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com/science/article/pii/S2468718921003056
Manuscript_66a39e395d566d7500fcace2ae2e303a
Titre/Auteurs/Coordonnees
unknown location.
Matthieu Dap1,2, Maxime Chaillot1, Julien Rouche1, Cécile Mézan de Malartic1, Olivier Morel1,3
Déclaration d’intérêt : Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec le sujet
et le travail présenté.
© 2021 published by Elsevier. This manuscript is made available under the Elsevier user license
https://www.elsevier.com/open-access/userlicense/1.0/
1 Introduction
2
3 Le terme grossesse de localisation indéterminée (GLI) est défini par une grossesse
4 objectivée par un test urinaire ou sanguin mais dont la localisation ne peut être
6 42% des patientes consultant aux urgences gynécologiques (3). Il ne s’agit pas d’un
11 paracliniques afin de localiser leur grossesse dans l’attente du diagnostic définitif. Les
12 données actuelles montrent que la majorité des GLI sont des GIU (17-41%) ou PGLI
13 (47-70%) plutôt que des GEU (8-16%) (4). Néanmoins, la GEU demeure le principal
16 patientes à risque de GEU tout en tentant d’éviter des examens inutiles et coûteux
17 pour les autres patientes. Les stratégies de prise en charge actuelles proposent de
18 classer les patientes GLI en faible risque (PGLI, GIU) ou à haut risque de complications
19 (GEU, GLIP) plutôt que de déterminer si les grossesses sont intra ou extra utérines
20 (3).
23 base des travaux de Lavoué et al. (5), recommande d'utiliser le seuil de β human
26 évolutive alors qu’un taux < 2000 UI/L nécessite un contrôle biologique à 48 heures. Il
1
1 est aussi rappelé qu’une croissance du taux d'hCG ≤ 15% à 48 heures ou un dosage
2 de progestérone < à 3,2 ng/mL permet d’exclure une GIU évolutive. Le CNGOF précise
3 qu'en cas de GLI, la cinétique des ßhCG, qu'elle soit croissante ou décroissante, ne
4 permet pas d'exclure une GEU. Les recommandations de la Haute Autorité de Santé
6 heures en cas de ßhCG plasmatiques positifs sans visualisation d'un sac gestationnel
8 Afin d’aider le praticien dans sa prise de décision, différents modèles de prédiction des
9 GLI ont été développés au cours des vingt dernières années. La prise en charge
11 et progestérone de Condous et al. ont permis de préciser la prise en charge des GLI
12 (7-9). A partir de ces éléments, des modèles mathématiques ont été développés : M1,
13 M4 et plus récemment M6. Le modèle M6 est un algorithme basé sur les taux initiaux
14 de progestérone et des ßhCG ainsi que sur le ratio des ßhCG (ßhCG initial puis à 48h).
17 taux initial de progestérone (figure 1) (10). Les patientes du groupe à « faible risque
19 Cette stratégie de prise en charge en deux étapes, développée sur une population de
20 2753 patientes, a démontré une sensibilité de 92,0% pour classer les grossesses en
21 bas risque de GEU avec une valeur prédictive négative de 98,6% (11).
23 janvier 2020 nous a amené à nous interroger sur l'applicabilité de ce modèle sur une
2
1 Matériels et méthodes
3 décembre 2019. Nous avons inclus toutes les patientes consultant pour GLI aux
7 de grossesse molaire.
12 recueillis.
15 toutes les patientes dont l’estimation du risque de GEU était supérieur ou égal à 5%
16 ont été classées dans le groupe « haut risque de GEU » et celles dont le risques de
17 GEU était inférieur à 5% était classées dans le groupe « faible risque de GEU » (11).
18 La référence utilisée était le diagnostic final : PGLI, GIU, ou GEU. Les performances
3
1 Résultats
3 Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019, 254 patientes ont consulté aux urgences
4 gynécologiques pour GLI. Parmi ces patientes, 57 cas ont été exclus pour: diagnostic
6 βhCG à 48h (n=22), et grossesse molaire (n=1). Parmi les 197 patientes dont le suivi
7 était complet, les diagnostics finaux étaient : 94 (94/197 ; 47,7%) PGLI, 74 GIU
9 Dès la première étape du modèle M6, Seize patientes ont été classées dans le groupe
10 PGLI : onze patientes pour βhCG ≤ 25 UI/L et cinq patientes un taux de progestérone
11 ≤ 2 nmol/L (figure 2). Sur ces seize patientes, 15 (15/16 ; 93,7%) ont présenté une
12 PGLI et 1 (1/16 ; 6,6%) a été traitée comme une GEU par Méthotrexate (figure 2).
14 49,7%) dans le groupe « haut risque de GEU », et 91 (91/181 ; 50,3%) dans le groupe
15 « faible risque de GEU ». Dans celui-ci 50 patientes ont été classées à « tendance
16 PGLI » et 41 à « tendance GIU » (figure 3). Dans le groupe « haut risque de GEU »,
17 les diagnostics finaux étaient : 63 PGLI/GIU (63/90 ; 70%) et 27 GEU (27/90 ; 30%).
18 Dans le groupe des patientes classées à « faible risque de GEU », le diagnostic final
20 La sensibilité du test pour classer les GEU était de 96,4% et sa valeur prédictive
4
1 Discussion
3 Cette étude a été réalisée dans l’objectif de valider et d’évaluer l'utilisation d’un modèle
4 mathématique de triage pour guider la prise en charge des femmes présentant une
5 GLI. L’intérêt d’une classification de ces patientes en deux catégories (faible et haut
6 risque de GEU) est d'identifier celles nécessitant un suivi intensif, tout en réduisant la
8 complications.
9 Nos résultats suggèrent que le modèle M6 peut être utilisé en pratique clinique de
10 manière rassurante avec une sensibilité à 96,4% et une VPN à 98,9% dans le
11 dépistage des GEU. Ces données sont semblables à celles des études déjà réalisées
13 Le bénéfice de ce protocole est ici démontré par le fait que 15 femmes (7,6%) auraient
14 pu être déchargées d’un suivi renforcé dès la première consultation et 90 (45%) dès
15 la deuxième consultation, soit 53% de notre cohorte sans effet indésirable majeur.
17 dans notre population), c’est au minimum 105 consultations qui auraient pu être
18 évitées sur l’année. Ce chiffre est cependant purement théorique et devra être vérifié
22 doit pas être négligé : les examens devant être réalisés à une ou deux semaines de la
24 motivation des patientes. Parmi les patientes évaluées à haut risque, 27 des 28 GEU
5
1 de notre population ont été correctement identifiées par l'algorithme et auraient ainsi
3 La principale limite de l’algorithme dans son application rétrospective réside ici dans
4 les deux diagnostics de GEU non identifiées et classées par erreur à faible risque.
5 Pour autant après analyse des dossiers, il s’agissait d’une GLI traitée par Méthotrexate
6 pour la grossesse classée dès la première étape du test. Pour la seconde, la GEU
7 avait été classée dans le groupe « faible risque de GEU » avec un score de 4,9%,
8 cette grossesse a également été traitée par Méthotrexate malgré une bonne cinétique
10 s’agit donc de deux grossesses traitées comme des GEU mais dont le diagnostic peut
12 Dans l’étude prospective de Bobdiwala et al. 15 patientes sur les 2625 classées à
13 faible risque ont finalement présentées une GEU et aucun effet indésirable grave à
14 type de rupture tubaire ou engagement du pronostic vital n’a été répertorié (10). Ce
15 modèle est conçu comme un outil d'aide à la décision, il n’est pas destiné à remplacer
17 maîtrise de l’échographie par les praticiens. En ce sens, comme rapporté par Y. Athiel
19 échographies pelviennes (notamment avec les coupes SAFE) ont un impact dans
23 de cet algorithme.
24 Nous confirmons par cette étude la faible VPP de ce modèle (30%) : avec des PGLI et
25 des GIU classées à haut risque à tort. Ceci suggère que d’autres marqueurs cliniques
6
1 et échographiques doivent être pris en considération afin d’améliorer le triage des
2 patientes, mais il ne s’agit pas d’un test diagnostic et bien d’un test de dépistage. Enfin,
7
1 Conclusion
2
5 en diminuant le nombre d'examens pour les femmes à faible risque sans pour autant
6 porter préjudice aux femmes à haut risque de GEU. Une étude prospective est
8
1 BIBLIOGRAPHIE
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9
1 and serial serum hCG levels: development and validation of a two-step triage
2 protocol. Ultrasound Obstet Gynecol. 2016;48(5):642‑9.
14
15
16
10
Tableau 1 : diagnostics définitifs des patientes consultations pour GLI (Grossesses
de Localisation Indéterminée).
Test positif 27 63 90
Test négatif 1 90 91
Etape 1
Dosage BhCG et
progestérone
Progestérone Progestérone
≤ 2 nmol/L > 2 nmol/L
Intégation des
données dans
l'algorithme M6
Etape 1 :
- Progestérone ≤ 2 nmol/L
- Taux initial d'hCG ≤ 25 UI/L
Oui Non
n=16 n=181
PGLI théorique
n=16
Etape 2 :
dosage d'hCG
à 48h
Algorithme du
modèle M6
n=181