Direction Nationale pour le Sénégal

Agence Principale de Dakar

Service des Etablissements de Crédit

Dakar, le 25 août 2020

Relevé des conclusions et recommandations de la rencontre entre

le Directeur National de la BCEAO pour le Sénégal et l’Association
Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal
(APBEFS)

Le mercredi 05 août 2020, à partir de 10 heures, s'est tenue, par vidéoconférence, la rencontre
trimestrielle entre le Directeur National de la BCEAO pour le Sénégal, Monsieur Ahmadou Al
Aminou LO, et les Directeurs Généraux des établissements de crédit. Au regard du contexte de la
pandémie à Covid-19, et des contraintes de la vidéoconférence, la participation a été centrée sur les
membres du Comité Exécutif de l'APBEFS et les Directeurs Généraux qui souhaiteraient prendre
part à la réunion.
A l'entame de la réunion, le Directeur National a, tout d'abord, présenté ses condoléances au
système bancaire à la suite du rappel à Dieu du Président du Conseil d'Administration de la Banque
Régionale de Marchés (BRM) et à tous ceux qui ont perdu un proche durant cette pandémie.
Il a également adressé sa compassion au Directeur Général du Crédit International S.A pour la
tragédie qui a affecté le Liban avec l'explosion au Port de Beyrouth.
Le Directeur National a indiqué que la réunion a été organisée dans le but de recueillir des
informations qualitatives à partager avec le Comité en charge, au Siège de la Banque Centrale,
du suivi de l'impact de la pandémie et avec l'Etat du Sénégal, en particulier le Ministre de
l'Economie, du Plan et de la Coopération, dans le cadre du Plan de relance de l'économie engagé
par les pouvoirs publics. A cet égard, il a invité les Directeurs Généraux à décliner les éventuelles
difficultés rencontrées ou qu'ils entrevoient pour que la mise en œuvre dudit plan soit couronnée de
succès.
Les échanges ont principalement porté sur :
• l'analyse de l'impact de la crise sur le système bancaire ;
• l'évaluation de la situation des reports d'échéance des crédits sur les entreprises et les
particuliers ;
• l'évaluation de la mise en œuvre mitigée du Plan de résilience élaboré par l'Etat du
Sénégal en rapport avec le secteur bancaire ;
• les conditions de réussite du Plan de relance.
Les établissements de crédit ont, en particulier, exprimé le souhait que le report d'échéance des
créances des établissements de crédit sur les entreprises et les particuliers ne soit pas reconduit au
regard de son impact sur leur exploitation et leur trésorerie. Ils ont également souligné les tensions
notées sur le coût de rémunération des dépôts de la clientèle.
En remarques conclusives, le Directeur National a salué la richesse des débats et félicité l'APBEFS,
les banques et les établissements financiers relativement à leur forte implication dans la gestion de
la pandémie de Covid-19. Il a donné les assurances au Président de l'APBEFS que les
préoccupations soulevées seront analysées par la BCEAO et l'Etat du Sénégal.

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SYNTHÈSE DES ECHANGES SUR LES PREOCCUPATIONS REMONTEES PAR LA  PROFESSION BANCAIRE DANS LE CADRE DE LA
MISE EN OEUVRE DU DISPOSITIF DE GESTION DANS LES LIVRES DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT DE L'IMPACT DE LA CRISE DE
LA COVID-19
Problématiques soulevées par les Directeurs Exposé de la problématique
Généraux des Etablissements de Crédit
Analyse de l'impact de la crise sur le En termes d'impact sur le secteur bancaire, les
système bancaire Dirigeants ont souligné, à fin juin 2020, quelques
difficultés opérationnelles et des tensions de
trésorerie, atténuées par les refinancements de la
BCEAO. Toutefois, ils ont signalé leur inquiétude
par rapport au second semestre de 2020, en
liaison avec notamment la montée du chômage
structurel et l'impact de la crise sur le secteur de
l'agro-alimentaire.
Ils ont également précisé que la mesure de report
d'échéance se concentre plus sur l'actif du bilan accompagnera le système bancaire aussi
des banques, en l’occurrence les produits issus de
l’intermédiation financière, sans accompagnement
sur les éléments de passif, notamment la
disponibilité des ressources. Ainsi, pour
compenser le manque à gagner sur le Produit Net
Bancaire, ils ont sollicité que des mesures soient
prises sur les éléments du passif du bilan des
banques, notamment le taux de rémunération des
dépôts des clients.
Evaluation de la situation des reports Les Directeurs Généraux se sont interrogés sur
d'échéance des crédits sur les entreprises et une éventuelle prorogation, par la Banque
les particuliers Centrale, des mesures de l'Avis n° 005-04-2020
relatif au report d'échéances des créances des
entreprises affectées par la pandémie de Covid-
19, au regard de la persistance de la crise
sanitaire et de la période de report de 3 mois
renouvelable une fois, sans charge d'intérêt, ni
frais, ni pénalité de retard arrivant à échéance à fin
septembre 2020.
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Réponses apportées par la Direction Nationale
Le Directeur National a souligné la nécessité
d'indexer le taux de sortie à un taux de
refinancement de la Banque Centrale pour régler la
problématique de liquidité rencontrée par les
banques. En outre, il a signalé que les mesures sur
les Bons-Covid-19 ont été renouvelées pour
appuyer les États dans la mobilisation de
ressources financières à faible coût pour résoudre
des difficultés induites par la crise sanitaire.
Par ailleurs, il a donné les assurances aux
Directeurs Généraux que la BCEAO
longtemps que de besoin.
Le Directeur National a souligné que l'arrêt des
mesures de reports d'échéances sollicité par les
établissements assujettis doit être motivé. A ce
titre, il a précisé que la BCEAO dispose
d'indicateurs de mesure de la conjoncture
économique permettant de prendre, au moment
opportun, toute décision complémentaire pertinente
susceptible de contribuer à la stabilité du système
bancaire et financier.
Toutefois, bonne note a été prise de cette

Problématiques soulevées par les Directeurs
Généraux des Etablissements de Crédit
Mise en œuvre mitigée du Plan de résilience Les banques ont souligné, qu'en dépit de la crise
élaboré par l'Etat du Sénégal en rapport sanitaire et des efforts consentis sur les reports
avec le secteur bancaire
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Exposé de la problématique Réponses apportées par la Direction Nationale
A cet égard, les Dirigeants des établissements de préoccupation qui sera remontée aux Services
crédit se sont accordés sur la nécessité d'être centraux du Siège de la Banque Centrale.
informés à l'avance de la prorogation du délai des
reports d'échéances, le cas échéant, pour pouvoir
prendre toutes les dispositions idoines.
Par ailleurs, ils ont sollicité la non-reconduction des
mesures de l'Avis précité et de laisser la latitude
aux établissements de crédit de prendre les
décisions appropriées dans le cadre de leurs
activités normales d'intermédiation financière
relativement aux clients (entreprises et particuliers)
affectés par les effets de la pandémie et sollicitant
un report d’échéances au delà de la période de 3 à
6 mois fixée.
Il a été demandé à l’APBEFS de transmettre à la
BCEAO une note conceptuelle succincte sur la
d'échéances, le coût de la ressource reste élevé et problématique du coût de la ressource soulevée
les clients devenus plus exigeants sur le taux de par l'ensemble des établissements de crédit, afin
rémunération de leurs dépôts. En effet, la collecte de permettre au Directeur National de porter le
de dépôts à terme se fait sur les mêmes niveaux dossier auprès des Hautes Autorités, pour que
qu’avant la pandémie, les efforts supplémentaires cette forte contrainte soit levée.
de réduction de taux d'intérêt sollicités par les
Par ailleurs, le Directeur National a signalé que le
banques auprès de leur clientèle étant restés sans
Ministre en charge de l'Economie et le Directeur
suite. Cette situation a eu un impact négatif sur la
Général de la Comptabilité Publique et du Trésor
mise en œuvre de la première version de l’Accord-
(DGCPT) procèdent à une gestion vertueuse et
cadre, pour laquelle les marges d'intérêt dégagées
efficiente des ressources du fonds de riposte Covid-
sur ces opérations étaient quasiment nulles, en
19 sur la base d'arbitrages concertés. En outre, des
liaison avec les conditions d'octroi de crédits
efforts de désengagement de l'Etat ont été faits sur
prévues à l'article 3 dudit Accord, notamment en
la dette intérieure, notamment en faveur des
termes de taux de sortie et de quotité de garantie.
entreprises évoluant dans le secteur des BTP. A cet
A cet égard, sur proposition de l'APBEFS, des
effet, pour améliorer la trésorerie des banques et
amendements ont été suggérés à l’Etat du
réduire le niveau de créances en souffrance, il a été
Sénégal afin d'assurer une mise en œuvre
demandé aux établissements qui enregistrent dans
optimale de ce mécanisme de financement et
leurs livres des créances importantes sur cette
l’impact des mesures retenues.
catégorie d'entreprises, au titre des marchés

Problématiques soulevées par les Directeurs
Généraux des Etablissements de Crédit
Conditions de réussite du Plan de relance
Exposé de la problématique
Les établissements de crédit ont fait part à la publics, de communiquer les informations à la
BCEAO des difficultés rencontrées dans le cadre de Banque Centrale.
la mobilisation de ressources, devenues de plus en
plus courtes/chères, qui pourraient constituer un
réel blocage dans la phase 2 relative à la relance
de l’activité économique du pays.
Les Directeurs Généraux ont souligné la nécessité
de bien mûrir les réflexions et d'adopter une
démarche participative pour que la relance des
activités puisse atteindre les cibles et avoir les
impacts prévus sur l'économie.
La liste des secteurs stratégiques identifiés par les
Autorités qui n’ont pas été bien accompagnés, car
n’ayant pas tout l’encadrement institutionnel
nécessaire, devrait être partagée avec la Banque
Centrale. A cet effet, vu le risque identifié par les
établissement sur le financement desdits secteurs,
des réflexions devraient être engagées avec la
BCEAO, en vue d'accorder des allègements au
plan prudentiel pour accompagner les banques.
Les Dirigeants ont souligné l'importance de
sécuriser les banques dans le cadre de la mise en
œuvre du plan de relance. En effet, l'accent devrait
être mis sur le dispositif global pour garantir la
pérennité et la rentabilité de l'activité de l'entreprise
afin qu'elle puisse honorer ses engagements plutôt
que sur les taux d’intérêt et les maturités des
crédits accordés à cette dernière.
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Réponses apportées par la Direction Nationale
Des observations ont été formulées sur le plan de
relance, à la suite d'une séance de travail avec les
Services du Ministre en charge de l'Economie. Une
nouvelle version du document sera élaborée sur
cette base. En outre, le Directeur National a précisé
que ledit plan est essentiellement pour le secteur
de l'industrie, adossé aux priorités du Plan Sénégal
Emergent (PSE). Les secteurs « commerce de
gros et détail », « transport » ainsi que
« Restaurants et hôtellerie » ne sont pas pris en
compte. Par ailleurs, il a insisté sur l'importance
d'une synergie de l’ensemble des acteurs impliqués
dans la relance pour qu'elle atteigne les cibles et
les effets escomptés.
Des mesures d'assouplissement dans l'application
des dispositions transitoires du dispositif prudentiel
en vigueur ont été prises par le Conseil des
Ministres de l'UMOA lors de sa session du 26 juin
2020, en vue de mieux accompagner les économies
de l'Union à lutter contre l'impact négatif de la crise
sanitaire.
La BCEAO communiquera les indicateurs de
conjoncture à l’APBEFS pour une meilleure
visibilité des perspectives macroéconomiques.
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Problématiques soulevées par les Directeurs Exposé de la problématique Réponses apportées par la Direction Nationale
Généraux des Etablissements de Crédit
Dans le cadre de la gestion de la Covid-19, les Le Directeur National a pris bonne note de cette
Directeurs Généraux des banques ont relevé, dans proposition. En outre, il a insisté, dans le cadre de
la phase 1, plusieurs axes d’interventions la relance, que les ménages puissent bénéficier de
sectorielles (tourisme, secteur aérien, etc.) ciblés l’accompagnement de l'Etat au travers de
par l'Etat. A cet égard, il a été suggéré que la l'immobilier social ou de crédits à la consommation.
profession bancaire, en collaboration avec la A ce titre, le secteur bancaire devrait apporter son
BCEAO, accompagne l’Etat à optimiser ses soutien à l’Etat, sur la base des informations
interventions, afin qu'elles soient plus efficaces disponibles dans leurs livres.
dans la phase 2.
Par ailleurs, les Directeurs Généraux ont été invités
à poursuivre les efforts de financements de
Il a été proposé comme piste de réflexion pour la l'économie. Dans ce cadre, un accent particulier
relance, le réaménagement des quotités cessibles devra être mis sur le renforcement des crédits en
en fonction des paliers de salaires. faveur de secteurs productifs, notamment les
PME/PMI à travers le Dispositif PME/PMI mis en
place par la BCEAO. En outre, il a été précisé que
la Banque Centrale reste à l'écoute des banques
pour des amendements à apporter au Dispositif, le
cas échéant.