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T.

VERNET-HABASQUE L3
CONSEILS POUR LE COMMENTAIRE DE DOCUMENT
Fiche à consulter impérativement pour un DM et à maîtriser pour un partiel
I. L’introduction
1. « Amener » le sujet : c’est l’« accroche », c'est-à-dire une phrase ou deux qui situent le sujet par
rapport au contexte général ou à un débat historiographique.
2. Présenter l'auteur. Il faut le présenter au moment de la rédaction du document, sans en faire
cependant la biographie détaillée. Retenez surtout les éléments qui peuvent aider à mieux comprendre
le texte : fonction (géographe, voyageur, chroniqueur, prêtre, membre d’une cour royale…), position
sociale, à quelle(s) institution(s) est-il éventuellement rattaché (ordre religieux, administration, etc.),
courant religieux ou intellectuel (chiisme, mutazilisme,…), principales opinions si elles sont
connues.
3. Indiquer la nature du document : géographie, chronique, tradition orale, récit de voyage,
compilation... ; texte en langue originale ou traduit. Soyez toujours précis sur la nature du
document ! De plus, interrogez-vous toujours sur la (ou les) source(s) des informations livrées par
l’auteur : est-il un témoin direct ou indirect ? Auprès de qui s’est-il renseigné ? Compile-t-il d’autres
auteurs ou documents divers (géographes, chroniqueurs, etc.) ? Ceci vous permettra d’analyser sa
méthode et d’interroger la fiabilité de son récit.
N’oubliez pas de mentionner la date de rédaction du document. Il s’agit d’une indication précieuse
pour l’analyse (faits relatés « à chaud », réflexions postérieures élaborées avec du recul, témoignage
immédiat ou rapporté de mémoire longtemps après les faits, compilation, etc.). S’il s’agit de
compilation, évoquez les risques d’anachronisme. Indiquez aussi la date (et le lieu) de première
publication si elle est différente de la date de rédaction.
S’il s’agit d’une tradition orale, mentionnez - s’ils sont connus - le nom et la position sociale de
l’informateur, la date à laquelle le récit a été collecté et le nom et la position de l’intervieweur.
4. Indiquer le destinataire. Ce peut être un public particulier (élites lettrées, milieu de marchands…),
un groupe précis (une administration impériale…), un individu (correspondance privé, souverain…).
5. Indiquer le contexte historique : conjoncture dans laquelle le texte a été élaboré, situation locale,
sous-régionale ou globale, suivant le document : en bref, il faut toujours le situer dans l'espace et
dans le temps. Attention à ne pas remonter trop loin dans le temps ! N’oubliez pas de localiser la
société et le territoire évoqués et de présenter (même brièvement) le contexte à la fois dans la société
mentionnée et dans la société d’origine de l’auteur (période d’apogée des échanges, des premiers
voyages d’exploration européens, d’apogée ou de déclin d’un empire…).
6. Repérer et indiquer les objectifs de l’auteur : quel message veut-il transmettre à travers son texte ?
Proposez une problématique : une question qui n’appelle pas de réponse univoque et dont les
différentes réponses constituent les parties du plan. Ainsi la problématique est une phrase qui
regroupe, en une seule interrogation, les principaux thèmes évoqués dans le commentaire et qui
structure le plan. Elle ne doit donc pas se limiter à un seul axe de l’analyse, ni être trop générale (ex. :
« que nous apprend le texte sur… ? » ou « quel est le regard de l’auteur sur… » ne sont pas des
problématiques !)
7. Annoncer le plan de votre explication.

Par conséquent l'introduction d'un commentaire peut être relativement longue (une à deux
pages). A noter : il est inutile de résumer le texte (sauf avis contraire d’un enseignant).

II. Le développement (l’explication)

Il comprendra deux ou trois parties divisées elles-mêmes en un nombre équivalent de sous-parties (le
plan 3 parties/3 sous-parties est souvent le meilleur). Prenez le temps d’élaborer votre plan, de
structurer votre réflexion, c’est un point essentiel de l’appréciation.
Vous aurez à choisir entre trois types de plans :
- Un plan respectant l'ordre des parties du texte (cela se fera sans dommage s'il s'agit d'un texte bien
construit). Toutefois ce cas est le moins courant, il favorise bien souvent la paraphrase.
- Un plan où vous regrouperez vos observations autour de centres d'intérêts que vous aurez dégagés en
vous affranchissant de l'ordre du texte. Cette approche est généralement la plus pertinente.
- Une solution intermédiaire.
Le plan doit mettre en évidence les liens de causalité entre les faits, en respectant la chronologie des
évolutions historiques. C’est pourquoi le plan « chronologico-thématique » est souvent le plus
pertinent.
Il est essentiel de mettre en valeur les différentes étapes de votre argumentation, en ménageant des
transitions entre celles-ci.
Ne citez pas trop longuement le texte, numérotez plutôt les lignes (surtout en partiel).
Vous devez systématiquement penser à éclairer les éléments suivants que vous intégrerez au cours de
votre développement, en les mettant à la place qui leur convient :
- Expliquer ce que dit l'auteur, c'est-à-dire expliquer les phrases ou les mots qui pourraient être
obscurs. Présenter (brièvement !) les principaux faits historiques, personnages, ou institutions évoqués.
- Illustrer le texte, en disant ce à quoi il peut faire allusion ou ce qu'il sous-entend, en faisant des
rapprochements significatifs.
- Commenter, c'est-à-dire montrer la portée des propos tenus ou critiquer les lacunes, voire les
mensonges de l'auteur ou les insuffisances de son argumentation.
Ainsi interrogez-vous notamment sur : le champ lexical, les préjugés et partis-pris, les insistances ou
au contraire les zones d’ombre, les contradictions et incohérences, et bien sûr les objectifs et l’opinion
que développe l’auteur.
Vous prendrez de la sorte du recul par rapport au texte et ferez preuve d'esprit critique.

Il faut éviter :
- La paraphrase et en particulier l’analyse linéaire (ligne à ligne).
- La récitation d'un cours ou de lectures à propos du texte, qui est alors pris comme prétexte à un
étalage de connaissances. Les connaissances ont essentiellement pour fonction d’éclairer le contexte,
d’expliquer certains termes, et d’approfondir certains points. En aucun cas elles ne doivent se
substituer au travail de « décodage » critique du document.
- L’exposé de ce qui se passera par la suite. Pas de « futur historique » (anachronisme), car par
définition les protagonistes n'ont pu être influencés par un avenir qu'ils ignoraient ! N’évoquez donc
les faits postérieurs qu’en conclusion.
- Le développement de jugements de valeur (à ne pas confondre avec les jugements critiques). Vous
devez adopter un ton neutre et ne pas prendre parti.
Attention au hors sujet : il ne faut pas s’éloigner des principaux points mentionnés dans le texte.
- Bien entendu, évitez le copier-coller qui se repère très vite et n’a aucun intérêt pédagogique…

III. La conclusion
Vous indiquerez :
- Les principaux points de l’analyse, en les reformulant.
- La portée du document : c'est l'impact qu'il a eu dans l'histoire. Comment a-t-il été accueilli ? A-t-il
eu des conséquences sur le cours de l'histoire ? Ici, mais ici seulement, vous pouvez faire allusion à
l'avenir. Naturellement, certains documents n'ont pas eu de portée particulière mais peuvent présenter
par ailleurs un grand intérêt.
- L’ « ouverture » : c'est-à-dire élargir le thème traité. En évoquant les circonstances postérieures,
en replaçant les thèmes traités dans une perspective plus globale, ou encore en faisant des
rapprochements avec une problématique assez similaire.

Attention à la présentation :
• Laissez une marge et une dizaine de lignes libres en tête de la copie pour les appréciations du
correcteur. En particulier dans un devoir imprimé.
• Aérez votre texte, en prenant soin de ne faire qu'un paragraphe par idée. Sautez au moins deux lignes
entre chaque grande partie et avant la conclusion. Sautez une ligne entre chacune des sous-parties.
Chaque retour à la ligne = un paragraphe, donc un alinéa : touche « TAB » : →
• Respectez l'orthographe, et en particulier ne négligez pas de mettre les accents ; pensez à mettre une
majuscule aux noms de peuples, de pays, de régions (mais pas aux adjectifs), etc.
• Si le devoir est imprimé, utilisez le correcteur d’orthographe et, dans tous les cas, prenez le temps
de relire très attentivement votre devoir !

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