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Module 7 de Osphrologie
Module 7 de Osphrologie
MODULE 7
Madame, Monsieur,
Dans la mesure du possible, il serait judicieux que vous puissiez animer une séance
de Relaxation dynamique 1er Degré, 2ème Cycle avec quelques amis volontaires.
1 - HISTORIQUE
FRANK en 1939 est le premier à employer l’expression de « méthode projective »
pour rendre compte de la parenté entre trois épreuves psychologiques :
En effet les tests projectifs sont devenus un des instruments les plus précieux de la
méthode clinique en psychologie, ils sont également une application pratique des
conceptions théoriques de la psychologie dynamique et notamment de la
psychanalyse.
MURRAY en 1935 aux Etats Unis créé le premier test qui s’inspire de la technique
du récit libre : le test d’aperception des thèmes ou T.A.T.
En 1949, KOCH publie en Suisse le test de l’arbre et MACHOVER aux Etats Unis le
test du dessin d’une personne.
2 - ETYMOLOGIE
Le mot projection peut revêtir trois sens :
- le sens premier dénote une action physique, le jet, par exemple un lancement
de projectile. Par une analogie métaphorique, FREUD a désigné là par projection
une action psychique, caractéristique de la paranoïa qui consiste à expulser de la
conscience les sentiments répréhensibles pour les attribuer à autrui. En ce sens les
tests projectifs favorisent la décharge dans le matériel présenté au sujet de tout ce
que celui-ci refuse d’être, de ce qu’il ressent en lui comme mauvais ou comme étant
ses points vulnérables,
- les tests projectifs amènent le sujet à produire un protocole de réponse telle
que la structure de ce protocole corresponde à la structure de sa personnalité,
- le troisième sens du mot projection tire son origine de l’optique. La projection
lumineuse envoie sur une surface à partir d’un foyer des rayons ou des radiations, ce
mécanisme de projection a trouvé une transposition en psychophysiologie et en
psychologie (l’animisme, le mythe, la superstition consistent à percevoir dans le
monde extérieur des états affectifs qui sont en fait intérieurs).
Un test projectif est comme un rayon X qui traverse l’intérieur de la personnalité, fixe
l’image du noyau secret de celle-ci sur un révélateur (passation du test) et en permet
ensuite une lecture facile par agrandissement ou projection grossissante sur un
écran (interprétation du protocole).
Ce qui est caché est ainsi mis en lumière, le latent devient manifeste, l’intérieur est
amené à la surface.
a) moi (un homme), je l’aime (lui, un homme) mais son caractère homosexuel
rend cet amour intolérable à la conscience.
Dans « Totem et Tabou » 1912, FREUD donne un développement plus étendu des
mécanismes de projection : l’animisme, la pensée magique et la tout puissance des
idées qu’on observe chez le primitif, l’enfant et le névrosé résultent de la projection
des processus psychiques primaires dans le monde extérieur. De là, découle
également l’intuition de FREUD selon laquelle la création artistique est une projection
de l’artiste dans son oeuvre.
Le sujet soumis à un test projectif se trouve dans une situation analogue de liberté
mais non de durée, ce qui entraîne deux différences supplémentaires : l’introduction
d’un matériel préalable et celle d’une enquête ultérieure.
Le sujet testé est en effet libre de ses réponses, il est libre de dire ou de faire ce qu’il
veut à partir du matériel qui lui est présenté et du type d’activité qui lui est proposé.
Il n’y a pas de bonne et de mauvaise réponse fixée à l’avance, la première idée qui
lui vient à l’esprit est la bonne.
Les recherches ont montré que sous une apparence non structurée, les tests
projectifs font recours à des structures très précises qui sont essentiellement de
nature affective et fantasmatique. Les tests projectifs favorisent l’émergence
d’associations libres, c’est la raison pour laquelle le matériel est souvent ambigu
(taches d’encre, gravures vagues, dessins ébauchés, mots multivoques) car celui-ci
est un déclencheur d’associations.
Les consignes renvoient le sujet à son propre désir; à l’issue du test, il est nécessaire
de procéder à une enquête afin de cerner la dynamique psychique et personnelle qui
a conduit le sujet à fournir les réponses qu’il vient de donner.
Les points communs à toutes les épreuves projectives consistent dans la qualité
particulière du matériel proposé à la fois concret et volontairement ambigu. Les
consignes, en général, reprennent cette injonction essentielle de « l’imaginé à partir
du voir », susceptible de déclencher la mobilisation de conduite perceptive et de
conduite projective.
Les épreuves projectives proposent des situations dont les variables sont définies,
l’objectif étant d’engendrer des réactions au niveau du sujet et d’observer les moyens
qu’il va trouver pour répondre aux consignes, ceci témoigne des modalités
particulières de son fonctionnement psychique.
2 - Les effets
La structuration inconsciente du matériel des tests projectifs se caractérisant
essentiellement par un flou relatif des consignes va permettre l’émergence de la
structure profonde de la personnalité, le matériel va réactiver les conflits
psychologiques et déclencher une angoisse et une régression.
- selon les tests utilisés, il semble que la régression soit plus ou moins
marquée, exemple, le T.A.T.
Dans le T.A.T. , les mécanismes de régression sont moins profonds que dans le test
du RORSCHARCH car le matériel utilisé est plus figuratif.
a) Les tests projectifs thématiques, dont le T.A.T. reste le modèle, révèlent les
contenus significatifs d’une personnalité :
- nature des conflits
- désirs fondamentaux
- réaction à l’entourage
- moments clés de l’histoire vécue, tels sont les jeux dramatiques, les dessins
ou récits libres, les interprétations de tableaux, de photographies ou de documents.
Le testé peut projeter ce qu’il croit être, ce qu’il voudrait être, ce qu’il refuse d’être, ce
que les autres sont ou devraient être envers lui.
Par l’utilisation des tests projectifs, nous sommes renseignés sur les réseaux de
motivations dominantes du sujet, sur ses mécanismes de défense, sur ce que
CATTELL appelle « la dynamique du moi ».
1 - HISTORIQUE
C’est en 1935 que MORGAN et MURRAY publièrent la première forme du
THEMATIC APPERCEPTION TEST (test d’aperception des thèmes).
En 1938, MURRAY expose les résultats de ses recherches dans son livre intitulé
« explorations de la personnalité ».
En 1943, il publie la forme définitive du texte avec le manuel d’application
actuellement utilisé.
Son test porte la marque de cette double formation : il cherche à réaliser une
expérimentation provoquée sur l’inconscient. Nommé directeur de la clinique
psychologique d’Harvard, il met sur pied une énorme expérience destinée à valider
un inventaire exhaustif des variables de la personnalité et à fournir ainsi une base
scientifique à l’interprétation de son texte.
Des réunions fréquentes de synthèse sur chaque sujet puis de généralisation des
résultats individuels permirent d’élaborer les trois listes suivantes de variables
fondamentales de la personnalité.
I. Angoisse,
3 - ADMINISTRATION
Le test se compose de 31 images constituées sous forme de dessins, de
photographies, de reproductions de tableaux ou de gravures. La signification
des images est volontairement ambiguë. Une planche (la planche 16 est
complètement blanche : elle favorise la projection de l’image idéale que le sujet se
fait de lui-même).
Selon MURRAY, le sujet est invité à raconter une histoire pour chaque planche, les
consignes imposent à l’examinateur de veiller, en posant des questions appropriées ,
à ce que l’histoire ait un commencement, un déroulement et une fin. On demande au
sujet que soit précisé ce qui se passe sur l’image, les sentiments éprouvés par les
personnages, ce qui s’est passé auparavant, quel sera le dénouement, on informe le
sujet qu’il dispose en moyenne de 5 minutes par planche. Les consignes sont
susceptibles de variations selon l’âge, l’intelligence, les troubles du sujet,
l’examinateur encourage le sujet à la brièveté ou au détail selon le cas, il peut par
exemple, attirer l’attention du sujet sur un détail l’image négligé par lui mais il
s’abstient de toute suggestion ou information sur ce que représente l’image ou le
détail.
Pour la planche 16, planche blanche, on demande au sujet d’imaginer une gravure
au besoin en fermant les yeux puis d’inventer une histoire à partir d’elle. Après la
passation, on procède à une enquête pour savoir d’où le sujet a tiré l’idée de son
histoire : lecture, film sont le plus souvent évoqués, les souvenirs personnels, les
fragments d’histoires vécues, les fantaisies plus ou moins inconscientes du sujet sont
par contre les plus significatives.
4 - L’INTERPRETATION
L’interprétation du T.A.T. présente de plus grandes difficultés que celle du
RORSCHACH : il n’existe pas de cotation chiffrée permettant d’aboutir à un
psychogramme.
Selon MURRAY, dans sa première étude de 1935, les histoires inventées par le sujet
constituent des descriptions légèrement déguisées de la conduite de celui-ci dans la
vie réelle. La façon dont le sujet réagit au matériel du test est souvent analogue à la
manière de réagir à son entourage familial et social habituel.
Le héros est celui qui joue le rôle central dans le déroulement de l’action dramatique.
Le héros est généralement un des personnages représenté sur une image, il est
facile à désigner pour la majorité de l’histoire.
Les actions accomplies par le héros de chaque histoire ou les émotions qu’ils
expriment représentent les motivations du sujet (les variables de la personnalité).
MURRAY suppose qu’il s’agit là de besoins profonds, latents et qui sont, à l’occasion
, source du comportement manifeste du sujet (se référer à la liste des motivations).
Chaque fois qu’une variable se présente chez le héros d’une histoire, MURRAY la
cote de 1 à 5 selon son intensité, sa durée, sa répétition et son importance dans le
cours de l’histoire.
e) Intérêt et sentiment :
Il s’agit d’isoler les habitudes positives ou négatives du héros envers les figures
paternelles (homme âgé), maternelles (femme âgée) et envers les personnages de
l’un et l’autre sexe, du même âge que lui.
PLANCHE 1
Manifeste : un garçon, la tête entre les mains, regarde un violon posé devant
lui.
Latent : renvoie à l’image d’un enfant; l’accent porte donc sur l’immaturité
fonctionnelle face à un objet d’adulte.
Le conflit peut porter sur la difficulté, voire l’impossibilité à utiliser cet objet
dans l’immédiat, avec aux deux extrêmes la position dépressive (incapacité,
impuissance) et la position mégalomaniaque (toute-puissance).
PLANCHE 3BM
Manifeste : un individu affalé au pied d’une banquette (sexe et âge
indéterminés, objet également flou).
Latent : renvoie à la position dépressive avec traduction corporelle.
PLANCHE 4
Manifeste : une femme près d’un homme qui se détourne (différence de sexe,
mais non de génération).
Latent : renvoie à une relation de couple manifestement conflictuelle avec
deux pôles : agressivité-tendresse.
PLANCHE 5
Manifeste : une femme d’âge moyen, la main sur la poignée d’une porte,
regarde à l’intérieur d’une pièce.
Latent : renvoie à une image féminine (maternelle) qui pénètre et regarde.
PLANCHE 6BM
Manifeste : un homme, de face, l’air soucieux, et une femme âgée qui
regarde ailleurs (différence de sexe et différence de génération).
Latent : renvoie à une relation mère-fille dans un contexte de malaise. Le
conflit peut se nouer autour de l’interdit du rapprochement oedipien objectivé au
niveau de l’image par l’espace qui sépare les deux protagonistes de même que par
leur position rspective.
PLANCHE 7BM
Manifeste : deux têtes d’hommes côte à côte; l’un « vieux » tourné vers
l’autre « jeune » qui fait la moue (différence de génération, pas de différence de
sexe, pas d’immaturité fonctionnelle).
Latent : rapproché de type père-fils, dans un contexte de réticence du fils
au niveau des idées (corps exclus).
Le conflit peut se nouer autour du rapprochement entre ces deux
personnages avec deux pôles : tendresse-opposition.
PLANCHE 8BM
Manifeste : un homme couché, deux hommes penchés sur lui avec un
instrument. Au premier plan, un garçon seul qui tourne le dos à la scène, et un fusil
(pas de différence de sexe, différence de génération, pas d’immaturité fonctionnelle).
PLANCHE 6GF
Manifeste : une jeune femme assise au premier plan se retournant vers
un homme qui se penche sur elle (pas de différence de génération marquée,
différence de sexe).
Latent : renvoie à une relation hétérosexuelle dans un contexte de désir
libidinal et de défense contre le désir (y compris la culpabilité). Le désir est objectivé
par le mouvement de l’un vers l’autre, et la défense par la séparation des plans.
Le rapproché oedipien est offert et interdit à la fois.
PLANCHE 7GF
Manifeste : une femme, livre à la main, penchée vers une petite fille à
l’expressin rêveuse qui tient un poupon dans les bras (différence de génération,
immaturité fonctionnelle pour la fille).
Latent : renvoie à une relation de type mère-fille dans un contexte de
réticence de la part de la fillette (rivalité, identification).
Le conflit se noue autour de l’identification à la mère, favorisée par celle-ci.
PLANCHE 9GF
Manifeste : une jeune femme, derrière un arbre, portant des objets,
regarde une deuxième jeune femme qui court en contrebas (pas de différence de
génération, ni de sexe, pas d’immaturité fonctionnelle).
Latent : renvoie à une situation de rivalité féminine dans un contexte
dramatisé.
Le conflit peut se nouer autour de la rivalité féminine accentuée au niveau
du matériel par la ressemblance entre les deux femmes et le fait que l’une semble
surveiller la fuite de l’autre.
PLANCHE 10
Manifeste : un couple qui se tient embrassé (seuls les visages sont
représentés; le contraste blanc et noir est accentué).
Latent : renvoie à l’expression libidinale au niveau du couple. L’image est
suffisamment peu nette pour qu’il puisse y avoir différentes interprétations quant au
sexe et à l’âge des deux personnages. La fantaisie peut également tenir compte du
halo dramatique objectivé par le contraste blanc-noir.
PLANCHE 11
Manifeste : paysage chaotique avec de vifs contrastes d’ombres et de
clarté, en à pic (détail à gauche : style dragon ou serpent).
Latent : réactivation d’une problématique prégénitale. Quelques éléments
plus structurés (pont, route...) peuvent permettre la remontée vers un niveau moins
archaïque (régression possible ou pas).
PLANCHE 13B
Manifeste : un petit garçon assis sur le seuil d’une cabane aux planches
disjointes (contraste : lumière à l’extérieur et intérieur très noir).
Latent : renvoie à la capacité à être seul, l’accent portant ici sur
l’immaturité fonctionnelle (image d’un enfant) et sur la précarité du refuge maternel
symbolisé par la cabane (capacité de fantasmer l’objet absent).
PLANCHE 19
Manifeste : image « surréaliste »de maison sous la neige ou de bateau
dans la tempête avec fantômes, vagues...
Latent : réactivation d’une problématique prégénitale. Le stimulus peut
évoquer un contenant et un environnement permettant la projection du bon et du
mauvais objet.
La planche pousse à la régression et à l’évocation de fantasmes
phobogènes.
PLANCHE 16
Manifeste : « Carte blanche » pour le sujet.
Latent : renvoie à la manière dont le sujet structure ses objets privilégiés
et aux relations qu’il établit avec eux (niveau aauquel il se place. Poids et impact des
procédés défensifs).
En l’absence d’un support imagé, les éléments transférentiels peuvent y
devenir prégnants.
Chaque fois qu’on se livre à l’analyse des récits fournis par le sujet , on
confronte la problématique abordée aux contenus latents sollicités préférentiellement
par les planches.
Dans les meilleurs des cas, on observe une correspondance entre le contenu latent
du discours du sujet et le contenu latent du matériel.
La planche 7GF, tout en mettant l’accent sur les processus identificatoires au sein
de la relation mère/fille éveille des représentations et des affects liés aux interactions
précoces mère/enfant. Le sujet se focalise, par exemple, sur la manière dont la
fillette porte le bébé livrant des associations importantes sur son vécu de ce que
WINNICOTT appelle le HOLDING.
La planche 9GS sollicite au niveau le plus évolué l’évocation d’un conflit de rivalités
entre deux femmes de la même génération, mais quand les pulsions agressives sont
trop fortes, elles donnent naissance à des représentations d’image maternelle
persécutant ou mortifère, exemple, thème de surveillance ou de noyade. C’est
l’environnement (la mer déchaînée, la tempête, le ciel d’orage) qui devient le support
de la projection d’un mauvais objet. Si les repères d’identification sont peu solides, la
ressemblance manifeste des deux jeunes filles rend difficile leur distinction, la
confusion de l’identité devient patente.
La planche n°10 est exemplaire pour montrer la diversité des registres conflictuels
qu’elle est susceptible de réactiver : au niveau le plus évolué, elle permet d’évoquer
la liaison entre tendresse et libido soulignant par là même l’élaboration et le déclin du
conflit oedipien.
Les planches 4, 6BM, 6GM, 7BM structurées avec évidence par la différence de
sexe et des générations se prêtent moins aisément à des associations régressives.
Cependant leurs caractéristiques relationnelles qui privilégient un approché duel
donnent lieu à des manifestations d’angoisse parfois intense quand le sujet a du mal
à se situer par rapport à l’image parentale ressentie comme dangereuse par sa
puissance ou sa proximité : on observe des débordements pulsionnels, des
émergences processus primaire (fantasmes incestueux, fantasmes de destruction)
ou encore une inhibition invalidante qui rend compte de l’impossibilité à métaboliser
les conflits.
Les planches 3BM et 13B renvoient d’emblée à une problématique de perte d’objet;
quand l’accès à l’ambivalence n’a pas été possible, les sujets régressent vers une
position schizo-paranoide ou bien se défendent contre l’angoisse sur un mode
maniaque. Les deux planches testent les possibilités du sujet à se maintenir dans sa
continuité d’être alors que l’objet est perdu ou absent, ce qui suppose l’intériorisation
LE C.A.T.
1 - HISTORIQUE
C’est Ernest KRIS qui le premier suggéra l’idée du C.A.T. au cours d’une discussion
avec l’auteur principal sur les problèmes théoriques de la projection et sur le T.A.T.
Il est théoriquement juste de supposer que les animaux sont probablement entre trois
et dix ans environ les meilleurs sujets d’identification.
Après avoir établi un bon contact avec l’enfant, on lui présente les planches. On note
les réponses mot pour mot et on les analyse par la suite pour en obtenir une
interprétation. Le C.A.T. est une méthode projective, c’est-à-dire une méthode
d’investigation de la personnalité pour l’étude de la signification dynamique des
différences individuelles dans la perspective de stimuli standardisés.
Le but du C.A.T. est d’aider à comprendre les rapports existants entre l’enfant et
le personnage et les tendances les plus importantes de sa vie. Les images
visent à obtenir des réponses aux problèmes de nutrition en particulier, et aux
problèmes oraux en général, à explorer les problèmes de rivalités entre frère et
soeur, à expliquer l’attitude de l’enfant face aux personnages parentaux et la façon
dont il les perçoit, à connaître les rapports de l’enfant avec ses parents en tant que
couple désigné techniquement par le thème « complexe d’Oedipe » avec culmination
dans l’impression résultant des premières relations sexuelles observées, c’est-à-dire
3 - ADMINISTRATION
Quand on administre le C.A.T., on doit tenir compte des problèmes particuliers de
l’application des tests aux enfants, il faut établir un bon contact avec l’enfant, chose
qui sera en général considérablement plus difficile avec les enfants jeunes ou les
plus perturbés; il est préférable de faire connaissance préalablement avec l’enfant,
de lui faire faire d’abord des jeux de façon à l’habituer à l’examinateur, à la situation
et à réduire l’anxiété au minimum. Toutes les fois que cela sera possible, et en
particulier avec les enfants les plus jeunes, on devra présenter le C.A.T. comme un
jeu et non comme un test.
Dans le cas d’enfants qui savent qu’il s’agit évidemment d’un test, il est préférable de
reconnaître le fait franchement mais alors en expliquant le plus soigneusement
possible qu’il ne s’agit pas d’un test de compétition, que l’enfant ne doit en attendre
ni approbation, ni désapprobation, qu’il ne risque de rencontrer ni émulation ni
sanction.
La meilleure technique a été celle qui consiste à englober aussi souvent que possible
l’administration du test dans une situation de groupe, dans une crèche par exemple,
on peut choisir d’abord l’enfant le moins craintif et le plus sociable en laissant
comprendre que c’est là une sorte de distinction et quelque chose d’agréable et
d’attrayant. Si l’on réussit ainsi avec me premier, les autres enfants se disputeront le
tour suivant et collaboreront avec intérêt.
Comme indication positive, il est préférable de dire à l’enfant que l’on va jouer à un
jeu dans lequel il doit raconter une histoire d’après des images, il devra dire ce qui se
passe, ce que les animaux font, à certains moments bien choisis, on peut demander
à l’enfant ce qui s’est passé avant dans l’histoire et ce qui arrivera ensuite.
On devra noter mot pour mot les réponses de l’enfant ainsi que ses réactions, ses
remarques et son comportement.
Un problème difficile peut se poser si l’enfant veut que l’examinateur raconte une
histoire, c’est là essentiellement une demande qui vise à obtenir quelque chose
plutôt qu’à donner soi-même et c’est surtout sous cet aspect qu’il faut le considérer.
Par exemple, un enfant pour lequel se posent des questions de rivalités entre frère et
soeur, on présentera spécialement les planches 1 et 4.
Lorsque l’enfant a raconté toutes les histoires, on peut revenir sur chacune d’elles,
demander des détails sur des points précis, tels que : pourquoi avoir donner tel nom
de personne, tel nom de lieu, tel âge, etc... et même questionner sur le genre de
dénouement donné à une histoire. Si la durée de l’attention d’un enfant ne permet
pas cette procédure, il sera bon de la remettre à une date aussi proche que possible
de l’administration.
Il est aussi spécialement important pour l’enquête d’élucider si une histoire donnée,
ou certains de ses détails, reflètent un état de chose réel ou un souhait, par exemple,
si le personnage du père est vu comme particulièrement patient, attentionné et
protecteur, il sera facile d’établir si c’est là un reflet de la véritable idée que l’enfant
se fait de son père ou si la réalité étant à l’opposé les histoires traduisent
essentiellement un souhait.
IMAGE 1 : poussins assis à une table sur laquelle est posé un grand bol de
nourriture. A l’écart se trouve un poulet de grande taille, aux contours estompés.
Il est intéressant ici de noter si l’enfant identifie le personnage avec lequel il collabore
(s’il en est un) comme le père ou la mère. Il peut voir la scène comme un véritable
combat accompagné de la peur de l’agression : on y trouve la réalisation de son
propre désir d’agression ou d’autonomie, etc.
De façon plus bénigne, il y voit un jeu (lutte à la corde, par exemple). Parfois la corde
elle-même peut être un sujet d’inquiétude : rupture de la corde considérée comme un
jouet, et crainte de la punition qui s’ensuit; ou encore la corde est uniquement un
symbole concernant la masturbation, et sa rupture représente les craintes de
castration.
IMAGE 3 : un lion, avec une pipe et une canne, assis dans un fauteuil; dans le coin
inférieur droit, une petite souris apparaît à un trou.
IMAGE 4 : une mère kangourou, un chapeau sur la tête, porte un panier contenant
une bouteille de lait; dans sa poche ventrale, elle porte un bébé kangourou qui tient
un ballon; sur une bicyclette, un jeune kangourou plus grand.
IMAGE 5 : une pièce obscure avec un grand lit dans le fond; au premier plan, deux
oursons dans un lit d’enfant.
Ici, on rencontre couramment des récits concernant les rapports parentaux dans
toutes leurs variantes; l’enfant est préoccupé par ce qui se passe entre ses parents
IMAGE 6 : une caverne sombre, avec les silhouettes vaguement esquissées de deux
ours dans le fond; un ourson est étendu au premier plan.
Voici encore une image évoquant des histoires concernant les rapports parentaux.
Elle est utilisée en complément de la planche 5, car l’expérience pratique a montré
que souvent l’image 6 met nettement en lumière ce qui avait été refoulé dans les
réponses à la planche précédente.
Dans cette situation triangulaire, la simple jalousie se reflète parfois. Les problèmes
de la masturbation au lit peuvent apparaître dans les réponses aux planches 5 et 6.
IMAGE 7 : un tigre montrant les crocs et sortant les griffes, bondit vers un singe qui,
lui aussi, saute en l’air.
IMAGE 8 : deux songes adultes sont assis sur un canapé et prennent le thé. Au
premier plan, un singe adulte est assis sur un pouf et parle à un jeune singe.
Ici, l’on découvre souvent le rôle que l’enfant s’attribue dans la constellation familiale.
Son interprétation du singe principal (au premier plan) comme représentant son père
ou sa mère est significatif, selon qu’il le perçoit comme un singe bienveillant ou au
contraire sermonneur et inhibiteur. Les tasses de thé donneront naissance, parfois,
de nouveau à des thèmes oraux.
IMAGE 9 : par la porte ouverte d’une pièce éclairée, on voit une pièce obscure; dans
cette pièce obscure se trouve un lit d’enfant où est assis un lapin qui regarde vers la
porte.
Les thèmes de craintes de l’obscurité, d’être laissé seul, d’abandon par les parents,
la curiosité significative de ce qui se passe dans la pièce voisine, sont autant de
réponses courantes à cette image.
IMAGE 10 : un petit chien est couché en travers des genoux d’un chien adulte; les
deux personnages, avec un minimum de traits expressifs, se trouvent au premier
plan d’une salle de bains.
Cette planche provoque des histoires de « crime et châtiment », qui révèlent quelque
chose des conceptions morales de l’enfant. Il y a fréquemment des récits sur
l’apprentissage de la propreté, aussi bien que sur la masturbation. Plus encore que
5 - INTERPRETATION DU C.A.T.
Pour faciliter l’analyse interprétative du C.A.T. , il est important de tenir compte des
dix points ci-dessous :
- 1 - LE THEME PRINCIPAL
Récapitulons : nous nous intéressons à ce qu’un enfant tire de nos images et nous
voulons savoir pourquoi il donne telle histoire particulière (ou interprétation). Plutôt
que de juger d’après une seule histoire, il sera plus sûr de pouvoir trouver un
dénominateur commun, une tendance commune à plusieurs histoires, par exemple,
si dans différents récits, le héros principal est affamé et a recours au vol pour
satisfaire sa faim, il n’est pas déraisonnable de conclure que cet enfant est
préoccupé par des idées d’insatisfaction (manque de nourriture et plus généralement
d’attention et que dans ses fantasmes, il prend aux autres ce qui lui manque),
l’interprétation consiste alors à découvrir les dénominateurs communs au schéma du
comportement. Nous pouvons dans ce sens parler de thème d’une ou plusieurs
histoires, un thème peut évidemment être plus ou moins compliqué.
- 2 - LE HEROS PRINCIPAL
En effet, comme il peut y avoir plusieurs personnages dans une histoire, il est
nécessaire de préciser le personnage auquel le sujet s’identifie en tant que héros;
pour cela, il faut spécifier quelques critères objectifs permettant de distinguer le héros
des autres personnages : le héros est les personnage autour duquel l’histoire est
essentiellement construite, il est celui qui ressemble le plus au sujet par l’âge et le
sexe, c’est de son point de vue que l’histoire est racontée, ces critères d’identification
sont le plus souvent corrects. Dans certaines histoires, il arrive qu’il y ait plus d’un
héros et que le sujet s’identifie aux deux à la fois ou à chacun d’eux successivement.
Parfois, un personnage d’identification d’importance secondaire dans l’histoire peut
représenter des attitudes inconscientes que le sujet refoule plus profondément. Il est
probable que les intérêt, les désirs, les déficiences, les dons, les aptitudes attribués
au héros sont ceux que le sujet possède, souhaite posséder ou craint d’avoir. Il est
important de noter le degré d’adaptation du héros, c’est-à-dire à faire face à toutes
les circonstances selon les critères d’adaptation du milieu auquel il appartient.
L’adaptation du héros est le meilleur moyen de mesurer la force du moi, c’est-à-dire
à bien des points de vue, du degré d’adaptation du sujet lui-même.
- 4 - IDENTIFICATION
Il est très important de noter à quel memebte de sa famille, l’enfant s’identifie, à un
frère ou à une soeur, à un parent etc... il est aussi très important d’examiner le
caractère adapté de l’identification, par exemple, si un petit garçon après 5 ans,
s’identifie au père, au frère aîné, à l’oncle plutôt qu’à la mère ou la soeur plus jeune,
bien que évidemment le processus des identifications ne soit achevé qu’à la fin de la
puberté, l’histoire des premières années de l’enfance peut avoir une grande
importance.
- 7 - NATURE DE L’ANXIETE
Il n’est pas nécessaire d’insister sur l’importance qu’il y a à déterminer les principaux
types d’angoisse d’un enfant, celle qui touche à la douleur physique, aux punitions, à
la crainte de manquer d’affection ou de la perdre, à la peur d’être abandonné sont
sans doute les plus importants.
Il est précieux de noter dans le contexte les défenses opposées par l’enfant aux
craintes qui l’assiègent, il est intéressant de savoir quelle forme prend cette défense :
fuite, passivité, agression, manifestations orales, accaparement, renoncement,
régression etc...
- 8 - CONFLITS IMPORTANTS
Lorsque nous étudions le conflits importants, nous voulons connaître non sulement la
nature des conflits, mais encore la défense que l’enfant oppose à l’anxiété
provoquée par ces conflits, c’est là une excellente occasion d’étudier la première
formation du caractère et il se peut que nous en tirions des indications pour le
pronostic.
- 9 - PUNITION DE LA FAUTE
Dans une histoire, le rapport entre la faute commise et la gravité de la punition qui lui
correspond nous donne une excellente mesure du développement du surmoi de
l’enfant. Il est intéressant d’étudier les circonstances dans lesquelles la punition est
donnée et par qui elle est infligée; une punition immédiate dénote actuellement un
sentiment de culpabilité plus forte que dans le cas où le héros est laissé impuni.
6 - EXEMPLES DE CAS
Nous présentons ci-dessous un certain nombre de fragments de protocoles pour
illustrer les types de réponses au C.A.T. On ne les a pas choisis parce que
particulièrement réussis, mais plutôt pour exposer les difficultés et les subtilités de
l’interprétation.
- Image 3 : « un homme avec une pipe; il habite dans la maison. Il enlève ses
habits. »
(Pourquoi?)
« Parce qu’il n’a pas d’habits. Il a jeté tous ses habits. Il veut pas d’habits. » (Il
chantonne).
« Pas de culotte, pas de bas, pas de chaussures. »
(Qu’est-ce-qu’il veut?)
« Il veut avoir plein de cheveux autour de lui. »
(Qu’est-ce-qu’il fait?)
« Il est assis sur une chaise sale, et il n’a pas d’habits. »
- Image 9 : Jeannot Lapin. Vous voyez ce lapin? Il est au lit. Et l’autre Jeannot
Lapin est en train de monter l’escalier. Il a pris les affaires et il est rentré à la maison
et il a dit qu’il se pourrait bien qu’il installe un autre Jeannot Lapin dans la maison. Il
a vite monté les escaliers, et il est redescendu aussitôt (il chantonne) et le père ours
sort de la cour (le coin sombre à gauche) et il a vu un lapin -monte là-haut, monte là-
haut au lit! »
Il est évident que l’histoire 2 est très pauvre. Tout ce qui retient l’attention,
c’est
« Le gros ours qui est devenu si gros », ce qui, en soi, ne suggère guère
d’hypothèse. Cependant, l’histoire 3 montre à plusieurs reprises que le sujet refuse
les vêtements, veut « s’asseoir sur une chaise sale et sans aucun habit ». Ceci
indiquerait un désir de régression à un stade antérieur. Nous ne savons pas encore
Ce compte-rendu peut servir d’exemple du cas d’un enfant dont les réponses
sont relativement pauvres et dont chaque histoire, considérée seule, est très
décevante tant qu’on ne l’a pas rapprochée des autres.
- Image 3 : « Celui-là est gentil. Le Roi Lion, c’est comme ça que je l’appelle. Et
je pense qu’il faut inventer un nom pour eux, n’est-ce-pas? Il y avait un lion et il dit au
roi : « J’ai entendu raconter vos histoires et j’ai entendu dire que vous êtes très
fatigué et que vous cherchez un autre lion pour vous remplacer. (à l’examinateur) Ça,
je ne veux pas que vous l’écriviez, je vais juste vous le dire.
« Maintenant, celle-là, je ne veux pas que vous l’écriviez, je vais juste vous en
parler. Le roi voulait retrouver sa fille. Il l’avait envoyée se promener à travers le
monde et alors il lui a téléphoné au premier endroit où elle devait être et on lui a dit
qu’elle était partie. Puis il a téléphoné au deuxième endroit et elle n’y était pas non
plus. Alors il a téléphoné au troisième hôtel, on l’a appelée au téléphone et elle a
répondu qu’elle serait là aussitôt, en quatre minutes, et ils se sont mariés et alors ils
ont joué un tour à l’autre roi. Vous comprenez, celui-ci était vraiment le roi des lions ,
mais il a dit : « Qu’est-ce-que vous faites ici? Allez vous-en! » Mais ils dirent qu’ils
étaient mariés et que le roi était le vrai roi; alors il a fallu que l’autre roi s’en aille.
Cas 3. - M.I. ,10 ans 4 mois, garçon de race blanche, situation socio-économique
médiocre
- Image 3 : « Il était une fois un lion qui habitait dans une forêt. Il était très fou et
il n’aimait que lui, et il était très fier de lui, et il n’aimait personne d’autre que lui et
tout le monde avait peur de lui parce qu’il était très fort et qu’il pouvait casser
n’importe quoi, comme des arbres de 20 ou 30 mètres de haut et d’un mètre
d’épaisseur, il n’avait qu’à les pousser comme une corde et ils tombaient. Un jour, il
se dit qu’il allait hypnotiser tous les gens et tous les animaux pour pouvoir les
commander tous. D’abord, il alla à une des maisons du renard, il les regarda et les
regarda encore, jusqu’à ce qu’ils soient hypnotisés, et toute la famille vînt en courant
vers lui. Puis il alla chez les écureuils; il hypnotisa toute la famille et tous les
écureuils qui étaient là. Il habitait une grande maison énorme et il avait tout ce qu’il
voulait. Quand il a eu hypnotisé tout le monde, il a pris une grande chaise énorme et
une bonne pipe et il avait une réserve pleine de tabac, et il avait une tour, et il en
avait une autre pleine de cannes; mais il y avait une chose qu’il n’avait pas - il n’avait
« Il en était très jaloux parce qu’il avait un grand clocher énorme et en haut, il y
avait aussi une grande cour; à l’autre bout, il y avait une autre partie du château qui
avait 3 clochers; un très grand au milieu et un plus petit de chaque côté et ils avaient
tous des diamants; et sur la pointe, il y avait un gros rubis et l’autre porte de l’autre
côté en avait un aussi - un rubis bleu et il était si jaloux qu’il tournait en rond autour
en courant. Et il rugissait très fort et ça faisait résonner tous les bâtiments autour, ça
grognait dans ses oreilles, il s’arrêta et se tint tranquille parce que ça lui faisait mal. Il
ne s’était jamais aperçu qu’il avait une voix aussi forte. Puis il s’est glissé dans le
château, il s’est approché de la porte et il a vu une sonnette et il ne savait pas ce que
c’était alors il a appuyé dessus et ça a fait tellement de bruit qu’il a eu peur; au bout
d’un petit moment, personne ne répondait, alors il a vu le bouton de la porte, il l’a
ouverte et il a vu qu’il faisait noir comme dans un four aussi il marchait en tournant et
finalement, il se cogna contre quelque chose - il tomba et il s’aperçut que c’était une
porte, il l’ouvrit et il trouva un lit avec une belle princesse dessus et il n’était pas
content qu’elle soit à son aise pendant que lui ne l’était pas; aussi, il sauta sur elle et
l’avala en une bouchée et après il est parti et quand il est revenu à son château, il se
sentait tout drôle. Il s’assit et se mit à réfléchir et devint furieux contre lui-même à
cause de la jeune fille - c’était une très gentille jeune fille, elle aimait tout le monde,
alors il alla à l’endroit où il avait des tas et des tas de nourriture; il prit des poulets,
des cochons (c’étaient des animaux qu’on avait déjà tués), toute la nourriture que les
animaux aiment et puis il alla dans une autre pièce et prit du bois. Et il prenait tout le
bois et toute la nourriture et tout le monde le regardait même la souris, dans la
maison. Puis, il est allé dans une autre réserve et il a pris des tonnes et des tonnes
de fromage et il a fait un grand trou et la souris s’est fait une maison dans le fromage.
Elle avait très faim parce qu’elle était toute maigre et quand elle a eu fini, elle ne
pouvait plus rentre dans son trou. Alors le lion alla dehors et donna tout à tout le
monde, et il fut très heureux. Le lendemain, tout le monde l’aimait bien, mais il n’était
pas encore content de lui parce qu’il avait oublié de déshypnotiser les castors alors il
est allé déshypnotiser les castors et tout le monde l’aime. »
M.I. s’identifie au lion dans un récit qui vraisemblablement est, dans une large
mesure, un fantasme de réalisation d’un désir. Souvent cependant, l’autocritique, la
conscience de ses défauts, côtoient une surcompensation. « Il n’aimait que lui-
même et il était très fier de lui, et tout le monde avait peur de lui et il pouvait casser
n’importe quoi...? Puis, après s’être installé dans une belle habitation avec une
bonne pipe, il nous révèle soudain qu’il est mécontent de son corps. Suit une histoire
symbolique de jalousie à propos d’un « grand et gros clocher »... « avec deux plus
petits de chaque côté » : probablement représentation symbolique d’un grand organe
sexuel. Par la suite, il découvre une belle princesse dans un lit. Il nous fournit alors
C’est là l’histoire d’un enfant, semble-t-il assez perturbé, qui croit ne pas avoir
un corps normal, et qui a de fortes tendances d’accaparement et d’agression; il les
considère comme mauvaises, et il développe un sur-moi excessif pour y faire face.
La gravité de ces désordre et leur étendue se sont manifestées plus clairement dans
un certain nombre d’histoires qu’il n’est pas nécessaire de reproduire ici. L’examen
de la situation véritable révéla que cet enfant vivait dans un foyer très troublé, le père
l’ayant abandonné, et la mère étant suspectée d’une promiscuité indécente. L’enfant
était réellement petit pour son âge et souvent n’avait pas assez à manger. Ce dernier
renseignement explique qu’il soit mécontent de son corps (comme l’était le lion) et
qu’il ait un grand besoin d’accaparement et d’ « absorption » orale.
Le C.A.T. nous indique que son véritable niveau intellectuel doit être
considérablement plus élevé et que probablement les troubles émotionnels de cet
enfant sont responsables de la médiocrité de son rendement.
Cas 4. - C.C., 10 ans 6 mois, fille de race blanche, bonne situation socio-économique
Le cas suivant est présenté pour donner aux utilisateurs du C.A.T. un exemple
d’un compte-rendu dit normal. Il se limitera à trois histoires tirées d’une série
relativement anodine1. Nous présentons encore la réponse à l’image 3 en raison de
sa valeur de contraste, avec celle donnée par l’enfant du cas 3.
Cette enfant s’identifie à la souris, mais avec une souris très audacieuse,
intelligente et ingénieuse. Elle voit le lion - semble-t-il - comme un père qui travaille
beaucoup et s’occupe de tout le monde avec bienveillance. Le père-lion accepte
volontiers un conseil de la souris-enfant qui s’intéresse si amicalement à lui. Le récit
tout entier est traité par le sujet avec un sens humoristique délicat et une conscience
très fine du rôle de l’enfant. Elle s’identifie volontiers au bien-être du père pour en
tirer individuellement un profit personnel.
- Image 1 : « Ça c’est la famille d’un coq et d’une poule, avec trois petits
poussins. Ils sont tous à table pour le petit déjeuner et la mère poule est en train de
servir le grain. Papa coq dit : « De la bouillie d’avoine, je déteste la bouillie
d’avoine! » Le poussin du milieu dit : « De la bouillie d’avoine, je déteste la bouillie
d’avoine! » L’aîné des poussins dit : « De la bouillie d’avoine, je déteste la bouillie
d’avoine! » Maman poule dit : « C’est très mal, devinez ce que vous allez manger ce
matin pour le petit déjeuner : de la bouillie d’avoine! »
Cette histoire n’illustre pas grand-chose, excepté que nous avons ici une scène
domestique dans laquelle les poussins s’identifient au père, tandis que la mère
représente, de façon simple, un personnage qui détient fermement l’autorité à
l’intérieur de son domaine. Comme l’histoire ne va pas plus loin et qu’elle se termine
sur la phrase de la mère, nous pouvons penser qu’elle est essentiellement le reflet
d’une bonne adaptation. A la vérité, cette impression est confirmée par le contenu
des autres histoires, et aussi par le tour humoristique employé.
On voit, dans cette histoire, une enfant capable, une mère attentive et
soucieuse de montrer les progrès de son enfant à un père qui, de son côté, admet
qu’on aille le voir à son bureau. C’est volontiers que le plus jeune enfant est compris
dans ce bonheur familial que révèle tout le récit de cette très brillante enfant.
Les renseignements obtenus sur la situation réelle confirmaient que l’on avait
affaire à une enfant émotionnellement bien développée dans un foyer initié à la
psychologie et non traumatisant. Cependant, certains problèmes de comportement
se posaient pour elle, car elle avait un grand besoin d’affection.
On peut considérer que les tests projectifs jouent un rôle similaire dans la mesure où
la communication s’établit à travers leur médiation comme objet tiers.
La spécificité des épreuves projectives chez l’enfant fait qu’elles impliquent une
double sollicitation du sujet à la fois perceptives et projectives.
Le dépouillement est plus complexe pour les adultes, il faut en effet étudier les
caractéristiques individuelles de l’enfant en les confrontant à des repères changeants
puisque sans cesse modifiés par le développement psychologique de l’individu.
Nous pouvons résumer ce que l’on peut attendre des tests thématiques :
CONCLUSION
La présentation ordonnée des planches est indispensable car la construction du test
obéit à une logique temporelle intéressante à respecter.
La planche 1 met l’accent sur la relation primitive à une image maternelle à peine
figurée mais dont la connotation orale essentielle sous-tend des sollicitations
fantasmatiques fondamentales.
La planche 2 met en scène une relation à trois, l’accent portant sur la différence de
génération sans que soit repérable la différence des sexes, par contre, c’est aux
planches 3 et 4 que les images parentales (paternelles 3 et maternelles 4) sont
définies par la surenchère d’indices signifiant qui en permet la différenciation et
l’identification.
Les quatre premières planches constituent une sorte de présentation des images
parentales qui va servir de cadre à la dramatisation des conflits proposés aux
planches suivantes.
Le test se termine par un rapproché corporel (planche 10) dont la connotation anale
étayerait la distinction entre dedans et dehors, la possibilité d’évoquer un conflit en
acceptant l’ambivalence et la capacité de se séparer de l’objet.
1. OBJECTIF DU TEST:
RORSCHACH est un psychiatre suisse qui, travaillant auprès de malades mentaux,
avait présenté à ces derniers des taches d’encre en leur demandant ce qu’elles
représentaient. En étudiant les réponses, il avait constaté que les malades donnaient
souvent des réponses semblables. Par exemple, certaines formes ou couleurs
provoquaient chez les schizophrènes des réponses différentes des paranoïaques. A
partir de cette constatation, RORSCHACH sélectionna soigneusement des taches et
développa son expérience auprès de sujets normaux.
Ayant établi une relation entre certains troubles mentaux et les interprétations des
taches, il réalisa ce test qui permet de déceler les traits essentiels de la personnalité
humaine.
2. PASSATION
L’examinateur présente au sujet les planches une par une, toujours dans le même
ordre, en lui demandant d’indiquer ce qu’il voit. Le temps de passation n’est pas
limité.
• La localisation
• Le déterminant
• Le contenu
• La banalité
A. La localisation:
Elle détermine si le sujet a répondu en fonction d’une partie de la tache ou de sa
totalité. Dans le second cas, on dit que la réponse est « globale ». Elle est codifiée
par la lettre « G ». Ainsi, si le sujet voit une chauve-souris dans la planche V, la
réponse est codifiée « G » car la tache a été interprétée entièrement.
Si elle l’a été partiellement (le sujet voit par exemple une corne de vache), la réponse
est codifiée par la lettre « D ».
Si la réponse du sujet est déterminée par des interprétations partielles qui son
inhabituelles, elle est codifiée « Dd ».
Prenons le cas du code « G » qui est considéré comme le signe d’une intelligence
globale liée à une capacité de synthèse. Mais une réponse « G » peut venir aussi
d’une personne incapable d’entrer dans les détails et de considérer les différentes
données d’un problème. Pour une interprétation exacte de ce facteur, il faut le relier
aux critères que nous allons étudier.
B. Le déterminant:
L’examinateur détermine maintenant ce qui a permis au sujet d’interpréter la tache:
• Les réponses forme: Ce sont les plus nombreuses. Le sujet considère une
forme et établit sa réponse en fonction de l’image qu’elle lui inspire. Si nous
prenons l’exemple de la planche I, ou le sujet voit un papillon, cette réponse
est codifiée: « GF+ ». Le signe « F+ » signifie bonne forme, le signe « F- »
signifie mauvaise forme.
• RORSCHACH a utilisé une méthode statistique pour déterminer les bonnes et
les mauvaises formes. Les premières sont celles qui apparaissent le plus
souvent dans les réponses. Les secondes sont données beaucoup plus
rarement. ou sont trop éloignées de la tache.
• Les réponses clair-obscur: sont engendrées par les zones obscures des
taches (nuages noirs, ténèbres...). Le sujet a cherché à percer l’obscurité et le
mystère que celle-ci est sensée recouvrir. Leur codification est « Clob ».
C. Le contenu:
L’examinateur détermine maintenant le contenu des réponses qui est classé en
plusieurs groupes:
D. La banalité:
Les réponses banales sont celles que l’on retrouve le plus souvent. Elles sont
codifiées « Ban ».
Prenons l’exemple d’une réponse et codifions la. Si le sujet voit deux ours en train de
danser à la planche II, elle sera codifiée:
GF+KABan
Une fois le test terminé, l’examinateur codifie chaque réponse en fonction des règles
que nous venons de voir. Il effectue alors divers calculs: pourcentage de bonnes ou
de mauvaises formes, de réponses animales, végétales, humaines, type de
résonance intime, etc...
Ce dernier indice Type de Résonance Intime «T.R.I. » est important car il détermine
l’affectivité du sujet. Il est obtenu en calculant le rapport des réponses « K » sur les
réponses « C ». Cet indice révèle la tendance à l’introversion ou l’extraversion.
1. Le type extratensif:
Il est caractérisé par une forte prédominance de réponse « C » par rapport aux
réponses « K ». Le sujet est extraverti, orienté vers l’autre, mais parfois incapable de
prendre du recul lorsqu’il s’agit d’aborder un problème.
2. Le type introversif:
Il est caractérisé par la prédominance des réponses « K » par rapport aux réponses
« C ». Le sujet a tendance à s’isoler, à vivre intérieurement. Ses rapports avec les
autres sont plus difficiles. Ce sujet est capable d’une plus grande productivité.
4. Le type ambiéqual:
Il caractérise les sujets équilibrés, appréciant le contact humain mais sachant se
replier sur eux-même pour développer leur énergie créatrice. Les réponses sont
nombreuses, les réponses « K » étant légèrement prépondérantes.
TABLEAU SYNOPTIQUE
LOCALISATION
DETERMINANT
CONTENU
1. HISTORIQUE
Ce test a été développé par Charles KOCH, psychologue suisse. Une étude
statistique portant sur de nombreux dessins d’arbre lui permit de constater un rapport
entre certain traits de caractère et les graphismes.
L’arbre a été choisi comme support de la personnalité car il a une grande valeur
symbolique. De même, son image se rapproche de celle de l’être humain.
2. INTERPRETATION
Dans un premier temps, l’examinateur étudie la zone de champ graphique:
A SPIRITUALITE B
INHIBITION REBELLION
D ACCAPAREMENT OBSTINATION C
MATERIALITE
• A représente la passivité
• B représente le dynamisme
• C représente les pulsions
• D représente la régression
3. ELEMENTS D’ANALYSE
La taille de l’arbre:
Elle exprime la tendance à l’affirmation. Un petit arbre est le reflet d’une certaine
timidité
Les racines:
Elles ne sont représentées essentiellement par les enfants, les adultes équilibrés les
oubliant totalement.
Le tronc:
C’est un élément important considéré comme étant la zone concrète par opposition à
la couronne jugée abstraite et intellectuelle. Un tronc élargi à la base traduit un fort
côté primaire, ainsi que des difficultés d’apprentissage. Un élargissement vers la
gauche signifie un attachement au passé, le sujet est méfiant et craint l’autorité. Les
entailles dans le tronc symbolisent un sentiment de culpabilité. Les bosses évoquent
un traumatisme. Un tronc dessiné avec un seul trait peut péciser des tendances
schizophréniques et une intelligence médiocre. Lorsque le tronc est noirci cela traduit
l’humeur dépressive. Un tronc tordu résulte d’un choc affectif.
La couronne de feuillage:
Une couronne en boule traduit le manque de confiance en soi, la banalité et
l’absence de créativité. L’agressivité se traduit par des branches acérées. Les
branches tombantes sont le signe d’un caractère dépressif.
V F ?
1. les petits ruisseaux font les grandes rivières
2. une hirondelle ne fait pas le printemps
3. quand les chats ne sont pas là, les souris dansent
4. plus on grandit, plus on comprend les choses
5. on a toujours besoin, dans la vie, de ses frères et de ses sœurs
7. le père qui protège et la mère qui berce, voilà l’image du bonheur
9. plus on est de monde, plus on s’amuse
11. grandir, c’est être plus fort et plus sage
13. un pêché n’est jamais si grave qu’on le croit
15. quand on est fort, on peut se servir de n’importe quelle arme, on gagne
toujours
17. la vraie camaraderie est celle des frères et des soeurs entre eux
19. l’amour des parents ne fait jamais de préférence entre les enfants
21. partir de la maison, c’est mûrir un peu
23. plus un enfant grandit, moins il a besoin de caresses
25. il est toujours facile de montrer que l’on a rien à se reprocher
27. on ne peut compter que sur soi
29. les frères naissent ennemis mais la fraternité efface les discordes
6 8 10 12 14 16
5 7 9 11 13 15
H
17 19 21 23 25 27
29 31 33 35 37 39
Pour analyser les résultats, encercler sur le tableau le chiffre de la question lorsque
votre réponse est située immédiatement à droite de la ligne verticale noire de la
feuille réponse.
• Complexe de Caïn
• Complexe d’Œdipe
• Sentiment d’exclusion
• Sentiment d’abandon
• Sentiment de culpabilité
• Sentiment d’infériorité.
MEDITATION SOPHRONIQUE
(RD1B)
5 Geste du Nauli:
On prend appui sur les cuisses avec les mains, tout en fléchissant les genoux (cf
figure). Dans cette position on fait l’exercice respiratoire du barattage abdominal en
effectuant en même temps un brassage abdominal. Ce dernier s’effectue en
favorisant une rotation des abdominaux qui massent l’intérieur du ventre
L’exercice est fait trois fois
6. Geste de torsion
En respiration libre, on croise les mains au-dessus de la tête puis on balance le buste
de droite à gauche comme si l’on faisant un étirement. Puis on ramène les bras dans
leur position initiale
7. Rotation axiale
Cet exercice consiste à réaliser une rotation autour de son axe corporel; de droite à
gauche et de gauche à droite, les bras ballants. L’exercice se fait en respiration libre.
8. Saut du polichinelle:
En respiration libre, on sautille sur place, sur les pointes de pieds, le corps restant
décontracté au maximum. Puis l’on prend conscience des jambes que l’on intègre
dans le vécu de son schéma corporel.
10. Reprise
(Les exercices filmés sont disponibles sur DVD)
BIBLIOGRAPHIE :
• Catherine CHABERT « Le Rorschach en clinique adulte »
aux Editions Dunod
• Vesca SHENTOUB « Le manuel d’utilisation du T.A.T »
aux Editions Dunod.
• Didier ANZIEU et Catherine CHABERT « Les méthodes
projectives » aux Editions PUF (Coll. Le Psychologue)