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RÉSUMÉ. Construire un dossier médical numérique adapté à chaque médecin dans sa pratique
courante, à partir de documents locaux ou de documents extraits d’autres sources de
données, représente plusieurs difficultés : l’interrogation et la récupération des données
distantes (sujet non étudié dans cet article) et la représentation de ces données dans un
environnement graphique facile à utiliser et totalement paramétrable en fonction des besoins
du médecin, besoins immédiats durant la consultation médicale ou besoins plus pérennes, liés
à son métier. Nous proposons dans cet article de construire des documents numériques
visualisés par une interface graphique de représentation du dossier médical à partir des
documents médicaux créés en interne ou récupérés de systèmes d’information distants. Dans
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1. Introduction
2.1. Définitions
dans un seul (grand) hôpital lyonnais, une centaine de logiciels installés. Nous
évoquons les travaux de J.R. Scherrer autour des systèmes Diogène et Galen (Borst,
2000) à l’hôpital de Genève.
Les premières générations ont posé les jalons d’une véritable réflexion en
profondeur sur la structuration du dossier médical. La deuxième génération va voir
s’affirmer la notion de partage du dossier médical et de factorisation d’éléments
communs. La deuxième génération s’est donc développée autour d’un réseau local.
En effet, depuis 20 ans, il y a eu de nombreuses tentatives visant à définir a
priori un dossier partagé minimum, pertinent pour toutes les spécialités médicales.
Un tel dossier est basé sur le formatage des informations et encourage une vision
globale du dossier. Ces projets ont été en partie des échecs car « il est difficile de
spécifier et de partager une sémantique partagée des données médicales » (Fieschi,
2003). Devant ces échecs, la communauté médicale a préféré le terme de « dossier
partagé ». (Fieschi, 2003) le définit comme un réservoir commun de données, qui
«vise à recueillir toutes les données médicales d’un patient ». Les professionnels de
santé n’ont plus besoin de se mettre d’accord sur une sémantique commune. Ils
doivent juste fournir ce dossier en documents qu’ils considèrent utiles à partager.
Cette notion de dossier partagé ayant été incluse dans une réforme de l’assurance
maladie, le terme de « dossier médical personnel » DMP a été préféré à celui de
« dossier médical partagé ». En effet, pour des raisons politiques, le terme
« personnel » recentre cette notion de dossier sur le patient et non sur les
professionnels de santé.
En médecine de ville, il y avait l’apparition de réseaux de soins. Les acteurs du
réseau (généralistes, spécialistes, hospitaliers) communiquent entre eux à l’aide d’un
réseau local non ouvert sur l’extérieur et concernant une pathologie spécifique. Dans
les hôpitaux, le réseau permettait le partage de toute l’information hospitalière. Il
s’agit de faire communiquer au travers d’un réseau local l’ensemble des acteurs de
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1. Nous n’abordons pas dans cet article la problématique des requêtes à mettre en œuvre pour
récupérer ces données, ni des aspects liés à la sécurité des transactions.
Présentation et visualisation des documents médicaux 43
médical
Instance de Instance de
l’ontologie de l’ontologie de tâches
domaine
Objet Classe
d’objets
Utilisateur
Classe simple complexe communication
Objet
d’objets
DVU
couples <code médicament, posologie>, pour la biologie ce sera une liste de couples
<code examen, valeur du paramètre> (la valeur du paramètre peut être une valeur
booléenne Oui/Non).
L’acte médical représente l’unité de base de l’information d’un domaine et
concerne un épisode bien déterminé. Un épisode – de santé – représente un segment
temporel d’information (correspond généralement à une maladie) qui s’écoule entre
une date de début (date de découverte de la maladie) et une date de fin (facultative).
Cependant, à l’intérieur d’un même épisode, on trouve ce que l’on va appeler des
« activités principales » et des « activités dépendantes » c’est-à-dire des activités qui
sont déclenchées pour une autre activité. Par exemple, les activités de type
« radiologie », « biologie », etc. en sont des exemples mais aussi les activités dites
complémentaires liées à une affectation principale (par exemple examen par un
diabétologue d’une femme enceinte lors d’un épisode « grossesse »).
Ces activités dépendantes doivent renvoyer une information à l’activité initiale
qui les a provoquées. On doit alors associer à chaque activité un statut qui prend
deux valeurs : « En attente » et « Terminée ». Une activité est en attente lorsque les
informations complémentaires obtenues par une activité dépendante ne sont pas
encore disponibles. Une activité est terminée lorsque toutes les informations
complémentaires sont disponibles. Par extension, nous dirons que toute activité qui
ne fait pas appel à des résultats obtenus par des activités complémentaires est en état
« terminé ».
Nous avons modélisé la dynamique du système d’informations médicales et en
particulier les liens qui peuvent exister entre les objets médicaux. Dans la plupart
des cas, des objets que nous appelons « objets déclencheurs » peuvent mettre en
action d’autres objets appelés « objets déclenchés ». Nous avons modélisé ce
processus de déclenchement par des contraintes sur objets.
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Objet A Objet B Visite Radio © Lavoisier | Téléchargé le 13/06/2022 sur www.cairn.info (IP: 41.97.121.54)
= =
En effet, lors d’une activité, la création d’un objet médical peut être provoquée
par celle d’un autre objet médical qui se réalise sur la même activité. De ce fait, les
Présentation et visualisation des documents médicaux 47
Objet A d Objet B
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Objet A Objet B
+
Ptdéc : X
a. Critère de composition
Le critère de la composition signifie qu’une tâche engendre une autre tâche pour
son propre usage. En réalité, la seconde tâche ne peut conceptuellement pas être
dissociée de la première. Par exemple, la suppression d’une relation dépend
obligatoirement de la suppression d’un objet médical. De fait, la tâche
SupprimerRelationAnnotation (relation qui relie un objet médical à un épisode), ne
peut pas s’exécuter sans la présence de la première tâche : supprimer Objet médical.
C’est une relation extrêmement forte entre deux tâches. On distingue deux types de
tâches : les tâches simples et les tâches complexes.
– Une tâche simple est une tâche dont l’exécution ne concerne qu’un seul
élément de l’ontologie de domaine médical. En d’autres termes une tâche simple est
une tâche composée d’une seule action.
Présentation et visualisation des documents médicaux 49
– Une tâche complexe est une tâche composée d’une ou plusieurs tâches simples
ou complexes. En d’autres termes, la tâche complexe est composée de plusieurs
actions et peut affecter plusieurs éléments de l’ontologie de domaine médical.
b. Critère d’accessibilité
Certaines tâches peuvent être effectuées par tous les utilisateurs du domaine comme
la tâche CréerObjetsPropriétaires () et sont donc considérées comme accessibles pour
tous les utilisateurs. En revanche d’autres tâches sont spécifiques à un ou plusieurs sous-
domaines et sont jugées accessibles uniquement par les professionnels de ce sous-
domaine. Enfin, nous avons relevé la nécessité de disposer d’un espace privé, permettant
à l’utilisateur d’acquérir une certaine marge de liberté dans son travail où il peut ajouter
ses propres tâches qu’il juge importantes pour son activité.
– Les tâches accessibles par une personne : une tâche est qualifiée d’accessible
par une personne si elle est configurée uniquement dans l’espace profil de son
créateur qui l’a déclaré comme propriétaire. Une telle tâche ne peut jamais être
configurée dans les autres espaces de travail des utilisateurs.
– Les tâches accessibles par tous : une tâche est qualifiée d’accessible par tous si
au contraire elle est configurée dans tous les espaces de travail des utilisateurs.
– Les tâches accessibles par certains : une tâche est qualifiée d’accessible par
certains si elle n’est configurée que dans les espaces de travail des utilisateurs du
même sous-domaine. Une telle tâche n’est jamais réutilisée par les professionnels
d’un autre sous-domaine.
e
2 Cas : O est un objet de la spécialité S1
∀ O, Visible (O) est Vrai pour {U1, U2, U3}, alors config (T) est vrai pour {U1,
U2, U3}. T n’est accessible que par les utilisateurs de spécialité S1.
e
3 Cas : O est un objet propriétaire créé par l’utilisateur U1
∀ O, Visible (O) est Vrai pour {U1}, alors config (T) est vrai pour {U1}. T n’est
accessible que par l’utilisateur U1.
Soit les tâches suivantes : Tat : Tâche accessible par tous, Tac : Tâche accessible
par certains et Tap : Tâche accessible par une personne. Soit Q l’ensemble des
tâches formant la tâche complexe TC.
Règle 1 : priorité d’ordre1
S’il ∃ au moins Tap ∈Q alors la tâche n’est accessible que par la personne qui l’a
créée
Règle 2 : priorité d’ordre2
S’il ∃ Tap ∈ Q et ∃ au moins Tac ∈ Q alors la tâche est accessible par certains.
Règle 3 : priorité d’ordre3
S’il ∃ Tap ∈Q et ∃ Tac ∈Q alors la tâche est accessible par tous.
Présentation et visualisation des documents médicaux 51
Les critères de classification que nous avons définis nous ont permis de dresser
ce tableau qui présente une répartition selon les différentes classes d’objets qu’on a
pu dégager.
Type
Critère de composition Critère d’accessibilité
tâche abstraite simple accessible par tous
Tâche simple tâche abstraite simple accessible par certains
tâche abstraite simple accessible par une personne
tâche abstraite complexe accessible par tous (Règle3).
Tâche complexe tâche abstraite complexe accessible par certains (Règle2).
tâche abstraite simple accessible par une personne (Régle1)
3.2. Processus de construction du dossier médical numérique © Lavoisier | Téléchargé le 13/06/2022 sur www.cairn.info (IP: 41.97.121.54)
(s’il le souhaite) son espace de travail. Des assistants sont proposés pour l’aider dans
ses différentes tâches. L’utilisation de ces assistants n’est pas obligatoire mais aide
amplement l’utilisateur dans son travail.
La première interface est l’interface d’accueil du Bureau Virtuel du médecin. Le © Lavoisier | Téléchargé le 13/06/2022 sur www.cairn.info (IP: 41.97.121.54)
professionnel de santé a accès aux différentes fonctionnalités du bureau virtuel : la
messagerie, le calendrier partagé, l’organisation des contacts, la sauvegarde de
documents partagés et de documents personnels, le bloc notes, les tâches, les favoris
et les outils de communication synchrones (Chat et Forum) et finalement le parcours
santé du patient. Un click sur l’un des boutons représentant ces fonctionnalités
affiche une vue globale de la fonctionnalité. Pour accéder aux différentes
fonctionnalités du parcours santé, il suffit juste d’appuyer sur le bouton Naviguer
dans le parcours santé du patient.
56 RSTI - DN – 12/2009. Documents médicaux
4. Conclusions et perspectives
non visibles (ou assister la lecture visuelle d’objets) apparaît comme une opportunité
pour repenser la dimension multimodale de l’interaction avec les interfaces portables.
Dans la même perspective, nous envisageons de pouvoir comparer au sein de la même
interface graphique deux parcours santé différents.
5. Bibliographie
Abbas K., Verdier C., « Conception d’une structure globale du dossier médical pour les
réseaux de soins », Systèmes d’information et santé, SAS – 10/2007, Paris, Hermès,
p. 137-156.
Barrows J.R., Cimino J.J., Clayton P.D., “Mapping Clinically useful terminology to a
controlled medical vocabulary”, Proc Annu Symp Compt Appl Med Care, 1994.
Bors F.T., Grisser P., .Bourdilloud R., Scherrer JR., “Fifteen years of medical encoding in the
Diogene HI”S, Medinfo, 1995.
Cimino J.J., “Review paper: coding system in health care”, Methods Inf Med, 1996.
Cimino J.J., Clayton P.D., Hripcsak G., Johnson J.B., “Knowledge-based approaches to the
maintenance of a large controlled medical terminology”, J Am. Med. Inform. Assoc.,
1994.
Durand T., Spacagna H., Verdier C., Biron P., Flory A., “The Rhône-Alpes health platform”,
Journal Methods Inf. Med., Schattauer Eds, 4/2007, p. 451-57.
Fieschi M., « Les données du patient partagées: la culture du partage et de la qualité des
informations pour améliorer la qualité des soins », Note d’orientation remise au ministre de
la santé, de la famille et des personnes handicapées. Les données du patient partagées:
propositions pour l’expérimentation. http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/fieschi/ sommaire
.htm.
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