Vous êtes sur la page 1sur 54

Essais labo béton

FORMATEUR : BELABID ABDERRAHIM


PLAN

Propriétés bétons
Formulation des bétons
Essais sur les bétons
Propriétés des bétons

 Définition:
Le béton est un matériau de construction composite fabriqué principalement à
partir de trois éléments : de l’eau, des granulats et un ou plusieurs liants.
Pour améliorer les performances du béton, on ajoute souvent, à faible doses,
d’autres ingrédients chimiques qu’on appelle adjuvants. Chaque adjuvant a un
rôle bien précis !
Il faut signaler également que les bétons contiennent toujours de l’air.
 Les liants :
Un liant peut être :
Hydrique : La prise se fait par hydratation, c’est le cas des ciments. On parle alors
de béton hydraulique.
Aériens: La prise se fait par réaction avec de l’eau en présence de l’air.
Hydrocarboné : Cas des bitumes. On parle de ce cas de béton bitumineux.
 Dans ce document, on s’intéresse au béton hydraulique, c'est-à-dire au béton
de ciment.
CONSTITUANTS DU BETON HYDRAULIQUE
• Ciment
• Eau Mortiers
• Sables
• Graviers Granulats

+ Adjuvants

+ Colorants

+ Fibres

+ Ajouts minéraux

+ Armatures passives : Béton armé

+ Câbles : Béton précontraint


CONSTITUANTS DU BETON

PROPORTIONS TYPES

Granulats : 60 - 78% V
70 - 85% M
35% $

Eau : 14 - 22%
6 - 9%

Air : 1 - 6% Ciment : 7 - 14%


0% 9 - 18%
65%
CIMENTS PORTLAND ARTIFICIELS
Prise et durcissement
CIMENTS PORTLAND ARTIFICIELS
Les ciments hydrauliques font du RETRAIT

Si on ne fait pas attention!


 Composition chimique des ciments:
 Le ciment est une poudre fine obtenue par la cuisson à haute température
(environ 1450) et le broyage d’un mélange minéral, composé généralement
de calcaire et d’argile. Cette poudre forme avec l’eau une pâte capable,
par hydratation, de faire prise et durcir avec le temps.
 Le produit après cuisson et broyage constitue ce que l’on appelle le clinker.
Ce dernier est composé des éléments chimiques suivants :
Oxyde
Chaux Silice Alumine Magnésie Soude Potasse
Elément ferrique
(CaO) (SiO2) (Al2O3) (MgO) (Na2O) (K2O)
(Fe2O3)
Abrégé C S A F -- -- --
% 62 à 67 19 à 25 2à9 1à5 0à3 0 à 1.5 0 à 1.5

Composition minéralogique :
Dans le tableau qui suive on donne les principaux composants minéralogiques du clinker, ainsi
ue leurs influences sur les propriétés des ciments :
Résistance Résistance Action
Eléments % Durcissement Chaleur
initiale finale sulfates
50 à
Alite (C3S) Rapide Elevée Très élevée Elevée Faible
75
Bélite (C2S) 7 à 30 Lent continu Basse Très élevée Basse Faible
Célite
0 à 16 Rapide au début Basse Basse Très élevée Forte
(C3A)
C4AF 0 à 20 Lent continu Basse Basse Elevée Insensible
 Propriétés des ciments:

Les ciments sont caractérisés par le retrait et le gonflement. Ces déformations volumétriques augmentent avec la
finesse de la mouture et la teneur en alcalis.
Un ciment est aussi caractérisé par sa densité moyenne apparente qui est de l’ordre de 1.10, et sa densité moyenne
absolue qui est de 3.10. Notons qu’il s’agit ici de la densité du ciment en vrac non tassé !
Parmi les propriétés des ciments les plus importantes, il y a justement la résistance normale à la compression (voir
paragraphe suivant).
• Exemples :
Au Maroc, les principaux types de ciment utilisés sont les suivants :

Désignation Résistance à la compression normale à 28 jours


CPA, CPJ ou CPZ 35 Entre 22.5 et 45 MPa
CPA, CPJ ou CPZ 45 Entre 32.5 et 55 MPa
CPA, CPJ ou CPZ 55 Entre 42.5 et 65 MPa

En termes de classes de résistance, on cite :

Désignation Symbole % clinker


Ciment portland artificiel CPA 95 à 100
Ciment portland composé CPJ 65 à 94
Ciment pouzzolanique CPZ (A ou B) 45 à 94
LES GRANULATS
les cailloux, les graviers, les sables, les fillers

Roches diverses : basalte, quartzite, silex, calcaire,silico-calcaire, grès, granite,


etc...
à proscrire : feldspathes, schistes, biotites, opale, dolomies et calcaires tendres.
 Il s’agit des sables et des gravillons. Ces deux ingrédients sont caractérisés par leurs
courbes granulaires. Les granulats peuvent être naturels ou concassés.
 Le choix des granulats dépend des propriétés visées pour le béton. Le tableau
suivant résume l’influence de certaines caractéristiques des granulats sur le béton :

Caractéristique Influence sur le béton


Granulométrie Ouvrabilité et compacité
Forme et texture Ouvrabilité et adhérence au liant
Densité Formulation
Absorption et humidité Formulation

Constituants Quantité de matériaux nuisibles et organiques

Dureté Résistance à l’usure

Résistance aux alcalis et stabilité volumétrique Résistance au gonflement

Résistance aux sulfates Résistance aux milieux agressifs


Résistance au gel-dégel Ecaillage de surface
LES GRANULATS
roulés, concassés
ou semi-concassés
LES GRANULATS SPECIAUX
 Les granulats lourds:
 la barytine (sulfate de baryum de densité d= 4,5),
 la magnétite (oxyde de fer d= 3,88),
 riblons, grenaille de fonte, etc.
 Les granulats légers:
 des argiles expansées (d= 0,35 à 0,60),
 des schistes expansés (d= 0,65 à 0,90),
 des laitiers expansés,
 des pierres ponces,
 des pouzzolanes,
 de la vermiculite obtenue à partir du mica (d= 0,05 à 0,12),
 de la perlite obtenue à partir d'un traitement thermochimique de la
lave volcanique (d= 0,1 à 0,3)
 Les granulats très durs (pour couches d'usure):
 quartz ,
 corrindon,
 carborandum, etc.
 Il faut dire que les granulats, leurs caractéristiques et leurs proportions ont
une influence importante sur les quantités nécessaires en liant et en eau, la
maniabilité, la compacité, la résistance, la durabilité, le retrait et le coût du
béton.
 De ce fait, il est incontournable de contrôler et de quantifier chacune de
ces caractéristiques afin d’optimiser son choix :

Caractéristique Moyen et essai de contrôle Paramètres

Granulométrie Essai de tamisage  Diamètre maximale


 Module de finesse
Forme et texture Détermination du coefficient  Coefficient d’aplatissement
d’aplatissement

Propreté Divers essais  Teneur en matières organiques ;


 Equivalent de sable ;
 Valeur VBS, etc.

Dureté Essai Los Angles  Coefficient LA


Essai Micro-Deval  Coefficient MD
CARACTERISATION DES GRANULATS

Granulométrie
CARACTERISATION DES GRANULATS

Granulométrie
CARACTERISATION DES GRANULATS
Propreté : Equivalent de Sable ES
CARACTERISATION DES GRANULATS
Forme : Coefficient d’Aplatissement A

% pondéral des éléments qui vérifient E < G/1,58

Ex: A < 20% pour un 12/25 utilisé pour B40 d’un OA


LES ADJUVANTS
ingrédients chimiques ajoutés à faibles doses (< 5% Ciment)

 Jouent un rôle précis (ne sont pas des palliatifs)


 Doivent être efficaces mais non nocifs
(attention effets secondaires! retard de prise, corrosion des
armatures, perte de résistance finale, ...)

Classés selon trois familles:

 les adjuvants agissant sur la cinétique d'hydratation


 les adjuvants agissant sur la rhéologie du béton frais
 les adjuvants divers
LES AJOUTS MINÉRAUX
De plus en plus utilisés pour :
 Leur coût
 écologie
 valorisation des sous-produits et produits de faible
valeur commerciale
 amélioration de certaines propriétés du béton:
maniabilité, retrait thermique, durabilité,
ressuage,...
Exemples:
• fillers calcaires
• cendres volantes
• laitier
• fumées de silice
• etc
LES AJOUTS MINÉRAUX
Mode d'action

 filler de remplissage: extension du squelette granulaire

 pouzzolanique
Ajout + chaux + eau  C-S-H + ........

 hydraulique

Ajout + (catalyseur) + eau  C-S-H + ........


LES FIBRES

Fibres longues Fibres courtes

De plusieurs formes et constitutions

Leurs rôles :
 s’opposer à la propagation des microfissures : ductilité
 améliorer la cohésion du béton frais
 améliorer les résistances au choc, à la fatigue et à l’usure
 réduction de la fissuration de retrait
 augmenter les résistances mécaniques
Propriétés des bétons
 Rappelons tout d’abord les phases principales de transformation du béton :
La phase dormante : pendant laquelle la pâte reste fluide, l’hydratation se
poursuit moins rapidement pendant une durée de 2 à 3 heures ;
La prise : le béton commence à se transformer en état solide ;
Le durcissement : la résistance et la compacité du béton augmentent avec le
temps.
 Béton frais :
 La propriété essentielle du béton frais est son ouvrabilité (ou maniabilité),
qui caractérise son aptitude à remplir les coffrages de façon à enrober
correctement les armatures.
 De nombreux facteurs influent sur la maniabilité : la qualité et le dosage en
ciment, la forme des granulats, la granulométrie, l’emploi d’adjuvants et,
bien entendu, le dosage en eau.
 La maniabilité du béton frais est évaluée par l’essai au cône d’Abrams
(Slump test), un essai qui permet de mesurer « l’affaissemt » du béton,
mesuré en cm, en suivant la procédure décrite par la norme.
 Béton durci :
Lorsque le béton a durci, sa forme ne peut plus être modifiée mais ses caractéristiques continuent
d'évoluer pendant de nombreux mois, voire des années.
La compacité d'un béton (ou sa faible porosité) est un avantage déterminant pour sa durabilité. Une
bonne résistance à la compression est la performance souvent recherchée pour le béton durci. Les
caractéristiques de déformations sous charge du béton sont connues et peuvent être mesurées.
 Le béton armé :
Le béton de ciment possède une bonne résistance à la compression, mais une faible résistance à la
traction. Pour remédier à ce problème, on utilise des armatures en acier destinées à s'opposer et à
reprendre les efforts de traction.
Ces armatures peuvent être soit en acier doux (généralement lisse) soit en acier haute-adhérence dont le
caractéristiques mécaniques sont de l'ordre du double de celles des aciers doux.
 Le béton précontraint :
Lorsque les sollicitations deviennent très importantes, l'alourdissement de la section de béton armé devien
prohibitif. C’est le cas des ouvrages avec des portées dépassant 25 m. Il est donc intéressant, dans ce ca
de créer une compression initiale suffisante pour que le béton reste entièrement comprimé sous les
sollicitations ; ainsi toute la section du béton participe à la résistance : c'est le principe du béton «
précontraint ».
La compression initiale du béton est assurée par les câbles de précontrainte. Il existe deux méthodes de
mise en tension des câbles :
La « pré-tension » : le plus souvent utilisée en bâtiment, les armatures sont mises en tension avant la prise d
béton ;
La « post-tension » : elle consiste à disposer les câbles de précontrainte dans des gaines incorporées au
béton.
FORMULATION DU BETON

OBJECTIFS
Trouver les proportions d’un mélange
ayant des propriétés précises
à moindre coût
FORMULATION DU BETON

BETON

SQUELETTE GRANULAIRE INERTE


(Sable + Gravier + air)

PATE LIANTE
(Ciment + Eau + Adjuvant + Ajout minéral)

25
FORMULATION DU BETON

PRINCIPES DE FORMULATION

1° Principe : Compromis entre maniabilité et


résistance
FORMULATION DU BETON

PRINCIPES DE FORMULATION

1° Principe : Compromis entre maniabilité et


résistance
2° Principe : Minimiser la porosité (Augmenter la
compacité)
FORMULATION DU BETON

CONTRAINTES

•Maniabilité  pâte = E + C

•Résistance  rapport E/C (ou E/Liant)

•Compacité optimale  Dmax , granulométrie, % fines

•Remplissage  Vi = 1 m3

•Durabilité  E/Lmax , Cmin , A/(A+C)max , % amin ,


type C
FORMULATION DU BETON

QUESTIONS

1-Quelles sont les attentes du maître-d’œuvre ?


(Architecte, BET, Entreprise des travaux, client privé, Administration,...)

2-Quelles sont les documents normatifs contractuels ?

3-Quel est l’environnement de l’ouvrage (durabilité) ? Quelles


sont les conditions climatiques de la mise en œuvre ?
•données climatiques
•données hydrologiques
•données sur l’agressivité de l’environnement
4-Quelles sont les valeurs des caractéristiques imposées par la note de calcul ?
fc28, fc3j, E, er, DTmax, r, .....

5-Quelles sont les méthodes constructives et les moyens prévus sur le


chantier ?
(type coffrage,
29
méthode bétonnage, moyens de production de transport et
de manutention...)
Méthodes de formulation :
Il existe plusieurs méthodes pour la formulation du béton. Dans ce chapitre, on traitera la méthode volumétrique, la mét
graphique et la méthode analytique.
Rappelons d’abord les données principales de notre problème :
 Caractéristique de l’ouvrage à bétonner :
Il s’agit de l’épaisseur minimale des coffrages et de la disposition des armatures, c'est-à-dire l’espacement et l’enrobage.
 Caractéristique des granulats disponibles :
Les granulats sont caractérisés par :
 Leur nature : roulés, concassés, siliceux, calcaires, etc. ;
 Leur qualité : dureté, durabilité, etc. ;
 Leur propreté : teneur en matières nuisibles et organiques ;
 Leur courbes granulométriques ;
 Leurs densités, absorptions, humidités, etc.
• Résistance moyenne visée :
En tenant compte des diverses dispersions, la résistance moyenne 𝑓 visée est prise égale à la résistance caractéristique 𝑓 visée plu
quelques méga pascales :
𝑓 = 𝑓 + 5 𝑀𝑃𝑎 ; 𝑠𝑖 𝑓 ≤ 25 𝑀𝑃𝑎
𝑓 = 𝑓 + 6 𝑀𝑃𝑎 ; 𝑠𝑖 𝑓 > 25 𝑀𝑃𝑎
• Classe vraie du ciment :
C’est la résistance à la compression 𝑓 du ciment utilisé.
• Maniabilité visée :
Evaluée par l’affaissement (A) au cône d’Abrams
Méthode volumétrique :
Il s’agit d’une méthode très approximative, mais pratique et suffisante pour les petit
travaux, notamment ceux d’entretiens. Les proportions en volumes sont indiquées sur les sac
de ciment.

Exemple : Cas de ciment CPJ 45


Ingrédients Pour le béton Pour le mortier
Ciment CPJ 45 50 kg (un sac) 50 kg (un sac)
Sable sec 60 litres 90 litres
Gravier 120 litres --
Eau propre 27 litres 27 litres

D’une manière générale, et en termes de volume, les proportions indicatives d’un béton sont
suivants :

Air Eau Ciment Granulats


1à6% 14 à 22 % 7 à 14 % 60 à 78 %
 La méthode graphique: (Abaques de Dreux-Goresse )
La méthode analytique : (M. Dreux-Goresse Adaptée)

Cette méthode est basée sur des formules empiriques, celles de Dreux notamment !

Dimension maximale des granulats :

Le choix des granulats, la dimension maximale, en particulier doit permettre une bonne maniabilité, un bon remplis
coffrage et un enrobage correct de l’acier. Ainsi :

Si on note :
 𝐷 : La dimension maximale des granulats ;
 𝑒 , 𝑒 : Les espacements horizontal et vertical entre armatures ;
 𝑐 : L’enrobage (distance des armatures de coffrage ;
 𝑟 : Le rayon moyen du ferraillage ;
 ℎ : La hauteur ou l’épaisseur minimale de l’ouvrage à bétonner.

Alors :
𝑒 ℎ
min ; 𝑒 ; 𝑐 ; 1.2𝑟 ; ; 𝑠𝑖 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑢𝑙𝑎𝑡𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑎𝑠𝑠é𝑠
1.5 5
𝐷 <
𝑒 ℎ
min ; 𝑒 ; 𝑐 ; 1.4𝑟 ; ; 𝑠𝑖 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑢𝑙𝑎𝑡𝑠 𝑟𝑜𝑢𝑙é𝑠
1.5 5
 Dosage en eau :
On cherche à déterminer l’eau efficace « E » définie
par :

Dans le cas d’un béton sans adjuvant, avec granulats roulés de diamètre maximal
égale à 20 mm, supposé bien dosé en fines et de courbe granulométrique optimisée,
à une température ambiante de l’ordre de 20°C, nous avons les dosages en eau
suivants :
Affaissement
Consistance Eau ‘E’ (l/m3) Air ‘a’ (l/m3)
(cm)

Ferme 0à4 160 25

Plastique 5à9 190 20

Très plastique 10 à 15 210 15


Signalons que si le délai du coulage du béton dépasse 30 minutes, il faut viser
la classe de maniabilité supérieure.
Etant donné que les bétons ne vérifient pas toujours les conditions ci-dessus,
on a donc intérêt à corriger ces valeurs en fonction les caractéristiques des
ingrédients utilisés. Ainsi :
Si les granulats sont concassés, il faut majorer ‘E’ et ‘a’ de 10 à 15 % ;
Si l’on utilise un super-plastifiant comme adjuvant, il faut minimiser ‘E’ 12 % ou
plus ;
Si l’on utilise un plastifiant ou un réducteur d’eau comme adjuvant, il faut
minimiser ‘E’ 5 % ou plus ;
En fonction du diamètre maximal, il faut multiplier les valeurs de ‘E’ et ‘a’ par
les coefficients suivants :
D (mm) 4 8 16 20 25 40 80

Coefficient 1.35 1.18 1.05 1.00 0.95 0.87 0.78

En fonction de la température ambiante, il faut multiplier les valeurs de ‘E’ et


‘a’ par les coefficients suivants :
Températu
5 10 15 20 25 30 35
re (mm)
Coefficient 0.94 0.96 0.98 1.00 1.04 1.08 1.12
 Dosage en ciment :
Le dosage en ciment peut être déterminé en exploitant la formule modifiée de Bolomey suivante :
𝐶 + 𝑘. 𝐴
𝑓 =𝑓 𝑘 − 0.5
𝐸+𝑎
Où :
o 𝑓 : est la résistance cible du béton ;
o 𝑓 : est la résistance du ciment à j jour ;
o 𝐶 , 𝐸, 𝐴 : sont les dosages en ciment, eau et ajout minéral respectivement ;
o 𝑎 : est le volume d’air exprimé en masse du volume équivalent d’eau ;
o 𝑘 : est le coefficient d’équivalence de l’ajout minéral ;
o 𝑘 : est le coefficient granulaire.

Les valeurs de 𝑘 sont données dans le tableau suivant :

Valeurs de 𝑘

Nature D (mm)
pétrographique des
granulats 10 à 16 20 à 25 30 à 40

Siliceux,
0.45 0.50 0.55
légèrement altérés

Siliceux, roulés 0.50 0.55 0.60


Calcaires, durs 0.55 0.60 0.65
Quant aux valeurs de On prend :
• pour les cendres volantes ;
• pour les fillers de calcaires ;
• pour les fumées de silice.
Le dosage en ciment à appliquer ne doit pas être inférieur au dosage
minimum exigé par les normes marocaines. En effet :
S’il s’agit d’un béton usuel, alors :

S’il s’agit d’un béton prêt à l’emploi préparé à l’usine, alors :


 Dosage en granulats :
Les granulats (sables + gravillons) doivent d’être d’une granulométrie optimisée. En fait, ceci
est vérifié lorsque la courbe granulaire est proche de d’une courbe de référence définie par
deux segments de droite [0A] et [AB] tels que :
𝑂(0.080 𝑚𝑚, 0 %) ; 𝐴(𝑥 , 𝑦 ) 𝑒𝑡 𝐵(𝐷 , 100 %)
Avec :
𝑥 =𝐷 ⁄2 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐷 ≤ 25 𝑚𝑚 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛 𝑚𝑖𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑔é𝑜𝑚é𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 [5 𝑚𝑚, 𝐷 ]
𝑦 = 50 − 𝐷 + 𝐶𝑟
𝐶𝑟 est un terme correctif qui permet :
Une majoration de 3 % si les granulats utilisés sont des granulats concassés ;
Une majoration de 5 % pour les bétons armés où le ferraillage est inférieur ou égale à 80 𝑘𝑔/
𝑚 ;
Une majoration de 10 % pour les bétons pompés ou les bétons armés où le ferraillage est
supérieur à 80 𝑘𝑔/𝑚 .
A partir des courbes granulaires on détermine le % en volumes absolus de chacun
des granulats. Soit s et g. Ainsi, nous avons :

Où :
: est le volume total des granulats exprimé en litres ;
: est le volume des sables exprimé en litres ;
C: est le volume des gravillons exprimé en litres ;
: est le dosage en ciment exprimé en kg ;
A: es le dosage en Ajout exprimé en kg ;
E: est le dosage en ciment exprimé en kg ;
a: est le volume de l’air exprimé en masse du volume équivalent d’eau ;
: est la masse volumique absolue du ciment ;
: est la masse volumique absolue de l’Ajout.
Donc les dosages en sables et en gravillons sont :

Avec :
: La masse spécifique des sables ;
: La masse spécifique des gravillons.
Quant au dosage optimal en fines (éléments de diamètre inférieur à ),
permettant d’avoir une porosité minimale, on peut utiliser la formule de Caquot et
Faury suivante :

.
100

90

80

70

60
Tamisats (%)

50

40

30

20

10

0
0,08 0,8 8 80
Tamis (mm)

Courbe de référence Sable de mer Sable concassé Gravier I Gravier II Mélange


Essais sur le béton

Les essais sur le béton sont effectués dans divers buts. D’après la norme NF P 18 102, on
distingue les types d’essai suivants :
 Essai d’étude : exécuté en laboratoire, cet essai a pour but la détermination de la
formulation du béton compte tenu des caractéristiques visées.
 Essai de convenance : le but de cet essai est de vérifier s’il est possible de réaliser
avec les moyens du chantier le béton défini par l’essai d’étude.
 Essai de contrôle : le but est de contrôler si les caractéristiques recherchées sont bien
atteintes.
 Essai d’information : c’est un essai exécuté sur béton prélevé dans l’ouvrage à
proximité immédiate de son exécution destiné à évaluer ses résistances et donc son
comportement.
 Essai de recherche : il est exécuté en laboratoire afin d’étudier l’influence de certain
paramètres sur les caractéristiques du béton.
Béton frais
La caractéristique principale recherchée dans béton frais est la maniabilité. Il
existe plusieurs méthodes pour évaluer cette caractéristique, mais l’essai le
plus pratiqué reste le test de maniabilité au cône d’Abrams.
 Gâchée expérimentale :
Rappelons tout d’abord qu’on procède à la vérification de la formulation
préétablie en fabriquant une gâchée expérimentale. Cette gâchée de béton
doit être constituée par un ou deux prélèvements permettant la réalisation au
moins d’un essai de maniabilité et de trois essais éprouvettes par nature
d’essai et par âge.
 Essai de maniabilité au cône d’Abrams :
Matériel :
Le matériel de l’essai est constitué par :
Un moule tronconique normalisé, une plaque d’appui, un réglet pour la mesure, un
entonnoir et une tige de piquage
 Modes opératoires de l’essai d’affaissement au cône d’Abrams:
• Humidifier légèrement le moule et le fixer sur la plaque d’appui ;
• Remplir le cône de béton par trois couches de même épaisseur ;
• Procéder au compactage de chaque couche par piquage de 25 coups
de tige ;
• Araser la dernière couche avec la tige de piquage ;
• Démouler en soulevant le cône sans lenteur excessive et sans brutalité ;
• Laisser le mouvement d’affaissement se stabiliser pendant 1 minute
environ ;
• Mesurer l’affaissement par l’intermédiaire du réglet.
 Préparation des éprouvettes:
• Trois types d’éprouvettes sont utilisés pour les essais mécaniques du béton :
• Cubiques d’arête 10, 14, 20, 30 cm : utilisées dans certains pays ;
• Prismatique à base carrée d’arête 7, 10, 14, 20 cm et une longueur égale à 4 fois l’arête : utilisées po
essais de traction par flexion ;
• Cylindriques de diamètre 11, 16, 25 cm avec une hauteur égale à 2 fois le diamètre : utilisées pour le
essais de compression, de traction directe ou de traction par fendage.
• Le choix de l’éprouvette dépend de l’essai à effectuer et du diamètre maximal des granulats 𝐷 .L
dimension la plus petite de l’éprouvette ℎ doit vérifier l’inégalité suivante :
ℎ ≥5𝐷 ;𝐷 é𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑚𝑒𝑠𝑢𝑟é 𝑎𝑢 𝑡𝑎𝑚𝑖𝑠 !
 Modes opératoires :
• La confection des éprouvettes doit passer par les étapes suivantes :
• Parfaire l’étanchéité des moules, les huiler et les peser à vide ;
• Mettre en place le béton en deux couches successives minimum. Le serrage de chaque couche est
réalisé soit par piquage, soit par aiguille vibrante selon la consistance du béton ;
• Araser soigneusement le béton en utilisant la règle biseautée à plat ;
• Couvrir le moule de feuille de plastique serrée par un bracelet en caoutchouc ;
• Noter les références du moule ;
• Conserver le moule à 20 °C pendant 24 48 heures avant démoulage
• Conserver le moule dans les conditions de murissement étudiées jusqu’à l’échéance de l’essai.
Béton durci
 Essais mécaniques destructifs :
Il s’agit d’écraser des éprouvettes de béton pour caractériser les résistances à la
traction et à la compression de ce béton.
 Essai de compression :
C’est l’essai le plus pratiqué qui, lorsqu’il est réalisé consciencieusement, donne des
résultats très signifiants de la qualité du béton.
Bien évidement, des dispersions sont toujours prévisibles à cause des modes de
préparation et de sollicitation des éprouvettes.
 Modes opératoires de l’essai de compression mécanique :
Surfaçage des faces de l’éprouvette au moyen d’un mélange (62% de soufre, 2% de
noir de fumée et 36% de sable fin) ;
Mise en place de l’éprouvette entre les plateaux de la presse tout en vérifiant le
centrage de celle-ci sur le plateau ;
Exécution de l’essai avec une vitesse correspondant à une augmentation de contraint
de 3 à 7 bars par seconde ;
Enregistrer la valeur de l’effort de traction à la rupture. 𝑭⃗

La résistance à la compression du béton est donc égale : Eprouvette

Plateau fixe
 Essai de traction par flexion :
Il existe trois types d’essai de traction (𝑎 = 𝑏 ; 𝑃 = 𝐹) :

L’essai de traction par flexion


consiste à reproduire le type de sollicitation en traction le plus fréquent : la flexion.
Dans cet essai l’éprouvette prismatique est soumise à une flexion pure, la charge appliqué
est augmenté progressivement jusqu’à la rupture.
Modes opératoires :
Mise en position de l’éprouvette (figure) ;
Application de la charge (vitesse de 0.4 à 0.6 bars/s) ;
Enregistrer l’effort de rupture « F ».
La résistance conventionnelle à la traction par flexion du béton est :
𝑀𝜐 𝐹
𝑓 = 0.6 = 1.8 [𝑀𝑃𝑎]
𝐼 𝑏
Essai de traction par fendage :
Appelé également essai brésilien, c’est l’essai de traction le plus pratique. Il
donne des résultats un peu optimistes par rapport à la valeur vraie de la
résistance à la traction directe déterminée dans de bonnes conditions.
 Modes opératoires :
Mise en position de l’éprouvette (figure) ;
Application de la charge (vitesse d’environ 0.5 bars/s) ;
Enregistrer l’effort de rupture « F ».
La résistance conventionnelle à la traction par flexion du béton est :
 Essais non destructifs :
Ce sont des essais d’auscultation du béton en place qui évitent de procéder à des carottag
longs, coûteux et pas toujours réalisables.
 Essai au scléromètre :
Le scléromètre est un appareil qui mesure la dureté au choc du béton au voisinage de la
surface. Cette dureté superficielle est fonction de la résistance du béton, d’où l’intérêt de
l’essai.
• L’essai au scléromètre permet de :
• Evaluer la résistance à la compression du béton ;
• Vérifier la répartition de la résistance et détecter les zones de faiblesse ;
• Vérifier l’accroissement du durcissement d’un béton avant de coffrage, etc.
Fonctionnement de l’appareil :
Une tige en acier, sortant d’un cylindre, est appuyée sur le béton et comprime un ressort. En
de course ce ressort projette une masse sur la tige, sur laquelle elle rebondit. Ce rebondissem
d’autant plus important que le béton est plus dur, est mesuré par un index dit indice
sclérométrique et noté 𝐼 . La valeur de cet indice est reporté ensuite sur l’abaque pour
déterminer la résistance à la compression du béton.
Si le scléromètre est utilisé en position horizontale, on obtient en général une relation de la
forme :
𝐼
𝑓 = [𝑀𝑃𝑎]
𝐾
Où 𝐾 représente le coefficient de corrélation qui dépend de la formulation et de l’âge du b
testé.
 Modes opératoires de l’essai au sclérométre :
• Maintenir l’éprouvette entre les plateaux de la presse sous une charge de 10 kN ;
• Effectuer 27 mesures du rebond sur 3 génératrices de l’éprouvette (figure) ;
• Calculer une première moyenne de l’indice avec toutes les mesures ;
• Supprimer les lectures qui s’écartent de cette moyenne de plus de 5 unités
d’échelle ;
• Effectuer de nouvelles mesures pour remplacer les résultats supprimés ;
• Calculer la nouvelle moyenne de l’indice ;
• Déterminer le coefficient de corrélation.
Auscultation dynamique par vitesse du son :
Cet essai consiste à mesurer le temps de propagation des ondes
longitudinales dans le béton, émises par un ébranlement sonore. Connaissant
la distance parcourue par les ondes, on en déduit la vitesse.
Comme une certaine corrélation existe entre la vitesse du son « » et la
résistance « », on peut apprécier avec des étalonnages préalables, la valeur
de la résistance du béton.
Dans le cas courant de béton dosé à 350 kg/m3 de ciment CPJ 45, on peut
utiliser la corrélation suivante :

Où est le coefficient d’étalonnage moyen.


Connaissant la vitesse de propagation du son « », on peut déterminer le
module d’élasticité dynamique :

Où :
est le coefficient de Poisson dynamique compris entre 0.22 et 0.28 ;
est la masse volumique du béton en kg/m3.
 Modes opératoires de l’auscultation dynamique :
On distingue deux types de mesures :
• Les mesures en transparence utilisées dans le cas des éprouvettes, des
poteaux et de certaines poutres (capteur placé face à l’émetteur) ;
• Les mesures en surface pratiquées si les mesures en transparence ne sont
pas possibles telles que le cas des ouvrages en longueur.
Dans les deux cas, il faut poncer la surface à l’aide d’un papier abrasif et
appliquer une couche de graisse afin d’améliorer le contact.
Merci pour votre attention

Vous aimerez peut-être aussi