances mécaniques et majorent les
actions), qui tiennent compte de l’incertitude sur les autres facteurs déterminants, mais ne se
prêtant pas à une analyse statistique.

On va dans cette analyse considérer deux situations :

a)Etat limite dit de service


C’est un état de chargement au delà duquel, la structure résiste certes, mais ne peut plus
remplir convenablement les fonctions pour lesquelles elle a été conçue : flèche excessive,
fissuration incompatible avec l’utilisation de l’ouvrage.

Exemples :
flèche d’un plancher ;
fissuration d’une piscine ou d’un réservoir.
b) Etat limite ultime
C’est un état de chargement au delà duquel, il y a ruine de l’ouvrage ou d’une partie de
celui-ci, par dépassement de la capacité portante du matériau ou par instabilité mécanique
(flambement, voilement ou déversement).

1.2 Les valeurs caractéristiques


Ce sont des valeurs de résistance du matériau, des charges et surcharges, utilisées dans
le calcul des ouvrages. Ces valeurs tiennent compte d’une part de la valeur moyenne et,
d’autre part, de la dispersion obtenue sur les matériaux.

1.2.1 Résistances caractéristiques


Considérons la distribution des caractéristiques mécaniques f r données sur la figure 5
ci-dessous, distribution obtenue au cours d’un essai sur N éprouvettes issues d’une même
coulée.
p(f)

0 f
fmin fk fm fmax
Figure 1.5 : Définition de la valeur caractéristique
La valeur caractéristique de calcul est donnée par la relation :

fk = fm-ks

où fm est la valeur moyenne sur la série de N essais.

ni
f m=∑ fi
N N
ni le nombre d’éprouvettes ayant la résistance fi.

. s est l’écart-type de la distribution. s est donné par le relation :

( ( ∑ (f i −f m )2
)
1
2
s=
N −1

k un coefficient qui dépend de la probabilité d’obtenir des résultats inférieurs à f k, que les
statisticiens appellent quelques fois intervalle de confiance entre 0,05 et 0,1. La valeur de k
est donc fonction du matériau.
1.2.1.1 Les aciers
On prend en compte ici la limite élastique garantie par le sidérurgiste notée f yk, f0,2k et
dont les valeurs sont limités dans l’intervalle [400, 600] MPa. Le module d’élasticité est pris
égal à 200 000 MPa.
Valeurs de calcul

Les diamètres nominaux sont les suivants :


6,8,10,12,14,16,20,25,32,40
Durabilité et enrobage des armatures
Une structure durable doit satisfaire aux exigences d’aptitude au service, de résistance et de
stabilité pendant toute la durée de service du projet, sans perte significative de fonctionnalité
ni maintenance imprévue excessive. La protection requise de la structure doit être établie en
considérant l’utilisation prévue, la durée d’utilisation du projet, le programme de maintenance
envisagé ainsi que les actions attendues. La protection du ferraillage contre la corrosion
dépend de la compacité, de la qualité et de l’épaisseur de l’enrobage d’une part, de la
fissuration d’autre part. La compacité et la qualité de l’enrobage sont obtenues par la maîtrise
de la valeur maximale du rapport E/C et de la teneur minimale en ciment.
Les conditions d’exposition sont les conditions physiques et chimiques auxquelles la structure
est exposée en plus des actions mécaniques. Elles sont classées suivant le tableau ???????.
Enrobage
C’est la distance entre la surface de l’armature et le parement le plus proche. Celui-ci doit être
défini sur les plans. Il est défini comme l’enrobage minimum Cmin auquel il faut ajouter une
marge de tolérance d’exécution Cdev.
Cnom= Cmin+Cdev.
L’enrobage minimum a pour but de garantir :
 La bonne transmission des contraintes d’adhérence
 La protection de l’acier contre la corrosion
 La résistance au feu.

Elle est donnée par la relation :


Cmin=max(Cmin,b ; Cmin, dur+Cdur,g-Cdur,st-Cdur,add ; 10mm)
Avec :
 Cmin,b : enrobage minimal vis-à-vis des exigences d’adhérence donné dans le tableau
qui suit;
 Cmin,dur : enrobage minimal vis-à-vis des conditions d’environnement donné dans le
tableau qui suit :

 Cdur : marge de sécurité est prise en général égal à 0 ;


 Cdur,add : réduction de l’enrobage minimal dans le cas d’une protection
supplémentaire .
 Cdev=10mm
Les structures sont classées d’après les classes d’exposition suivant le tableau :

1.2.1.2 Le Béton
a) Les ciments
Depuis avril 2001, pour répondre aux exigences de la réglementation européenne en
conservant la garantie de la norme française NF le découpage de la nouvelle dénomination
pour les ciments courant est le suivant NF EN 197-1 :
Caractéristiques complémentaires :
PM : ciment pour travaux de mer
ES : Ciment pour travaux en eaux à haute teneu
CP : ciment à teneur en sulfures limitée pour b

Famille de ciment Résistance


Ciment avec au moins caractéristiques
2 Constituants principaux autres
minimum
que le clinker
à 28 jours en Mpa
CEM I : (ex CPA)
Ciment Portland
CEM II : (ex CPJ)
Ciment Portland composé
CEM III : (ex CLK)
Ciment au laitier
CIM IV : (ex CHF)
Ciment pouzolanique
CEM V : (ex CLC)
Ciment au laitier et aux cendres volentes

CEM II/B – M (S-V) 42.5 N PM-ES-CP2

Nom des constituants principaux :


S : laitier granulé de hauts fourneaux
V : Cendres
Quantité de constituants autres quevolantes
le clinker :
siliceuses
Sous classe de résistance minimum à 2 jours (M
A : 6 à 20% L ou LL : Calcaire N : normal
B : 21 à 35% D : Fumée de silice R : rapide

b) Les bétons

Loi de comportement du béton

La relation entre la contrainte de compression de courte durée et la déformation


correspondante est donnée par :

kη−η 2
σ c=f cm
1+( k−2 )η

Avec :
fcm
εc
η=
εc 1

0.4fcm

Ecm

cu cu2

Dans le cadre du calcul des sections ce diagramme peut être remplacé par :


0≤ε c ≤εc 2

( ( ))
n
εc
σ c=f cd 1− 1−
εc2

ε c 2 ≤ε c ≤ε cu
 2

σ c=f cd

c2, la déformation au pic

cu2, la déformation ultime du béton

fck

fcd

c cu2
Cas d’un béton confiné

On dit qu’un béton est confiné lorsque sa déformation latérale est empêchée au moyen
de cadres ou de cerces. A défaut d’informations plus précises, on prend les expressions
suivantes :

( )
σ2
f ck , c =f ck 1+5
f ck
si
σ 2≤0 . 05 f ck

( )
σ2
f ck , c =f ck 1 .125+ 2. 5
f ck
si
σ 2≻0 . 05 f ck

( )
2
f ck , c
ε c 2 , c=ε c 2
f ck

σ2
ε cu2 , c=ε cu2 + 0 .2
f ck

Loi de comportement du béton en cas de confinement.

f ck (t )=f ck

La résistance à j jours dépend :


 Type de ciment ;
 Des conditions de cure
 De la température
On peut à température ambiante(20°C) estimer la résistance du béton par :

f cm (t )=β cc (t )f cm

Où :

({ ( ) })
1
28
β cc (t )=exp s 1 − 2
t

Où :

 fcm(t) résistance à la compression du béton à j jours :


fcm=fck+8(MPa)

 fcm résistance à la compression du béton à 28 jours et donnée dans le tableau :


 t l’âge du béton ;
 s un coefficient dépendant du type de ciment et qui vaut :
 0,2 pour les classes de EM 42.5 R, EM 52.5 N, EM 52.5 R ;
 0,25 pour les classes de EM 32.5 R, EM 42.5 N ;
 0,38 pour les classes de EM 32.5 N;
40
35
30
25
20
fcm
15
10
5
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Age du béton en jours

Pour la traction, lorsque la résistance est déterminée à partir de l’essai de traction par fendage,
fct,sp, on peut déduire la résistance à la traction directe par :
f ct =0 . 9 f ct , sp

Lorsque la résistance à la traction est déterminée par flexion, on peut appliquer la relation suivante :

h
f ctm , fl=max((1 . 6− f ; f ))
1000 ctm ctm
h : hauteur de l’élément

fctm : résistance à la traction directe

L’évolution de la résistance à la traction en fonction du temps dépend des conditions de cure


et de séchage ainsi que des dimensions des éléments considérés. Elle peut toute fois en
première approximation être évaluée par la relation :

f ct ( t )=β cc ( t )α f ctm
m

Avec :

 =1 pour t<28 jours


 =2/3 pour t> 28 jours

2
f ctm =0 .3 f 3ck ≤C 50/ 60


(
f ctm =2. 12 ln 1+
f cm
10 )≻C 50/ 60
Le module de déformation instantané du béton est donné par :

( )
0. 3
f
Eij =22 cm
10

Le module de déformation différée, c’est-à-dire sous charge de longue durée est donnée par la
relation :

( )
1 /3
f cm(t )
E vj (t )=E cm(t )= Ecm
f cm
Classe de résistance du béton Expression analytique
fck 12 16 20 25 30 35 40 45 50 55 60 70 80 90

fck,cube 15 20 25 30 37 45 50 55 60 67 75 85 95 105

fcm 20 24 28 33 38 43 48 53 58 63 68 78 88 98 fcm=fck+8

fctm 1.6 1.9 2.2 2.6 2.9 3.2 3.5 3.8 4.1 4.2 4.4 4.6 4.8 5.0 fctm=0.3fck(2/3)<C50/60 ; fctm=2.12ln(1+fcm/10)) >C50/60

fctk,0,05 1.1 1.3 1.5 1.8 2.0 2.2 2.5 2.7 2.9 3.0 3.1 3.2 3.4 3.5 fctm,00=0.7fctm
Fctk,0,095 2.0 2.5 2.9 3.3 3.8 4.2 4.6 4.9 5.3 5.5 5.7 6.0 6.3 6.6 fctm,0.95=1.3fctm
Ecm(GPa) 27 29 30 31 33 34 35 36 37 38 39 41 42 44 Ecm=22(fcm/10)0.3
c1(%) 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.25 2.3 2.4 2.45 2.5 2.6 2.7 2.8 2.8 c1(%)=0.7fcm0.31<2.8

cu1(%) 3.5 3.2 3.0 2.8 2.8 2.8 fck≥50MPa,cu1(%)=2.8+27((98-fcm)/100)4


c2(%) 2.0 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 fck≥50MPa,c2(%)=2+0.085(fck-50)0.53
cu2(%) 3.5 3.1 2.9 2.7 2.6 2.6 fck≥50MPa,cu2(%)=2.6+35(90-fck) /100)4
n 2.0 1.75 1.6 1.45 1.4 1.4 fck≥50MPa, n=1.4+23.4((90-fck)/100)4
c3(%) 1.75 1.8 1.9 2.0 2.2 2.3 fck≥50MPa, c3(%)=1.75+0.55(fck-50)/40
cu3(%) 0.35 3.1 2.9 2.7 2.6 2.6 Pour fck≥50MPa, cu3(%)=2.6+35(90-fck) /100)4
Le coefficient de Poisson est donné par :
Béton non fissuré (ELS) :  = 0.20

Béton fissuré (ELU) :  = 0

1.2.2 Les actions caractéristiques


Les actions susceptibles d’agir sur une structure peuvent être classées en quatre
catégories :

a) Les actions permanentes notées G


Elles représentent le poids propre de la structure, celui des équipements fixes, poids des terres,
déformations permanentes imposées, retrait du béton, tassement d’appuis. Elles peuvent être
favorables ou défavorables à la stabilité de la structure.

b)Précontrainte P
* effet isostatique
*effet hyperstatique
*surtension (ELU)
c) Les actions variables Q
Elles représentent les surcharges d’exploitation de la structure, ainsi que toute charge
susceptible de varier dans le temps (mobiliers, personnels,pression des fluides, des terres,
température, ..)

c) Les actions climatiques Qi


Ces actions sont : le vent, la neige, la houille pour les ouvrages en mer.

d) Les actions accidentelles FA


Dans cette catégorie nous avons les chocs, le séisme, le feu, glissement de terrain…..

e) Les actions exceptionnelles


Dans cette catégorie, nous avons les explosions, les missiles. Cette catégorie ne peut être prévue pour
les ouvrages courants.
1.2.3. Situation d’une construction
-En construction ou temporaire
-Situation durable ou en service

1. 3 – Limite des approches probabilistes

Nous avons vu que les charges ainsi que la résistance des matériaux étaient des
variables aléatoires. Mais en réalité, en plus des facteurs aléatoires (charges, résistances,
déformations), d’autres facteurs non toujours mesurables a priori, interviennent dans le
comportement à long terme des structures (erreurs de mise en œuvre, comportement différé,
corrosion des armatures, surcharges au delà des prévisions…).

1.4 – Coefficient de sécurité partielle

Compte tenu des difficultés à mesurer et à faire une étude statistique pour chaque
facteur pouvant influencer le comportement d’un ouvrage, il a semblé plus simple d’introduire
la notion de facteur de sécurité partiel qui permet :

de prendre des valeurs de résistance pessimistes en les minimisant par un coefficient inférieur ou égal
à l’unité ;
de prendre des valeurs de sollicitations pessimistes en les maximisant par un coefficient supérieur ou
égal à l’unité.
En d’autres termes, pour garantir la sécurité de l’ouvrage, on doit prendre en compte
une valeur de résistance bien inférieure à la résistance caractéristique obtenue à partir des
considérations statistiques d’une part, et d’autre part, en prenant une sollicitation de calcul
bien supérieure à celle estimée.

1.5 Les valeurs de calcul


Il s’agit des valeurs des actions ainsi que des résistances à introduire dans le calcul des
ouvrages.

1.5.1. Les résistances de calcul


Celles-ci dépendent de l’état limite considéré.

1.5-1-1 Etat limite de service

a) Les classes d’exposition des ouvrages


Le tableau qui suit définit les classes d’exposition des ouvrages en fonction de
l’environnement.

b)Choix d’un enrobage minimal

L’enrobage est choisit en fonction du niveau d’agressivité de l’environnement, de sa


capacité à transmettre les efforts d’adhérence, et une bonne résistance au feu. La valeur à
utiliser est donnée par :

Cmin=Max(Cmin,b ; Cmin,dur+Cdur,-Cdur,st-Cdur,add ; 10mm)

Avec :

 Cmin : enrobage minimal vis-à-vis de l’adhérence


Le paquet est remplacé par une barre fictive équivalente présentant la même section et
le même centre de gravité que le paquet. Le diamètre équivalent fn est donné par :

φ n=φ √ nb ≤55 mm

 nb≤4 : barres verticales comprimées et celles à l’intérieur d’une jonction par


recouvrement ;

 nb≤3 : dans les autres cas

 Cmin,dur : enrobage minimal vis-à-vis des conditions de l’environnement

 Cdur, : Marge de sécurité≈0

 Cdur,st ≈0

 Cdur,add≈0

L’enrobage nominal est donné en fonction de l’enrobage minimal par la


relation :

Cnom=Cmin+dev

Avec 5mm<dev>10mm
La valeur de Cnom doit être choisie avec beaucoup précaution. En effet, trop
grade (>50mm),elle conduit à une fissuration du béton et inférieur à la taille du plus
gros granulat, il expose les armatures aux intempéries.

c) Effet de la classe structurale

Les structures peuvent être classées en fonction de leur durée de service prévisible.
Les structures sont classées de S1 à S6. Les bâtiments courants, d’une durée de 50 ands
sont classés S4. Les ponts sont classés en S6, et correspondent à une durée de vie de 100
ans. La classe structurale peut différer de la classe de référence en tenant compte des
paramètres suivants :classe d’exposition, durée de vie, nature du liant, compacité de
l’enrobage. Cette modulation peut se faire à partir du tableau qui suit :
d)Condition de non écrasement du béton
La compression du béton est limitée à la valeur :

σ̄ bc =k 1 f cj

σ̄ bc est la contrainte en un point courant de la structure, f la résistance du béton à j
cj

joiurs d’âge et k1=0,6. Cette condition s’applique particulièrement sur les classes d’exposition
XD, XS.
Exemples :
fcj(MPa) σ̄ bc (MPa)

20 12
25 15
30 18
40 24
50 30
60 36

e) Limite de fissuration du béton


Dans les zones tendues du béton, les aciers sont placés pour suppléer à la faible résistance
du béton à la traction. Si l’acier peut supporter des efforts de traction bien importants, il faut
remarquer que du fait de l’adhérence entre les deux matériaux, une traction excessive de
l’acier entraîne une fissuration de la gaine de béton qui l’entoure. Cette fissuration peut avoir
des conséquences plus ou moins graves en fonction de : type d’ouvrage (bâtiment courant,
piscines) ; de l’environnement de l’ouvrage (sans risque de corrosion des armatures, agressif,
mer). Les valeurs recommandées pour l’ouverture des fissures sont les suivantes :

Limitation de la fissuration sans calcul


On n’a pas besoin de faire un calcul justificatif de l’ouverture des fissures si les conditions suivantes
sont respectées :
Dans les dalles en béton armé en flexion, sans traction axiale significative, aucune disposition
particulière n’est à prendre pour la maîtrise de la fissuration si leur épaisseur n’excède pas 20cm et que
les conditions supplémentaires suivantes sont respectées :
b < 5 h et leff < 5h ; leff, largeur de la table de compression ;
As,min > 0.0013 btd, bt, largeur tendue du béton ;
As,max < 0,04 Ac ; Ac, coffrage ;
Smax,slab = 3h < 400m pour la direction principale s max,slab = 3.5 h < 450mm pour les répartitions ; Smax,slab
est l’espacement des armatures dans la dalle.

On doit donc ici distinguer trois situations :

Fissuration peu nuisible (pas de risque de corrosion des armatures)

σ̄ st =f e
Fissuration préjudiciable (il y a un risque de corrosion des armatures)

{
2
f
σ̄ st =inf 3 e
110 √ ηf tj

où :
 1 pour les aciers lisses ;
1.6 pour les hautes adhérences de diamètre > 6 mm
1.3 pour les hautes adhérences de diamètre < 6 mm

Dispositions constructives à prendre :

Poutre courante (fig.6a)


d < 4  (, diamètre de l’armature longitudinale)

Figure.6a

d d
Poutres élancées (fig6b)

Figure.6b
Ici il faut des armatures de peau à raison de : 3cm2 /m de
parement .
Armatures de peau Son rôle : ralentir la fissuration par retrait.

Dalle (fig. 6c)

d d d d d d d h

Figure 6.c d< inf(2h, 25cm)

Figure 1.6 : Quelques dispositions constructives en cas de fissuration préjudiciable

- Fissuration très préjudiciable (très grand risque de corrosion, fissuration intolérable pour
l’usage de l’ouvrage, milieu très agressif)

σ̄ st =inf
{. 0. 5 f e
90 √ ηf tj

Quelques dispositions constructives


- Si Ǿ > 8 mm armatures de peau 5cm2/m de parement
- Poutre si Ǿ > 20 mm d> 3 Ǿ
- Dalle h< 40 mm d< inf( 20 cm, 1.5h)
où Ǿ est le diamètre de l’armature principale.

c)Enrobage de l’acier
1.5.1.2. Etat limite ultime
a) Pour le béton
La résistance ultime du béton est prise égale à :

α cc f ck
f cd =f bu=
θγ c
fcd=fbu et c=b
Prendre en général pour les cas courants :
. θ = 1, lorsque la durée probable d’application de la combinaison d’actions considérée est
supérieure à 2’ heures ;
= 0.9 si elle est comprise entre 1 et 2 heures
= 0.85 si elle est inférieure à une heure.
γb = 1.5 pour les cas de charges courantes (fondamentales)
= 1.15 pour les charges accidentelles
Ces coefficients tiennent compte de la durée d’application des charges et des conditions de
bétonnage et d’hygrométrie ambiante.
b) Pour l’acier
La résistance ultime de l’acier est prise égale à :

fe
f su =f cd =
γs
avec γs = 1.15 pour les combinaisons courantes ;
= 1 pour les actions accidentelles.
1.5.2. Les sollicitations de calcul
On note :

Gmax l’ensemble des actions permanentes défavorables, c’est-à-dire ayant tendance à favoriser la
rupture de la structure ;
Gmin l’ensemble des actions permanentes favorables, c’est-à-dire ayant tendance à soulager la
structure ;
Q1 une action variable de base art A.33
Qi actions variables dites d’accompagnement.

1.5.2.1 Etat limite de service


 Les combinaisons rares
S( Pk +Gmax +Gmin +Q1 k + ∑ ψ 0i Qik
i≥1

Où : Pk est la valeur caractéristique de la précontrainte.

{
P1=1 . 02 P 0−0. 8 ΔP
ou
P2 =0 . 98 P0 −1. 2 ΔP

P0, valeur au niveau du vérin, P, pertes de précontrainte estimée.

 Combinaisons fréquentes

S( Pk +Gmax +Gmin +ψ 11 Q1 k + ∑ ψ 0 i Qik


i≥1

ψ 11 variant de O à 0.8.

 Cobinaison quasi permanentes

S( Pk +Gmax +Gmin + ∑ ψ 2 i Qik


i≥1

Cas courant

Ps = G + Q + 0.9W
Ou bien

Ps = G + W +0.8Q

W, action du vent. La combinaison à prendre pour le calcul final sera la plus défavorable des
deux.

1.5.2.2 Etats limites ultimes

 Combinaison fondamentale

S( Pm +1 .35 G max +G min+γ Q 1 Q1k +∑ 1. 3 ψ 0i Qik


i≥1

Q1k : Actions variables de base


Qik : Actions variables d’accompagnement
Pm : valeur probable de la précontrainte
Pm=P0-P
Q1=1.6 pour les charges routières, 1.35 pour les charges d’exploitation connues avec
précision sinon on prend 1.5 en général.

 Combinaison accidentelle

S( Pm + F A +Gmax +Gmin + γ Q 1 Q1 k + ∑ ψ 0i Qik


i≥1

1.5.3. Justification de la sécurité

On doit dans le dimensionnement des ouvrages en bétons armé, et pour chaque état
limite, vérifier pour le cas de charge le plus défavorable que la sollicitation agissante de calcul
S ne dépasse pas la résistance limite R du matériau,

S( G , Q , F A ,W , y )≤R( f e , f c , ȳ )
28

f
∑ ( γ F F k )≤∑ R ( γ k )
m

où ȳ est la flèche admissible en un point donné de la structure.


Fk : Valeurs caractéristiques d’une action

fk : valeurs caractéristiques de la résistance du matériau

gF : Coefficient de sécurité partiel pour les actions

m : coefficients de sécurité partielle pour les résistances

1.5.3 Classes de vérification

Combinais Compres
ons sion
Classe I Classe II Classe III
Faible Formatio
Pas de traction du n de fissures dont Limitée
Rares décompression du béton bétonsans atteindre l’ouverture est
l’ouverture des limitée par les
fissures aciers pasifs
Traction
Pas de admises mais avec
Fréquentes décompression du des aciers dont la
béton contrainte limite
est faible
Limitée à
Quasi une valeur plus faible
permanentes que sous
combinaison srares

1.5.4. Modelisation des matériaux

a) Comportement à court terme

Béton

b=Eijb et
σ m≤σ b≤σ M

S Situa Exploitation En
ituation tion service
A Actio rares Fréque Quasi rares
ctions ns ntes permanentes
σ Rares 0.6fcj 0.5fcj 0.-fcj
C σm Sectio -ftj 0 -ftj
lasse II n enrobage
Ailleu -1.5ftj -1.5ftj
rs

σ m vaut 0 en classe I et non considérée en classe II

*Cas de contrainte complexes

On doit vérifier
τ 2−σ x σ t ≤0 . 4 f t ( f tj + σ x +σ t )
j
ft
j
τ 2−σ x σ t ≤2 ( 0 .6 f tj−σ x−σ t )( f tj +σ x + σ t )
fc j
2
τ ≤0 . 4 f t ( f tj +σ t )
j

0.85fcjb-1 


b=1.5 en combinaison fondamentale

b=1.15 en combinaison accidentelle2.10-3 3.5.10-3


Acier

Armatures de précontrainte
L’acier de précontrainte doit avoir une faible susceptibilité à la corrosion
3. DIMENSIONNEMENT

1.1. Limites de contraintes Centre de pression


y

y
C V
M ec
T h
x z G
ep V’
N
Centre d’inertie

Géométrie

Portée : L Centre de gravité : G

Largeur : b v : position par rapport à la fibre supérieure

Hauteur : h v’ : position par rapport à la fibre inférieure

Section : B

Précontrainte

Effort : P

Excentricité : ep orientée suivant Gy

Sollicitations : N, M, T

Contraintes locales



Contraintes limites : σ ,τ

Sollicitations max : MM, M

Sollicitations min : Mm, m

Traction :  compression 


3.1.1.Noyau limite d’une section droite

3.1.1.1Centre de pression C

C’est le point C de la section tel que le moment résultant des efforts appliqués à droite
de celle-ci soit nul.

y y
M C
P M
T T ec
x x
G
P

Moment en G Moment en C
MG=M+Pep MC=MG-Pec+Pep=0
Soit
ec=ep+M/P

3.1.1.2Noyau central

C’est le domaine à l’intérieur duquel peut de déplacer le centre de pression sans


que l’on ait une traction dans la section considérée. Soit :
P v
+(Pep+ M ) ≥0
B I
P v'
−( Pep+M ) ≥0
B I
Soit avec ec=ep+M/P

P
1
B ( v
+ec ≥0
I )
1
B ( v'
P −ec ≥0
I )
Posons
I
=c '
Bv
I
=c
Bv ' on a : −c '≤ec≤c
I

On remarque que : c’=v’ et c=v Bvv ' (rendement de la section)

3.1.1.3. Noyau limite

C’est le domaine de la section à l’intérieur de laquelle doit se situer le centre de pression pour que les
contraintes limites ne soient pas dépassées.

P v σm I I σ I I
σ m≤ +(Pep+ M ) ≤σ M − ≤e c ≤ M − .. . .. .. . .. ..( A )
B I P v Bv P v Bv
P v' I I I I
σ m≤ −( Pep+ M ) ≤σ M σm − ≤−ec ≤σ M − .. . .(B )
B I soit Pv ' Bv ' Pv ' Bv '
Ou

{ } { }
σm I σ I σm I σM I
−c '≤e c≤ M −c ' −c ' −c '
P v P v sup P v ≤e c ≤inf P v
I I −σ M
I
+c −σ m
I
+c
−σ M + c≤e c≤−σ m +c Pv ' Pv '
Pv ' Pv ' ou encore

Relations que l’on peut simplifier en écrivant :

-a’≤ec≤a
3.1.1.4. Fuseau de passage de la précontrainte

C’est le noyau limite étendu à l’ensemble de la poutre.

M M
−a '− ≤e p ≤a−
P P

Mm/p

MM/p

a’

MM/p
Mm/p
Mm≤M≤MM

Mm M
−a '− ≤e p ≤a− M
P P
y

-MM/P

a’

-Mm/P

3.1.2.Relations de dimensionnement

Dans cette partie il s’agit de faire une corrélation entre les dimensions d’un élément de
structure et les sollicitations qu’elle peut supporter à court et à long terme.
3.1.2.1Conditions sur la section
De la relation :

Mm M
−a '− ≤e p ≤a− M
P P
On a :
Mm MM
−a '− ≤a−
P P

{ }
σm I
−c '
−a ' =sup P v
I
−σ M +c
Pv '

{ }
σM I
−c '
a=inf P v
I
−σ m +c
Pv '
σm I Mm σ M I M
−c '− ≤ −c '− M
P v P P v P
σM I Mm σm I MM
− +c− ≤− +c−
P v' P P v' P

I M M −M m

v σ M −σ m
I M −M m
≥ M
v ' σ M −σ m
3.1.2.2Conditions sur la précontrainte
a) Sur l’effort P
Pour que les inégalités (A) et (B) aient une zone commune, en les croisant

σm I I σ I I
− ≤e c ≤ M − .. . .. .. . .. ..( A )
P v Bv P v Bv

I I I I
σm − ≤−ec ≤σ M − .. . .(B )
Pv ' Bv ' Pv ' Bv '
Nous avons :

σm I Mm σ I M
−c '− ≤− m +c− M
P v P P v' P

σM I Mm σ m I M
− +c− ≤ −c '− M
P v' P P v' P ou

)( )
σm I I M −M m
( +
P v v'
+ M
P
≤c+ c ' =ρh

M M −M m
( )
σM I I
+ − ≥c +c ' =ρh
P v v' P

I c+c'
ρ= =
Avec h=v+v ’, Bvv ' h on a :
1
( σ ρ Bh+( M M −M m )) ≤ρh
P m
1
( σ ρ Bh−( M M −M m )) ≥ρh
P M

Expressions qui aboutissent à :


M M −M m M M −M m
B σm+ ≤P≤B σ M −
ρh ρh
Ces relations donnent le domaine à l’intérieur duquel doit se situer P pour que la
précontrainte soit possible. Il faut par ailleurs chercher à associer à une faible précontrainte
une forte excentricité(précontrainte économique). La condition nécessaire et suffisante pour
cette précontrainte économique est donnée par le système :

{
M M−M m M −M m
B σ m+ ≤ P≤ B σ M − M
ρh ρh
Mm MM
−a ' − ≤e p ≤a−
P P

b)Limites pratiques à l’excentricité


y
t

x
Zones d’enrobage

t’
Câble moyen

-v+t’≤ep≤v-t

c) Différents types de problèmes

A partir de la prise en compte de l’enrobage sur les limites de l’excentricité,


trois types problèmes peuvent apparaître :

Sections sous-critiques
Une section est dite sous-critique si l’excentricité de la précontrainte est
strictement loin de la zone d’enrobage. L’effort économique est donné par :

M M −M m
P I=B σ m+
ρh

L’excentricité correspondante est donnée par :

M M −M m
e P =−a '−
I ρh

Sections sur-critiques

Le fuseau de passage coupe la zone d’enrobage. Le fuseau de passage se définit de la manière


suivante :

MM
−v '+ t '≤e p ≤a−
P

Ou encore

−v '+t '≤−
σm I
Pv '
M
+c− M =−
P
1 σm I
P v' (
+ M M +c )
Soit :

σmI
+M M
v'
P II =
c + v−t '

e pII =−v '+t '

Dans le cas où l’excentricité est vers le haut ces relations deviennent :


σmI
−M m
v
P II =
c '+v−t '

e pII =v −t

Situation sans solution

Le fuseau de passage coupe la zone d’enrobage. Il n’y pas de solution. Tel est le cas lorsque la
section de béton est trop faible par rapport aux charges à supporter. Dans ce cas on doit
reprendre le dimensionnement de la section.

3.2. Dimensionnement du coffrage

Nous avons vu que la relation entre la géométrie de la structure, les caractéristiques


mécaniques des matériaux et les sollicitations est caractérisée par l’inégalité :

I M M −M m

v σ M −σ m
I M M −M m

v ' σ M −σ m

Soit :

I M −M m
≥ M
sup (v , v ') σ M −σ m

L’égalité correspond à la valeur stricte. L’écart entre la valeur stricte et la valeur choisie
dépend de certains facteurs tels que :
 Forme de la section ;
 Section sur ou sous critique ;
 Classe de précontrainte ;
 Processus de mise en tension ;

3.3. Dimensionnement de le précontrainte P

Nous avons mis en évidence la relation

Pmin=Sup(PI,PII)

Cette relation doit être respectée toute la vie de l’ouvrage. Mais nous ne connaissons pas à ce
stade quels sont les pertes à court, moyen et long terme(perte par frottement, par recul
d’ancrage, par déformation instantannée du béton lors de la mise en tension, perte par
relaxation des cables, par fluage du béton…). L’expérience permet cependant d’en avoir une
idée. La fourchette à l’intérieur de laquelle on inscrit la valeur probable de la précontrainte
est :

 A la mise en tension

P1 =1. 02 P0 −0 .8 Δ j1 P0 =k i1 P0
P2 =0 . 98 P 0−1 . 2 Δi2 P 0=k i2 P0
 En exploitation à long terme
P1 =1. 02 P0 −0 .8 ΔS 1 P0 =k S 1 P0
P2 =0 . 98 P 0−1 . 2 Δ S2 P 0=kSP0

Les valeurs de ki1, ki2, kS1, kS2 sont données dans le tableau :

K K K K
i1 i2 s1 s2
Postension L<30m 0 0 0 0
.94 .86 .82 .68
Prétension sans traitement thermique 0 0
.86 .74
Post tension L>50m 0 0 0 0
Prétension avec traitement thermique .9 .8 .82 .68

3.3. Détermination de P0

On doit avoir

0 . 68 P 0≥P min=Sup( PI , PII )

Le nombre de câble n ou de fils est donc :


Sup( PI , PII )
n≥
0 .68 P0

Où P0 est la tension à l’origine du câble, définie à partir de fperg, limite élastique garantie.

3.4. Détermination de l’excentricité ep.

L’excentricité dépend de sup(PI, PII).

Section sous critique :

Mm
e p ≥−a '−
P

Section surcritique

e p ≥−v'+t '

, I M −M m
Données : DM, r, fck, ≥ M
géométrie, propriétés des sup (v , v ') σ M −σ m
aciers

B, I, V, V’, , c, Mm

M M −M m
P I=B σ m+
ρh
σm I
+ MM
v'
P II =
c + v−t '

Sup( PI , PII )
P 0≥
0. 68

P0=np0

{
P 1 ( P 1 ep + M m ) v
+ ≥σ mj
B I
P1 ( P 1 e p + M m ) v '
− ≤σ Mj
En phase de travaux : B I
En phase de service :

Exemple 100

35
h 20

35

Précontainte

Câble : 12f8 p0=798kN

Charge d’exploitation

Q=10kN/ml

Coulage en une phase, mise en précontrainte en une phase à 14 jours

Classe III

Taf : Prédimensionner et vérifier que les contraintes passent.

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